LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE MARDI 22 DÉCEMBRE

CORRUPTION PRÉSUMÉE
La justice française reste collée aux basques de l'ex-patron de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack. Alors que ses confessions étalées sur la place publique par le journal Le Monde secouent fortement la classe politique à Dakar, Lamine Diack a une nouvelle fois été mis en examen ce lundi pour corruption, toujours dans le scandale sur des cas de dopage étouffés moyennant finances. Contrairement à la première instruction où Lamine Diack est soupçonné d'avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d'athlètes russes, en échange d'argent, la seconde mise en examen dont il est question va plus loin. Les juges croient être en possession d'éléments suffisamment incriminants pour estimer que Lamine n'a pas seulement fermé les yeux dans les opérations de corruption qui l'éclaboussent. Car selon une source proche de l'enquête citée par les médias français, les juges estiment que Lamine Diack a remis en espèces, en plusieurs fois, la somme de 140 000 euros à Gabriel Dollé, le médecin qui était en charge de la lutte antidopage à l'IAAF jusqu'à fin 2014.
CORRUPTION PRÉSUMÉE (SUITE)
Même si l'ancien président de l'IAAF nie en bloc avoir remis ces fonds au médecin, sa nouvelle mise en examen lui a été signifiée lundi matin au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris qui maintient la pression sur sa personne. Mais ce n'est pas la première fois que Lamine Diack et le médecin Gabriel Dollé sont dans le même pétrin. Les deux hommes partagent l'infortune d'avoir déjà été mis en examen début novembre pour corruption passive et blanchiment aggravé en même temps qu'Habib Cissé, le conseiller juridique de Lamine Diack. Aux dernières nouvelles, le sort de Pape Massata Diack, fils de Lamine Diack et ancien conseiller marketing de la fédération ne tient plus qu'à un fil dans ce dossier, où lui aussi est lourdement soupçonné d'être un acteur clé des pratiques corruptives à l'origine du scandale. Pour rappel, c'est le 9 novembre dernier que l'Agence mondiale antidopage (AMA) avait, dans un rapport, accusé la Russie de Vladimir Poutine d'avoir mis sur pied un système de dopage organisé dans l'athlétisme. La Russie a dans la foulée été suspendue par l'IAAF et pourrait donc être bannie des épreuves d'athlétisme des Jeux olympiques de Rio, dans huit mois.
D-MEDIA
Plus de peur que de mal. Après plus de 8 heures passées hier dans les locaux de la DIC, les journalistes du groupe de presse D-Media ont pu rentrer tranquillement chez eux. Convoqués hier à 11 heures, Mamadou Mansour Diop, Ndèye Astou Guèye et Pape Bess Diba sont sortis libres des locaux de la division des investigations criminelles à 19h30 mn. Cette convocation est liée à l'affaire Lamine Diack qui continue de défrayer la chronique. Après donc Massamba Mbaye, directeur général de D-Média libéré après son audition de samedi dernier, les trois journalistes du même groupe ont été entendus durant plusieurs heures dans les locaux de la Dic. Ils sont sortis libres de ces auditions. Mais Mansour Diop et ses collègues restent à la disposition du Parquet pour d'éventuelles convocations
IDRISSA SECK
Cette année-ci, Idrissa Seck a été reçu par le porte-parole de la famille Tidiane, Serigne Abdou Aziz Sy. Tout le contraire de l'année dernière lorsque le président du Conseil départemental de Thiès n'a été reçu que par Serigne Maodo Sy. L'opinion avait justifié "cette disgrâce" par l'adhésion supposée de Idrissa Seck à la confrérie mouride alors qu'il a été considéré jusque-là comme "talibé Cheikh". Mais cette réception s'est faite au bout de longues heures d'attente. Alors que le rendez-vous était fixé à 16 heures, si l'on en croit certains rewmistes, l'ancien Premier-ministre a poireauté jusqu'à 19 heures. Car, il n'a été reçu qu'après la prière du crépuscule. L'attente a été tellement longue que certains avaient commencé à se décourager. Autant dire qu'on est loin du temps où Rewmi faisait bousculer le protocole pour être reçu sans devoir attendre des heures et des heures. D'ailleurs, Idrissa Seck s'est retrouvé dans la salle avec Aïda Mbodj venue également faire son "ziar". "Nous nous sommes croisés ici", a vite fait de préciser la parlementaire libérale.
IDY/DIACK
A sa sortie de sa visite au porte-parole de la famille tidiane, Idrissa Seck s'est encore prononcé sur l'affaire Lamine Diack. Le président de Rewmi demande l'annulation des poursuites contre les journalistes et les opposants, notamment Oumar Sarr. "J'ai déjà livré ma lecture sur cette question. Je pense que le seul élément nouveau est que j'ai été informé que le journal "Le Monde", qui a été à la source de l'information, a présenté même des excuses qui, en apparence, ont été acceptées par le président de la République", a soutenu le président du Conseil départemental de Thiès. Poursuivant, il a ajouté : "Je crois que c'est une bonne occasion pour profiter de ce mouvement, pour appliquer la recommandation que je lui ai faite d'apaiser le climat en annulant notamment les arrestations et poursuites contre les journalistes et des opposants."
AÏDA NDIONGUE
Le procès d'Aïda Ndiongue s'ouvre à nouveau aujourd'hui devant la Cour d'appel de Dakar. Mais d'après nos sources, le procès va être renvoyé puisqu'il s'agit d'une première comparution. L'ex-sénatrice libérale devra être jugée encore par rapport au présumé détournement sur des produits destinés au Plan Jaxaay. Il lui est reproché d'avoir gagné des marchés (bacs à ordures, tentes et motopompes) sans les exécuter intégralement. Poursuivie pour escroquerie portant sur des deniers publics portant sur 20 milliards, faux et usage de faux et exercice illégal de commerce par un fonctionnaire, Aïda Ndiongue avait été relaxée. Idem pour Abdou Aziz Diop, Amadou Ndiaye et Madou Sall poursuivis pour détournement de deniers publics et complicité. Mais le parquet a interjeté appel.
ALPHA CONDÉ
Une semaine après sa première prestation de serment, Alpha Condé, réélu pour un deuxième mandat de cinq ans, a dû renouveler l'exercice lors d'une brève cérémonie. Et cette fois-ci, le chef d'État guinéen reconduit en octobre n'a pas oublié de jurer "de respecter et de faire respecter la loi". Lors de sa première prestation de serment devant la Cour constitutionnelle, Alpha Condé, 77 ans, n'avait pas lu le passage en question. Des magistrats guinéens avaient alors exigé qu'il la reprenne, en lisant toute la formule. "C'est une cérémonie d'installation du président Condé, mais un passage ayant été omis le 14 décembre, on a tenu à ce que cela soit repris", a expliqué à la presse le ministre guinéen de la justice, Cheick Sacko. Au moins treize chefs d'État africains étaient présents à la prestation de serment du 14 décembre, ainsi que des responsables de l'opposition. Cette fois-ci, la seconde a eu lieu en présence du chef de l'État gambien, Yahya Jammeh.
BLAISE COMPAORÉ
La justice burkinabè a émis un mandat d'arrêt international contre l'ancien président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d'Ivoire depuis sa chute, en octobre 2014, dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de Thomas Sankara. Mais le principal intéressé ne sera probablement pas surpris. Régulièrement cité pour son rôle trouble dans l'assassinat de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré est désormais officiellement visé par un mandat d'arrêt international émis par la justice de son pays. D'après l'AFP, qui cite une source proche du dossier judiciaire, le président déchu est inculpé "d'assassinat, d'attentat et de recel de cadavre". Selon une source judiciaire interrogée par Jeune Afrique, ce mandat d'arrêt a été émis il y a une dizaine de jours donc après l'inculpation du général Gilbert Diendéré, l'ancien chef d'état-major particulier de Compaoré, dans ce dossier. Elle intervient alors que le régime de transition s'apprête à transmettre le pouvoir au nouveau président élu, Roch Marc Christian Kaboré, le 29 décembre prochain.
ERRATUM
Dans notre édition d'hier, nous relations les propos tenus par Pape Diop sur l'affaire Lamine Diack. Mais contrairement à nos écrits, le leader de Bokk gis gis n'a jamais été candidat à la Présidentielle de 2012 même si quelque temps après, ses relations avec Wade n'étaient pas des meilleures, au point qu'il quittât le Pds pour aller aux élections législatives sous sa propre bannière. Toutes nos excuses à l'intéressé et à nos lecteurs.