"MACKY SALL DOIT DISSOUDRE L'ASSEMBLÉE NATIONALE, PARCE QU'ELLE EST DISQUALIFIÉE"
Me El Hadji Diouf, député et leader du PTP

C'est un Me El Hadji Diouf d'attaque qui a fait face à la presse, hier. Le leader du Parti des travailleurs et du peuple (Ptp) a demandé la dissolution de l'Assemblée nationale, arguant qu'elle est "disqualifiée". Le tonitruant avocat a également appelé le Président Macky Sall à mettre tous ses alliés sur le même pied, dénonçant un favoritisme de sa part.
Dysfonctionnements à l'Assemblée nationale
"Il y a un désordre terrible à l'Assemblée nationale. On refuse à l'opposition d'avoir son groupe parlementaire. Le groupe parlementaire du Pds est confisqué. C'est une injustice. Dans quel pays sommes-nous ? Il y a même des gens qui ont quitté leur parti et qui restent députés, alors que la loi s'y oppose. Le vrai dialogue doit se passer à l'Assemblée nationale. Qu'est-ce qui s'est passé ? Depuis que Macky Sall est à la tête de l'État, il y a une forme de refus du débat démocratique à l'Assemblée nationale. Les ministres ne viennent plus à l'Assemblée nationale seuls pour répondre aux questions des députés. Maintenant, ils sont derrière le Premier ministre. On a tué l'Assemblée nationale. Pourquoi il y a bagarre à l'Assemblée nationale ? Pourquoi des députés s'opposent ? Mais, c'est parce qu'on a violé leurs droits. Depuis quatre mois, les députés sont en chômage technique. Compte tenu du fait que l'Assemblée nationale ne travaille plus, que le Premier ministre, malgré sa détermination, ne peut plus venir à l'Assemblée nationale, que les débats sont sabotés ; étant donné que le groupe parlementaire de l'opposition est toujours confisqué, que le problème Aliou Sow est venu s'ajouter au désordre, et qu'aujourd'hui, tout le monde sait qu'il y a détournement d'argent à l'Assemblée nationale, avec le problème des impôts, je propose au chef de l'État, qui en a les prérogatives, de dissoudre l'Assemblée nationale du Sénégal et d'organiser des élections législatives anticipées. Macky Sall doit dissoudre l'Assemblée nationale actuelle, parce qu'elle est disqualifiée. Elle ne fonctionne plus. Ce qui se passe à l'Assemblée nationale est un scandale, une vraie catastrophe".
Dialogue national du 28 mai
"Sur le dialogue préconisé par le Président Macky Sall, notre parti, le Parti des travailleurs et du peuple (Ptp), est pour ce dialogue, entre tous les acteurs de la classe politique. Un dialogue, d'abord, entre alliés. Il faut des échanges fréquents, parce que nous disons que nous gouvernons ensemble. Mais, il y a un problème. On n'échange pas beaucoup. Les gens se plaignent monsieur le Président. Depuis le 20 mars, vous n'avez pas rencontré vos alliés. Plus de deux mois après ce référendum crucial. Ça fait désordre monsieur le Président. Une alliance, on doit la nourrir. Une alliance, ce n'est pas seulement entre trois leaders. Non. Les partis qui la composent doivent être d'égale dignité. Mais, apparemment, à part, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, personne ne compte pour Macky Sall dans cette alliance. Il faut le dire. C'est ça la vérité. Ce n'est pas bon monsieur le Président. Il faut dialoguer avec vos amis, vos collaborateurs, pour voir comment trouver les solutions. Mais, vous vous enfermez dans votre Palais avec trois personnes et vous décidez pour le Sénégal. C'est pourquoi on se trompe beaucoup dans ce pays. Il y a trop d'erreurs, trop de dégâts. L'autre aspect du dialogue, c'est de discuter avec l'opposition. Des débats riches sur toutes les questions qui concernent l'avenir de la nation".
Cumuls de mandats ou de fonctions
"Aïda Mbodji a démissionné tardivement. C'est un délit ou un crime ? Où était l'État ? L'État n'a pas commis de faute? L'État n'était pas informé ? Le préfet est carrant. Est-ce qu'il a été limogé ? On ne surprend pas des dirigeants, on les avertit. Si les gens étaient honnêtes et ne voulaient pas faire mal, ils auraient dû lui dire : 'Vous êtes présidente de Conseil départemental, vous avez oublié de démissionner auprès du Conseil municipal'. Mais, on veut faire croire aux Sénégalais qu'Aïda Mbodji est gourmande. Alors que le conseiller municipal ne gagne rien. Comment on peut comparer un poste de président de Conseil départemental à celui de simple conseiller municipal ? Elle a démissionné tardivement de son poste de conseiller municipal, et le ministre l'enlève de la tête du Conseil départemental contre la volonté des populations. Monsieur le président de la République - je vous connais - vous êtes juste, je vous demande de réparer cette injustice. Je vous demande respectueusement de remettre Aïda Mbodji à sa place. C'est une grave injustice. C'est une violation des suffrages des populations de Bambey. Je ne suis pas du Pds, et je ne suis pas son avocat. Mais, je suis le député du peuple. Et Aïda Mbodji fait partie du peuple sénégalais. On dit que la loi est impersonnelle et générale, c'est la rigueur de la loi. La parité est acceptée à Touba ? Mais, pourquoi ne pas mettre ce Conseil municipal sous délégation spéciale, parce qu'il n'y a pas de femmes ? C'est de l'hypocrisie pure et simple. C'est pourquoi, moi, je suis avec Touba, qui a résisté à l'hypocrisie de la parité. D'ailleurs, je vais introduire une proposition de loi pour l'abrogation de la parité. C'est une loi qui fait désordre".