MOUSTAPHA DIAKHATÉ, UNE VOIX ASSUMÉE !
Ancien président de groupe parlementaire, ancien chef de cabinet du président de la République, le désormais ex-ministre conseiller de Macky Sall, rame depuis quelques temps, à travers des sorties médiatiques, à contre-courant du camp dont il se réclame

Ancien Président de groupe parlementaire, ancien chef de cabinet du président de la République, ancien ministre conseiller, Moustapha Diakhaté rame depuis quelques temps, à travers des sorties médiatiques, à contre-courant du camp dont il se réclame. Il a été remercié, lundi, par le président de la République, Macky Sall, mettant ainsi fin à ses fonctions de ministre conseiller.
Partout où il passe, Moustapha Diakhate disserte, s’enflamme au besoin mais parvient à prêcher sa vision du monde. Le ton est indigné, souvent péremptoire ; la manière, un peu brusque ; le choix des mots, pas toujours subtil. Depuis qu’il a quitté l’Assemblée nationale comme député et Président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, de surcroit, il bouscule les conventions, pour se faire entendre. Il s’attaque avec une verve peu commune et un goût prononcé pour la provocation, à des dossiers «négligés», à son gout, par les «tenants du pouvoir». Il s’est imposé comme un acteur clé dans l’arène politique. Ses coups de gueule souvent tournés vers «ses frères de parti» en ont rebuté plus d’un. Mais, en s’attaquant avec une intuition peu commune, Moustapha Diakhate a gagné l’estime d’un public las de la langue de bois et de la discipline de parti. « Il renverse la table dès qu’il pense qu’un système politique est à bout de souffle. Il veut convaincre de sa capacité à penser la tournure que prendra le paysage politique de demain », note un de ses frères de parti qui préfère garder l’anonymat.
Diakhate n’est pas neuf en politique, mais parvient à toujours exister, à travers une posture non conventionnelle. Aujourd’hui, l’ancien parlementaire veut incarner «le créneau du rénovateur», en rupture avec l’entre soi de la classe politique. Il défend le non-cumul, prône la limitation des mandats dans le temps, la réduction drastique des charges de l’administration publique. Et pour preuve de cette volonté, il refuse de retourner à l’Assemblée nationale, comme député. Le désormais ex ministre conseiller a la rupture facile. Il s’était déjà signalé sous le règne d’Abdoulaye Wade, fustigeant même la démarche du président d’alors, bien qu’étant avec lui. Il avait déjà claqué la porte de son bureau de conseiller à la présidence de la République, toujours sous Wade. L’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar était, donc, jusqu’à lundi 29 octobre, ministre conseiller auprès du président de la République, Macky Sall. Le chef de l’Etat a pris la décision de mettre fin à ses fonctions. Après son limogeage, Moustapha Diakhate écrira ceci sur sa page facebook «Je remercie le Président de la République d’avoir mis fin à mes fonctions de ministre-conseiller. Je le remercie également de m’avoir associé depuis 2008 à ses actions au sein de l’Apr et de son magistère». Il souhaite «bonne chance» à son ex-employeur pour la suite. Sans rancune, aucune ?
Rappel des positions de Moustapha Diakhate
Très libre dans l’expression de ses opinions, le membre de l’Alliance pour la république (Apr) se prononce souvent sur l’actualité et les questions politiques. Voici quelques rappels de ses différentes sorties :
Pour Moustapha Diakhaté, l’émission «Sen Petit Gallé» est une usine de crétinisation de la jeunesse sénégalaise. Dans une publication sur facebbok, il prend position : «Cette émission est une insulte au Sénégal, une grande menace de crétinisation des générations futures».
Interdiction d’importation des véhicules de plus de 8 ans : «Monsieur le Président ne renoncez pas à l’engagement central de l’ancien candidat Macky Sall ! L’annulation, de la mesure de baisser l’âge des véhicules importés à 5 ans, prise par l’ancien Président Abdoulaye Wade était à la fois la satisfaction d’une forte demande, notamment de la diaspora sénégalaise, et un engagement du candidat Macky Sall ».
Interrogé sur l’affaire Petro-Tim et le scandale de corruption présumée, il déclare : «Quand le président de la République prend une décision, je la mets au crible de trois critères : est-ce que la décision est conforme avec nos lois ; est-ce que la décision respecte les intérêts des Sénégalais ; est-ce que la décision privilégie les intérêts du Sénégal ou de notre parti politique», déclarait-il.