«ON N'ACCEPTERA PAS D'ETRE ECRASES PAR DES GENS QUI, PARCE QU'ILS ONT DES MOYENS FINANCIERS, SE CROIENT TOUT PERMIS»
LAT DIOP SUR LA GUERRE DE POSITIONNEMENT A L'APR

La guerre de positionnement au sein du parti présidentiel risque de connaître une nouvelle tournure dans les jours à venir, du fait de la radicalisation de certains compagnons de la première heure du chef de l'État. Lat Diop, membre fondateur de la Coalition qui a porté Macky Sall au second tour de la Présidentielle de 2012, annonce la couleur : «On n'acceptera pas d'être écrasés par des gens qui, parce qu'ils ont des moyens financiers, se croient tout permis».
Bataille de positionnement à l'Apr
«Il faut que les gens sachent raison garder. On ne peut pas donner des responsabilités dans le parti à des gens qui ne sont jamais allés à des élections. Il y a des gens qui sont avec le Président Macky Sall depuis le début et qui sont allés aux élections. Je peux concevoir qu'on puisse confier à ces gens-là des responsabilités dans le parti. Mais, des gens qui ne sont jamais allés au front, et dont on ignore le poids politique, ne doivent pas diriger quoi que ce soit. Nous nous y opposerons. Par exemple, à Dakar, si je devais choisir, je choisirai Abdoulaye Diouf Sarr, Mimi Touré ou Seydou Guèye, qui sont des responsables légitimes, et qui ont fait leurs preuves. Il ont bavé pour que Macky Sall soit au pouvoir. Ils n'ont pas été parachutés. Ils ont été de tous les combats aux côtés du Président Macky Sall. On sait tous ce qu'ils valent d'un point de vue politique. Ce n'est pas parce que certains ont des moyens financiers qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Ça ne passera pas. C'est trop facile. Nous disons non. Mettre en place des équipes collégiales serait pour moi une très bonne chose. Nous, les compagnons de la première heure du président de la République, et qui sommes toujours avec lui, même si nous ne sommes pas ministres dans un gouvernement, on ne nous écrasera pas. Je le dis à qui veut l'entendre. On n'acceptera pas d'être écrasés par des gens qui, parce qu'ils ont des moyens financiers, se croient tout permis. Que ce soit très clair. Ceux qui essayeront de nous écraser, nous trouverons sur leur chemin. Nous avons les moyens politiques pour faire face. Et nous ferons face».
Marche de l'opposition du 14 octobre
«Nous sommes en démocratie. Le pouvoir gouverne, l'opposition s'oppose. Cette opposition ne nous inquiète pas. Ni sa nouvelle plateforme. Que ses membres veuillent marcher le 14 octobre prochain, cela ne me pose aucun problème. C'est la démocratie. Si j'étais à la place du ministre de l'intérieur et du préfet, je les aurais laisser marcher. Ils vont marcher, et après ils vont rentrer chez eux. La vie va continuer. Rien ne va changer dans le pays. Les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils ont déjà fait leur choix en la personne du Président Macky Sall. Je pense qu'il faut les laisser marcher et les encadrer. Nous sommes dans une démocratie. Les laisser marcher ne changera pas le cours des choses au Sénégal. Un pays bien tenu par le Président Macky Sall. Les institutions fonctionnent à merveille. Je les ai entendus dire qu'ils vont marcher pour dénoncer les dérives et les abus du régime. De quelles dérives et abus parlent-ils ? Il n'y pas de dérives et d'abus dans ce pays. Depuis que Macky Sall a été porté à la tête du pays, il n'y a pas eu de scandales, contrairement au précédent régime. Il n'y a plus de scandales qui animaient le quotidien des Sénégalais. Le Président Macky Sall est dans une bonne trajectoire. Tous les Sénégalais doivent faire bloc autour de lui».
Révocation d'Ousmane Sonko
«Concernant l'affaire Ousmane Sonko, ce que je regrette profondément et qui m'a fortement déplu, c'est le fait que le président de la République, Macky Sall, ait été exposé. Parce qu'il y avait d'autres personnes qui étaient mieux habilitées pour régler ce problème-là et éviter ainsi l'implication du président de la République. Ces personnes-là n'ont pas pris leurs responsabilités. Elles ont préféré exposer le Président Macky Sall. Et ça, je le dénonce fortement. Ce n'est pas normal. En dehors de ça, Ousmane Sonko, c'est quelqu'un que je connais depuis l'École nationale d'administration (Ena). Le voir comme ça, être radié de la Fonction publique, ne peut plaire à aucun fonctionnaire. Toujours est-il que, lui aussi, devait prendre ses responsabilités. Il doit savoir qu'un fonctionnaire qui fait de la politique ne doit pas dépasser certaines limites. Moi-même, avant Sonko, je dirigeais un parti. Je m'étais toujours évertué à ne pas dépasser certaines limites. Je pense que Sonko a agi en toute connaissance de cause et la sanction est tombée. On ne peut pas tout dire dans une République. Si tout le monde se mettait à dire ce qu'il sait, mais ce serait la fin de la République».
Affaire du pétrole et du gaz
«Par rapport au débat sur cette affaire du pétrole et du gaz, on a comme l'impression qu'il y a une caste d'hommes politiques qui sont décidés à mettre ce pays dans l'instabilité. Je pense que le parti au pouvoir devrait prendre ses responsabilités en envoyant des missions auprès des chefs religieux et des chefs coutumiers pour les sensibiliser sur la démarche subversive de l'opposition qui tend à installer le chaos dans le pays. Les accusations contre Aliou Sall sont gratuites. C'est un Sénégalais comme nous autres. Il n'accapare rien du tout. Il n'a aucun contrat d'exploitation. Qu'on le laisse en paix. Tout ce qu'on raconte sur lui n'est pas vrai. Les gens l'attaquent pour atteindre le Président Macky Sall. S'il ne s'était pas investi, les gens allaient lui tirer dessus en disant qu'il devait soutenir son grand-frère. Il s'investit pour appuyer son grand-frère, les gens le lui reprochent. Mais, c'est à ne rien comprendre. Je me suis opposé à sa candidature à la mairie de Guédiawaye. Finalement, les populations ont décidé de lui faire confiance. Il n'a rien à voir avec cette affaire du pétrole et du gaz. Il faut qu'on remette les choses à l'endroit. Tous ceux qui colporteront de fausses informations sur les institutions de la République, devront être mis devant leurs responsabilités».