OUMAR SARR HUME L’AIR DE LA LIBERTÉ
En prison depuis plus d’un mois

Oumar Sarr a bénéficié hier d’une liberté provisoire après un mois en prison. Le secrétaire général adjoint du Pds avait sorti un communiqué dans lequel il accusait le chef de l’Etat d’être venu au pouvoir «illicitement» en se basant sur les révélations du journal Le Monde dans l’affaire Lamine Diack.
Après 38 jours derrière les barreaux, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) a bénéficié hier d’une liberté provisoire. Oumar Sarr a été arrêté puis placé sous mandat de dépôt pour «faux et usage de faux» et «diffusion de fausses nouvelles» pour avoir signé un communiqué au vitriol contre Macky Sall après les révélations du journal Le Monde sur un financement supposé d’opposants sénégalais par l’ancien président de l’Iaaf, Lamine Diack, mis en examen en France pour avoir fermé les yeux sur des cas de dopage d’athlètes russes en 2011.
En se basant sur les articles du journal français, le maire de Dagana accusait le Président Macky Sall d’être venu «illicitement» au pouvoir. L’ancien ministre d’Etat sous Wade avait été cueilli dans sa maison le 19 décembre dernier et placé sous mandat de dépôt deux jours plus tard.
Entendu dans le fond par le juge le 19 janvier dernier, le coordonnateur du Pds aurait assumé l’intégralité du document qu’il a signé au nom du Comité directeur de son parti. Sa mise en liberté provisoire était dans les tuyaux du Palais de justice depuis quelques jours puisque même le procureur ne s’y était pas opposé.
Cet élargissement de M. Sarr, transféré de Rebeuss à la prison du Cap manuel, coïncide avec la libération des responsables du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel), Victor Diouf, et Mouhamadou Bamba Ba dans la matinée. Ces deux jeunes du Pds étaient inculpés dans le cadre de l’incendie du bus de Dakar dem dikk en février 2015, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Ce vent de décrispation est-il une façon pour le pouvoir de répondre aux exigences du principal parti de l’opposition qui conditionne les concertations sur le projet de révision de la Constitution par la libération de ces «détenus politiques» ? Après Toussaint Manga, ses camarades jeunes et le numéro 2 du Pds, le cas Karim Wade reste une intégration.