«OUSMANE TANOR DIENG EST RESTÉ UN HOMME IMPÉNÉTRABLE…»
Cora Fall a cherché à ouvrir son carnet de souvenirs aux pages de son compagnonnage avec Ousmane Tanor dieng. le maire honoraire de rufisque n’a pas caché son émotion à l’annonce de la triste nouvelle.

Le maire honoraire de Rufisque, Cora Fall, n’a pas voulu être en reste dans le concert d’hommages rendus par la classe politique à Ousmane Tanor Dieng. De ce dernier, il dira qu’il a été un homme impénétrable. Ce qui n’enlevait rien à sa posture d’homme d’Etat.
Cora fall a cherché à ouvrir son carnet de souvenirs aux pages de son compagnonnage avec Ousmane Tanor dieng. le maire honoraire de rufisque n’a pas caché son émotion à l’annonce de la triste nouvelle. « J’ai connu Ousmane Tanor dieng à travers mar diouf et Cheikh Tidiane mbaye, ancien dg de la sonatel. Outre le fait qu’il avait pris la sœur de mar diouf comme deuxième épouse, je le retrouvais aussi souvent chez sa première épouse mame fily. dans nos rapports, je lui ai toujours témoigné du respect. Pendant la refondation, je l’ai beaucoup soutenu. lorsqu’il me demandait un service, je n’hésitais jamais à le lui rendre » souligne d’emblée l’ancien sénateur. et le doyen de la classe politique de la vieille ville d’évoquer l’épisode de l’élection à la mairie de rufisque en 1996 juste aux premiers moments où Tanor dieng commençait à contrôler le Ps. « Nous devions aller vers des primaires entre feu Mbaye Jacques Diop et moi pour désigner le candidat du parti pour l’élection du maire de Rufisque. J’étais soutenu par des cadres rufisquois, membres du Conseil municipal, des hommes comme Kadialy Gassama, Pathé Ndiaye, Ibrahima Basse…Mais mon défunt adversaire ne voulait pas aller aux primaires organisées par feu Mamadou Diop, ancien maire de Dakar et secrétaire général de l’Union régionale de Dakar.
Face à un blocage de près de 2 mois créant une situation d’impasse au niveau du Bureau politique, Ousmane Tanor Dieng demandera à l’ancien ministre de la Pêche, Alassane Dialy Ndiaye, s’il pouvait me rencontrer. Ce dernier me recevant m’expliqua que le blocage empêchait la mise sur pied du Conseil municipal. Il m’informa que via Ousmane Tanor Dieng, le président Abdou Diouf m’aurait demandé de retirer ma candidature pour débloquer la situation. J’ai tout de suite accepté une telle demande. Mais un tel acte a été mal reçu par mes partisans qui nous ont vivement critiqués, Pathé Ndiaye et moi. En effet, mes partisans voulaient coûte que coûte que je maintienne ma candidature comme maire. En échange de mon retrait, Abdou Diouf me nomma au Sénat. Mais je précise que ma décision était uniquement fondée sur le respect de la discipline de parti » explique le maire honoraire de Rufisque.
Tanor avec Senghor et Diouf
Parlant d’Ousmane Tanor Dieng, l’ancien président de la Jeune chambre économique du Sénégal dira que Senghor aimait bien l’enfant de Nguéniène, mais c’est surtout avec Abdou diouf que le défunt patron des socialistes s’est réalisé. « Abdou Diouf n’a jamais voulu le contrarier. D’ailleurs, c’est qui a amené des problèmes avec Moustapha Niasse et Djibo Ka. Parce que si Diouf l’a adulé, c’est parce qu’il pensait que Tanor Dieng était un exemple, mais surtout la relève du PS. Une telle situation a abouti au Congrès sans débat en 1996 qui a permis à Tanor Dieng de prendre les rênes du PS. Alors pour le contrôle du parti, il s’est rapproché des anciens ou barons à l’époque comme feu Me Mbaye Jacques Diop, Abdoulaye Diack de Kaolack, Abdou Khadre Cissoko, Robert Sagna, Jacques Baudin. Ces derniers ont permis à Tanor Dieng d’asseoir son pouvoir. Il avait tous les anciens en dehors de Niasse, de Djibo Ka, de Mamadou Diop de Dakar, Falilou Kane de Diourbel.
C’est seulement avec Moustapha Niasse comme secrétaire politique qu’on a connu la démocratie interne au sein du PS avec l’appui de Senghor » estime le président Cora fall. Notre interlocuteur ne cache pas qu’à un moment donné, il n’était pas proche de l’homme qui vient de nous quitter puisque ce dernier préférait travailler avec les anciens plutôt qu’avec des jeunes comme lui. « Contrairement aux barons, je n’avais pas tellement un ancrage dans le PS. J’ai adhéré à la politique par accident pour accompagner Abdou Diouf qui était à l’époque un homme de notre génération. Mais il faut reconnaître une chose, Tanor Dieng est resté un homme impénétrable. Cela n’enlevait rien à sa dimension d’homme d’Etat. Nous éprouvions de la peine à le connaître tellement il se refugiait dans le silence. La classe politique a perdu un illustre homme. Je n’ai pas continué à l’accompagner car, suite à ma révocation de la mairie en 1987, je me suis éloigné du PS. Je suis revenu pour être élu maire de Rufisque Ouest et nommé au Sénat. Mais après le départ de Abdou Diouf en 2000, j’ai quitté définitivement le PS parce que je ne me reconnaissais plus au sein de ce parti » conclut le président Cora fall.