VIDEOPASTEF ACCUSÉ D'AUTORITARISME
Le gouvernement préfère selon Thierno Alassane Sall, "focaliser l'opinion sur la chasse aux opposants" plutôt que de proposer des solutions concrètes, signe d'une tendance autoritaire inquiétante de l'État

Dans une interview accordée à France 24, Thierno Alassane Sall a vivement critiqué le parti au pouvoir, Pastef, l'accusant de promouvoir "une conception très autoritaire de l'État".
L'opposant, membre du parti La République des valeurs, a expliqué son choix de rester dans l'opposition après l'arrivée au pouvoir du Pastef, soulignant des divergences fondamentales de vision politique. "Avec Pastef, nous n'avions en commun que l'opposition à Macky Sall, mais nos programmes étaient radicalement différents", a-t-il déclaré.
Concernant la récente loi d'interprétation de l'amnistie rejetée par le Conseil constitutionnel, le député l'a fermement contestée, estimant qu'elle aurait instauré "une justice à deux vitesses". Selon lui, cette loi aurait protégé les dirigeants du Pastef tout en permettant de poursuivre d'autres citoyens qui n'auraient pas bénéficié de la même protection.
L'opposant a également abordé la situation économique du pays, mise en lumière par le rapport accablant de la Cour des comptes sur l'état des finances publiques. Il déplore l'absence d'enquête sur les complicités administratives qui ont permis de dissimuler l'ampleur de la dette publique et critique le manque de mesures concrètes pour redresser l'économie. "Depuis deux mois, aucun début de solution n'a été proposé", a-t-il regretté.
Malgré des projections de croissance à 8,4% pour 2025 annoncées par le FMI, Thierno Alassane Sall reste sceptique, précisant que cette performance sera principalement portée par l'exploitation des hydrocarbures. Pour illustrer ce qu'il considère comme l'incompétence du gouvernement actuel, il a souligné le paradoxe des prix des carburants plus élevés au Sénégal qu'au Mali, "un pays enclavé en guerre", alors même que le Sénégal est producteur de pétrole et de gaz.
Face à ces défis, Thierno Alassane Sall accuse le gouvernement de détourner l'attention avec la "chasse aux opposants" plutôt que de proposer des solutions économiques viables pour l'avenir du pays.