DÉNUEMENT DES CENTRES HOSPITALIERS À SEDHIOU
La région ne dispose pas de plateau médical adéquat ni de techniciens qualifiés suffisants. Il y a moins de 10 médecins pour une population de plus d’un demi-million d’ha- bitants. Le cadre de prestation ainsi que la logistique fixe sont amortis

La région de Sédhiou ne dispose pas de plateau médical adéquat ni de techniciens qualifiés suffisants. Il y’a moins de 10médecins pour une population de plus d’un demi-million d’habitants soit en moyenne un ratio d’un médecin pour 50.000 personnes. Le constat est sans appel. L’établissement publicde santé de niveau 1 (EPS1) qui est la structure de référence fonctionne avec très peu de spécialistes. Le cadre de prestation ainsi que la logistique fixe et roulante sont amortis et lugubres.
Al’exception d’un chirurgien, d’un médecin urgentiste, d’un gynécologiste, d’un néphrologue, d’un dentiste et d’un anesthésiste, l’établissement public de niveau 1 de Sédhiou
(EPS1) peine à accéder à la forte demande sociale des populations. D’ailleurs, la plupart de ces techniciens ne restent pas longtemps ici et préfèrent quitter pour divers motifs socio-professionnels nous confie un agent qui préfère garder l’anonymat. Des spécialités comme la cardiologie, la pédiatrie, la neurologie, la psychiatrie, orthopédie, font défaut.
Ce qui explique les nombreux cas de transfert de malades vers les centres hospitaliers régionaux de Kolda et de Ziguinchor à la charge du patient (environ 75.000F pour frais de transfert par ambulance sur Kolda). De même, la médiocrité des équipements et l’insuffisance et/ou l’indisponibilité des produits pharmaceutiques compromettent la santé des citoyens à revenus moyens. Le matériel médical est vétuste, les salles de consultation et ce qui fait office de pavillon d’hospitalisation sont dans un état à même de repousser les malades. A titre d’exemple, les ventilateurs détraqués en cette période de canicule, les lits bran- lants et des murs lézardés avec des moisissures par endroit.
C’est dans ce contexte que sont accueillis, depuis le 28 avril dernier, les malades du covid-19 admis au pavillon de néphrologie a-t-on appris de sources bien renseignées. Le directeur de l’hôpital Cheick Sidy Ahmed Bécaye Niass déploie tout de même des efforts à la limite des possibilités de l’établissement mais pas vraiment d’amélioration conséquente, constate-t-on sur place. Le reste des structures de santé de la région depuis les centres de santé de jusqu’aux cases de santé sont, à quelques exceptions près, à cette même image de désolation. Certes à Goudomp, le centre de santé est bien bâti mais les mesures d’accompagnement à savoir les équipements et personnel qualifié font défaut que ce soit en médecine générale qu’en santé de la reproduction. Les ambulances sont également amorties et garées aux oubliettes. Au sujet de l’approvisionnement en produits pharmaceutiques, les structures de santé sont souvent en rupture et les deux officines demeurent les seuls recours pour ceux qui habitent la capitale régionale de Sédhiou. Le mal est profond et requiert une attention particulière aux citoyens du Pakao/Balantacounda/Sonkodou qui rappellent à chaque occasion ne point être des citoyens de seconde zone mais à droit et dignité égale face à la dispensation du service public.