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3 mai 2025
Éducation
CES INJUSTICES QUE LA LOI DE 2016 AVAIT POUR OBJET DE CORRIGER
Le projet soumis à l’Assemblée nationale en 2016 faisait suite à un constat sur le système d’enseignement supérieur qui possède un «fort potentiel humain capable de former les ressources humaines, faire de la recherche et accompagner l’effort national
Le projet de loi n° 2-2016, modifiant certaines dispositions de la loi n° 81-59 du 09 novembre 1981 portant statut du personnel enseignant des universités, avait été à l’époque soumis en procédure d’urgence à l’Assemblée nationale. Ceci, pour corriger ce que le gouvernement considérait comme une « injustice », à savoir lutter contre la fuite de cerveaux et permettre à des Assistants de dispenser des cours magistraux afin de pallier le déficit du personnel enseignant. A l’époque, le Pr Mary Teuw Niane, qui défendait le projet de loi, avait soutenu qu’il avait été préparé en concertation avec le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes).
Le projet soumis à l’Assemblée nationale en 2016 faisait suite à un constat sur le système d’enseignement supérieur qui possède un «fort potentiel humain capable de former les ressources humaines, faire de la recherche et accompagner l’effort national en matière d’innovation». Sauf que, sa modernisation, comme évoqué dans l’exposé des motifs du projet mis sur la table des élus du peuple, serait entravée par certaines dispositions de la loi n°81-59 du 09 novembre 1981, modifiée, qui ne seraient pas adaptées à la nouvelle carte universitaire du pays et aux défis actuels de la science, de l’économie et de la société, aux niveaux national et international.
En effet, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), conçue pour répondre aux besoins spécifiques de la loi du 09 novembre 1981, du moins dans certaines de ses dispositions, ne répondait plus, de façon globale, aux exigences d’une meilleure performance du personnel enseignant des universités publiques nationales. «Par ailleurs la multiplicité de corps n’offre pas une visibilité, et l’appréciation du niveau de qualification par la communauté universitaire internationale n’est pas très aisée.
En outre, la faible progression constatée dans la carrière des enseignants, due à des phénomènes de blocage, nuit à la fluidité dans le déroulement des carrières et décourage les acteurs les plus performants. Enfin, l’un des critères pour accéder au poste de Professeur titulaire, qui exige que le candidat soit âgé de trente (30) ans au moins, est devenu obsolète et pénalise les jeunes et brillants enseignants. Dès lors, il s’avère nécessaire d’adapter le statut du personnel enseignant des universités aux nouvelles exigences découlant de l’évolution de l’environnement global».
Tel était l’objet du projet de modification présenté à l’Assemblée nationale. Un texte porteur d’innovations majeures parmi lesquelles, la levée de la restriction relative à la nationalité du personnel enseignant dans le sens d’autoriser le recrutement d’enseignants de toutes nationalités, la suppression du critère exigeant de tout candidat au poste de Professeur titulaire d’être âgé d’au moins de 30 ans pour permettre aux jeunes enseignants d’avancer plus rapidement dans leurs carrières, et l’extinction du corps des Maitres-Assistants pour plus de fluidité à l’évolution de la carrière des enseignants.
A côté de ces innovations majeures, figurait un point essentiel qui donnait à partir de la date du vote de la loi la possibilité aux Assistants de dispenser des cours magistraux afin de pallier le déficit du personnel enseignant, mais également et surtout, la simplification des corps enseignants, le resserrement des échelons et le relèvement des échelles indiciaires de l’ensemble des catégories d’enseignants. Tous ces motifs sont évoqués dans le projet de loi portant modification de certaines dispositions de la loi N° 81-59 du 09 novembre 1981 relatif au statut du personnel enseignant des universités.
LA CESL MAINTIENT SA GRÈVE ET DEMANDE AUX ÉTUDIANTS DE RESTER CHEZ EUX…
La Coordination des étudiants de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a déclaré dans la soirée de dimanche maintenir son mot d'ordre de grève tout en demandant à tous les étudiants de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre.
La Coordination des étudiants de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a déclaré dans la soirée de dimanche maintenir son mot d'ordre de grève tout en demandant à tous les étudiants de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre. En assemblée générale d'urgence, ses membres ont exigé une rencontre avec leur ministre de tutelle dans les meilleurs délais. Ils n'excluent pas également, dans les jours à venir, de demander le départ du Recteur et du Directeur du CROUS si jamais les problèmes persistent.
Dans ce communiqué signé par Ousmane Guèye, Président de Séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL), les étudiants se veulent d'être clairs et précis sur la question de leur plateforme revendicative qui tarde à être résolue.
Après plusieurs mots d'ordre de grève décrétés dernièrement au sein de cette université de Sanar, les étudiants sont passés à la vitesse supérieure en demandant à tous leurs camarades étudiants qui étaient récemment en vacances des fêtes de Pâques, de rester chez eux jusqu'à nouvel ordre. Cela fait suite à l'ultimatum de 72h qui a été donné aux autorités par rapport à la résolution des problèmes qui gangrènent le campus social. Il s'agit entre autres de la non-effectivité des paiements des bourses; des lenteurs sur les chantiers en cours dans l’université; du non-respect des engagements pris par les autorités sur la question de l’insécurité depuis Mars 2021; du mutisme des autorités internes sur l’insécurité au sein du campus; du manque d’infrastructures et d’équipements (campus social et pédagogique) et du manque criard d’eau dans le campus universitaire.
Selon toujours les responsables de la Coordination des étudiants de Saint-Louis, les autorités universitaires ont failli à leurs missions au sein de cette université et ils n'excluent pas, dans les jours à venir, de demander le départ du Recteur de l'UGB et du Directeur du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (CROUS). Ils ont ainsi posé comme condition, une rencontre avec le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation dans les meilleurs délais.
GREVE A L'UGB, LE CESL N'EN DEMORD PAS
À l’issue d’une Assemblée générale (AG) tenue hier dimanche, la coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève. Tous les étudiants sont invités à rentrer chez eux
À l’issue d’une Assemblée générale (AG) tenue hier dimanche, la coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève. Tous les étudiants sont invités à rentrer chez eux, informe un communiqué signé par le président de séance Ousmane Gueye.
Lequel document reçu à Emedia ajoute que la CESL exige une rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne. Les étudiants invitent également les autorités internes « à plus de responsabilités » dans l’exercice de leurs missions. Ils n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure si « les problèmes persistent », avertissent Gueye et ses camarades.
Le mouvement d’humeur décrété à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB) est en cours depuis fin mars. La principale revendication est la poursuite des travaux de réhabilitation de la voirie interne de l’université.
« Après les problèmes notés, tout est maintenant rentré dans l’ordre, car la reprise est annoncée par les techniciens en charge des travaux », avait garanti le directeur général du Centre Régional des Œuvres Universitaires de Saint-Louis (CROUS), Papa Ibrahima Faye.
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MBOUGAR, CULTURE ET CONSENSUS SOCIÉTAUX
EXCLUSIF SENEPLUS - Moment d'échange fécond organisé le 31 mars dernier à Dakar au siège de l'Harmattan, autour du prix Goncourt 2021, avec des intervenants de prestige, dont Abdoulaye Bathily, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, entre autres
SenePlus.com a organisé le 31 mars 2022 une rencontre à l'Harmattan sur "Littérature, Culture et Consensus sociétaux" avec Mohamed Mbougar Sarr, le lauréat du prix Goncourt 2021, Abdoulaye Elimane Kane, Felwine Sarr, Elgas, Paap Seen, Penda Mbow et Alymana Bathily. Au-delà des panélistes, de nombreux intervenats se sont exprimés dont le professeur Abdoulaye Bathily et les sociologues Mamadou Mao Wane et Ibrahima Dia mais aussi l'entrepreneur Baba Zoumanigui, ancien président de division à IBM aux Etats-Unis.
La rencontre a débuté par un mot de bienvenue et remerciements d'Abdoulaye Diallo et René Lake, patron respectivement de l'Harmattan Sénégal et de SenePlus.
Cette vidéo présente l'intégralité de cette rencontre de haute facture où l'intelligence, l'ouverture, la diversité, la pensée et l'action se sont retrouvés pour plaider le retour des espaces d'échanges et de pluralité de la pensée au Sénégal.
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UNE LANGUE, UNE CULTURE ET DES OPPORTUNITÉS
Quelle est la pertinence d'apprendre l'espagnol dans un monde dominé par l'hégémonie de l'anglais? Réponses du Directeur de l'Institut Cervantes de Dakar, Nestor Nongo Nsala. Avec 600 millions de locuteurs, l'espagnol gagne de plus en plus l'Afrique
Dans un contexte de mondialisation caractérisée par la libre circulation des biens et des personnes, la connaissance d’une langue étrangère est toujours une chance pour opérer à certains endroits du globe. L’anglais est connu pour être une lingua franca parmi toutes les grandes langues de communication au monde. Mais l’espagnol reste juste derrière en train de tisser sa toile.
L’instituto Cervantes contribue à diffuser cette langue et la culture espagnol dans le monde. Avec quelques 600 millions de locuteurs, la langue de Cervantès continue son expansion dans le monde. L’Afrique est de plus en plus gagné par cette langue que beaucoup découvrent via les télénovelas, le football, la musique, etc.
Dans la deuxième partie de notre entretien avec le Directeur du tout premier institut Cervantes de Dakar, nous abordons les opportunités qu’offre cette langue pour ses locuteurs. Pour Nestor Nongo Nsala, l’espagnol est une langue de la science, de la technologie, du commerce et des affaires. Suivez ses explications.
LES PRÉCISIONS DU MINISTÈRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SUR L'AFFAIRE IAM-CAPITAINE TOURÉ
Le directeur de l’Enseignement supérieur indique que « les établissements privés d’enseignement supérieur disposent d’un agrément de l’État ». Aussi, a-t-il précisé, « l’enseignement reste une vocation et non un refuge »
Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a réagi à l’affaire Seydina Oumar Touré, ex-capitaine de la gendarmerie, licencié par l’IAM où il avait débuté une carrière d’enseignant. En effet, à travers un communiqué, le directeur de l’Enseignement supérieur précise que « les Établissements Privés d’Enseignement supérieur (EPES) sont délégataires d’une mission de service public d’enseignement. A ce titre, ils disposent d’un agrément de l’État ». Aussi, a-t-il précisé, « l’enseignement reste une vocation et non un refuge ».
Dans ledit communiqué, les services de Cheikh Oumar Hann disent être entrés en contact avec la Direction générale de l’établissement. Mais, cette dernière » avoue n’avoir pas été mise au courant, et après vérification, a mis fin au contrat ».
Le ministère de l’Enseignement supérieur affirme, dans la foulée, qu’en ce qui concerne le personnel enseignant de tous les établissements publics comme privés, « veiller à leur profil, à leur probité et au strict respect des institutions de la République ».
D’ailleurs, il est rappelé dans ce document que « le gouvernement du Sénégal s’est volontairement doté d’un système d’enseignement supérieur de qualité, basé sur les exigences de performance applicables au public et au privé ».
S’agissant du privé, le ministère indique que les cahiers de charge relatifs à leurs activités accordent une importance particulière aux infrastructures et surtout aux profils de leur personnel enseignant.
Il rappelle enfin que « le Sénégal dispose de plus de deux mille (2000) docteurs, disponibles sur le marché du travail, parfaitement bien formés pour assurer tous types de cours magistraux et d’encadrement ».
LES ARABOPHONES TAPENT DU POING SUR LA TABLE
Ce sont toujours les mêmes complaintes : les arabisants demandent une meilleure prise en charge de leur situation dans les stratégies de gestion des affaires publiques.
Ce sont toujours les mêmes complaintes : les arabisants demandent une meilleure prise en charge de leur situation dans les stratégies de gestion des affaires publiques.
Le Mouvement des arabophones du Sénégal (Mas) interpelle l’Etat sur ses engagements pris à l’encontre de leur structure, qui ne sont pas encore satisfaits. Pr Souleymane Gadiaga, porte-parole du Mas, pressent un manque de considération, voire une ignorance totale des doléances et préoccupations des arabophones du Sénégal. «Le Mas rappelle au chef de l’Etat l’attachement indéfectible des Sénégalais à la langue arabe pour plusieurs facteurs, dont le plus important est lié à la religion. Mais, faut-il le souligner, les arabisants, en plus de la religion, sont des citoyens comme les autres et ont aussi le droit à une promotion socio-économique», expose Pr Gadiaga.
La structure demande à l’Etat d’organiser des Assises nationales pour diagnostiquer et solutionner tous les problèmes liés à l’enseignement arabo-islamique dans tous les niveaux académiques. «Nous souhaitons la construction d’une université islamique publique, dotée des filières scientifiques. Ceci, pour mettre fin aux nombreuses difficultés rencontrées chaque année pour orienter les nouveaux bacheliers en arabe, désengorger le département arabe de l’Ucad et offrir à notre pays un outil de formation qui répond aux exigences de notre société», suggère le porte-parole du Mas.
Si le problème de la formation est une dure réalité, l’insertion est plus ardue pour les diplômés en langue arabe. Pr Gadiaga a plaidé pour que le concours direct et professionnel de l’Ena soit ouvert aux arabisants. Ce n’est pas tout. «Il faut organiser des concours d’entrée qui prennent en compte la spécificité des arabisants pour les écoles nationales suivantes : Cesti, Ecole nationale des arts, Entss, Cfj, entre autres», plaide Pr Souleymane Gadiaga.
Le chemin est encore long pour changer la situation, mais il demande à ses collègues de tenir bon. «Le Mas incite tous les arabisants à incarner les qualités de leadership et de tout faire pour être présents dans les espaces de prise de décision. De la même manière, nous en appelons à l’union autour des questions essentielles visant à résoudre tous les problèmes des arabisants», note Pr Gadiaga.
Sans doute, leur appel a été entendu par Macky Sall ? En Conseil des ministres hier, il a insisté sur la nécessité d’accompagner l’émergence de l’enseignement universitaire en langue arabe et de soutenir les initiatives de formation professionnelle et d’insertion socio-économique des diplômés en langue arabe.
LES INJONCTIONS DE MACKY SALL À CHEIKH OUMAR HANNE
Le chef de l’État a demandé hier à Cheikh Oumar Hanne de mettre en œuvre les 13 décisions retenues lors de sa rencontre avec les acteurs de l’enseignement supérieur.
Le chef de l’État a demandé hier à Cheikh Oumar Hanne de mettre en œuvre les 13 décisions retenues lors de sa rencontre avec les acteurs de l’enseignement supérieur. Macky Sall a également souligné la nécessité, pour le gouvernement, d’accompagner l’émergence de l’enseignement universitaire en langue arabe.
Pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, le Président Macky Sall a donné des instructions fermes à Cheikh Oumar Hanne, lors du conseil des ministres d’hier. « Le Chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de mettre en œuvre les treize (13) décisions qu’il a retenues à l’issue de cette rencontre. Le président de la République souligne particulièrement la nécessité de procéder à l’évaluation de l’application du système LMD et de renforcer la fonction de régulation de l’ANAQ SUP, pour assurer la qualité académique du secteur », renseigne le communiqué faisant état de la rencontre entre le locataire du Palais et son gouvernement.
Selon le document, Macky Sall a invité le ministre de l’Enseignement supérieur et son collègue chargé des Finances et du Budget à accélérer la finalisation de toutes les infrastructures pédagogiques et sociales en cours ou programmées, afin d’améliorer les capacités d’accueil et le cadre de vie des Universités.
D’après le texte, le chef de l’État a aussi souligné « l’importance de lancer, cette année, les classes préparatoires aux grandes écoles, et d’assurer la fonctionnalité des Ecoles supérieures et des ISEP (Institut supérieur d’Enseignement professionnel), entités essentielles pour favoriser l’employabilité des étudiants et le dynamisme du marché du travail». «Le Chef de l’Etat indique également la nécessité d’accompagner l’émergence de l’Enseignement universitaire en langue arabe et de soutenir les initiatives de formation professionnelle et d’insertion socioéconomique des diplômés en langue arabe.
Le Chef de l’Etat insiste, par ailleurs, sur l’importance de faire de la recherche et de l’innovation un catalyseur de l’industrialisation du Sénégal », souligne le communiqué. Le document fait savoir aussi que Macky Sall a demandé « à ce titre, au ministre de la Recherche et de l’Innovation, de finaliser, avant le 30 juin 2022, la stratégie nationale de développement de la Recherche et de l’Innovation, intégrant la préfiguration d’un Fonds national de la Recherche et la mise en place d’un Conseil national de la Recherche et de l’Innovation ».
ENSEIGNEMENT À DISTANCE, LA PLATEFORME ‘’IMAGINECOLE’’ RÉCOMPENSE NEUF ENSEIGNANTS
La plateforme de ressources pédagogiques ‘’Imaginecole’’ a récompensé neuf enseignants des cycles préscolaire, primaire, moyen et secondaire du Sénégal, pour leur participation à la création de contenus transférables sur cette base de ressources éducative
Diamniadio, 12 avr (APS) – La plateforme de ressources pédagogiques ‘’Imaginecole’’ a récompensé neuf enseignants des cycles préscolaire, primaire, moyen et secondaire du Sénégal, pour leur participation à la création de contenus transférables sur cette base de ressources éducatives et numériques destinées à l’enseignement à distance, a constaté l’APS, mardi, à Diamniadio (ouest).
Les lauréats, qui ont reçu des ordinateurs en guise de récompense, ont été sélectionnés parmi des centaines de candidats au terme d’un concours dénommé ‘’Créathon’’.
L’Unesco, l’Organisation internationale de la francophonie, le Partenariat mondial pour l’éducation et la Conférence des ministres de l’Education des Etats et gouvernements de la Francophonie (Confemen), partenaires de cette plateforme, ont salué la contribution des lauréats à la création de ressources éducatives numériques de qualité conformes aux programmes de formation des élèves.
Ils encouragent les enseignants distingués à ‘’continuer à alimenter la plateforme’’ dédiée à l’enseignement à distance.
Les lauréats venus de Diourbel, de Fatick (centre), de Keur Massar, de Thiaroye (ouest) et de Tambacounda (est) ont reçu leur distinction lors d’une cérémonie qui s’est tenue au ministère de l’Education nationale.
La plateforme ‘’Imaginecole’’ a été créée pour permettre aux élèves de continuer à apprendre tout en restant chez eux, à la suite de la fermeture des écoles en raison de la pandémie de Covid-19.
Ses partenaires estiment qu’elle peut être utilisée en guise de riposte à toute autre crise de cette nature.
‘’Imaginecole’’ est une ‘’réponse des acteurs de l’éducation à la crise sanitaire, économique et sociale’’ engendrée par le Covid-19.
La plateforme trouve ses racines dans la demande des Etats membres de la Confemen de renforcer les systèmes éducatifs en pleine pandémie de Covid-19 en avril 2020, a rappelé Ali Mohamed Sinane, qui représentait le directeur du bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest à la cérémonie de remise des prix.
‘’En septembre 2020, un consortium de trois partenaires (l’Unesco, l’Unicef et la Banque mondiale) a été créé pour répondre aux effets de la pandémie de la Covid-19 sur les systèmes éducatifs’’, a-t-il ajouté, concernant toujours l’origine d’‘’Imaginecole’’.
Cette plateforme est un outil en ‘’plein développement, qui a permis [aux élèves et aux enseignants] de se familiariser avec les ressources numériques’’, a dit l’un des lauréats, Babacar Guèye, venu de la région de Tambacounda.
Elle a l’avantage de ‘’pérenniser les acquis de l’enseignement à distance en donnant aux enseignants la formation nécessaire pour la création de contenus pédagogiques numériques’’, a expliqué M. Guèye.
L’ÉQUATION DE L’INSERTION DES DIPLÔMÉS
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise.
Les écoles privées de formation professionnelle ont, au fil du temps, marqué leur présence sur le territoire national. Alternatives aux universités publiques, elles poussent, à présent, comme des champignons notamment dans la capitale dakaroise. Tous les ans, des milliers de bacheliers y entrent et le même nombre en sort diplôme à la main. Néanmoins, peu d’entre eux parviennent à décrocher leur premier emploi après la formation.
Sous le hangar d’un institut de formation de la place, des étudiants, assis tranquillement, attendent leur prochain cours. Parmi eux, D Diop, étudiante en troisième année qui s’apprête, dans quelques jours, à faire sa soutenance de mémoire. Mais, en dehors de l’excitation à l’idée d’obtenir son diplôme qui l’anime, on lit sur son visage une certaine inquiétude. Ce qu’elle justifie en ces termes : « Je ne sais pas si après la licence, des opportunités s’ouvriront à moi. On n’est plus au temps où les employeurs, eux-mêmes, venaient à notre rencontre. Donc, on peut réussir tout comme on peut chômer ». Elle compte s’arrêter là mais la fin de ses études ne lui laisse aucunes perspectives nouvelles. « Il n’y a pas de suivi des étudiants après leur formation. Ils sont livrés à eux-mêmes. C’est à eux de se démener pour signer des contrats. L’établissement n’y joue aucun rôle particulier », fait savoir l’étudiante.
Comme cette future licenciée de 24 ans, beaucoup d’autres étudiants sont dans la même situation. Mis à part le manque de politiques pour le suivi et l’encadrement des étudiants après leur formation, se pose le problème de la reconnaissance des diplômes délivrés par les établissements supérieurs de formation. En effet, si ces diplômes ne sont pas conformes aux critères d’homologation du CAMES (Conseil africain et Malgache pour l’Enseignement supérieur) ou de l’Anaqsup (Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation), ils perdent leur valeur et, par conséquent, ne faciliteront par l’intégration dans la fonction publique.
Dans bien des cas, l’étudiant retourne s’inscrire dans une université où le diplôme est reconnu ou tout au moins déposer son certificat de baccalauréat. Ceci peut se confirmer par le cas d’O. GUEYE, obligé de renoncer à ses diplômes car ils ne lui permettaient pas d’occuper certains postes. Lui qui, après sa thèse en 2016, fut obligé de recourir à l’auto emploi chez nous, pour s’en sortir. Le nombre exorbitant d’établissements de formation questionnent plus d’un. Si jadis, c’était l’Etat qui y orientait les nouveaux bacheliers, présentement, ils y vont d’eux-mêmes pour échapper aux conditions peu confortables des universités publiques. D’ailleurs, se demande-t-on, selon quels critères obtiennent-ils des accréditations pour leur programme vu leur « éclosion » qui se fait de manière exponentielle.
CRITÈRES D’ACCRÉDITATION D’UN PROGRAMME, DIFFICULTÉS D’INSERTION APRÈS L’OBTENTION DU DIPLÔME… : Les éclairages du Pr Babaly Konaté, juriste et formateur à l’ENA.
Le juriste et formateur à l’Ecole nationale d’administration, Pr Babaly Konaté fait une énumération claire des critères d’accréditation d’un programme. Ce dernier point se définit par le processus d’évaluation et d’examen permettant d’attester que le programme répond aux normes, standards et critères de qualité définis par les référentiels de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Anaqsup).
Ainsi, dira-t-il, qu’en réalité, ce champ dévaluation est reparti en standards. « Les établissements souhaitant avoir une accréditation de leur programme doivent être soumis à une autoévaluation interne, qui suppose le recours à des standards de qualité définis par Anaqsup. Elle procèdera, d’emblée, à la vérification des objectifs et la mise en œuvre des programmes de formation. Ensuite, un regard sera jeté sur la correspondance entre les objectifs visés par la formation et la planification stratégique de l’institution. Troisièmement, il s’agira de vérifier si le programme d’étude prend en compte les besoins du monde professionnel », a-t-il fait savoir. Et de poursuivre « le champ d’évaluation 2 concerne l’organisation interne et la gestion de la qualité, c’est-à-dire les compétences et responsabilités d’études et communiqués à toutes les personnes concernés. Dans le CH3, il s’agit du curriculum et méthodes didactiques. Le programme doit disposer d’une maquette sans laquelle on ne peut prétendre à une accréditation. Le CH5 inclue la vérification des compétences du corps professoral sur le plan didactique et scientifique. Et enfin le CH6 s’intéresse à l’assurance d’une bonne qualité des équipements et des infrastructures des établissements ». Sur les difficultés d’insertion des jeunes après l’obtention du diplôme, il dira que ce ne sont pas tous les instituts de formation qui manquent de politique d’insertion.
Toutefois, dans bien des cas, ils se heurtent à des contraintes. « Je donne l’exemple de certains établissements qui ont mis en place des services insertions et relations extérieures. Ces services accompagnent les étudiants dans leur recherche de stage et d’emploi. Néanmoins, les difficultés sont que les conventions signées entre des entreprises et les écoles ne sont pas toujours appliquées ou qu’elles ne prennent pas en compte les attentes de ces dernières », a-t-il expliqué.
Selon lui, les entreprises ne sont pas très enthousiasmées à l’idée de recruter des stagiaires ou des salariés non-initiés au travail qui les attend. « C’est là que se pose un problème d’inadéquation entre l’enseignement et les réalités du marché de l’emploi. Parfois, la formation proposée, assez identiques à celle dispensée dans les universités publiques, est plus théorique que pratique. Elle ne permet pas aux étudiants d’être opérationnels en entreprise. Conséquemment, ces entreprises n’auront aucun intérêt à embaucher des gens qui ne sont pas outillés intellectuellement pour mener à bien les taches qui leur seront assignés », a tenu à préciser Babaly Konaté.
A en croire le juriste, pour lutter contre la délivrance des diplômes dans garanties légales, il faut nécessairement avoir une habilitation pour pouvoir délivrer des diplômes, mais « il y aura toujours des gens qui iront à l’encontre de la loi », dira-t-il. « On ne peut ne pas reconnaitre les efforts de communication qu’effectue le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il y a une sorte de communication derrière pour faire connaitre aux potentiels étudiants les écoles qui sont habilités à délivrer des diplômes. Maintenant, il incombe à l’État de prendre ses responsabilité en sévissant contre les promoteurs qui s’entêtent à braver l’interdit », a soutenu Pr Konaté.