SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 avril 2025
Éducation
IL ÉTAIT UNE FOIS, L’ÉPOQUE BÉNIE DES INFIRMERIES SCOLAIRES
Beaucoup d’établissements ont suivi la logique de la fermeture des internats et ne fonctionnent plus. Les syndicalistes de l’éducation s’indignent de la situation, et parlent même de « régression » dans le système éducatif national
En dehors de quelques lycées comme John Kennedy, Lamine Guèye, Blaise Diagne, Martin Luther King, Abdoulaye Sadji, des écoles qui comptent parfois plus de 3000 élèves ne disposent pas d’infirmerie répondant aux normes. Beaucoup d’établissements ont suivi la logique de la fermeture des internats et ne fonctionnent plus. Les syndicalistes de l’éducation s’indignent de la situation, et parlent même de « régression » dans le système éducatif national.
«A l’époque où nous étions élèves, il y avait une infirmerie dans chaque établissement scolaire avec un infirmier diplômé et des aides-soignants. L’école avait une dotation en médicaments et tout. Les problèmes de santé étaient gérés au niveau interne. Ce qui veut dire que, dans l’urgence, il y avait toujours un service pour administrer les premiers soins avant toute évacuation. Il y avait également un assistant social pour les élèves et les enseignants qui avaient des problèmes psychologiques. De 1994 à 2000, il y avait une infirmerie au lycée Blaise Diagne. Pour le cas du lycée André Peytavin, ça avait commencé à se détériorer petit à petit. Finalement, l’infirmière restait à ne rien faire. Puis, de fil en aiguille, tout a presque disparu. A l’époque, toutes les écoles avaient des services médicaux.
C’est avec la disparition des internats sous le magistère du président Abdou Diouf avec les politiques d’ajustement structurel que tout a disparu. C’est après que même les logements du personnel administratif ont été transformés en salle de classe. Les services de santé n’ont pas disparu tout de suite, mais c’est petit à petit qu’ils ont fermé. Aujourd’hui, on crée des écoles, mais sans prévoir», raconte, sur un air de désolation, Ndongo Sarr du Cusems (Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement moyen secondaire). Le syndicaliste de l’éducation parle d’une «régression» dans le système et dénonce un manque de volonté et un problème dans l’identification des priorités. Ce qui, selon son camarade syndicaliste Tamsir Bakhoum du Saemss, «mérite de reposer et de repenser notre système éducatif». D’autant que, jusqu’à une époque récente, dit-il, on ne pouvait pas aller dans les grands établissements sans y trouver des infirmiers et des assistants sociaux. «Quand un élève avait un accident ou souffrait d’une maladie, il s’y rendait pour des soins. Mais aujourd’hui, la tendance est tout autre. La massification en termes de lycées n’est pas couplée à la construction de services de soins à l’école. Dans les collèges comme dans les lycées peu d’infirmeries sont fonctionnelles. Et même si elles le sont, on y trouve rarement des infirmeries dignes de ce nom pour la prise en charge des élèves».
Pour une proximité de la prise en charge médicale
Or, pour le secrétaire général du Cusems Authentique, Dame Mbodj, partout où il y a des rassemblements, on doit avoir une proximité de la prise en charge médicale. Ce qui d’ailleurs, dit-il, a toujours été un principe au niveau scolaire où il y avait des effectifs très élevés. «On doit revenir aux principes fondamentaux. Tous les lycées doivent avoir des assistants sociaux et des infirmeries», estime le secrétaire national chargé de la presse et la communication du Saemss, Tamsir Bakhoum. Dame Mbodj plaide quant à lui pour l’accompagnement des écoles avec des infirmeries et des infirmiers. «A l’université, il y a un service sanitaire. Un petit hôpital pour les étudiants et un autre pour les professeurs de l’Ucad. Il y a un centre de santé pour le personnel de l’université qui fait des consultations externes », explique Ndongo Sarr. Il pense que si on juge nécessaire de le faire dans les universités, on devait pouvoir le faire dans les établissements moyens- secondaires. «C’est utile», a renchéri M. Sarr du Cusems qui ajoute que toutes les écoles doivent avoir des infirmeries avec toutes les commodités pour la simple raison qu’il y a un minimum de soins à prodiguer aux élèves.
A l’en croire, c’est dans les cordes de l’Etat qui semble demander l’impossible aux directeurs d’écoles après avoir drastiquement réduit les budgets des établissements jusqu’à 50% en 2012. Une situation qui est devenue pire au fil des années. « Prenons l’exemple du lycée Blaise Diagne qui avait un budget de 22 millions et qui, aujourd’hui, s’est retrouvé avec environ 6 millions sans compter les TVA», confie Ndongo Sarr selon qui le régime du président Macky Sall a un problème d’identification des priorités. Selon lui, surtout, on devrait restaurer les budgets des écoles. Dame Mbodj ne mâche pas ses mots. «On constate une fermeture progressive des infirmeries à cause de la réduction des budgets des établissements. La raison en est que le président Macky Sall n’accorde aucune priorité à l’école et à la santé. Il n’a aucun problème pour que ces infirmeries soient fermées aussi bien à l’intérieur du pays que dans les grandes agglomérations. Et c’est une logique de restrictions budgétaires qui est à l’origine de la fermeture de ces infirmeries», a-t-il martelé.
Le patron du Cusems invite le chef de l’Etat à donner des instructions fermes aux ministères de l’Education nationale et de la Santé pour que les écoles soient dotées d’infirmeries aux normes et fonctionnelles dans tous établissements scolaires ayant 2000 élèves ou plus. «On ne réclame aussi des véhicules qui coûtent 3 millions qui peuvent faire des évacuations quand des élèves ont besoin d’être transférés. Donc, nous voulons des infirmeries qui fonctionnent correctement et des ambulances, et que cela soit budgétisé», a-t-il plaidé.
POUR LE RESPECT DES ACCORDS SIGNES AVEC L’ETAT, LE SAEMS DANS LA RUE LE 12 JANVIER À THIÈS
Deux ans après la signature des accords en 2018, les enseignants du moyen secondaire enfourchent à nouveau la tunique de combat.
Arfang Saloum SANE Correspondant permanent à Rufisque |
Publication 30/12/2021
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMS) est en ordre de bataille pour exiger le respect des accords signés par le gouvernement. En réunion d’évaluation des précédents plans d’actions hier mercredi à Rufisque, le bureau exécutif a annoncé la tenue d’une marche générale le 12 janvier prochain à Thiès suivie d’un mouvement d’humeur nationale.
Deux ans après la signature des accords en 2018, les enseignants du moyen secondaire enfourchent à nouveau la tunique de combat. Face au mutisme du gouvernement, le SAEMS annonce un nouveau plan d’actions pour exiger de la part du gouvernement l’apurement du protocole signé le 30 avril 2018. Une nouvelle stratégie en ce début d’année qu’ils comptent mettre en œuvre avec à la clé une série d’actions dont une marche générale ce 12 janvier à Thiès. « Nous allons vers l’organisation de marches nationales à travers toute l’étendue du territoire national. Il est obligatoire que le gouvernement apporte des réponses concrètes aux revendications des travailleurs notamment à la matérialisation de ces accords. Nous donnons rendez-vous à tous les enseignants dès la reprise des cours à la date du 12 janvier à la grande marche qui sera organisée à Thiès et qui sera la première étape d’une série de marches que nous allons organiser à travers toute l’étendue du territoire national », a annoncé El Hadji Malick Youm le secrétaire général national adjoint du syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal SAEMS.
A l’issue de ces travaux d’évaluation, ils comptent dérouler l’agenda proposé par le bureau exécutif national du SAEMS. Il est question concrètement de mettre fin aux lenteurs administratives et d’apporter une solution définitive et de la gestion des carrières. Il s’agit selon le second du secrétaire général Saourou Sène d’élever d’un cran la lutte syndicale pour amener le gouvernement à respecter les engagements que le gouvernement a souscrits. « Le niveau de matérialisation reste extrêmement faible. Ce qui est dommage c’est que le gouvernement n’a pas fait de propositions concrètes sur les revendications nodales. C’est un point de revendication indispensable mais qui jusque-là tous les ministères concernés ont annoncé leur incompétence et aucune réponse n’a été donnée par la présidence de la République », a-t-il renseigné interpellant à ce propos le Président de la République à qui tous les rapports ont été transmis.
En effet, depuis la signature des accords le 30 avril 2018, les enseignants disent avoir constaté un certain « immobilisme total » de la part du gouvernement. Un « silence coupable » qui démontre selon eux un manque de volonté de prendre en compte les préoccupations des enseignants du Sénégal. « Nous allons nous inscrire dans une logique de lutte syndicale et nous allons y rester jusqu’à obtenir gain de cause », a-t-il dit pour dénoncer l’attitude du gouvernement. Las d’attendre la matérialisation, les enseignements n’excluent pas de mettre en place d’autres stratégies de lutte. Outre la série de marches, ils comptent poursuivre le boycott des évaluations de fin d’année.
LE SUDES/ESR VENT DEBOUT CONTRE LE RECTEUR DE L'UCAD
La démission du Recteur de l’Ucad, Ahmadou Aly Mbaye, de la présidence du Jury d’agrégation de sciences économiques : c’est la demande formulée par le Sudes/Esr
La démission du Recteur de l’Ucad, Ahmadou Aly Mbaye, de la présidence du Jury d’agrégation de sciences économiques : c’est la demande formulée par le Sudes/Esr.
Dans leur lettre adressée au Recteur de l’Ucad, les membres dudit syndicat soutiennent que leur demande est motivée par le fait «qu’à la suite du dernier concours d’agrégation de sciences économiques du Cames, il a été soupçonné à tort ou à raison, de prise illégale d’intérêt».
Le Sudes/Esr qui s’adresse au Recteur, explique : «C’est à dire de vous être servi de votre position de président du Jury, pour faire échouer des candidats de votre propre institution.
Le Sudes/Esr n’ose pas croire en la véracité de ces soupçons qui, au-delà de votre personne, portent atteinte à l’honneur de l’Université sénégalaise elle-même.» Donc soulignent-t-ils, dans le document, «le syndicat ne se prononcera pas sur les suites éventuelles que vous pourriez donner à ces soupçons, qui ont été au centre du débat public ces dernières semaines».
Toutefois, ajoutent les auteurs de cette lettre, «quoique se refusant de se prononcer sur la véracité ou non de ces soupçons, le Sudes-Esr estime cependant qu’ils découlent du fait que l’honneur de vous nommer président du jury d’agrégation, qui vous est fait par vos pairs, crée de facto une situation de conflit d’intérêts».
LE PDCEJ ANNONCE LA CONSTRUCTION DE TROIS CENTRES DE FORMATION AUX METIERS DU PETROLE
Moustapha Cissé, chef du Projet d’appui au développement des compétences des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej), annonce le lancement en janvier prochain, des travaux de construction d’un centre de formation aux métiers du pétrole et du gaz
Moustapha Cissé, chef du Projet d’appui au développement des compétences des jeunes dans les secteurs porteurs (Pdcej), annonce le lancement en janvier prochain, des travaux de construction d’un centre de formation aux métiers du pétrole et du gaz à Saint-Louis. Aussi deux autres centres de formation pour les métiers en peaux et cuirs et en agroalimentaire, seront érigés à Ngaye et à l’Ita.
«Le projet va construire trois centres de formation à Saint-Louis, Ngaye et Dakar, dans l’enceinte de l’Institut de technologie alimentaire (Ita).» «Aujourd’hui, toutes les entreprises ont été sélectionnées. Elles ont même reçu leurs notifications, ça veut dire que dès le mois de janvier, les travaux vont démarrer. Nous allons mettre à la disposition de jeunes Sénégalais, des centres de formation de dernière génération», confie Moustapha Cissé, chef du Pdcej, qui intervenait hier lors du Comité de pilotage de la structure. Selon lui, les travaux des trois centres vont durer 18 mois.
Financés en grande partie par la Banque africaine de développement (Bad), ils seront réceptionnés entre juin et décembre 2023. «Vous comprenez pourquoi Saint-Louis ? Parce qu’il y a des découvertes de pétrole et de gaz à Saint-Louis», souligne M. Cissé, en parlant de centre de formation aux métiers du pétrole et du gaz, qui «aura une vocation sous-régionale». «Nos voisins de la Mauritanie nous ont contactés, pour qu’ils puissent utiliser ce centre pour la formation des jeunes Mauri¬taniens sur les métiers du pétrole et du gaz. C’est un centre qui sera connecté au centre de l’Inpj qui sera construit au niveau de Diamniadio, qui sera un centre de référence», précise-t-il. M. Cissé table déjà sur la formation de «2000 jeunes», et déjà «650» ont été déjà formés.
«Aujourd’hui, nous avons démarré les formations sur les métiers du gaz et du pétrole, parce que le ministre a un tissu de structures de formation qui nous accompagne. Nous sommes en train de faire le recensement du taux d’insertion, pratiquement plus de la moitié (des jeunes) sont déjà insérés. Le ministre nous a instruit de pouvoir insérer au moins 70% des jeunes qu’on forme. On est sûr qu’avec la qualité des formations et le suivi que nous faisons, on devrait s’approcher des 90 %», admet M. Cissé.
Par ailleurs, il annonce qu’une demande a été adressée au comité de pilotage, pour qu’il revoie «le plafond de financements» des jeunes et des Pme, des cibles du projet. Lequel a accepté la demande, en le haussant à 15 millions F Cfa. Conseiller technique au ministère de l’Emploi, Soulèye Kane ne cache pas sa satisfaction : «Le bilan pour les deux ans est globalement satisfaisant, il y a beaucoup de jeunes qui ont été formés.»
KOLDA UNE ENSEIGNANTE RADIÉE POUR AVOIR FILMÉ SES ÉLÈVES ASSIS À MÊME LE SOL
Elle croyait bien faire en essayant de s’adresser aux autorités à sa manière pour qu’elles volent au secours de ses élèves qui étudient assis sur des nattes et qui posent leurs cahiers sur des briques pour écrire. Insoutenable en plein 21ème siècle !
Une enseignante du nom de Mariama Goudiaby a été relevée de ses fonctions par l’inspecteur de l’éducation et de la formation (Ief) de Kolda à cause d’une vidéo qu’elle a publiée sur le Net montrant ses élèves de Cp en train de composer assis à même le sol sur des nattes dans un abri provisoire. Les syndicats d’enseignants ont décidé de voler au secours de la dame en exigeant sa réintégration.
Elle croyait bien faire en essayant de s’adresser aux autorités à sa manière pour qu’elles volent au secours de ses élèves qui étudient assis sur des nattes et qui posent leurs cahiers sur des briques pour écrire. Insoutenable en plein 21ème siècle !
L’image est touchante et montre le paradoxe entre les Sénégalais de la capitale et ceux des régions. A Dakar, même s’il y a des abris provisoires, on y trouve quand même des tables bancs. Tout le contraire de ce qui se passe dans les régions qui semblent être les parents pauvres de l’éducation. Pourtant, les politiciens de la coalition au pouvoir nous vantent que notre pays est en voie d’émergence avec surtout l’inauguration du Train express régional (Ter) à coût officiel de 780 milliards sans compter la réalisation du BRT.
A côté, certains Sénégalais peinent à se nourrir ou à être éduqués. En voulant ouvrir les yeux des autorités et en même temps chercher de l’aide auprès des fils du terroir, émigrés en Europe ou aux Usa, sur ce qui se passe dans son établissement d’Afia situé à l’Est de Kolda, Mariama Goudiaby ne savait pas qu’elle allait être relevée de ses fonctions d’enseignante comme récompense. Son idée n’a en effet pas été du goût de ses supérieurs hiérarchiques comme l’Inspecteur de l’éducation et de la formation (IEF) de la région qui a décidé tout bonnement de la relever de ses fonctions.
Dans la vidéo, on voit des jeunes élèves assis à même le sol sur des nattes avec des briques comme tables. L’information relayée par IRadio a été confirmée par le Forum des enseignants et enseignantes du Sénégal (FEES). Dès l’annonce de ladite sanction, les syndicats d’enseignants se sont érigés en boucliers pour soutenir leur collègue.
Le Cusems et le Sels Authentique ont commencé à bander les muscles et exigent que leur collègue soit rétablie dans ses droits. L’affaire risque de s’envenimer dans les prochains jours si l’Inspecteur de l’IEF ne revoit pas sa copie.
Pour le moment Birane Tine, l'inspecteur de l'IEf de Kolda, promet de revenir sur les faits ultérieurement. Curieux paradoxe de l’émergence : le TER à Dakar et des gamins par terre dans des abris provisoires à Kolda !
UNE SALLE DE CLASSE INCENDIEE PAR DES PETARDS À DIAOBE
63 élèves risquent de rater la rentrée du nouvel an
Une salle de classe de l’école 3 du village-marché de Diaobé est incendiée dans la journée de samedi passé. L’information est donnée par le directeur de l’école, Yéro Mballo, qui a apporté les précisions suivantes : «Lorsque j’ai reçu la mauvaise nouvelle, j’ai informé la gendarmerie qui a mis des éléments à ma disposition. Les enquêtes menées ont indiqué qu’un élève de ladite école est auteur de l’incendie. Il manipulait des pétards qui, par inadvertance, sont tombés sur la salle en paillotte qui est totalement brûlée.»
Inquiet pour la rentrée toute proche du nouvel an, il a ajouté : «16 des 19 tables-bancs sont hors d’usage. 9 sont totalement calcinées, 7 sont cassées par les gens qui montaient dessus pour éteindre l’incendie. Les krintings sont entièrement en cendre.»
Dans cette salle de classe, étudiaient 63 élèves qui s’asseyaient à 4, rarement à 3 par table, selon le directeur Mballo. Malheu¬reusement, le déficit chro-nique en tables-bancs dans les écoles environnantes ne permet pas de croire que d’ici la rentrée de début janvier, la situation pourrait trouver solution.
«Nous avons discuté avec les parents de l’enfant coupable qui sont décidés à reconstruire la hutte. Reste à cogiter sur la question des tables-bancs», a conclu le directeur de l’établissement.
55% DE FILLES RATENT DES COURS EN PÉRIODE DE MENSTRUATION À L’IA DE THIES
8,9% de filles sont déscolarisés dans la région de Thiès à cause de plusieurs facteurs dont la menstruation
Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante) |
Publication 28/12/2021
Lors de l’atelier d’évaluation du projet Gestion de l’hygiène menstruelle (Ghm), piloté par la fédération «Kajoor Jankeen» et l’Inspection d’académie de Thiès sur financement de Child fund, le taux très élevé de déscolarisation des filles à cause de la menstruation a été dénoncé par les acteurs, qui militent pour la promotion de l’éducation des filles à travers une bonne Ghm.
8,9% de filles sont déscolarisés dans la région de Thiès à cause de plusieurs facteurs dont la menstruation. Mieux, selon une étude réalisée par Speak Africa en 2017, 45,1% des filles se sont absentés de l’école à cause des règles. Ce n’est pas tout. Une évaluation réalisée en 2021 par l’Inspection d’académie (Ia) de Thiès montre que 55% des écolières disent avoir peur, honte ou être gênées d’aller à l’école durant leurs menstrues. D’où la mise en œuvre du projet Gestion de l’hygiène menstruelle (Ghm), piloté par la fédération Kajoor Jankeen et l’Ia de Thiès sur financement de Child fund. Ceci pour promouvoir l’éducation des filles et leur maintien à l’école. «Les menstruations sont, en effet, la cause de retard ou d’absence au niveau des écoles chez les filles.
Il s’agissait donc d’améliorer l’environnement scolaire à travers la réhabilitation et l’équipement de blocs sanitaires pour que la fille, qui est en période de menstruation, puisse les utiliser afin qu’elle soit à l’aise et qu’elle n’est pas besoin de sortir pour aller chez elle ou chez le voisinage ou arrêter tout court d’aller à l’école», explique Maïmouna Sow, experte en santé de la reproduction et facilitatrice du projet Ghm en milieu scolaire. Elle prenait part hier à l’atelier d’évaluation du projet Ghm avec leurs partenaires des ministères de l’Education et de la Santé.
Aussi poursuit-elle : «La menstruation est souvent accompagnée de douleurs et la fille n’est pas tellement à l’aise pour suivre les cours, le projet donc a mis à leur disposition des kits d’hygiène ou on a mis des antalgiques et des serviettes hygiéniques pour qu’au moment de la menstruation qu’elle puisse en bénéficier.»
En plus de ces kits, «la communauté scolaire a été également sensibilisée sur les bonnes pratiques en matière de gestion des menstrues». Ceci, «pour permettre aux élèves, non seulement d’avoir un niveau de connaissance assez élevé mais également pour améliorer les pratiques. Et les résultats montrent qu’il y a une
amélioration dans les fréquentations au niveau scolaire».
Sur les 12 établissements scolaires ciblés dans les départements de Thiès, Tivaouane et Mbour, 4887 filles âgées de 9 à 19 ans ont bénéficié du projet.
272 enseignants, administrateurs et 180 membres de la communauté dont des techniciennes de surface ont été également formés et sensibilisés.
Se réjouissant de l’impact «positif» du projet au sein des établissements scolaires ciblés dans la région, Mme Ndèye Nar Bèye Djiba, chargée de la question genre au niveau de l’Ia de Thiès, a sollicité sa pérennisation pour en faire bénéficier le maximum de filles.
MISE EN PLACE D’UNE AGENCE DE GESTION DES DAARAS : LA DOLEANCE DES MAITRES CORANIQUES
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack
Par Laïty NDIAYE – Correspondant |
Publication 27/12/2021
La création d’une Agence nationale de gestion des daaras et l’ouverture d’un Musée national pour les écoles coraniques.
C’est la principale revendication des Serigne daaras, lors de la Journée dédiée aux écoles coraniques, célébrée ce samedi au village Diémoul Peul, à Kaolack.
Lors de ce rendez-vous, les maîtres coraniques, à l’image de Oustaz Aliou Ndao, ont fait un diagnostic sans complaisance du secteur. «Il est temps que nous qui sommes dans le secteur, nous nous organisions davantage pour faire face aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés…
Nous souhaitons la mise en place d’une Agence nationale de gestion des daaras, un appui financier aux écoles coraniques sans conditions contraignantes, la création de diplômes d’Etat pour les écoles coraniques, de la mémorisation jusqu’aux étapes supérieures, la construction d’un Musée national des écoles coraniques et de faire du Coran et de l’enseignement religieux, les deux socles de l’éducation préscolaire au Sénégal», liste imam Cheikh Diop, porte-parole des Serigne daaras. Il demande plus de considération de la part de l’Etat et la prise en compte de leurs doléances, rajoutant que la carte éducative du Sénégal est marquée par la présence de deux offres différentes, qui devraient être harmonisées. Car, dit-il, «aucune éducation ne serait pertinente, si elle ne prend pas en compte les croyances des cibles».
MARCHE DE CARBONE 14 : POUR LA REHABILITATION DE LA PENSEE DE CHEIKH ANTA DIOP
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée
Les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop réclament que les enseignements et productions littéraires de leur parrain, servent à l‘actuelle génération. Selon le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, Cheikh Anta Diop a restauré la dignité de l’homme noir, mais est encore peint sous des traits pas du tout reluisants, par certains penseurs. La 2ème édition de la Marche «5000 jeunes pour apaiser les espaces universitaires», organisée à l’Ucad, a été l’occasion de réclamer la réhabilitation de sa pensée.
Les étudiants de l’Université de Dakar veulent que la pensée de Cheikh Anta Diop, le parrain de leur université, soit restaurée. Ils l’ont fait savoir ce mardi, au cours d’une marche initiée dans l’espace universitaire par le Mouvement Carbone 14 et Campus 2 H, pour apaiser les espaces universitaires. «La marche, on l’a ficelée sur le thème : «L‘université parle au Peuple pour la réhabilitation de la pensée de Cheikh Anta Diop». Hors du cadre institutionnel, Cheikh Anta est connu et on a eu à faire le tour du pays avec des conférences. Les gens connaissent le nom mais maintenant, le nom c’est une chose. La production intellectuelle de Cheikh Anta Diop, c’est carrément autre chose», a fait savoir Saliou Papa Diop, chercheur, chargé de communication du Mouvement Carbone 14, qui renvoie au laboratoire Carbone 14 créé par Cheikh Anta Diop. Au-delà de l’instauration de la paix que vise cette marche, dans les espaces universitaires en proie à des «violences», avec la récurrence des affrontements entre étudiants et Forces de l’ordre. Le dernier en date, s’étant produit à l’Université de Bambey, suite au décès d’un étudiant. Les organisateurs assurent que le but de cette marche est de célébrer ce grand penseur qu’est Cheikh Anta Diop, «en poussant les gens à s’approprier son œuvre». «Pour nous, c’est l’élément le plus essentiel, l’œuvre. On peut même ne pas connaître l’homme, mais l’œuvre est titanesque», argumente le chargé de communication de Carbone 14. Nation négre et culture et Civilisation et barbarie sont parmi les œuvres les plus populaires de Cheikh Anta Diop. «Mais, les étudiants disent être dans l’incapacité de mettre la main sur les productions du grand penseur. Nous souhaitons que ces articles scientifiques soient mis à leur disposition. Les articles scientifiques de Cheikh Anta, j’en possède une collection. Et ils ne sont disponibles que dans deux bibliothèques, mais personne n’est scandalisé. C‘est comme si c’était normal», dénonce Saliou Papa Diop, qui ré-clame l’introduction dans les curricula, des enseignements de Cheikh Anta Diop dans le domaine des sciences humaines sociales et sciences exactes. «Il faut dire qu’il y a une partie coloniale de nos curricula. Le slogan de l’université Cheikh Anta Diop, c’est la lumière est ma loi. Quelle lumière ? A partir de 1950, ils ont fusionné les quatre facultés et c’est cette lumière là qu’ils ont reconduite. Alors que nous avions nos lumières endogènes ici», fait remarquer M. Diop.
Galien ou Cheikh Anta ?
Cheikh Anta Diop a rehaussé la race noire, en disant qu’elle a une culture, une histoire et une religion. Le chargé de communication de Carbone 14 trouve paradoxal que Galien soit célébré dans l’espace universitaire, en étant considéré comme le patron des pharmaciens, alors que «Cheikh Anta Diop ne dispose pas de ce privilège». «Galien est considéré comme le patron des pharmaciens, je n’ai rien contre ça. Ce que Galien a dit à l’homme noir, c’était une insulte, mais n’empêche, on est en train de le célébrer. On ne devrait même pas associer le nom de Galien à l’Afrique, c’est une insulte. On a d’autres modèles à célébrer, comme Cheikh Anta et d’autres», soutient M. Diop, qui souhaite aussi l’introduction des langues nationales dans les programmes scolaires. Repré¬sentant le directeur de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), Dr Cheikh Abdoulaye Niang, chercheur à l’Ifan, de saluer l’initiative de cette marche, en «disant qu’il n’y a pas plus citoyen que de participer à cette initiative». C‘est d’ailleurs à l’Ifan que s’est révélé Cheikh Anta Diop, qui est un scientifique de formation doublé d’un historien et d’un an¬thro¬pologue, entre autres.
DROITS DE L’ENFANT, UN IMAM RAPPELLE LA RESPONSABILITÉ DE L’ETAT
L’Imam Ismaila Ndiaye, membre du bureau de la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal, a rappelé, samedi, la responsabilité de l’Etat en matière de protection des droits de l’enfant.
Dakar, 25 déc (APS) - L’Imam Ismaila Ndiaye, membre du bureau de la Ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal, a rappelé, samedi, la responsabilité de l’Etat en matière de protection des droits de l’enfant.
"L’État doit assurer la protection de l’enfant contre les dérives des adultes qui peuvent porter atteinte aux couches vulnérables. L’Etat doit aussi veiller à ce que les actions des pervers destructeurs et corrupteurs n’atteignent pas les enfants", a-t-il dit.
L’Imam Ndiaye animait un panel sur le thème ’’statut légal de l’enfant dans l’Islam, vision islamique du phénomène et préconisations’’ à l’occasion de la conférence sur ’’la problématique des enfants dans l’espace public, quelles alternatives au plan politique et islamique ?’’ organisée en ligne et en présentiel par le Consortium africain de recherche et d’information sur l’Islam et le monde (CARIIM).
Selon lui, les autorités étatiques ont le rôle d’assurer une éducation de qualité, accessible à tous, selon le besoin de chaque enfant. Il a ajouté que l’autorité doit aussi "apprendre aux enfants les valeurs qui fondent chaque société".
Sur le plan médical, le religieux a fait savoir que l’Etat doit assurer une couverture médicale de qualité.
"Chaque enfant a le droit aux meilleurs soins de santé possible, à l’information qui peut l’aider à rester en bonne santé. Si les parents ou les personnes responsables de l’enfant ne peuvent pas lui assurer la protection et les soins nécessaires, c’est l’Etat qui le prend en charge", a dit le prédicateur.
L’Imam, également vice-président du Fonds sénégalais pour la Zakat et expert dans la lutte contre la corruption, est revenu sur les causes et les conséquences de la situation des enfants de la rue.
Pour lui, les causes sont économiques, connectées parfois à phénomènes migratoires, des situations conflictogènes et à la destruction familiale.
’’Les punitions répétitives ressenties comme injustes par les enfants, les problèmes liés à la mendicité, le travail des enfants ou encore le phénomène d’urbanisation déséquilibrée peuvent être les causes de ce phénomène", a expliqué Ndiaye.
Pour le Sociologue Mamadou Abdoul Wane, ’’les droits les plus élémentaires des enfants sont violés’’. Il a donné l’exemple des droits à la nutrition, à la protection ou encore à l’éducation.