Artiste-musicienne, auteure-compositrice-interprète, béninois-sénégalaise évoluant dans le milieu du hip hop depuis 2001, Moonaya de son vrai Awa Mounaya Yanni est également juriste de formation. Elle a laissé les dossiers pour le micro. Connue pour son humour, elle est finaliste du Prix découvertes RFI. En attendant la publication des résultats prévus le 10 décembre prochain, nous avons rencontré celle qui a lancé le concept «Séné galoniak». Entretien…
Vous êtes finaliste du prix RFI Découvertes 2020. Comment appréciez-vous cela ?
C’est une fierté de faire partie des 10 finalistes du prix « RFI découvertes » pour lequel je représente un de mes pays, le Sénégal. J’ai choisi de faire une musique qui est aujourd’hui quelque peu impopulaire. C’est-à-dire, une musique qui conscientise par les thèmes qu’elle aborde. donc, je suis déjà mentalement préparée à ce que ce ne soit pas facile. Mais au-delà de ma musique, il y a une vision, un idéal, un rêve africain. Donc la reconnaissance du travail effectué, à travers mes dernières nominations, est une source de motivation supplémentaire et le signe que je ne dois pas baisser les bras.
Comment en êtes-vous arrivée à ce résultat. Parlez-nous du processus de votre inscription. (Rires)
C’est comme si vous saviez qu’il y avait une anecdote en dessous. Je vais avant tout remercier l’artiste togolais Xsoharè qui réside à Dakar. C’est lui qui m’avait informé des inscriptions pour le concours et de la date butoir. Et le dernier jour, il m’a appelé pour me demander si je m’étais finalement inscrite. Je lui avais répondu que je doutais avoir mes chances parce que les gens n’arrêtaient pas de me dire que ma musique n’est pas commerciale… Il m’a répondu que je racontais n’importe quoi et que j’avais le profil pour qu’il croie en moi. du coup, je me suis inscrite et j’ai, dans un premier temps, été retenue parmi 60 artistes pendant la présélection. Et il y a deux semaines, l’équipe du prix découvertes m’a informée que je fais partie des 10 finalistes.
Vous avez déjà une carrière assez remplie…
J’avoue que depuis que j’ai remporté ma médaille d’argent pour le Sénégal dans la catégorie Chanson aux VIIIème Jeux de la Francophonie à Abidjan et ma signature en major à Sony Music, le tout en 2017, ma carrière a pris un tournant important. Après les tournées africaines et européennes avec le collectif AURA et la comédie musicale « Les Histoires Extraordinaires des Enfants du Poto-Poto » de 2005 à 2010, j’ai observé un stand-by jusqu’en 2014 où je suis complètement revenue à ma musique…
Où en êtes-vous avec la maison de disques Sony Music Afrique ?
Avec ma maison de disques, nous travaillons, nous essayons des choses, nous nous apprenons… Ils respectent ma personnalité artistique et m’accompagnent autant qu’ils peuvent dans ma vision musicale et professionnelle. Ça va pour le moment. Pas grand-chose à dire !
Concrètement, qu’est-ce que cela vous a apporté ?
De l’expérience ! Une meilleure connaissance de l’environnement musical et plus particulièrement dans les majors, parce qu’il faut dire que je ne connaissais que l’autoproduction. Quand bien même, j’avais le soutien des aînés… Une plus grande visibilité à l’international et une meilleure connexion avec mon public que j’ai découvert un peu partout en Afrique et dans le reste du monde.
Didier Awadi, votre mentor, a été lauréat du prix RFI Découvertes. Vous a-t-il encouragé à le faire ?
Si je vous le dis, vous n’allez pas me croire. Mais ça fait plus de 5 ans que Didier Awadi m’exhorte et m’encourage à m’inscrire au prix RFI découvertes. Il fait partie des premiers à croire en moi et en mon art depuis le début de ma carrière et à me dire que je dois libérer ma puissance et arrêter de me mettre des barrières (rires). Et cela m’a motivé, bien sûr, car les opportunités qui accompagnent ce prix permettent à une carrière de décoller et à l’artiste de présenter ses œuvres et son spectacle devant une multitude de publics.
Juriste, animatrice de radio et artiste. D’où tirez-vous cette énergie ?
Bon, on dit que les femmes sont multitâches. Mais plus sérieusement, j’ai juste étudié le droit. Je n’ai pas fait de carrière dans ce domaine. Depuis 2014, je ne travaille plus dans les médias, je suis plus concentrée sur ma musique. Aujourd’hui, mes casquettes sont : artiste-musicienne, écrivaine, conférencière, entrepreneuse car directrice de YANNI Production, commissaire aux comptes de l’AMS (Association des Métiers de la Musique au Sénégal), grande sœur, amie et « tantie » choc ! (Rires)
Cela n’empiète pas sur votre vie privée ?
Non, pas du tout ! J’ai toujours du temps pour mes frères et sœurs et mes ami(e)s. Surtout que je suis une gourmande affective. Je ne peux me passer des gens que j’aime. Après votre sacre d’Abidjan, vous voilà encore en lice pour un autre prestigieux prix pour le compte du Sénégal.
Quel sentiment vous anime quand on sait que vous êtes aussi à moitié Béninoise. Et le Bénin dans tout cela ?
Ok ! Je vais vous faire un peu ma généalogie. Mon père est Sarakholé, originaire de Moudéry, un village qui se trouve à Bakel. J’ai une grand-mère de Bida (Nord du Nigéria), une autre de Aneho (Togo) et le père de ma mère est métisse franco-béninois. Et moi, je suis née et j’ai grandi au Bénin. Pour répondre à votre question, le Bénin se trouve dans mon cœur à côté du Sénégal, du Togo et du Nigéria et aussi des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’ivoire et le Ghana pour lesquels je ne suis pas originaire, mais pour lesquels je garde d’excellents souvenirs de mes passages. Si dieu m’a offert cette diversité culturelle à travers mes quatre grands-parents de quatre origines différentes, et les sept langues que je parle, c’est pour que je m’en accommode et en fasse une richesse. Aujourd’hui, je vis au Sénégal dont je défends les couleurs à l’extérieur. Mais s’il faut le faire aussi pour le Bénin, ce sera avec plaisir. Ce que je suis est la somme de mon vécu et de mon éducation aussi bien au bénin qu’au Sénégal. On ne peut demander à quelqu’un de choisir entre son père et sa mère.
La gente féminine est très présente au niveau des sélectionnés. Comment expliquez-vous cela ?
Je ne sais pas s’ils appliquent une forme de discrimination positive envers les femmes dans leur sélection. Mais force est de constater que toutes les femmes qui y figurent sont méritantes. La plupart sont des artistes reconnues et plébiscitées dans leurs pays d’origine... Je peux donc dire que c’est peut-être parce que les femmes, aujourd’hui, ont moins de mal à embrasser des carrières artistiques et à les envisager dans la durée et de manière professionnelle.
Avec tout ce travail abattu, pensez-vous fonder un foyer ?
Oui, pourquoi pas ? Je n’ai jamais été contre cette idée même si elle ne m’obsède pas. Mon bonheur n’est pas conditionné par ce que les gens pensent que je n’ai pas ou que je devrais avoir. Ou par ce que je ne peux pas avoir personnellement. Je considère chaque jour que je me réveille en bonne santé physique et mentale comme une grâce du Tout-Puissant. Je suis reconnaissante pour tout ce qu’il fait déjà dans ma vie. Je profite des petites choses comme des grandes, tout est bénédiction. Je laisse ma destinée s’accomplir et c’est ce qui est écrit qui sera et rien d’autre.
Quel est votre idéal masculin Waouh !
C’est une question çà ! (Rires) Est-ce que l’homme idéal existe ? Je pense qu’on se met juste avec les personnes dont on supporte le mieux les défauts. Personne n’est parfait. Maintenant, à la question de savoir si j’ai des critères, la réponse est oui. Mais je garde les détails pour moi, sinon ce serait trop facile. C’est comme donner un couteau au boucher pour qu’il t’égorge. (Éclats de rire)
Parlez-nous de vos projets en dehors du prix Découvertes RFI.
J’ai plein de chantiers en dehors de la course pour le prix RFI musique. Sortir des singles, des clips vidéo, communier avec mon public à travers mes spectacles. Faire grandir ma boîte de production à travers différents projets que j’ai sous la main, écrire mon livre, et si mes moyens me le permettent, entreprendre quelques actions sociales auxquelles je pense depuis plusieurs années déjà !
Moonaya et l’animation, est-ce le divorce ?
Non, je n’ai pas divorcé avec l’animation. De 2008 à 2014, j’ai amassé pas mal d’expériences et d’acquis via mon parcours professionnel dans les médias au Sénégal. Notamment à la 2stv, RSI, RTS1, Africa7 et AlmadinaTv. J’ai pris du plaisir à travailler dans ces différents médias. Et ces compétences me servent jusqu’aujourd’hui dans le cadre de mon activité musicale et entrepreneuriale. Je peux très bien revenir à la télé ou dans les médias. Mais ce sera sous un autre format que les précédents.
«POUR LUTTER CONTRE LES MUTILATIONS GENITALES FEMININES, IL FAUT L’INFORMATION ET L’EDUCATION…»
Vu l’ampleur du phénomène, Dr Aoua Bocar Ly Tall plaide pour une approche pluridisciplinaire qui prend en compte toutes les sciences humaines dans la réponse contre cette pratique.
«La pratique des Mutilations génitales Féminines : valeur culturelle ou répression sexuelle ? », c’est le nouvel ouvrage de Dr Aoua Bocar Ly Tall. L’auteur l’a présenté hier au public à l’occasion d’une cérémonie de dédicace présidée par la présidente du comité national de l’initiative pour la transparence des industries Extractives (Cnitie), le Pr Awa Marie Coll Seck qui a d’ailleurs préfacé le livre. Elle plaide, à travers cette publication, la mise en œuvre de nouvelles stratégies pluridisciplinaires afin d’engager l’assaut final contre ce phénomène.
Arriver à bout des mutilations génitales féminines, c’est à ce combat que se livre la sociologue et chercheuse associée et consultante internationale à l’Institut des Études des Femmes de l’Université d’Ottawa au Canada depuis des années. Mais vu l’ampleur du phénomène, Dr Aoua Bocar Ly Tall plaide pour une approche pluridisciplinaire qui prend en compte toutes les sciences humaines dans la réponse contre cette pratique.
D’après l’auteur de « De la Reine de Saba à Michelle Obama », en ce début du 21ième siècle, il est urgent de définir de nouvelles stratégies à mettre en œuvre en vue d’engager l’assaut final contre les mutilations génitales féminines et de les vaincre à jamais, au plus tard dans les deux prochaines décennies. « Pour ce faire, il faut procéder à un bilan de ce qui a été fait sur le plan national, c’est-à-dire dans les pays d’Afrique et aussi au niveau international et d’identifier les acquis, mais aussi des écueils de cette lutte. Les lois, c’est bon mais ce n’est pas suffisant. Il faut l’information et l’éducation. Alors éduquons nos populations pour que cesse cette souffrance que subissent les femmes », a plaidé l’Experte en Genre (Équité femmes/hommes) et en Diversité (culturelle, raciale, religieuse et de visions).
Dans son livre de 10 chapitres couchés sur 169 pages, Dr Aoua Bocar Ly Tall reste convaincue qu’il est également nécessaire d’approfondir la réflexion sur ce problème complexe qui invite les décideurs à aller au fond de cette pratique et de saisir la signification de cette coutume qui perdure au-delà du temps et de l’espace. «Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons élaborer des stratégies adéquates, c’est-à-dire sociales, éducatives, médicales d’éradication définitive de cette pratique néfaste pour la santé des femmes et des fillettes. En tant que forme de violence à l’égard des fillettes et des femmes, les mutilations génitales féminines exigent la recherche d’actions et d’idées afin d’y mettre fin », insiste-t-elle. Par ailleurs, Mme Ly Tall veut lever le coin du voile sur ce phénomène de société. Parce que, dit-elle, les Mgf, ce n’est pas une pratique uniquement africaine car elle est notée dans 40 pays du monde et même dans les pays occidentaux. «C’est toutes les régions et les religions du monde qui le font. C’est une question qui dépasse les nations, les religions et les ethnies », fait-elle savoir. En outre, il s’agit également pour l’auteur d’interroger un peu l’histoire pour comprendre l’origine et l’évolution des Mgf.
En outre, c’est aussi un éveil des consciences sur cette pratique. Présidant la cérémonie de présentation du livre, l’ancienne ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Awa Marie Coll Seck, qui a également préfacé le livre, estime que ce nouvel ouvrage ne fait que confirmer la personne libre et battante qui n’a pas peur de dire ses opinions qu’est Docteur Aoua Bocar Ly Tall.
CES RÉJOUISSANCES PUBLIQUES EN PERTE DE RYTHME
Le « xawaare », le « furël », le « simb », la kermesse, les sauts en parachute…sont autant de réjouissances publiques qui disparaissent petit à petit de la palette des « plaisirs partagés »
À chaque époque, ses ardentes passions et ses inclinations. Et il ne restera que des souvenirs à ressasser pour entretenir la flamme d’une époque riche de ses vestiges. Le « xawaare », le « furël », le « simb », la kermesse, les sauts en parachute…sont autant de réjouissances publiques qui disparaissent petit à petit de la palette des « plaisirs partagés ».
Le reflet d’un des points lumineux de l’autoroute à péage éblouit le visage d’Ibrahima Agne. Ventre débordant, le quinquagénaire prend ses aises sur une chaise en bois, savourant les effleurements du vent frais en ces temps de canicule. Avec un demi-siècle de vie, il a vu passer bien des âges et réjouissances publiques. Sa fraîche mémoire revoit défiler les fêtes les plus marquantes d’une époque qu’il a bien aimée. Habitant de la banlieue, à côté du camp militaire de Thiaroye, Ibrahima ne manquait jamais les sauts en parachute. Très présent lors de la fête de Saint Michel, il s’était même fait la réputation « d’ami des militaires ». Avec le temps, cet événement a presque disparu du calendrier. Il l’apprécie, plein de regrets. « C’était la folie, nous courions, nous nous engagions de toutes nos forces pour regarder les parachutistes. C’était de l’art, des instants magiques. C’est durant ces journées que j’ai vu, pour la première fois, le chanteur Omar Pène. C’est dommage que cet événement ait disparu », dit-il, dominant difficilement ses émotions, les mains constamment agitées. « Nous marquions également la graille militaire », se souvient-il.
Ses mots sont empreints de nostalgie. Fatou Diouf, née en 1959, parle des « xawaare » (soirées musicales traditionnelles habituellement organisées la nuit). Thiaroye, Pikine, Yeumbeul, la dame ratait rarement ces festivités. Les envolées lyriques, les danses traditionnelles et les défilés des grandes dames la séduisaient. Fatou aimerait bien remonter le temps et revivre ces moments. « Les choses ont changé. Le monde a évolué. Je dirai dans le mauvais sens. Les réjouissances publiques très classes ont laissé la place à la vulgarité. Nous rivalisions d’élégance, dans la pudeur », lâche Fatou, haussant une tête couverte par un foulard gris. À chacun sa préférence, ses inclinations et passions ardentes.
Quartiers bouillonnants
À la retraite depuis deux ans, Moustapha Samb a la nostalgie des « mbapatt de quartier » (lutte traditionnelle sans frappe). Habitant du quartier Lansar qui abrite l’écurie éponyme, le bonhomme en blouson raconte son attachement à ces joutes sportives à l’intérieur du quartier. « La lutte traditionnelle n’est plus organisée dans nos quartiers. Au début des années 2000, nous vivions cette ferveur tous les week-ends grâce à Max Mbargane qui organisait régulièrement des séances. Ce sont les « mbapatt » de Lansar qui ont d’ailleurs révélé les Bombardier, Baye Mandione et autres », précise-t-il, croquant des cacahuètes. Influencé par l’un des plus grands « simb » (faux lions) de la banlieue du nom de Sadio Ndiaye, Ousmane Tamba, lui, avait fini par mettre sur pied un petit groupe. Sillonnant les quartiers, il offrait ses services, sans répit. « Nous allions partout. C’était beau. C’est dommage que les jeunes d’aujourd’hui ne jouent qu’avec leurs téléphones », chahute-t-il.
Il ne faut pas forcément être d’un autre âge pour connaître ou se rappeler des « furël » (festivités nocturnes organisées dans les quartiers). Mais depuis quelques années, cet événement se raréfie. Il n’est presque plus organisé alors qu’il drainait les foules. Vêtu d’un boubou bleu, Ibou Sèye, « en bon mouride », s’apprête à aller prendre part à une nuit de « Thiant » (procession) à Thiaroye. Dix ans auparavant, le jeune homme, âgé aujourd’hui de 28 ans, n’aurait jamais manqué un « furël ». C’était une occasion pour lui et son groupe de faire la cour aux jeunes filles du coin. Aujourd’hui, c’est une autre époque pour lui, avec de nouvelles priorités. « C’est marrant, nous accordions tellement d’importance à ces événements tels que le « furël » ou le « tannebeer ». Je me souviens qu’à cette époque, on se bousculait derrière le batteur de tam-tam. Les aguichantes silhouettes des filles nous envoyaient dans un autre monde. Nous jubilions. À la fin de l’événement, nous nous précipitions pour aborder ou raccompagner les jeunes filles », se rappelle-t-il d’une voix rauque et tout souriant.
Invitation-soutien
Président de la commission culturelle d’une association sportive et culturelle, Massamba Seck regrette la « mort » de ces événements qui servaient parfois à renflouer les caisses grâce aux invitations-soutiens. « Les commissions féminines organisaient tout le temps des « furël » et « tannebeer » pour financer leurs activités sportives. Aujourd’hui, la donne a changé. Les gens sont de moins en moins passionnés par ces réjouissances. Les soirées organisées par des artistes musiciens sont à la mode », confie Massamba, nostalgique. Les kermesses sont également dans ce lot. Très prisées il y a quelques années, elles sont de moins en moins organisées de nos jours aussi bien dans les écoles que dans les quartiers. Son évocation réveille des souvenirs chez Mor Lèye. Yeux bandés, ciseaux en main, avançant doucement vers les produits mis en jeu, il en a énormément participé et gagné. « Je préférais la série de penalties avec un pneu qui fait office de cage. Très adroit, je gagnais souvent des ballons. J’aimais aussi les jeux de cartes ou ludo. C’est dommage qu’on n’en voie plus. C’était d’excellents moments de distraction et de communion ». De beaux souvenirs menacés par les ravages du temps.
par Damien Glez
HARO SUR L'ÉROTISME DE LA SÉRIE KARMA
Le 29e épisode de la série télévisée sénégalaise « Karma » a provoqué la grogne et conduit son producteur à supprimer la scène incriminée. Trop tard pour empêcher les captures d’écran…
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 22/11/2020
Il y a presque 30 ans, en Afrique francophone, ce sont des feuilletons importés comme le sitcom français « Hélène et les garçons » que l’on accusait de faire la promotion des mœurs légères. Si l’on en croit les plus conservateurs des téléspectateurs ou consommateurs de plateformes vidéos, le loup « de l’adultère et de la fornication » est désormais entré dans la bergerie.
Singulièrement au Sénégal, où la production audiovisuelle est dynamique, et où des séries comme « Karma » font grincer des dents… Ce mardi, la chaîne de télévision TFM et le site marodi.tv diffusaient l’épisode 29 inédit du feuilleton romantico-policier, dont l’accroche est « trahir pour venger ». À la fin d’une séquence, les personnages Amy Léa et Abdoul Majib s’embrassent, suscitant la désapprobation de certains observateurs, jugeant la scène « érotique ».
Sur sa page Facebook, le vice-président de la très réactive ONG islamique Jamra, Mame Mactar Guèye, alimente la polémique. Il décrit un excès d’intimité filmée en supposant que « les acteurs principaux sont visiblement aussi proches à l’écran que dans la vie réelle ». Sans autre forme de procès, le producteur Marodi supprime, dans un premier temps, l’épisode incriminé des réseaux sociaux, avant de le republier, amputé du baiser polémique.
L’exemple de « Maîtresse d’un homme marié »
Rien n’étant définitivement effaçable du Net, les images originales surgissent, dans les forums, d’autant que la polémique attise une curiosité plus ou moins malsaine. Comme le déplore Mame Mactar Guèye, la séquence « a été capturée et largement partagée sur les réseaux sociaux »…
C’est à Mermoz que le groupe français Pathé a choisi d’installer son complexe cinématographique. Sur 5000 mètres carrés, 7 salles de 126 à 396 places avec projection 100% laser sont en construction pour un financement global de 8 milliards de francs Cfa
C’est à Mermoz que le groupe français Pathé a choisi d’installer son complexe cinématographique. Sur 5000 mètres carrés, 7 salles de 126 à 396 places avec projection 100% laser sont en construction pour un financement global de 8 milliards de francs Cfa.
5000 mètres carrés, 7 salles de 126 à 396 places, projection 100% laser, des écrans géants et un son Dolby surround 7.1, bienvenu dans le paradis cinématographique que le Groupe Pathé cinéma compte ouvrir à Dakar au deuxième semestre de 2021. Les travaux de cet espace entièrement dédié au 7e art sont déjà très avancés. Et la visite organisée sur le site ce jeudi pour des officiels et la presse a permis de s’en rendre compte. Pendant que des ouvriers sont occupés à l’installation des sièges dans les futures salles, d’autres s’activent à l’installation du matériel d’isolation.
Selon Moustapha Samba, directeur de Pathé Cinéma Dakar, ce projet est un investissement de 8 milliards de francs Cfa du groupe français. Dans cet univers où les dernières technologies ont été utilisées, le spectateur «sera dans les mêmes conditions techniques que la personne qui sera à New York», assure M. Samb. Déjà, le groupe table sur un retour des Sénégalais dans les salles de cinéma qui avaient pour ainsi dire, fini par disparaître du paysage. «On ne peut pas défendre un cinéma sénégalais ou africain sans avoir un écran. Et ce qui fait marcher les cinémas, ce sont les blockbusters. Avec 7 salles, je pense que toute la cinématographie sénégalaise, africaine, mondiale peut trouver sa place. C’est important pour les films d’avoir une force de diffusion», constate M. Samb. Mais, tempère le directeur des Opérations de Pathé Afrique, Fréderic Godefroid, il faut encore que ça soit des productions de qualité. «Il y aura une place spéciale pour cinéma sénégalais, africain puisqu’avec sept salles, c’est important d’avoir dans la mesure du possible toujours à l’affiche, un ou deux films sénégalais ou africains. Mais ce qu’on demande aussi, ce sont des films de qualité, bien montés, bien mixés et que techniquement, le spectateur s’y retrouve», souligne M. Godefroid.
Le nouveau complexe cinématographique est un multiplexe où les spectateurs pourront réserver directement leurs places et avoir des tickets électroniques directement dans leurs téléphones. Et souligne M. Samb, différentes formules seront proposées sur la tarification. «Ça ne coûtera pas la même chose de voir un film un samedi soir ou un mardi matin. Mais ce qui est sûr, c’est que l’objectif, les prix soient accessibles au plus grand nombre.»
HUGHES DIAZ, DIRECTEUR DE LA CINEMATOGRAPHIE : «IL FAUT DES MECANISMES INNOVANTS»
L’ouverture d’un complexe cinématographique à Mermoz par le groupe français Pathé est de bon augure pour le cinéma sénégalais. Selon le directeur de la Cinématographie, Hughes Diaz, le cinéma sénégalais fait face à un problème d’infrastructure de diffusion. «Ça reste une préoccupation des autorités», a indiqué M. Diaz au terme de la visite organisée ce jeudi sur le site du futur complexe cinématographique de Pathé à Mermoz. «Il faut mailler le pays et le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique (Fopica) a déjà financé la réhabilitation d’une salle à Ziguinchor, le cinéma Vox. Aujourd’hui, on se bat pour avoir le patrimoine que l’Etat avait légué à des privés. Certains n’ont pas changé de destination et on est en train de les recenser et travailler avec les détenteurs de ces salles pour que l’Etat accompagne l’investissement et qu’on ait des salles aux standards internationaux». Avec les avancées technologiques, les normes techniques sont devenues primordiales et M. Diaz souligne la nécessité de disposer de salles de cinéma aux standards internationaux qui permettent de sécuriser la projection, la distribution et l’exploitation mais aussi pour maîtriser la billetterie. «Il nous faut des salles normées et il faut des mécanismes innovants pour venir en appoint à l’effort de l’Etat. Et cela passe par le prélèvement sur les tickets, mais pas en mettant une trop forte pression fiscale sur les investisseurs», indique M. Diaz.
LE GRAFFEUR JONONE A L’HONNEUR
Le vernissage de l’exposition solo à Dakar du graffeur JonOne, l’un des artistes les plus cotés dans le domaine du street art, marque la réouverture du Musée des civilisations noires fermé depuis mars dernier pour cause de pandémie du coronavirus.
Le vernissage de l’exposition solo à Dakar du graffeur JonOne, l’un des artistes les plus cotés dans le domaine du street art, marque la réouverture du Musée des civilisations noires fermé depuis mars dernier pour cause de pandémie du coronavirus.
L’exposition, intitulée ‘’Héritage’’ et prévue du 12 au 22 novembre prochains, est une initiative de la galerie ‘’Art time’’, basée à Abidjan.
Selon le graffeur, "Héritage" est un hommage rendu à l’Afrique là où tout a commencé. Elle est composée de 26 œuvres accrochées sur des cimaises, dans une salle du musée, de dix planches de surf taguées et disposées en cercle au milieu de la pièce, et d'une pirogue taguée également pour coller à l'actualité liée à l'émigration clandestine par la mer. "Je suis ici au Sénégal où il y a Gorée, cette île mémoire de l’esclavage, il y a un sens pour moi (…) d’être ici, pour me retrouver ", confie l'artiste lors du point de presse organisé au Musée. ‘’Je n’ai reçu aucune éducation artistique. Quand je taguais les trains à New York, je ne pouvais pas imaginer qu’un jour je m’exprimerais sur la toile. Ce qui m’a vraiment amené au tag a été de voir les autres peindre des graffitis dans toute la ville.
L’école à laquelle j’allais était très stricte. Et tellement ennuyeuse ! Je me souviens qu’à l’époque, ceux de la rue avaient la liberté", explique-t-il. Pionnier du mouvement graffiti à New-York dans les années 1980, JonOne vit aujourd’hui à Paris, ville dont il est tombé amoureux après son arrivée en 1987. Il collabore aujourd’hui avec des grandes marques et est devenu l’un artistes les plus «côtés» sur le marché de l’art urbain contemporain.
POUR L’INTÉGRATION DU CIVISME FISCAL DANS LE COMPORTEMENT DU CONTRIBUABLE
’’La bonne culture fiscale ne peut se réaliser qu’avec une sensibilisation, une communication avec les contribuables mais également, intégrer le civisme dans le comportement du citoyen’’ a notamment dit Momar Diop
Dakar, 17 nov (APS) – L’instauration d’une culture fiscale doit passer par la sensibilisation des contribuables dans le but de parvenir à une intégration du civisme fiscal dans le comportement du citoyen, a soutenu mardi à Dakar, un responsable de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF).
’’La bonne culture fiscale ne peut se réaliser qu’avec une sensibilisation, une communication avec les contribuables mais également, intégrer le civisme dans le comportement du citoyen’’ a notamment dit Momar Diop, président du Conseil d’orientation de l’OQSF.
’’L’impôt est comme une cotisation pour les actions de la communauté’’ a-t-il ainsi fait valoir lors d’une session de formation sur ’’l’éducation financière, le civisme fiscal et l’entrepreneuriat’’ dédiée au collectif des journalistes spécialisés en économie.
Momar Diop a dans ce cadre appelé à l’intégration du civisme fiscal dans le comportement du citoyen, lequel devant être considéré comme un client et non un contribuable, afin que l’impôt soit perçu comme ’’une solidarité nationale’’.
Il a estimé que le défi principal doit reposer sur la formalisation du secteur informel afin d’élargir l’assiette fiscale.
’’La formalisation est une faiblesse par rapport à notre économie. Il faut instaurer un contrat de confiance entre l’administration et le contribuable. Il faut l’établir pour pouvoir inculquer ce civisme’’, a fait noter Diop en assurant au passage qu’il appartenait aux décideurs de promouvoir cette confiance.
Il a rappelé que le bureau de la Stratégie et du suivi de la direction générale des impôts et des domaines (DGID) avait mis en place une typologie de la norme fiscale consistant à regrouper toutes ces contributions fiscales dans des paniers fiscaux.
’’C’est un impôt de synthèse qui consiste à la contribution globale fixe, a expliqué, le président du conseil d’orientation’’, a commenté Momar Diop.
Le président du Conseil d’orientation a ajouté : ‘’L’Etat, à travers la DGID, a déployé des efforts considérables en termes de restructuration, d’ouverture, de simplification des procédures, de visibilité’’.
Selon lui, il s’agit de gagner la confiance du citoyen quant à l’intégrité de l’administration fiscale.
Le président du Conseil d’orientation de l’OQSF a, par ailleurs, évoqué la question de la pression fiscale correspondant au montant total des recettes recouvrées, exprimé en pourcentage, le taux que représente l’impôt dans le produit intérieur brut (PIB).
’’On peut consolider l’impôt en jouant sur l’élargissement de l’assiette fiscale vers d’autres contribuables mais, cela nécessite un effort de sensibilisation par rapport aux administrations fiscales’’ a-t-il expliqué.
PRENDRE UNE PIROGUE N'EST PAS UNE OPTION
Youssou Ndour a adressé un message aux jeunes qui se lancent dans l’émigration clandestine et qui périssent pour la plupart en mer. Il leur demande de se ressaisir car il est bien possible de réussir au Sénégal.
Youssou Ndour a adressé un message aux jeunes qui se lancent dans l’émigration clandestine et qui périssent pour la plupart en mer. Il leur demande de se ressaisir car il est bien possible de réussir au Sénégal.
«Il peut y avoir des difficultés dans la vie. Mais, il n’est jamais dit qu’on ne peut pas se réaliser ici au Sénégal et qu’on va forcément s’en sortir en Europe. Voyager est certes un droit, mais prendre des pirogues, vendanger sa vie, quitter comme ça sa famille n’est pas une chose à faire», soutient Youssou Ndour à l’émission «Fiitey».
Il dit comprendre les motivations des jeunes, mais leur demande de ne pas se laisser abattre. «Il y a trop de pressions sociales au Sénégal. On impose beaucoup de choses aux jeunes, aux familles, aux parents, aux marabouts. Il faut qu’on en parle, qu’on ose le dire. Je m’adresse aux jeunes. Je ne vous dirais pas de ne pas voyager, mais prendre une pirogue n’est pas une option. Dans la vie, il faut trimer pour réussir, mais l’effort n’est jamais vain», ajoute-t-il.
Youssou Ndour demande à l’Etat, au secteur privé et à tous ceux qui en ont les moyens d’aider les jeunes afin d’atténuer la pression sociale qu’ils subissent et qui les pousse à entamer ces voyages périlleux.
EPINES DE LA VIE
Premier roman de Safiétou Ndiaye propose une plongée dans le réalisme social sur fond de réponse à un besoin de partager un point de vue personnel sur des faits de société n’épargnant pas le milieu scolaire et universitaire selon l'auteure
Dakar, 14 nov (APS) – ‘’Epines de la vie’’, premier roman de l’enseignante Safiétou Ndiaye propose une plongée dans le réalisme social sur fond de réponse à un besoin de partager un point de vue personnel sur des faits de société n’épargnant pas le milieu scolaire et universitaire, a expliqué samedi à Dakar son auteure.
‘’C’est un roman de réalisme social visant à répondre à un besoin pressant de partager un point de vue personnel sur les faits de société que l’on peut découvrir dans le milieu scolaire ou universitaire’’, a-t-elle notamment indiqué à la cérémonie de dédicace de l’ouvrage.
Dans le roman de 270 pages paru aux éditions Harmattan Sénégal, la native de Ziguinchor, raconte l’histoire d’une jeune fille qui a connu une mésaventure amoureuse avec son professeur de français, laquelle ne l’a pas empêché de se battre pour parvenir à occuper la fonction d’assistance en Lettres modernes.
Dans cet esprit, la romancière a insisté sur le fait qu’’elle a voulu, à travers l’héroïne, montrer qu’on doit chaque jour se lever avec une volonté d’affronter les aléas de la vie et persévérer pour réaliser son rêve’’.
De son côté, le Doyen honoraire de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Mamadou Kandji, a démontré que le récit du roman repose sur des techniques narratives postmodernes, à savoir la subversion de la trame romanesque classique, l’anticipation, les flashbacks, la forme épistolaire, les épiphanies, les confessions etc.’’
‘’La narration interactive évoque des faits qui rafraîchissent la mémoire du lecteur sur quelques aspects de l’histoire post-coloniale et de la culture sénégalaise, donnant ainsi un réalisme social’’, a-t-il fait valoir le professeur d’anglais à la retraite.
Kandji a ainsi ‘’vivement’’ recommandé ‘’aux humanistes, universitaires et enseignants ainsi qu’à tous les hommes et femmes ‘’amoureux’’ de la lecture de lire ce roman dont les procédés lui confèrent une originalité, amplifiant une approche psychologique, à travers le processus de maturation de l’héroïne’’.
‘’Le récit promène le lecteur dans le système éducatif sénégalais avec une parenthèse dans l’enseignement‘’, a-t-il fait remarquer.
L’ABSENCE DE STATUT JURIDIQUE EST UN OBSTACLE AU BON FONCTIONNEMENT DE LA PLACE DU SOUVENIR AFRICAIN
‘’Il y en a qui ont eu leur statut, mais jusque-là, la Place du souvenir africain n’en a pas. Et c’est un frein à son bon fonctionnement’’, a déclaré Mme Diouf.
Dakar, 13 nov (APS) – La Place du souvenir africain, construite à Dakar et inaugurée en 2009, n’est pas encore dotée d’un statut juridique, malgré un processus entamé en 2015 pour lui en octroyer, ce qui constitue un ‘’frein’’ à son bon fonctionnement, a déclaré vendredi son administratrice générale, Ngakane Gningue Diouf.
‘’L’absence de statut juridique constitue une faiblesse majeure’’ de cet espace culturel dont l’une des missions est de promouvoir le panafricanisme en immortalisant les grandes figures, les héros de la science et de la culture africaine, a souligné Mme Diouf lors d’un atelier d’élaboration d’un plan de développement de cet établissement.
‘’En 2015, un travail a été entamé pour donner un statut à la Place du souvenir africain, mais aussi à d’autres structures du ministère de la Culture et de la Communication. Il s’agit du Monument de la renaissance africaine, du Grand Théâtre de Dakar, etc.‘’ a-t-elle rappelé.
‘’Il y en a qui ont eu leur statut, mais jusque-là, la Place du souvenir africain n’en a pas. Et c’est un frein à son bon fonctionnement’’, a déclaré Mme Diouf.
Elle souhaite qu’il soit donné à l’établissement un statut juridique lui conférant une ‘’autonomie’’ qui lui permette de fonctionner correctement.
Madjiguène Niang Moreaux, ancienne administratrice de la Place du souvenir africain, estime que la structure est confrontée à des ‘’problèmes juridiques’’ et à un ‘’contentieux’’ survenu entre son ‘’concepteur’’, l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, et l’Etat du Sénégal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’espace culturel n’a jamais été réceptionné officiellement par le ministère de la Culture et de la Communication, qui assure sa tutelle gouvernementale.
A cause de cela, ‘’le statut juridique de cet espace pose encore problème’’, a dit Mme Moreaux, actuelle directrice de la Galerie nationale.
‘’A nous de [décider de] ce que nous voulons faire de ce lieu’’, a-t-elle ajouté lors de l’atelier.
Pour Abdoulaye Wade, ‘’il était question, avec les professeurs d’histoire de l’université Cheikh-Anta-Diop, de concert avec les chercheurs, les documentalistes et les bibliothécaires, d’élaborer un programme de documentation sur les grandes figures et les créateurs africains dont les œuvres ont participé à l’enrichissement du patrimoine mondial’’, a rappelé l’ancienne administratrice générale de la Place du souvenir africain.
Amadou Faye, conseiller technique au ministère de la Culture et de la Communication, affirme qu’il n’existe pas de problème lié au ‘’contenu’’ de l’établissement, mais ‘’un problème de mise en œuvre de ce contenu’’.
Des participants ont lancé un appel à un ‘’recadrage’’ des missions de l’établissement. C’est le cas du professeur Ibrahima Wade, enseignant à la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh-Anta-Diop.
‘’La Place du souvenir africain, c’est une mémoire en créativité (…) Il faut chercher à rendre fécond ce que l’on a, à voir comment le vivifier, avec quel support’’, a-t-il proposé.
D’autres intervenants ont souhaité la collaboration de cet espace culturel avec le Monument de la renaissance africaine et le Musée des civilisations noires. Ils estiment que les trois établissements ont des missions similaires.
‘’Il y a un cloisonnement entre la Place du souvenir africain, le Monument de la renaissance africaine et le Musée des civilisations noires, qui participent tous à la restauration de la mémoire panafricaine. Il faut qu’ils collaborent beaucoup’’, a suggéré Aliou Ndiaye, de la direction du patrimoine culturel.
La Place du souvenir africain, construit depuis une dizaine d’années sur la corniche ouest de Dakar, fut un ‘’grand projet culturel’’ de l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade.
C’est ‘’un espace érigé pour immortaliser les grandes figures, les héros de la science et de la culture africaine’’.
‘’A l’entrée, un jet d’eau réalisé avec des canaris superposés véhicule le message de bienvenue et ouvre l’accès sur les deux panthéons’’, indique une note de présentation de l’établissement.
‘’L’un des panthéons dédié à la résistance accueille les figures de grands résistants de l’esclavage, de la colonisation et des temps modernes, alors que l’autre, celui de la culture, est en l’honneur des grands intellectuels, penseurs, écrivains, artistes…’’ ajoute la même note.
Le Sénégalais Sembène Ousmane (1923-2007), le père du cinéma africain, a été le premier à occuper l’un des deux panthéons de cet espace.