SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 27 mai 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Paul FAYE, Enseignant–Chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, est Président du Conseil d’Administration de l’Institut national de Pédologie du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural ;
Monsieur Cheikh NDIAYE, Inspecteur Principal du Trésor, matricule de solde N°604 445/E, précédemment Conseiller technique du Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Coordonnateur de la Direction général de la Comptabilité publique et du Trésor, poste vacant ;
Monsieur Abdoulaye FALL, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°510575/A, précédemment Payeur général du Trésor, est nommé Trésorier général, Agent Comptable Central du Trésor à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget en remplacement de Monsieur Adama Racine SOW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Mame Diama DIOUF, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°604440/J, est nommée Payeur général à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget, en remplacement de Monsieur Abdoulaye FALL, appelé, à d’autres fonctions.
Monsieur Papa NDIAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°510 969/H, précédemment Directeur régional des Produits pétroliers et Unités spécialisées, est nommé Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, en remplacement de Monsieur Malick MBAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Malick MBAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 437/B, précédemment Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières, en remplacement de Monsieur Abdourahmane WADE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Abdou Khadre Dieylani NIANG, Inspecteur Principal des Douanes de classe exceptionnelle, matricule de solde N°513 577/B, est nommé Directeur du Contrôle interne à la Direction générale des Douanes, poste vacant ;
Monsieur Abdourahmane WADE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 124/G, précédemment Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur des Systèmes informatiques douaniers, en remplacement de Monsieur Alioune DIONE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Saliou DIOUF, Inspecteur principal des Douanes , matricule de solde608856/E, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Sud-Est, en remplacement de Monsieur Georges DIEME, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima Faye, Inspecteur principal des Douanes, matricule de solde 606890/M, précédemment Directeur régional des Douanes du Centre, est nommé Directeur régional de l’Ouest, poste vacant ;
Monsieur Georges DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°606 899/D, précédemment Directeur régional des Douanes du Sud-Est, est nommé Directeur régional des produits pétroliers et Unités spécialisées, en remplacement de Monsieur Papa NDIAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Bourama DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°616 277/I, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Centre, en remplacement de Monsieur Ibrahima FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Samuel Joseph Waly FAYE, Juriste, titulaire d’un diplôme d’Etudes Supérieures spécialisées (DESS) est nommé Directeur du Centre national de Formation des Techniciens des Pêches et de l’Aquaculture, en remplacement de Madame Tening SENE, poste vacant."
L'ETAT VEUT RELANCER LE SECTEUR TOURISTIQUE
Le président de la République insiste sur l’impératif d’élaborer une stratégie innovante de relance de la « Destination Sénégal » - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 27 mai 2020.
"Le président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, le mercredi 27 mai 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, réitéré ses chaleureuses félicitations et présenté ses meilleurs vœux à la Oumah islamique, à l’occasion de la fête de Korité. Il a, dans cet élan, présenté ses condoléances à la famille de Feu El Hadji Amadou Dème de Sokone, suite au rappel à Dieu, du Khalife Serigne El Hadji Omar Ahmad Dème.
Le Président de la République a ensuite exhorté les populations à accroître la vigilance et à veiller au strict respect des mesures sanitaires requises afin d’endiguer la propagation de la COVID-19.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, demandé aux Ministres en charge de l’Economie et du Travail de faire le point sur l’impact de l’ordonnance relative aux mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid-19.
Le Président de la République a, au titre du renforcement de la solidarité nationale durant la pandémie, rappelé au Ministre en charge du Développement communautaire, la nécessité de finaliser les opérations de distribution des vivres dans les régions, et d’élargir les listes des bénéficiaires aux personnes vivant avec un handicap notamment.
Le Président de la République a, enfin, demandé au Ministre de l’Elevage d’intensifier les mises à disposition d’aliments de bétail et d’assurer, avec la forte implication des éleveurs, l’approvisionnement correct du pays en moutons, en perspective de la fête de la Tabaski.
Le Chef de l’Etat, évoquant la question de la stabilisation et de la relance du secteur du tourisme, a demandé au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération d’ériger le tourisme, en priorité, dans le Plan global de relance de l’économie, en cours de finalisation.
Il a, en outre, indiqué au Ministre du Tourisme et des Transports aériens, au Ministre des Finances et au Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’impératif d’élaborer une stratégie innovante de relance de la « Destination Sénégal ».
Le Chef de l’Etat, sur la gouvernance des entreprises du secteur parapublic, a demandé au Ministre des Finances et du Budget de lui proposer, en relation avec le Contrôle financier, une doctrine de gouvernance du portefeuille de l’Etat conforme aux meilleures pratiques internationales.
Le Président de la République a, enfin, invité le Ministre des finances et du Budget à finaliser la révision de la loi relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic.
Le Chef de l’Etat, revenant sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures a abordé la question des réseaux hydrauliques et de l’accès à l’eau potable.
Il a, à cet effet, demandé au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement de faire prendre toutes les dispositions urgentes, par l’Office des Forages ruraux (OFOR), la SONES et l’opérateur SEN’EAU, pour un fonctionnement adéquat des réseaux d’adduction d’eau sur l’ensemble du territoire national.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications,
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le processus de renégociation de la Concession de l‘Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources et la situation des dépenses liées au FORCES COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point sur la situation internationale et l’assistance apportée à nos compatriotes dans la Diaspora.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur le dispositif multisectoriel mis en place pour soutenir les entreprises des secteurs en difficulté et sur les levées de fonds des projets stratégiques de l’Etat.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne agricole en cours, l’acheminement des semences et l’exportation des fruits et légumes.
Le Ministre de la femme, de la Famille, du Genre et de la protection des Enfants a fait une communication sur la mise en œuvre des projets de son département, initiés pour contribuer au programme de Résilience économique et sociale (PRES).
Le Ministre, en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur la mise en œuvre des réformes prioritaires, notamment le projet de modernisation de l’administration (PAMA).
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
Le Projet de loi d’orientation des Transports terrestres ;
Le Projet de décret fixant les conditions d’octroi, de retrait de l’agrément et de fermeture des établissements privés de formation professionnelle et technique ;
Le Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement des organes de partenariat public-privé de la formation professionnelle et technique.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Paul FAYE, Enseignant–Chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, est Président du Conseil d’Administration de l’Institut national de Pédologie du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural ;
Monsieur Cheikh NDIAYE, Inspecteur Principal du Trésor, matricule de solde N°604 445/E, précédemment Conseiller technique du Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Coordonnateur de la Direction général de la Comptabilité publique et du Trésor, poste vacant ;
Monsieur Abdoulaye FALL, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°510575/A, précédemment Payeur général du Trésor, est nommé Trésorier général, Agent Comptable Central du Trésor à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget en remplacement de Monsieur Adama Racine SOW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Mame Diama DIOUF, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°604440/J, est nommée Payeur général à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget, en remplacement de Monsieur Abdoulaye FALL, appelé, à d’autres fonctions.
Monsieur Papa NDIAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°510 969/H, précédemment Directeur régional des Produits pétroliers et Unités spécialisées, est nommé Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, en remplacement de Monsieur Malick MBAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Malick MBAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 437/B, précédemment Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières, en remplacement de Monsieur Abdourahmane WADE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Abdou Khadre Dieylani NIANG, Inspecteur Principal des Douanes de classe exceptionnelle, matricule de solde N°513 577/B, est nommé Directeur du Contrôle interne à la Direction générale des Douanes, poste vacant ;
Monsieur Abdourahmane WADE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 124/G, précédemment Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur des Systèmes informatiques douaniers, en remplacement de Monsieur Alioune DIONE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Saliou DIOUF, Inspecteur principal des Douanes , matricule de solde608856/E, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Sud-Est, en remplacement de Monsieur Georges DIEME, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima Faye, Inspecteur principal des Douanes, matricule de solde 606890/M, précédemment Directeur régional des Douanes du Centre, est nommé Directeur régional de l’Ouest, poste vacant ;
Monsieur Georges DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°606 899/D, précédemment Directeur régional des Douanes du Sud-Est, est nommé Directeur régional des produits pétroliers et Unités spécialisées, en remplacement de Monsieur Papa NDIAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Bourama DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°616 277/I, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Centre, en remplacement de Monsieur Ibrahima FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Samuel Joseph Waly FAYE, Juriste, titulaire d’un diplôme d’Etudes Supérieures spécialisées (DESS) est nommé Directeur du Centre national de Formation des Techniciens des Pêches et de l’Aquaculture, en remplacement de Madame Tening SENE, poste vacant."
par François Soudan
COMMENT CONSEILLER UN PRÉSIDENT SANS TROP SE FATIGUER
Trump n’écoute rien, ou mal. Ses conseillers en font l’amère expérience chaque jour. Ceux qui ont l’oreille des chefs d’État africains ne sont pas toujours mieux lotis. Voici un manuel de survie en milieu hostile à leur intention
Jeune Afrique |
François Soudan |
Publication 27/05/2020
En cette période de pandémie, il est plus difficile que jamais pour les conseillers de Donald Trump de se faire entendre. Au point, raconte le New York Times, que les analystes de la CIA chargés de briefer le président américain sur les questions de sécurité ont dû faire appel à des consultants extérieurs pour réfléchir à la meilleure façon de lui présenter leurs dossiers.
Trump écoute peu, s’irrite vite et décroche au bout de trente minutes : un cauchemar pour les spécialistes de haut vol, chargés d’exposer la synthèse des secrets récoltés par les 17 agences de renseignements américaines au locataire de la Maison-Blanche. Est-il plus aisé de capter l’attention des chefs d’État africains ? Rien n’est moins sûr. Voici donc quelques conseils pour pouvoir (et savoir) murmurer à l’oreille de ces êtres suprêmes – à l’usage de leurs collaborateurs.
1. Tenez compte de ce que le chef croit savoir mieux que tous – et mieux que vous en particulier. Économie, sécurité, affaires étrangères… Tous les présidents ont leur spécialité, et ils absorberont difficilement une information qui n’ira pas dans le sens qu’ils auront eux-mêmes préétabli. En revanche, entamer un briefing par un élément qui conforte le chef et rend hommage à sa « vision » est un bon début.
2. Tenez compte de l’humeur du chef. Avant l’audience, renseignez-vous discrètement auprès de ceux (ou celles) qui l’ont côtoyé avant vous. En règle générale, évitez de commencer l’entretien par des informations négatives susceptibles de l’irriter.
Certains courtisans, direz-vous, ne s’embarrassent guère de ces précautions : flairant leur proie, ils affolent le président avec des fake news alarmistes et en profitent pour lui réclamer les moyens (financiers) de faire face au péril. Mais vous n’êtes pas de ceux-là.
3. Tenez compte de la porosité de votre chef aux rumeurs et aux ragots que lui rapportent ses visiteurs du soir ou les membres de sa famille. Il a beau répéter qu’il n’est pas homme à se laisser berner et qu’il est imperméable aux pressions, vous devez savoir que c’est faux. Le chef est d’autant plus sensible aux « gossips » qu’ils lui donnent l’impression d’être en contact direct avec la vox populi, dans le dos de ses collaborateurs. Le problème étant qu’il est le seul à pouvoir faire le tri entre le vrai et l’infox.
Les activités liées au projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) de British Petroleum (BP) seront mises en veille pour une période minimale de 11 mois, selon des informations obtenues par Financial Afrik auprès sources londoniennes
Financial Afrik |
Adama Wade |
Publication 27/05/2020
Les activités liées au projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) de British Petroleum (BP) seront mises en veille pour une période minimale de 11 mois, selon des informations obtenues par Financial Afrik auprès sources londoniennes. Autrement dit, les activités du géant britannique à cheval entre le Sénégal et la Mauritanie ne reprendront qu’à partir du mois de juin 2021.
Par croisement, cette information est corroborée par McDermott qui a déjà sollicité les soumissionnaires retenus pour les services de logistiques et transport maritime aux fins d’une extension de la validité de leurs offres pour une période de 90 jours. Car le terme des précédentes offres expire le 28 mai courant. Nous rappelons que la composante des travaux confiée par BP à McDermott est l’ingénierie sous-marine (Subsea engineering : SURF & SPS).
"JE VEUX DEVENIR UN MONUMENT MONDIAL DE LA MUSIQUE"
Waly Seck traîne l’envergure des bons vivants aux comptes bancaires garnis. Artiste de talent, sapeur reconnu, innovateur dans l’âme, le leader du «Faramarene», parle dans cet entretien de son succès sur la scène musicale et de ses projets ambitieux
Serigne Mansour Sy Cissé, Assane Sow |
Publication 27/05/2020
Waly Ballago Seck traîne l’envergure des bons vivants aux comptes bancaires bourrés de fric. Artiste de talent de par ses origines, sapeur reconnu, innovateur dans l’âme, le leader du concept «Faramarene», parle dans cet entretien de son succès sur la scène musicale et autres projets ambitieux. L’auteur de l’album «Symphonie» veut ramasser d’ici peu, des disques d’or, de platine ou de diamant, brandir des Grammy Awards, construire un complexe éducatif, créer des emplois et sortir pourquoi pas, par la grande porte. Mais, comme tout artiste, il lui faut d’abord surmonter le coronavirus et ses conséquences…
La Covid-19 vous impose l’arrêt immédiat de vos activités. Comment vivez-vous cette situation ?
C’est une situation délicate, mais on n’y peut rien. On est soumis à la volonté divine et on essaye de faire avec. La pandémie nous a pris au dépourvu. A vrai dire, on ne s’y attendait pas. Cette situation s’est déclarée de manière inattendue en surprenant le monde entier ; elle l’a bouleversé du reste. Mais nous restons debout quand même. Je vis cette crise naturellement avec beaucoup de précaution.
Parlez-nous un peu de votre quotidien en ces temps de pandémie ?
Je me lève tranquillement pour faire ma prière, m’occuper de ma famille. Après la rupture du jeûne, je travaille, parce que j’ai mon studio (l’entretien s’y est tenu durant le ramadan-ndlr) à côté de ma chambre. J’essaie tous les jours de m’améliorer sur le plan artistique.
Comment votre agenda, notamment les tournées nationales et internationales, a été modifié à cause de cette maladie ?
Je pense que je ne suis pas la seule victime, tous les agendas ont été modifiés. J’avais des dates à honorer en Europe, aux Etats-Unis (dans l’Etat de New-York pour une semaine), en Gambie, au Maroc et beaucoup de rendez-vous à Dakar. Les dates étaient nombreuses et le calendrier très chargé. La Covid-19 nous a imposé de rester chez nous et maintenant, comme c’est un cas de force majeure, il nous est interdit les rassemblements.
Beaucoup de mélomanes veulent avoir une idée du manque à gagner de ces dates annulées d’autant plus que Waly Seck est connu pour ses concerts à guichet fermé…
Je préfère ne pas aborder cette question liée aux aspects financiers. Désolé pour les fans qui m’attendaient sur ce point! Vous savez, aux Etats-Unis, des fans avaient déjà acheté leurs billets sur réservation. C’est catastrophique pour nous. Je préfère penser à ceux-là qui m’attendaient aux concerts, au lieu de me focaliser sur la perte que nous avons eue. Pour moi, cela ne sert à rien de retourner en arrière.
Après cette crise comment allez-vous faire pour donner du plaisir à ces fans qui avaient déjà réservé leurs billets, parce que j’imagine que le contrat a été déjà signé avec le promoteur ?
Dans ces genres de situation, le perdant c’est moi car mon calendrier sera bouleversé. Pour mes fans, je voudrai les rassurer que ces dates seront honorées après la pandémie. Le promoteur lui, il reporte tout simplement. Le seul hic, les dates que je devrai honorer en 2021 seront mises en attente le temps que j’honore les contrats de 2020».
Comment vous mettez à profit cette situation de semi confinement sur le plan musical ?
Je fais des recherches dans le seul but de m’améliorer.
Que dire de votre répertoire musical, comment il se constitue ?
J’ai une équipe qui y travaille. Avec mon staff, j’essaie tout le temps d’innover. Mes origines font que j’aime la musique. Mon équipe est constituée de mélomanes. Par ces derniers, je peux citer Youssou Dieng, Papis. Il s’agit tous des hommes de culture. La majeure partie du travail, c’est eux qui le font et je les remercie énormément.
Où est-ce que Waly Seck trouve son inspiration ?
« Je tire mon inspiration de tout ce qui me traverse l’esprit, de mon environnement, etc.»
Depuis presque 10 ans, vous êtes poursuivis par une clameur populaire synonyme de succès dans le show-biz Comment vous vivez tout cela?
C’est un fait que je vis avec beaucoup d’humilité. Je sais que je suis le chouchou des Sénégalais. Mais tout cela a été possible par grâce la Dieu, l’aide de mon staff, mes parents et des Sénégalais. J’essaie d’être naturel avec eux le maximum possible.
Quel impact a votre apparence, votre style vestimentaire sur votre carrière de musicien ?
Actuellement, je pense qu’il n’y a plus d’impact, peut-être avant, à mes débuts. Présentement, je ne me focalise pas sur la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes-ndlr), même si je l’adore bien. Qui dit mode parle de musique. Elles vont de pair. J’ai une certaine réputation qui fait que tout ce que je fais est synonyme d’interprétation.
Parlez-nous de quelques anecdotes en rapport avec votre carrière musicale?
Il y en a plusieurs (il se cherche). Je me souviens des longs trajets effectués au tout début de ma carrière jusqu’ici. En 2008, à Paris, il m’est arrivé de confondre un tapis roulant jusqu’à trébucher. J’ai failli tomber. Heureusement ! D’ailleurs, certains musiciens se moquaient de moi ».
Quel est le montant de vos investissements en business grâce à la musique?
Je suis en train d’investir comme tout jeune qui veut contribuer au développement de son pays. Je fais des placements. Mais vous conviendrez avec moi que c’est des choses qu’on ne peut dire à haute voix. Si vous voyez tous ces sacrifices, c’est parce que j’ai une obligation de rendre compte et je serai convoqué.
Mais vous ne gérez pas de deniers publics à ce qu’on sache…
Ce sont mes enfants (il éclate de rire) qui vont le faire, parce qu’ils sont privés parfois de leur papa. Mais un jour viendra, je leur montrerai les fruits de cette dure labeur en leur disant ceci : « c’est à cause de ça que je n’étais pas tous les jours avec vous ». Je veux que mes enfants apprennent dans de très bonnes écoles, soient dans d’excellentes conditions de vie. Tôt ou tard, je sais qu’ils vont m’interpeller là-dessus.
En février 2016, sur Tv5 Monde, vous disiez que la musique c’est toute votre vie. Est-ce à dire que vous chanterez jusqu’à votre dernier souffle ?
En bon musulman, je crois au destin. Mais chaque personne doit apprendre à prendre son destin en main. Ceci consiste à faire les choses au bon moment. Il faut battre le fer quand il est chaud. Je suis chanteur et je continuerai à chanter tout en suivant ma carrière, mon chemin. Mais (il hésite), quand j’aurai réalisé tout ce que je veux ou atteint la moitié de mes rêves peut-être là, je sortirai par la grande porte et je ne vais pas être gourmand.
Que voulez-vous concrètement ?
Je veux être un monument de la musique, pas sénégalaise, mais africaine et mondiale. Au Sénégal, Afrique et un peu partout en Europe, je peux dire toute modestie que suis connu et reconnu. Ce que je veux, c’est d’être un monument et c’est quelque chose de vaste. Tu peux être un monument par rapport à ton métier, ton comportement sociable, ta manière de faire, d’agir ; cela est très important. Nous devons être solidaires. Je veux être connu et reconnu sur le plan mondial au grand bonheur des Sénégalais.
Qu’est-ce que Waly Seck aimerait changer dans son style et qui lui résiste toujours ?
Je pense que ma façon de vivre me convient. Je rends grâce à Dieu. Ce qui me manque, c’est le fait de ne pas avoir du temps à passer avec mes enfants et ma famille. Je veux parfois les amener à l’école, les aider à faire leurs exercices, aller à la plage avec eux et surtout si le temps me le permet, aller à la mosquée le plus souvent.
Sur un plateau de télévision, il y a plus d’un mois, vous disiez que votre ambition c’est d’être récompensé du disque d’or d’ici deux ans. Est-ce que cela vous habite toujours ?
Effectivement. Là, je ne parle plus de disque d’or, mais des disques d’or, platine, diamant, de Grammy Awards, parce que je travaille dur comme certains savent le faire. Je pense que Dieu m’aidera à décrocher certains titres.
Entre Waly Seck, le chanteur ou le bienfaiteur, lequel de ces personnages vous plaisent le mieux ?
« (Il hésite) le chanteur du peuple ! Je suis naturellement un homme sympa. Je ne m’en vante pas, mais je sais que j’ai un bon cœur. Certains disent que c’est un handicap d’être généreux. Même si c’est le cas, je m’en réjouis. Je suis fier de ma personne ».
Quels sont vos rêves et projets ?
Beaucoup de mes rêves sont en train de se réaliser. Oui ! Je rends grâce à Dieu. Tout jeune rêve d’avoir une famille, l’entretenir, une belle maison, une épouse, subvenir à ses besoins comme l’a chanté Papa Thione et aider ses proches ; ceux-là sont le rêve de tout un chacun de nous.
Des projets, j’en ai. Mais comme je ne suis pas maître de mon destin, je ne pourrais pas étaler tout ça. Parce que j’ai un staff qui travaille là-dessus. Je ne peux pas me permettre de tout déballer sur la place publique
En 2018, de passage en Espagne, vous aviez annoncé un ambitieux projet. Où est-ce que vous en êtes ?
C’était pour ouvrir une usine de peinture au Sénégal. J’avais déjà acheté des terrains à Diass, mais malheureusement, j’ai été grugé par un ami ; cela a fait le tour de la toile. Il va falloir que je travaille encore dur pour avoir d’autres hectares et espérer voir l’ouverture de cette usine.
Le montant du préjudice subi était d’après la presse de l’ordre de 25 millions francs Cfa. Qu’est-ce que vous attendez pour donner une suite judiciaire à cette affaire ?
C’était un ami. Le montant aussi, ce n’est pas important. Je préfère ne pas en parler.
Cela fait partie aussi de vos rêves ou projets, la réalisation d’un complexe franco-arabe…
Oui, j’ai déjà acquis un titre foncier sur le site du Lac Rose d’une superficie de 6500 m2. Je suis en train de chercher des partenaires pour la construction. Si j’en trouve, c’est tant mieux ; à défaut, je travaillerai avec mes propres moyens. Comme on dit : « petit à petit l’oiseau fait son nid ».
Le Sénégalais de 2035, il devra être comment selon vous ?
Il devra avoir les qualités universelles de bravoure, être conscient des défis qui nous attendent et être réaliste. Il sera ce Sénégalais qui peut prendre son propre destin en main.
Si on vous demandez de décrire un musicien idéal à quoi aurait-il ressemblé ?
Il devrait être comme moi !
par Cheikh Faye
LE SÉNÉGAL MALADE DE SON ÉLITE POLITICO-ADMINISTRATIVE
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Le Sénégal a hérité, en accédant à l’indépendance en 1960, un modèle administratif conçu et mis en place par les colons français pour asseoir leur domination et exploiter, au mieux, les ressources de leur colonie. Pour faciliter sa tâche de domination et de spoliation de nos ressources, l’Administration publique coloniale s’était adjointe d’une classe de fonctionnaires locaux. Dans le but d’obtenir leur collaboration, pleine et entière, à son œuvre de domination et de déprédation, l’État colonial français leur octroya un certain nombre de privilèges, lesquels leur conférait un statut social au-dessus de celui des citoyens ordinaires.
Depuis l’éclatement de son empire colonial, l’Administration française a su se renouveler, se moderniser et s’adapter, tant bien que mal, à l’évolution du monde. De son côté, l’Administration publique sénégalaise est restée, après 60 ans d’indépendance, avec le même modèle, hérité de son ancien colonisateur. Même si des réformes ont été entreprises, des changements opérés, des technologies introduites, il demeure que, dans son essence et sa quintessence, le modèle administratif est resté le même : une administration organisée pour profiter, d’abord, à ses propres agents, soit à une très petite minorité de privilégiés.
Un système taillé sur mesure au profit exclusif de son élite politico-administrative
La loi n°2019-17 du 20 décembre 2019 portant loi des finances pour l’année 2020 est arrêtée, à 3 258,45 milliards FCFA en recettes et à 3 708,95 milliards FCFA en dépenses. Ces montants se répartissent entre le budget général et les comptes spéciaux du Trésor. S’agissant du budget général, il s’élève à 3 122,55 milliards FCFA en recettes et à 3 573 milliards FCFA en dépenses, tandis que les comptes spéciaux du Trésor sont dotés, en ressources et en charges, de 135,95 milliards FCFA.
Dans le budget général de l’État, les dépenses de personnel représentent 817,7 milliards FCFA, soit 23% des dépenses prévues en 2020. Elles englobent notamment les traitements et salaires en espèces, les primes et indemnités, les cotisations sociales, les traitements et salaires en nature, les prestations sociales, les prises en charge médicales et autres. Selon la loi des finances de 2020, ces 817,7 milliards de FCFA correspondent aux dépenses de personnel de 160 334 agents. Ce qui donne une dépense moyenne annuelle de 5 099 979 FCFA par agent. Ce qui est énorme ! Ceci n’est qu’une moyenne, car tout laisse croire, au regard des émoluments de certains membres de l’élite politico-administrative rendus publics, que l’écart-type (servant à mesurer la dispersion), serait très élevé. Ce qui témoignerait de l’existence de grandes disparités, voire de profondes inégalités entre les agents de l’Administration publique sénégalaise.
À côté des dépenses de personnel, les autres dépenses courantes du budget général de 2020 représentent 947,43 milliards FCFA (311,85 milliards FCFA au titre des acquisitions de biens et services et 635,59 FCFA pour les transferts). Les 311,85 milliards FCFA destinés aux acquisitions de biens et services couvrent plusieurs dépenses de fonctionnement notamment celles relatives aux matériels et mobiliers (de logement et de bureau, matériels informatiques et de communication, matériels de transport, etc.), aux achats de biens (matières et fournitures de bureau, carburant, eau, électricité, téléphone, internet), acquisitions de services (frais de transports et de missions, loyers et charges locatives, entretiens et maintenance, frais de relations publiques, dépenses de communication, etc.).
Le cumul des dépenses de personnel et celles prévues pour les acquisitions de biens et services donnent un montant total de 1 129,55 milliards FCFA (817,7 milliards FCFA + 311,85 milliards FCFA). Soit 32% du budget général consacré uniquement aux dépenses de personnel et aux conditions de travail de 160 334 agents de l’Administration publique, c’est-à-dire à moins de 1% de la population totale du Sénégal (16,7 millions d’habitants en 2020). Ce qui pose plusieurs problèmes notamment celui d’ordre éthique et moral : comment moins de 1% de la population sénégalaise puisse capter, à elle seule, plus de 1 129 milliards FCFA du budget général alors qu’au Sénégal, selon la Banque Mondiale, « le taux de pauvreté était évalué à 46,7 % (…), le travail est essentiellement informel, d’où des salaires faibles, un sous-emploi et une protection sociale limitée ». Ces montants grimperaient encore si on y incluait les charges des comptes d’affectation spéciale, d’un montant de 113,7 milliards FCFA, destinées au paiement de traitements ou d’indemnités à des agents de l’État ou d’autres organismes publics dont 111,7 milliards FCFA pour le seul Fonds national de Retraite (FNR).
L’élite politique est également bien servie. En effet, la dotation de l’Assemblée nationale inscrite dans la loi des finances de 2020 s’établit à 17,8 milliards FCFA pour 165 députés, le personnel de soutien et son fonctionnement. Elle est de 6,6 milliards FCFA pour le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) avec ses 120 Conseillers, son personnel de soutien et son fonctionnement. Pour le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT), une dotation de 8,6 milliards FCFA lui allouée pour ses 150 Hauts conseillers, son personnel de soutien et son fonctionnement. Ces trois institutions politiques absorbent 33 milliards de FCFA du budget général de l’État voté en 2020. Ainsi, le coût moyen annuel (toutes charges confondues) s’établit à plus de 107,8 millions FCFA pour un député, plus de 55 millions FCFA pour un Conseiller du CESE et 57 millions FCFA pour un Haut conseiller. Ce qui est hallucinant pour un pays pauvre !
Des artifices pour continuer à vivre sur le dos de l’État même après la période active : l’honorariat
La théorie de la reconnaissance développée par Honneth (2000) part du postulat selon lequel la valeur que chacun s’attribue dépend du regard d’autrui. À cet égard, la reconnaissance aiderait à bâtir une société plus juste, car permettant à chacun d’établir sa valeur à partir du regard des autres. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’honorariat comme tant d’autres formes et niveaux de reconnaissance.
Dans le cas qui nous concerne, la reconnaissance des personnes ayant exercé des fonctions ou appartenu à une profession, l’honorariat est tout simplement la possibilité qui leur serait offerte, après cessation de leurs activités, de se prévaloir de leur titre ou de leur grade, voire d'un titre ou d'un grade supérieur. Cette possibilité est généralement enchâssée dans les textes qui organisent le fonctionnement des institutions ou dans les statuts qui régissent l’exercice d’une profession. L'honorariat est accordé, généralement, sur proposition des pairs. Il ne constitue pas un droit automatique et, en plus, ne doit générer aucune incidence financière à la charge de l’institution ou de la profession qui le décerne. Bref, c’est un titre purement honorifique conféré à une personne en reconnaissance de sa contribution dans une institution ou au sein d’une profession. C’est ça le principe, et celui-ci est partout pareil dans le monde sauf au Sénégal.
Il existe un nombre incalculable de sénégalaises et de sénégalais, dans tous les domaines, qui se sont dévoués(es), corps et âme, à la construction du pays. Elles ou ils ont consacré toute leur vie active, parfois longue de plus de 40 ans, à faire progresser les choses dans leur domaine. Elles ou ils viennent de la sphère politique, de l’Administration publique, mais aussi des mouvements paysans, des professions libérales, des organisations non gouvernementales, des opérateurs économiques, etc. Autant de personnes méritantes à qui la Nation doit une reconnaissance. C’est là que certaines pratiques de l’élite politico-administrative relatives à l’honorariat peuvent relever de l’indécence doublées d’un abus ou d’un détournement de pouvoir. En effet, cette élite politico-administrative profite de sa position au sein de l’État pour travestir les principes et valeurs qui sous-tendent l’honorariat pour faire de cette forme de reconnaissance une source de privilèges une fois à la retraite. Le cas Aminata Tall, qui occupe le devant de la scène, est là pour le prouver. Ce cas, est loin d’être isolé comme le montre, par exemple, ceux des Inspecteurs généraux d’État (IGE) et des Magistrats.
Profitant de leur proximité avec le chef de l’État, les IGE ont fait passer la loi n° 2011-14 du 8 juillet 2011 abrogeant et remplaçant la loi n° 2005-23 du 11 août 2005 portant statut des Inspecteurs généraux d’État, modifiée par la loi n° 2007-17 du 19 février 2007 qui édicte en son article 27 que « les Inspecteurs généraux d’État ayant atteint la limite d’âge pour faire valoir leurs droits à une pension de retraite, et justifiant au moins de dix années de services effectifs cumulés dans le corps des inspecteurs généraux d’État, peuvent prétendre à l’honorariat. A ce titre, ils continuent de jouir des honneurs et privilèges attachés au corps ». Continuer à « jouir des honneurs » dus à leur corps, personne ne trouverait quelque chose à redire. Cela est tout à fait acceptable. Mais continuer à jouir des « privilèges attachés au corps» après la retraite, cela ressemble à une arnaque et au bénéfice d’avantages indus. Peu importe la nature et l’ampleur de ces privilèges (les IGE en ont beaucoup !), c’est une pratique qui méprise la morale et l’éthique.
La même remarque vaut pour les magistrats à qui les politiciens ne refusent rien pour des raisons que tout le monde connaît. En effet, la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant Statut des magistrats prévoit en ses articles 66, 67 et 68 l’honorariat avec la possibilité de continuer «de jouir des honneurs et privilèges attachés à leur état ». Tous les décrets conférant l’honorariat à des magistrats à la retraite en notre possession terminent par cette disposition : « Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et le Ministre de l’Économie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent décret ». Ce qui prouve, incontestablement, que la décision de conférer l’honorariat aux magistrats à la retraite a des incidences financières (notification au ministère des Finances chargé de la mise en œuvre du Décret) au contraire des Professeurs d’Université, qui sont aussi méritants. Par exemple, le Décret n° 2004-1329 du 1er octobre 2004 conférant le titre de Recteur honoraire de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis au Professeur Ahmadou Lamine Ndiaye (c’est lui qui a démarré cette université et a réussi en faire une institution réputée par la qualité de ses enseignements) termine tout simplement par «Le Ministre de l’Éducation est chargé de l’exécution du présent décret». Ce qui dénote l’absence d’incidences financières de cette décision. Ceci conformément aux principes de l’honorariat.
Avec tout cela, on peut comprendre pourquoi il n’y a pas eu de changements en profondeur depuis 1960. L’Administration publique sénégalaise est aux mains d’une caste de privilégiés qui pense d’abord à ses propres intérêts avant ceux du peuple. C’est cela la triste réalité. Macky Sall, lui-même, a avoué, lors de la cérémonie de lancement officiel du Programme d’appui à la modernisation de l’administration que de 2012 à 2019 « plus de 307 milliards de FCFA ont été dépensés pour l’achat de véhicules ». Cela se passe de commentaires !
LE SÉNÉGAL NE RENONCE PAS À L'USAGE DE LA CHLOROQUINE
Le pays va continuer à traiter les malades du Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à son utilisation inefficace voire néfaste
Le Sénégal va continuer à traiter les malades du Covid-19 avec de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier malgré la publication récente d'une nouvelle étude concluant à son utilisation inefficace voire néfaste, a dit mercredi à l'AFP le directeur du Centre des opérations d'urgences sanitaires. "Le traitement avec l'hydroxychloroquine va continuer au Sénégal, l'équipe du professeur Seydi maintient son protocole thérapeutique", a écrit à l'AFP le Dr Abdoulaye Bousso. Ni le professeur Moussa Seydi, infectiologue qui coordonne la prise en charge des contaminés, ni le directeur de cabinet et la porte-parole du ministère de la Santé n'ont répondu aux sollicitations de l'AFP. Mais M. Bousso a indiqué qu'il s'agissait de la position des autorités sanitaires.
Le Sénégal, inspiré par le professeur français Didier Raoult, a tôt fait le choix de généraliser la prescription de l'hydroxychloroquine en milieu hospitalier. Cet antipaludique disponible sur le marché est au coeur d'une querelle internationale d'experts quant à son efficacité et son innocuité.
Une étude menée sur près de 15.000 malades et publiée vendredi dans la prestigieuse revue médicale The Lancet montre selon ses auteurs que la chloroquine et son dérivé l'hydroxychloroquine ne bénéficient pas aux patients hospitalisés et augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque. Elle recommande de ne pas les prescrire en dehors des essais cliniques.A la suite de cette publication, l'Organisation mondiale de la santé a annoncé suspendre par précaution les essais cliniques qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays.
La France a décidé mercredi d'interdire l'hydroxychloroquine contre le Covid-19. En Algérie en revanche, un responsable sanitaire a indiqué que le pays ne renoncerait pas à la chloroquine, et le Brésil a dit son intention de continuer à recommander l'hydroxychloroquine contre le nouveau coronavirus.
Le professeur Seydi invoque une réduction plus rapide de la charge virale chez le malade traité avec l'hydroxychloroquine et une bonne tolérance au médicament. Il souligne qu'elle n'est administrée qu'en milieu hospitalier avec l'accord du patient et accompagnée d'un électrocardiogramme.
Le Sénégal, comme les autres pays du continent, reste relativement épargné par la pandémie. Il a déclaré 3.253 cas de contamination et 38 décès depuis le 2 mars.
par Babacar Diop
L'ECO DE LA SERVITUDE
Le destin de l’Afrique se joue encore au XXIe siècle à la table de conférence des ministres de Paris. Décidément, les chaînes de la conférence de Berlin (1884-1885) restent longues et solides
Le conseil des ministres de France, en sa dernière séance, a officialisé le changement de nom du franc Cfa qui devient l’« Eco ». L’image constitue une humiliation pour les peuples africains dont la dignité a été bafouée pour une nouvelle fois. Le destin de l’Afrique se joue encore au XXIe siècle à la table de conférence des ministres de Paris. Décidément, les chaînes de la conférence de Berlin (1884-1885) restent longues et solides. Nous avons besoin de la volonté inaltérable des peuples pour les rompre définitivement.
Le changement de nom du franc Cfa, sans mesures substantielles, est la preuve la plus éloquente que nous sommes toujours victimes d’une violente domination et exploitation néocoloniales. En réalité, l’Eco constitue le symbole d’une nouvelle répression et aliénation monétaires de l’Afrique. Pourquoi toujours la France et l’Europe et pas nous-mêmes ? Pourquoi la France garantit notre monnaie ? Pourquoi la parité devrait rester fixe à l’Euro ? Pourquoi la Banque de France devrait imprimer les nouveaux billets Eco ? Voilà ce qu’on appelle la répression et l’autorépression monétaires.
Les pays de l’UEMOA et de la CEMAC sont les seuls au monde dont la monnaie dépend toujours et encore de l’ancienne puissance coloniale. Les peuples de l’Amérique latine et de l’Asie progressent à pas de géant avec dignité vers la pleine libération. En Afrique, nous refusons d’assumer notre responsabilité collective et historique devant notre destin.
Le projet de monnaie commune régionale des 15 pays de la CEDEAO, avec un régime de change flexible, annoncé avec enthousiasme, s’est transformé en une illusion. Les dirigeants africains ont préféré protéger les intérêts de la France, que d’entendre la saine et juste colère de la jeunesse africaine. Alassane Ouattara et Macky Sall, les valets de pied de la France en Afrique, doivent comprendre que la jeunesse africaine revendique plus qu’un changement de nom. Elle réclame la fin de la domination et de l’exploitation du continent africain par les pays développés. Elle revendique la pleine souveraineté en vue de la promotion d’un monde plus humain pour tous.
La Seconde émancipation des peuples africains à laquelle j’appelle à plein cœur passera nécessairement et impérativement par une libération monétaire. En vérité, le destin de l’Afrique se joue inexorablement sur la monnaie.
La jeunesse africaine, épuisée par la violence de la domination et de l’exploitation de la France, consciente de ses droits, mais également de ses responsabilités historiques, et en tant que force vive de notre peuple, organisera et dirigera les luttes populaires, patriotiques et démocratiques pour la conquête de la souveraineté de nos Etats.
La dignité de l’Afrique n’est pas matière à commerce.
par l'éditorialiste de seneplus, penda mbow
SOUTENONS LE PROFESSEUR EMMANUEL BASSÈNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans ce contexte si particulier de lutte contre le Covid-19 où personne ne semble vraiment détenir la solution, le moment est peut être venu d’interroger notre patrimoine et nos savoirs endogènes
Après lecture de l’interview du Professeur Emmanuel Bassène dans la livraison du journal l’Observateur de ce samedi 23 mai 2020, je fus fort embarrassée. Devons-nous abandonner ce vaillant collègue, se débattre tout seul autour de ce judicieux combat concernant « la valorisation de nos ressources locales en matière de santé » et qu’il mène depuis plusieurs décennies ?
Dans ce contexte si particulier de lutte contre le Covid-19 où personne ne semble vraiment détenir la solution, le moment est peut être venu d’interroger notre patrimoine et nos savoirs endogènes. Pour paraphraser l’éminent Professeur Joseph Ki Zerbo, il est largement temps d’arrêter de s’asseoir sur la « natte des autres ».
Le Professeur Bassène a parfaitement raison d’évoquer une image à défendre pour le Sénégal. Dans ce domaine précis, on ne peut pas être à la remorque d’autres pays car le Sénégal bénéficie d’un héritage et d’une expérience exceptionnels en la matière !
Et il est légitime de s’interroger sur le blocage du projet de loi relatif à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal adopté en Conseil de ministre depuis le 31 mai 2017. Même si on doit cerner les effets néfastes d’un « recours massif et parfois incontrôlé des populations à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles » d’une part et de maitriser la « profusion des guérisseurs » d’autre part, nous devons profiter de la situation pour lancer notre propre industrie pharmaceutique.
En plus, nous n’avons plus le choix car la crise du Covid-19 a bouleversé certains solidarités et partenariats qui s’effritent de jour en jour ; il s’agit de répondre à partir de nos propres ressources, aux défis qui nous interpellent. Nous disposons de savoirs endogènes, d’une recherche empirique, d’une recherche scientifique qui remonte aux années 40.
A l’Institut Fondamental d’Afrique Noire Cheick Anta Diop, se trouve le plus ancien herbier d’Afrique francophone créé depuis 1941. Le département de Botanique avait pour principal objectif, la création d’une banque de toutes les espèces végétales de l’Afrique francophone puis de toute l’Afrique continentale et insulaire ; plus de 60 000 spécimens s’y sont inventoriés, selon les botanistes.
Des chercheurs de renommée internationale ont séjourné dans cet institut. On a souvenance de feu le Doyen Ahyi, le botaniste qui parlait aux plantes, des chercheurs de la trempe d’Antoine Nongonierma, spécialiste de l’Acacia. On peut aussi évoquer l’apport du géographe Paul Ndiaye qui s’est beaucoup investi dans les Aires protégées du Sénégal. Les plantes poussant dans notre pays ont été décrites de manière détaillée dès 1954 aussi bien sur le plan botanique que chimique, successivement par le Père Berhaut, les Professeurs Joseph Kerharo et J. G. Adam.
Par conséquent, plusieurs strates de savoirs sur les plantes existent dans ce pays. Pourquoi ne nous en servons-nous pas pour résoudre nos problèmes de santé ? Des tentatives n’ont pas manqué et on peut citer par exemple, l’expérience du Professeur Yvette Parès de l’hôpital Traditionnel de Keur Massar ou encore celle du Docteur Eric Gbodossou du centre Malango et des techniciens comme Gaoussou Sambou. Certainement, il en existe beaucoup d’autres ; c’est ainsi que le document de référence élaboré par le Professeur Bassène ajoute à cette liste, le Centre communautaire de Technologie appropriée pour la santé de Yeumbel, le centre de Médecine traditionnelle El Hadj Demba Ba (Gëstu) de Pout, le Centre de Médecine traditionnelle El hadj Malick Sy de Tivaouane, tous des références pour la promotion de la médecine traditionnelle.
Encore une fois, Emmanuel Bassène dans son argumentaire peut s’appuyer sur l’ancienneté de l’Ecole africaine de Médecine et de Pharmacie créée dès 1916 et qui deviendra la faculté de Médecine et de pharmacie en 1962. Dès lors, allons-nous simplement nous contenter de pharmaciens gestionnaires d’officines et non pas de fabricants de produits pharmaceutiques ?
La crise du Covid-19 a largement démontré notre vulnérabilité face à cette option.
Le moment est venu de recenser tous les savoirs endogènes, de les exhumer pour nous prémunir d’un monde très incertain. Plusieurs idées circulent autour des plantes comme le rat, le nger, le nim, le nébéday, le sexaw, l’artémesia, le mbantémare ou autres condiments comme le clou de girofle, l’ail, le miel, etc. Il reviendra aux spécialistes d’étudier les meilleures combinaisons, les dosages pour des remèdes, des molécules à offrir à nos populations souvent désarmées face à la fulgurante de ce coronavirus.
Il est vrai que lorsqu’on suit un peu les débats en cours, on se rend compte très facilement de la puissance de l’industrie pharmaceutique. Il y a quelques années, j’avais lu un roman fabuleux de John Le Carré intitulé la Constance du Jardinier paru aux Editions Seuil, en 2005. Il s’agit d’un thriller qui tourne autour des pratiques supposées ou réelles des laboratoires pharmaceutiques.
Qu’on ne s’y trompe pas : même pour sauver des vies, des moyens colossaux peuvent être en jeu mais profitons de l’ère des remises en cause, pour nous définir une nouvelle trajectoire et être au rendez-vous du donner et du recevoir, car notre survie en dépend grandement.
A cet effet, ici au Sénégal, mobilisons-nous pour donner des moyens au Professeur Bassène et à tous ceux qui travaillent sur les plantes de notre pays.
Manifestement, les départs au sein du CIS résultent aussi d’un malaise provenant du salaire exorbitant et «contesté» du directeur exécutif de la structure. Ce dernier est cité en boucle dans cette affaire
La crise qui oppose l’entreprise Akilee et la Senelec a eu de graves répercussions sur le Club des Investisseurs du Sénégal (CIS) touché de plein fouet pour avoir apporté son soutien à la start-up. Ce qui a débouché sur une vague de démissions au sein du CIS au point de pousser le président, le fondateur de Sedima, Babacar Ngom à faire son mea culpa.
Mais manifestement, ces départs au sein du CIS résultent aussi d’un malaise provenant du salaire exorbitant et «contesté» du directeur exécutif de la structure, Dr Abdourahmane Diouf. Ce dernier est cité en boucle dans cette affaire. Ce qui l’a remis sur la sellette, lui qui s’était retiré du monde politique, tout en décidant de revenir s’installer au Sénégal après plusieurs années passées en Suisse.
«Le CIS est pris dans une tempête. La cause : une motion de soutien à une jeune entreprise sénégalaise dont les principaux acteurs sont membres du CIS. Erreur sur le fond comme sur la forme. Sur le fond, je ne connais pas les termes du contrat liant Akilee à la Senelec. Et sur la forme, nous n’avions pas consulté tous les membres. Je voudrais humblement, sincèrement reconnaître, ici et maintenant, mon erreur et présenter mes excuses à tous ceux que cela a dérangé, déplu ou agacé. Mea culpa, maxima culpa !
L’erreur est humaine, je reconnais la mienne», avait confessé en substance le fondateur de la société avicole Sedima et non moins président du Club des Investisseurs du Sénégal, après une polémique née du soutien du CIS à l’entreprise Akilee qui est en bras de fer avec la Senelec. Mais apparemment, la crise au sein du Cis serait beaucoup plus profonde qu’on ne le pense. Et elle résulterait d’un malaise dû aux émoluments faramineux du cabinet du directeur exécutif qui n’est personne d’autre que Dr Abdourahamane Diouf. «Le comportement du président du Club Babacar Ngom est aussi mis en cause.
Mais selon des informations reçues à Dakaractu, le problème est tout autre. En effet, ce qui a réellement mis le feu aux poudres estle recrutement et le traitement salarial du Directeur Général exécutif du Club en la personne d’Abdourahmane Diouf, ancien du parti Rewmi», renseigne le site Dakaractu avant d’ajouter : «Le Club s’est retrouvé avec un capital de 800 millions Fcfa. Seulement, la plus grosse partie de cette enveloppe a servi à payer les salaires du cabinet d’Abdourahmane Diouf, rémunéré à hauteur de 18 millions par mois, pour une étude qui compte pas moins de quatre employés».
Et même si jusqu’à présent, l’intéressé n’a pipé mot pour confirmer ou infirmer ces critiques, il va s’en dire qu’il est à un tournant dans sa carrière. D’autant que dans l’affaire Akilee, certains membres du CIS lui reprochent d’avoir imposé ses directives sans consulter le conseil. Une polémique qui n’a pas encore livré tous ses secrets, mais qui «égratigne» quelqu’un qui est qualifié par plusieurs observateurs d’enfant prodiges et qui était longtemps considéré comme une embellie dans la grisaille politique.
Il s’agit de Dr Abdourahmane Diouf, un homme dont le cursus, l’intelligence, l’éloquence et la courtoisie ont fini par faire l’unanimité tout en portant la politique sénégalaise ces dernières années à ses plus hauts firmaments. Né à Rufisque en 1970, cet ancien pensionnaire de l’université Gaston Berger où il a obtenu une maîtrise en droit public avant de s’envoler pour la Suisse, a été déniché en 2011 par Idrissa Seck à la veille de la campagne présidentielle de 2012 comme il s’en rappelle sourire aux lèvres, lors d’une interview : «Mon entrée en politique est une continuation intellectuelle de ma relation avec Idy. Tout est parti aussi d’une émission que j’ai faite en 2011 avec Fabrice Nguema qui me connaissait déjà comme docteur en droit sur les évènements du 23 juin. La tendance à l’époque, c’était de dire qu’Idrissa Seck a raté un très grand rendez-vous. Moi, j’ai développé un argument contraire pour dire qu’il a été toujours cohérent avec lui-même et on ne peut pas lui opposer le fait qu’il n’était pas présent à cette date historique dans la mesure où les combats tournaient autour de la dévolution monarchique et de la candidature d’Abdoulaye Wade, et il a été le premier à les mener», se souvenait-il.
Jamais discourtois à l’encontre du leader de Rewmi dans ses différentes interventions publiques, le «Genevois» tape ainsi dans l’œil de l’ancien Premier ministre. L’idylle entre les deux hommes va durer près de 8 ans. «Nous ne demandons pas la détestation des autres, mais l’amour de soi, de nous-mêmes et du Sénégal» Un compagnonnage qui a permis à Dr Diouf de diriger, dès l’élection de Macky Sall à la tête du pays, la Sones pendant 6 mois avant d’en être éjecté.
Après la dernière élection présidentielle au cours de laquelle il était le directeur de campagne de la coalition dirigée par Idrissa Seck, le Rufisquois décide de rompre les amarres avec le leader de Rewmi. Il met tout bonnement un trait sur la politique.
Entre-temps, il décide de rentrer définitivement au Sénégal pour servir son pays en apportant son expertise et son expérience emmagasinées au cours de ses nombreuses pérégrinations en Europe et à travers le monde sur le plan économique. Le CIS en profite pour l’enrôler en le nommant directeur exécutif. Défenseur acharné du patriotisme économique, ce diplômé en communication va tenir un discours mémorable, 24h après, sur la préférence nationale, lors des concertations sur le contenu local, au Cicad : «Dans les marchés internationaux, au niveau de l’Omc et partout où on débat des marchés, il y a ce qu’on appelle le traitement spécial et différencié. Le protectionnisme économique, tel que nous le comprenons au niveau du Club des investisseurs, ce n’est pas la détestation des autres mais l’amour de soi, l’amour de nous-mêmes, l’amour du Sénégal du point de vue économique.
Vous êtes membres de l’Omc et de l’Uemoa, cela veut dire que vous ne pouvez pas prendre des règles nationales discriminatoires mais il y a toujours des petites clauses et des niches de droit qui vous permettent de nous protéger», lance-t-il devant le Président Macky Sall avant d’ajouter sans ambages : « Achaque fois que nous sommes forts dans un domaine, dans une activité, s’il vous plaît, croisez les doigts, laissez le marché faire, laissez-nous prendre le maximum de marchés possibles parce que c’est là où nous sommes forts et personne ne va vous reprocher d’être un mauvais arbitre. Quand vous verrez que nous sommes moyens, agissez d’une seule main et essayer de nous protéger. Faites en sorte que nos entreprises prennent le maximum de parts de marché en sachant que vous êtes tenus par les règlementations. Mais M. le Président, quand nous sommes faibles, quand nous sommes vraiment faibles, nous comptons sur le chef de l’Etat du Sénégal parce c’est lui qui doit avoir la capacité de dire : j’ai des industries naissantes, j’ai des problèmes de développement rural, j’ai des problèmes de chômage et j’ai la latitude de protéger mon économie en tenant compte de toutes les protections existantes dans le droit de l’OMC et dans le droit communautaire ».
Ses missions bien définies au CIS sont l’accès au marché, la promotion et la protection de l’investissement et la recherche dans le domaine économique car, dit-il, «le CIS veut être au cœur du débat économique ». Le voilà éclaboussé par cette affaire Akilee. Une situation qui a poussé le journaliste Abdoulaye Thiam à se poser cette question : « Abdourahmane Diouf, Tête de Turc ou Bouc émissaire ? »