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30 avril 2025
Développement
EFFONDREMENT MORTEL À KHAR YALLA
Un bâtiment de trois étages en cours de rénovation s'est affaissé de manière soudaine dans la nuit du lundi mardi. Le bilan humain de cette catastrophe, en constante évolution, est actuellement de cinq morts
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 30/01/2024
Un drame est survenu dans la nuit de lundi à mardi dans la commune de Yeumbeul. Selon les informations rapportées par le site d'information Emedia, un immeuble de trois étages en cours de réhabilitation s'est partiellement effondré dans le quartier de Khar Yalla, faisant plusieurs victimes.
Martial Ndione, commandant du groupement d'incendie et de secours n°1 cité par Emedia, a indiqué avoir été alerté à 1h06 du matin de l'effondrement du bâtiment. À leur arrivée sur place, les sapeurs-pompiers ont dénombré 13 victimes, dont 11 évacuées vers les structures sanitaires. "Un corps sans vie a été déposé au centre de santé de Yeumbeul et une victime prise en charge sur les lieux de l'intervention", a précisé le commandant Ndione.
Les secouristes sont toujours à la recherche de 4 autres personnes qui seraient toujours coincées dans les décombres, selon leurs informations. Vers 11h, le bilan humain de cette catastrophe s'est alourdi, passant à 5 morts.
Les causes exactes de cet effondrement mortel restent pour l'heure indéterminées. Une enquête a été ouverte, selon Emedia, pour éclaircir les circonstances de ce drame.
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DOUCHE FROIDE POUR LES LIONS
La Côte d'Ivoire a créé la grande surprise ce lundi soir en éliminant sur ses terres, le Sénégal, tenant du titre et grand favori, aux tirs au but (4-5) en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2023
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
LE NUMERO 2 DE PASTEF S'ESTIME CRÉDITÉ DE 71% DES VOIX
Birame Souleye Diop se montre "convaincu" de la victoire de la coalition qu'il est en train de structurer, malgré la dissolution de Pastef et l'incarcération de ses principaux dirigeants
Birame Souleye Diop, vice-président du parti Pastef, dissous, et chef du groupe Pastef à l'Assemblée nationale, s'est exprimé ce lundi 29 janvier 2024 lors d'un entretien accordé à RFI et France 24 sur la présidentielle du 25 février. Il dénonce fermement l'exclusion de la course à la magistrature suprême d'Ousmane Sonko, leader de Pastef et candidat déclaré.
"Tout a été déroulé par une machine d'État, suivant une supposée stratégie pour empêcher qu'Ousmane Sonko soit candidat en 2024", accuse-t-il, citant "la multiplication des procédures judiciaires, des attaques et des accusations" contre Sonko, qui a "passé plus de temps entre le tribunal et chez lui où il a été barricadé". Il pointe du doigt le rôle joué par l'État dans le dossier incomplet de candidature de Sonko devant le Conseil constitutionnel. Pour Birame Souleye Diop, "depuis 2014, la politique sénégalaise ne s'est pas faite sans la contribution de Pastef et de son leader".
Interrogé sur le soutien apporté par Pastef à l'enquête parlementaire demandée par le PDS sur des soupçons de corruption au Conseil constitutionnel, il déclare : "Si des personnes préposées à une justice équitable sont présumées ou accusées de manquements, nous voulons savoir ce qu'il en est réellement".
Concernant la candidature de Basirou Diomaye Faye, autre candidat déclaré de Pastef actuellement en détention provisoire, Birame Souleye Diop se montre confiant : "Le projet est plus fort que les individus. S'il reste en prison, nous battrons campagne pour lui". Selon lui, "l'histoire politique récente du Brésil montre qu'on a remporté des élections derrière les barreaux".
Evoquant les accusations portées contre Sonko de liens avec les islamistes par le président Macky Sall, il répond : "Un président ne peut accuser un citoyen de terrorisme sans preuves". Il dénonce les "machinations" et "stratagèmes" utilisés par l'État pour empêcher la candidature de Sonko.
Interrogé sur l'issue du scrutin, Birame Souleye Diop se montre "convaincu" de la victoire de la coalition qu'il est en train de structurer, malgré la dissolution de Pastef et l'incarcération de ses principaux dirigeants : "Avec la structuration de notre machine et la confiance du peuple en Sonko, la victoire sera pour nous". Il affirme que "les intentions de vote tournent autour de 71%".
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SE DÉFEND DES ACCUSATIONS DE CORRUPTION
Les Sages dénoncent des accusations "déstabilisatrices, menaçantes pour la paix publique" et préviennent : ils feront face à ceux qui veulent ébranler l'institution et ses missions constitutionnelles
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
Des membres du Conseil constitutionnel font face à de graves accusations « de corruption, conflits d'intérêts et connexions douteuses » émanant d'un groupe de députés. Ces derniers ont demandé et obtenu la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur les conditions d'irrecevabilité de certaines candidatures à l'élection présidentielle de février 2024.
Dans un communiqué publié ce lundi 29 janvier 2024, le Conseil constitutionnel tient à préciser plusieurs points. Tout d'abord, en vertu de l'article 88 de la Constitution, il exerce le pouvoir judiciaire de manière indépendante des pouvoirs législatif et exécutif. Ses décisions se fondent uniquement sur la Constitution et les lois, et non sur des pressions extérieures, comme le précise le communiqué.
Par ailleurs, le Conseil constitutionnel siège en formation collégiale de sept membres pour prendre ses décisions. Ses membres tiennent à ce que "toute la lumière soit faite dans le respect des procédures constitutionnelles et légales régissant les relations entre les institutions". Ils dénoncent le caractère "de nature à déstabiliser les institutions et à menacer la paix publique" de ces accusations.
Enfin, le Conseil constitutionnel affirme son engagement à poursuivre ses missions prévues par la Constitution, dans le respect des principes de "rigueur et de transparence" qui le guident. Ses membres n'hésiteront pas à faire face aux conséquences de telles accusations infondées, selon le communiqué signé de son président et de l'ensemble des sept membres.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE APPORTE SON SOUTIEN À BASSIROU DIOMAYE FAYE
Renonçant à sa propre candidature, le leader d’Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg promet de se battre sans relâche avec le candidat désigné par Sonko, pour la victoire de leur projet politique souverainiste à la présidentielle
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
Le candidat à l'élection présidentielle Cheikh Tidiane Dièye a annoncé sur sa page Facebook apporter son soutien au candidat Bassirou Diomaye Faye, choisi par Ousmane Sonko.
Dans sa déclaration publiée ce lundi 29 janvier 2024, Cheikh Tidiane Dièye affirme que "la loyauté et la constance qui ont toujours commandé [son] action politique et citoyenne [l']autorisent à faire mien, avec fierté et responsabilité, le choix fait par le Président Ousmane Sonko". Il considère que "le triomphe du projet [souverainiste, refondateur, patriotique et panafricaniste] vaut tous les sacrifices" et qu'il faut "aimer notre cher Sénégal d'un amour sans limite pour comprendre le sens de [sa] décision".
Cheikh Tidiane Dièye indique avoir "décidé de battre campagne aux côtés de [leurs] équipes patriotiques et de tous ceux qui œuvreront pour la chute du système qui gouverne et pille le Sénégal depuis trop longtemps". Selon lui, "ce choix donnera plus de lisibilité à [leur] campagne électorale et aux électeurs".
Il conclut en invitant "tous les électeurs sénégalais, d'ici et de la diaspora, tous les sympathisants et amis, à se mobiliser pour la victoire du projet au soir du 25 février 2024" et appelle "l'Etat du Sénégal à libérer, sans délai, le candidat Bassirou Diomaye Faye afin qu'il fasse valoir son droit de battre campagne".
LES SOUPÇONS SOULEVÉS PAR LES DÉPUTES CONCERNANT L’ÉLIMINATION DE KARIM WADE
Plusieurs candidats auraient été éliminés "sans que leurs parrainages ne soient contrôlés". Le groupe Liberté Démocratie et Changement évoque également des "omissions de dizaines de milliers de parrains" et "des régions entières laissées en rade"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
L'Assemblée nationale sénégalaise devrait bientôt ouvrir une commission d'enquête parlementaire afin de faire la lumière sur les conditions ayant entouré l'élimination de Karim Meïssa Wade de la course à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
C'est en tous les cas ce que réclame le Groupe parlementaire Liberté Démocratie et Changement (LDC), dans une proposition de résolution déposée le 24 janvier dernier et dont les motivations soulèvent de nombreuses zones d'ombre.
Dans son exposé des motifs, le groupe parlementaire dirigé par Mamadou Lamine Thiam revient sur la décision polémique n°2/E/2024 rendue le 20 janvier par le Conseil constitutionnel, ôtant Karim Meïssa Wade de la liste définitive des candidats à la présidentielle. "Le motif énoncé dans cette décision n'est pas juridiquement fondé et, d'ailleurs, elle fait apparaitre de fortes présomptions de partialité manifeste", indique le texte.
En effet, comme le mentionne le groupe LDC, "les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye ont des connexions douteuses avec certains candidats et se trouvent manifestement dans une situation de conflits d'intérêts".
D'autant plus que, ainsi que le souligne la résolution, "la décision du Conseil constitutionnel a été rendue publique seulement à 22 heures alors qu'elle était déjà annoncée par un média à 14h56". Comme si le secret du délibéré avait été mystérieusement éventé.
Autre élément troublant relevé : plusieurs candidats auraient été éliminés "sans que leurs parrainages ne soient contrôlés". Le groupe LDC évoque également des "omissions de dizaines de milliers de parrains" et "des régions entières laissées en rade".
Fort de ce "faisceau d'indices concordants", le groupe parlementaire demande donc la constitution d'une commission d'enquête parlementaire "visant à élucider les conditions douteuses de l'élimination de Karim Meïssa Wade". Une initiative qui pourrait permettre de faire la lumière sur les nombreuses zones d'ombre planant sur ce dossier polémique.
Les prochains jours s'annoncent décisifs pour la transparence du processus électoral.
LES DÉPUTÉS DU PDS DÉFIENT L'UMS
Pour les parlementaires, "les membres du Conseil Constitutionnel ne sont pas magistrats, cette institution n'est pas un tribunal, et son privilège de juridiction ne s'applique pas à une audition parlementaire ne visant pas une arrestation"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
Le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement (LDC) a réaffirmé sa détermination à faire voter une résolution créant une commission d'enquête parlementaire pour faire la lumière sur les décisions "scandaleuses" du Conseil constitutionnel ayant conduit à l'élimination de candidats à l'élection présidentielle, dont Karim Wade.
Dans une déclaration publiée le 29 janvier, le groupe LDC indique se féliciter du soutien unanime de la conférence des présidents de l'Assemblée Nationale à sa demande d'enquête. "Toute la lumière sur cette affaire sera faite ; les députés élus par les Sénégalais conduiront sereinement leurs investigations et les Sénégalais jugeront !", assure le texte.
Cette détermination du groupe parlementaire fait suite au communiqué de l'Union des Magistrats du Sénégal (UMS) s'opposant à une telle commission d'enquête. Le groupe LDC "dénonce l'immixtion" de l'UMS dans les prérogatives de l'Assemblée Nationale souveraine.
Pour appuyer sa position, le groupe parlementaire cite plusieurs éléments de droit : les membres du Conseil constitutionnel ne sont pas magistrats, cette institution n'est pas un tribunal, et son privilège de juridiction ne s'applique pas à une audition parlementaire ne visant pas une arrestation.
Le groupe LDC accuse l'UMS, dans son communiqué, de céder "aux pressions intenses de membres du Conseil constitutionnel inquiets qui tentent de stopper en vain toute enquête parlementaire". Il met en garde le syndicat de magistrats "contre toute tentative de sédition et manœuvre visant à embrigader et instrumentaliser les magistrats".
Restant déterminé, le groupe LDC appelle l'UMS à "revenir d'urgence sur son 'appel aux magistrats à faire bloc autour de leurs collègues'". Pour le groupe parlementaire, "la lutte contre la corruption, la collusion et les conflits d'intérêts" doit être une priorité pour assurer la bonne gouvernance publique.
LE JUGE CONSTITUTIONNEL CHEIKH NDIAYE SAISIT LE PARQUET D'UNE PLAINTE
Le plaignant vise les « les auteurs non identifiés de la déclaration non signée d’un parti politique évoquant des faits de corruption et de collusion avec certains hommes politiques, ainsi que contre toute personne ayant relayé ces accusations »
Alors que la Commission des Lois de l’Assemblée nationale se réuni ce lundi pour se pencher sur la commission d’enquête parlementaire proposée par le Parti démocratique sénégalais (Pds), les accusations de « corruption » présumée , de « connexions dodouteuses » et de « conflits d’intérêt » portées par la formation libérale à l’encontre deux certains juges du Conseil constitutionnel suite à la publication de la liste des candidats retenus pour la présidentielle du 25 février prochain ont pris une nouvelle tournure.
En effet, le juge Cheikh Ndiaye, une des personnalités citées dans cette affaire, a déposé une plainte ce jour 29 janvier 2024 au Parquet de Dakar pour « outrage à magistrat, diffamation, discrédit sur une décision de justice, entre autres infractions », informe son avocat, Me Bamba Cissé, à travers une note
Ce dernier de souligner que ladite plainte vise les « les auteurs non identifiés de la déclaration non signée d’un parti politique évoquant des faits de corruption et de collusion avec certains hommes politiques, ainsi que contre toute personne ayant relayé directement ou indirectement ces accusations diffamatoires et mensongères à son encontre ».
Par Madiambal DIAGNE
JE REFUSE DE CROIRE QUE MACKY SALL VOUDRAIT GARDER LE POUVOIR
Pour la première fois, la majorité parlementaire du camp de Macky Sall s’allie officiellement avec le Pds, et à quelle fin ? Une action, sorte de collusion, destinée à jeter le discrédit sur le Conseil constitutionnel
Le Président Macky Sall indique que le calendrier électoral sera rigoureusement respecté et que le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera normalement le 25 février 2024. Il l’avait confié en privé à des proches et à de hautes autorités religieuses, qui devenaient sceptiques quant à l’intention du pouvoir de respecter ledit calendrier. Il faut avouer que l’on n’avait pas manqué d’être choqué par la remarque narquoise d’un chef religieux, qui se demandait si on pouvait croire encore aux assurances données par le président de la République sur cette question. Mais Macky Sall a été amené à le redire en public, le 26 janvier 2024, à l’occasion de la Ziarra annuelle de la famille omarienne. On peut le croire sur parole, car sa posture et son statut ne devraient pas l’autoriser à agir autrement. Aussi, toute autre démarche de sa part équivaudrait à détruire de ses propres mains tout ce qu’il a construit durant son magistère et véritablement, il pâlirait devant l’œuvre de ses prédécesseurs. En effet, il a hérité d’un Sénégal avec des institutions démocratiques qui fonctionnent et une stabilité que lui envie toute l’Afrique. Le moins qu’on attendrait de lui est qu’il transmette le pouvoir à un successeur, dans les mêmes conditions de paix et de légalité républicaine et démocratique.
Karim Wade allume un feu qui ne le brûlera pas
La décision du Conseil constitutionnel rejetant la candidature de Karim Meïssa Wade à l’élection présidentielle a poussé le Parti démocratique sénégalais (Pds) et son leader charismatique et historique, Abdoulaye Wade, à rejouer la seule musique qu’ils savent jouer, c’est-à-dire celle des attaques, des accusations, des invectives et des menaces contre les institutions de la République et singulièrement les magistrats. Opposants, Abdoulaye Wade et ses camarades avaient acculé des membres du Conseil constitutionnel jusqu’à ce que son président, Kéba Mbaye, démissionne en plein processus électoral. Son vice-président, Babacar Sèye, a été victime des balles tueuses de la bande à Amadou Clédor Sène. Abdoulaye Wade, devenu président de la République, s’empressa de les libérer pour ensuite faire adopter une loi d’amnistie pour effacer leur crime. Cette même bande avait criblé de balles le domicile du juge Youssoupha Ndiaye, qui avait remplacé Kéba Mbaye. Durant tout son magistère, le Président Abdoulaye Wade n’a eu de cesse de pourfendre le Conseil constitutionnel et ses membres, qu’il aura pourtant nommés, chaque fois qu’ils ont eu l’outrecuidance de s’éloigner de ses volontés. En cherchant à jeter l’opprobre sur le Conseil constitutionnel dont la dissolution est exigée par son parti, avec la conséquence qui sera fatalement un brutal coup d’arrêt au processus électoral, Karim Wade parle de corde dans la maison d’un pendu. Il a certes de qui tenir, mais force est de dire qu’il joue un rôle bien trop facile. En effet, il ne lui arrivera rien de fâcheux, si le feu prend au Sénégal du fait de son initiative. Des Sénégalais pourront en mourir, le pays pourra être à feu et à sang, mais le déluge ne le rattraperait pas jusqu’à son exil doré de Doha.
Ce qui accuse Macky Sall
Un groupe de candidats recalés avait demandé le report de l’élection présidentielle et s’était fendu d’une missive hérétique adressée au chef de l’Etat pour lui demander d’intervenir dans le processus électoral.Contre toute attente, lePrésident Sall les recevra en audience, pouvant donner l’impression de son intrusion illégale dans les attributions du Conseil constitutionnel. L’audience tourna court et dans un communiqué, la présidence de la République a tenu à réaffirmer le respect du calendrier électoral et a restauré le rôle et les attributions souveraines du Conseil constitutionnel. Les apparences sont sauves. Abdoulaye Wade, qui place toujours son fils Karim au-dessus de tout et de tout le monde, avait demandé la dissolution du Conseil constitutionnel qui a osé refuser la candidature de son héritier. Cet appel était inaudible. Mais le Pds a surenchéri en saisissant le 24 janvier 2024, l’Assemblée nationale d’une demande de mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire sur de supposés faits de corruption au Conseil constitutionnel. Le Pds ne dit pas encore qui a corrompu qui et comment, mais fait savoir partout qu’il détiendrait des preuves accablantes. Dans une procédure d’une rapidité vertigineuse, l’Assemblée nationale pose chaque jour un acte avec une cadence inouïe. Le Bureau de l’institution a été réuni instamment le jeudi 25 janvier 2024 pour donner une suite à la demande de mise en place de la Commission d’enquête. La Conférence des présidents se réunit le 26 janvier 2024 pour jouer sa partition et fait inscrire à l’agenda de la Commission des lois, cette demande en l’invitant à se réunir le premier jour ouvrable suivant, à savoir le lundi 29 janvier 2024. Des députés croient savoir que l’affaire sera inscrite à l’ordre du jour de la séance plénière prévue pour le mardi 30 janvier 2024 pour son adoption. Le Bureau de l’Assemblée nationale, encore moins la Conférence des présidents, n’a encore vu les fameuses preuves. Quelques journalistes triés sur le volet ont été appelés à écouter quelques extraits sonores de conversations ou à lire des bouts de courriels échangés. Assez léger me direz-vous, encore que la propension qui a cours au Sénégal, ces dernières années, de violer publiquement l’intimité et la vie privée des personnes sur les réseaux sociaux, n’est pas encore de mise dans le cas d’espèce. On peut bien présumer que si des preuves irréfutables existaient, elles seraient déjà sur la place publique pour alimenter les discussions dans les chaumières. La classe politique ne nous a pas habitués à autant de retenue et de pudeur !
De quoi le Conseil constitutionnel serait-il coupable ? D’avoir strictement dit le Droit dans le cas Karim Wade. C’est-à-dire de refuser à un candidat qui a fait une fausse déclaration dans son dossier, de pouvoir revenir pour régulariser sa candidature avec une pièce justifiant postérieurement un état ou une situation. Le Conseil constitutionnel aurait d’ailleurs pu demander au Parquet d’ouvrir des poursuites pénales comme il a eu à le faire avec un autre candidat qui avait présenté une fausse liste de députés dans son dossier de parrainage.
Le parti présidentiel, l’Alliance pour la République (Apr), a sorti un communiqué pour s’associer à l’initiative du Pds. Le crime est signé. Seulement, aucun calcul politicien ne devrait autoriser un tel acte. Pour la première fois, la majorité parlementaire du camp de Macky Sall s’allie officiellement avec le Pds, et à quelle fin ? Une action, sorte de collusion, destinée à jeter le discrédit sur le Conseil constitutionnel, une institution de la République, et entacher l’honorabilité de ses membres qui ont tous été nommés par Macky Sall lui-même. Sacrilège ! Il apparaît surréaliste que le régime politique qui avait fait condamner Karim Wade pour prévarication de ressources publiques et l’a accablé jusqu’à le pousser à l’exil, se réveille un beau matin, sans la moindre explication ou repentir ni contrition, pour l’absoudre de tout et chercher à pactiser avec lui. Peut-on s’imaginer que les magistrats ne feront pas bloc autour de leurs collègues ? Il aura sur les bras un lourd contentieux qu’aucun chef d’Etat n’a jamais eu avec la Magistrature de son pays.
Oseront-ils franchir le Rubicon pour recourir à l’article 52 de la Constitution et donner des pouvoirs exceptionnels au président de la République ?
Tout cela procèderait-il d’un plan ourdi pour maintenir Macky Sall au pouvoir ? Le cas échéant, rester au pouvoir sans aucune base légale, à la fin de son mandat constitutionnel, équivaudrait à un coup d’Etat institutionnel. Je ne vois pas Macky Sall s’engager dans une voie aussi dangereuse pour lui-même et pour la Nation. Il créerait les conditions favorisant de graves troubles politiques. On sait qu’il est si fier et a une haute estime de soi pour finir comme certains de ses pairs africains. Aussi avait-il expliqué tenir tant à sa parole donnée, jusqu’à renoncer à une candidature pourtant parfaitementlégale pour la Présidentielle de 2024. Franchement, il ne peut pas renoncer à une possibilité légale pour se risquer à emprunter des chemins de traverse et se voir accusé d’être un vulgaire putschiste. Macky Sall sait aussi que ses courtisans qui l’enjoignent, au vu et au su de tout le monde, à garder le pouvoir, ne l’aiment pas tant pour l’avoir déjà insulté publiquement quand ils étaient en disgrâce ou en désaccord avec lui. Dans un tel schéma, Macky Sall sera l’unique perdant et compromettra toute son aura et le bel avenir qui s’ouvre devant lui à son départ du pouvoir. Il est assez intelligent pour ne pas se laisser embarquer dans une telle folie. Au demeurant, l’accusation contre des juges du Conseil constitutionnel pourrait les pousser à démissionner, mais le cas échéant, l’institution ne continuerait pas moins de délibérer valablement, encore que le président de la République aurait la latitude de nommer, dans la minute qui suivra, des juges pour les remplacer. Pour ma part, je supplie ces juges de rester stoïques et de demeurer à leurs postes pour ne pas faire le jeu de leurs pourfendeurs. Aussi devraient-ils refuser de répondre aux éventuelles convocations de cette Commission d’enquête parlementaire. Les conjurés ne pourront ainsi rien attendre de cette Commission d’enquête autrement que de jeter en pâture des magistrats. Qu’ils sont bien bavards ces conjurés ! C’est ainsi qu’on sait qu’ils entendent créer, par ce moyen, un conflit artificiel entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Mais on oublie qu’il appartient au Conseil constitutionnel de juger des conflits entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. En d’autres termes, le Conseil constitutionnel ne peut être en conflit avec aucun autre pouvoir. L’institution continuerait d’ignorer royalement la Commission d’enquête parlezentaire qui violerait le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. Il ne faudra pas non plus aller vite en besogne, car on ne saurait préjuger du vote final. Qui pourrait être assuré que la totalité des députés de Benno bokk yaaakar (Bby) vont voter aveuglément avec le Pds ? Quelle sera l’attitude des députés de l’opposition comme ceux de l’ex-Pastef, du Pur, de Taxawu Senegaal ou des députés non inscrits ? Et le plus absurde est que la demande du Pds est portée par des membres de l’Apr, qui sont assez connus pour manifester une hostilité ouverte à l’endroit du Premier ministre Amadou Ba, candidat désigné par Macky Sall. On sait aussi qu’ils se feront un plaisir à mieux lui savonner la planche, en cherchant à l’humilier et l’accuser d’avoir corrompu les magistrats. Le Premier ministre sera le premier client à être entendu par la Commission d’enquête. A sa place, je ne répondrais pas à leur convocation, car l’Assemblée nationale n’a pas compétence pour enquêter sur des faits délictuels relevant exclusivement de la compétence du judiciaire. En sa qualité de Premier ministre, il ne doit pas participer à saper les fondements de l’Etat de Droit et de la séparation des pouvoirs.
Les candidats Khalifa Sall, Idrissa Seck, Mohammed Dionne et autres, gardent-ils le silence parce que l’opération pourrait affaiblir Amadou Ba ?
La mise en place de la Commission d’enquête ne pourra certainement pas être un acte suffisant pour invoquer le blocage des institutions ou une situation devant autoriser le recours à l’article 52 de la Constitution, pour donner les pleins pouvoirs au président de la République. Dans le texte de la Constitution du Sénégal, on lit : «Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels.Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, et à assurer la sauvegarde de la Nation (...).» Les «pleins pouvoirs» autoriseront-ils à reporter l’élection présidentielle ou à dissoudre le Conseil constitutionnel et créer une situation d’exception sur une année par exemple, comme l’a déjà précisément indiqué le Pds ? On a connu la spirale du report des élections en Côte d’Ivoire où, à force de reports répétés, d’une année à une autre, le Président Gbagbo avait obtenu «un mandat cadeau». Seulement, on sait comment l’histoire s’était tristement terminée. On ne soulignera jamais assez le jeu d’apprentis-sorciers assis sur des barils de poudre et s’amusant avec du feu. Jusqu’où tout cela pourra-t-il mener ? A l’autodafé du Conseil constitutionnel comme cela avait été le cas avec le Reichstag en Allemagne ? Il est de la responsabilité du Président Macky Sall de mettre un terme à ces graves périls qui guettent la Nation. Il en a les moyens, il lui suffira simplement de tenir un langage clair, sans ambiguïté aucune, à son camp, pour dire qu’il ne saurait cautionner des pratiques aux antipodes de la légalité. Abdoulaye Wade n’avait pas pu le réussir en 2012 pour garder le pouvoir par le truchement de l’offre d’un rabiot de deux ans préconisé par l’ancien Président nigérian Olesegun Obassanjo et le «droit-de-l’hommiste» Alioune Tine. Justement, cela n’avait pas pu se faire parce que Macky Sall s’y était farouchement opposé. (Voir notre chronique du 22 janvier 2024).
Macky Sall peut-il préférer Karim Wade à Amadou Ba ?
La question reste entière : Macky Sall sera-t-il à la hauteur de son rôle constitutionnel, celui de garant des institutions ? Il s’est engagé à préserver la paix civile et l’ordre républicain, et à rendre le pouvoir à l’issue d’une élection démocratique et transparente. S’il s’est exclu lui-même, de son plein gré, de la compétition électorale, contre l’avis de nombre de ses proches, on ne peut pas le croire possédé par un quelconque démon pour chercher à tordre le cou à la légalité et risquer ainsi de s’éclabousser pour chercher à donner le pouvoir à un autre.
Encore une fois, je ne le crois pas si décevant, en se montrant capable d’une telle forfaiture. Je sais également qu’il ne peut pas préférer Karim Wade à Amadou Ba. Alors, je reste à Abidjan pour encourager l’équipe nationale de football, engagée dans la Coupe d’Afrique des nations, et encore avoir des raisons d’être toujours fier de mon beau pays, le Sénégal.
SIGNATURE IMMINENTE D'UN PACTE NATIONAL DE BONNE GOUVERNANCE DÉMOCRATIQUE
La société civile organise demain une cérémonie de signature d'importance : un Pacte pour une démocratie apaisée. Plusieurs candidats à la présidentielle ont déjà promis d'y souscrire. Un signal fort en faveur de réformes institutionnelles consensuelles
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/01/2024
Un événement majeur aura lieu demain à Dakar avec la signature solennelle d'un Pacte national pour une bonne gouvernance démocratique. Cette cérémonie qui se déroulera à L'Harmattan à partir de 16h réunira la Coalition de la société civile pour l'application des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la CNRI ainsi que plusieurs candidats déclarés à l'élection présidentielle de février prochain.
L'objectif de ce Pacte est d'engager formellement les candidats sur des enjeux cruciaux liés à la construction d'un Etat de droit, à la sauvegarde des institutions et au renforcement de la cohésion sociale. Ces thématiques correspondent directement aux conclusions majeures issues des Assises Nationales de 2008 ainsi que des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions mises en place en 2013.
Lors d'une session publique organisée le 25 janvier dernier par la Coalition de la société civile, huit candidats avaient d'ores et déjà manifesté leur volonté de signer ce Pacte. Il s'agit, dans l'ordre alphabétique, de Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Tidiane Dieye, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Bassirou Diomaye Faye, Serigne Mboup, Khalifa Ababacar Sall, Thierno Alassane Sall et Rose Wardini. Ces personnalités politiques se sont déclarées "convaincues de l'actualité et de la pertinence" des conclusions des Assises Nationales et de la CNRI, qu'elles entendent placer au cœur des débats de la campagne à venir.
Hier, le candidat Boubacar Camara a également fait part de son intention de parapher ce Pacte de bonne gouvernance démocratique. La Coalition de la société civile invite par ailleurs tous les autres prétendants à la magistrature suprême qui souhaiteraient s'engager sur ces enjeux à se présenter demain dès 15h30 à L'Harmattan. Cet événement, qui devrait réunir représentants de la société civile, personnalités politiques et médias, pourrait marquer un tournant dans le débat public en amont du scrutin présidentiel.