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30 avril 2025
Développement
LE PDS DEMANDE L'OUVERTURE D'UNE COMMISSION PARLEMENTAIRE SUR L'INVALIDATION DE KARIM WADE
Le parti estime qu'il est essentiel "de questionner les raisons pour lesquelles les juges, notamment Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye n'ont pas pris la décision de se récuser, malgré l'existence de connexions et de conflits d'intérêts apparents"
Le Groupe Parlementaire Liberté, Démocratie et Changement a déposé ce mercredi une demande formelle pour la création d'une commission d'enquête parlementaire. Cette démarche fait suite à "l'élimination dans des conditions foncièrement troubles, de candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024, en particulier celle de Karim Wade, candidat de la Coalition K24", selon un communiqué du groupe.
Le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) explique que "cette commission d'enquête parlementaire a pour but de faire la lumière sur les circonstances et le processus ayant mené à l'exclusion de Karim Wade et de nombreux autres candidats". Le parti indique vouloir cibler "les problématiques de conflits d'intérêts, de corruption présumée, de violations flagrantes et manifestes du secret des délibérations du Conseil constitutionnel et de collusion entre certains membres dudit Conseil et des candidats". Le parti dénonce également "le processus opaque et chaotique d'élimination de candidats lors du contrôle des parrainages".
Le PDS estime qu'il est essentiel "de questionner les raisons pour lesquelles les juges, notamment Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye n'ont pas pris la décision de se récuser, malgré l'existence de connexions et de conflits d'intérêts apparents." De son côté, le Groupe Parlementaire Liberté, Démocratie et Changement invite "tous les membres de l'Assemblée Nationale à soutenir cette démarche cruciale pour la sauvegarde de la démocratie, des institutions et pouvoirs publics au Sénégal", estimant qu'il est "impératif que notre système électoral reste intègre et soit libre de toutes manipulations et irrégularités".
DAKAR, LANCEMENT D’UN FORUM SUR LA PROBLÉMATIQUE DU FONCIER COMMUNAUTAIRE
L'objectif global de ce forum est de permettre aux acteurs (pouvoirs publics, société civile, experts, décideurs, communautés) de jeter un regard « analytique et prospectif sur la problématique de la sécurisation foncière » au Sénégal.
Ce mardi 24 janvier, le Laboratoire d'Eudes et de Recherches en Politique, Droit de la Santé et de l’Environnement (LERPDES) a organisé, en collaboration avec l’ONG Natural Justice, un forum sur la problématique du foncier communautaire au Sénégal.
L'objectif global de ce forum est de permettre aux acteurs (pouvoirs publics, société civile, experts, décideurs, communautés) de jeter un regard « analytique et prospectif sur la problématique de la sécurisation foncière » au Sénégal.
Il s'agit particulièrement d'analyser et d'échanger les expériences du passé et du présent et de se faire une idée des transformations du monde rural et péri-urbain, de leurs implications en termes de politiques de développement.
« L’ensemble des questions relatives à la gestion des terres, aux difficultés du système foncier, à l’occupation de l’espace, aux droits des populations en particulier les communautés rurales notamment les pasteurs, les agriculteurs et tous ceux qui ont des revenus issus de la gestion de la terre et qui ont des difficultés soit entre les différents acteurs, soit avec l’administration », a déclaré le Pr Ibrahima Ly, directeur du LERPDES et enseignant à la Faculté des Sciences juridiques et politique de l’UCAD.
Au-delà des techniciens et chercheurs de l’ensemble des universités publiques du Sénégal qui animeront ce forum, l’implication des acteurs communautaires est cruciale. « Nous aimerions entendre les pasteurs, les éleveurs entre autres acteurs qui vivent des ressources de la terre. S’il n’y a pas une justice dans la gestion des terres, il y aura des conflits », a ajouté le Pr Ly.
Pour la directrice de Natural Justice, spécialisée dans le droit de l’environnement et les droits connexes, le rôle de son organisation est d’aider les communautés à connaitre leurs droits et de les utiliser. « Nous voulons pousser les populations à porter des réformes ou, en tout, cas être impliquées dans les processus de réformes et de révisions des textes, y compris des documents stratégiques », a fait savoir Sokhna Dieka Dia.
Selon elle, les recommandations issues de ce forum devront être prises en charge, dans la mesure du possible, par l’Etat du Sénégal. L’objectif à terme étant d’arriver à avoir une réforme de la question du foncier dans sa globalité.
A noter que la rencontre qui a enregistré la participation d’acteurs d’horizon divers va se poursuivre jusqu’au 25 janvier.
LES PRIORITES DE L'UA
Le prochain sommet de l’Union africaine sera dune grande importance pour déterminer les vecteurs de développement des pays africains. La première priorité est de renforcer l’unité africaine et de développer les institutions africaines...
Le prochain sommet de l’Union africaine sera dune grande importance pour déterminer les vecteurs de développement des pays africains. La première priorité est de renforcer l’unité africaine et de développer les institutions africaines dans le cadre des organisations régionales. Le continent doit s’efforcer de réduire sa dépendance de l’Occident, qui utilise ses anciennes colonies à des fins lucratives et pour obtenir des ressources bon marché.
Les pays de l’Otan, lorsqu’ils concluent des accords de coopération avec des pays africains, cherchent avant tout à protéger leurs propres intérêts politiques et économiques. L’expérience de la coopération au soudan, en Libye, au Sahara occidental et en Somalie a déjà démontré aux africains que la capacité de l’Occident à influencer favorablement la situation était quasiment nulle. Les Etats-Unis et l’Union européenne ignorent les intérêts de l’Afrique et renforcent leur influence sur le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Guinée et le Niger. Leurs objectifs déclarés de lutte contre le terrorisme ne sont qu’une couverture pour leurs véritables intérêts.
Les programmes d’assistance économique à l’Afrique promus par l’OTAN, l’octroi de diverses subventions et l’assistance technique ne mènent en réalité qu’à l’augmentation de la dette et au pillage des ressources naturelles. Le montant des investissements occidentaux en Afrique s’est élevé l’année dernière à 40-45 milliards de dollars. Dans le même temps, plus de 70 milliards de dollars ont été exportés d’Afrique vers les Etats-Unis et l’UE. La majeure partie de l’aide gratuite sert à rémunérer les experts occidentaux qui participent à divers programmes. En réalité, les Africains reçoivent très peu.
La réponse digne des africains doit se traduire par des mesures concrètes en faveur de l’unité. La stabilité ne peut être atteinte que par les efforts des africains eux-mêmes. Pour réduire la dépendance, il est nécessaire de diversifier les partenaires étrangers en développant la coopération avec l’Inde, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et la Russie.
LE FIASCO ALGÉRIEN
Les Fennecs se sont inclinés face à la Mauritanie ce soir 1-0. Tenante du titre il y a deux ans, la sélection algérienne est condamnée à un triste retour prématuré. Favorite du groupe, les hommes de Djamel Belmadi n'ont jamais su maîtriser les débats
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/01/2024
L'équipe d'Algérie a créé la surprise ce mardi 23 janvier en s'inclinant 1-0 face à la Mauritanie lors de la dernière journée de la phase de groupes de la Coupe d'Afrique des Nations, synonyme d'élimination pour les Fennecs.
C'est la deuxième fois consécutive que l'Algérie est éliminée dès le premier tour de la CAN. Pourtant considérée comme l'une des favorites avec sa génération emmenée par Riyad Mahrez, la sélection algérienne dirigée depuis cinq ans et demi par Djamel Belmadi n'a pas su trouver les solutions face à la vaillante équipe mauritanienne, qui s'est imposée 1-0 et signe là sa première victoire dans la compétition.
Le héros de la rencontre pour la Mauritanie n'est autre que son capitaine Yaly Dellahi. À la 37ème minute, il a profité d'une frappe contrée détournée dans ses pieds par Mohamed Tougai pour tromper le gardien algérien Anthony Mandrea et offrir la victoire à son équipe. Malgré de nombreuses occasions algériennes, notamment en fin de match, l'excellent gardien mauritanien Babacar Niasse a réalisé une belle performance pour conserver sa cage inviolée.
Si le score peut paraître surprenant, la victoire mauritanienne n'est pas volée selon les observateurs présents sur place. Les "Mourabitounes" ont su contrer intelligemment les offensives algériennes sans se mettre en danger, défendant de manière agressive sans lacunes. C'est la toute première fois que la Mauritanie se qualifie pour les huitièmes de finale de la CAN.
Avec cette défaite, l'Algérie termine dernière de son groupe avec seulement deux points. Une nouvelle contre-performance pour les hommes de Djamel Belmadi, qui n'arrivent plus à retrouver leur niveau depuis plusieurs compétitions. Un coup dur pour la sélection et toute une nation.
Texte Collectif
À L'ATTENTION DES CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Invitation à une rencontre pour définir les principes d'une coexistence apaisée. Un Pacte National inspiré des Assises et des recommandations de la CNRI sera élaboré pour une mise en œuvre dans les 200 jours après le scrutin
À l’attention des candidats à l’élection présidentielle de février 2024
Nous, membres actifs de divers mouvements citoyens, sommes unis par notre engagement pour l'application des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI).
Face aux récents défis posés à notre démocratie, notamment les controverses liées aux modalités de parrainage préfigurant des contentieux électoraux, l'élimination contestable de candidats limitant le choix des électeurs, les violations des droits civiques entraînant des protestations réprimées violemment, et les nombreuses arrestations contrevenant à la liberté d'expression, nous sommes plus que jamais convaincus de la nécessité de rectifier le cours dangereux des douze dernières années durant lesquelles les conclusions des Assises Nationales n’ont pas été appliquées.
L'élection présidentielle de 2024 est une occasion cruciale de changer cette trajectoire. Nous devons collectivement saisir cette opportunité pour orienter notre pays vers une société inclusive, pacifique et libre.
Dans cette perspective, nous appelons tous les candidats, quelles que soient leurs affiliations politiques ou idéologiques, à saisir cette chance. Car, au-delà des projets spécifiques de chacun, nous croyons fermement que tous partagent les principes républicains et démocratiques essentiels à notre coexistence harmonieuse, y compris :
Le plein exercice des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels de chaque citoyen.
L'égalité et la justice équitable pour tous.
La sacralisation du bien public au service de l'intérêt général.
Une gouvernance responsable à tous les niveaux publics.
Le respect rigoureux de l'État de droit, avec une séparation et un équilibre des pouvoirs.
Une régulation équitable et transparente des sphères politique, électorale et économique.
La promotion d'une démocratie participative centrée sur le citoyen.
Une administration publique compétente, impartiale et dédiée au bien commun.
Une décentralisation effective pour une meilleure responsabilité locale.
Une gestion rationnelle et responsable des ressources naturelles.
La lutte contre la corruption, le détournement de fonds publics, et les infractions associées.
La rencontre est prévue ce jeudi 25 janvier 2024 à 15h précises à la salle de l'Harmattan, à l’entrée de la VDN. Cette rencontre publique ouverte à la presse sera animée par Mamadou Lamine Loum, modérateur des travaux des Assises nationales et ancien Premier ministre et modérée par Dior Fall Sow, membre fondatrice de Sursaut citoyen, ancienne Procureur de la République.
Votre engagement pour la démocratie et la paix de notre pays nous laisse confiants quant à l'importance que vous accorderez à cet événement. C’est avec un profond plaisir que nous vous y accueillerons.
Veuillez croire, cher compatriote, en l'expression de nos salutations les plus distinguées.
Pour la Coalition,
Paul Dominique Corréa, président de Présence chrétienne
Thiaba Camara Sy, présidente de Demain Sénégal
Mamadou Ndoye, coordinateur de Sursaut citoyen
Une Proposition nommée Désir, PAR Fatoumata Sissi Ngom
VIDEO
MBORO, D'UNE TERRE PILLÉE À UNE CITÉ DURABLE
Découverte puis dépossédée de ses terres au nom du progrès, l'histoire de Mboro est celle de bien des territoires africains. Pourtant, de cette douloureuse épopée pourrait enfin naître une nouvelle ère de justice sociale et environnementale
Ce film réalisé par Fatoumata Sissi Ngom, dans le cadre du projet Une Proposition nommée Désir, est une plongée dans l’histoire de la ville Mboro, ville découverte en 1862 par l’administration coloniale française pour ses énormes potentialités agricoles.
D’un autre secret bien gardé pendant la Première Guerre mondiale à une excavation et exploitation de gisements de phosphates après la Deuxième Guerre mondiale, l’histoire de Mboro est aussi intimement liée à celle de la création des Industries Chimiques du Sénégal, du temps des colonisateurs français.
L'histoire de Mboro reflète l'histoire mondiale, où la terre mère est exploitée par les hommes pour des raisons économiques et industrielles. C'est une chronique de la colonisation, apportant progrès économique et une sorte de vision, mais aussi des distorsions, des schémas destructeurs, des inégalités sociales et de l'injustice environnementale.
C'est également une histoire de la masculinité toxique, marquée par la prise de pouvoir, qui altère l'intégrité d'un territoire et met en place des hiérarchies saillantes.
Une Proposition nommée Désir met l’accent sur la guérison des villes et zones urbaines, anciennement colonisées, qui sont des lieux d’innovation et de co-création. Le projet met l’accent sur le développement durable, la protection environnementale, la protection sociale et le bien-être. L'objectif est de réactiver les mémoires de pouvoir aux niveaux individuel et collectif, en partageant des connaissances concrètes, y compris spirituelles : celles qui guérissent les blessures et l’âme.
Sous-titres disponibles en français, anglais, espagnol, allemand, chinois.
PLUIE D'OR POUR LES JOUEURS ÉQUATO-GUINÉENS
La famille présidentielle équato-guinéenne a sorti le chéquier après l'exploit des Panthères. Le vice-président a promis 50 000 euros par but, le président a parlé d'un million d'euros de récompense. Les généreuses promesses ont-elles motivé les joueurs ?
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/01/2024
D'après les informations publiées par le magazine Jeune Afrique, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et son fils, le vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, suivent avec attention la prestation de l'équipe nationale de football à la Coupe d'Afrique des Nations 2023. Alors que les Panthères ont créé la surprise en surclassant la Côte d'Ivoire 4 buts à 0 lors lors de leur troisième match, la famille présidentielle n'a pas tardé à promettre des primes généreuses aux joueurs.
Quelques minutes seulement avant le coup d'envoi de la rencontre, Teodorín, surnom du vice-président, a promis sur son compte X "50 000 euros par but marqué" par les Panthères contre les Eléphants ivoiriens. Son incitation semble avoir porté ses fruits puisque seulement deux heures plus tard, les Équato-Guinéens menaient déjà 4-0, assurant leur qualification pour les 8e de finale. Dans une vidéo postée après le match, Teodorín n'a pas manqué de féliciter les "héros" du jour.
Ces propos ont été suivis dans la soirée par une déclaration du président Obiang à la télévision nationale. Selon ses dires relayés par Jeune Afrique, "ce sont des héros nationaux" qui ont remporté cette victoire et celle-ci sera récompensée par "un million d'euros, en plus de la prime de participation" déjà prévue.
Grâce à ce large succès, la Guinée équatoriale a pris la tête du groupe A devant le Nigeria et son bourreau ivoirien. Elle valide d'ores et déjà son billet pour les 8es de finale et nourrit l'espoir de faire mieux qu'en 2015 où elle avait atteint les quarts. Une performance réalisée peut-être en partie grâce aux généreuses promesses financières de la famille présidentielle, décidée à encourager au maximum les Panthères dans leur parcours.
CAMEROUN-GAMBIE, UN MATCH COMPLÈTEMENT FOU QUI QUALIFIE LES LIONS INDOMPTABLES
Menés deux fois au score, les Camerounais ont puisé au plus profond de leurs ressources pour renverser le cours de la rencontre. Dans une fin de match épique, Wooh a libéré le Cameroun dans le temps additionnel après 90 minutes de folie
Le Cameroun affrontait la Gambie ce mardi 23 janvier avec la nécessité de l'emporter pour espérer se qualifier pour le tour suivant de la Coupe d'Afrique des Nations. En effet, les Lions indomptables avaient leur dos au mur et un match nul ne suffisait pas, tout comme pour leurs adversaires du soir.
Dès les premières minutes, les Camerounais montraient leur détermination offensive avec une occasion franche de Frank Magri, qui butait cependant sur le gardien gambien Gaye (5e). "Cela partait pourtant bien avec une occasion franche dès les premières minutes de la partie", relate Jeune Afrique. Malgré une première période quelque peu timorée, les hommes de Rigobert Song ont davantage fait circuler le ballon que leurs adversaires.
La Gambie se montrait plus dangereuse, avec notamment une tentative de Musa Barrow arrêtée par Ondoa (39e). "À l'inverse, les Scorpions ont peut-être moins eu la possession en première partie de jeu, mais ont été plus incisifs et ont plus tenté leur chance que les Camerounais (3 tirs cadrés)", nota le média.
Les débats s'animaient après la pause. Karl Toko Ekambi ouvrait le score de la tête sur un centre de N'Koudou (58e). Mais la joie camerounaise était de courte durée, Ablie Jallow remettant les deux équipes à égalité (73e). S'en suivait une fin de match complètement folle, comme le soulignait Jeune Afrique.
Ebrima Colley donnait l'avantage aux Scorpions (85e) avant que James Gomez ne marque contre son camp (87e). Dans les arrêts de jeu, Christopher Wooh qualifiait le Cameroun d'une tête décisive sur corner (90e+1). Bien que Colley pensait égaliser à nouveau, le but était refusé après vérification vidéo. Ainsi, dans un scénario complètement incroyable, les Lions indomptables arrachaient in extremis leur qualification en terminant deuxièmes de leur groupe, contrairement à la Gambie dernière sans aucun point.
À en croire Jeune Afrique, ce Cameroun-Gambie restera comme l'un des matches les plus fous de cette Coupe d'Afrique des Nations, conclu de manière rocambolesque en faveur des Camerounais.
UNE CHANCE POUR IDY
Maître dans l'art de la communication politique, Idrissa Seck mène une campagne discrète mais efficace, sillonnant le pays à la rencontre des électeurs. Expérimenté et stratège, l'ancien Premier ministre compte sur son expertise pour s'imposer
Idrissa Seck, leader du parti Rewmi, avance masqué depuis plusieurs mois. Après la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel, l’ancien Premier ministre libéral entend créer la surprise lors de la prochaine présidentielle en s’imposant comme un challenger solide à Amadou Bâ, candidat de la majorité présidentielle.
Seul rescapé de la Présidentielle de 2019, Idrissa Seck apparaît comme le dernier des Mohicans. Le leader du parti Rewmi a réussi à passer le redoutable processus du parrainage, semble représenter la vieille aristocratie politique qui a longtemps écumé la vie politique sénégalaise.
Idrissa Seck, ancien président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui demeure un champion de l’art oratoire, avance masqué tout en déroulant sa stratégie de vulgarisation et de mobilisation à l’intérieur du pays. L’ex-maire de Thiès, qui avait un temps rejoint la majorité présidentielle en novembre 2020, compte damer le pion aux 19 autres candidats à la Présidentielle en jouant la carte de l’expérience. Le patron des rewmistes compte aussi incarner une troisième voie entre le pouvoir et une opposition radicalisée incarnés par la galaxie de l’ex-parti Pastef. Idrissa Seck est apparu, lors du conflit entre l’État et l’ex-parti Pastef comme une alternative crédible face au duel Macky Sall-Ousmane Sonko sur fond de vives tensions sociopolitiques.
En outre, la non-partance de Karim Wade pour le scrutin du 25 février pourrait ouvrir le champ libre pour l’ancien ministre du Commerce sous Abdou Diouf.
L’électorat libéral orphelin de Wade-fils pourrait ainsi se tourner vers le candidat de Rewmi. Idrissa Seck, très proche de certains caciques du pouvoir, est aussi susceptible de profiter de la multiplication des candidatures au sein de la mouvance présidentielle. L’ancien nº2 du PDS va entamer sa quatrième campagne présidentielle, après 2007, 2012 et 2019, dont il s’est classé deuxième devant Ousmane Sonko avec plus de 20 % des voix.
De ce fait, Idrissa Seck se veut le champion de la rupture tranquille, un moyen pour lui de rassurer les milieux d’affaires et les puissances occidentales inquiets de la poussée du discours souverainiste dans notre pays.
Selon plusieurs observateurs, l’ex-premier magistrat de la ville de Thiès, qui ambitionne de figurer en bonne place lors du premier tour de la Présidentielle, devra reconquérir nécessairement sa base politique dans la capitale du Rail.
En effet, son tandem avec le camp du pouvoir ‘’Mburu ak Soow’’ (du pain et du lait en français) n’a pas su résister à la déferlante de Yewwi Askan Wi (Yaw) qui a remporté les Locales puis les Législatives à Thiès.
De plus, il devra aussi tenter d’élargir sa base électorale en essayant de rééditer l’exploit de 2019 qui l’a vu réaliser une percée dans le département de Mbacké. Une poussée due à l’adhésion d’une partie de la communauté mouride au profit de la politique d’Idrissa Seck. La non-présence d’un candidat libéral en 2019 a joué en sa faveur face au président sortant Macky Sall.
Ainsi, Idrissa Seck, lors de la prochaine campagne, doit renouer avec cet électorat dont une grande partie a longtemps été favorable au PDS et qui, aujourd’hui orphelin de Karim Wade, se cherche un champion. Idrissa Seck, malgré ses sorties malencontreuses contre le camp de Maitre Abdoulaye Wade, est le candidat qui porte encore les idées libérales. Ayant plus d’aura qu’Habib Sy, le vote utile pourrait s’orienter vers lui.
Mais pour le politologue Mamadou Sy Albert, il sera très difficile pour Idrissa Seck de faire une percée lors de ce scrutin.
En effet, sa participation à l’alliance présidentielle a profondément entamé sa crédibilité politique. ‘’Les contextes entre l’élection de 2019 et de 2024 ne sont pas les mêmes. En 2019, Idrissa Seck avait bénéficié du soutien de tous les candidats recalés par le parrainage et celui de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar qui n’a pas pu se présenter. Lors de la dernière Présidentielle, ils n'étaient pas nombreux, mais aujourd’hui, tous les courants sont représentés dans ce scrutin, ce qui laisse peu de champ libre au candidat Idrissa Seck’’, affirme-t-il avant d’ajouter que le report de voix en provenance du PDS risque de ne pas être automatique.
‘’L’électorat du PDS risque de se tourner un peu plus vers Taxawu Sénégal ou vers les candidats de Yaw avec qui la formation libérale a formé l’intercoalition.
Néanmoins, Idrissa Seck pourrait récupérer les déçus de la majorité présidentielle. Il a plus de crédibilité que les dissidents de l’APR et les déçus du camp présidentiel qui ne voteront pas pour Yaw pourraient se reporter vers Idrissa Seck’’, conclut-il.
Cependant, selon certaines de nos sources, il y a peu de chance que le report de voix aille au candidat de l’ex-Pastef. L’inimitié entre Karim Wade et Ousmane Sonko est réelle. Et ces voix n’iraient pas à Amadou Bâ qui est accusé par Karim Wade d’instrumentaliser Thierno Alassane Sall qui a introduit le recours invalidant sa candidature.
Par ailleurs, Idrissa Seck est bon tribun. Il sait très bien communiquer en français mais surtout en wolof. Toutes choses qui peuvent de lui un candidat qui peut surprendre.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE, DE L'UNIVERSITÉ À L'ENGAGEMENT POLITIQUE
Le parcours du président d'Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg est marqué par un engagement pour le développement du Sénégal et de l'Afrique. Fort d'une solide carrière académique, il milite désormais pour un changement politique profond
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/01/2024
Cheikh Tidiane Dieye est une figure majeure de la vie politique sénégalaise. Né en 1972 à Ziguinchor, il a consacré sa carrière à défendre le développement du continent africain aussi bien dans le monde académique que sur la scène politique.
Après des études primaires et secondaires dans sa ville natale, Dieye s'est orienté vers des études universitaires en sociologie du développement. Il a obtenu une maîtrise de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, au Sénégal, avant de poursuivre ses études supérieures à l'Institut des hautes études internationales et du développement de Genève, où il a décroché un doctorat.
Sa carrière a débuté au Centre international pour le commerce et le développement durable de Genève. Il a ensuite rejoint l'ONG Enda Tiers-Monde à Dakar en 2002 pour coordonner leurs programmes sur le commerce et les négociations commerciales internationales. En 2012, il a fondé le Centre africain pour le commerce, l'intégration et le développement (CACID) dont il est toujours le directeur exécutif.
Parallèlement, "l'universitaire" comme il se décrit lui-même a enseigné dans de nombreuses universités africaines et même à l'étranger. De 2004 à 2020, il a été enseignant et directeur de cours à l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR).
Au-delà de son expertise reconnue dans le domaine du commerce et du développement, Cheikh Tidiane Dieye s'est engagé politiquement ces 20 dernières années pour défendre la démocratie et l'État de droit au Sénégal. Il a été membre fondateur et coordinateur de plusieurs mouvements citoyens et plateformes politiques indépendantes. En 2024, il se présente même comme candidat à l'élection présidentielle.
Cheikh Tidiane Dieye est décrit par ses pairs comme un militant de l'intégrité, du respect des valeurs républicaines et de la bonne gouvernance. Fort de son parcours universitaire et de son engagement politique sur le long terme, il se pose en défenseur d'un changement transformateur au Sénégal.