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28 avril 2025
Développement
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LES MISES EN GARDE DE MAME ADAMA GUEYE
Selon l'éminent avocat et ancien bâtonnier, le processus électoral en cours souffre de lacunes importantes, notamment au niveau de la fiabilité des listes électorales et de la validité de certaines candidatures
A l'approche de l'élection présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal, de nombreuses inquiétudes s'expriment quant à la transparence et l'équité du examen.
Dans un entretien accordé ce dimanche 14 janvier 2024 à la radio privée Sud FM dans l'émission dominicale Objection, Me Mame Adama Guèye, éminent avocat et ancien bâtonnier, a pointé du doigt les risques d'irrégularités et le manque d'impartialité des institutions en charge de l'organisation des élections.
Selon lui, le processus électoral souffre de lacunes importantes, notamment au niveau de la fiabilité des listes électorales et de la validité contestable de certaines candidatures. Les recours juridiques des candidats recalés seraient limités.
Face à ces déficiences, Me Guèye appelle à « la vigilance citoyenne ». Le vote du 25 février doit selon lui impérativement « refléter la volonté du peuple sénégalais ». Dans le cas contraire, l'avocat craint de « graves fractures » dans un pays marqué par de profondes divisions politiques.
Pour éviter une crise post-électorale préjudiciable à la stabilité chèrement acquise du Sénégal, Me Guèye préconise la formation d'un "gouvernement de transition" et d'union nationale, seule à même de "réconcilier et refonder" la République sénégalaise.
ADIEUX ÉMUS DU KHALIFE GÉNÉRAL OMARIEN À MACKY SALL
À l'occasion de la ziarra annuelle dédiée à Thierno Mountaga Daha Cheikh Omar Foutiyou Tall, le Khalife général n'a pas tari d'éloges sur les réalisations du président, regrettant son prochain départ
Le président de la République, Macky Sall, a fait, samedi, ses adieux au khalife général de la famille omarienne, Thierno Bachir Tall, qui lui a rendu un ‘’vibrant hommage’’, dans un message à la fois émouvant et poignant.
"Nous saluons le khalife général de la famille omarienne, et réitérons notre attachement à notre relation, parce que l’habit du président que je porte aujourd’hui n’est pas éternel, mais je remercie le Tout-Puissant pour tout ce qu’il en a fait pour moi », a-t-il déclaré.
Le chef de l’Etat, Macky Sall, intervenait à l’occasion de la 60ème édition de la ziarra annuelle dédiée à Thierno Mountaga Daha Cheikh Omar Foutiyou Tall. Il a promis, à chaque fois qu’il en aura l’occasion, de continuer à rendre visite au khalife général de la famille, comme il le faisait avant son accession au pouvoir. Il a magnifié »le travail remarquable que Cheikh Oumar Foutiyou Tall a fait pour l’islam en Afrique et dans le reste du monde, mais surtout ici au Sénégal, où tout a commencé parce que c’est là qu’il a vu le jour, à Halwar », dans le département de Podor (nord).
« Si je suis là, c’est en tant que fils et talibé de la famille omarienne, mais également c’est un président qui est là pour représenter tout le Sénégal et vous remercier de votre travail pour le pays devant toute la famille et les musulmans », a-t-il fait valoir.
Il a sollicité les prières du Khalife général, Thierno Bachir Tall, pour « la paix dans le pays », avant de remercier tous les leaders politiques de la région de Louga qui, dit-il, ‘’ont toujours été à ses côtés depuis le début de sa carrière politique ».
Le Khalife général de la famille omarienne, Thierno Bachir Tall, relève que "c’est la première fois’’ qu’’il prend la parole pour ‘’remercier et faire l’éloge du président Macky Sall’’. Il a expliqué cela par le fait qu’il ressentait beaucoup de tristesse avec son prochain départ du pouvoir. Il a ajouté que le chef de l’Etat, qu’il considère comme son fils, a ‘’apporté du bonheur’’ au Sénégal. "Le bonheur est que tout le monde a vu vos nombreuses réalisations partout dans le pays, notamment au Fouta que vous avez réussi à doter de routes bitumées et des ponts, facilitant le déplacement des populations. Mais, la tristesse est que vous vous apprêtez à quitter le pouvoir », a-t-il expliqué.
Il a rappelé qu’auparavant, certaines zones du Fouta devenaient isolées en période d’hivernage. Cette situation appartient selon lui désormais au passé, soulignant ’’qu’aujourd’hui, on peut quitter Fouta le matin pour aller prendre le repas à Dakar’’. Cela a été rendu possible ‘’grâce à vos réalisations en termes d’infrastructures », a-t-il lancé au chef de l’Etat.
Le Khalife générale de la famille omarienne a déploré le fait que les gens ne se rendent pas compte du travail d’un homme qu’après son départ. ‘’Mais, tout le monde a vu ce que vous avez réalisé dans le pays, et on risque de regretter votre départ, mais nous vous remercions », a-t-il ajouté. "Ce que je dis, ce n’est pas pour faire du plaisir, mais c’est une vérité incontestable, parce que beaucoup de présidents se sont succédé à la tête du pays, mais ils n’ont pas fait au Fouta ce que vous avez pu réaliser là-bas, même s’ils l’ont fait dans d’autres parties du pays », a-t-il fait valoir.
Le khalife de la famille omarienne, Thierno Bachir Tall, a offert »au président de la République un cadeau composé d’un exemplaire du Saint Coran, d’une natte de prière, d’un chapelet et d’un tableau avec sa photo en compagnie du président Macky Sall.
THIERNO ALASSANE SALL ALERTE LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SUR LA POSSIBLE NATIONALITÉ FRANÇAISE DE KARIM WADE
Des zones d'ombre entourent la nationalité de Wade fils, faisant réagir l'ancien ministre. Ce dernier appelle le Constitutionnel à la vigilance sur ce point crucial et refuse de "détourner le regard sur de possibles violations de la Constitution"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/01/2024
Thierno Alassane Sall, leader du parti politique La République des Valeurs, a saisi le Conseil Constitutionnel sur la possible détention de la nationalité française par Karim Wade, candidat à l'élection présidentielle. Dans un communiqué de presse publié ce dimanche 14 janvier 2023, l'ancien ministre de Macky Sall s'alarme d'une potentielle incompatibilité entre la candidature de Wade fils et la Constitution sénégalaise.
En effet, comme le rappelle Thierno Alassane Sall, "notre loi fondamentale dispose que tout candidat à la magistrature suprême doit exclusivement être de nationalité sénégalaise". Or, "selon diverses sources, Karim Wade serait toujours détenteur de la nationalité française", ce qui poserait problème. Toujours dans son communiqué, l'ancien ministre de l'Énergie déclare que "nul ne devrait transiger sur des dispositions explicites de la Constitution".
Cette alerte fait écho à l'opposition précédente de Thierno Alassane Sall à "une éventuelle candidature à un troisième mandat du président Macky Sall", qui posait déjà question au regard de l'article 27 de la Constitution sénégalaise. Pour le leader de la République des Valeurs, "les dispositions de l'article 28 ne comportent aucune dérogation et s'appliquent à tout candidat". Il appelle donc le Conseil constitutionnel à la vigilance sur ce point crucial.
En prenant cette initiative, Thierno Alassane Sall affirme son attachement à "préserver la République d'individus au passif lourd" et refuse de "détourner le regard sur de possibles violations de la Constitution". Une prise de position forte en faveur du respect de l'ordre constitutionnel, quelles que soient les affiliations politiques.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
TROIS LEÇONS DE KASPAROV
EXCLUSIF SENEPLUS - Analyser les combinaisons possibles pour atteindre la finale de la CAN, c’est bien. Mais cela ne sert pas à grand-chose si on ne comprend pas qu’il faut remporter le prochain match. En l’occurrence, battre la Gambie lundi
Dans les années 2010, j’étais directeur technique d’IBM en Afrique du Sud. Je dirigeais le AIC (African Innovation Center), laboratoire où s’élaboraient et se testaient les technologies du futur. Nous organisions des Software Days, journées dédiées aux logiciels et ouvertes à nos clients et à tous les passionnés d’innovations technologiques.
En ces occasions, nous invitions de grandes personnalités mondiales à venir « étonner » notre public. Cela me permit de rencontrer de hauts personnages au contact desquels j’ai tiré plusieurs leçons de leadership.
C’est ainsi que j’ai pu rencontrer, entre autres : Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis, à Maropeng, berceau de l’humanité en Afrique du Sud ; Gary Bailey, ancien gardien de but de l’équipe de football de Manchester United à Johannesburg ; David Coulthard, ancien pilote de Formule 1 à Abou Dhabi et Garry Kasparov, ancien champion du monde d’échecs à Johannesburg.
Ces quatre, à titre divers, m’ont marqué de façon singulière. Ils avaient merveilleusement su transposer, les leçons de vie acquises dans leur champ professionnel, dans le contexte de l’innovation, du management et du leadership.
J’ai été particulièrement subjugué par Garry Kasparov, maitre mondial incontesté du jeu d’échecs pendant une quinzaine d’années. Capable de parler de pratiquement n’importe quel sujet avec une pertinence et un brio déconcertants, le personnage est d’une vivacité d’esprit fascinante.
Savoir repérer ses mauvaises prises de décision
Développer une stratégie, analyser les faiblesses de l’adversaire et gérer une crise sont les concepts fondamentaux dans le jeu d’échecs, nous dira-t-il. Si un joueur commet de façon répétée des mouvements de pions peu judicieux, cela relève souvent d’un domaine spécifique de faiblesse dans son système de décision en général. Il est alors courant que cette faiblesse s’observe également dans sa réalité quotidienne, en dehors des champs de jeu d’échecs.
Il nous surprit en nous demandant à quand remontait notre dernière mauvaise prise de décision. Chacun fouillait dans ses souvenirs pour remonter à des années en arrière. Erreur ! En réalité, cette action nous semblait lointaine, parce qu’une fois prises, nous jetions nos décisions au rebus et nous passions d’emblée à autre chose, répétant ainsi le même processus défectueux ayant conduit aux mêmes résultats désastreux. Ce fut la première leçon apprise de Kasparov.
C’est ainsi, qu’à mes clients en coaching joueurs d’échecs, je propose des parties, pour pouvoir ensuite analyser avec eux les séquences déployées. Cela nous permet, bien vite, de discerner leur capacité de décision.
Ne pas changer une stratégie qui marche par quelque chose qui convient à l’adversaire
Son jeu interminable qui le consacra champion du monde, lui permit de comprendre son propre jeu. Cette épreuve lui révéla non seulement ses propres faiblesses, mais aussi l’importance de les découvrir. Dans ce tournoi, son adversaire Karpov qui avait pris l‘avantage sur lui en imposant une agressivité typique de son jeu, changea de stratégie en cours de partie pour devenir plus prudent. Cette volte-face le perdit et lui permit, à lui Kasparov, de gagner le titre de champion du monde pour la première fois.
« Leçon : Quand on a établi une stratégie et qu’elle fonctionne, il ne faut pas la changer pour quelque chose qui convient à l’adversaire
Ce fut la deuxième leçon apprise de Kasparov.
En Juin 2021, le Pastef mit le pouvoir à genoux en occupant la rue. Au lieu de consolider son avantage, et maintenir cette attitude de victoire à tout prix qu’il avait toujours montrée, il changea de stratégie. Il écouta les chefs religieux et permit au pouvoir de revenir dans la partie. Macky fera un discours de circonstance, affirmera avoir compris la jeunesse et ... achètera des chars équipés de drones distributeurs de gaz lacrymogènes.
Tel Karpov, le Pastef devra apprendre de ses erreurs.
Je vois seulement le coup d’après, mais c’est toujours le bon coup
La troisième leçon relève d’une interrogation très actuelle à l’heure de l’intelligence artificielle.
Comparer « l’intelligence » de la machine qui réside en grande partie dans le calcul et celle de l’homme qui provient du sens.
Kasparov livra deux matchs [1] contre Deep Blue [2], une machine fabriquée par IBM. Kasparov remporta la première manche en 1996 [3].
Et en 1997, lors de l’édition revanche, la machine Deeper Blue remporta la victoire sur Kasparov [4].
Nous étions tous curieux de savoir les raisons de la défaite de Kasparov. Était-ce la puissance de calcul de la machine ou le « génie » d’une intelligence artificielle embarquée dans Deeper Blue ?
Kasparov était convaincu que certains coups effectués par Deeper Blue étaient l'œuvre d'un grand maitre humain. [5]
La question qu’on lui posa fut de savoir combien de coups d’avance il entrevoyait avant de déplacer un pion. L’arbre de décision augmente de façon géométrique et imaginer cinq coups d’avance équivalait à des millions de positions possibles. Je pensais que c’est dans ce domaine que la machine avait l’avantage sur lui.
Il nous étonna en nous expliquant que la puissance de calcul, la projection des coups à l’avance n’était pas ce qui créait un champion de jeu d’échecs. Selon lui, un ordinateur peut prendre en compte des milliers de coups à la seconde, mais ne saurait pas distinguer pourquoi un coup serait meilleur qu’un autre. Cette capacité d’évaluation échoit beaucoup plus à l’homme qu’à l’ordinateur.
Voir loin ne sert pas si vous ne comprenez pas ce que vous regardez.
Comme dirait J. R. Capablanca [6] : « Je vois seulement le coup d’après, mais c’est toujours le bon coup ». Telle fut la troisième leçon du maitre.
Analyser les combinaisons possibles pour atteindre la finale de la CAN, c’est bien, mais cela ne sert pas à grand-chose si on ne comprend pas qu’il faut remporter le prochain match (le coup d’après). En l’occurrence, battre la Gambie lundi prochain (le bon coup).
Allez les Lions !
Dr Tidiane Sow est coach en communication politique.
[2] IBM est familièrement appelé « Big Blue », le nom du supercalculateur a ensuite évolué en « Deep Blue » (Bleu profond) et « Deeper Blue » (Bleu plus profond) lors du match revanche
[3] Kasparov remporta le match contre Deep Blue par 4 à 2
[4]: Deeper Blue remporta le match contre Kasparov par 3,5 à 2,5
[5] Il s’avéra qu’il n’en fut rien. C’était un bogue dans le supercalculateur d’après les ingénieurs de IBM
[6] Jose Raul Capablanca : cubain, champion du monde d’échecs de 1921 à 1927
G. Kasparov et Dr Tidiane Sow, IBM software day, Johannesburg, May 2011
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LES ÉLÉPHANTS LANCENT PARFAITEMENT LEUR CAN
Devant leur public au stade d'Ebimpé, les footballeurs ivoiriens sont idéalement lancés dans la compétition continentale. Grâce à des buts de Fofana et Krasso, ils se sont imposés 2-0 face aux modestes Djurtus bissau-guinéens
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/01/2024
La sélection ivoirienne de football a idéalement lancé sa Coupe d'Afrique des Nations 2023 en s'imposant 2-0 face à la Guinée-Bissau samedi lors du match d'ouverture organisé au stade d'Ebimpé à Abidjan, selon les informations rapportées par l'AFP.
"La Côte d'Ivoire a idéalement lancé le bal, dans un tournoi au cours duquel elle a l'ambition d'honorer son statut de favori pour tenter de décrocher une troisième étoile, après les victoires de 1992 et 2015, et de briser la malédiction de l'organisateur, qui n'a plus remporté la CAN depuis l’Égypte au Caire en 2006", indique l'agence de presse.
Les Ivoiriens ont rapidement pris les devants dans cette partie grâce à un but de Seko Fofana dès la 4e minute. Puis Jean-Philippe Krasso a scellé le score à la 58e minute. Malgré cette défaite, les "Djurtus" guinéen-bissauiens "ont pourtant bien résisté dans l'ensemble", souligne l'AFP.
Lors de la seule autre fois où la Côte d'Ivoire a accueilli la CAN, en 1984, "le tournoi avait viré au fiasco avec une élimination au premier tour", rappelle également l'agence.
D'après les propos rapportés par l'AFP du milieu ivoirien Franck Kessié, "une CAN à domicile cela représente beaucoup, on est tous conscient de ce qui nous attend, on a bien bossé". Le joueur de l'AC Milan a appelé les supporteurs ivoiriens "à être unis" dans leur soutien à l'équipe nationale.
Côté organisation, la Côte d'Ivoire ne a pas lésiné sur les moyens pour que cette 33e édition de la CAN soit "la plus belle", avec des investissements de l'ordre de 1,5 milliard de dollars selon l'AFP. Quelque 20 000 bénévoles, 17 000 membres des forces de l'ordre et 2 500 stadiers seront mobilisés durant le mois de compétition.
QUAND MACKY SALL REBAPTISE LE SÉNÉGAL
Si le président a annoncé son départ du pouvoir, il tient manifestement à ce que son nom reste dans les mémoires. Plutôt que de compter sur ses successeurs, ses partisans multiplient baptêmes et "rebaptêmes" dédiés
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/01/2024
Plusieurs sites au Sénégal ont récemment été rebaptisés du nom du président Macky Sall, qui quittera ses fonctions en avril prochain après deux mandats.
D'après une chronique de Damien Glez publiée dans l'hebdomadaire Jeune Afrique le vendredi 12 janvier 2024, "si le chef de l'État sénégalais a annoncé, le 3 juillet dernier, qu'il quittait le pouvoir, il semble tenir à ce qu'on ne l'oublie pas. Et plutôt que de compter sur ses successeurs pour graver son nom aux frontons sénégalais, ses aficionados déroulent baptêmes dédiés et « rebaptêmes » au pays de la Teranga."
En juillet, l'avenue Faidherbe à Dakar a été renommée "avenue Macky Sall" par le maire Alioune Ndoye, qualifiant le président de "leader et bâtisseur hors pair". En octobre, c'est au tour de l'avenue Charles-de-Gaulle à Saint-Louis de porter le patronyme du chef d'État.
Plus récemment, le 9 janvier, le ministre de la Culture a classé l'école élémentaire de Foundiougne où étudia Macky Sall comme "site historique". Lors d'un salon du livre à Fatick, le thème choisi était "la culture sous le magistère du président Macky Sall". L'hôpital régional de Fatick a également été baptisé du nom de la première dame.
Selon Glez, ces "baptêmes à tour de bras" en fin de mandat "relèvent de pulsions mégalomaniaques", comme le dénonçait le journal sénégalais Yoor-Yoor dans son édition du 11 janvier.
LA MAGIE DE LA CAN
Au-delà du terrain, la Coupe d'Afrique des Nations qui s'ouvre en Côte d'Ivoire ce samedi, a des vertus continentales insoupçonnées. En réunissant près d'un Africain sur deux, elle célèbre une Afrique unie dans sa diversité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 13/01/2024
Chaque deux ans, la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) rassemble les foules à travers le continent. Plus qu'une compétition footballistique, cette grand-messe du ballon rond joue un rôle social et politique majeur en Afrique, comme le souligne Jean-Baptiste Placca, rédacteur en chef de RFI, dans son éditorial du 13 janvier.
En effet, pour de nombreux supporters, assister à la CAN dans le pays hôte est souvent "l'unique occasion de découvrir ce pays et quelques réalités de l'Afrique", observe le journaliste. Peu d'Africains ont les moyens de voyager sur leur continent, aussi vastes que divers. La CAN offre cette chance inestimable de sortir de son "bantoustan" et d'échanger avec les autres peuples africains.
Mais au-delà des voyageurs, la CAN rassemble des millions de téléspectateurs à travers 24 sélections nationales. Son audience fait d'elle "l'événement qui mobilise le plus sur le continent", plus encore que la politique. Orchestratrice de ces moments de "communion", elle apporte à des sociétés parfois meurtries par les conflits intercommunautaires un brin de "bonheur simple".
Car sur les terrains aussi, la CAN célèbre l'unité retrouvée. Jamais une équipe nationale n'a exclu tel ou tel groupe ethnique, souligne J-B Placca. Bien au contraire, les "onze titulaires" rassemblent sous le maillot national des joueurs de toutes origines. Cette mixité des effectifs, garante du succès sur le terrain, illustre en creux la cohésion que le football parvient souvent seul à établir entre des communautés divisées par ailleurs.
Certes, les dirigeants politiques tentent parfois d'instrumentaliser l'événement à leur gloire. Mais accueillir la CAN demeure "l'occasion pour chaque pays de mettre en valeur sa diversité" auprès du reste du continent, estime le rédacteur en chef. Une opportunité que même les régimes les plus autoritaires ne peuvent s'empêcher de saisir, conscients de l'impact diplomatique, économique et touristique d'un tel événement.
L'anecdote révélatrice d'un homme d'affaires ouest-africain, découvrant dans les années 1990 la Côte d'Ivoire prospère alors que son propre pays stagnait, illustre parfaitement le rôle de la CAN comme révélateur des réalités contrastées d'un continent trop méconnu de ses propres habitants. Fédératrice des peuples, célébration de la diversité africaine, la CAN incarne ainsi bien plus qu'un simple tournoi sportif.
Avec sa dimension humaine et symbolique, elle demeure, aux yeux de nombreux observateurs comme Jean-Baptiste Placca, la manifestation la plus représentative d'une Afrique unie dans sa diversité.
ISRAËL BOUSCULE L'UNITÉ AFRICAINE
Longtemps unanime dans son soutien à la Palestine, l'Afrique se fissure sous les coups de boutoir de la diplomatie israélienne. Expertise économique, technologies militaires, pressions religieuses: les marges de manœuvre de Tel-Aviv se sont élargies
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 12/01/2024
Depuis plusieurs décennies, Israël mène une offensive diplomatique soutenue pour rétablir et renforcer ses liens avec les pays africains, après la rupture des années 1970 suite à la guerre du Kippour. Si cette politique a déjà porté certains fruits d'un point de vue économique et sécuritaire, elle sème aussi la discorde sur le continent concernant la question palestinienne. En s'appuyant sur des informations fournies par le site d'information en ligne XXL, cet article propose d'analyser l'impact de l'offensive israélienne et les risques qu'elle fait peser sur l'unité historique de la politique étrangère africaine sur ce dossier.
Dès les années 1950 et 1960, profitant de l'accession à l'indépendance des nouveaux États africains, Israël s'était lancé dans une politique de "diplomatie périphérique" visant à étendre son influence sur le continent. "Guidé par sa « doctrine de diplomatie périphérique », axée sur le développement de liens étroits avec les pays musulmans non arabes, Israël a immédiatement commencé à courtiser les dirigeants des nouveaux États en envoyant des experts dans les domaines de la technique, de l’éducation, de la construction et de l’agriculture, issus du Centre de coopération internationale du ministère des Affaires étrangères", rapporte XXL. Cette stratégie a porté ses fruits puisque, selon le site, "très peu d’États africains peuvent prétendre ne pas devoir leur développement post-indépendance à la contribution de l’aide et de l’expertise israéliennes dans différents domaines".
Toutefois, la guerre des Six Jours en 1967 a fait basculer la majorité des pays africains dans le camp adverse, choqués par le traitement réservé aux Palestiniens. Mais depuis les années 1980, Israël a redoublé d'efforts pour renouer le dialogue. S'appuyant sur une diplomatie combinant aide économique et sécuritaire, Tel-Aviv est parvenu à rétablir des liens officiels avec 39 pays africains à la fin des années 1990.
Ces dernières années, l'offensive d'Israël s'est encore intensifiée sous l'égide du Premier ministre Benyamin Netanyahu. Comme le souligne XXL, sa politique africaine repose sur le commerce, l'aide au développement et le renforcement des capacités de défense, via la fourniture massive d'armements. Or, c'est précisément sur ce dernier point que les critiques sont les plus vives. En effet, "les technologies militaires israéliennes pour la surveillance, la collecte de données et la cyberguerre font office de véritable aimant pour les États africains", constate XXL. Le site fait notamment référence au controversé logiciel espion Pegasus, vendu à de nombreux régimes du continent et utilisé contre l'opposition.
Par ailleurs, l'influence croissante du christianisme évangélique pentecôtiste en Afrique, "un soutien solide du sionisme" selon le site, a permis à Israël de gagner en popularité auprès des opinions publiques. Au Nigeria par exemple, les évangéliques "ont formé un bloc électoral important" favorable à Tel-Aviv.
Résultat, entre les dividendes économiques et sécuritaires tirés de cette coopération d'un côté, et les pressions religieuses et idéologiques de l'autre, l'offensive israélienne a réussi à faire évoluer les positions de nombreux États africains sur le conflit israélo-palestinien. Comme le note XXL, trois camps se sont aujourd'hui formés sur le continent : pro-israélien, pro-palestinien et non-aligné.
Cette polarisation grandissante, à rebours de l'unité traditionnelle de vues africaines sur cette question, menace l'intégrité de l'Union africaine selon le site. En divisant les États membres, l'influence croissante d'Israël fragilise la défense des valeurs fondatrices du continent relatives au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Reste à savoir si cette tendance sera durable ou si l'Afrique saura préserver sa cohésion sur ce dossier stratégique à l'avenir.
L'AMBIANCE À J-1 DE L'OUVERTURE DE LA CAN
Le plus grand tournoi du football africain, démarre samedi en Côte d’Ivoire. Le pays hôte, qui attend jusqu'à 1,5 million de visiteurs, se dit prêt. De quoi réjouir de nombreux Africains sur un continent réputé pour sa ferveur autour du ballon rond
Le plus grand tournoi du football africain, démarre samedi en Côte d’Ivoire. Le pays hôte, qui attend jusqu'à 1,5 million de visiteurs, se dit prêt. De quoi réjouir de nombreux Africains sur un continent réputé pour sa ferveur autour du ballon rond.
PAR Ndèye Codou Fall
COMMENT ÉCRIRE LE WOLOF SANS FAUTES ?
À travers à son nouvel ouvrage "Dawal ak bind làmmiñu wolof" avec EJO-Éditions, le docteur Mamour Dramé propose ce samedi, un outil pratique pour mieux maîtriser l'orthographe de la langue wolof, si souvent malmenée dans les écrits publics
Spécialisée dans les langues nationales, EJO-Éditions vient de publier, outre Géntug Saa-Afrig, recueil de nouvelles d’Alpha Youssoupha Guèye, un manuel didactique de Mamour Dramé intitulé Dawal ak bind làmmiñu wolof.
L’ouvrage se présente en deux volumes, à savoir le livre de l’enseignant et celui de l’apprenant. Ce découpage en facilite grandement l’utilisation pour ceux qui, maniant avec aisance la langue wolof, aimeraient pouvoir l’écrire sans les trop nombreuses fautes d’orthographe qui polluent littéralement l’espace public – messages et panneaux publicitaires, titres d’émissions télévisées, sigles d’associations ou de formations politiques entre autres.
Docteur en linguistique, chercheur à l’IFAN, Mamour Dramé est aussi depuis de nombreuses années un militant actif et résolu des langues nationales. Ils sont nombreux, ceux qui au Sénégal comme à l’étranger, ont pu mesurer la qualité de son enseignement du wolof, à distance ou en présentiel.
C’est ce pédagogue passionné qui répondra aux questions de ses lecteurs ce samedi 13 janvier 2024 à 10 heures à l’IFAN/UCAD. Il y sera en conversation avec deux de ses pairs, les linguistes Adjaratou Oumar Sall et Mame Thierno Cissé. Les trois universitaires, spécialistes de la langue wolof et par ailleurs membres de la structure « Fonk Sunuy Làmmiñ », débattront du mode d’emploi d’un ouvrage tel que Dawal ak bind làmmiñu wolof mais aussi, plus généralement, des enjeux de l’enseignement et de l’apprentissage de nos langues nationales.