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29 avril 2025
Développement
par Amina Touré
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL A CONFIRMÉ LA VOLONTÉ DE MACKY SALL DE NOUS ÉCARTER INJUSTEMENT
Le candidat de BBY ne devra pas aller au second tour. Nous serons actifs dans l’élection à venir en soutenant le candidat capable d’incarner un changement véritable. Nous organiserons rapidement nos consultations internes pour choisir le bon candidat
Sans grande surprise, le Conseil Constitutionnel a confirmé la volonté du président Macky Sall de nous écarter injustement de l’élection présidentielle après nous avoir illégalement expulsé de l’Assemblée nationale.
Cette nouvelle forfaiture ne fait que renforcer notre volonté d’en finir définitivement avec son régime en contribuant à battre le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba, qui ne devra pas aller au second tour.
Nous serons actifs dans l’élection à venir en soutenant le candidat capable d’incarner un changement véritable. Nous organiserons rapidement nos consultations internes pour choisir le bon candidat.
Je vous remercie tous pour votre soutien sans faille. Plus que jamais, restons engagés pour le Sénégal.
par Karim Wade
DANS TOUS LES CAS, JE PARTICIPERAI AU SCRUTIN DU 25 FÉVRIER
La récente décision du Conseil Constitutionnel est scandaleuse. J’ai décidé de saisir les juridictions internationales dont la Cour de justice de la CEDEAO pour défendre mon droit à la candidature à l'élection présidentielle
La récente décision du Conseil Constitutionnel est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie.
Cette décision est fondée sur des prétextes fallacieux. Elle viole mon droit fondamental de participer à l'élection présidentielle du 25 février 2024, alors que j’ai depuis longtemps renoncé à ma nationalité française.
Cette nouvelle atteinte à mes droits de l’homme s'inscrit dans la continuité des nombreuses violations dont je suis victime depuis 12 ans : une détention arbitraire de plus de 3 ans à l’issue d’un procès inéquitable devant une cour d’exception, la CREI, et un exil forcé qui dure depuis 7 ans.
Face à ce nouveau complot judiciaire, j’ai décidé de saisir les juridictions internationales dont la Cour de justice de la CEDEAO pour défendre mon droit à la candidature à l'élection présidentielle de février 2024.
Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. Je demande à nos militants, nos sympathisants, nos alliés et aux millions de sénégalais qui me soutiennent de rester mobilisés pour engager à mes côtés le combat contre l’injustice et pour la restauration de l’Etat de droit.
ENTRETIEN AVEC CHEIKH OMAR DIALLO
BASSIROU DIOMAYE FAYE, UN PRISONNIER-CANDIDAT EN CAMPAGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’alter ego de Sonko est obligé de se mouvoir dans un système juridique complexe afin d’obtenir l'approbation du juge d'instruction pour chaque action politique. Une liberté provisoire en cas de second tour
Propos recueilis par Farid Akele de SenePlus |
Publication 20/01/2024
Fondateur de l’École d’Art Oratoire et de Leadership (EAO-Afrique), Dr Cheikh Omar Diallo, Expert en Communication et Chercheur en Science Politique évoque brièvement pour nos lecteurs, la complexité de la campagne électorale du candidat à la présidentielle du 25 février 2024, Bassirou Diomaye Faye, en détention préventive depuis 9 mois à la prison du cap manuel de Dakar.
SenePlus : Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, en détention préventive. Comment battra-il campagne depuis sa cellule. Une première n’est-ce pas ?
Une première oui et non. Certains candidats, confrontés à des obstacles juridiques majeurs, ont bravé les limites de la politique en menant des campagnes électorales depuis leur lieu de détention. Rappelez-vous, Luiz Inacio Lula da Silva, le président brésilien condamné pour corruption en 2018, a tenté de se présenter depuis sa cellule, mais sa candidature a été abruptement invalidée en raison de sa condamnation définitive.
Quant à Evo Morales, leader bolivien, il a remporté un siège de député en 2002 alors qu'il était en détention préventive, mais a été libéré avant d'assumer ses fonctions.
À l'inverse, le célèbre opposant Hama Amadou, candidat à la présidentielle nigérienne en 2016, a été confronté à des défis majeurs. Inculpé et détenu dans une affaire complexe, il devait obtenir l'autorisation du juge d'instruction pour chaque initiative politique, une permission qui lui fut refusée.
Plus récemment, l’exemple de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar. Incarcéré lors des élections législatives de 2017, il jouissait de ses droits civiques et politiques en tant qu'électeur et éligible, n'ayant pas encore été condamné. Mais il n’a pu battre campagne.
En comparaison, comment le candidat incarcéré Bassirou Diomaye Faye pourra-t-il mener sa campagne électorale depuis sa cellule de prison ?
La situation du candidat Bassirou Diomaye Faye, détenu depuis avril 2023, pose effectivement un défi majeur en termes de participation à la campagne électorale depuis la prison. Cette situation inédite qui suscite des interrogations légitimes sur les conditions de faisabilité de sa campagne électorale depuis sa cellule. Une première au Sénégal pour ce qui est de la présidentielle.
Plusieurs contraintes entravent cette démarche. En tant que détenu de droit commun, l’homme de confiance et second d'Ousmane Sonko est assujetti aux dispositions restrictives du Code pénal sénégalais. Ainsi, toute activité politique liée à la campagne électorale nécessitera une autorisation préalable du juge d'instruction en charge du dossier. En l'absence de liberté provisoire, le détenu ne pourrait pas participer aux meetings, ni faire des déclarations publiques, voire bénéficier de temps d'antenne sans l'aval du tribunal.
Malgré les obstacles, existe-t-il des moyens pour mener une campagne électorale ?
On va dire que le prisonnier-candidat a quelques rares options pour faire campagne. J’y vois deux pistes : des actions médiatiques à distance ou en ligne - à condition que les autorités judiciaires l’acceptent - ensuite la délégation des porte-parole.
D’abord des actions médiatiques contrôlées : les avocats de Bassirou Faye commenceront par solliciter auprès du juge d’instruction, des autorisations pour des interventions médiatiques spécifiques (temps d’antenne accordé par le CNRA, interventions par visioconférence, entretiens téléphoniques, etc).
Ensuite, la délégation de parole. Les porte-parole et membres de son directoire vont augmenter le flux d’informations et des consignes au cours des meetings et manifestations politiques, au nom et pour le compte du méta-pivot Ousmane Sonko représenté dans la personne de Bassirou Faye.
C’est alors que les réseaux sociaux se révèlent de puissants outils pour le candidat-détenu. Son staff gérera ses comptes sociaux pour diffuser largement ses messages, déclarations et autres mots d’ordre.
Toutefois, il faut noter que la difficile collaboration entre les avocats du candidat et les autorités judiciaires compliquerait la mise en œuvre de ces stratégies.
En vérité, l'exercice du droit de faire campagne en étant incarcéré oblige l’alter ego de Sonko à se mouvoir dans un système juridique complexe afin d’obtenir l'approbation du juge d'instruction pour chaque action politique.
Nous voilà au carrefour entre le respect des droits civiques et les contraintes juridiques liées à la détention préventive.
Si M. Faye se qualifie au second tour, il pourrait obtenir la liberté provisoire pour battre dignement campagne.
SONKO DÉFINITIVEMENT HORS-JEU POUR CAUSE D'INÉLIGIBILITÉ
Le Conseil constitutionnel estime que la condamnation de l'opposant pour diffamation en mai 2023 dans l'affaire Mame Mbaye Niang le met dans l'incapacité de se porter candidat pendant 5 ans
Le Conseil constitutionnel a confirmé ce samedi 20 janvier 2024, son refus d'entériner la candidature d'Ousmane Sonko à l'élection présidentielle de février. Au-delà des irrégularités administratives soulevées, c'est bien une raison juridique qui scelle le sort de l'opposant.
Reconnaissant les dysfonctionnements ayant entravé le dépôt du dossier de Sonko, l'instance aurait pu s'en tenir là. Mais elle a exhumé sa condamnation pour diffamation de mai 2023 dans l'affaire Mame Mbaye Niang.
Et pour cause, aux termes de l'article L.30 du Code électoral, toute personne ayant fait l'objet d'une telle condamnation pénale se trouve dans l'incapacité de se porter candidat pendant 5 ans. Or le délai court à partir du jugement définitif, soit jusqu'en 2028 pour l'opposant.
Sur cette base juridique, le Conseil a clos le débat. Peu importe les irrégularités initiales, Sonko est tout simplement inéligible au regard de la loi.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL INVALIDE KARIM WADE POUR UNE QUESTION DE NATIONALITÉ
L'ancien ministre avait toujours la nationalité française lorsqu'il s'est déclaré candidat. Or, comme le rappellent les Sages, la Constitution exige d'être "exclusivement" de nationalité sénégalaise pour briguer la magistrature suprême
Dans sa décision rendue ce samedi 20 janvier 2024, le Conseil constitutionnel a invalidé la candidature de Karim Wade à l'élection présidentielle pour une raison cruciale : sa double nationalité au moment du dépôt de sa candidature.
En effet, comme l'ont soulevé ses détracteurs dont Thierno Alassane Sall (TAS), l'ancien ministre avait toujours la nationalité française lorsqu'il s'est déclaré candidat. Or, comme le rappelle le Conseil, la Constitution exige d'être "exclusivement" de nationalité sénégalaise pour briguer la magistrature suprême.
C'est là où le bât blesse pour Karim Wade. Dans un considérant déterminant, les sages ont estimé que sa déclaration sur l'honneur attestant du contraire était "inexacte". Car il n'a perdu la nationalité française qu'en janvier suite à un décret, après son dépôt de candidature.
Le Conseil a donc jugé qu'au moment crucial de sa déclaration, l'ancien ministre n'était toujours pas éligible du fait de sa double appartenance nationale. Sa perte de nationalité française quelques semaines plus tard ne pouvait avoir d'effet rétroactif.
Cette question de la nationalité, sur laquelle la requête de TAS était centrée, a finalement eu raison des ambitions présidentielles de Karim Wade.
20 CANDIDATS RETENUS POUR LA PRÉSIDENTIELLE
A l’exception de Karim Wade, dont la candidature a été déclarée irrecevable pour cause de double-nationalité, tous les autres postulants qui avaient passé l’étape du parrainage vont participer au scrutin du 25 février
Le Conseil constitutionnel a publié, samedi soir, lune liste définitive de vingt candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
A l’exception de Karim Wade, dont la candidature a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel, tous les autres postulants au fauteuil présidentiel qui avaient passé l’étape du parrainage vont participer au scrutin du 25 février.
Il s’agit de :
1) Boubacar CAMARA
2) Cheikh Tidiane DIEYE
3) Dethie FALL
4) Daouda NDIAYE
5) Habib SY
6) Khalifa Ababacar SALL
7) Anta Babacar NGOM
8) Amadou BA
9) Rose WARDINI
10) Idrissa SECK
11) Aliou Mamadou DIA
12) Serigne MBOUP
13) Papa Djibril FALL
14) Mamadou Lamine DIALLO
15) Mahammed Boun Abdallah DIONNE
16) El Hadji Malick GAKOU
17) Aly Ngouille NDIAYE
18) El Hadji Mamadou DIAO
19) Bassirou Diomaye Diakhar FAYE
20) Thierno Alassane SALL
VIDEO
UCAD FERMÉE, LA COLÈRE GRONDE
L'avenir de toute une génération d'étudiants sénégalais compromis par la fermeture de l'Université depuis huit mois. Certains ont même déjà quitté le pays, désespérant de pouvoir terminer leurs études
L'université Cheikh Anta Diop de Dakar est fermée depuis 8 mois, plongeant ses 90 000 étudiants dans l'incertitude. Cette fermeture pour raisons politiques est vécue comme un sacrifice de toute une génération par les autorités sénégalaises.
Étudiants et professeurs ne décolèrent pas. Ils réclament à cor et à cri la réouverture immédiate de l’université afin de sauver l’année académique. Leur mot d'ordre : que cessent les manipulations politiciennes avec l'avenir de la jeunesse sénégalaise.
Certains étudiants, désabusés, ont déjà quitté le pays, considérant leur avenir irrémédiablement compromis. Tandis que d'autres manifestent dans le calme leur profond mécontentement. Leur message est clair : l'université n'est pas un jouet entre les mains des politiques. Elle doit redevenir ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être : un sanctuaire du savoir ouvert à tous.
SAINT-LOUIS, BABYLONE OUBLIÉE DE LA PHOTOGRAPHIE AFRICAINE
Avec sa saison 2023-2024, « Timeless. Rêveries d’Hier, songes du présent et promesses des lendemains », le MuPho entend rappeler le rôle central de Saint-Louis dans l’histoire de la photographie du continent
« Les Saint-Louisiens ont une fierté et une identité très forte. Ce sont les enfants de Ndar.» Entouré des oeuvres de Mous Lamrabat ou d’Alun Be qui tapissent les murs du Musée de la photographie de Saint-Louis (MuPho), son fondateur, le collectionneur Amadou Diaw, évoque avec tendresse les multiples charmes de sa ville. Natif de Saint-Louis (Ndar en wolof), il connaît mieux que quiconque le potentiel de cette ville côtière, ex-capitale de l’Afrique occidentale française, dont les maisons à balustrade rappellent le faste passé colonial. Une ville-carrefour, longtemps centre de multiples circulations, inextricablement liée à l’aventure de l’Aéropostale, et où résonnent encore les noms de ses légendaires pilotes, Jean Mermoz en tête.
Cette histoire, partagée entre mythes et réalité, émerge à nouveau aujourd’hui avec la lente renaissance de Saint-Louis amorcée depuis les années 2000 et son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco. Une renaissance à laquelle le MuPho entend apporter sa pierre avec, depuis son inauguration en 2017, une prolifération de lieux ouverts – aujourd’hui au nombre de neuf – qui quadrillent l’île historique. Ceux-ci, installés dans des bâtisses de style colonial entièrement rénovées, proposent, selon les espaces, un éclairage sur les pionniers de la photographie sénégalaise – Mama Casset et Meïssa Gaye, entre autres –, sur la nouvelle génération ou même sur la peinture sous-verre saint-louisienne, très réputée.
Une autre histoire
Face au passé colonial et aux légendes auxquelles est souvent réduite Saint-Louis, c’est un autre récit que défend Amadou Diaw à travers le MuPho. Une histoire plus intime, que cet homme d’affaires plutôt discret a lui-même redécouverte un jour en fouillant dans de vieilles malles de la maison familiale, emplies de photos de studio des années 1930. « J’ai toujours été fasciné par les archives », confie-t-il.
Il décèle alors toute la valeur historique mais aussi plastique de cette photographie saint-louisienne, comme celle si spécifique des Xoymet dans lesquelles de futures mariées, en une mise en abyme délicate, se faisaient photographier dans leurs intérieurs tapissés de portraits. On en trouve une allusion à Kër Lahlou, l’un des sites du MuPho autrefois habité par une famille marocaine, preuve du cosmopolitisme de Saint-Louis.
FORMATION DES AMBASSADEURS DE L'UA POUR LA RÉUSSITE DE LA ZLECAF
Les ambassadeurs et diplomates accrédités auprès de l’Union africaine prendront part en février à Addis Abeba (Ethiopie) à une formation sur l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre échanges continental africaine (ZLECAF).
Dakar, 20 janv (APS) – Les ambassadeurs et diplomates accrédités auprès de l’Union africaine prendront part en février à Addis Abeba (Ethiopie) à une formation sur l’accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre échanges continental africaine (ZLECAF) pour être à l’avant-garde de la réalisation de l’intégration commerciale et économique africaine.
La formation des ambassadeurs et diplomates africains permettra ‘’d’obtenir des informations précieuses et des recommandations politiques susceptibles de faire avancer la zone de libre-échange continentale africaine’’.
Il s’agit ‘’d’accroître de manière significative le commerce intra-africain, promouvoir l’intégration régionale, la croissance économique, la création d’emplois et enfin, améliorer les conditions de vie des populations du continent’’, selon le communiqué transmis à l’APS.
La formation vise à améliorer leur compréhension de la Zone de libre-échange continentale Africaine (ZLECAf) afin qu’ils aient les connaissances et les compétences nécessaires pour accélérer efficacement sa mise en œuvre.
‘’Leur participation peut aider à créer un consensus et à mobiliser le soutien pour les réformes et les ajustements politiques nécessaires aux niveaux national et régional’’, selon les initiateurs de la formation.
L’idée est de ‘’relever les défis, échanger les meilleures pratiques et synchroniser les stratégies’’.
Cette session permettra d’accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine et de libérer son énorme potentiel en matière d’intégration économique, de facilitation du commerce et de développement durable dans toute l’Afrique, renseigne la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF).
Prévue les 20 et 21, la formation pour la mise en œuvre réussie de la ZLECAF est à l’initiative de la Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF), en partenariat avec le Département chargé du Développement Economique, du Commerce, du Tourisme, de l’Industrie et des Mines (ETTIM) de la Commission de l’Union africaine.
‘’Les gouvernements devraient profiter de la ZLECAf pour promouvoir une transformation inclusive et structurelle dans les pays africains afin d’augmenter le volume du commerce Intra-Africain’’, explique le communiqué.
Les représentants du secteur privé des pays qui ont déjà commencé à commercer dans le cadre de la ZLECAf et qui participent actuellement à l’Initiative de Commerce Guidé (GTI) vont également prendre part à la formation. Il s’agit du Cameroun, de l’Égypte, du Ghana, du Kenya, de l’île Maurice, du Rwanda, de la Tanzanie et de la Tunisie.
En faisant appel aux ambassadeurs et diplomates africains, cette formation offre l’occasion idéale de promouvoir la collaboration entre les États membres et d’améliorer la coordination nécessaire pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf, selon les organisateurs.
LES PRÉLATS SÉNÉGALAIS RÉAFFIRMENT LEUR REJET DES COUPLES HOMOSEXUELS
Le clergé dit non à la tolérance du Vatican. Dans un communiqué cinglant, les évêques de l'Église catholique locale ferment la porte à toute évolution sur la question des couples de même sexe
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/01/2024
Les évêques catholiques du Sénégal ont confirmé leur refus de bénir des couples homosexuels, prenant le contre-pied d'une décision récente du Vatican. Selon un communiqué de la Conférence épiscopale sénégalaise daté du 18 janvier et relayé par l'AFP, "dans nos diocèses, aucune forme de bénédiction liturgique ou extra-liturgique ne peut être administrée à deux personnes de même sexe qui en feraient la demande en tant que couple".
Pourtant, dans un document de doctrine publié le 18 décembre dernier et approuvé par le pape François, le dicastère pour la Doctrine de la Foi avait autorisé la bénédiction des couples "irréguliers" aux yeux de l'Eglise, incluant les couples homosexuels, à condition qu'elle soit donnée en dehors des rituels liturgiques. Cette évolution, qualifiée de changement doctrinal majeur, avait néanmoins provoqué la réprobation de nombreux dignitaires catholiques en Afrique.
Dans leur communiqué, les évêques sénégalais qualifient l'homosexualité de "déviation morale" contraire à "la volonté de Dieu". Ils rejoignent ainsi l'avis du Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, qui représente les évêques catholiques du continent, lequel avait jugé le 11 janvier dernier que la bénédiction des couples homosexuels "n'était pas appropriée" en Afrique.
Au Sénégal, où l'homosexualité demeure largement considérée comme une déviance et est punie par la loi, la communauté catholique vit dans une grande concorde avec la population musulmane ultra-majoritaire.