SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 avril 2025
Développement
VIDEO
UN BILAN EN DEMI-TEINTE POUR MACKY SALL
La présidence de Macky Sall passée au crible. Entre avancées et dérives, Ibrahima Kane dresse un portrait nuancé des 12 dernières années. Il loue certaines réalisations et s'inquiète de l'instrumentalisation de la justice contre l'opposition
A l'approche de la présidentielle de février 2024, Ibrahima Kane, spécialiste des droits humains et co-fondateur de la Ligue sénégalaise des droits humains (RADDHO) dresse un bilan mitigé des 12 ans de pouvoir de Macky Sall. Dans un entretien à Sud FM dans l'émission dominicale Objection de ce 7 janvier 2024, l'invité de Baye Omar Gueye salue certes les avancées sociales comme les bourses de sécurité familiale. Mais il pointe de nombreuses dérives autoritaires.
Sur le plan politique, le début de règne a été marqué par des efforts de renforcement des institutions, vite battus en brèche par "l'instrumentalisation de la justice et la répression de l'opposition", selon lui. L'affaire Sonko et les émeutes de 2021 ont révélé les faiblesses d'un Etat de droit "fragile", estime-t-il.
Ibrahima Kane s'inquiète aussi des entraves à la démocratie avec un système de parrainage opaque qui limite la diversité des candidatures pour le scrutin du 25 février.
Si des progrès ont été faits dans la santé et les infrastructures, de gros efforts restent à faire pour la protection de l'enfance et l'éducation des jeunes, insiste M. Kane.
Dans un contexte régional troublé, où les coups d'Etat militaires se multiplient, le Sénégal doit préserver la paix et travailler à un "vivre-ensemble" inclusif, conclut le militant des droits humains.
CINQ COMMANDOS MARINS PORTÉS DISPARUS APRÈS L'INTERCEPTION D'UN NAVIRE DE TRAFIC DE DROGUE
L'équipage du bateau intercepté aurait ouvert les vannes pour couler le navire. La marine nationale est mobilisée dans les recherches intensives
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/01/2024
Selon un communiqué de la Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) publié samedi 6 janvier 2024, 5 commandos marins sont portés disparus depuis vendredi 5 janvier 2024 à 20 heures. Cet événement fait suite à l'interception par «Le Walo», un patrouilleur de haute mer, d'un navire suspecté de trafic international de drogue au large de Dakar.
Lors de la fouille du navire par l'équipe d'intervention des commandos marins, «une ouverture des vannes a été constatée», indique le communiqué de la Dirpa. Les forces armées estiment qu'«il s'agissait d'un acte de sabotage visant à couler le navire pour effacer toute trace de son chargement illicite».
Selon la Dirpa, les secours menés par «Le Walo» ont permis de récupérer 7 éléments de l'équipe d'intervention et 10 membres de l'équipage du navire suspecté. «Toutefois, 5 commandos marins n'ont pas encore été retrouvés», précise le communiqué.
Cet incident intervient alors que la marine sénégalaise multiplie les saisies de drogue au large du pays, une zone au cœur de la route maritime privilégiée des narcotrafiquants sud-américains. Le 14 décembre 2023, «Le Walo» avait déjà intercepté un navire transportant de la drogue à 425 km au Sud des eaux sénégalaises, selon le quotidien L'Observateur.
De plus, le 27 novembre 2023, près de 3 tonnes de cocaïne avaient été saisies par le patrouilleur «Le Fouladou» à 150 km au Sud de Dakar, ce qui constitue un record. Les 10 membres de l'équipage, de nationalités sénégalaise, portugaise, capverdienne, anglo-colombienne, bissau-guinéenne et nigériane, avaient alors été arrêtés et remis à l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS).
Les recherches se poursuivent activement pour tenter de retrouver les 5 commandos marins portés disparus après cette importante saisie de drogue en mer.
par Oumar Mbaye
KHALIFA ABABACAR SALL, LE SOUFFLE DÉMOCRATIQUE DONT LE SÉNÉGAL AVAIT BESOIN
En prenant le risque de s’adresser directement au peuple sénégalais mercredi 3 janvier à travers les plateaux de la 2stv, le candidat à la présidentielle montre la voie
Le rendez-vous est donné sur la 2stv, première chaîne de télévision privée du Sénégal. Nous y retrouvons le candidat Khalifa Ababacar Sall, entouré des citoyens, qui se soumet volontiers aux interrogations des journalistes et d’un jury inclusif (Nina Penda Faye, journaliste pour les questions sociales et liées à l’égalité de genre, Sobel Ngom, Entrepreneur social pour les questions liées à la Jeunesse et l’Education, Moundiaye Cissé, sur l’Etat de droit et les institutions, Souleymane Niang, sur les sujets économiques).
Ailleurs, l’exercice paraîtrait presque banal tant les acquis démocratiques sont ancrés. Ce soir du mercredi 3 janvier, sur ce plateau à l’air libre, l’innovation est pourtant majeure au Sénégal : pour la première fois, un candidat à la présidentielle accepte de se confronter en transmission directe sur les plateformes TV & internet, à des représentants du peuple du l’élira, sur les axes stratégiques de son programme articulé autour du triptyque : l’Humain, l’Eau et la Terre. Le candidat s’est montré à l’aise sur les sujets économiques, sociaux y compris de genre, sur l’industrialisation, la dette souveraine, la jeunesse, le coût de la vie, comme sur la création d’emplois. Mais un autre constat retient tout particulièrement notre attention : le caractère inédit de l’émission.
Dans un pays où la scène politique est dominée par une instrumentalisation de la justice, un acharnement des dépositaires du pouvoir sur tout candidat susceptible de menacer leurs privilèges et des querelles de chapelle qui détournent de l’essentiel que sont la dignité des Sénégalais et la soutenabilité de la vie dans le pays, Khalifa Ababacar Sall a choisi d’élever de plusieurs niveaux le débat politique et la méthode du discours électoral.
En prenant le risque colossal de s’adresser directement au peuple sénégalais, de se soumettre à son jugement non pas sur des promesses creuses mais un programme solidement bâti et enrichi grâce à la tournée Mottali Yéene dans le Sénégal des profondeurs, le candidat à la présidentielle montre la voie.
Tant par ce nouvel exercice qu’en insistant sur son intention de garantir aux populations et aux collectivités territoriales une réelle capacité à agir, Khalifa Ababacar Sall jette les bases d’une vision qui place l’humain au cœur des politiques publiques. Surtout, et la précision est importante, le candidat donne le ton de la campagne électorale à venir, impose sa posture présidentielle et s’affirme comme une véritable alternative. De quoi inspirer les autres candidats et rehausser la qualité du débat démocratique que tous les Sénégalais sont en droit d’attendre.
LA MÉMOIRE DE MILLIONS D'ESCLAVES HONORÉE
La première pierre du mémorial de Gorée a été posée ce 6 janvier pour honorer la mémoire des victimes de l'esclavage et promouvoir la réconciliation entre les peuples. Ce projet permettra de raconter l'héroïsme des esclaves face à l'horreur de la Traite
La pose de la première pierre du mémorial de Gorée est un symbole qui renvoie à un exercice mémoriel devant contribuer à une réconciliation des peuples, afin que « l’horreur » de la Traite négrière « ne se répète plus jamais », a déclaré, samedi, à Dakar, le chef de l’Etat, Macky Sall.
« En posant ici, face aux berges de l’Atlantique, ce samedi 6 janvier 2024, la première pierre du mémorial de Gorée […], j’accompli au nom du peuple sénégalais, de l’Afrique et des diasporas, un acte d’exercice mémoriel et de réconciliation des peuples », a-t-il dit, en lançant les travaux de ce monument appelé selon lui à devenir « un lieu d’histoire ouvert au monde pour témoigner du passé ».
Les travaux du mémorial de Gorée, dont le site se trouve sur la corniche ouest dakaroise, devraient durer vingt mois avant son inauguration prévue en septembre 2025.
L’édifice, attendu pour être « un carrefour d’échanges et de rencontres », sera dressé sur 3,5 hectares et sera fait d’un tour d’acier de 108 mètres de hauteur, selon Macky Sall.
Il « sera un lieu de rappel de notre histoire pour que l’horreur du passé ne se répète plus jamais », a indiqué le président de la République, selon qui avec ce monument, « on dira enfin : plus jamais ça ! ».
« Comme un miroir, il sera le reflet et le témoin de la mémoire collective de la nation, de l’Afrique et de ses diasporas, un foyer ardent de notre culture », a-t-il ajouté, en présence du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, et d’autres personnalités.
Macky Sall a évoqué « les horreurs de l’esclavage », soulignant qu' »à quelques encablures » du site du mémorial, sur l’île de Gorée, au large de Dakar, « l’innommable s’est produit, des hommes, des femmes et des enfants de tous âges ont été rassemblés, enchainés, torturés, transportés par millions et réduits sans pitié à l’esclavage, génération après génération ».
Le mémorial de Gorée « racontera l’histoire héroïque d’hommes et de femmes qui, par milliers, ont résisté au prix de leur vie, préférant la mort à l’asservissement », a par ailleurs indiqué le président de la République.
Le commissaire général du mémorial de Gorée, le poète Amadou Lamine Sall, a évoqué « un grand moment d’histoire » en parlant de cette cérémonie de lancement.
« Ce n’est ni une pose de première pierre, ni le lancement, mais une inauguration, l’histoire commence et s’achève 30 ans après sa gestation », a dit l’écrivain et poète dont les propos étaient empreints d’une forte émotion. Il a remercié le chef de l’Etat pour avoir « protégé, sécurisé ce chantier de la politique ».
Amadou Lamine Sall, qui porte depuis plus de trente ans ce projet, a qualifié ce mémorial de « phare qui va illuminer Dakar pendant des siècles et des siècles, et fera désormais partie […] de l’histoire ».
Colette Césaire, la fille de l’écrivain martiniquais Aimé Césaire, a assisté également à cette cérémonie, au nom de la diaspora, et des afro-descendants, ainsi que plusieurs artistes et hommes de lettres sénégalais.
Les travaux seront réalisés par la Compagnie sahélienne d’entreprise (CSE) et Suma, avec comme maitresse d’œuvre l’Agence de promotion des investissements et des grands travaux de l’Etat (APIX).
PLAIDOYER POUR LE RENOUVEAU AFRICAIN
Cartes obsolètes, dépendance intellectuelle, relations déséquilibrées avec l'ancienne puissance coloniale : Mamadou Diouf dénonce les carcans qui entraveraient l'Afrique. L'historien appelle à un profond renouvellement du continent et de sa narration
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/01/2024
Dans une importante interview accordée au magazine Jeune Afrique, l'historien sénégalais Mamadou Diouf a esquissé les grandes lignes d'une réinvention politique et intellectuelle du continent africain. Professeur prestigieux à l'université Columbia, il défend depuis longtemps l'idée d'un renouvellement des paradigmes permettant de penser l'Afrique.
Son dernier livre "L'Afrique dans le temps du monde" paru en 2023 jette les bases de cette réflexion. S'appuyant sur une solide analyse historique et scientifique, Mamadou Diouf y souligne les limites des Etats-nations post-indépendance, découpés selon les frontières arbitraires de la colonisation. Ces dernières n'auraient pas permis l'émergence de nations véritablement souveraines et prospères.
Dans son entretien avec Jeune Afrique, l'intellectuel approfondit cette idée. Il estime que les 60 années écoulées depuis les indépendances ont montré les failles des cartes politiques héritées. Les nombreuses crises traversées par le continent sont révélatrices de l'inadéquation entre les territoires définis et les réalités socioculturelles profondes. Mamadou Diouf appelle donc à une remise à plat totale de la carte, afin de dessiner de nouveaux ensembles plus cohérents.
Au-delà de cette refonte territoriale indispensable, l'historien souhaite un changement radical de perspective sur le passé et l'avenir du continent. Il constate ainsi que les relations privilégiées entretenues entre la France et ses anciennes colonies, qualifiées autrefois "d'intimité", ont disparu faute de respect mutuel. Pour Mamadou Diouf, le temps est venu d'une appropriation par les Africains du récit de leur propre histoire.
Avec cette proposition visionnaire d'une réinvention en profondeur, Mamadou Diouf trace un nouvel horizon pour l'Afrique. Ses idées audacieuses pourraient bien inspirer de futures générations d'intellectuels et de dirigeants politiques sur le continent.
par Ciré Clédor Ly
SONKO GARDE LE MORAL AU PLUS HAUT ET UN ESPRIT ENCORE PLUS ALERTE
En ma qualité de mandataire et de représentant du candidat Monsieur Ousmane Sonko, j’ai déposé un dossier complet qui satisfait à toutes les exigences de la loi et est conforme à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel
En ma qualité de mandataire et de représentant du candidat Monsieur Ousmane Sonko, j’ai déposé un dossier complet qui satisfait à toutes les exigences de la loi et est conforme à la jurisprudence du Conseil Constitutionnel. Cependant, j’ai été surpris de m’entendre dire, en présence du technicien qui m’accompagnait, que le dossier serait incomplet.
Je n’ai pu arracher aucune précision sur cette incomplétude, la réponse du président de la commission de parrainage étant que cette dernière aurait reçu toutes les pièces et correspondances déposées et que je recevrais signification de la décision, ce que je trouve inadmissible et incompréhensible, parce que s’il y a eu une vérification du dossier déposé sans la présence du représentant du candidat, c’est une violation de la loi électorale et un recours sera déposé lorsque la décision et les motifs de l’invalidation de la candidature me seront notifiés.
En ma qualité de mandataire, je précise que mon mandant garde toujours ses droits civiques, reste électeur et éligible parce que la condamnation dans l’affaire Adji Sarr est tombée dans la trappe et celle dans l’affaire Mame Mbaye Kane Niang ne le prive d’aucun droit. Mon mandant Monsieur Ousmane Sonko garde le moral au plus haut et un esprit encore plus alerte.
VIDEO
LE CAMP SONKO CRIE À L'ENTOURLOUPE
Il y a eu un ciblage géographique des rejets pour éliminer les électeurs favorables à Pastef, selon les leaders des Forces alliées de Sonko. L'équipe de Bassirou Diomaye Faye affirme que 98% des 12 375 parrains rejetés ne figuraient pas dans leur liste
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/01/2024
Réunis en conférence de presse vendredi soir, les leaders des Forces alliées de Sonko (LACOS) sont revenus sur l'invalidation de la candidature de leur candidat à l'élection présidentielle du 24 février 2023. Ils ont également dénoncé de graves irrégularités dans le processus de vérification des parrainages.
Parmi les dossiers soumis, le Conseil constitutionnel a rejeté en masse des parrains "non identifiés sur le fichier électoral", selon les informations fournies. Ainsi, le candidat Bassirou Diomaye Faye a vu 12 375 de ses parrains rejetés. Dr Abdourahmane Diouf a eu plus de 10 000 parrains "fantômes". Même constat pour Aminata Touré.
Selon les leaders de LACOS, dont les informaticiens ont analysé les données, "il y a eu un ciblage géographique des rejets pour éliminer les électeurs favorables à Pastef". Ainsi, 48% des rejets concernent Ziguinchor, le fief de Sonko, 26% Sédhiou et 24% Dakar.
Plus grave, l'équipe de parrainage de Bassirou Diomaye Faye affirme que 98% des 12 375 parrains rejetés ne figuraient pas dans leur liste initiale transmise au Conseil constitutionnel. "Pendant une semaine qu'ils ont gardé notre clé USB, ils nous doivent des explications", a déclaré El Malick Ndiaye.
Fustigeant des "irrégularités massives", les leaders de LACOS demandent la transparence sur ce processus de vérification, soupçonnant une volonté délibérée d'éliminer les candidats de l'opposition, dont Ousmane Son
ABDOURAHMANE DIOUF RÉCLAME UN NOUVEAU TIRAGE AU SORT POUR LES PARRAINAGES
Alors que son dossier est soumis à l'épreuve décisive de la régularisation de ses parrains, le candidat refuse de se plier sans réagir au calendrier établi lors du premier tirage au sort
El Hadji Abdourahmane Diouf, candidat à l’élection présidentielle du 25 février prochain, a déclaré vendredi avoir demandé au Conseil constitutionnel un second tirage au sort pour déterminer l’ordre de passage des candidats concernés par la régularisation des parrains.
‘’Je viens de déposer une requête auprès du Conseil constitutionnel pour l’organisation d’un second tirage au sort déterminant l’ordre de passage des candidats convoqués pour la régularisation de leurs parrains’’, a déclaré M. Diouf dans une note parvenue à l’APS.
Dans une lettre adressée au président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, l’opposant a rappelé ‘’la décision de la juridiction suprême rendue publique le 24 novembre 2023 et portant sur les règles relatives au contrôle des parrainages des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024’’.
Dans cette décision, le Conseil constitutionnel mentionne que ‘’toute nouvelle convocation […] pour la régularisation [des parrains] doit s’appuyer sur un nouveau calendrier’’.
Il ajoute qu’‘’un autre tirage au sort suivant les mêmes formes que le premier est donc nécessaire’’.
M. Diouf fait partie des candidats concernés par la régularisation des parrains.
LE DOSSIER DE CANDIDATURE DE SONKO INVALIDÉ
Selon Me Ciré Clédor Ly, la juridiction suprême a argué que le dossier de candidature de Sonko était incomplet. Pourtant, "l'administration avait refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature", a-t-il déploré
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/01/2024
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a définitivement rejeté vendredi la candidature à la présidentielle du 25 février de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, a rapporté l'AFP. Cette décision vient clore un bras de fer judiciaire entre l'opposition et les autorités qui a tenu en haleine le pays ces derniers mois.
Selon Me Ciré Clédor Ly, avocat de l'opposant, la juridiction suprême a argué que le dossier de candidature de Sonko était incomplet. Pourtant, "l'administration avait refusé de remettre à l'opposant tous les documents nécessaires à sa candidature", a-t-il déploré. Lors de la vérification du dossier, "la commission a été dans une composition irrégulière parce que la loi prévoit que cette vérification devait se faire en présence du candidat ou du mandataire", a-t-il également estimé, dénonçant une "farce électorale".
Cette décision vient entériner l'invalidation de la candidature de l'opposant, déjà largement compromise par sa condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation, rendue quelques jours plus tôt par la Cour suprême. Figure de la contestation politique au discours souverainiste et panafricaniste, très populaire auprès de la jeunesse sénégalaise, Ousmane Sonko cumule les ennuis judiciaires depuis 2021. Emprisonné depuis fin juillet notamment pour "appel à l'insurrection", il dénonce des complots visant à l'écarter du scrutin présidentiel.
Ce rejet définitif risque d'accentuer les tensions dans le pays, où de précédents épisodes de troubles meurtriers avaient suivi les démêlés judiciaires de l'opposant. Ses partisans ont d'ores et déjà annoncé le dépôt de "recours prévus par la loi", dénonçant une "volonté d'aller vers des élections qui dès le départ manquent de transparence".
CONDAMNATION CONFIRMÉE POUR SONKO FACE À NIANG
La peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et le paiement de 200 millions de Fcfa de dommages et intérêts sont maintenus par la Cour suprême. La Haute juridiction casse néanmoins la contrainte par corps à l'encontre du leader de Pastef
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 05/01/2024
La bataille judiciaire opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang dans l'affaire de diffamation touche à sa fin. En effet, la Cour suprême s'est prononcée ce jeudi 4 janvier 2024 sur le recours formé par Ousmane Sonko contre l'arrêt de la Cour d'Appel qui l'avait condamné à 6 mois de prison avec sursis et au paiement de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts.
Selon les termes de la décision rendue publique tard dans la nuit, la plus haute juridiction du pays a dans un premier temps "déclaré irrecevable l'irrecevabilité" soulevée par la défense d'Ousmane Sonko. Par cette formule, la Cour suprême juge qu'il n'y a pas lieu de déclarer le pourvoi irrecevable comme le demandait la partie adverse.
Elle a ensuite "cassé l'arrêt rendu seulement sur la contrainte par corps par voie de retranchement". Cela signifie que seul le dispositif lié à la contrainte par corps en cas de non paiement des dommages et intérêts est annulé.
Enfin, la Cour suprême a estimé que "toutes les autres dispositions de l'arrêt restent exécutoires", à savoir "la condamnation à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et le paiement de la somme de 200 millions de Fcfa à la partie civile Mame Mbaye Niang ainsi que les frais de procédures".
Ainsi, seule la contrainte par corps a été supprimée, le reste de la décision de la Cour d'Appel est maintenu. Ousmane Sonko devra donc s'acquitter des 200 millions de francs CFA tout en voyant la menace d'emprisonnement en cas de non paiement être écartée.