SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 avril 2025
Diaspora
LA CREI EST MORTE, VIVE LE PJF
Le Sénégal se dote d'une nouvelle arme contre la criminalité financière : le Pool judiciaire financier. L'organe judiciaire installé ce mardi, aura pour mission de traquer un large éventail d'infractions, de la corruption au financement du terrorisme
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a procédé, mardi, à Dakar, à l’installation officielle du Pool judiciaire financier (PJF), une juridiction à son avis ‘’plus conforme aux exigences du moment’’ que celle qu’elle remplace, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
‘’Il ne remplace pas seulement la CREI. Il se veut plus innovant et plus conforme [qu’elle] aux exigences du moment’’, a dit M. Diagne lors d’une cérémonie d’installation officielle du PJF, en présence de ses membres.
Le Pool judiciaire financier est un ‘’nouveau mécanisme’’ né d’une loi du 2 août 2023, a-t-il rappelé.
Le PJF est une juridiction à compétence nationale, créée au sein du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar de la cour d’appel de Dakar pour réprimer les infractions à caractère économique et financier.
‘’La mise en place du Pool judiciaire financier est une réponse aux nombreux défis posés par l’exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l’économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l’information et de la communication, ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontière et ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés’’, a souligné Ousmane Diagne.
Depuis plusieurs décennies, le Sénégal démontre une ‘’réelle volonté de combattre’’ la corruption et les détournements de deniers publics, a-t-il dit.
La création de la CREI en 1981 découle de cette volonté des pouvoirs publics sénégalais, selon le garde des Sceaux.
Le PJF vient s’ajouter à plusieurs institutions exerçant des fonctions voisines les unes des autres : la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, et la Cellule nationale de traitement des informations financières. Elles servent toutes à ‘’lutter contre les actes de prévarication’’ et à ‘’asseoir une gouvernance éthique et exemplaire’’.
‘’Le Pool judiciaire financier allie les besoins d’efficacité dans la répression, et d’efficience dans la gestion des ressources humaines, avec un domaine de compétences plus élargi’’ que celui de la CREI, a souligné M. Diagne.
‘’Un pouvoir judiciaire plus fort’’
Le PJF prend en compte les affaires relevant de la corruption et des pratiques assimilées, a-t-il dit en énumérant les faits de détournement et de soustraction de deniers publics, d’escroquerie, de faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, celles relatives à la réglementation des marchés publics, à la piraterie maritime, au financement du terrorisme, au trafic de migrants et à la réglementation bancaire, selon le ministre de la Justice.
Il a recommandé à ses membres de ‘’donner le meilleur’’ d’eux-mêmes en vue de l’atteinte des objectifs assignés à cette juridiction.
‘’L’État, de son côté, ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans les conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel’’, leur a-t-il promis.
‘’Les principes d’indépendance et d’intégrité auxquels vous êtes profondément attachés devront toujours vous servir de viatique dans l’accomplissement de votre mission’’, a dit Ousmane Diagne en s’adressant aux membres du PJF.
Abdoulaye Ba, le premier président de la cour d’appel de Dakar, estime que les membres de la nouvelle juridiction ont les ‘’atouts’’ et les ‘’outils’’ dont dispose tout magistrat pour l’exercice de son ‘’sacerdoce’’. ‘’C’est quoi ? Le serment qui guide et oriente la conscience, qui interpelle la foi en Dieu, en la justice, la foi dans les convictions…’’ a-t-il dit.
‘’L’immense talent intellectuel et professionnel qui les caractérise nous permet d’espérer voir […] un pouvoir judiciaire plus fort’’, a poursuivi Abdoulaye Ba en parlant des membres du Pool judiciaire financier.
Le PJF est constitué de :
membres du parquet du tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, procureur de la République financier ; monsieur Abdoulaye Diouf, procureur de la République financier adjoint ; monsieur Ibrahima Faye, substitut du procureur de la République financier ; monsieur Harouna Sow, substitut du procureur de la République financier ;
membres du collège des juges d’instruction au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Idrissa Diarra, président du collège des juges d’instruction financier ; monsieur Massaer Sarr, juge d’instruction financier ; monsieur Babacar Diop, juge d’instruction financier ; monsieur Mouhamadou Ndéné Ndir, juge d’instruction financier ; monsieur Moustapha Fall, juge d’instruction financier ; madame Nelly Secko Dieng, juge d’instruction financier ;
membres de la chambre de jugement financière au tribunal de grande instance Hors Classe de Dakar : monsieur Papa Mohamed Diop, président de la chambre de jugement financière ; monsieur Mamadou Yakham Keita, membre ; monsieur Mor Lo, membre ; monsieur Ousseynou Sy, membre ; monsieur Ngor Diop, membre ; madame Aissétou Kanté Faye, membre ;
membres de la chambre d’accusation financière de la cour d’appel de Dakar : monsieur Mamady Diané, président de la chambre d’accusation financière ; monsieur Alioune Sall, membre ; monsieur Tahir Ka, membre ; monsieur Abdoul Aziz Baro, membre ; monsieur Samba Ndiaye, membre ; madame Adji Mame Bousso Guèye, membre ;
membres de la chambre des appels financiers de la cour d’appel de Dakar : madame Anta Ndiaye Diop, présidente à la chambre des appels financiers ; monsieur Mamadou Diallo, membre ; monsieur Thierno Niang, membre ; Madame Fatou Binetou Cissokho, membre ; monsieur Fall Babacar Sy, membre.
P. DIDDY DANS LA TOURMENTE JUDICIAIRE
Le magnat du hip-hop est inculpé pour trafic sexuel, racket et enlèvement, révélant un côté sombre longtemps dissimulé. Ses soirées "Freak off" sont maintenant exposées comme le théâtre présumé d'activités criminelles systématiques
(SenePlus) - Dans un développement surprise rapporté par TMZ, le célèbre producteur de musique et entrepreneur Sean 'Diddy' Combs se retrouve au cœur d'une affaire judiciaire d'une ampleur sans précédent. Selon des documents officiels, un grand jury vient de l'inculper pour des accusations de trafic sexuel, de racket et d'enlèvement.
L'acte d'accusation, qui couvre une période allant de 2008 à aujourd'hui, détaille une série d'allégations troublantes. Diddy est notamment accusé de "complot de racket, trafic sexuel par la force, la fraude ou la coercition, et transport à des fins de prostitution".
Les procureurs affirment que l'empire de Combs aurait servi de façade à des activités illégales, visant à "préserver le pouvoir de Diddy et satisfaire ses désirs personnels, notamment en matière de gratification sexuelle, y compris par l'exploitation de femmes et l'utilisation de travailleurs de sexe commerciaux".
L'une des révélations les plus choquantes concerne les désormais tristement célèbres soirées "Freak off". L'acte d'accusation les décrit comme des "performances sexuelles élaborées et produites que Combs organisait, dirigeait, pendant lesquelles il se masturbait et qu'il enregistrait souvent électroniquement".
Les allégations ne s'arrêtent pas là. Le document affirme que Combs aurait attiré des femmes "sous prétexte d'une relation romantique", pour ensuite utiliser "la force, des menaces de force et la coercition" afin de les contraindre à des actes sexuels avec des travailleurs du sexe masculins.
L'acte d'accusation mentionne également des accusations de violence physique contre des femmes, citant un incident en mars 2016 dans un hôtel de Los Angeles, capturé sur vidéo.
Les charges s'étendent au trafic de drogue, avec l'intention présumée de distribuer diverses substances, dont de la cocaïne, de l'oxycodone, du Xanax, du GHB (la "drogue du viol"), de l'ecstasy et de la kétamine.
Les perquisitions menées aux domiciles de Diddy à Beverly Hills et Miami ont permis de saisir ce que les autorités décrivent comme des "fournitures pour freak off", y compris des stupéfiants et "plus de 1000 bouteilles d'huile pour bébé et de lubrifiant". Des armes à feu, dont trois AR-15 aux numéros de série effacés, ont également été découvertes.
Face à ces accusations, l'avocat de Diddy, Marc Agnifilo, a déclaré qu'il allait "se battre comme un diable" pour obtenir la libération sous caution de son client. Il a affirmé que Diddy n'était "pas seulement non coupable, mais carrément innocent".
Aubrey O'Day, qui a eu une relation conflictuelle avec Diddy lors du tournage de "Making the Band", a confié à TMZ : "Je n'aurais jamais pensé voir ce jour. Nous avons tous enfoui cela en nous pour pouvoir continuer. Et pas seulement moi, mais des victimes que vous ne connaissez même pas encore."
Si Diddy est reconnu coupable de tous les chefs d'accusation, il risque des décennies de prison. Cette affaire ébranle non seulement l'industrie musicale, mais soulève également des questions troublantes sur les abus de pouvoir dans le monde du divertissement.
UNE ATTAQUE AUDACIEUSE SECOUE BAMAKO
L'aéroport militaire et un camp militaire ont été ciblés par le GSIM, marquant une escalade de la violence dans la capitale malienne. Cette opération sans précédent depuis des années soulève de sérieuses questions sur l'état de la sécurité au Mali
(SenePlus) - Dans un développement choquant, la capitale malienne, Bamako, a été le théâtre d'une attaque sans précédent mardi matin, marquant une escalade inquiétante dans la situation sécuritaire du pays. Selon les informations rapportées par l'AFP, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), une alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda, a revendiqué une opération audacieuse visant l'aéroport militaire de Bamako et un camp militaire.
L'attaque, qui a commencé aux premières lueurs du jour, a pris pour cible des installations stratégiques au cœur même de la capitale. Le GSIM, également connu sous son acronyme arabe JNIM, a déclaré via ses canaux de communication : "Une opération spéciale (a ciblé) l'aéroport militaire et le centre d'entraînement des gendarmes maliens au centre de la capitale malienne (Bamako) ce matin à l'aube, causant d'énormes pertes humaines et matérielles et la destruction de plusieurs avions militaires."
Cette affirmation contraste avec la version officielle des autorités maliennes. L'armée a rapidement réagi par un communiqué sur les réseaux sociaux, affirmant : "Tôt ce matin, un groupe de terroristes a tenté de s'infiltrer dans l'école de gendarmerie de Faladié. La situation est sous contrôle." Le ministère de la Sécurité a quant à lui évoqué des "attaques terroristes" contre des "points sensibles de la capitale".
L'ampleur réelle de l'attaque reste floue, avec des informations contradictoires circulant. L'école de gendarmerie, située à proximité immédiate du secteur aéroportuaire, semble avoir été l'un des principaux points de mire. En réponse à la menace, le ministère des Transports a annoncé que l'accès à l'aéroport était "temporairement restreint afin de prévenir tous risques".
Un responsable aéroportuaire, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé à l'AFP : "L'aéroport de Bamako est momentanément fermé face aux évènements." Cette fermeture a été corroborée par des témoins sur place, rapportant un bouclage complet du secteur.
Les détails sur les pertes humaines restent incertains, aucun bilan officiel n'ayant été communiqué. Cependant, des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montreraient des corps, laissant craindre des victimes.
L'attaque a semé la panique dans la capitale. Des témoins ont rapporté à l'AFP avoir entendu des coups de feu d'intensité variable et des explosions vers 5h00 du matin. Une fumée noire s'élevait au-dessus d'une zone proche de l'aéroport au lever du jour. La population a été appelée à rester calme et à éviter le secteur, tandis que des opérations de ratissage sont en cours.
Cette attaque marque un tournant inquiétant pour Bamako, qui avait été relativement épargnée par la violence depuis l'attentat de mars 2016 contre un hôtel abritant l'ancienne mission européenne d'entraînement de l'armée malienne. Elle intervient dans un contexte de tension accrue et de restrictions importantes sur la circulation de l'information sous la junte au pouvoir depuis 2020.
Le Mali, pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, est confronté depuis 2012 à une crise multidimensionnelle, marquée par la propagation jihadiste et des instabilités politiques récurrentes. Deux coups d'État en août 2020 et mai 2021 ont conduit à l'installation d'une junte militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta.
Malgré les affirmations des autorités quant à des progrès dans la lutte contre les jihadistes, cette attaque rappelle la fragilité de la situation sécuritaire. En 2022, une attaque similaire avait visé le camp militaire de Kati, fief de la junte situé à proximité de Bamako.
Le contexte géopolitique ajoute une dimension supplémentaire à cette crise. Depuis 2022, le Mali a rompu ses alliances traditionnelles avec la France et ses partenaires européens, se tournant vers la Russie pour un soutien militaire et politique. Cette réorientation s'est accompagnée d'une série de décisions controversées, incluant l'expulsion de la mission de l'ONU (MINUSMA) et la dénonciation de l'accord de paix de 2015 avec les groupes indépendantistes du nord.
Plus récemment, le Mali s'est allié avec le Burkina Faso et le Niger, également dirigés par des régimes militaires, pour former l'Alliance des États du Sahel. Ces trois pays ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), accusant l'organisation d'être sous influence française.
VIDEO
AMADOU SALL ACCUSE LE RÉGIME DE DIOMAYE DE GESTION CLANDESTINE
"Je ne crois pas à la parole du président". L'ancien Garde des Sceaux dresse un tableau peu flatteur des débuts du nouveau pouvoir. Il remet en cause la crédibilité des accusations de mauvaise gestion et la "démarche unilatérale" quant aux législatives
L'ancien ministre de la Justice et vice-président du Parti des Libéraux et Démocrates, Me Amadou Sall, a lancé une salve de critiques à la rencontre du nouveau régime lors de son intervention sur la TFM, lundi 16 septembre 2024.
Au cœur de ses reproches : le manque de transparence et de concertation. Bien qu'il salue la création du pôle judiciaire financier, Sall dénonce l'absence de dialogue dans sa mise en place, craignant une possible "chasse aux sorcières".
L'avocat remet également en question la crédibilité des accusations de mauvaise gestion financière, exigeant des preuves tangibles plutôt que de simples allégations. "Je ne crois pas à la parole du président de la République", a-t-il tranché, pointant du doigt des incohérences entre les promesses et les actions du pouvoir.
Concernant les prochaines législatives, Sall alerte sur le risque d'une démarche unilatérale du gouvernement, appelant à un retour au consensus qui a historiquement caractérisé les échéances électorales au Sénégal.
Enfin, l'ancien ministre qualifie les débats sur l'abrogation de la loi d'amnistie de « politique politicienne », réclamant des enquêtes approfondies sur les violences passées avant toute décision.
Texte Collectif
BAZOUM ET SON ÉPOUSE SONT TOUJOURS SÉQUESTRÉS DANS UNE INDIFFÉRENCE INCOMPRÉHENSIBLE DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Aucun motif d’inculpation n'a jamais a été notifié au président démocratiquement élu du Niger et il n’a jamais été présenté à un magistrat. Leurs enfants endurent la souffrance lancinante d’être privés de tout contact avec leurs parents
Depuis le 26 juillet 2023, date du coup d’Etat militaire commis au Niger, le président de la République, Mohamed Bazoum, élu démocratiquement deux ans auparavant au suffrage universel, a été privé de sa liberté. Ayant catégoriquement refusé de céder aux pressions exercées pour lui arracher sa démission, il est séquestré dans deux pièces de sa résidence, au cœur même du camp de la garde présidentielle, dont l’ancien commandant est l’exécutant du putsch avec ses complices qui se disaient proches amis du président.
Sous la surveillance stricte d’hommes en armes, il est retenu avec son épouse, Hadiza. Les conditions de leur détention sont très sévères. Toute sortie du bâtiment est rigoureusement interdite, sans communication avec l’extérieur, hormis la visite du médecin deux fois par semaine. Sous le prétexte d’une tentative d’évasion orchestrée, son téléphone lui a été confisqué, le 19 octobre 2023.
Mohamed et Hadiza Bazoum sont aujourd’hui les victimes d’une détention arbitraire, en violation des garanties fondamentales sur les libertés individuelles et le droit international, et qui entraîne des conséquences particulièrement douloureuses pour leur famille et, bien sûr, pour les Nigériens.
Que reproche-t-on au président Bazoum ? Aucun grief ne lui a été communiqué dans le respect des lois pénales et aucune explication n’a été fournie pour sa détention. Aucun motif d’inculpation ne lui a été notifié et il n’a jamais été présenté à un magistrat. La seule procédure judiciaire engagée formellement contre lui a été la saisine d’une « Cour d’Etat », créée par la junte en violation de la Constitution et en substitution aux juridictions suprêmes qu’étaient le Conseil d’Etat et la Cour de cassation. Cette procédure s’est conclue par une levée de l’immunité présidentielle, ce qui entraînerait le renvoi de M. Bazoum devant le tribunal militaire, dont quatre des cinq juges sont des militaires non formés en droit.
Vigoureux combat contre la corruption
Tous ces faits sont d’une extrême gravité et peuvent laisser craindre le pire, d’autant plus que le code de justice militaire prévoit la peine capitale. Au début du putsch, les condamnations de cette détention arbitraire se sont multipliées, à commencer par celles du secrétaire général des Nations unies, du haut-commissaire aux droits de l’homme ou encore de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Cette dernière a, dès décembre 2023, ordonné la libération du président Bazoum et de sa famille et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.
La vérité est que les putschistes entendent faire payer au président Bazoum le prix de sa lutte résolue pour les libertés et l’Etat de droit – et, plus encore, le prix de son vigoureux combat contre la corruption et le détournement de fonds publics. Conscient des risques auxquels il s’exposait, il n’a pas hésité à s’engager résolument en lançant des poursuites contre de hauts responsables de sa formation politique qui espéraient pouvoir continuer à vivre sous le couvert d’une traditionnelle impunité.
Les mois s’écoulent et Mohamed et Hadiza Bazoum sont toujours séquestrés dans une indifférence grandissante et incompréhensible de la communauté internationale. Leur courage, leur détermination, leur force de caractère sont exceptionnels. Ils ne céderont rien. Leurs enfants endurent la souffrance lancinante d’être privés de tout contact avec leurs parents.
La captivité de Mohamed et Hadiza Bazoum n’a que trop duré. Nous appelons les hauts responsables politiques d’Afrique et du monde qui sont attachés au respect des principes fondamentaux de l’Etat de droit à ne pas se laisser gagner, au fil du temps, par la résignation ou l’inertie. Il leur appartient maintenant de prendre leurs responsabilités et d’exprimer avec détermination leur exigence d’obtenir la libération d’un chef d’Etat démocratiquement élu, séquestré pour des motifs indignes dans des conditions inacceptables, et dont l’action a toujours été inspirée par la recherche du bien commun du peuple nigérien et par la victoire de la démocratie en Afrique.
Liste des signataires
• Professeur Wole SOLYINKA, Prix Nobel de littérature 1986
• Docteur Denis MUKWEGE, Prix Nobel de la Paix 2018
• Achille MBEMBE, Prix Holberg 2024 pour les arts et les lettres, les sciences humaines, le droit et la théologie.
• Mohamed BOUAMATOU, Président de la Fondation pour l’égalité des chances en Afrique
• Michel BOYON, Conseiller d’État honoraire, Avocat au Barreau de Paris
• Reed BRODY, Procureur spécialisé dans les crimes de guerre, Avocat au Barreau de New York
• Santiago A. CANTON, Secrétaire général de la Commission internationale de juristes (Genève)
• Moussa COULIBALY, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Niger
• Mohamed Seydou DIAGNE, Avocat au Barreau du Sénégal
• Brahim EBETY, Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Mauritanie
• Mark ELLIS, Directeur exécutif de l’Association internationale du Barreau
• Professeur Robert GOLDMAN, Président de la Commission internationale de juristes (Genève)
• James GOLDSTON, Directeur exécutif d’Open Society Justice Initiative
• Michaëlle JEAN, Ancienne Secrétaire générale de la Francophonie
• Florence LOAN, Bâtonnière dauphine de l’Ordre des avocats de Côte d’Ivoire
• Bernard MIYET, Ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies
• Javier NART, Écrivain espagnol, ancien député européen
• Erik ORSENNA, Membre de l’Académie française, écrivain, conseiller d’État honoraire
• Stephen RAPP, Ancien ambassadeur des États-Unis pour la justice pénale internationale
• Gabor RONA, Professeur à Cardozo School of Law
• Kenneth ROTH, Professeur à l’Université de Princeton, écrivain, ancien directeur exécutif de Human Rights Watch
• Amrit SINGH, Directrice exécutive du Laboratoire de l’État de droit à l’université de Stanford
• Yasmin SOOKA, Avocate, Directrice exécutive de la Fondation pour les droits de l’homme en Afrique du Sud
• Salieu TAAL, Ancien président de l’Association du Barreau de la Gambie
• Wilder TAYLER, Directeur de l’Institution nationale des droits de l’homme d’Uruguay
• Henri THULLIEZ, Avocat au barreau de Paris
• Alioune TINE, Fondateur de Afrikajom Center
L'ALLIANCE DES ÉTATS DU SAHEL S'APPRÊTE À LANCER UN PASSEPORT COMMUN
Cette initiative survient à la veille du premier anniversaire de l'AES, créée en septembre 2023 par les trois pays après leur rupture avec la France et leur rapprochement avec la Russie
(SenePlus) - Selon une annonce faite dimanche 15 septembre par le colonel Assimi Goïta, chef militaire malien, le Mali, le Burkina Faso et le Niger vont prochainement introduire de nouveaux passeports biométriques communs. Cette information a été rapportée par l'AFP et reprise par Le Monde.
"Dans les jours qui viennent, un nouveau passeport biométrique de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) sera mis en circulation, avec pour objectif d'harmoniser les titres de voyage dans notre espace commun", a déclaré le colonel Goïta lors de 'une allocution télévisée. Il a ajouté : "Nous travaillerons pour mettre en place les infrastructures nécessaires afin de renforcer la connexion de nos territoires grâce aux transports et aux réseaux de communication."
Cette initiative survient à la veille du premier anniversaire de l'AES, créée en septembre 2023 par les trois pays après leur rupture avec la France et leur rapprochement avec la Russie. En janvier, ils s'étaient retirés de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'accusant d'être manipulée par la France.
L'AES, qui regroupe 72 millions de personnes, sera présidée par le Mali durant sa première année. Ces trois pays, dirigés par des juntes militaires suite à une série de coups d'État depuis 2020, font face à des violences djihadistes qui, selon les estimations, ont provoqué des milliers de morts et des millions de déplacés dans la région.
VIDEO
SERIGNE MOUSTAPHA SY DÉFIE SONKO
Le guide moral des moustarchidines lance une attaque frontale contre son allié politique. Des accusations de négligence aux menaces électorales, il n'a pas mâché ses mots à l'endroit du Premier ministre
(SenePlus) - Lors de la nuit du Gamou à Tivaouane, Serigne Moustapha Sy, guide moral des moustarchidines, a créé la surprise en critiquant ouvertement son allié politique, le Premier ministre Ousmane Sonko. Le chef religieux a exprimé son mécontentement face à l'attitude du chef de Pastef, qui aurait visité Tivaouane à plusieurs reprises sans lui rendre visite.
"Il ne peut pas me faire chanter. S'il est encore en vie j'y ai joué un grand rôle. Il cherche à m'ignorer mais je l'attends aux prochaines élections législatives", a a déclaré Serigne Moustapha Sy, visiblement irrité.
Le guide des moustarchidines a également révélé avoir joué un rôle crucial dans la protection de Sonko lors d'un moment critique : "Quand il était plongé dans le coma, c'est moi qui ai appelé le président Wade afin qu'il (Sonko) et Pape Alé Niang soient pris en charge parce que j'avais l'information que le régime voulait les liquider".
Cette sortie intervient dans un contexte déjà tendu au sein de la coalition Yewwi Askan Wi, dont font partie les deux hommes. Serigne Moustapha Sy a annoncé son intention de régler ses comptes lors des prochaines élections législatives, prévues pour le 17 novembre.
Malgré ces critiques envers Sonko, le guide religieux a exprimé son soutien au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, estimant qu'il "à la volonté de mettre le pays sur les rails de l'émergence".
par Nioxor Tine
UNE VICTOIRE NÉCESSAIRE MAIS PAS SUFFISANTE
Mener à terme la transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures
Durant une douzaine d’années, de 2012 à 2024, notre pays a vécu une situation particulière, qu’il serait peut-être exagéré de comparer à celle de la France sous occupation allemande, mais qui lui était similaire en de nombreux points, tant l’arbitraire y régnait en maître.
De fait, la gouvernance du régime de Macky Sall bénéficiant de la bienveillante compréhension voire de la complicité active de la méga-coalition Benno Bokk Yakaar, allait être caractérisée par la tyrannie et la brutalité rappelant la période de glaciation senghorienne. Cela va des radiations ou licenciements abusifs d’opposants, de la négation des droits et libertés, allant jusqu’à la censure de posts anodins sur les réseaux sociaux, l’interdiction aux partis et regroupements de tenir leurs réunions dans leurs sièges ou dans des lieux privés, la proscription systématique des manifestations, des milliers d’arrestations arbitraires, l’éviction administrative ou judiciaire de personnalités ou listes concurrentes politiques, lors des joutes électorales, des exécutions extrajudiciaires, des violations itératives des dispositions du code électoral…etc.
Le summum de l’injustice sera atteint avec le « complot préfabriqué » de Sweet Beauty, la condamnation fallacieuse du président Sonko pour diffamation, le rendant ainsi inéligible, la dissolution du Pastef et le report déshonorant de la présidentielle du 25 février, …etc.
Comment concevoir alors que les ténors de l’ancienne majorité collabos d’une dictature si vile, qui vient à peine d’être renversée, dont la plupart sont présumés avoir commis des délits documentés dans des dossiers, qui devraient bientôt être jugés, s’érigent en donneurs de leçons de morale, accusant les nouveaux tenants du pouvoir de reniements divers et variés voire de parjure ? Ce ne sont assurément pas les personnes les mieux indiquées pour cette tâche, dont de brillants politiciens et membres de la société civile s’acquittent fort bien, en faisant parfois preuve d’une amnésie aussi sélective que troublante.
Qu’on nous comprenne bien ! Nous n’appelons pas à une épuration des collabos du précédent régime dans son projet dictatorial avorté, comme cela s’était passé, après la seconde guerre mondiale, en France, où il y avait une forte demande sociale pour punir ceux qui avaient trahi la Nation. Néanmoins, ce serait une erreur fatale, de passer, par pertes et profits, les méfaits et forfaitures commis durant les douze années écoulées. Il faut commencer par abroger cette loi d’amnistie, votée par ce défunt et sinistre parlement, qui selon Amnesty International, « constituerait un manquement de l’Etat sénégalais à son obligation de justice, de vérité et de réparation qui lui incombe, en vertu droit international pour les familles de plus de 60 personnes tuées lors des manifestations ». Et de préciser que quinze mille familles ont porté plainte devant les tribunaux et attendent toujours que justice soit faite. Dans d’autres pays, devant l’ampleur de la tâche, des commissions vérité et réconciliation ont même été mises sur pied.
Le scénario catastrophe de 2000 avec la transhumance massive de responsables socialistes vers les prairies bleues du PDS a coûté cher à notre Nation à cause de l’absence de ruptures dans la gestion de la cité, qui s’est répétée, en pire, avec la coalition grégaire de Benno Bokk Yakaar.
Si ce schéma semble écarté, par le nouveau régime, pour l’instant, il n’en demeure pas moins que l’absence de traitement mémoriel adéquat de la gouvernance tyrannique du défunt Benno Bokk Yakaar risque de nuire au processus annoncé de transformation systémique.
C’est à la lumière de ces rappels, qu’une cacophonie savamment orchestrée essaie d’étouffer, qu’on comprend le fait que des libérateurs de notre Nation, ces vaillants résistants à la dictature du Benno Bokk Yakaar soient voués aux gémonies, accusés de tous les péchés d’Israël, au lieu d’être célébrés et décorés par la communauté nationale.
Certes, la gestion du pouvoir est autrement plus délicate que le travail oppositionnel, surtout quand on a l’ambition de s’affranchir de la tutelle de l’Occident impérialiste, de faire rendre gorge aux délinquants à col blanc de l’ancien régime, qui possèdent encore d’une vaste clientèle politique et du butin frauduleusement acquis, quand ils étaient aux affaires. Pour y parvenir, ils peuvent compter sur le glorieux héritage de leurs aînés, acteurs du mouvement national démocratique sénégalais. Ils ont le devoir de s’approprier des conclusions des Assises nationales, qui ont mis le doigt sur les limites de la démocratie représentative, truffée de pièges compromettant les objectifs de libération nationale et sociale, dont le plus prégnant est l’hyper-présidentialisme.
Même s’il est vrai, comme disait Mao Tsé Toung, que « la révolution n'est pas un dîner de gala », il n’en est pas moins attendu, du régime du Pastef, d’apporter un peu plus de soin et d’élégance dans l’écriture des nouvelles et belles pages de l’Histoire politique de notre grand pays. Mener à terme les objectifs de transformation systémique implique d’user de moins en moins d’entourloupes politiciennes pour contrer les mercenaires du défunt Benno-APR et de miser plutôt sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures systémiques.
A elle seule, une majorité électorale du Pastef, sur la base du même vieux mode de scrutin controversé favorable aux pouvoirs établis, ne suffira pour parachever l’exaltante œuvre de transformation systémique promise aux Sénégalais.
C’est dire qu’une victoire électorale du camp patriotique aux prochaines législatives est nécessaire mais pas suffisante.
PLAIDOYER MONDIAL POUR CUBA
Un groupe de 35 anciens présidents et premiers ministres du monde entier s'unissent en faveur de l'île, demandant notamment à Joe Biden de lever des sanctions jugées injustes et dévastatrices pour le pays
(SenePlus) - Dans une initiative sans précédent, 35 anciens chefs d'État et de gouvernement du monde entier ont présenté une lettre ouverte au président américain Joe Biden, exhortant les États-Unis à retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme.
Cette coalition internationale, menée par des figures emblématiques telles que Dilma Rousseff du Brésil et José Luis Rodríguez Zapatero d'Espagne, dénonce les sanctions américaines comme « anachroniques » et « injustifiables au 21e siècle ».
Les signataires soulignent la contradiction flagrante dans la politique américaine : Cuba est simultanément reconnue comme coopérante dans la lutte antiterroriste et accusée de soutenir le terrorisme.
Ils mettent en lumière les conséquences dévastatrices de ces sanctions sur la population cubaine, exacerbées par la pandémie, et l'impact sur l'économie régionale.
Cette lettre intervient dans un contexte de vague migratoire sans précédent de Cubains vers les États-Unis, conséquence directe, selon les signataires, de ces mesures punitives.
En appelant à un « geste historique » de la part de Biden, ces dirigeants espèrent ouvrir une nouvelle ère dans les relations américano-cubaines, au-delà des divergences idéologiques.
VIDEO
L'ESCLAVAGE EN AFRIQUE, UNE HISTOIRE À RÉÉCRIRE
L'historien sénégalais Ibrahima Thioub lève le voile sur une vérité dérangeante à propos de la traite négrière. Lors d'une conférence en Allemagne, il a exposé la connivence troublante entre certaines élites africaines et les marchands européens
Il y a quatre ans, le professeur Ibrahima Thioub, ancien recteur de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a secoué les consciences lors d'une conférence au prestigieux Centre Marc Bloch en Allemagne.
Dans un exposé captivant, l'historien sénégalais a démystifié les idées reçues sur l'esclavage en Afrique. Selon lui, la traite négrière ne peut se résumer à une simple opposition entre Africains et Européens. Il a révélé l'existence d'une connivence troublante entre certaines élites africaines et les entreprises européennes.
Thioub a souligné comment la catégorisation raciale des esclaves comme « noirs » a servi à justifier ce commerce inhumain, effaçant l'histoire et l'identité des individus affirmés.
L'abolition de l'esclavage par la France en 1848 n'a pas mis fin à la pratique dans les colonies africaines, illustrant un fossé entre la loi et la réalité sur le terrain.
Le professeur a appelé les historiens à la vigilance face aux discours mémoriels, qu'ils émanent des anciennes élites ou des descendants d'esclaves, pour produire une analyse historique rigoureuse.