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2 mai 2025
Diaspora
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ALIOU SALL LÂCHE SES VÉRITÉS
L'ancien maire de Guédiawaye révèle le peu de contacts qu'il a eu avec son frère, Macky Sall, en 12 ans. Il dément aussi avec véhémence toute accusation de trahison en expliquant n'avoir jamais vraiment fait partie de la garde rapprochée présidentielle
(SenePlus) - Invité vendredi de l'émission "Rfm matin" ce vendredi 12 juillet 2024, Aliou Sall n'y est pas allé de main morte pour régler ses comptes avec ceux qui l'accusent de "trahison". Visiblement irrité par les attaques de Mansour Faye, l'ancien maire de Guédiawaye, récemment démissionnaire de l'APR, a livré une interview cash où il a levé le voile sur ses relations très distantes avec son grand frère, l'ex-président Macky Sall.
"En 12 ans, j'ai eu à peine trois entretiens en tête-à-tête avec Macky Sall et je n'ai mis les pieds chez lui que deux fois. Je ne fais clairement pas partie de son cercle politique restreint", a-t-il lâché d'entrée, citant cette proximité très limitée pour réfuter l'idée d'une quelconque "trahison". Pire, il accuse Mansour Faye et sa famille d'avoir "poussé Macky Sall dans des impasses" comme le fameux projet de troisième mandat qu'il a lui-même "combattu à visage découvert".
Les révélations ne s'arrêtent pas là. Aliou Sall affirme également entretenir des rapports très froids avec Marième Faye Sall, qu'il ne considère que comme "l'épouse de son frère". Surtout, il confirme ne rien devoir à Mansour Faye, laissant entendre que les rumeurs de tensions entre les deux clans sont fondées. Autant de déclarations choc qui jettent une lumière crue sur les luttes intestines qui mineraient l'ancienne famille présidentielle.
Autre révélation de taille : Aliou Sall explique publiquement pourquoi il a soutenu Amadou Ba contre la volonté de la mouvance présidentielle. Selon lui, c'était le choix le plus judicieux et rationnel face à la menace d'une victoire de l'opposition radicale. Une prise de parole cash où le frère de Macky Sall signe clairement sa rupture avec le clan Faye et assume ses positions discordantes sur les grandes orientations politiques de ces dernières années.
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DE LA DPG
Cet exercice crucial, où le Premier ministre expose sa feuille de route devant les députés, est désormais menacé par un imbroglio juridique et des tensions politiques. Mais qu'est-ce que la Déclaration de politique générale ?
La Déclaration de politique générale (DPG), pierre angulaire de la démocratie sénégalaise, se retrouve aujourd'hui au cœur d'une tempête politique. Mais qu'est-ce que le DPG et pourquoi est-elle si importante ?
Tradition républicaine ancrée depuis l'indépendance, la DPG est le moment où le Premier ministre nouvellement nommé présente devant l'Assemblée nationale les grandes orientations et les programmes de son gouvernement. C'est l'occasion pour les représentants du peuple d'évaluer, de débattre et potentiellement d'approuver la feuille de route gouvernementale.
Encadrée par l'article 55 de la Constitution, cette cérémonie est censée être un exercice de transparence et de responsabilité. Elle permet aux Sénégalais de comprendre la vision et les objectifs de leurs dirigeants pour les années à venir.
Cependant, la DPG 2024 est au centre d'une polémique sans précédent. Un règlement intérieur obsolète de l'Assemblée nationale, qui ne mentionne même pas le poste de Premier ministre, conduit à un blocage institutionnel. Le Premier ministre Ousmane Sonko refuse de présenter sa DPG, arguant de cette incohérence juridique.
Alors que le pays attend de connaître les orientations de son nouveau gouvernement, la DPG, censé être un moment d'unité nationale, est devenu le symbole des divisions politiques actuelles.
UN EXERCICE PÉRILLEUX
En accordant une interview aux médias, Diomaye Faye prend le risque d'être confronté à des questions épineuses sur des sujets sensibles. Cette rencontre sera un test révélateur de la capacité du régime à gérer la contradiction
Adeptes des points de presse, les pontes du nouveau régime ne sont pas habitués à tenir de vrais face-à-face avec des journalistes professionnels, libres et indépendants. En accordant une grande interview à certains médias, Diomaye prend le risque de se faire challenger sur diverses questions.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, fera face à la presse ce samedi 13 juillet 2024 au palais présidentiel. A en croire la RTS, cette rencontre lui permettra, après cent jours passés au pouvoir, de répondre aux questions des journalistes et de communiquer directement avec la population sur l’état de la nation et ses perspectives. Parmi les sujets attendus, on trouve la bonne gouvernance, la baisse des prix de certains produits de première nécessité, la lutte contre la corruption et les missions d’audit.
Il faut noter que cet exercice est très utile aujourd’hui dans la mesure où la discussion est actuellement rompue entre le gouvernement et la majorité parlementaire. Or, l’hémicycle est par essence le lieu de débat entre les autorités et les représentants du peuple. Mais le Premier ministre Ousmane Sonko refuse toujours de tenir sa déclaration de politique générale (DPG) devant la représentation nationale. Il compte d’ailleurs l’effectuer devant un jury populaire si le règlement intérieur de l’institution n’est pas corrigé avant le 15 juillet pour prendre en compte les modalités d’organisation de la DPG. Et pour contrecarrer Ousmane Sonko, le bureau de l’Assemblée nationale a décidé de surseoir à la tenue du débat sur le budget.
Pourtant, cette session consacrée à la DPG pourrait constituer un grand moment de respiration démocratique avec des séries de questions réponses sur toutes sortes de sujets. Elle aurait pu même épargner le chef de l’Etat de l’exercice qu’il prévoit de tenir demain avec les journalistes. En effet, le Président Diomaye Faye sent le besoin de parler directement aux Sénégalais ; c’est parce qu’il craint que des canaux de communication ne soient obstrués. Le cas échéant, le travail qu’il est en train d’abattre n’aurait pas l’impact attendu.
Pour l’heure, il faut se rendre à l’évidence qu’au niveau sectoriel, les différents départements ministériels ne communiquent pas assez. Et au niveau de la primature, on est plus dans la gestion de crise soit pour gérer le problème des marchands ambulants ou pour divulguer des scandales fonciers et autres. Le Premier ministre n’est pas à vrai dire dans la communication publique avec une valorisation conséquente du travail abattu. Avec l’absence d’initiatives comme celle du régime présidentiel notamment “le gouvernement face à la presse”, le besoin de communiquer directement avec le peuple se fait sentir.
On peut se demander cependant si les autorités actuelles sont bien préparées à cet exercice. La réalité est que durant leurs dernières années d’opposition, elles se livraient plus à des points de presse qu’à des conférences de presse. Vu que leur stratégie était plus basée sur l’amplification de leurs discours savamment construits par leurs officines via les réseaux sociaux, elles ont abusé avec des points de presse sans possibilité d'être relancées et challengés couramment par des journalistes chevronnés.
Aujourd’hui, Bassirou Diomaye Faye prend le risque et compte aller au charbon pour vendre ses réalisations après cent jours de gestion et vendre de l’espoir. Force est de constater cependant que cet exercice peut s’avérer périlleux. Macky Sall, qui voulait révolutionner sa communication après ses discours du nouvel an en organisant des face-à-face avec des journalistes, en a fait les frais. Le 31 décembre 2019 à l’occasion d’un entretien avec des professionnels des médias au palais de la République, il a été piégé par le journaliste de RFM Babacar Fall avec une question fermée sur le troisième mandat. Celui-ci lui avait demandé de répondre par “Oui” ou par “Non” s’il allait briguer un troisième mandat. Le président Sall avait rétorqué : « Je ne répondrai ni par oui ni par non.» Une telle posture n’avait fait ensuite qu’amplifier le débat durant toute l’année pendant laquelle «pro et anti troisième mandat » se sont donnés en spectacle. Mais sa réponse avait été le catalyseur pour déclencher un nouveau mouvement anti-troisième mandat.
Du temps d’Abdoulaye Wade, cela s’est souvent passé de manière assez irrespectueuse. Le Pape du Sopi avait souvent en face des journalistes qui n’avaient pas froid aux yeux et qui n’hésitaient pas à le titiller. On se rappelle ses échanges avec Mamadou Ibra Kane qui l’avait interpellé en lui disant qu’il parlait beaucoup plus qu’il ne travaillait. Une question qui avait irrité à l’époque le président Wade. Il n’avait pas manqué d’ailleurs de le traiter d’insolent.
par Texte Collectif
APPEL À UNE LARGE CONCERTATION SUR L’AVENIR NUMÉRIQUE DU SÉNÉGAL
Le pays a l’opportunité de devenir un leader numérique en Afrique grâce à une mobilisation concertée et inclusive de toutes les forces vives de la nation
Le Sénégal est de nouveau à la croisée des chemins après une troisième alternance pacifique qui voit arriver au pouvoir une nouvelle génération caractérisée par une forte volonté de rupture. Cette nouvelle situation nécessite une grande mobilisation des forces vives de la nation dans tous les domaines pour définir et porter les transformations systémiques nécessaires.
Le nouveau régime a donné le ton avec les assises de la justice tenues du 28 mai au 4 juin 2024. Le président de la République a exprimé à plusieurs reprises la volonté de l’État de maîtriser notre destin numérique et de faire de la digitalisation des administrations et des services publics un axe fondamental de ses politiques publiques. Dans sa première adresse à la nation, il déclarait : « Nous entendons investir massivement dans la digitalisation des services et des procédures administratives. »
Objectifs stratégiques
Lors du Conseil des ministres du 12 juin 2024, abordant la question de la souveraineté numérique, le président de la République a réitéré sa détermination à faire du numérique un levier majeur de son action en demandant au gouvernement, entre autres :
● De procéder à l’actualisation du cadre juridique du secteur des télécommunications et du numérique ;
● De procéder au renforcement de l’aménagement numérique du territoire par un investissement massif dans les infrastructures pour une couverture adéquate du pays
● D’accélérer la digitalisation intégrale des administrations.
Importance de la Concertation
Il est dès lors évident que le numérique va devoir occuper une place prépondérante dans l’action gouvernementale dans les cinq années à venir. Pour ce faire, il est indispensable pour l’autorité étatique d’être à l’écoute de l’écosystème numérique, d’en faire un véritable allié et une force de propositions.
L’histoire récente du secteur des télécommunications au Sénégal nous enseigne que tous les moments charnières ont été l’occasion d’une introspection et d’une réflexion collectives qui ont toujours abouti à des résultats inestimables :
● En 1983, les Journées Sénégalaises des Télécommunications ont engendré une réforme gouvernementale audacieuse, qui a abouti au regroupement des télécommunications nationales et internationales dans une seule société nationale dotée de l’autonomie de gestion.
● En 1995, les concertations inclusives organisées par le Groupe de Réflexion sur la Croissance et la Compétitivité (GRCC) ont favorisé l’ouverture du capital de l’opérateur historique, SONATEL, qui est devenu un acteur clé sur le marché africain.
● En 2004, les concertations ont consacré la libéralisation totale du secteur des télécommunications.
Risques de l’absence de concertation
Ne pas organiser de concertations larges et inclusives présente plusieurs risques :
● Manque de cohésion : l’absence de concertation peut entraîner un manque de cohésion et de vision partagée, rendant la mise en œuvre des politiques numériques inefficace.
● Résistance au changement : sans l’implication des parties prenantes, les réformes peuvent rencontrer une résistance significative, ralentissant ou même bloquant les initiatives de digitalisation.
● Opportunités manquées : ne pas tirer parti de l’intelligence collective et des idées innovantes de l’écosystème numérique peut entraîner des occasions manquées de développement et d’innovation.
● Inadéquation des politiques : les politiques publiques risquent d’être mal adaptées aux besoins réels du terrain, ce qui peut conduire à des investissements inefficaces et à un faible retour sur investissement.
Appel à l’action
Très clairement, le secteur du numérique a une tradition de larges concertations à chaque fois qu’il s’est agi de passer un nouveau cap. C’est le cas aujourd’hui où toutes les intelligences et toutes les énergies doivent être mobilisées pour dessiner les lignes directrices des politiques et des stratégies aptes à replacer le Sénégal sur l’échiquier digital africain et en refaire une référence et un pôle d’attraction numérique.
Nous appelons le président de la République et le gouvernement à organiser rapidement de larges concertations sur l’avenir numérique du Sénégal. Ces concertations devront mobiliser l’ensemble de l’écosystème numérique et de la société civile pour que le numérique soit un véritable accélérateur de compétitivité et de croissance au service de nos populations.
Le Sénégal a l’opportunité de devenir un leader numérique en Afrique grâce à une mobilisation concertée et inclusive de toutes les forces vives de la nation. L’engagement politique, les expériences passées, une vision partagée et des objectifs stratégiques clairs sont autant d’atouts pour réussir cette transformation. En écoutant et en impliquant activement l’écosystème numérique, nous pourrons bâtir un avenir digital prospère pour le Sénégal, au bénéfice de tous ses citoyens.
Tel est le sens de cet appel à une large concertation que nous souhaitons ouverte, inclusive, participative et patriotique, pour l’avenir numérique du Sénégal.
ont signé:
Mamadou Aidara Diop, Syndicaliste Consultant.
Ibrahima Noueddine Diagne, membre de Africa Performance Institute.
Guimba Konate, Ingénieur des télécommunications ancien Ct au Ministère de la communication
Dr Moussa Diop, Enseignant chercheur spécialiste en sciences de la communication
Olivier Sagna, Professeur titulaire des Universités
Abdoulaye Sakho, Professeur Agrégé de Droit Privé, Spécialiste du Droit Economique
Makhtar Fall, Consultant Dg IAMG
Saikou Fall, Consultant spécialiste en cybersécurité et protection. de la vie privée.
Abdoulaye Khassoum Kebe, Consultant
Gabou Gueye, Syndicaliste
Basile Niane, Journaliste Consultant spécialiste du numérique
Ibrahima Gaye, Consultant , business Analyst
Seydou Badiáne, Co-fondateur Social Net Link
Joëlle Sow, Senstartup
Mouhamadou Lamine Badji, Secrétaire Général du Syndicat des travailleurs de Sonatel
FAYE-SONKO DANS LE VISEUR DE L'APR
Dans une déclaration cinglante, l'ex-parti présidentiel tire à boulets rouges sur les 100 premiers jours du tandem au pouvoir. Déplorant l'immobilisme et la cacophonie, il décrit un président "confiné" par un Premier ministre qualifié d'encombrant
Après 100 jours, l'Alliance pour la République dresse un constat sévère de l'action du président Bassirou Diomaye Faye, relayant une opinion publique déçue. Absence de cap, Premier ministre omniprésent, immobilisme... Le nouveau pouvoir patine et déçoit, selon la déclaration ci-dessous :
"100 jours de confinement d'un président de la République par un Premier ministre encombrant
Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont opéré un changement en optant pour l'élection de nouvelles autorités à la tête du pays. En réalisant ainsi la troisième alternance démocratique en 24 ans, le peuple sénégalais, en toute souveraineté, a tenu sa place, honoré son rang et ouvert une séquence nouvelle dans le cours politique, économique et social de notre pays.
En bons démocrates, nous responsables et militants de l'Alliance Pour la République (APR), restons convaincus que lorsque le peuple s'exprime par la voie des urnes, il faut s'incliner, assumer avec fierté et dignité le rôle et la mission que nous confie l'histoire à l'issue de l'élection présidentielle, celui d'être l'alternative, celle de bâtir, dans un esprit d'ouverture et de rassemblement, une opposition intelligente mais ferme, républicaine mais déterminée pour la défense des intérêts supérieurs de la nation. C'est tout le sens qu'il faut donner à notre posture depuis l'installation des nouvelles autorités, en dépit des multiples affabulations, accusations et provocations, affirmations et menaces de toutes sortes.
Faire face et ne rien lâcher, placer d'abord et toujours la cause et les intérêts de nos compatriotes et du Sénégal au cœur de notre action, tels sont les fondamentaux structurants de notre orientation politique depuis le 1er décembre 2008 marquant la création de notre parti, dans le respect des institutions de la République, de l'État de droit et de la continuité de l'État.
Incontestablement, entre 2012 et 2024, le Sénégal a été qualitativement transformé à la faveur d'une vision et d'orientations ambitieuses ainsi que d'une méthode de travail cohérente. De même, le Sénégal, sous la période en revue a toujours fait preuve de résilience. Le régime sortant avait très tôt indiqué et mis en œuvre les impératifs à prendre en compte par les politiques publiques pour faire face aux crises, en atténuer les impacts sur l'économie afin de poursuivre la trajectoire d'émergence.
Parmi ceux-ci, la réduction de la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, l'industrialisation durable et inclusive, l'accélération de l'atteinte des souverainetés alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, la consolidation de la protection sociale et de l'équité territoriale ainsi que le renforcement du secteur privé national et de la bonne gouvernance.
Sans verser dans le triomphalisme les politiques publiques conduites par les différents gouvernements du président Macky Sall ont mis le Sénégal en expansion économique dans tous les territoires et tous les secteurs, permis un rattrapage infrastructurel dans les villes et le monde rural, renforcé le capital humain, la mobilité collective (TER, BRT), la connexion et l'aménagement du territoire, la justice sociale et l'équité territoriale. Au surplus, il convient de consigner la mise en place d'un écosystème cohérent (l'adhésion du Sénégal à l'ITIE, le COS Petrogaz, l'Institut National du Pétrole et du Gaz, la loi sur le contenu local, la loi sur la répartition des ressources tirées de l'exploitation du pétrole et du gaz, la mise à jour des codes pétrolier et minier) favorable à l'épanouissement d'une véritable économie pétrolière et gazière qui nourrit aujourd'hui toutes les espérances. En témoignent les prévisions de croissance et les avis des partenaires techniques et financiers du Sénégal. A l'épreuve du pouvoir nous avons mis en œuvre une vision audacieuse avec des résultats tangibles.
Il est aujourd'hui aisé de reconnaitre que ce legs constitue un point de confort majeur et incontestable pour les nouvelles autorités que ne manquent pas de saluer nos compatriotes.
En vérité, le Sénégal à l'instar de beaucoup d'autres pays en Afrique et dans le monde est pris en tenailles, depuis des décennies par des impatiences démocratiques et des urgences sociales qui exigent de tout gouvernant, l'élaboration d'un ordre de priorités et d'un agenda de reformes pour porter le développement et faire face aux mutations de notre époque. De ce point de vue, nos compatriotes, attendent du pouvoir actuel, un nouveau souffle et une nouvelle impulsion.
Paradoxalement, les actes inauguraux posés par le nouveau pouvoir ont semé le doute et l'incertitude. Les excès du Premier ministre qui, cherchant à masquer l'insignifiance de l'actif des 100 premiers jours, saturent l'espace public par une parole qui crispe et irrite bon nombre de nos compatriotes. La dernière en date, relative à la Déclaration de Politique Générale est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase au mépris de son obligation de se présenter devant la représentation nationale, conformément aux dispositions de la Constitution. Son refus d'honorer son rang reste à nos yeux une attitude inacceptable mais digne de Ousmane Sonko, dans la droite ligne de son manque de respect pour les institutions de la République et dans la continuité de ses discours clivant et dangereux pour la cohésion sociale.
Les Sénégalais, qui avaient fondé beaucoup d'espoir sur l'élection du président Bassirou Diomaye Faye, restent préoccupés par l'inexistence du « Projet » dont la gestation proclamée semble avoir mis fatalement notre pays en mode pause.
Nous le savons de science certaine, l'économie se fonde sur la confiance. Mais aujourd'hui, après cent jours, la conviction d'une très large frange de l'opinion est que le président Diomaye et son Premier ministre n'ont pas de direction. Cette perception accentue la déception et le manque de confiance.
« Il n'y a point de bons vents pour celui qui ne sait pas naviguer ». Les vents n'ont jamais été aussi favorables avec la stabilité politique, le pétrole, les ressources humaines mais le duo Diomaye-Sonko non seulement ne sait pas naviguer, mais n'a ni cap ni direction.
Notre pays aborde un tournant décisif. Les nouvelles autorités surfent sur la nécessaire reddition des comptes aux relents de chasse aux sorcières pour occulter l'absence de perspectives et le confinement du président de la République par un Premier ministre de plus en plus encombrant et dont la compétence est sujette à caution.
A cet égard, l'Alliance Pour la République exige avec fermeté et solennité du premier ministre qu'il respecte la Constitution de République et l'Assemblée nationale, en se rendant sans délai devant la représentation nationale pour sa déclaration de politique générale afin d'édifier nos compatriotes sur les grandes lignes et les orientations des nouvelles politiques publiques ou sur ce qui en tient lieu.
Pour l'Alliance Pour la République, en vue de construire l'alternative, le temps est à l'unité et à la remobilisation des forces, à la concertation et à la consolidation de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar et à l'ouverture politique, dans une dynamique de consensus, de solidarité afin de préparer dans les meilleures conditions les échéances à venir et tracer ainsi les perspectives porteuses d'espérance pour nos vaillantes populations.
L'Alliance Pour la République (APR) appelle tous les militants et responsables à l'unité, à la mobilisation, à l'engagement et à la reprise de l'initiative politique à tous les échelons du territoire national et dans la diaspora, pour poursuivre le travail d'évaluation de notre participation aux dernières élections, conformément aux directives de son leader le président Macky Sall.
Vive l'APR
Vive Benno Bokk Yaakaar
Vive le Sénégal"
LES PREMIERS PAS MESURÉS DE DIOMAYE
Le nouveau souffle promis par le président prend des allures de douce brise pour l'instant. Arrivé sur la vague d'un ras-le-bol populaire, le quadragénaire multiplie les audits mais ménage les équilibres hérités, en attendant une majorité parlementaire
(SenePlus) - Les cent premiers jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal ont été marqués par une série d'audits portant sur les finances publiques et les contrats miniers. Cependant, des mesures rapides ont également été mises en œuvre pour attirer les capitaux dans cette nation ouest-africaine et amortir les effets de la hausse du coût de la vie, afin de préserver sa popularité naissante.
À 44 ans, celui qui a accédé à la présidence en avril après un tourbillon de quelques mois l'ayant mené d'une cellule de prison au palais présidentiel, a mis en œuvre son plan pour le Sénégal sur un ton plus mesuré que la verve révolutionnaire de sa campagne, estime le site américain d'information Semafor. Aucun contrat avec des multinationales n'a été annulé. Son premier voyage à l'étranger hors d'Afrique l'a conduit à rencontrer le président français Emmanuel Macron à Paris. Le Sénégal reste membre de la zone monétaire CFA arrimée à l'euro.
Selon Jeanne Ramier, associée Afrique au cabinet de conseil Eurasia Group , l'ambiance au Sénégal est que Faye "prend le temps d'évaluer les affaires de l'État, d'affiner ses plans politiques et d'apprendre les rouages de la gouvernance". "L'administration est encore en train de rédiger le document 'Projet', qui remplacera le Plan Sénégal Émergent de [l'ancien président] Macky Sall et met du temps à élaborer et mettre en œuvre des politiques concrètes", a-t-elle déclaré à Semafor Afrique.
Parmi les actes rapidement gagnants de Faye sur l'économie, figure l'émission d'une obligation de 750 millions de dollars en juin pour répondre aux besoins de financement du gouvernement avant le début de la production pétrolière et gazière cette année. Une semaine après la vente de cette obligation, le gouvernement a réduit les prix du pain, de l'huile et du riz, tout en suspendant les taxes et droits de douane pour les importateurs. Des mouvements susceptibles, selon Ramier, d'accorder un peu de temps à Faye avant d'avoir à prendre des décisions politiques plus difficiles impliquant des réformes perturbatrices.
Selon la Banque mondiale, l'économie sénégalaise a progressé de 4,3% en 2023, un taux supérieur à celui de l'année précédente, tandis que l'inflation a reculé de près de 4 points de pourcentage par rapport au record de 9,7% atteint en 2022. Les projets pétroliers et gaziers entrant en production cette année pourraient faire croître l'économie sénégalaise de 7,5% en moyenne par an entre 2024 et 2026.
Là où des chocs externes comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont conduit des pays africains comme le Ghana et la Zambie au défaut de paiement de leur dette souveraine, le Sénégal est resté "à risque modéré de surendettement public" et a maintenu sa décennie de croissance et de stabilité.
La pauvreté devrait légèrement reculer à 8,7% cette année grâce à la croissance du secteur agricole, selon la Banque mondiale en juin.
Faye a affirmé qu'il "gouvernerait avec humilité" en acceptant sa victoire aux élections de mars qui, selon lui, montrait que le Sénégal voulait rompre avec le passé. Si l'intention de forger un nouvel avenir l'a vu commander une litanie d'audits des agences et processus étatiques, il a également paru prudent pour ne pas démanteler les piliers de ce qu'il a hérité, conclut Semafor.
par Hamidou Anne
LA FARCE TRAGIQUE DE L'AES
Le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils vivent de la rente de la peur et de la manipulation
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont posé le 6 juillet, un nouvel acte dans leur volonté de quitter la Cedeao, après la première annonce faite en janvier dernier.
Les trois pays ont lancé en grande pompe la Confédération «Alliance des Etats du Sahel» à travers la Déclaration de Niamey. Les trois dirigeants putschistes poursuivent leur attitude de défiance vis-à-vis de la communauté économique régionale ouest-africaine. Il ne saurait en être autrement quand on a confisqué le pouvoir par les armes au mépris des règles communautaires, avec une volonté d’y rester en dépit du bon sens, des engagements passés et de la logique de l’histoire de la région.
Tiani, Goïta et Traoré ont rompu l’ordre constitutionnel dans leur pays au nom de la souveraineté, de la reprise en main de l’outil sécuritaire face aux menaces des groupes armés terroristes et de l’inaction supposée de présidents élus démocratiquement. Depuis, aucune de leurs promesses n’a été tenue en dépit des bravades et des bains de foule.
Goïta, Tiani et Traoré se moquent du destin de leur pays ; le drame que vivent leurs concitoyens les laisse de marbre. Ils ne sont animés par aucun esprit patriotique ni par aucune volonté progressiste visant à rompre avec la corruption, les détournements de fonds et la mal-gouvernance que l’on pouvait reprocher aux régimes précédents. Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, qui se peint en Sankara, n’a pas une once de flamme progressiste pour émanciper les populations les plus vulnérables, les jeunes et les femmes notamment. Il s’est arrogé un délai supplémentaire au pouvoir. Au Mali, Assimi Goïta emprisonne les opposants, dissout les partis et associations à but politique et ne montre aucune velléité de mettre un terme à la transition qui dure depuis 2021.
Sous Tiani, le Niger n’arrive pas à endiguer la menace des diverses milices dans le pays. Les autorités putschistes maintiennent le président Bazoum en otage dans des conditions scandaleuses et inacceptables.
Les massacres par les bandes armées se poursuivent dans les pays de l’Aes malgré le parapluie russe. Parfois ces raids meurtriers sont même le fait de militaires en compagnie des mercenaires affiliés au groupe Wagner. Les armées, qui avaient promis de secourir des citoyens éprouvés, versent parfois dans une entreprise non dissimulée de nettoyage ethnique visant une catégorie de population. Les économies des membres de l’Aes sont en grande difficulté du fait des sanctions infligées par les instances régionales mais aussi et surtout de l’incapacité de ces militaires à gouverner. Malgré la situation chaotique des trois pays, le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils sont prêts à régner sur des ruines s’ils peuvent jouir des lambris dorés des palais, loin du front où des soldats laissés à eux-mêmes, sans armement, sans munitions, sans entraînement, tombent sous les balles des terroristes.
Quitter la Cedeao n’est qu’une grossière manœuvre de gens obnubilés par le fait de rester au pouvoir tout en ne rendant aucun compte. Ils violent de manière systématique les droits humains, appauvrissent davantage des économies déjà malades, ferment leurs pays au monde et expriment au quotidien la brutalité et l’irresponsabilité.
L’Aes, qui se prévaut d’être un recours face à une Cedeao jugée sous la tutelle de la France - ce qui est une contrevérité - n’est qu’une farce grossière de gens animés uniquement par la volonté de jouir du pouvoir par l’instrumentalisation de la précarité et du désir d’espérance des jeunes. D’ailleurs, qu’est-ce qui retient encore ces souverainistes en treillis, éminents démocrates mandatés par les électeurs, dans l’espace Uemoa ? Il me semble que c’est cette organisation qui régit la monnaie objet de fantasmes et d’accusations de soumission à la France de tant de populistes et démagogues en Afrique et dans sa Diaspora.
Mais la rengaine tiers-mondiste, relayée par un puissant appareil sur internet et dans les médias, ne tiendra pas toujours face aux vraies urgences des Maliens, des Burkinabè et des Nigériens. Ces derniers, au moment où les chefs des juntes mettent sur pied l’Aes, font face à des préoccupations de survie quotidienne : l’eau, la nourriture, l’électricité, la sécurité… La jeune militante des droits de l’Homme du Mali, Fatouma Harber, a résumé cette tragique farce de l’Aes par cette phrase drôlement à propos : «24h sans électricité. Oui je sais que nous sommes souverains maintenant !»
Ces régimes illégitimes, membres de l’Aes, comme toutes les autocraties, vivent de la rente de la peur et de la manipulation. Ils vont aussi continuer à brandir le complot étranger, l’ennemi intérieur et le sabotage pour se maintenir au pouvoir tout en échouant à régler les problèmes de leurs concitoyens. Ils vont user jusqu’au bout le fil réducteur et anachronique du nationalisme et du souverainisme de pacotille. Au regard des vies en jeu, tout ceci relève d’une tragique farce.
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JEAN MICHEL LAT NDAM SÈNE, LA JEUNE PÉPITE DE L’ASER
À seulement 29 ans, l'ingénieur formé à Polytech Paris prend la tête de l'Agence sénégalaise d'électrification rurale avec pour objectif de faire de l'accès à l'électricité pour tous une réalité
À seulement 29 ans, Jean Michel Lat Ndam Sène promet d'illuminer l'avenir du Sénégal. Ce prodige de l'électricité, formé à Polytech Paris, a court-circuité une carrière prometteuse en France pour se brancher sur les besoins de sa patrie.
Membre du Pastef, il a pour vocation de canaliser son engagement politique pour éclairer les zones d'ombre du pays.
Jean Michel incarne cette nouvelle génération qui refuse de laisser le Sénégal dans le noir.
L'EXÉCUTIF DONNE L'EXEMPLE EN MATIÈRE DE REDDITION DES COMPTES
Lors du conseil des ministres de mercredi, le Premier ministre s'est félicité que l'ensemble de l'exécutif ait déclaré son patrimoine dans les délais requis
Le Premier ministre s’est félicité, mercredi en Conseil des ministres, de l’acquittement par le président de la République et l’ensemble du gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine.
‘’Le Premier ministre s’est ensuite félicité de l’acquittement par le Président de la République lui-même et l’ensemble du Gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine, respectivement au Conseil Constitutionnel et à l’OFNAC, dans les délais impartis, à savoir trois (3) mois après la prise de fonction’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute qu’Ousmane Sonko a demandé aux ministres de ‘’veiller au respect scrupuleux de cette exigence, par les responsables assujettis, placés sous leur tutelle’’.
par Babacar Mbaye
AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT : LA FRANCE LOIN DEVANT LA CHINE, LA RUSSIE AUX ABONNÉS ABSENTS
Alors que la rhétorique russo-chinoise plaide pour un renouveau des relations avec les pays africains, les actes ne sont pas à la hauteur des discours, du moins en ce qui concerne l'aide publique au Sénégal
En début de semaine, un déploiement diplomatique, à la fois, des russes et des chinois en direction du Sénégal a été observé. En effet, l’ambassadeur de la Chine à Dakar Xiao Han a accordé, lundi 8 juillet, un entretien au site Dakaractu dans lequel il vante les promesses de la coopération sino-sénégalaise en matière de nouvelles énergies. Le lendemain, Moscou a envoyé à Dakar son vice-ministre des Affaires étrangères Mikhail Bogdanov. Au menu des échanges avec les autorités sénégalaises : les orientations de la coopération bilatérale.
L’un des éléments importants de cette coopération sur lequel Dakar s’appuie pour dérouler une partie de sa politique économique reste l’aide publique au développement. Et sur ce point, malgré la rhétorique russo-chinoise sur un nouveau type de partenariat avec nos Etats et les attaques contre les partenaires traditionnels tels que la France, ce dernier pays a un apport de loin plus consistant.
Selon les chiffres du ministère des Finances et du Budget publiés en 2020 et qui suivent la même tendance sur les années suivantes, la répartition de l’aide publique au développement par partenaires dans la coopération bilatérale positionne la France loin devant la Chine et montre que la Russie est aux abonnés absents.
La France, à travers ses différentes agences donatrices à savoir l’Agence Française de Développement, la Banque Française pour le Commerce extérieur et la Coopération française, assure à elle seule 25% de l’Aide publique au développement du Sénégal. Là où la Chine est à 4% et la Russie même pas répertoriée au tableau des donateurs.
Ainsi en 2020, sur un total de 663 milliards de francs CFA (plus d’1 milliard d’euros) la France a contribué à hauteur de 174 milliards de francs CFA (265 millions d’euros), la Chine a décaissé 27 milliards de francs CFA et la Russie a eu donc une contribution insignifiante.
Pour rappel, selon la définition du Comité d’Aide au Développement (CAD) de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), on comprend par Aide publique au développement « l’ensemble des dons et prêts accordés à des conditions très favorables (nets desremboursements en capital) par des organismes publics à des pays et territoires, dans le but depromouvoir leur développement économique et social ».
Si l’on intègre à la fois les partenaires bilatéraux et multilatéraux, le classement des onze (11) premiers partenaires du Sénégal par volume des décaissements se présente comme suit : Banque mondiale (16,08%), France (14,39%), Commission européenne (11,91%), Banque africaine de développement (11,19%), Allemagne (7,86%), BOAD (7,41%), Japon (6,08%), Etats-Unis d’Amérique (5,53%), BID (5,43%), Nations unies (2,88%), Chine (2,25%).
L’Aide publique au développement permet a l’Etat du Sénégal de réaliser des investissements dans des secteurs tels que l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’hydraulique, les eaux et forêts, la recherche, les mines-industrie-énergie, le tourisme, les transports, les télécoms, l’appui institutionnel.