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27 avril 2025
Diaspora
Par Mamadou Seck
LE SYSTEME ELECTORAL SENEGALAIS, UN MODELE QUI MARCHE
Nous dire que nous avons un modèle comportant une plus-value par rapport à celui français en ce que la CENA vient contribuer à la supervision et au contrôle de la régularité des actes posés par l’administration électorale lors du processus
Le président de la République lors de son allocution à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance du Sénégal, a annoncé son intention de procéder à une série de réformes dont celle de notre système électoral. Tel que ce dernier se décline, nous pouvons affirmer qu’il est presque calqué sur le modèle français à la seule différence que la Commission électorale nationale autonome (CENA) ne figure pas dans l’agencement institutionnel français. Nous sommes même tentés de dire que nous avons un modèle comportant une plus-value par rapport à celui français en ce que la CENA vient contribuer à la supervision et au contrôle de la régularité des actes posés par l’administration électorale lors du processus. Le but ainsi visé est de prévenir les potentiels errements de l’administration électorale et d’apporter des correctifs le cas échéant à travers des injonctions, des rappels à l’ordre, etc. Ainsi, nous avons en définitive une administration qui gère et organise le processus et une instance (CENA) qui contrôle et supervise la régularité des actes posés par cette dite administration, avec des opportunités données aux compétiteurs politiques de prendre part à des étapes clefs du processus.
Il convient de rappeler que ce modèle électoral est le fruit d’un long processus entamé depuis le magistère du Président Diouf avec les contours qui se sont précisés au fur et à mesure fort des combats menés par l’opposition d’alors notamment les partis de gauche. Pour rappel, l’Observatoire national des élections a eu à jouer, jusqu’en 2000, le rôle de la CENA actuelle.
L’implication des directions du ministère de l’Intérieur (Direction de l’automatisation des fichiers - DAF, Direction générale de l’administration du territoire - DGAT), en collaboration avec la Direction générale des élections reste une approche pertinente. Le modèle sénégalais, nous a valu trois alternances en 2000, 2012 et 2024, la conquête de grandes villes lors des élections locales de 2009 par l’opposition d’alors (Benno Siggil Senegaal) et plus récemment en 2022, une forte entrée des acteurs politiques de l’opposition à l’Assemblée nationale lors des dernières élections législatives. Ce modèle nous vaut des acquis démocratiques réels et quelques instants de fierté. L’érection d’une Commission électorale nationale indépendante comporte quelques défis mais surtout une ingénierie institutionnelle qui devra tenir compte de l’existant. Les contributions de la DAF, de la DGAT ne sauraient être jetés aux orties.
Il convient de noter qu’historiquement, l’érection de commissions électorales (avec des appellations différentes selon les pays), organe de gestion des élections notamment en Afrique, venait répondre à un mal profond qui était celui de la politisation de l’administration électorale en Afrique à partir de la dernière vague de démocratisation consécutivement au discours historique de la Baule. Pour y pallier et instaurer un climat de confiance entre acteurs politiques, il fut décidé de mettre sur pied des instances à vocation ad hoc, temporaires, pour accompagner les phases de transition démocratique que les États africains étaient entrain d’amorcer avec des défis multiples. L’institutionnalisation actuelle de ces commissions électorales est d’ailleurs un baromètre éloquent renseignant sur les transitions sans fin de la plupart des processus politiques et sur les expériences cahoteuses des processus de démocratisation en Afrique notamment. Les commissions électorales, ont connu des fortunes diverses en Afrique et n’ont nullement réglé la question des processus électoraux en Afrique. Leur mission essentielle étant la gestion des processus électoraux retirée des administrations classiques. Quelques exemples :
Au Togo, la CENI est restée entre 2012 et 2013, empêtrée dans des conflits du fait que les forces politiques représentées ont transposé leurs contradictions politiques très fortes au sein de la CENI, rendant difficile son fonctionnement. La CENI n’avait aucun pouvoir de décision face aux atermoiements de l’exécutif et sa mauvaise volonté à organiser les élections législatives à date échue. Aucun acquis démocratique n’a été noté au Togo depuis plusieurs décennies de soi-disant ouverture au pluralisme démocratique.
En Côte d’Ivoire, la Commission électorale indépendante, n’a pas contribué à prévenir le conflit électoral en 2010. Elle en fut, au contraire, une partie prenante essentielle. Pour rappel, elle a été obligée de se réfugier à l’Hôtel du Golfe en 2010 pour proclamer les résultats de l’élection présidentielle souffrant ainsi d’un grave déficit de légitimité. Le troisième mandat du Président Ouattara est un indicateur éloquent relativement aux défis qui interpellent toujours le processus politique ivoirien, que l’on ne saurait exclusivement imputer à la CEI, mais elle en garde une part de responsabilité.
En République de Guinée, la CENI n’a point permis de régler les conflits électoraux et post électoraux depuis 2010, année de l’élection très controversée de Alpha Condé. Pour rappel, face aux grosses difficultés d’organisation d’une élection présidentielle crédible et libre à date échue, il a été fait appel au malien Siaka Toumani Sangaré (désigné par l’OIF) pour assurer la Présidence de la CENI d’octobre 2010 à aout 2011.
Tant pour la République de Guinée, le Togo que pour la Côte d’Ivoire, le choix des membres des CENI répond à la logique des forces politiques présentes au niveau de l’organe parlementaire ; ceci ne faisait que reproduire les travers des majorités mécaniques dans les décisions à prendre au sein de la commission, causant ainsi frustration, désaccord et déficit de confiance. Les exemples font foison, démontrant que dans beaucoup de pays où sont érigées des Commissions électorales nationales indépendantes pour la gestion des processus électoraux, la tenue d’élections répondant aux normes et standards internationaux reste une « bastille quasi imprenable ».
Le Sénégal, dans ce contexte, a su tirer son épingle du jeu. Il est vrai que le modèle a connu quelques péripéties lors des derniers processus électoraux (législatives et présidentielle), mais on ne saurait l’imputer à des contre-performances institutionnelles exclusivement. Par ailleurs, toutes ces difficultés se sont souvent produites en amont des scrutins, l’administration électorale restant dans les limites de ses prérogatives lors de la tenue des scrutins, lors de la publication des résultats et durant les phases post électorales. Ce n’est pas tant le modèle électoral que la qualité des hommes qui l’animent qui est problématique. Non au fétichisme institutionnel. Ce n’est pas en changeant les institutions que les comportements vont changer. Le vrai défi reste le choix des hommes tant à la tête de la Direction générale des élections, qu’au niveau de la CENA et un retrait de l’exécutif ou une limitation de ses prérogatives à certaines étapes du processus électoral. La rupture tant proposée et vendue aux Sénégalais pourrait s’exprimer pertinemment maintenant avec un choix d’hommes et de femmes indépendants, compétents, sérieux pour une mise en œuvre de processus plus intègres, plus transparents, plus libres. Une réforme du modèle électoral sénégalais nécessitera une clarification des attributions nouvelles, le rôle de la prochaine CENI (le cas échéant), les attributions de la DAF et de la DGAT, le rôle du ministère en charge des Affaires étrangères qui gère le processus à l’étranger, etc.
En définitive, le modèle électoral Sénégalais est un modèle acceptable. A la place de son remplacement par une CENI, des mesures importantes devront être prises pour renforcer l’intégrité et la transparence de nos processus électoraux. Pour ce faire, nous proposons :
De renforcer l’intégrité du processus notamment durant ses phases pré électorales : période de révision ordinaires et exceptionnelles, gestion du fichier, distribution des cartes d’électeur, découpage, etc.
De mieux repositionner la CENA afin qu’elle exerce la plénitude de sa mission
D’encadrer les périodes de revue exceptionnelle du fichier électoral pour prévenir la situation vécue cette année (décret cette année la circonscrivant dans un délai d’un mois)
De limiter le pouvoir de l’exécutif dans le choix des membres de la CENA
D’effectuer une réforme de la CENA dans le choix de ses membres ; privilégier le critère de la spécialisation sur les questions électorales et faire un appel à candidature
De mener une revue du Code électoral à l’occasion de laquelle, une réelle ouverture aux débats sera effectuée par une diversification des parties prenantes à cette revue avant de définitivement le sanctuariser. En effet, elle a trop évolué entre 1982, année des prémisses d’un Code électoral répondant aux normes et standards internationaux et aujourd’hui.
D’entamer une digitalisation du processus de parrainage ainsi que de l’identification des électeurs durant les scrutins.
D’extirper les travaux de la Commission de validation des parrainages du cadre du Conseil constitutionnel qui n’est pas, dans l’agencement institutionnel, un organe de gestion des élections
D’inscrire des modules de formation (initiale et continue) sur les questions électorales à l’École nationale d’administration à l’intention des futures autorités déconcentrées qui ont un rôle important à jouer dans le processus électoral ; ceci pour réduire les risques de contentieux pré électoraux foisonnants vécus lors des élections locales 2022
PAR Bassirou Diomaye Faye
À TOUS LES FONCTIONNAIRES DU SÉNÉGAL
Je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions. Je vous invite à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes
Dans ce message daté du 8 avril 2024 adressé à toutes les femmes et hommes de l'administration sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye rappelle avec ferveur les valeurs cardinales qui doivent guider leur engagement quotidien au service du pays: intégrité, probité, transparence. Il insiste sur l'importance de placer le bien commun et le développement inclusif de la nation au-dessus de toute autre considération. Le chef de l'Etat exhorte ses collaborateurs à redoubler d'efforts pour concrétiser la vision d'un Sénégal uni et prospère.
Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
En cette période charnière de notre histoire, où chaque pas vers l'avenir se dessine sous le signe de la promesse et de l'espoir, il m'est apparu essentiel de m'adresser directement à vous, femmes et hommes dévoués au service de notre nation. Vous constituez sans nul doute la colonne vertébrale de notre administration et le cœur battant de notre pays.
Le Sénégal, notre cher pays, se tient aujourd'hui à l'aube d'une ère nouvelle, porté par la vision d'un avenir dans lequel chaque citoyen, où qu'il se trouve, peut jouir des fruits de notre effort collectif. Un Sénégal réconcilié, transparent et équitable, où le développement durable et inclusif n'est pas un idéal lointain, mais une réalité tangible, à portée de mains.
Si notre pays bénéficie d'une solide réputation de démocratie, de stabilité et de paix, nous le devons en grande partie à votre engagement, votre professionnalisme et votre travail sans relâche. Vous êtes les gardiens de nos valeurs républicaines, les artisans de notre développement et les sentinelles de notre cohésion sociale.
Aujourd'hui, je vous invite, avec toute la considération et le respect que je vous porte, à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes. Que votre travail quotidien soit imprégné de ce souci permanent du bien commun, ou le service à nos concitoyens et leur bien-être priment sur toute autre considération.
Dans le sillage de notre engagement collectif vers un Sénégal uni et prospère, je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions et décisions. Notre administration joue un rôle fondamental dans la concrétisation des aspirations de notre nation, et c'est dans cette optique que je souhaite rappeler les principes directeurs qui doivent guider notre conduite.
La loi 2012 - 22 du 27 décembre 2012, portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, établit un cadre légal clair pour l'intégrité des acteurs impliqués dans la gestion des affaires publiques. Elle souligne l'exigence d'un comportement éthique et déontologique irréprochable pour tous les agents de l'État, en insistant sur le fait que la transparence n'est pas une option, mais une obligation. Cette loi, en ses points 7.2 et 7.3, rappelle que nous, agents publics, avons le devoir de veiller scrupuleusement à la bonne gestion des ressources qui nous sont confiées et de signaler toute infraction aux règles régissant les finances publiques. Cette démarche n'est pas seulement légale ; elle est morale, réaffirmant notre engagement envers les citoyens que nous servons.
C'est pour cette raison que nous accordons une importance particulière à la protection des lanceurs d'alerte. Il est essentiel que chacun se sente libre et soutenu de partager, en toute sécurité, des informations concernant des irrégularités ou des pratiques contraires à l'éthique et à la loi. Cet engagement reflète notre volonté collective de bâtir un gouvernement vertueux, fondé sur l'éthique de responsabilité et l'obligation de rendre compte.
Je vous exhorte à adopter ces principes dans votre travail quotidien, en vous rappelant que votre contribution est précieuse pour assurer l'intégrité et la transparence de notre gouvernance.
Ensemble, renforçons notre détermination à servir avec honneur et dignité, dans le respect des lois qui nous guident et pour le bien-être de tous les Sénégalais.
Notre mission, collective et individuelle, est d'œuvrer sans cesse à l'amélioration de la qualité de vie de chaque Senégalaise et de chaque Sénégalais. Notre engagement au service du pays transcende les obligations administratives. Il s'incarne dans notre vocation sincère de servir notre Patrie et dans notre foi en ses immenses potentialités.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embüches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embûches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
En ma qualité de président de la République, je m'engage à être à vos côtés, à soutenir vos efforts et à veiller à ce que les conditions de votre engagement soient toujours les meilleures.
Ensemble, dans la solidarité, construisons le Sénégal de demain.
Faisons de notre pays une terre où chaque citoyen peut se réaliser et contribuer au bien-être collectif.
Je vous invite donc, avec ferveur et espérance, à redoubler d'efforts et à vous joindre à moi dans cette grande œuvre nationale.
Soyons les bâtisseurs infatigables d'un Sénégal prospère et rayonnant, à l'image des aspirations profondes de notre peuple.
Avec toute ma confiance et mon admiration pour votre engagement indéfectible au service de la République.
par Bassirou Diomaye Faye
À TOUS LES FONCTIONNAIRES DE L'ÉTAT
Je tiens à souligner l'importance cruciale de l'intégrité dans nos actions. Je vous invite à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes
Dans un message daté du 8 avril 2024 adressé à toutes les femmes et hommes de l'administration sénégalaise, le président Bassirou Diomaye Faye rappelle avec ferveur les valeurs cardinales qui doivent guider leur engagement quotidien au service du pays: intégrité, probité, transparence. Il insiste sur l'importance de placer le bien commun et le développement inclusif de la nation au-dessus de toute autre considération. Le chef de l'Etat exhorte ses collaborateurs à redoubler d'efforts pour concrétiser la vision d'un Sénégal uni et prospère.
"Chères collaboratrices, chers collaborateurs,
En cette période charnière de notre histoire, où chaque pas vers l'avenir se dessine sous le signe de la promesse et de l'espoir, il m'est apparu essentiel de m'adresser directement à vous, femmes et hommes dévoués au service de notre nation. Vous constituez sans nul doute la colonne vertébrale de notre administration et le cœur battant de notre pays.
Le Sénégal, notre cher pays, se tient aujourd'hui à l'aube d'une ère nouvelle, porté par la vision d'un avenir dans lequel chaque citoyen, où qu'il se trouve, peut jouir des fruits de notre effort collectif. Un Sénégal réconcilié, transparent et équitable, où le développement durable et inclusif n'est pas un idéal lointain, mais une réalité tangible, à portée de mains.
Si notre pays bénéficie d'une solide réputation de démocratie, de stabilité et de paix, nous le devons en grande partie à votre engagement, votre professionnalisme et votre travail sans relâche. Vous êtes les gardiens de nos valeurs républicaines, les artisans de notre développement et les sentinelles de notre cohésion sociale.
Aujourd'hui, je vous invite, avec toute la considération et le respect que je vous porte, à incarner pleinement les principes de « Jub, Jubal, Jubanti ». Que la droiture, la probité et l'exemplarité commandent chacun de vos actes. Que votre travail quotidien soit imprégné de ce souci permanent du bien commun, ou le service à nos concitoyens et leur bien-être priment sur toute autre considération.
Dans le sillage de notre engagement collectif vers un Sénégal uni et prospère, je tiens à souligner l'importance cruciale de la transparence et de l'intégrité dans nos actions et décisions. Notre administration joue un rôle fondamental dans la concrétisation des aspirations de notre nation, et c'est dans cette optique que je souhaite rappeler les principes directeurs qui doivent guider notre conduite.
La loi 2012 - 22 du 27 décembre 2012, portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, établit un cadre légal clair pour l'intégrité des acteurs impliqués dans la gestion des affaires publiques. Elle souligne l'exigence d'un comportement éthique et déontologique irréprochable pour tous les agents de l'État, en insistant sur le fait que la transparence n'est pas une option, mais une obligation. Cette loi, en ses points 7.2 et 7.3, rappelle que nous, agents publics, avons le devoir de veiller scrupuleusement à la bonne gestion des ressources qui nous sont confiées et de signaler toute infraction aux règles régissant les finances publiques. Cette démarche n'est pas seulement légale ; elle est morale, réaffirmant notre engagement envers les citoyens que nous servons.
C'est pour cette raison que nous accordons une importance particulière à la protection des lanceurs d'alerte. Il est essentiel que chacun se sente libre et soutenu de partager, en toute sécurité, des informations concernant des irrégularités ou des pratiques contraires à l'éthique et à la loi. Cet engagement reflète notre volonté collective de bâtir un gouvernement vertueux, fondé sur l'éthique de responsabilité et l'obligation de rendre compte.
Je vous exhorte à adopter ces principes dans votre travail quotidien, en vous rappelant que votre contribution est précieuse pour assurer l'intégrité et la transparence de notre gouvernance.
Ensemble, renforçons notre détermination à servir avec honneur et dignité, dans le respect des lois qui nous guident et pour le bien-être de tous les Sénégalais.
Notre mission, collective et individuelle, est d'œuvrer sans cesse à l'amélioration de la qualité de vie de chaque Senégalaise et de chaque Sénégalais. Notre engagement au service du pays transcende les obligations administratives. Il s'incarne dans notre vocation sincère de servir notre Patrie et dans notre foi en ses immenses potentialités.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embüches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
Je suis conscient des défis qui nous attendent. Le chemin du développement, de la justice et de l'équité est semé d'embûches. Mais je suis également convaincu que notre détermination et notre unité nous permettront de franchir ces obstacles pour la réalisation de notre projet commun.
En ma qualité de Président de la République, je m'engage à être à vos côtés, à soutenir vos efforts et à veiller à ce que les conditions de votre engagement soient toujours les meilleures.
Ensemble, dans la solidarité, construisons le Sénégal de demain.
Faisons de notre pays une terre où chaque citoyen peut se réaliser et contribuer au bien-être collectif.
Je vous invite donc, avec ferveur et espérance, à redoubler d'efforts et à vous joindre à moi dans cette grande œuvre nationale.
Soyons les bâtisseurs infatigables d'un Sénégal prospère et rayonnant, à l'image des aspirations profondes de notre peuple.
Avec toute ma confiance et mon admiration pour votre engagement indéfectible au service de la République."
LE PASSÉ LIBYEN DE SARKOZY RESSURGIT
Alors que l'ancien président français nie toute implication, de nouvelles révélations le placent au cœur de l'opération secrète pour faire rétracter Ziad Takieddine sur le financement libyen supposé de sa campagne 2007
(SenePlus) - Dans l'affaire du financement présumé libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy est depuis longtemps confronté aux accusations de Ziad Takieddine, considéré comme son "principal accusateur". Mais fin 2020, une opération baptisée "Sauver Sarko" avait été montée pour obtenir la rétractation de l'affairiste, moyennant finances.
Un récent numéro de "Complément d'enquête" sur France 2 apporte de nouveaux éléments accablants sur l'implication présumée de l'ancien président dans cette manœuvre, comme l'a rapporté Le Monde.
Ziad Takieddine lui-même affirme sans détour que c'est Nicolas Sarkozy le "marionnettiste" de cette opération. "Ah oui, c'est lui qui... bien sûr", déclare-t-il en mimant le geste d'un marionnettiste.
Un autre protagoniste de l'équipe chargée de le convaincre, Noël Dubus, un escroc déjà condamné, va plus loin. Selon lui, c'est Nicolas Sarkozy qui a donné son aval à un riche entrepreneur pour verser 72 000 euros afin de financer la deuxième phase : les aveux de Takieddine devant notaire.
"Mimi [Michèle Marchand, une figure du monde people] me donne des questions validées par [l'avocat] Thierry Herzog qui sont posées à M. Takieddine pour ses aveux", assure encore Dubus. Une affirmation que dément l'avocat de Me Herzog.
Au-delà de ces témoignages entachés par les profils interlopes des protagonistes, Le Monde révèle qu'une note des services de renseignement de décembre 2020 pointe déjà le rôle de Sarkozy : "Michèle Marchand œuvre pour le compte de Nicolas Sarkozy."
Des SMS exhumés du dossier vont aussi dans ce sens. "Rassurez Zebulon [surnom de Sarkozy] que tout va bien (...) et que maintenant les fonds sont là, c'est plus facile", écrit l'assistante de Dubus à Marchand.
Bien que démenti par l'intéressé, il semble donc désormais établi que Nicolas Sarkozy avait bien la main sur les manettes de cette opération avortée de rétractation de Takieddine. Un nouvel élément à charge qui s'ajoute au dossier déjà épais du financement libyen présumé, pour lequel il sera jugé en 2025.
300 000 EUROS VOLÉS À UN MINISTRE AFRICAIN DANS UN HÔTEL DE FRANCE
Sous une fausse identité, ils piègent leur victime et s'emparent de son butin. Pourtant, leur coup de maître va être leur perte : grâce à la vidéosurveillance, la police remonte patiemment leur piste, jusqu'à identifier et interpeller deux cambrioleurs
(SenePlus) - D'après des informations exclusives obtenues par BFMTV, deux hommes ont été mis en examen le 29 mars dernier pour le cambriolage particulièrement sophistiqué dont a été victime un haut fonctionnaire africain en octobre dernier à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Les faits remontent au 3 octobre 2023. Ce jour-là, un individu se présente à l'accueil d'un hôtel quatre étoiles courbevoisien, se faisant passer pour un vice-ministre en visite dans un pays d'Afrique centrale. Prétextant avoir oublié sa carte magnétique, il obtient une nouvelle clé lui permettant d'accéder à la chambre. Deux complices font alors irruption dans la pièce et dérobent montres, vêtements de luxe et environ 300 000 euros en liquide, le tout dans une valise rapidement déposée dans un véhicule.
Pensant leur forfait parfait, les voleurs prennent la fuite à pied. Mais ils sont filmés par les caméras de vidéosurveillance, qui permettent aux enquêteurs de la police judiciaire de Nanterre de remonter leur trajet jusqu'à Limeil-Brévannes. "Un minutieux travail de recoupement a permis d'identifier ces deux suspects, déjà connus pour vols avec effraction", confie une source proche du dossier.
Il s'agit de deux hommes de 38 et 39 ans, mis en examen le 29 mars dernier pour "vol en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Placés en détention provisoire, ils ont fait valoir leur droit au silence lors de leurs auditions. À ce jour, le butin n'a toujours pas été retrouvé.
L'enquête se poursuit désormais pour identifier d'éventuels complices et récupérer les 300 000 euros dérobés en octobre dernier au vice-ministre africain, victime d'un "coup" aux contours dignes d'un véritable thriller policier.
L'OPPOSITION MALIENNE UNIE CONTRE LE POUVOIR
Les principales forces vives du pays signent un texte de grande fermeté. Ensemble, elles dénoncent la suspension dictatoriale de leurs activités et affirment leur refus de participer au dialogue sans libertés
Dans une déclaration commune, les principaux partis politiques et organisations de la société civile malienne dénoncent avec véhémence la décision des autorités de suspendre leurs activités, en violation de la Constitution. Ils jugent cette atteinte aux libertés démocratiques inédite et liberticide, et affirment leur refus de participer au dialogue national dans ce contexte.
"Déclaration de partis, regroupement de partis et organisations de la société civile signataires de la déclaration du 31 mars 2024 relative à la suspension des activités des partis politiques et des activités à caratère politique des associations
Les partis, regroupements de partis et organisations de la société civile signataires de la déclaration du 31 mars 2024 ont appris avec stupéfaction, la décision des autorités en place, de suspendre les activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations, en violation de la Constitution de 1992 et 2023 et des lois encore en vigueur au Mali, notamment la charte des partis politiques et la loi modifiée relative aux associations.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024, attirent l’attention de l'opinion publique nationale et internationale, sur le fait que ces atteintes graves aux libertés démocratiques sont sans précèdent dans l'histoire du Mali depuis la chute de la dictature militaire du Général Moussa Traoré.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 regrettent qu'au moment où le chef de l'État en appelle à tous les Maliens, pour participer à un dialogue dit inter-maliens, on puisse suspendre les activités des partis et activités à caractère politique des associations, qui constituent un pan indispensable dans l’animation de la vie politique et publique, conformément aux textes de loi pertinents en la matière.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 regrettent également, les allégations infondées qui ont servi de justification fallacieuse à cette décision liberticide et tyrannique par les autorités en place.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 rejettent par conséquent le décret N°2024-0230/ PT-RM du 10 avril, et affirment qu’à partir de cet instant, elles vont non seulement l’attaquer devant toutes les juridictions nationales et internationales indiquées, mais aussi qu’elles ne participeront, dans ces conditions, à aucune activité organisée par le gouvernement, y compris le soi-disant dialogue inter-Maliens.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 exhortent les autorités en place, à lever sans délai, la suspension des activités des partis politiques et celles des activités à caractère politique des associations, afin de permettre à toutes les composantes de la société malienne de participer à l’animation de la vie publique nationale, en vue de jeter les bases d’une véritable refondation de nos institutions.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 réaffirment qu'aucune manœuvre ne les fera reculer dans le combat pour la liberté, la démocratie et le bien-être des Maliens.
Les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 résisteront et elles triompheront."
Ont signé :
YELEMA
ADEMA
M5RFP-MALI KURA
PS YELEN KURA
PARENA
NEMA
ESPERANCE NOUVELLE JIGUIYA KURA
APPEL DU 20 FEVRIER
ASMA-CFP FORCES ALTERNATIVES POUR LE CHANGEMENT
CADRE D’ECHANGE DES PARTIS ET REGOUPEMENT DE PARTIS POUR LE RETOUR A L’ORDRE CONSTITUTIONNEL
LE RAS-LE-BOL NATIONAL
Pêcheurs appauvris, étudiants sans avenir, victimes de la répression : ils racontent leur quotidien d'injustice et leur rejet d'un système libéral jugé élitiste. Analyse d'un vote sanction massif qui a propulsé au pouvoir Bassirou Diomaye Faye
Pêcheurs ou étudiants, de nombreux jeunes Sénégalais ont exprimé dans les urnes leur désenchantement face à la gouvernance de Macky Sall, estimant avoir été laissés de côté des fruits de la croissance, selon un reportage du journal Le Monde.
A Kayar, petite ville côtière au nord de Dakar, la situation des pêcheurs illustre ce sentiment d'injustice. "Pour rien ou presque, la pêche a encore été mauvaise. Depuis des années, on ne gagne rien, on travaille seulement pour se nourrir", peste Serigne Diouf, 30 ans, prêt comme beaucoup de ses camarades à tenter sa chance en Europe tellement "la vie est devenue trop dure". La raison de cette précarité? "Les gros bateaux de pêche étrangers ont volé notre travail", déplore Aliou Diop, 21 ans, en référence à l'accord de pêche de 2014 entre l'UE et le Sénégal, signé sous Macky Sall.
C'est ce sentiment d'inégalité face aux investisseurs étrangers qui a poussé les pêcheurs de Kayar, comme de nombreux Sénégalais, à voter le 24 mars pour l'opposant Bassirou Diomaye Faye, élu au premier tour sur la promesse de "rompre avec un système injuste". Pourtant, sous Macky Sall entre 2012 et 2024, le pays a connu une forte croissance moyenne de 5% et s'est doté d'infrastructures modernes. Mais "comme beaucoup de Sénégalais, nous n'avons pas touché les dividendes de cette politique libérale", déplore Serigne Diouf.
Au-delà du milieu de la pêche, le désenchantement était également de mise dans les universités. "Sous Macky Sall, on voyait des étudiants sans diplôme trouver du travail car proches du pouvoir, pendant que des docteurs pointaient au chômage. C'est cette injustice sociale qui nous a fait voter Bassirou Diomaye Faye", explique Modou Diagne, président de l'amicale des étudiants en droit de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar.
Symbole de ce ras-le-bol, des manifestations étudiantes violentes avaient éclaté en juin 2023 après la condamnation d'Ousmane Sonko, principal opposant, que beaucoup jugeaient politique. L'amphithéâtre de droit a été incendié. Dans le pays, les affrontements entre police et manifestants entre 2021 et 2023 ont fait plus de 1.000 blessés et 66 morts selon Amnesty International, comme le frère d'Abdoulaye Wade, tué lors d'une manifestation. La classe politique est jugée "violente" et "impunie".
Ce sentiment d'injustice s'est également cristallisé autour des multiples "scandales de corruption épinglant des caciques du pouvoir", révélés par des lanceurs d'alerte comme Mouhamed Samba Djim. Arrêté en 2023 alors qu'il dénonçait des détournement dans la gestion de la crise Covid, il a passé 374 jours en détention dans des conditions atroces.
Ces affaires, comme le scandale de la mauvaise gestion du fonds Covid mis en lumière par la Cour des comptes, "ont profondément choqué les Sénégalais" face à l'enrichissement d'une classe politique alors que l'inflation grignotait le pouvoir d'achat, estime Mamadou Lamine Sarr, enseignant-chercheur. Les citoyens ont ainsi exprimé dans les urnes leur "rejet de ce système" au profit du candidat du changement Bassirou Diomaye Faye.
par Souleymane Gueye
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ABDOURAHMANE SARR OU LE MIRAGE DE LA LIBERTÉ
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse
Une critique de l'idéologie libérale du nouveau ministre de l'Économie
Dans un acte de défiance flagrante envers le mandat qui lui a été confié par le peuple, le nouveau ministre de l'Économie a choisi, lors de sa passation de service, de présenter son propre projet politique : Mom Sa Bop, Menel Sa Bop, en contradiction manifeste avec celui sur lequel le président a été élu. Ce discours, empreint d'une idéologie libérale, soulève des préoccupations profondes quant à la direction que prend notre gouvernement en matière économique et sociale.
Abdourahmane Sarr a affirmé son fameux "Yewwi Askan Wi" (libérer les citoyens de l’État), dont le but est de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, en particulier les plus vulnérables, afin de leur permettre de prendre leur destin en main. Cependant, derrière cette déclaration en apparence louable se cache une conception dangereusement erronée de la gouvernance économique et sociale.
L'idée selon laquelle un secteur privé fort, soutenu par un État fort, est la clé pour permettre aux citoyens de prendre leur destin en main est profondément problématique. En réalité, cela crée une dépendance inquiétante à l'égard du marché, soumis aux intérêts privés souvent contradictoires avec l'intérêt général. Un État fort ne devrait pas se contenter de soutenir le secteur privé, mais plutôt le réguler de manière à garantir qu'il contribue effectivement au bien-être de toute la société, et non à l'enrichissement de quelques-uns.
De plus, l'idée de libérer les citoyens de l'État est une illusion dangereuse. L'État, en tant qu'institution démocratique représentant l'intérêt collectif, est le garant des droits fondamentaux et de la justice sociale. Libérer les citoyens de l'État revient en réalité à les livrer à la merci des forces du marché, où seuls ceux dotés de ressources financières importantes peuvent réellement exercer leur liberté. Cela conduit à une société profondément inégalitaire, où les plus démunis sont laissés pour compte.
Pour démontrer l'erreur fondamentale de cette vision libérale, nous pouvons nous tourner vers les enseignements d'éminents économistes sociaux. Amartya Sen et Joseph Stiglitz, tous deux lauréats du prix Nobel d'économie, ont souligné l'importance de l'État dans la promotion du bien-être et de la liberté des individus, ainsi que la nécessité d'une intervention active pour corriger les défaillances du marché. De même, les idées de John Maynard Keynes sur la nécessité d'une intervention étatique pour réguler l'économie et atténuer les cycles économiques sont toujours d'actualité.
En tant que partisan du Projet, qui promeut un État stratège et interventionniste (Page 20, Point 8 du Chapitre Pour une économie performante et résiliente sous-tendue par une gestion transparente des finances publiques), il est de notre devoir de dénoncer cette idéologie dangereuse et de défendre un rôle fort et responsable de l'État dans la protection et la promotion du bien-être de tous les citoyens. Nous devons nous mobiliser pour résister à cette tendance libérale qui menace les fondements mêmes de notre société et œuvrer pour une économie plus juste et équitable pour tous.
Ensemble, restons vigilants et engagés pour un Sénégal souverain, juste et prospère.
Souleymane Gueye est ingénieur projets numériques.
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FAKE NEWS AUTOUR DE LA COOPÉRATION MILITAIRE FRANCO-SÉNÉGALAISE
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués ont même circulé à ce sujet
Le nouveau président élu affiche une ferme ambition souverainiste. Mais contrairement aux rumeurs virales, il n'a nullement exigé le retrait des troupes françaises du pays.
Les réseaux sociaux se sont embrasés ces derniers jours avec la viralité d'une intox : Bassirou Diomaye Faye, le tout frais président sénégalais, aurait réclamé le départ des soldats français stationnés sur le sol sénégalais. Des montages vidéos tronqués, avec voix off artificielle, ont même circulé pour accréditer cette fausse information.
Pourtant, rien n'est moins vrai. Depuis son élection, le chef de l'État n'a jamais évoqué cette question épineuse. Son équipe de campagne l'a confirmé à France 24 : ce sujet est un "non-sujet" pour le nouveau pouvoir en place à Dakar.
Il faut dire que la France compte parmi les premiers partenaires économiques du Sénégal. Une rupture militaire semble donc peu envisageable, même si Faye prône incontestablement une vision plus souverainiste dans les relations avec l'ancienne puissance coloniale.
Rééquilibrage oui, rupture non. Un rééquilibrage qui pourrait d'ailleurs passer par une réduction conjointe des effectifs français. Environ 350 soldats sont actuellement déployés, essentiellement à des fins de formation auprès des armées locales et régionales.
Emmanuel Macron avait lui-même émis le souhait en 2022 d'une réduction du tonnage militaire français au Sénégal. Une volonté réaffirmée après l'élection de Faye, même si aucun chiffre officiel n'a encore filtré sur l'ampleur de ce potentiel redimensionnement.
C'est l'ex-ministre Jean-Marie Bockel, nommé envoyé spécial pour l'Afrique, qui planche actuellement sur des recommandations en ce sens. Réduire la voilure mais sans casser les amarres : tel semble être le cap à tenir avec le Sénégal, après les ruptures intervenues avec le Mali, le Burkina Faso ou encore le Niger ces dernières années.
Par Ibou FALL
2029, C’EST MAINTENANT
Contrairement à Abdou Samba Toro Diouf, pour Macky, ce n’est qu’un au revoir, n’est-ce pas ? Les Sénégalais risquent de virer Diomaye et ses deux épouses à la prochaine présidentielle pour réclamer à gorges déployées son retour à lui, le Superman du PSE
Le sort en est jeté, c’est BDF qui est gravé sur le drapeau en miniature surplombant la présidence de la République. Depuis une semaine, le Palais n’abrite plus le même locataire. Macky Sall, conformément à la Constitution, le 2 avril 2024, après avoir remis de mauvaise grâce les clés du propriétaire à son successeur resté sur le perron, s’en est allé, raccompagné par un garde rouge dont le rigide pas de l’oie semble le virer à coups de pieds.
La veille, il se permet une ultime cérémonie officielle pour décorer ses compatriotes méritants, histoire de leur laisser un souvenir indélébile. Il y a un peu de tout dans le lot des récipiendaires : du brave soldat, du fonctionnaire frustré, du sportif en déclin, de l’artiste méconnu…
Mieux vaut tard que jamais ? Les bobos à panser, c’est derrière lui, désormais
Le prophète du Pse prendra un dernier bain de foule, une fois les grilles du Palais définitivement franchies, saluant au passage un peuple où se s’entremêlent les cris de remerciements de ses groupies côtoyant les rancuniers inconsolables qui tiennent à lui cracher un haineux bon débarras et sans regret. Il fera un saut chez lui, à Mermoz, où une populace d’inconditionnels se presse devant la demeure pour espérer lui serrer la pince une dernière fois.
Des images de son départ circuleront ensuite, à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor de Yoff, faisant ses adieux à quelques proches alignés aux pieds de la passerelle de l’avion présidentiel, avant de s’envoler vers son destin que l’on localise pour l’heure au Maroc où un p’tit pied-à-terre l’attend dont quelques images circulent.
Sa misérable baraque de Marrakech a au moins l’avantage de le tenir loin des parquets financiers locaux qui pourraient se prendre pour la Crei et le sommer d’expliquer l’origine d’un tel luxe.
Vous savez bien, quand la «demande sociale» exige un bouc émissaire, plus il est haut placé, plus la camorra des indignés est heureuse…Il ne chômera pas longtemps, semble-til, Emmanuel Macron, le pape de la Françafrique, l’ayant recruté comme Envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète. Macky Sall aurait même commencé le job par une visioconférence depuis Dakar.
La bonne étoile, on l’a ou on ne l’a pas…
Un remake de l’alternance de 2000, lorsque le 1er avril, après la prestation de serment du Pape du «Sopi» au Stade de l’Amitié devant une marée de sans-culottes, Abdou Samba Toro Diouf lui remet les clés du propriétaire et s’éclipse par l’avion présidentiel à destination du Caire où il représentera son tombeur à un sommet de chefs d ’ E t a t . Il faudra à Abdou Samba Toro Diouf, cependant, un peu plus de temps pour se caser à la Francophonie. Le président Abdoulaye Wade aurait traîné des pieds pour lui accorder sa bénédiction…
Et puis, contrairement à Abdou Samba Toro Diouf, pour Macky Sall, ce n’est qu’un au revoir, n’est-ce pas ? Dans des courriers adressés à ses militants de l’APR et ses alliés de Benno bokk yaakkaar, il tient à préciser qu’il reste le président de l’APR, avec résidence à Marrakech tout de même, leur demandant de rester mobilisés pour se préparer à la reconquête du Palais.
Il ne le dit pas comme ça, j’avoue…
Mais c’est sous-entendu : les Sénégalais risquent de virer Bassirou Diomaye Faye et ses deux épouses à la prochaine présidentielle pour réclamer à gorges déployées son retour à lui, le Superman du PSE, et Marième Faye, l’attachante darling kor qui arrache des larmes aux sentimentales des taudis de banlieue…
Il y a déjà des imams qui regrettent le «soukeur’ou kôr» traditionnel tandis que les féministes hurlent au scandale : quatre femmes dans le vent, ça ne fait pas la parité dans un gouvernement. Les sempiternels attributaires illégitimes des passeports diplomatiques, les abonnés aux distributions de fonds politiques, les talibés qui ne tolèrent pas que l’on snobe leurs marabouts, les paresseux qui ne trouvent pas de travail mais jurent en chercher tous les matins, les pèlerins qui voyagent aux frais de la République, les bénéficiaires des marchés publics sans appel d’offres, les DG parachutés pour leur art de cirer les bottes et les PCA absentéistes ont du souci à se faire…
A cette cohorte de nouveaux pauvres, s’ajoutent leurs courtisans empressés et divers dégâts collatéraux : les onéreuses maîtresses, leurs bâtards et leurs familles dont les robinets s’assèchent brutalement. C’est tout autant de l’électorat hostile qui va gonfler dans les cinq prochaines années.
Il ne faut pas croire que c’est la fin des privilèges : ce sont juste les minois des privilégiées et leurs jolies fesses, qui changent. Pourquoi, dans la perspective de 2024, ne pas miser également sur un clash entre l’actuel président et son encombrant Premier ministre ? Ça pourrait aider…
C’est connu, la Primature est un cadeau empoisonné pour les fortes têtes. Puisque les pratiques païennes qui consistent à renverser du poivre dans une demeure sont démodées, le tandem présidentiel sortant, durant ses habituelles dévotions devant la Kaaba, devrait souhaiter une zizanie insoluble au sommet de l’Etat. C’est déjà arrivé, entre Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia, Abdoulaye Wade et Idrissa Seck, Macky Sall et Abdoul Mbaye…
Bref, de quoi rester optimiste pour le futur : cinq ans, ce n’est pas une éternité…
Sauf que les duettistes Sall et Faye ne seront pas seuls à manœuvrer : le challenger de la dernière présidentielle, Amadou Ba, claque la porte de l’Apr pour appeler les bonnes volontés à faire bloc avec lui. Il vient de ramasser près de 35 % des votes, en dépit de la mauvaise volonté affichée (c’est un euphémisme) de Macky Sall à le soutenir. Les esprits chagrins parlent carrément de trahison.
L’équation Amadou Ba est qu’il se positionne d’entrée comme le patron de l’opposition et s’affranchit de la tutelle de Macky Sall en appelant les républicains, ou ce qui en reste, à la veillée d’armes pour les prochaines conquêtes. Il y aura sans doute bientôt des Législatives, puisque l’actuel Parlement n’accorde à aucun camp une majorité indiscutable. La prochaine bataille de Dakar, qui devra confirmer les forces en présence, risque d’être meurtrière : entre Barthélemy Dias qui n’a pas une tête à céder la place à Khalifa Sall, Amadou Ba qui a besoin d’une place forte pour attendre patiemment les signes du Destin et l’actuel régime qui fera un point d’honneur à s’emparer de la citadelle, tous les coups, ou presque, seront permis…
Vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même : on ne va pas sentir passer les cinq années qui viennent, il y aura du sport !