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4 mai 2025
Diaspora
JACKSON HINKLE, L'INFLUENCEUR AMÉRICAIN SEMEUR DE DÉSINFORMATION SUR LE SÉNÉGAL
Depuis son élection, le chef de l'Etat essuie les attaques d'un propagandiste américain suivie par des millions de personnes, prétendant à tort que le Sénégal a rompu avec la France et se rapproche de Moscou
(SenePlus) - Depuis l'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal, l'influenceur américain Jackson Hinkle multiplie les publications trompeuses sur les réseaux sociaux. Comme le détaille Samba Dialimpa Badji dans une enquête pour Africa Check, un site de fact-checking africain, Hinkle a prétendu mensongèrement que "le nouveau président sénégalais rompt les relations avec la France et établit des relations plus étroites avec la Russie".
"Sur X (ex-Twitter), le compte @jacksonhinklle a fait une publication indiquant : 'Le nouveau président sénégalais rompt les relations avec la France et établit des relations plus étroites avec la Russie'. Le post est illustré de photos de Bassirou Diomaye Faye et de Vladimir Poutine", rapporte l'enquête.
Mais rien ne vient étayer ces allégations dans les déclarations du nouveau chef d'Etat sénégalais. "De l'annonce de sa victoire à la publication de cet article, le président élu n'a fait aucune mention de la France ou de la Russie" dans ses prises de parole, souligne le fact-checker.
Un désinformateur notoire
L'article revient sur le profil de cet influenceur de 25 ans, qui compterait 2,5 millions d'abonnés sur X. "Jackson Hinkle est un commentateur politique américain. Une caractéristique de son compte est sa propension à propager de façon délibérée et assumée du faux contenu."
Il est ainsi régulièrement épinglé pour désinformation, comme lorsqu'il "avait illustré la guerre à Gaza avec une photo prise en Syrie en 2016". Le média israélien Haaretz "l'avait interpelé sur X l'accusant de mentir en déformant les conclusions d'une de ses enquêtes".
L'influenceur s'est rallié au "trumpisme" et est devenu un férvent soutien de la Russie dans la guerre en Ukraine, après s'être présenté dans sa jeunesse comme un militant écologiste.
"Il utilise toujours la même technique : un mélange de sensationnalisme, de complotisme et de fausses informations tout en profitant pour gagner de l'argent. Sur X, il demande à ses 2,5 millions de followers de s'abonner à son compte Premium pour 3 dollars par mois afin de l'aider, dit-il, à 'combattre les propagandistes'. Ironique."
L'enquête conclut qu'avec ses allégations sur le Sénégal, Hinkle pratique une fois de plus sa stratégie de désinformation pour attirer les foules et les inciter à s'abonner contre rémunération à son contenu trompeur.
PAR Aliou Gori Diouf
RÉUSSIR LA TERRITORIALISATION DU PROGRAMME DE DIOMAYE PRESIDENT
Pour une déclinaison réussie de son ambition au niveau local, la nouvelle équipe doit s'attacher à adapter les objectifs et leur mise en œuvre aux réalités de chaque territoire
La territorialisation du Programme de la « Coalition Diomaye Président », un enjeu majeur pour sa pleine réussite. La coalition « Diomaye Président », victorieuse de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, compte mettre en œuvre un programme dont la vision est « Un Sénégal souverain, juste, et prospère dans une Afrique en progrès ». Ce programme se veut un programme de rupture et de refondation pour un Sénégal souverain, juste et durablement prospère.
Comme pour tout programme de développement destiné à un pays, la question de l’adaptation du programme aux réalités locales du Sénégal se dresse toujours comme un défi de taille pour la réussite de sa mise en œuvre. Ce défi tient au fait que le Sénégal, à l’image de tout pays, est une variété de caractéristiques sociales, culturelles, économiques et écologiques. Ces caractéristiques diverses et variées impliquent des opportunités et des menaces, des forces et des faiblesses pour le développement du pays. Tenir compte de ces spécificités culturelles, sociales, économiques et écologiques locales est une condition fondamentale pour gagner la mise en œuvre du programme de ladite coalition. Ce qui démontre le caractère stratégique de l’enjeu de la territorialisation du programme de la coalition gagnante.
La territorialisation du programme de rupture et de refondation sociale, culturelle, économique, politique, et environnementale pour un Sénégal souverain, juste et prospère désigne le processus d'adaptation des priorités, objectifs et de la mise en œuvre dudit programme aux particularités des contextes des territoires. Qu’est-ce qu’un territoire ?
Le territoire, qu’est-ce que ça veut dire ? Ce concept est polysémique puisque revêtant plusieurs sens selon les disciplines telles que la géographie, la science politique, le droit, la sociologie, l’écologie, l’économie, l’aménagement du territoire, la philosophie etc. Si en sciences juridiques, en sciences politiques le concept est étroitement associé à la notion d’Etat, en géographie, en sociologie, en écologie, en économie, en aménagement du territoire et en philosophie, la dimension étatique n’est pas essentielle ; elle ne figure même pas dans les critères définissant un territoire. Ces disciplines mettent davantage en avant, dans la définition du territoire, la vie de relations. L’intensité des relations sociales d’une part et des relations entre les humains et l’espace physique d’autre part est déterminante. C‘est ainsi que pour l’économiste, le territoire est défini par la puissance des relations ou activités économiques, l’abondance des ressources, et l’existence d’infrastructures. Le territoire de l’économiste peut renvoyer aux zones de marché, de réseaux de production, et de flux économiques. En écologie, le concept de territoire désigne l’espace peuplé par des espèces végétales ou des groupes spécifiques d’espèces végétales pour assurer leur reproduction et leur développement. Le territoire du sociologue est généralement défini par la perception et le sens qu’accordent les humains à l’espace physique. Le territoire est éminemment social ; il n’a de sens que par rapport à l’humain. Le territoire est un produit des relations sociales et culturelles. Cette conception est assez proche de celle du philosophe qui met l’accent, dans la définition du territoire, sur les dimensions psychologiques et symboliques ; le territoire est un espace vécu, un espace d’émotions, un lieu de mémoire, un lieu d’identité. En aménagement du territoire, l’accent est mis sur l'organisation et de la gestion de l'espace afin d’assurer un certain équilibre dans la répartition spatiale des activités, une cohérence des activités et flux, et le progrès social et économique durable sur l’ensemble du territoire. En géographie, le territoire est défini en s’appuyant à la fois sur les éléments naturels de l’espace terrestre mais aussi sur les relations de la sphère sociale y compris politique. La définition du territoire du géographe intègre des dimensions naturelles, politiques et sociales. Elle synthétise toutes les autres définitions.
Donc, au regard des définitions des différentes disciplines, il ressort que le territoire est un espace terrestre, réceptacle d’interactions des éléments composant les systèmes écologiques et des éléments constituant les systèmes humains mais aussi les interactions entre systèmes humains et systèmes écologiques. Les interactions du milieu écologique, du milieu social, et les relations entre les deux milieux socio-écologiques y sont si fortes, si intenses que le territoire finit par s’individualiser, se démarquer comme une entité, un ensemble cohérent. A coté de cette dimension fonctionnelle, relationnelle du territoire, il faut compter naturellement la dimension structurelle, à savoir le territoire en tant que cadre physique ou contenant de la vie de relations. Ce sont ces deux éléments structurels et relationnels qui définissent un territoire. Pour qu’un territoire soit viable, il doit respecter ces deux éléments.
Cinq principes pour réussir la territorialisation du Programme de la « Coalition Diomaye Président ». La concrétisation de la territorialisation du programme « Rupture et refondation pour un Sénégal souverain, juste et prospère » de la « Coalition Diomaye Président », exige les conditions suivantes :
Définir les limites des territoires. Un préalable obligatoire à la réussite de la territorialisation du programme est la définition consensuelle des limites des territoires qui doivent permettre un développement viable. Le processus d’adaptation du projet, celui permettant aux territoires d’adapter le contenu des objectifs et leur mise en œuvre aux spécificités, aspirations, besoins et priorités locales requiert de connaître les espaces géographiques mais aussi économiques, culturels et politiques de mise en œuvre du projet. Cette délimitation doit se faire sur la base de critères consensuels mais objectifs tels que l’homogénéité ou la cohérence écologique, la cohérence historique voire culturelle, la cohérence économique (il faut que chaque territoire se distingue par l’entretien de rapports économiques forts entre villes et villages qui le composent), portée géographique qui permette sa viabilité etc.
Sensibilisation des parties prenantes. Il faut, dans un premier temps, identifier de façon exhaustive les catégories de parties prenantes nécessaires/indispensables à la conception et à la mise en œuvre du projet dans les territoires. Il faut définir leurs rôles et enfin les informer des objectifs de la territorialisation du projet.
Faire en sorte que les objectifs, les solutions et la mise en œuvre du Programme épouse les spécificités, besoins, priorités et aspirations des territoires. Cela permet garantit que les programmes sont pertinents et efficaces dans des contextes spécifiques. Cela permet d’enraciner le Programme « Diomaye Président » dans la réalité locale de répondre plus précisément aux besoins et aux défis spécifiques des communautés et des territoires concernés.
Assurer la participation des parties prenantes tels que les gouvernements locaux, les organisations communautaires, les entreprises, et les citoyens, pour que le Programme ait une déclinaison territoriale et soit mis en œuvre de manière inclusive.
Autonomiser les parties prenantes locales en matière de conception, d’élaboration et de conduite de et autonomisation. Ce processus offre aux communautés les moyens de piloter leur propre développement et de participer activement à la transformation de leur territoire.
Dr Aliou Gori Diouf est Géographe, spécialiste en recherche, planification, financement et gestion de projets climatiques.
La vente aux enchères en France de la bibliothèque du premier président sénégalais fait rugir d'indignation. Romuald Fonkoua s'élève contre la dispersion aux quatre vents d'ouvrages rares, de classiques anciens et d'écrits inestimables
La vente aux enchères en France de la bibliothèque de Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal indépendant, soulève une vive polémique. Dans un entretien musclé sur TV5 Monde, Romuald Fonkoua, éminent écrivain et professeur de littératures francophones à la Sorbonne, a lancé un vibrant appel aux autorités sénégalaises.
Fonkoua, également rédacteur en chef de la prestigieuse Revue Présence Africaine, n'a pas mâché ses mots. "C'est un trésor national qui pourrait servir de levier pour une politique d'acquisition par un grand État comme le Sénégal", at-il martelé, évoquant les quelque 600 ouvrages rares de Senghor bientôt dispersés.
Parmi les lots, on trouve des classiques de Kant, Dante ainsi que d'anciens écrits latins d'Église, "une base importante pour la recherche de qualité mondiale" selon Fonkoua. Une perte "sèche" pour le Sénégal et "les enfants d'Afrique" d'après un ancien ministre.
"C'est une question de souveraineté culturelle", a insisté le professeur, rappelant le combat d'Alioune Diop, fondateur de Présence Africaine, pour qui "derrière un homme politique, il y a un homme de culture à défendre".
Fonkoua exhorte le nouveau pouvoir à Dakar à se "saisir du dossier" comme son précédent l'avait fait pour d'autres objets de Senghor. "Pensez à la culture ! Nos discours économiques n'auront pas de portée sans elle".
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LE SYNDROME DES TRANSITIONS POLITIQUES
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous avons besoin de rétablir le Pencúúm Sénégal à travers la constituante indépendante, souveraine et inclusive. Il s’agit d’une piste majeure pour la reconfiguration de notre modèle démocratique tropical ressourcé
Entre les aspirations profondes des populations à voir soit s’instaurer un puissant changement de gouvernance ou s’opérer une révolution vraiment démocratique, et une gestion innovante de la transition politique, il y a tout un fossé à franchir ou à combler, mais dont tout dérapage serait fatal aux espérances de « faire du Sénégal une nation juste, prospère et souveraine, ancrée dans des valeurs fortes ».
La typologie des transitions distingue les transitions par le haut notamment sous l’impulsion des élites comme c’était le cas en 2012 avec Macky Sall sorti des flancs du PDS, et des transitions par le bas à travers un mouvement social populaire enclenché en 2021 et concrétisé favorablement lors du vote de 2024. La transition par le bas est très exigeante et se décline en deux modalités, notamment à travers la réforme des institutions ou à travers la révolution où les masses seront impliquées dans la définition des politiques publiques.
La gestion de la transition reste un grand chantier à la mesure des aspirations des populations et du niveau de délabrement politique, économique et sociétal. Il nous faut comprendre que le carnage économique, politique et social depuis les indépendances, subi par les populations est la base de l’exigence de rupture exprimée lors des élections.
Le nouveau président a été plébiscité pour la réparation des injustices subies par le candidat porteur d’un projet qui a fait fort écho auprès de la jeunesse. Sa présidence semble inaugurer un programme en droite ligne directrice avec le projet initial du Pastef dont bien des points de gouvernance sont totalement la marque de fabrique de ce parti. Le livre « Solutions pour un Sénégal nouveau » édité en 2018 (format show télévisé devant un public) est ainsi l’expression structurée de l’offre politique. Le projet affiché est une promesse marketing qui a nourri l’adhésion subliminale de la jeunesse. Il a singulièrement pris une forme associée au sacré, fédérant également tous les segments des couches les plus vulnérables de la société aspirant à un meilleur possible.
Le Premier ministre vient de fixer le cap autour de cinq orientations stratégiques suivantes : jeunesse, éducation, formation, entreprenariat et l’emploi des jeunes et des femmes - lutte contre la vie chère et l’amélioration des pouvoirs d’achat des populations - La justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance et la reddition des comptes et l’amélioration du système démocratique et électoral - La souveraineté économique, l’exploitation optimale des ressources économiques, la prospérité et le développement endogène et la consolidation de l’unité nationale, de la cohésion sociale et territoriale ainsi que le renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.
Un ticket symbolique Diomaye-Sonko va diriger déjà pour cinq ans le Sénégal, pays vivant sur le régime de l’aide et de la dette abyssale (passage de 52% à 73% en 2021 et 76% du PIB en 2023).
Il est primordial de saisir la phase de transition comme une opportunité pour poser un acte fort pour la transformation sociale à travers un front populaire citoyen. Quels sont peut-être les modèles de progrès, de solidarité et d’unité à explorer ? À rapidement appliquer ?
Modèle de gouvernance
Une remise à plat de toute l’architecture constitutionnelle et administrative s’impose au regard de l’évolution de l’état moderne et de la société sénégalaise. Revisiter les relations entre l’État, ses institutions et les populations sous le prisme de la concertation et non de la manipulation politicienne. Il s’agit à la fois réparer les souffrances et définir un nouveau contrat de confiance basé sur les résultats et la reddition des comptes. La première ressource reste le pacte de gouvernance des Assises à actualiser bien sûr.
Modèle économique
Pays regorgeant de nouvelles ressources du sous-sol, le Sénégal doit repenser son modèle économique dominé par le secteur informel et la mise sous coupe des stratégies des multinationales au détriment d’une souveraineté économique. Transformer le capital humain non productif avec la pression démographique en citoyens engagés pour la transformation et le bien-être des populations par un nouveau contrat de développement des terroirs à partir d’une cartographie des besoins et des capacités locales.
Modèle politique
La démocratie représentative formelle est en crise partout dans le monde avec des institutions légales illégitimes pour la société. La faillite des partis politiques traditionnels au profit de Groupements d’Intérêt Politique Unipersonnels, le dévoiement de l’Assemblée nationale l’instrumentalisation de la justice par les pouvoirs sont autant de facteurs avilissant notre modèle démocratique. Nous avons besoin de rétablir le Pencúúm Sénégal à travers la constituante indépendante, souveraine et inclusive. Il s’agit d’une piste majeure pour la reconfiguration de notre modèle démocratique tropical ressourcé. Il nous faut recourir à des referendums citoyens sur toutes les questions d’intérêt national et africain au lieu de se limiter à une cosmétique du calendrier républicain.
Modèle sociétal
Le modèle sociétal sénégalais est un modèle islamo wolof pour parler comme le Professeur Mamadou Diouf dans Histoire du Sénégal dont le trait dominant reste la rapine, la prédation et le vampirisme social. Tout réside dans l’évitement, la ruse, la gabegie, la violence symbolique et la spoliation sociale. Nous devons repenser notre relation avec le pouvoir, avec le sacré et le religieux, avec le travail et l’argent, avec l’alimentation dans la perspective de la souveraineté alimentaire, la place de la femme et de l’enfant, la place des seniors, notre relation avec l’Afrique et le monde et notre relation avec notre propre histoire.
Heureusement qu’il y’a une petite embellie liée à la cohésion sociale, au dialogue islamo - chrétien et la sécurité sociale comme des soupapes de sécurité.
Le modèle pays de la Teranga doit être repensé à partir d’une vision de développement endogène dans un contexte social dominé par des acteurs internationaux et leur implication dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.
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LE GOUVERNEMENT DÉCRÈTE LA FIN DU SÉNÉGAL ENDETTEMENT
Pour le ministre Moustapha Sarr, le controversé Plan Sénégal Émergent aura laissé un lourd tribut au nouveau pouvoir. Le porte-parole du gouvernement promet une reconquête par la formation professionnelle et un rééquilibrage au profit des régions
C'est un réquisitoire cinglant contre les années d'endettement effréné que Moustapha Sarr, ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, a dressé ce dimanche dans l'émission "Point de vue" de la RTS. Le poids de la dette publique, flirtant avec les 70% du PIB, est insoutenable selon le membre du cabinet présidé par Bassirou Diomaye Faye.
Pour Sarr, le controversé Plan Sénégal Émergent aura laissé un lourd tribut au nouveau pouvoir, au point d'être surnommé à demi-mot le "Plan Sénégal Endettement". Une rupture radicale est donc engagée avec le lancement d'un "Projet de transformation systémique" devant réendogénéiser l'économie nationale.
"Nous ne privilégions pas l'endettement à tout bout de champ", a martelé le ministre, rappelant que le recours aux emprunts ne doit intervenir qu'en dernier ressort. La priorité sera de remettre les Sénégalais aux commandes, en faisant notamment la part belle aux secteurs stratégiques comme l'agriculture et l'industrialisation.
Moustapha Sarr a également déploré les investissements massifs concentrés à 80% sur Dakar ces dernières années, créant encore les inégalités territoriales. Un rééquilibrage en faveur des autres régions est à l'ordre du jour, tout comme la relance du pouvoir d'achat des ménages.
Mais ces ambitions ne pourront se concrétiser sans l'implication de l'ensemble des Sénégalais, a insisté le porte-parole gouvernementale, lançant un appel solennel à "l'unité nationale" et à une "nouvelle citoyenneté" de rigueur et d'abnégation. . "Le gouvernement à lui seul ne peut pas tout faire", at-il prévenu.
Sur la Formation professionnelle, fer de lance du projet de développement, Sarr promet de "mailler le territoire national", au-delà du seul périmètre de Dakar. L'objectif : former en masse les jeunes aux métiers porteurs de l'agriculture, de l'élevage et de l'industrie.
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L'AJS EN CROISADE POUR LES DROITS DES FEMMES
Révision du Code de la famille, amélioration de la protection sociale, accès aux soins... Zeynab Kane, vice-présidente de l'Association des Juristes Sénégalaises, lance un appel persistant pour des réformes ambitieuses en faveur de ses paires
Dans une société sénégalaise en pleine mutation, la voix de Zeynab Kane, enseignante-chercheuse et vice-présidente de l'Association des Juristes Sénégalaises (AJS), s'élève avec force. Invitée lors de l'émission "Objection" sur les ondes de Sud FM, elle a lancé un appel persistant pour des réformes ambitieuses en faveur des droits des femmes.
Sous le nouveau régime, l'AJS attend des actes concrets. Zeynab Kane déplore la faible représentativité féminine au sein du gouvernement, contredisant les engagements constitutionnels et internationaux du Sénégal. "L'argument de l'incompétence des femmes est non fondé. Il existe d'innombrables femmes compétentes dans tous les domaines", martèle-t-elle, balayant d'un revers de main les justifications avancées.
Pour cette farouche militante, une gouvernance véritablement inclusive passe inévitablement par l'intégration des femmes à tous les niveaux décisionnels. "Gouverner sans les femmes relève de l'impossible. Nous exigeons à être parties participent dans l'élaboration des politiques publiques", clame-t-elle avec conviction.
Au cœur des réformes exigées par l'AJS figure la révision en profondeur du Code de la famille, un texte vieillissant encore teinté de dispositions discriminatoires. Zeynab Kane insiste également sur la nécessité d'améliorer la protection sociale, l'accès aux soins et à l'éducation pour les femmes et les jeunes filles.
L'un des autres défis majeurs réside dans l'autonomisation économique des Sénégalaises. Avec un taux de chômage élevé chez les jeunes diplômés, des mesures ciblées doivent favoriser leur employabilité et leur insertion professionnelle.
Pour atteindre ces objectifs, l'AJS prône une approche collaborative, associant étroitement les organisations féminines de la société civile. "Nos associations disposant d'une expertise terrain forgée durant des décennies. Ignorer cet atout serait un non-sens", plaide Zeynab Kane.
Le changement de paradigme tant promis ne pourra advenir sans les femmes, en première ligne pour défendre leurs droits légitimes. A l'heure de la refondation démocratique, l'AJS assiste du gouvernement à un engagement réel en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes.
UN BLOGUEUR GUINÉEN EN EXIL FACE AU RISQUE D'EXPULSION
Figure critique du régime guinéen exilée au Sénégal, le jeune activiste Djibril Agi Sylla croupit désormais en prison à Dakar. Ses défenseurs alertent sur les périls d'un refoulement vers Conakry
(SenePlus) - Placé en détention provisoire pour séjour irrégulier, le blogueur guinéen Djibril Agi Sylla risque l'expulsion du Sénégal, affirme RFI. Figure critique du régime guinéen, cette décision judiciaire suscite l'inquiétude de son avocat et des ONG.
Selon la radio, le jeune activiste était convoqué par la justice sénégalaise suite à une plainte pour diffamation et injure publique émanant de l'homme d'affaires KPC. Mais lors de l'audience jeudi, le procureur s'aperçoit que M. Sylla, entré au Sénégal le 9 février 2021, n'a pas de titre de séjour.
Bien que le blogueur affirme avoir déposé une demande d'asile politique, il ne peut le prouver. Placé en détention provisoire, il risque une expulsion vers la Guinée. Son avocat, Maître Amadou Kane, s'inquiète auprès de RFI.
"Étant donné qu'il a fui son pays d'origine par crainte, le droit interdit de le refouler. (...) Nous souhaitons alerter les autorités sénégalaises pour exclure tout refoulement vers son pays d'origine", plaide-t-il, évoquant les risques sécuritaires encourus.
L'affaire doit être examinée mardi par le tribunal de grande instance de Dakar. L'issue judiciaire est suivie de près par les organisations de défense des droits humains, inquiètes du sort réservé à ce critique du régime guinéen au Sénégal.
VIVES TENSIONS ENTRE TÉHÉRAN ET TEL-AVIV
L'Iran a lancé une attaque de drones contre Israël, franchissant un nouveau palier dans l'escalade des tensions avec son ennemi juré. Cette riposte aux frappes israéliennes en Syrie plonge la région dans l'incertitude quant aux risques d'un embrasement
(SenePlus) - Téhéran a lancé une attaque de drones contre Israël samedi soir depuis son territoire, a annoncé le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari dans une allocution télévisée, comme l'ont confirmé des médias d'Etat iraniens. Cette opération intervient après que l'Iran a promis de "punir" Israël pour une attaque meurtrière sur son consulat à Damas le 1er avril, rapporte l'AFP.
"Nous surveillons la menace dans l'espace aérien", a déclaré M. Hagari, précisant collaborer avec les Etats-Unis et des partenaires régionaux pour intercepter les drones. Israël a dans la foulée fermé son espace aérien par précaution. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a assuré le pays était "prêt à faire face à n'importe quel scénario".
Cet accès de tensions a incité plusieurs pays comme la Jordanie et l'Irak à fermer également leur espace aérien, rapporte Le Monde. La France a enjoint ses ressortissants à ne pas se rendre en Iran, Israël et au Liban.
D'après ce même article, la saisie samedi par l'Iran d'un porte-conteneurs israélien dans le Golfe avait déjà fait craindre une riposte imminente de Téhéran. Signe de l'état d'alerte, l'armée israélienne a fermé les écoles pour deux jours et limité les rassemblements.
Les Etats-Unis ont "fermement" condamné l'acte de "piraterie" iranien et réaffirmé leur "engagement inébranlable" envers Israël, a écrit sur Twitter le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan. Le président Biden a écourté son week-end pour des consultations d'urgence, révèle ce média. Une escalade semble se profiler entre l'Iran et Israël dans ce contexte de vives tensions.
LA DANGEREUSE HUBRIS DES MILITAIRES MALIENS
Depuis presque 4 ans, le Mali est privé de dirigeants élus, tandis que les maux ayant motivé le premier coup d'Etat "n'ont cessé d'empirer". Il y a toujours un risque à vouloir abréger les mandats réguliers, pour se faire la courte-échelle vers le pouvoir
(SenePlus) - La junte au pouvoir au Mali a franchi un cap cette semaine en suspendant les activités des partis politiques et de certaines associations, et en interdisant aux médias de les relayer. Une réaction, selon certains, à l'appel lancé début avril par plus de 80 partis et organisations de la société civile pour la tenue d'une élection présidentielle et la fin de la transition militaire.
"À bien des égards, ces mesures trahissent une certaine fébrilité, au moment où l'on attend de la junte qu'elle fédère, dans le dialogue, les Maliens autour de valeurs", analyse Jean-Baptiste Placca dans un éditorial pour RFI. Depuis presque 4 ans, le Mali est privé de dirigeants élus, tandis que les maux ayant motivé le premier coup d'Etat "n'ont cessé d'empirer".
Une situation qui interroge de nombreux Maliens sur "le sens même de cette transition". L'argument d'un membre du Conseil national de transition selon lequel "la raison d'État prime sur les libertés" sonne comme un aveu accablant. "La plupart réalisent à quel point, au nom des miettes qu'ils recueillent de la mangeoire d'État, certains peuvent renoncer à toute éthique, à tout principe."
Une transition née d'ambitions personnelles ?
Comment en est-on arrivé là ? L'éditorialiste rappelle que la junte d'Assimi Goïta "n'était qu'un troisième larron, venu cueillir un pouvoir déstabilisé" par les manifestations contre IBK. Des acteurs qui les avaient alors soutenus "étaient persuadés que cela leur profiterait personnellement".
"Nombre des acteurs politiques qui avaient alimenté la fronde contre Ibrahim Boubacar Keïta étaient persuadés que cela leur profiterait personnellement. Tous avaient applaudi Assimi Goïta, avant d'en devenir les détracteurs."
Une mise en garde : "Il y a toujours un risque à vouloir abréger les mandats réguliers, pour se faire la courte-échelle vers le pouvoir." Tandis que d'autres, "conscients de ne jamais pouvoir sortir vainqueurs d'élections régulières, préfèrent miser sur des révolutions opportunes".
Répression ou chaos : quel avenir ?
Face à l'intransigeance des militaires, quelle issue ? "À moins d'avoir le courage des Sénégalais, quelques-uns seront arrêtés, et les autres se tiendront plus ou moins cois", prédit J-B Placca. Mais "les troubles peuvent aussi bien reprendre, avec le risque que cela inspire d'autres troisièmes larrons".
La perspective d'élections semble s'éloigner chaque jour davantage. "Il faut du courage, pour, comme le Premier ministre du Mali, annoncer à ses concitoyens qu'il n'y aura d'élection qu'une fois le pays stabilisé. Car, lui-même ne sait pas quand."
Bref, au Mali, "la transition est à durée indéterminée. Les privations diverses le sont déjà, les journées sans électricité aussi, comme certaines libertés. L'heure est donc vraiment propice aux illusions à durée indéterminée !"
DES CLASSES INCLUSIVES POUR LES ÉLÈVES SOURDS ET MALENTENDANTS AU SÉNÉGAL
Dans quelques établissements scolaires du Sénégal, on teste avec succès de nouvelles classes mixtes accueillant élèves sourds et entendants. Une innovation porteuse d'espoir pour la scolarisation de tous
(SenePlus)- Dans certaines classes du Sénégal, les élèves sourds et malentendants étudient désormais aux côtés des autres. C'est le cas à l'école Apix Guinaw Rails Sud, dans la banlieue de Dakar, où Mouhamed Sall suit sa scolarité avec le soutien d'une assistance. Lors d'un cours observé par l'agence Associated Press, ce dernier s'est avancé au tableau noir et a posé rapidement une question en langage des signes à l'assistante. Il a ensuite résolu l'exercice, sous les applaudissements silencieux de ses camarades qui agitaient leurs mains en signe d'appréciation.
Certains élèves de la classe se sont familiarisés avec la langue des signes ces derniers mois pour communiquer avec Mouhamed Sall, qu'ils connaissaient déjà de l'école primaire. "On a appris le langage des signes car on est amis depuis longtemps, ça a été facile", témoigne l'un d'eux, Salane Senghor. Les nouveaux camarades sont curieux et regardent souvent vers l'assistante pour comprendre ce que dit Mouhamed Sall.
Pourtant, l'inclusion scolaire des enfants handicapés reste un défi au Sénégal. Selon l'UNICEF, 60% d'entre eux ne vont pas à l'école, faute notamment de données statistiques fiables. Le pays manque en effet d'une stratégie nationale en la matière, malgré quelques initiatives pionnières comme celle de l'école Apix, soutenue depuis l'an dernier par l'ONG Humanité & Inclusion. Celle-ci finance le recrutement d'assistances maîtrisant la langue des signes dans quatre établissements scolaires pilotes.
"Nous voulons des progrès du gouvernement pour garantir à chaque enfant, quelles que soient ses capacités, l'accès à l'éducation", souligne Sara Poehlman de l'UNICEF. Car dans une région où les frais scolaires pèsent lourd, le programme permet à Mouhamed Sall de suivre sa scolarité gratuitement, après que sa mère a longtemps payé des activités spécialisées coûteuses.
Des initiatives volontaristes émergent pourtant, comme les récentes formations électorales en langue des signes ou le succès de l'équipe nationale sourde de football. Mais la route est encore longue pour une véritable inclusion. Les difficultés persistent pour les familles éloignées des établissements pilotes. Et le niveau élevé en langue des signes des élèves sourds pose problème aux enseignants peu formés.
Pour Jandira Monteiro d'Humanité & Inclusion, une collaboration renforcée entre les ministères de la Santé et de l'Éducation est nécessaire. Afin que chaque enfant puisse, comme Mouhamed Sall, développer pleinement ses talents à l'école, au sein d'une société solidaire.