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30 avril 2025
Femmes
PAR BABACAR MBAYE NDAAK
ANTA MAJIGÉEN NJAAY, LA LINGEER DE CUBA ET FLORIDA
Ce qui m’intéresse chez elle, c’est sa sénégalité et son rang qu’elle a défendus hors du pays, dans un contexte difficile d’affirmation de soi - Son intelligence et sa bravoure ont fait d’elle, la figure d’histoire la plus marquante de Jacksonville
Depuis les temps premiers, des hommes ont réduit d’autres à la servitude ou à la mort, sur tous les Continents, par la force ou par des moyens plus complexes, plus subtils, plus insidieux. Et l’esclave, c’est toujours l’autre, le slave que chassait le gréco-latin, l’ilote de la Rome Antique, le hébreu et le Hittite que chassait le pharaon, le Nègre entre les violences des blancs (européen et arabe), l’indien, le chinois, l’Amérindien… En Afrique, puisqu’il faut rappeler, Le ROI et le COMMUN, chacun avait son esclave. Et chacun, a vendu à l’acheteur qui a créé le désir de vendre, contre l’appétit de ce qu’ils désiraient (Tabac, alcool…).
Et, c’est ainsi que sur l’Amérique ont atterri d’abord comme esclaves, des captifs vendus par leurs maîtres et puis, quand il n’y en avait plus, les rois, les communs, les transitaires, les intermédiaires, les mercenaires se sont mis, les uns à la chasse de l’autre, le voisin de l’autre tribu et, la plupart (les mercenaires) sans distinction de classe, de clan, prenait des communs, des princes, des savants, des artisans de talent et des artistes au grand âge de leur créativité. Et beaucoup sont partis parmi lesquels, des rois, des princes, de grandes dames. Ainsi, avant le 08 Mars 1857 à Chicago, date prétexte pour célébrer la femme, une femme, une africaine du Grand Jolof, ce pays qui n’était pas encore intégré à ce qui sera le Sénégal, une jeune fille au destin immense, entre dans l’histoire de l’Amérique et du Monde : ANTA MAJIGÉEN NJAAY, la princesse devenue esclave, puis Grande Dame et Héroïne d’un combat pour la dignité, contre un système qui a fait aux africains, des torts beaucoup plus forts et plus barbares parce que peu médiatisés, que le NAZISME n’a fait aux juifs. Ses origines plongent dans les racines du Jolof, pays mis en valeur, réveillé et révélé par son glorieux ancêtre Ahmadu Njaajaan Njaay le premier BUURBA (roi des rois), le rassembleur qui nous marque aujourd’hui comme SUNJATA le fut pour l’Afrique occidentale. Ses origines aristocratiques nous rappellent ses frères et sœurs d’autres contrées du continent, Gaspard Yanga (1570 – 1609) appartenant à la famille royale du Gabon et qui, déporté, dirigea la résistance africaine au Mexique où il a fondé en 1630 la première cité libre d’Amérique, YANGA – VERA –CRUZ. Elles nous rappellent KING AMADOR de KILOMBO (SAO Tome et Principe) en 1595 et qui a tenu débout et Victorieux à l’esclavage atlantique, tout comme QUEEN NANNY (1680-1750) héroïne de la Jamaïque. La jeune Jolof Jolof s’inscrit dans cette longue chaine d’honneur.
Certains auteurs affirment qu’elle appartient à la famille de Bakar Koor Njaay et qu’elle est la sœur de Lat Koddu Majigéen et Biraayim Majigéen Njaay qui se sont battus pour devenir Buurba et avoir, les moyens de la retrouver, hélas. Capturée à 13 ans en 1806 au cours d’un grand raid négrier de la période de l’accélération de la traite consécutive à une forte demande de main d’œuvre dans les plantations, elle est arrachée à son Jolof natal, un soir, pendant certainement sa promenade vespérale, avec sa courette dans laquelle il y’avait certainement une servante de son âge et, une jeune gawlo complice d’enfance qui pourrait s’appeler Bambi Gise !
Ce qui m’intéresse dans son histoire, c’est sa « sénégalite » et son rang qu’elle a défendus hors du pays, dans un contexte difficile d’affirmation de soi. Pour dire que, si éloigné et si difficile de conditions, ceux et celles moulés dans nos valeurs authentiquent n’abdiquent pas et, ne s’oublient pas. En effet, sur un marché du nouveau monde des européens, à Cuba alors lieu fort d’un empire colonial espagnol avide de richesses, elle est repérée et achetée par un planteur du nom de Zephania Kinsley ou kingsley qui, séduit par l’allure princière, le port altier de la jeune Noble, la beauté de son corps moulé par des traditions de préparations aristocratiques au mariage, Zephania l’épouse contre l’ordre de cette époque et s’inclina à son désir de célébrer l’événement à la manière de son jolof et de son rang.
Et des griots (d’occasion certainement) chantèrent le Furiye (d’occasion certainement) qui réveillait ses ancêtres tous les matins là-bas entre les kàdd et les Baobab qu’elle ne verrait plus. Et elle devint, à la mode de ce pays, SEÑORA ANNA, Anna Kinsley, la Lingeer de Cuba dont j’aime raconter le courage dans mes sorties. Et, cet épisode de sa vie me rappelle une autre dame africaine, une certaine SALLY HEMINGS, la Favorite secrète du 4éme président américain, Thomas Jefferson (1800-1809) et dont l’histoire nous est merveilleusement racontée par Barbara Chase Riboud dans son magnifique et volumineux ouvrage « La VIRGINIENNE ». Anta vécut à Cuba avec Zephania jusqu’à leur installation en Floride alors possession Espagnole, à Jacksonville où leur plantation est devenue un grand musée.
A la mort du mari, Anta se battit avec courage contre la sœur de ce dernier qui voulait la déposséder et, son courage et sa pugnacité supplantèrent vite son manque d’instruction et elle gagna le procès. Elle reprit et dirigea la plantation jusqu’à la guerre hispano-américaine qui l’oblige à retourner à CUBA. Mais, consciente de ses responsabilités avec les esclaves, ses frères, qu’elle traitait en employés, elle revient à Jacksonville les affranchir, bravant la mort, supportant les énormes souffrances de cette longue guerre de survie entre l’Espagne installé par la conquista et les larmes des Amérindiens, et les USA naissants. En cela elle a fait honneur à ses 04 enfants nés de son union avec Zephania, de sa petite fille Bessie Coleman, première femme afro-américaine pilote en Amérique et son arrière-petite-fille Johnetta Cole, première afro- américaine aussi présidente du spelman Collège à Atlanta.
Anta Majiguéen a été rappelée à Dieu en 1870 – Elle avait 77 ans. Son intelligence et sa bravoure ont fait d’elle, la figure d’histoire la plus marquante de Jacksonville. Et pour terminer, je rappelle que le journaliste Malick Rokhy BA a été le premier à en parler dans les années 90 à la Suite de la parution de l’ouvrage du Dr DANIEL SCHAEFER qui révélait au monde cette star du 19e siècle Hispano-Américain. Les frères Guissé lui ont dédié une chanson. Aujourd’hui, après l’ouvrage publié par Univesity Press de l’université de la Floride du Nord – Jacksonville et intitulé « ANNA MADGIGINE JAI KINSLEY » African Princess /Florida Slave / plantation slaveowner, un film est en train de lui être consacré avec la proposition de partenariat de la ville de Rufisque d’où elle partit (et certainement avec CÉNGG son terroir natal !).
A l’heure actuelle, SERIGNE MOR THIOUNE, un de mes élèves du lycée Banque Islamique est le récitant du texte sur la vie de Anta Njaay, écrit par JENNIFER CHASE, là-bas à Jacksonville. Et, le jour où la voix de nos ténors, soutenue par le xalam des gawlo, chantera au cœur de Floride le « Furiye » et déclinera la liste de ses ancêtres héroïques, l’Amérique saura qu’on ne tue pas l’histoire.
Babacar Mbaye Ndaak est professeur – Chercheur en histoire et littérature traditionnelles
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LA TUNISIE SE PRÉPARE À UNE RÉVOLUTION EN MATIÈRE D'HÉRITAGE
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, en pleine tourmente politique, a annoncé le dépôt d'un projet de loi faisant de l'égalité entre homme et femme le principe par défaut lors de la répartition de l'héritage
"Je propose de faire de l'égalité dans l'héritage une loi", a-t-il déclaré dans un discours télévisé à l'occasion de la journée de la femme tunisienne.
Ce texte devrait être présenté aux députés dès la fin des vacances parlementaires.
L'annonce survient alors que le parti au pouvoir, Nidaa Tounès, fondé par M. Caïd Essebsi en 2012, est profondément secoué par un bras de fer au sein de sa direction à l'approche des scrutins législatif et présidentiel prévus en 2019.
Cette mesure touchant un principe inspiré du Coran et appliqué dans de nombreux pays arabes, est l'une des plus débattues parmi une série de réformes sociétales proposées par une commission qu'il avait crée il y a un an, dans le but de traduire dans la loi l'égalité consacrée par la Constitution de 2014.
Cette Commission pour les libertés individuelles et l'égalité (Colibe) a suggéré que le patrimoine familial soit partagé par défaut de façon égale entre héritiers hommes et femmes.
La loi actuelle, qui s'appuie sur le droit islamique, prévoit qu'en règle générale, un homme hérite le double d'une femme du même degré de parenté.
"On va inverser la situation", a précisé M. Caïd Essebsi, en faisant de l'égalité la règle, et de l'inégalité une dérogation.
"C'est mon devoir en tant que président de tous les Tunisiens, de rassembler et non de diviser", a-t-il indiqué pour justifier que la loi laisserait la possibilité au testateur "soit d'appliquer la Constitution soit de choisir la liberté" en répartissant son héritage selon la règle des deux tiers.
La Colibe, après plusieurs mois de consultation avec la société civile et les partis politiques, a également proposé de dépénaliser l'homosexualité, abolir la peine de mort et nombre d'autres réformes sociétales saluées par les défenseurs des droits de l'Homme.
Samedi, une manifestation contre les réformes proposées par la Colibe a rassemblé des milliers de personnes devant le Parlement tunisien, certains brandissant le Coran, aux cris de "avec notre sang, nous défendrons l'islam".
Une autre manifestation, en faveur de l'égalité et des libertés individuelles, est prévue lundi soir dans le centre de Tunis à l'appel de nombreuses associations.
BATAILLE RANGÉE POUR LA PRÉSIDENCE DU CESE
Trois femmes pour un poste - C’est le feuilleton qui va rythmer cet été - Aminata Tall, Marième Badiane et Aminata Touré, se livrent une guerre feutrée pour prendre la tête de cette institution
Nous sommes en train de vivre une guerre des «moussors», (foulards en français) au sommet du pouvoir, pour la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Une guerre entre, trois femmes fortes, Aminata Tall, Marième Badiane et Aminata Touré, qui sera, à n’en pas douter, le feuilleton de cet été. Déjà, les femmes de Benno bokk yaakaar sont en train de mettre une pression terrible sur Macky Sall pour qu’il vire la présidente sortante et la remplace par Marième Badiane. En effet, la conférence des présidentes des femmes de Benno Bokk Yaakaar, qui s’est réunie, hier, a demandé au président Macky Sall de débarquer Aminata Tall, la présidente sortante et de la remplacer par Marième Badiane, la présidente des femmes de la coalition Benno Bokk Yaakaar.«Les femmes de Benno Bokk Yaakaar invitent le président de la République Monsieur Sall à confier la présidence du Conseil économique, social et environnemental à la présidente nationale Ndèye Marième Badiane», a déclaré dans un communiqué la Conférence des présidentes pour la coordination nationale des femmes de Benno. «Un tel choix est pertinent et opportun dans la mesure où Mme la présidente nationale des femmes de Benno est investie de la confiance de toutes les femmes du pole présidentiel»,«Marième Badiane a la confiance des femmes de Benno. Elle a aussi la légitimité et la légalité. En plus, c’est elle qui a accueilli Aminata Tall et Aminata Touré à l’APR», poursuit le document.
Et à en croire notre source, le ministre d’Etat Marième Badiane ne badine pas. Et tient à ce poste. D’ailleurs, notre source nous informe qu’elle n’exclut pas de quitter l’APR si elle n’est pas nommée. Les partisanes du ministre d’Etat Marième Badiane accusent Aminata Tall de les snober. «Aminata Tall ne travaille pas avec les femmes de Benno et ne les appuie pas dans leurs activités politiques», disent-elles. Quant à Aminata Touré, l’envoyée spéciale du président de la République, les femmes de Bennoo lui reprochent d’avoir son proche agenda.
Quoi qu’il en soit, cette demande des femmes dirigées par Marième Badiane elle-même intervient au moment où le président de la République serait sur le point de reconduire la présidente sortante. En effet, une source digne de foi rapporte que le président Macky Sall a assuré Aminata Tall de sa reconduction à la tête du Cese. «C’est presque acquis, Aminata Tall a eu l’assurance du président Macky Sall», indique notre interlocuteur. En tout cas, le contexte est favorable à la présidente sortante. A huit mois du scrutin présidentiel, il sera très difficile au président Macky Sall de la mettre sur la touche. Candidat à sa propre succession, il a besoin d’elle pour espérer remporter le vote dans le Baol, fief du PDS. Le chef de l’Etat doit gagner le pays mouride pour espérer remporter la prochaine présidentielle dont le 1e tour est fixé au 24 février 2019.
Le président de la République, Macky Sall, a signé, avant-hier, les décrets portant nomination des 120 membres du Conseil. Et les noms d’Aminata Tall et Aminata Touré n’y figurent pas. Mais, selon un membre du CESEA, c’est bien possible qu’une personne dont le nom ne figure pas sur la liste puisse être nommé à la tête du Conseil. «C’est deux décrets différents ; il y a le décret qui nomme les membres et un autre qui nomme le président de l’institution», explique notre interlocuteur. Un membre de la conférence des présidentes des femmes de Benno Bokk Yaakaar, donc proche de Marième Badiane, nous souffle également que le président de l’Institution peut être nommé indépendamment des membres qui figurent sur la liste signée par le président de la République.
Le mandat du CESE avait pris fin en avril dernier. L’institution est la troisième Assemblée constitutionnelle du Sénégal. C’est une assemblée consultative qui peut être saisie par le président de la République, l’Assemblée nationale ou le premier ministre au nom du gouvernement, de demandes d’avis ou d’études.
COLLECTE DE COQUILLAGES, UN BUSINESS SI FÉMININ
Démunies, ne bénéficiant d’aucune forme d’aide et ayant en charge leurs familles, des femmes exercent le métier de collecteur et de marchande de coquillages - Immersion dans le cercle de ces braves femmes
Au quotidien, par cette période de saison des pluies, elles sont assises sous un soleil de plomb. Se tenant en bordure de la plage de la commune de Nianing, quelques bâtiments les séparent de la route goudronnée. D’autres se réfugient sous l’ombre de grands palétuviers, à la recherche d’une bouffée de fraîcheur, et devisent tranquillement. Il y en a, plus loin, qui sont assises sous des tentes pour se protéger du soleil, tenant entre leurs mains un tamis : leur outil de travail. Il leur sert à séparer les coquillages du sable fin. La plupart d’entre elles habitent dans les villages environnants.
Elles quittent très tôt leurs maisons pour venir sur cette plage collecter des coquillages. Pour y arriver, il leur faut des heures voire des jours de dur labeur. De 6h du matin à 18h, ces braves femmes s’activent. Elles parcourent de longues distances pour amasser du sable qu’elles transportent à l’aide de morceaux de pagne ou de seaux. Chacune entasse sa collecte dans son coin qui lui sert d’atelier, même si ça n’en a pas l’air. Le sable séché, elles le tamisent pour en extraire les coquillages. Elles extraient plusieurs formes de coquillages de petite, moyenne et grande taille. Ces dames sont avares en parole. Par peur, expliquent deux d’entre elles, de se voir interdire l’exercice de leur métier qui leur permet de gagner leur vie et de satisfaire les besoins de leurs familles. Personne ne veut prendre l’initiative de parler de ce travail qui semble difficile.
Pensant que les plus âgées peuvent être des informatrices propices, celles-ci nous renvoient aux plus jeunes. Ces dernières ne veulent piper mot. Après moult explications, une jeune femme renseigne qu’elles ne veulent pas parler de peur que la mairie ne vienne leur réclamer des patentes ou leur interdire d’extraire les coquillages. ‘’Si on parle, on peut nous interdire d’exercer notre travail. Et ceci est notre gagne-pain. On parvient à nourrir nos familles grâce à ça’’, souffle Khady Faye. On tente de les réconforter en essayant tant bien que mal de les rassurer du contraire.
‘’N’est-ce pas une aubaine pour vous de faire connaître les dures conditions de travail auxquelles vous êtes confrontées ? Qui sait si les autorités sont au courant, elles ne vous feront pas bénéficier de formation, voire vous aider à vous regrouper en Gie ? Vous pourriez bénéficier peut-être de financement ?’’ Après cette série de questions, l’atmosphère se détend. On se prête alors aux explications. ‘’Nous tamisons le sable pour extraire le coquillage. Nous le vendons. Ça nous rapporte de quoi entretenir nos familles’’, explique une frêle jeune dame qui veut garder l’anonymat. En effet, ce travail est très rude pour une femme. Elle consiste à transporter des seaux de sable, de le sécher. Puis de le tamiser pour extraire le coquillage. Ce dur labeur fait appel aux muscles des bras et demande de la patience.
En effet, en période d’hivernage, le travail est au ralenti. ‘’Il faut du temps pour permettre au sable de sécher afin que le tamisage soit facile. Quand le soleil darde ses rayons, c’est encore mieux, car cela permet au sable de sécher plus vite. Si le soleil est bien chaud, nous arrivons à tamiser dix à quinze sacs’’, explique Amy Sène. Là ou d’autres en font moins. Sur ce site, chacune travaille pour soi. Elles ne sont pas regroupées en association ou regroupement. Personne pour défendre leurs intérêts.
‘’Nous sommes obligées de supporter la fatigue, parce que nous avons en charge nos familles’’, assure-t-elle, en s’activant avec entrain. Le prix d’un seau de coquillages est instable. ‘’Le prix oscille en fonction du client. Des fois, nous recevons des clients très avares. Parfois aussi, un client peut être très généreux. Parfois aussi, une d’entre nous peut causer du tort à une autre. Car après marchandage, on peut détourner le client en lui proposant moins. Il n’y a pas de prix fixe. Peut-être que si on était plus formalisées, on pourrait accorder nos violons en mettant un prix fixe. Ce serait à prendre ou à laisser’’, dit Amy. Après avoir arrêté ses études en classe de troisième, elle s’est reconvertie dans la vente de coquillages, afin de se prendre en charge.
Elle explique : ‘’J’ai commencé ce travail quand j’ai échoué à mon examen de Brevet de fin d’études moyennes [Bfem]. J’ai décidé de rejoindre les femmes sur la plage’’. Maintenant qu’elle est mariée, elle doit aider son mari dans la gestion de la maison. ‘’Nous sommes des mères au foyer et nous ne bénéficions d’aucune aide. Nos maris n’ont pas de travail. Et grâce à ça, nous parvenons à régler nos soucis. C’est notre seul moyen de subsistance. Je m’en sors et ne regrette pas de l’avoir choisi’’, se réjouit-elle. Le coquillage est destiné à la décoration des murs, au pavage du sol, à la décoration des pots de fleur, aux œuvres d’art.
D’après Khady Faye, certains clients peuvent acheter le kilo trois à quatre fois le prix. ‘’Quelques années en arrière, le prix valait plus cher, jusqu’à 3000 francs le kilo. La chute du prix du coquillage est essentiellement due à la prolifération du nombre de femmes qui viennent maintenant elles aussi extraire le coquillage. Ici, chacune de nous travaille pour son propre compte. Nous n’avons pas de groupement pour défendre nos intérêts. Toute personne qui vient peut s’y mettre’’, soutient Khady.
Travail au ralenti pendant l’hivernage
Cependant, elles font face à beaucoup de contraintes : dur labeur, exposition au soleil de plomb, mauvais temps… De ce fait, la saison a des conséquences fâcheuses dans leur métier. Avec cette période d’hivernage qui débute, ces femmes sont anxieuses. Le travail est au ralenti. Parfois même à l’arrêt. ‘’Si le temps est pluvieux, on ne peut pas sécher le sable. S’il pleut, n’en parlons même pas, on reste des jours à la maison’’, se plaignent-elles. La plupart d’entre elles étant analphabètes, par faute d’encadrement et de formation afin de développer d’autres activités génératrices de revenus pendant cette saison, elles peinent à trouver de quoi nourrir leurs familles.
OUATTARA ANNONCE L'AMNISTIE DE SIMONE GBAGBO
"J'ai procédé ce lundi à la signature d'une ordonnance d'amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010"
A deux ans de la fin de son mandat, le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé lundi une large amnistie pour favoriser la réconciliation nationale, annonçant la libération prochaine de l'ex-Première dame Simone Gbagbo et de deux ministres de l'ancien régime.
"J'ai procédé ce lundi à la signature d'une ordonnance d'amnistie qui bénéficiera à environ 800 concitoyens poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise post-électorale de 2010 ou des infractions contre la sûreté de l'Etat commises après le 21 mai 2011" (date de la prise effective de pouvoir de M. Ouattara), a déclaré le président sur la télévision nationale, dans sa traditionnelle allocution à la veille de la fête de l'Indépendance.
"Environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil, et verront leurs condamnations pénales effacées. Il sera mis fin aux poursuites" contre eux. "Il en sera de même pour les 300 autres personnes détenues qui seront libérées prochainement", a annoncé M. Ouattara, sans donner de date.
Il a cité Mme Gbagbo, qui purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l'Etat" prononcée en 2015, l'ancien ministre de la Défense Lida Kouassi, détenu depuis 2014 et condamné début 2018 à 15 ans de prison pour "complot", ainsi que l'ancien ministre de la Construction Assoa Adou, condamné en 2017 à quatre ans de prison.
L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est quant à lui détenu à la Haye depuis sept ans par la Cour pénale internationale, qui le juge depuis 2016 pour crimes contre l'humanité, pour des faits remontant à la crise de 2010-2011, qui a fait 3.000 morts.
- "Faille majeure" -
La question de la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire, après la décennie de crise politico-militaire des années 2000 qui a déchiré le pays, était considérée jusqu'à présent par les observateurs comme un point noir du bilan d'Alassane Ouattara, dont le régime est accusé par l'opposition d'avoir pratiqué une "justice des vainqueurs".
Dans un rapport confidentiel dont l'AFP a eu connaissance jeudi dernier, les ambassadeurs de l'Union européenne en Côte d'Ivoire qualifiaient la question de la réconciliation de "faille majeure" des sept ans de pouvoir du président Ouattara.
"La réconciliation nationale, si nécessaire dans ce pays longtemps divisé, et en dépit de la création d'une commission dédiée à ce sujet mais aux résultats vides de sens, semble avoir été sacrifiée sur l'autel de l'impunité et de l'amnésie", écrivaient les chefs de missions diplomatiques de l'UE.
Une inquiétude largement partagée en Côte d'Ivoire, qui fait craindre une possible résurgence de violence lors de l'élection présidentielle de 2020, tant les blessures de la crise sont encore vives.
Consacrant une partie importante de son discours de 18 minutes à ce thème, M. Ouattara a affirmé son "attachement à la paix et à une réconciliation vraie". L'amnistie est "une mesure de clémence de la Nation toute entière". "J'invite tous (ses) bénéficiaires à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence", a-t-il insisté.
"Une soixantaine de militaires ayant commis des crimes de sang ne pas concernés" par cette amnistie, a-t-il précisé.
- Réforme de la commission électorale -
Il a annoncé aussi la libération de Souleymane Kamaraté (dit "Soul to Soul"), chef du protocole du président de l'Assemblée Nationale Guillaume Soro, emprisonné l'an dernier après la découverte d'une cache d'armes dans une de ses maisons, une affaire qui avait fait grand bruit.
Evoquant les prochaines élections, Alassane Ouattara a dit avoir demandé au gouvernement de "réexaminer la composition de la Commission électorale indépendante", une pomme de discorde depuis des années entre le régime et l'opposition, qui juge cette instance partiale. Un avis d'ailleurs partagé par la Cour africaine des droits de l'Homme. Une partie de l'opposition exige la réforme de cette Commission pour participer aux élections. Les prochaines, municipales et régionales couplées, sont prévues le 13 octobre.
Sensible aux critiques sur son régime, le président Ouattara a par ailleurs promis de "renforcer les programmes sociaux dès septembre" et d'"intensifier la lutte contre la corruption". Les fruits de la forte croissance économique du pays depuis 2011 sont en effet jugés inégalement partagés et largement captés par une "élite" politico-économique.
Evoquant en conclusion de son discours la présidentielle de 2020, qui focalise déjà toutes les attentions, Alassane Ouattara a répété qu'il fallait "travailler à transférer le pouvoir à une nouvelle génération", mais sans dire clairement qu'il ne serait pas candidat pour un troisième mandat, prohibé par la constitution.
AUTONOMISATION DES FEMMES
Le gouvernement sénégalais veut faire de l’aquaculture, un secteur où on note une forte présence féminine, un grand contributeur à la croissance économique du pays
Le gouvernement sénégalais veut faire de l’aquaculture, un secteur où on note une forte présence féminine, un grand contributeur à la croissance économique du pays.
Le ministère sénégalais de la pêche et de l’économie maritime a déclaré que l’aquaculture jouera un rôle clé dans l’autonomisation de la femme sénégalaise, ajoutant qu’il comptait sur l’apport des femmes pour atteindre ses objectifs.
A cet effet, ce département ministériel a entrepris d’accompagner, sur les plans financier et technique, des femmes dans les zones de pêche continentale. Ainsi, le ministère accorde des appuis aux femmes aquacultrices puisque l’aquaculture est considérée comme un secteur essentiel dans la création de richesses en vue de l’autonomisation des femmes. Selon Oumar Guèye, le ministre de la pêche et de l’économie maritime, le pays envisage de porter à 50.000 tonnes sa production aquacole en 2023.
Il s’exprimait ainsi à Gaya, village situé à environs 270 km à vol d’oiseau de Dakar, lors d’une cérémonie de remise de deux pirogues motorisées pour le démarrage de la ferme piscicole des femmes du Groupements d’intérêt économique (GIE) «Dann Sa Dolé» de ce village du département de Dagana.
Cette ferme dotée de 14 cages et renforcée par 20 gilets de sauvetage, vont permettre aux femmes d’en faire une exploitation optimale.
Cet appui en matériel s’ajoute à un financement de 6 millions de francs CFA reçu par les bénéficiaires. Le ministre a saisi l’occasion pour saluer l’apport des femmes dans les activités connexes de la pêche, notamment la commercialisation, la transformation et la distribution des produits halieutiques, pour le développement économique et social du Sénégal.
M. Guèye a présenté la Lettre de politique sectorielle de développement de la pêche et de l’aquaculture (LPSDPA), qui vise le développement de l’aquaculture et l’amélioration de l’offre de poisson et du niveau d’emplois et de revenus en milieu rural.
ROMPRE LE SILENCE POUR CHANGER LES CHOSES
L’affaire de la femme du nom de Coumba Diop violentée par son mari doit nous pousser à réfléchir sur les violences que subissent les femmes dans leurs foyers
L’affaire de la femme du nom de Coumba Diop violentée par son mari doit nous pousser à réfléchir sur les violences que subissent les femmes dans leurs foyers. Combien sont-elles qui, comme Coumba Diop, vivent dans cette souffrance sans soutien ? Cette dame-non, plutôt adolescente, parce qu’étant juste âgée de 16 ans, a peut-être eu la chance que son histoire soit partagée sur les réseaux sociaux, et qu’elle ait pu bénéficier de l’appui d’associations de femmes qui ont porté son combat. Au-delà de cette émotion justifiée parce que les images sont choquantes, il faudrait se battre aussi pour que toutes les femmes qui, dans le silence, souffrent de se voir torturer par un homme, qui croit avoir un droit de vie et de mort sur elles.
Dans notre société, la femme est considérée comme un être sans défense, vulnérable, corvéable à merci, à qui on ne demande que d’obéir parce que sa parole et son opinion ne comptent pas. Pourtant, il y a un moment où on avait espoir que les choses allaient changer avec toutes les campagnes menées par les organisations de défense des droits humains, la sensibilisation faite pour lutter contre les violences basées sur le genre. Avec l’affaire Coumba Diop, on se rend compte que le chemin à parcourir pour mettre fin à ces violences est encore long. Etant dans une société où, quelle que soit la barbarie subie par la femme, on essayera toujours de trouver une circonstance atténuante à son bourreau, il ne faut pas s’étonner de voir cette violence perdurer. Sinon, comment expliquer qu’une partie de la famille de la victime ait décidé d’étouffer l’affaire en ne voulant pas porter plainte.
Pire, la famille du mari veuille parler de légitime défense. Ou même que certains, pour essayer de dédouaner le mari, disent qu’elle l’a bien cherché parce que la femme aurait la langue pendue. Hélas, c’est comme ça la plupart du temps, dans ce genre de situation.
Dans une société où ces idées persistent, il faudra plus que des campagnes de sensibilisation menées par des associations féminines pour changer les choses. Il faudra que les femmes victimes rompent le silence, que les familles qui protègent ces bourreaux arrêtent de trouver une excuse à ces violences. C’est seulement en ce moment qu’on arrivera à mettre fin à cette barbarie.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS NDIORO NDIAYE
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PLUS JAMAIS ÇA !
EXCLUSIF SENEPLUS - Outrée par la violence conjugale subie par Ndèye Coumba, Ndioro Ndiaye refuse qu’on se cache derrière la culture pour ne pas respecter les droits de la femme ou ne pas appliquer le droit
‘’Je ne pensais pas qu’il était possible au 21ème siècle de vivre autant de violence dans un ménage’’, a déclaré Ndioro Ndiaye pour condamner l’acte de Doudou Sow qui a battu sa femme Ndèye Coumba avec un fil électrique.
Outrée, l'ancienne ministre refuse qu’on se cache derrière la culture pour ne pas respecter les droit de la femme ou ne pas appliquer le droit.
Voir la vidéo.
ARRESTATION DU MARI QUI A VIOLENTÉ SA FEMME À TOUBA
L'intéressé accusé d’avoir frappé jusqu’au sang son épouse de 17 ans à l’aide d’un fil électrique, a été mis aux arrêts au moment où il s’enfuyait vers la Gambie
Ndèye Coumba Diop qui vivait au domicile de son mari à Touba (centre), est actuellement mise en sécurité par la gendarmerie à cause des « pressions » qu’exercerait sur elle sa propre famille, d’après son avocat, Me Abdoulaye Babou, cité par la Radio futurs médias (privée).
«Aujourd’hui il y a des hommes de la gendarmerie en civil qui protègent discrètement ma cliente qui, rappelons-le, a été obligée de quitter son domicile conjugal. Et c'est vraiment regrettable, après avoir vécu toutes ces atrocités, sa famille débarque pour la contraindre physiquement à retirer sa plainte », a dit Me Babou, sur un ton amer.
D’après les témoignages, c’est pour une « banale histoire de moustiquaire » que Ndèye Coumba Diop a été sévèrement battue par son mari à l’aide d’un fil électrique. Depuis quelques jours, une vidéo montrant le dos de la femme lacéré de coups sanglants fait le buzz dans les réseaux sociaux, suscitant une grosse vague d’indignations.
«Lorsque son mari l’a battu à 3 heures du matin, elle était expulsée de la maison en sang et presque démunie et, mieux, le mari a confisqué le numéro de son téléphone portable. Et c'est hier (lundi) que des bonnes volontés ont cherché un nouveau numéro pour Ndèye Comba Diop », a souligné l’avocat.
L’ONFP FORME L’ANFD
L’Office national de formation professionnelle (Onfp) a remis des diplômes à 40 femmes qui ont pris part à une formation en savonnerie
L’Office national de formation professionnelle (Onfp) a remis des diplômes à 40 femmes qui ont pris part à une formation en savonnerie. L’Association nationale des femmes pour le développent (Anfd), active dans divers domaines professionnels et implantée à travers le pays, a souhaité «professionnaliser» ses compétences avec la mise en œuvre d’activités professionnelles, générant de revenues substantielles pour ses membres.
L’Onfp qui a pour mission de doter le travailleur ou le demandeur d’emploi d’une qualification ou d’un titre professionnel qui lui permet à la fois d’occuper un emploi ou d’exercer une activité professionnelle, selon les normes requises, a été approché par l’Anfd afin de bénéficier de cette formation. «L’Onfp a reçu une requête de l’Association nationale des femmes pour le développement portant sur la formation dans les techniques de fabrication de savon. Conscient du fait que l’accroissement du revenu au travail dépend de la maîtrise des méthodes et des procédés et considérant l’engagement de l’association, sa perspicacité, sa clairvoyance et le leadership de sa présidente Mme Aminata Fall, l’Onfp a donc décidé de mettre en œuvre cette formation au profit de 40 membres», déclare M. Sanoussi Diakité.
Le directeur de l’Onfp ajoute que ces femmes ont été formées «parce que la requête était recevable et aussi le savon est actuellement une denrée consommable. Son écoulement est facile sur le marché et les techniques ne sont pas complexes pour être maîtrisées». L’Onfp garde toujours la porte ouverte à l’Anfd et est prête à les accompagner dans de nouveaux projets : «Nous allons toujours continuer à être attentifs à vos besoins, je vous encourage à montrer des résultats probants par rapport à la formation que vous avez eue. Vous aurez d’autres formations dans d’autres domaines, afin que vous puissiez vous développer», conclut M. Diakité.