L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi nouveau directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), devenant le premier Africain à prendre la tête de cette puissante agence de l'ONU, qu'il a l'ambition de réformer.
Sur les bords tranquilles du lac Léman, à Genève, au siège de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de grands bouleversements. Pour la première fois, un Africain a pris la tête de l’OMS. L'Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus a été élu mardi 24 mai directeur général de la puissante agence de l'ONU.
"Je veux servir les États membres de l'OMS, c'est le seul programme", a déclaré après son élection le futur directeur général de cette institution internationale chargée de coordonner les réponses aux pandémies et de fixer des normes pour les systèmes de santé de tous les pays.
Un bon bilan en Éthiopie
Titulaire d'un doctorat de l'université de Notthingham, en Angleterre, Tedros Adhanom Ghebreyesus était devenu ministre de la Santé de l'Éthiopie en 2005, avant d'être ministre des Affaires étrangères, de 2012 à 2016.
Sous son mandat, les installations sanitaires dans ce pays très pauvre de la Corne de l'Afrique se sont grandement améliorées, avec la construction de milliers de cliniques et l'accent mis sur la nécessaire proximité des services de santé. Ces initiatives ont contribué à réduire des deux tiers la mortalité infantile entre 1990 et 2015 et à une baisse de 75 % des décès dus au paludisme sur la même période.
Dans son intervention pour présenter sa candidature et son programme, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus a raconté avoir perdu, alors qu'il était enfant, un frère qui n'avait pas reçu les médicaments nécessaires. Il avait alors dit "refuser d'accepter que les gens meurent parce qu'ils sont pauvres".
La fin d’une candidature unique
Âgé de 52 ans, Tedros Adhanom Ghebreyesus l'a emporté au troisième tour devant le Britannique David Nabarro, 67 ans, qui a été envoyé spécial des Nations unies pour la lutte contre Ébola, une épidémie ayant fait plus de 11 000 morts en Afrique de l'Ouest entre fin 2013 et 2016.
Tedros Adhanom Ghebreyesus prendra le 1er juillet la succession de la Chinoise Margaret Chan, qui a dirigé pendant dix ans cette organisation. L'OMS, qui a son siège à Genève, emploie dans le monde quelque 8 000 personnes, ce qui en fait l'une des plus importantes agences des Nations unies.
C'est la première fois que trois candidats - la Pakistanaise Sania Nishtar a été éliminée au premier tour - étaient en lice pour le poste de directeur général, alors que l'OMS est souvent critiquée pour son insuffisante transparence. Auparavant, une unique candidature, proposée par le Conseil exécutif de l'organisation, était soumise au vote de l'Assemblée mondiale de la Santé, qui procédait à la nomination finale.
NATURALITÉ VS ARTIFICIALITÉ: QUELS SONT LES CRITÈRES DE BEAUTÉ DE LA FEMME AFRICAINE?
Une récente enquête Ipsos dévoile le rapport des femmes africaines à la beauté. Une perception qui diffère des pays anglophones aux pays francophones. Et qui fait se confronter les notions de naturalité et d’artificialité.
Pour la 2e édition de sa conférence annuelle organisée au Musée Dapper, Ipsos a consacré une étude dédiée aux femmes africaines conduite dans sept pays de l’Afrique subsaharienne : Nigeria, Kenya, Ouganda, Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Cameroun et Sénégal.
Les résultats de l’enquête dressent le portrait de femmes engagées (65% des femmes africaines votent), de plus en plus indépendantes et optimistes (72% souhaitent une indépendance financière). Et révèlent des comportements de consommation, aspirations, inquiétudes et habitudes d’achat.
Des habitudes qui sont la conséquence de représentations culturelles. Parmi elles, le rapport à la beauté va jouer un rôle déterminant quant au positionnement et à la stratégie d’implantation des marques de cosmétiques et beauté sur le continent.
D’après l’étude, les produits et services beauté représentent 13% du budget des femmes africaines. Un secteur important qui arrive en 3e position après la mode et la consommation alimentaire.
La peau claire, atout pour une femme ? Des différences marquées entre les pays
On découvre ainsi que pour 62% des Sud-africaines, la peau claire est un atout, contre seulement 18% des Ivoiriennes. Les Kényanes, les Nigérianes et les Ougandaises étant en majorité d’accord avec leurs homologues sud-africaines. A contrario, la peau claire n’est pas nécessairement un critère de beauté pour les francophones.
Si la question de la consommation de produits éclaircissants n’a pas été abordée lors de la conférence, il y a une différence notable entre les habitudes d’achat des femmes africaines anglophones et les francophones dans le secteur de la beauté.
« En Côte d’Ivoire, on va privilégier nos gammes de soins du visage à base de végétaux, tandis qu’en Ouganda l’offre va se concentrer sur les parfums », a analysé Jacek Roznovicz, directeur Afrique d’Yves Rocher lors de la conférence.
Cheveux naturels VS coiffures artificielles : la tendance s’inverse
Cette dichotomie entre la naturalité et l’artificialité des pays anglophones et francophones va s’inverser concernant les habitudes de coiffage. Pour 68% des Kenyanes, les femmes africaines sont plus belles lorsqu’elles portent des coiffures naturelles. A l’inverse, seulement 3% des Ivoiriennes sont d’accord sur ce critère de beauté. Celles-ci aborderont plus volontiers des tissages et des cheveux défrisés.
Pour conclure, à l’affirmation « la beauté est d’abord une affaire de physique avant une affaire de parure », les femmes africaines francophones sont à 67% d’accord. Les femmes anglophones sont quant à elles, environ 30% d’accord.
« Pour 95% des femmes d’Afrique de l’Ouest francophone, les cheveux et la beauté doivent s’artificialiser », a conclu Florence De Bigault, directrice d’Ipsos Afrique francophone.
TROIS HOMMES ARRÊTÉS À MANCHESTER "EN LIEN" AVEC L'ATTENTAT
Trois hommes ont été arrêtés mercredi dans le sud de Manchester (nord-ouest de l'Angleterre), "en lien" avec l'enquête sur l'attentat de lundi dans une salle de concert de la ville, a annoncé la police.
Un premier homme avait déjà été arrêté mardi dans le sud de la ville à la suite de l'attentat qui a fait 22 morts et 59 blessés et a été revendiqué par le groupe Etat islamique.
LA JUSTICE REND UNE DECISION HISTORIQUE EN FAVEUR DU MARIAGE GAY
La justice taïwanaise a rendu mercredi une décision historique sur le mariage gay, qui va permettre à l'île de devenir le premier territoire asiatique à légaliser les unions entre personnes du même sexe.
La Cour constitutionnelle taïwanaise a rendu, mercredi 24 mai, une décision qui ouvre la voie à la légalisation du mariage entre personne de même sexe sur l'île. Une première en Asie.
Elle a estimé que la disposition du code civil affirmant qu'un contrat de mariage ne pouvait être conclu qu'entre un homme et une femme "violait" les principes de la Constitution garantissant la liberté de mariage et l'égalité entre les citoyens.
La haute juridiction donne deux ans au gouvernement pour mettre en œuvre cette décision. Si le Parlement ne vote pas dans ce délai les modifications législatives, les couples du même sexe pourront néanmoins conclure un mariage, par interprétation de cet arrêt, précise la Cour.
Protéger la "dignité humaine"
L'île nationaliste, qui vit séparée de la Chine depuis 1949, figure déjà parmi les sociétés les plus progressistes de la région concernant les droits des homosexuels. Mais l'île compte également une frange très conservatrice qui, redoutant que le mariage pour tous ne détruise les valeurs de la famille, a organisé de grandes manifestations hostiles à toute évolution législative sur le sujet.
Plus de 24 heures après l'attaque de Manchester, trois nouvelles arrestations ont eu lieu à Manchester. Les enquêteurs, qui indiquent que l'auteur de l'attaque Salman Abedi n'a pas agi seul, s'intéressent à la filière libyenne.
Alors que la police britannique a annoncé, mercredi 24 mai, l'arrestation de trois nouvelles personnes à Manchester, l'enquête sur l'attentat-suicide de Manchester se poursuit. Invitée mercredi matin sur la BBC, la ministre de l'Intérieur Amber Rudd est revenue sur l'auteur de l'attaque, Salman Abedi, connu des services de sécurité britanniques. "Il semble probable, possible, qu'il n'a pas agi seul ; les services de renseignement et la police remontent par conséquent leurs pistes afin d'obtenir toutes les informations dont ils ont besoin pour assurer notre sécurité", a-t-elle précisé. L'attentat suicide a fait 22 morts et 59 blessés lundi soir, à la sortie d'un concert à Manchester.
De son côté, la Première ministre Theresa May a souligné qu'il était impossible d'écarter à ce stade la possibilité que Salman Abedi, né en 1994 à Manchester de parents libyens qui ont fui le régime Kadhafi, fasse partie d'un réseau. "Une nouvelle attaque pourrait être imminente", a-t-elle prévenu lors d'une allocution télévisée mardi soir, après une réunion avec les responsables des services de sécurité et de renseignement britanniques.
Le relèvement de l'état d'alerte des services de sécurité au niveau "critique", le degré maximal, a été annoncé tard mardi soir par Theresa May. C'est une première depuis juin 2007. Quelques heures plus tôt, un homme de 23 ans avait été arrêté dans une banlieue résidentielle au sud de Manchester, en lien avec l'attentat, selon la police locale. La maison de la famille Abedi, située dans la banlieue de Manchester, avait également été perquisitionnée.
"L'enquête se développe rapidement et nous disposons toujours de ressources considérables sur place. Relever le niveau d'alerte au degré critique nous aidera dans les opérations en cours", a commenté le chef adjoint de la police du Grand Manchester, Ian Pilling, dans un communiqué.
Radicalisé en Syrie
Selon des sources proches du renseignement américain, citant leurs homologues britanniques, Salman Abedi, qui avait abandonné ses études de business et management à l'université de Salford en septembre dernier, était rentré d'un séjour en Libye il y a moins d'un mois. Le père de Salman Abedi était "retournée vivre en Libye", ont expliqué dans The Independent des fidèles qui fréquentaient la même mosquée.
Le renseignement britannique tente de vérifier la réalité de ce séjour et de déterminer s'il a pu à cette occasion entrer en contact avec des militants de l'organisation État islamique (EI), qui a revendiqué mardi l'attentat. Sur la BBC, Amber Rudd a dit "penser" qu'il était effectivement rentré récemment de Libye. Le matériel explosif utilisé, composé de clous, d'écrous et de boulons, est relativement sophistiqué, selon les services de sécurité.
Selon le Financial Times, Salman Abedi, qui a grandi dans une famille musulmane pratiquante, "faisait partie de gangs avant de se radicaliser ces dernières années". De son côté, le ministre de l'Intérieur français Gérard Collomb, citant des informations obtenues de source britannique, a indiqué que "tout d'un coup, après un voyage en Libye, puis sans doute en Syrie, [il] se radicalise et décide de commettre cet attentat".
Connue à l'étranger par l'image de jeunes hommes africains faisant admirer, sur des plages idylliques, leur musculature à des Européennes bien plus âgées, la Gambie rêve de transformer sa réputation de destination de tourisme sexuel, en diversifiant son offre.
Pour y parvenir, cette ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal -à l'exception de sa façade côtière- devra miser sur la culture, l'écologie et de nouvelles infrastructures, et ne plus se contenter des séjours bon marché concentrés sur les plages proches de Banjul, la capitale, selon des experts.
Traditionnellement, la Gambie attire une clientèle essentiellement anglophone et venue du nord de l'Europe, comme des Néerlandais ou des Suédois dont les pays comptent d'importantes communautés gambiennes. Mais elle vise aussi les marchés russe et asiatique et veut davantage faire connaître son histoire coloniale et liée à la traite négrière.
Alors que le tourisme contribue déjà pour 20% au Produit intérieur brut (PIB) de la Gambie, le responsable national du secteur, Abdoulie Hydara, espère imiter d'autres pays africains qui ont su tirer parti de leur faune et de leur flore, comme le Kenya.
"Nous avons besoin de trouver de nouveaux produits tout en préservant et développant nos acquis", affirme M. Hydara: le tourisme dans les parcs nationaux, "pour que les gens aillent dans l'arrière-pays voir les singes, la vie sauvage", mais aussi les croisières de plaisance sur le fleuve Gambie.
- Chimpanzés -
Mais ce n'est pas le même prix. Un fossé sépare même les offres touristiques actuelles en Gambie des safaris animaliers dont rêve le pays pour diversifier son tourisme.
Les clients de Chris McIntyre, directeur général d'Expert Africa, un voyagiste britannique haut de gamme, déboursent ainsi en moyenne 6.500 euros par personne pour un safari au Kenya ou en Tanzanie. "Un bon niveau de service" est nécessaire pour de tels voyages.
Les chimpanzés sont susceptibles d'être suffisamment attractifs pour mettre en lumière tout le potentiel de la faune et de la nature en Gambie, estime M. McIntyre, en se référant à sa population de primates.
Mais le pays aura "besoin de très bons guides", dit-il.
Changer la face du tourisme en Gambie nécessitera non seulement d'importants investissements dans les routes et l'hôtellerie, mais aussi dans la population, pour réorienter les travailleurs du sexe vers d'autres activités.
- Rabatteurs et souteneurs -
La nuit, dans la zone touristique de Senegambia, près de Banjul, des touristes, venus notamment de Grande-Bretagne, des Pays-Bas et des pays scandinaves, s'encanaillent dans des établissements aux lumières agressives.
Hommes, femmes et enfants leur vendent leurs charmes à des tarifs négociés par l'intermédiaire de "rabatteurs", dont beaucoup sont eux aussi des travailleurs du sexe. D'autres sont des souteneurs.
Dans un bar enfumé, des couples mixtes avec une différence d'âge de 30 ou 40 ans boivent sans avoir grand-chose à se dire.
Pour Lamin Sady, 29 ans, qui vend des coquillages sur la plage pendant la saison touristique -de novembre à avril- et travaille sur un bateau de pêche le reste de l'année, l'incapacité à subvenir aux besoins d'une épouse gambienne pousse beaucoup de jeunes à coucher avec des Européennes.
Certains finissent même parfois par se marier avec elles.
"Ils n'ont pas de maison, ni de voiture", explique Lamin Sady. Leurs compagnes européennes plus âgées "les assistent financièrement, leur donnent une voiture et les aident à aller en Europe".
Pour Njundu Drammeh, responsable d'une ONG locale active dans la protection de l'enfance, les mineurs ne sont pas épargnés.
Souvent, leurs parents ferment les yeux sur la provenance de l'argent qu'ils rapportent des plages touristiques.
D'autres acceptent le "parrainage" des études de leur progéniture, moyennant d'éventuelles contreparties sexuelles.
"Ils voient parfois l'arrivée d'un touriste dans leur maison comme une aubaine, à la fois pour la famille et l'enfant", affirme Njundu Drammeh.
- Climat d'impunité -
Malgré des cas présumés de pédophilie, aucun touriste n'a été poursuivi pour de tels faits en Gambie où aucune étude sérieuse n'a été menée sur le phénomène, ajoute-t-il.
Selon un membre de la police touristique se faisant appeler Lamin, ce problème est tristement familier. Avec les enfants, "il s'agit surtout de pornographie, ils (les touristes) prennent des photos" en toute impunité, dit-il.
Des mesures de prévention ont été prises dans l'industrie hôtelière et des jugements en comparution immédiate institués pour les affaires de moeurs impliquant des touristes, mais jusqu'à présent seuls des Gambiens ont été poursuivis.
Cette année, la saison touristique a été compromise par la crise politique née du refus de Yahya Jammeh, au pouvoir pendant plus de 22 ans, d'accepter sa défaite à l'élection présidentielle du 1er décembre. Au plus fort de la crise, en janvier, des milliers de touristes ont été évacués --avant que M. Jammeh ne finisse, à la suite de pressions militaires et diplomatiques, par consentir à partir en en exil.
A cause de ces turbulences politiques, l'objectif de 195.000 touristes risque de ne pas être atteint cette année, selon M. Hydara.
Un flux pourtant vital pour ce pays pauvre d'1,8 million d'habitants, qu'ils sont nombreux à essayer de fuir.
Dans le classement des migrants traversant la Méditerranée au péril de leur vie pour rejoindre l'Italie, les Gambiens occupent la triste première place par rapport à leur population, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Il y a eu des "contacts" entre Russes et proches de Trump selon la CIA
L'ex-directeur de la CIA a affirmé mardi à Washington s'être inquiété de l'existence de "contacts" en 2016 entre des responsables russes et l'équipe de campagne de Donald Trump, Moscou s'étant finalement rendu coupable d'une "virulente ingérence" dans la présidentielle.
"On m'a présenté des informations et des renseignements qui révélaient des contacts et des interactions entre des responsables russes et des personnes américaines impliquées dans l'équipe de campagne de Trump", a déclaré John Brennan.
"Cela m'a préoccupé car on connaît les tentatives russes pour s'acheter de tels individus", a-t-il poursuivi alors qu'il était interrogé par la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.
"Tout le monde doit être bien conscient que la Russie a interféré effrontément dans notre processus électoral de la présidentielle 2016, et qu'elle l'a fait en dépit de nos fermes protestations et avertissements clairs de ne pas agir ainsi", a insisté M. Brennan.
L'ex-patron de la CIA de 2013 à janvier 2017 a ajouté qu'il avait clairement mis en garde Moscou contre toute interférence dans l'élection présidentielle américaine, mais que la Russie avait choisi d'ignorer cet avertissement exprimé l'été dernier.
Concrètement, John Brennan a expliqué avoir téléphoné le 4 août 2016 au chef du FSB, les services secrets russes.
"Je lui ai dit que tous les Américains, quelles que fussent leur étiquette politique ou leur préférence pour l'élection, étaient attachés à leur faculté de choisir leurs dirigeants sans interférence. J'ai dit que les électeurs américains seraient outrés par toute ingérence dans l'élection", a relaté M. Brennan.
Poutine informé de l'avertissement
Selon lui son interlocuteur a, sans surprise, nié toute implication russe, en indiquant toutefois qu'il allait faire part au président Vladimir Poutine de l'avertissement américain.
John Brennan a répété que la CIA avait détecté en 2016 de possibles signes de collusion entre l'entourage de Donald Trump et les Russes, des soupçons qui font actuellement l'objet de trois enquêtes distinctes: deux par des parlementaires du Congrès et une par un procureur spécial nommé la semaine dernière.
"J'ai vu des informations et des renseignements qui appelaient une enquête du bureau pour déterminer si une telle coopération ou collusion s'était produite", a déclaré l'ex-patron de la CIA.
Le président Trump dénonce avec véhémence ces accusations de collusion, se disant victime d'une chasse aux sorcières sans précédent.
Concernant les récents reproches faits au président américain d'avoir révélé à l'ambassadeur de Russie et au chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, des données confidentielles livrées par un pays allié, M. Brennan a estimé que, si ces affirmations publiées par la presse étaient avérées, alors M. Trump "aurait violé deux règles".
"La première, c'est que de telles informations classées secret défense ne doivent pas être partagée avec des ambassadeurs (...), la seconde est qu'avant de les partager avec des partenaires étrangers il faut s'assurer qu'on ne va pas en dévoiler la source et la méthode d'obtention", a-t-il souligné.
Maison Blanche "confortée"
Dans un communiqué mardi, la Maison Blanche s'est dite confortée par les déclarations de M. Brennan.
"L'audition de ce matin conforte ce que nous cessons d'affirmer: malgré un an d'enquête il n'y a toujours aucune preuve d'une collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Trump, il n'y a toujours aucune preuve que le président ait compromis une source ou un partage de renseignement", a-t-elle assuré.
De son côté le coordonnateur du renseignement américain Dan Coats a refusé de dire mardi si Donald Trump lui avait demandé de l'aider à contrer l'enquête du FBI sur les liens de son équipe de campagne avec la Russie.
Le Washington Post a affirmé lundi que M. Trump avait demandé à Mike Rogers, le directeur de la NSA, et à M. Coats de nier publiquement qu'il existait des preuves de collusion entre son équipe et la Russie durant la campagne présidentielle.
"J'ai besoin de passer beaucoup de temps avec le président pour discuter de questions de sécurité nationale et de renseignement. (...) Nous avons discuté d'un grand nombre de sujets très régulièrement", a déclaré M. Coats.
Mais "j'ai toujours pensé (...) qu'il n'était pas approprié pour moi de commenter publiquement" ces discussions, a-t-il dit à une autre commission parlementaire, celle-là du Sénat.
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Trump et le pape tout sourire au Vatican, du moins en public
Le président américain a rencontré le pape François mercredi matin au Vatican, pour un face-à-face très attendu entre deux dirigeants souvent aux antipodes l'un de l'autre.
A l'issue de leur entretien d'une demi-heure, les deux hommes sont apparus relativement détendus et souriants devant la presse. Mais rien n'a filtré dans l'immédiat sur leur discussion à huis clos dans la bibliothèque des appartements pontificaux.
"Merci, merci, je n'oublierai pas ce que vous avez dit", a cependant glissé le président américain en prenant congé de son hôte.
De prime abord, les sujets de dissension entre "le milliardaire" et "le pape des pauvres" semblaient innombrables, des barrières contre l'immigration à l'économie libérale, en passant par les ventes d'armes américaines et les hésitations de l'administration Trump sur l'environnement.
Mais ces hommes très imprévisibles ont aussi pu se focaliser sur leurs points communs, comme la lutte intransigeante contre l'avortement.
Devant la presse, le président américain a offert au pape les cinq livres écrits par Martin Luther King, dont l'un signé de la main du prix Nobel de la paix.
François a pour sa part remis à M. Trump un médaillon symbole de paix et son texte écrit pour la journée mondiale de la paix. "Je vous le donne pour que vous soyez un instrument de paix", a-t-il expliqué. "On a bien besoin de paix", a glissé le président américain.
En recevant les texte du pape, dont son encyclique sur la défense de l'environnement, le président américain a promis de les lire. Il n'aura cependant pas pu voir le message projeté mardi soir par Greenpeace à son intention sur la coupole de la basilique Saint-Pierre: "La planète terre d'abord".
M. Trump était accompagné de son épouse Melania ainsi que de sa fille Ivanka et de son gendre Jared Kushner. Conformément au protocole, qui n'est cependant plus une obligation, les deux femmes étaient vêtues de noir et portaient une mantille.
Immédiatement après la rencontre, François est allé tenir sa traditionnelle audience hebdomadaire du mercredi devant des milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre, où il n'a fait aucune allusion à son rendez-vous matinal.
'Chercher les portes'
M. Trump devait pour sa part avoir le privilège d'une visite privée de la chapelle Sixtine et de la célèbre basilique, chef-d'oeuvre de Michel-Ange et du Bernin.
Son épouse Melania devait ensuite rendre visite à des enfants malades à l'hôpital Bambino Gesù, tandis que sa fille et conseillère Ivanka était attendue à la communauté catholique de Sant'Egidio pour y évoquer la lutte contre le trafic de migrants.
Avec ce rendez-vous, le président américain clôture son tour des trois grandes religions monothéistes, après un discours sur l'islam en Arabie saoudite et une visite au mur des Lamentations à Jérusalem.
"Ce que le président Trump essaie de faire est d'unir les peuples de toutes les fois autour d'une vision commune de paix, de progrès et de prospérité", avait expliqué le conseiller américain à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster.
Le rendez-vous n'allait cependant pas de soi après la mémorable pique du pape au candidat Trump en février 2016. Interrogé sur le magnat de l'immobilier, François avait lancé: "Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne".
Le milliardaire avait jugé "honteux" qu'un responsable religieux "mette en doute la foi d'une personne", mais n'avait pas abandonné son projet de mur le long de la frontière avec le Mexique.
Il y a une dizaine de jours, le ton avait changé: "Je dirai ce que je pense, il dira ce qu'il pense", avait expliqué le pape, en affirmant "ne jamais porter de jugement sur une personne sans l'écouter".
Ce pourfendeur de la prolifération des armes et du libéralisme qui exclut les plus faibles a-t-il évoqué les contrats de 110 milliards de dollars pour la vente d'armement signés samedi à Ryad ? Ou les coupes budgétaires prévues aux Etats-Unis dans l'assurance maladie et des programmes sociaux ?
Peut-être, mais le pape argentin avait aussi annoncé sa démarche: "Chercher les portes qui au moins sont un peu ouvertes" et "parler des choses communes" pour aller de l'avant.
Après le Vatican, le président américain a plusieurs rendez-vous protocolaires avec les autorité italiennes. Son avion repartira en début d'après-midi pour Bruxelles, où il doit rencontrer le roi et le Premier ministre belges.
L'ELECTION A LA TETE DE L'OMS DE TEDROS ADHANOM CONSACRE L'UNITE AFRICAINE
L’élection ce mardi à Génève (Suisse) de l’éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) consacre l’unité de l’Afrique qui dirige pour la première fois cette institution, a indiqué le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye.
Mankeur Ndiaye qui s’entretenait avec l’APS a souligné que "tenant compte de l’importance de l’unité africaine, le président Macky Sall avait retiré la candidature sénégalaise pour soutenir celle éthiopienne".
"Et le nouveau directeur général de l’OMS qui était au Sénégal il y a moins de 10 jours pour échanger avec moi et le ministre de la Santé et de l’Action sociale Awa Marie Coll Seck a salué la position sénégalaise" a souligné M. Ndiaye.
"Par conséquent le Sénégal se félicite de l’élection du candidat de l’Afrique qui va diriger cette importante institution pour la première fois depuis les années 40", a dit le minsitre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Le nouveau directeur général de l’OMS, élu en marge de la 70e Assemblée mondiale de la santé, devant le Britannique David Nabarro et la Pakistanaise Sania Nishtar, remplace la chinoise Margaret Chan.
Le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, âgé de 52 ans a été ministre de la Santé (2005-2012) et des Affaires étrangères (2012-2016) de l’Ethiopie.
Le chercheur en paludisme qui prend fonction à la tête de l’OMS le 1er juillet prochain pour un mandat de 5 ans s’engage à "travailler sans relâche pour concrétiser la promesse de garantir la couverture sanitaire universelle, à veiller à ce qu’il y ait des ripostes solides dans les situations d’urgence".
Il a déclaré dans son plaidoyer qu’il va renforcer "la santé et l’autonomie des pays" et mettre "la transparence au cœur de l’OMS".
MACKY SALL APPELLE A UNE RECAPITALISATION DE LA BAD
Le président Macky Sall a appelé, mardi, à Ahmedabad (Inde), en marge des 52e assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), à une recapitalisation de cette banque panafricaine, dans le but de "mieux répondre aux priorités" de ses Etats membres.
Prenant part à un débat portant sur "le leadership pour la transformation de l’agriculture", M. Sall a aussi plaidé en faveur du "renforcement" des capacités de cette institution financière.
"Que les Africains eux-mêmes s’approprient cette structure, que les [Etats membres] non régionaux également puissent renforcer les moyens de la BAD, afin que notre problématique de développement soient atteinte", a exhorté le chef de l’Etat aux dirigeants de l’institution financière.
En faisant ce plaidoyer, le dirigeant sénégalais avait à ses côtés le président de la BAD, Akinwumi Adesina.
Macky Sall estime que "si l’Afrique a des priorités, il faut qu’elles soient aussi celles des partenaires". "Heureusement que la BAD est dans cette dynamique, et c’est pourquoi je l’encourage", a-t-il ajouté.
Parlant de la transformation de l’agriculture, M. Sall, dont les propos sont rapportés par le site Financialafrik, estime qu’il est "illusoire" de parler d’"émergence sans nourrir sa population".
Le chef de l’Etat sénégalais a en outre affirmé que l’agriculture occupe la première place dans la transformation structurelle de l’économie de son pays, "axe premier du Plan Sénégal émergence (PSE)".
La BAD, qui tient ses 52e assemblées annuelles (22-26 mai) à Ahmedabad, dans la région indienne de Gandhinagar, dans l’Etat du Gujarat, a établi depuis septembre 2015 cinq grandes priorités sur lesquelles est alignée sa stratégie décennale 2013-2022.
Il s’agit d’éclairer l’Afrique et lui fournir de l’énergie, nourrir le continent, l’industrialiser et améliorer la qualité de vie des Africains.
D’ailleurs, à l’ouverture des travaux, lundi, le président de la BAD, le Nigérian Akinwumi Adesina, a souligné que l’objectif de l’institution financière était d’"atteindre l’autosuffisance alimentaire pour l’Afrique, dans un délai de 10 ans".
Dans sa parution de ce lundi, le quotidien sénégalais Le Soleil annonce que la BAD va investir sur 10 ans 24 milliards de dollars américains dans l’agriculture, pour l’atteinte de ses objectifs. Elle envisage également d’"éliminer la malnutrition et la faim et placer l’Afrique au sommet des chaînes de valeur", ajoute le même journal.