Abidjan, 25 jan 2016 (AFP) - "J'ai arrêté le général Robert Guéï (...) mais je ne suis pas son assassin", a affirmé lundi le premier accusé interrogé sur les faits, à l'ouverture du procès des assassins présumés de l'ex-chef de la junte en Côte d'Ivoire tué en 2002.
Le procès, reporté à deux reprises, a finalement abordé le fond lundi après avoir évacué les exceptions juridiques soulevées par la défense, qui estimait notamment que les faits étaient prescrits et/ou amnistiés.
Dix-neuf personnes, dont le général Dogbo Blé, un ex-homme fort du régime de Laurent Gbagbo, et Anselme Séka Yapo, dit "Séka-Séka", ancien responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, épouse de Laurent, étaient dans le box des accusés du tribunal militaire à Abidjan pour être jugés pour assassinat et complicité d'assassinat.
"C'est la première fois en Côte d'Ivoire" que l'on juge l'assassinat d'un ancien chef d'État, soulignait récemment le commissaire du gouvernement (procureur militaire) Ange Kessi.
Accusé de "complicité d'assassinat", l'adjudant Kouadio Kouadio dit "Gino" a raconté à la barre l'arrestation du "père Noël en treillis", Robert Guéï, qui avait dirigé la junte militaire installée en Côte d'Ivoire après le coup d'État du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié.
Le 19 septembre 2002, jour d'un coup d'État manqué contre Laurent Gbagbo qui avait entraîné la prise de contrôle du nord et de l'ouest du pays par la rébellion, "nous avions pour consigne de retrouver le général Guéï présenté comme complice des assaillants (les auteurs du coup raté)", a expliqué l'adjudant Kouadio.
Il s'était rendu à la cathédrale Saint Paul du Plateau (qui domine le centre-ville d'Abidjan) où l'officier s'était réfugié.Il n'a pas été dévoilé comment les autorités connaissaient la présence de l'ancien président dans l'enceinte religieuse.
"A la tête d'une équipe de trois personnes, je l'ai (le général Guéï) retrouvé camouflé dans des cartons au sous-sol de la cathédrale", a poursuivi l'adjudant Kouadio qui a expliqué que +Séka-Séka+ avait cassé avec sa crosse de pistolet quelques dents du majordome de la cathédrale pour lui faire désigner la cachette du général.
L'adjudant Kouadio assure qu'une fois arrêté, il a ensuite remis le général Guéï au "colonel (il était lieutenant-colonel en 2002) Dogbo qui s'est entretenu avec lui. Après nous l'avons vu monter dans un Véhicule de l'Avant Blindé (VAB) de la gendarmerie à bord duquel était le capitaine Anselme Séka Yapo" raconte, amer, l'accusé.
"Je ne l'ai plus revu (le général Guéï), ce n'est que plus tard au journal télévisé de 13h que j'ai appris sa mort", poursuit l'adjudant, la mine défaite.
Âgé de 61 ans, il a été tué par balles. Son épouse, des membres de sa famille et de sa garde rapprochée ont été tués le même jour. Le général Guéï avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d'octobre 2000 et chassé du pouvoir par la rue alors qu'il tentait de s'y maintenir.
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TRIPLE ATTENTAT-SUICIDE
Cameroun – 26 morts dans des explosions dans un marché
AFP - Au moins 26 personnes ont été tuées lundi dans un triple attentat-suicide sur le marché d'un village de l'Extrême-Nord du Cameroun, l'une des pires attaques visant cette région régulièrement attaquée par les islamistes nigérians de Boko Haram.
Ces attentats, parmi les plus meurtriers ayant frappé le Cameroun depuis le début des attaques des islamistes en 2013, ont visé le marché de la localité de Bodo, proche de la frontière avec les bastions nigérians de Boko Haram, qui a rallié l'organisation Etat islamique (EI).
"Nous avons un premier bilan qui affiche 29 morts et environ 30 blessés", a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un policier. Selon un responsable des forces de l'ordre camerounaises, les trois kamikazes sont inclus dans ce bilan.
Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, quelque 1.200 personnes - dont 67 militaires et trois policiers - ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l'Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Les autorités camerounaises ont notamment comptabilisé plus d'une trentaine d'attaques-suicides.
-Mosquées et marchés visés-
Elles sont de plus en plus souvent perpétrées par des adolescentes ou des femmes. Les marchés, particulièrement animés en Afrique et lieux de vie par excellence sur le continent, sont régulièrement pris pour cible.
Pour contrer les kamikazes, les autorités ont banni le port du voile intégral dans plusieurs régions du Cameroun, ce vêtement servant régulièrement à dissimuler des ceintures d'explosifs.
Le Tchad voisin, lui aussi la cible de Boko Haram, a lui interdit le voile intégral sur l'ensemble de son territoire.
Depuis le début de l'année, la région de l'Extrême-Nord a déjà été la cible de deux attentats-suicides contre des mosquées, faisant respectivement 12 et 4 morts les 13 et 18 janvier.
Les imams et les chefs traditionnels sont souvent ciblés par les islamistes du fait de leur hostilité au jihadisme et à la violence.
Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram.
Actifs dans le nord-est du Nigeria, ceux-ci se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises.
Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes.
Depuis fin novembre, l'armée camerounaise mène dans plusieurs localités frontalières des opérations "de ratissage" pour affaiblir les jihadistes nigérians qui restent très actifs entre le nord-est du Nigeria et l'extrême-nord du Cameroun.
De sources concordantes, ces actions ont beaucoup affaibli les capacités du groupe islamiste qui n'est plus engagé dans des confrontations frontales avec les troupes camerounaises, mais multiplie les attaques-suicides.
Depuis juillet, plusieurs attentats attribués à Boko Haram ont visé des villes de l'extrême-nord camerounais. Plusieurs autres ont été déjoués ces dernières semaines dans la région.
Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MOMAR SEYNI NDIAYE
LES MALADRESSES DE DIONNE
Attention au "choc de l’image" et "au poids des mots", Monsieur le Premier Ministre ! Ces pièges ne se referment pas que sur leurs imprudents utilisateurs
Momar Seyni Ndiaye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 25/01/2016
Quoi de plus normal pour un Premier ministre de devoir jouer le rôle sacrificiel de fusible pour le chef de l’Etat ? Cette fonction de rempart de premier rideau, forcément, l’expose le plus souvent dans l’arène politique. Et surtout, devant ces médias véritables prismes grossissants qui transforment les réussites en normalité banale et les échecs en horreur inclassable !
C’est bien connu, le PM présente, en grand oral, devant l’Assemblée nationale la fameuse DPG, son programme de gouvernement qu’il est censé mettre en œuvre. Même s’il est peu ou prou responsable devant l’institution parlementaire (selon l’interprétation les praticiens du droit), il jouit (en principe) de la pleine confiance du chef de l’Etat, tant que ce dernier en convient. Mais à l’évidence, il n’est rien de moins que le premier collaborateur souffre-douleur du Président. Celui qui reçoit de plein fouet le courroux du chef de l’Exécutif, comme le premier point d’atterrissement de ses frustrations.
Quand le gouvernement remplit opportunément ses objectifs et collectionne des performances, il reste à l’abri des glorifications comme un PM «normal». Les lauriers tombent dans l’escarcelle du Grand Timonier. Et le second commandant du bateau reste en rade, balloté tribord bâbord entre les cajolâtes et autres flatteries égoïstes, les admonestations insidieuses et les feints encouragements.
Le Premier ministre a rarement du mérite. Il n’en a pas droit, car ce mérite revient invariablement au Chef. Infatigable serviteur, il est généralement le légataire des servitudes, le destinataire et gérant obligé des causes perdues et le «mur des lamentations» de toutes les catégories socioprofessionnelles de la nation. Celles qui ne peuvent pas accéder au «Grand Patron». Et à peine a-t-il les moyens de décliner ses courroux sur ses propres ministres. Sauf, en tout état de cause, sur les protégés du Président et autres intouchables de tous acabits de la République.
Le poste de Premier ministre est souvent un plafond de verre. Il aperçoit et approche la présidence, mais ne l’atteint que rarement. Abdou Diouf dont la sobriété et l’effacement légendaire étaient exemplaires, est le seul Premier ministre à avoir succédé au président de la République, à la faveur du fameux article 35. Le Président Senghor reste jusqu’à preuve du contraire le seul chef de l’État sénégalais à avoir réduit son mandat. Et sans référendum et sans fioriture. Mieux à l’interrompre (en décembre 1980), malgré l’insistance des chefs religieux le suppliant de rester «président à vie».
Le Premier ministre et futur Président Macky Sall a réussi la performance inédite au Sénégal d’avoir battu son propre mentor dans une élection libre et transparente. Sans doute, un successeur inattendu contre le gré de celui qui lui aura mis le pied à l’étrier. Tous les autres, Habib Thiam, Mamadou Lamine Loum, Moustapha Niasse, Abdoul Mbaye, Mame Madior Boye, Idrissa Seck, Hadjibou Soumaré, Aminata Touré, Macky Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye (battu en même temps que Wade) sont pour ainsi dire passés à la trappe. Mamadou Dia, Président du Conseil dans un régime parlementaire (ou présidentiel, selon les juristes), a payé de douze ans de prison, son défi lancé au Président Senghor.
Tous ces primus inter pares, partagent le même dénominateur, celui d’avoir entrevu le pouvoir présidentiel sans jamais le toucher. Ils n’auront pas réussi à transformer leur rite d’étape en essai concluant.
Et pourtant, ils ne manquaient pas de compétence à l’image de Loum et Hadjibou Soumaré ; de poigne comme Niasse, Aminata Touré, Mame Madior Boye, Souleymane Ndéné ; d’ambition comme Idrissa Seck ; de classe et de sobriété, sans doute aussi de professionnalisme, comme Abdou Mbaye ; de loyauté, d’engagement, comme Habib Thiam !
Qu’ils aient fait preuve de savoir, savoir-faire ou savoir-être, il leur a toujours manqué cette petite touche qui génère les grands destins, le savoir-devenir. Autrement dit, une patience, une endurance et une docilité qui poussent à l’effacement, jusqu’à la négation de soi. Ne rien vouloir, ne rien pouvoir ! Ne rien laisser transparaître qui ressemble au «pire péché d’ambition» ! Se doter d’une carapace dure comme une cuirasse et avoir le dos suffisamment large pour supporter les pires humiliations et sévices ! Avaler les couleuvres avec récurrence et permanence ! Savoir animer la cour avec une inégalable obséquiosité pour la Première dame et les proches parents du Président ! Ne développer aucun réseau ostensible chez les marabouts et les Grands électeurs ! Et ne Jamais ôter ses chaussures avant 22 heures, au mieux ! Voilà le mode d’emploi du Premier ministre parfait sous les tropiques.
Qu’ils aient trop cherché à lorgner le fauteuil du chef comme en ont été accusés Macky Sall, Abdoul Mbaye et Idrissa Seck ; qu’ils aient trop fait preuve de loyauté (Habib Thiam, Hadjibou Soumaré), le sort est le même : le chef du gouvernement est appelé, de toute manière, à nettoyer les écuries d’Augias. Avant d’être à son tour fatalement « balayé», avec les honneurs. Malgré les bons et loyaux services rendus. C’est la loi des séries avant le long séjour dans les oubliettes de l’histoire politique, qui réduit, hélas les PM en simple détail de ce long cheminement de la vie politique.
Le poids de ses charges et la délicatesse de ses missions font que le Premier ministre vit dans une tourmente permanente. Durant son parcours bruissent tous les jours des rumeurs de remaniement, qui le ravalerait ipso facto en citoyen ordinaire. Le onzième Premier ministre du Sénégal, le bien-nommé Mouhamed Boun Abdallah Dionne n’échappe pas à la règle. Peu de temps avant qu’il n’effectue son récent pèlerinage à La Mecque, il avait été donné pour partant. Son remplacement paraissait inéluctable, à cause semble-t-il d’ennuis de santé (avérés ou pas) qu’il a démentis. Depuis, il démontre son entrain et affiche sa forme étincelante (tant mieux alors). Il multiple ses sorties, égrène les inaugurations et brave la hargne des députés de l’opinion qu’il n’hésite pas à narguer, sous des dehors sobres et même austère.
Il aurait comme qui dirait «bouffé du lion» et s’illustre parfaitement dans la ligne de défense du chef de l’État. Ainsi soit-il ! Brillant informaticien, armé d’un talent oratoire bien consommé, manipulant les statistiques avec dextérité, Dionne se plaît dans ces habits de fonceurs et d’incontournable sentinelle du Président. Visiblement pétillant de forme, il décoche ses piques assassines sur les opposants libéraux. Il entend bien tracer son territoire, pour ne pas se laisser dépasser par d’autres gardiens du Temple, comme le ministre des Finances, Amadou Bâ, bien en place dans son rôle de messie des bonnes nouvelles économiques, pour les uns, marchand de rêves pour les autres.
Qualifié jusqu’ici de taciturne, le Premier ministre Dionne est si bien lancé qu’il multiplie depuis quelque temps d’impensables embardées. Des dérapages verbaux en série ! Attaques frontales contre l’opposition, algarades et grivoiseries contre ce qu’il appelle «la République des professeurs», on ne l’avait jamais vu sortir de la réserve naturelle des Premiers ministres, avec autant de bile, lui qui est d’habitude si effacé. Du miel au fiel comme si cette déboulée transgressive était devenue son bréviaire, son code de bonne conduite pour rester dans les bonnes grâces du Président.
Mais comme l’ambition fait pousser des ailes, le Premier ministre Dionne n’en rate plus une occasion de s’illustrer. Confirmant la décision du gouvernement de ne pas renvoyer Massata Diack en France englué dans les accusations de corruption avec l’argent du dopage, il dit sans sourciller : «Une nation qui se respecte ne brûle pas ses stars.»
Qualifier le clan Diack de stars, c’est quand même fort de café. On ne sait pas qui des stars ou du clan Diack se sentiraient maltraités par le façonnage du Premier ministre. Tout dépend du sens qu’il prête au vocable «star» ! Et on pourrait bien se demander si les têtes de gondole du show biz, de la Jet Sociéty ou du sport et les blanchisseurs d’argent du dopage (et de la drogue) ne se trouveraient pas dans la littérature du bien nommé Dionne. Et au bout du compte, si une fois libérés des limbes de la justice, Massata Diack et son père, Lamine, ne poursuivraient pas le PM pour «diffamation et injures publiques». Ne pourrait-on pas en dire autant des Stars ! À ce rythme, c’est de l’extradition du PM qu’il pourrait s’agir, pour diffamation aux uns et autres !
Attention au «choc de l’image» et «au poids des mots», Monsieur le Premier Ministre ! Ces pièges ne se referment pas que sur leurs imprudents utilisateurs.
Ouagadougou, 24 jan 2016 (AFP) - Des centaines de personnes, toutes de blanc vêtues, ont rendu un hommage, lors d'une marche silencieuse samedi soir, aux victimes de l'attaque jihadiste qui a fait une trentaine de morts le 15 janvier à Ouagadougou, a constaté l'AFP.
Baptisée "chaîne de la lumière", cette manifestation qui s'est achevée à l'heure exacte du début de l'attaque, à 19h40 (même heure GMT), a été organisée à la suite d'un appel lancé jeudi sur les réseaux sociaux par un manager de musique, Walib Bara, et une journaliste, Raïssa Compaoré.
"Cette manif est appelée +chaîne de la lumière+ parce que nous savons que l'intention de ceux qui ont commis ces actes barbares était de faire sombrer le pays", a expliqué à la presse Walib Bara.
"Nous sommes venus là, sur le site des attaques, pour dire que nous continuerons à boire du café du Cappuccino dans un Burkina splendide", a-t-il poursuivi dans un jeu de mots sur deux des lieux de l'assaut des islamistes.
Le café-restaurant Cappuccino et l'hôtel Splendid, en plus de l'hôtel Yibi et du bar Taxi-Brousse, ont été les cibles de la première attaque de ce type jamais perpétrée au Burkina Faso, qui a fait 30 morts et 70 blessés.
Les manifestants portant des écriteaux "je suis Splendid" ou "je suis Cappuccino" ont effectué leur marche sur 500 mètres environ jusqu'aux lieux des attaques où des bougies dessinant la carte du Burkina ont été allumées.
Ils ont chanté l'hymne national et le propriétaire d'un restaurant qui jouxte le Cappuccino avait ouvert exceptionnellement son établissement fermé depuis l'attaque pour offrir gracieusement le café.
"Je n'ai pas peur de venir sur l'avenue Kwame N'Krumah parce que je vois que l'Etat a pris des dispositions sécuritaires pour nous protéger (...). La vie continue malgré ces attaques", a indiqué de son côté Issouf Cissé, un agent commercial attablé à une centaine de mètres du Cappuccino.
Le gouvernement a prévu de rendre lundi un hommage national aux victimes au cours d'une cérémonie à laquelle devrait assister le chef de l'Etat, Roch Marc Christian Kaboré.
L'attaque a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar.
Dakar, 24 jan (APS) – Le Président de la République, Macky Sall a soutenu samedi à Dakar, que la réalisation des objectifs fixés dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) repose sur une forte adhésion des femmes, pilier essentiel de la société.
"Il est évident que la réalisation de ce processus (PSE) passe inéluctablement par une forte adhésion des femmes, pilier essentiel de notre société, ciment de la cellule familiale", a dit le Chef de l’Etat qui présidait la cérémonie de restitution de l’atelier de partage et d’échanges sur les opportunités du PSE pour les femmes.
Cette rencontre organisée par la Plateforme des femmes autour du PSE a réuni plusieurs organisations membres de la société civile, des collectivités locales, du secteur privé, formel et informel, etc.
Le Chef de l’Etat qui est revenu longuement sur les objectifs du PSE à l’horizon 2035 a insisté sur "l’impératif d’impliquer dans sa mise en œuvre les femmes qui constituent un segment essentiel de notre société".
"La réalisation de cette ambition repose sur la capacité de la population à bâtir, une Nation forte autour du PSE. C’est en cela que l’engagement des femmes est déterminant", a indiqué Macky Sall.
Au regard de la haute portée de cette option fondamentale, le président Sall a appelé toutes les forces vives de la Nation à s’approprier le PSE et de s’en imprégner pour l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre du plan d’action prioritaire.
Rappelant les objectifs du PSE, le chef de l’Etat a indiqué que "ce cadre de politique référentiel engagé par le gouvernement vise à favoriser une croissance durable en vue de consolider les acquis notamment en matière de gouvernance démocratique, de solidarité inclusive dans la perspective de garantir durablement la stabilité économique, politique et sociale".
Au terme des travaux, la plateforme des femmes autour du PSE a remis au Président de la République un référendum dans lequel elles demandent le "rétablissement de l’équité et de la justice dans tous les segments de la société".
"Nous demandons que le PSE mette un accent particulier sur le côté social en misant sur le développement du capital humain, la paix et la stabilité en vue de réduire la pauvreté", a indiqué la porte parole de la plateforme, Penda Seck Diouf.
La plateforme s’est engagée à travers ses organisations à consolider les investissements au profil de la famille afin de porter le développement à la base.
Dakar, 24 jan (APS) - Le détenu Modou Falla alias "Boy Djinnée" qui s’était évadé mardi dernier de la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Diourbel a été arrêté en territoire gambien par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale sénégalaise, rapporte dimanche la Radio futures médias (RFM, privé).
La RFM n’a pas donné plus d’informations sur les conditions d’arrestation du "Michael Scofield" sénégalais, Modou Fall alias "Boy Djinné" qui prenait pour la sixième fois la poudre d’escampette.
Modou Fall avait profité de l’appel nominatif journalier qui se fait à 7h 30mn et du nombre élevé de prisonniers pour s’évader de la MAC de Diourbel au grand dam des gardiens.
Il était détenu depuis le 8 janvier dernier à Diourbel, après son évasion en décembre de la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss (Dakar).
Dakar, 24 jan (APS) - Thierno Madani Tall, khalife de la famille de Thierno Mountaga Tall a invité, dimanche à Dakar, les sénégalais à "conjuguer"’ leurs efforts afin d’endiguer le terrorisme qui secoue le monde.
"Il est temps de conjuguer les forces à tous les niveaux afin d’endiguer l’injustice qui secoue le monde. C’est la cause principale de ce à quoi nous assistons aujourd’hui, le monde terroriste à l’échelle planétaire", a-il-dit.
Le message du Khalife a été lu par le député Thierno Omar Sy lors de la cérémonie de clôture de la 36ème Ziarra annuelle dédiée à Thierno Seydou Nourou Tall et Thierno Mountaga Tall qui a démarré jeudi.
Le guide religieux a appelé à "combattre l’indigence, l’un des ennemis de l’Islam". "Pour mettre le diable hors d’état de nuire, il faut faire appel à Dieu constamment à travers des prières, la science et le travail", a-t-il indiqué, soulignant que l’Islam accorde une place importante à la science et à la quête de la science.
"Le monde en général et le monde islamique en particulier a besoin de paix et de sécurité mais on ne peut espérer une sécurité sans paix et il n’y aura non plus pas de paix sans justice", a indiqué Thiernio Madani Tall.
Le Khalife de Thierno Mountaga Tall a estimé qu’"il est important d’établir un contact avec la jeunesse aux fins de veiller sur eux et pour parvenir à cet idéal, le concours des autorités, décideurs et savants serait fondamental".
Revenant sur la Ziarra de cette année, Thierno Madani Tall a souligné que le choix de Alpha Hassamiyou Tall comme personnalité de cette rencontre religieuse est "judicieux".
"Le parrain de cette édition est un homme qui s’est illustré par son savoir d’envergure et son ouverture. Il a joué le rôle de trait d’Union entre le Sénégal et le royaume d’Arabie Saoudite", a-t-il ajouté.
Le Khalife a également appelé "les partis politiques du pays qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition à s’unir autour de l’intérêt du peuple et de la nation et de barrer tout ce qui peut faire créer des agitations".
TANOR VIDE SON SAC
Référendum, PS à la présidentielle, Khalifa Sall, Haut conseil des collectivités territoriales…
Le secrétaire général du Parti socialiste (PS) a fait face ce dimanche, pendant un tour d’horloge, à Mamoudou Ibra Kane dans l’émission Grand Jury sur la RFM. Et c’est pour trancher sur le vif.
Ousmane Tanor Dieng n’a pas dérogé à sa réputation. Poussé jusque dans ses derniers retranchements par son hôte du jour, le maire de Nguéniène, qu’une certaine censure populaire fait déjà plastronner à la tête du Haut conseil des collectivités territoriales, a surfé sur les questions. Qu’il s’agisse du package à soumettre sous peu en référendum aux Sénégalais, en passant par la candidature du PS à la prochaine élection présidentielle, sans oublier ce qu’il est convenu d’appeler la donne Khalifa Sall, celui qui reconnait jouer un rôle de premier plan non rémunéré auprès de Macky Sall est resté égal à lui-même.
«Je ne suis pas quelqu’un qui communique sur tout ce qu’il fait avec le chef de l’Etat. C’est un homme qui me respecte et je lui suis loyal dans notre partenariat. C’est, peut-être, un défaut dans un pays comme le Sénégal», martèle le socialiste en chef qui a déjà rencontré Macky Sall sur le projet de réforme de certaines dispositions de la constitution. Mais, ne comptez surtout pas sur l’élève de Senghor et Diouf pour avoir, ne serait-ce que des bribes, sur le contenu de ses discussions avec le président de la République.
«C’est Macky Sall que les Sénégalais ont élu»
Ousmane Tanor Dieng de rappeler, à ceux qui feignent ou seraient tentés de l’oublier, qu’il ne faut jamais perdre de vue une chose : «c’est Macky Sall que les Sénégalais ont élu et il lui est loisible, comme il l’avait dit, de prendre ce qu’il veut dans le projet de constitution que lui a proposé la Commission nationale de réforme des institutions». Sur les conditions posées par le Parti démocratique sénégalais (PDS) pour répondre à l’invite du Président Macky Sall à la table d’échanges par rapport au projet, Ousmane Tanor Dieng déclare les trouver obsolètes.
«Les constitutions, elles sont adoptés d’un seul bloc. Vous ne pouvez approuver les lois une à une. C’est un mauvais argument. C’est un débat de politique politicienne, d’opposants. C’est indéfendable. Partout cela se fait comme ça! »
Pour ce qui concerne la libération de Karim Wade, Tanor indique la voie de la demande de grâce : «Macky Sall ne peut pas discuter du cas à cause de la séparation des pouvoirs.»
Pour ce qui concerne Omar Sarr et l’injonction faite par le Pds tendant à sa libération, Ousmane Tanor Dieng rappelle que «la liberté d’expression n’est pas la liberté d’insulter, encore moins de dire n’importe quoi».
«Le PS assume totalement le bilan de Macky Sall»
Ousmane Tanor Dieng refuse, politiquement parlant, le qualificatif inclassable. «Je suis dans la majorité présidentielle. Je ne suis pas opposant du tout. Nous sommes dans Benno Bokk Yakaar à l’Assemblée nationale, dans le Gouvernement. Nous assumons totalement le bilan qu’on a fait ensemble. Nous sommes partenaires. Je dis clairement les choses. Je ne soutiens personne. Une fois qu’on a un accord sur quelque chose, nous le mettrons en œuvre courageusement, totalement et sincèrement. Je me sens engagé pour la réussite du PSE. De ce point de vue, il n'y a aucune ambiguïté. Le Président Macky Sall me consulte s’il le juge nécessaire. S’il souhaite que je l’accompagne à un voyage, je le fais. Nous avons des relations de confiance...», indique le secrétaire général du Parti socialiste.
Interpellé sur l’argent injecté par Lamine Diack dans la campagne de 2012, au profit de l’opposition, Ousmane Tanor Dieng s’en lave les mains. «Ni moi, ni le parti, n'y avons touché. C’est clair et c’est net», a-t-il tranché. Tout de même, il estime que notre compatriote mérite des égards pour le service qu’il a rendu à la nation : «Nous devons soutenir notre compatriote Lamine Diack. Sa famille est dans une situation difficile. C’est quelqu’un d’absolument remarquable sur le plan humain et sur le plan professionnel.»
«Les acclamations à Khalifa Sall, c’était du sabotage»
L’invité du Grand Jury a aussi abordé l’affaire Khalifa Sall et la candidature du PS à la prochaine présidentielle de ce denier que beaucoup de socialistes continuent d’agiter. Pour Ousmane Tanor Dieng, tant que l’on ne saura pas la date exacte de l’élection, le parti et lui ne parleront pas de candidature. Le cas échéant, dit-il, «on fait chaque chose en son temps. Personne ne peut te dire que l’élection aura lieu en 2017 ou en 2019. Et quand on saura, on lancera l’appel à candidatures. On met en œuvre la procédure habituelle. Nous sommes avec des alliés. On discutera avec eux. Le moment venu, on verra pour la situation présente quelle sera la meilleure formule.»
Concernant les acclamations nourries adressées au maire de Dakar et aux agitations de Bamba Fall et de Barthélémy Dias, Tanor ne se dit pas énervé, mais juge gauche la démarche. «Ils ont le droit. Ce que je leur reproche, c’est que ce n’est pas le moment et ce n’est pas le cadre. J’ai tiré une synthèse en regrettant qu’un incident comme celui-là ait dévoyé ce que nous attendions de cette session de formation. Et puis, Khalifa Sall n’a dit à personne qu’il va être candidat. Je ne vois pas pourquoi les gens veulent être plus royalistes que le roi. Attendons au moins que les intéressés le disent. Aïssata Sall non plus n’a dit à personne qu’elle va être candidat.»
D’ailleurs, Tanor dément avoir été éclipsé par les applaudissements nourris à Khalifa en ces termes : « Je n’ai jamais été éclipsé, humilié, désavoué… Lorsque j’arrive, c’est toujours une standing-ovation. Et cela est constant. Khalifa a été applaudi et c’est tant mieux. Il faut dire que des gens sont venus pour scander son nom. C’était manifestement une tentative de sabotage... Je ne suis pas énervé. Je fais du Yoga pour maîtriser mes nerfs.»
DUR POUR LES PRO-COMPOARÉ
Burkina : le chef du parti de l’ex-président interpellé, soupçonné d'implication dans le putsch de septembre
Ouagadougou, 24 jan 2016 (AFP) - Eddie Constance Komboïgo, le chef du parti de l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré, a été interpellé samedi à Ouagadougou pour son implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015, a-t-on appris dimanche d'une source de sécurité.
"Eddie Komboïgo, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a été arrêté hier (samedi) à son domicile pour son rôle dans le dossier sur le putsch. Il est actuellement interrogé par la gendarmerie qui le présentera demain lundi ou dans la semaine au juge" militaire qui mène l'enquête sur le coup d'Etat manqué du 17 septembre, a indiqué à l'AFP cette source.
"Pour l'instant, on n'a pas encore le dossier", a indiqué à l'AFP une source judiciaire, rappelant que le régime de garde à vue était de "72 heures renouvelables".
Le nom du patron du CDP avait été cité parmi les complices du coup manqué contre le régime de transition qui a suivi la chute de M. Compaoré en octobre 2014, dans le rapport de la Commission d'enquête administrative mise en place par le gouvernement après le putsch.
M. Komboïgo avait quitté le Burkina Faso quelques jours avant le coup d'Etat mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de M. Compaoré.
Aucun responsable du CDP n'a pu commenter à l'AFP l'interpellation du dirigeant, le deuxième responsable d'un parti politique dans ce dossier après l'arrestation et l'inculpation de Me Hermann Yaméogo, leader de l'Union pour la démocratie et le développement (UNDD), un petit parti pro-Compaoré.
Plusieurs membres du CDP dont Léonce Koné, un des vice-présidents du parti, ont été inculpés dans cette affaire.
Eddie Constance Komboïgo avait vu sa candidature à l'élection présidentielle rejetée par le Conseil constitutionnel en application d'une loi controversée votée en avril 2015, interdisant aux pro-Compaoré de briguer des mandats lors des élections de novembre qui ont mis fin au régime de transition au Burkina Faso.
L'exclusion des pro-Compaoré des élections législatives et présidentielle a été une des raisons fondamentales invoquées par le RSP pour perpétrer le coup d'Etat.
La mobilisation populaire soutenue par une partie de l'armée restée loyaliste au gouvernement de transition a fait échec à ce putsch.
Abuja, 22 jan 2016 (AFP) - Des experts des droits de l'Homme des Nations unies, de retour du nord-est du Nigeria, ont estimé vendredi que les autorités devaient venir en aide plus activement aux anciennes otages du groupe islamiste Boko Haram.
Au terme d'une mission de cinq jours dans cette région la plus durement touchée par l'insurrection islamiste, les trois rapporteurs spéciaux ont déclaré qu'il était "urgent" que "des mesures effectives soient prises pour faire face à la stigmatisation, à l'ostracisme et au rejet dont sont victimes les femmes et les enfants" suite à leur enlèvement.
L'enlèvement de femmes et de jeunes filles ainsi que la conscription forcée d'hommes et d'adolescents font partie des tactiques très utilisées par Boko Haram, dont l'insurrection a débuté en 2009.
L'enlèvement de plus de 200 lycéennes de leur pensionnat de Chibok, une petite ville du nord-est, en avril 2014, fut le plus médiatisé. Toutefois les défenseurs des droits de l'Homme ont dénoncé à plusieurs reprises le kidnapping de plusieurs autres milliers de femmes et de fillettes, parfois mariées de force et souvent victimes de violences physiques et psychologiques.
Suite à une offensive de l'armée l'année dernière, des centaines d'otages de Boko Haram ont retrouvé la liberté. Nombre d'entre elles ont été placées dans des camps de déplacés ou certaines ont pu recevoir un soutien psychologique.
Mais subsiste la crainte qu'elles soient rejetées lors de leur retour, dans cette région musulmane très conservatrice. "Des initiatives en termes de cohésion sociale et de réconciliation doivent démarrer dès maintenant et s'intensifier au moment où les gens commencent à rentrer", a déclaré un des membres de la mission onusienne dans un communiqué.
Les trois émissaires, spécialisés dans la protection de l'enfance, l'esclavage moderne et les questions de santé, ont salué les efforts réalisés par le Nigeria pour retrouver les otages.
Mais "le manque d'informations sur l'évolution des recherches des personnes enlevées, dont les filles de Chibok" reste très préoccupant, ont-ils estimé.
Parmi les mesures qui doivent être mises en place, les émissaires ont évoqué la construction d'infrastructures scolaires et médicales, dans une région où des écoles ont souvent été rasées ou bien recyclées en camps pour déplacés, et les hôpitaux ont été attaqués. Le président Muhammadu Buhari a affirmé le mois dernier que Boko Haram avait été vaincu "techniquement".
L'insurrection islamiste a déjà fait plus de 17.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.