Aucun des trois opérateurs de téléphonie au Sénégal, Expresso, Orange et Tigo, n’a postulé pour l’appel à candidatures lancé pour l’exploitation de la licence 4G par l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Sonatel estime que le prix total de ladite licence est évalué à 14,4 milliards de francs Cfa, soit un peu moins de la moitié de celui fixé par le régulateur, 30 milliards.
Le numéro 1 du secteur des télécoms au Sénégal "a décidé de ne pas déposer d'offres compte tenu des conditions qui ne permettent pas de créer de la valeur pour l'entreprise et l'ensemble des parties prenantes au vu du benchmark effectué", se justifie-t-il dans un communiqué parvenu à SenePlus. Comme références, Sonatel cite deux pays africains.
"Au Maroc, 2 des 3 opérateurs ont payé l’équivalent de 30 milliards F CFA alors que ce pays est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et 3,5 fois plus riche. Sous ce rapport, le prix total des licences 4G au Sénégal serait évalué autour de 14,5 milliards F CFA", décrète la société de télécoms.
Qui ajoute : "De même, en Guinée Bissau, le groupe Sonatel, par le biais de sa filiale Orange Bissau, a pu acquérir les licences 3G et 4G pour un montant de 2 milliards de francs CFA au mois de décembre dernier."
Comme pour montrer que cette posture ne signifie pas à un renoncement définitif à cette technologie de pointe, Sonatel clame son enthousiasme. Réaffirmant "son fort intérêt pour la technologie 4G et sa volonté de la développer au plus vite au Sénégal" ainsi que son engagement "aux côtés de l’État pour l’émergence numérique" du pays.
L’ARTP sera-t-elle sensible à cet appel du pied manifeste ? Son directeur général, Abdou Karim Sall, semblait, hier, ne rien vouloir entendre. Face à la presse, il a assuré que l’État ne reculera pas à propos du prix de cession de la licence 4G. Et que, contrairement au précédent appel à candidatures fermé aux trois opérateurs, Expresso, Orange et Tigo, le prochain sera ouvert à de nouveaux opérateurs internationaux de télécommunication, et pourrait porter sur une licence globale 3G et 4G.
Les trois opérateurs avaient notifié à l’ARTP leur intention de bouder l’appel à candidatures pour l’exploitation de la licence 4G dans une correspondance datée du 17 décembre dernier. Une démarche décriée par le régulateur, qui la qualifie d’"illégale", "d’entente illicite qui constitue un manquement grave à la procédure et qui vise à forcer l'État à revoir sa position". Une "collusion" qui, selon Abdou Karim Sall, expose Expresso, Orange et Tigo, à des sanctions dont il s’est gardé pour le moment de préciser la nature.
Peut-être qu’on en arrivera pas à cet extrême. Car, selon le quotidien L’AS, le Premier ministre, Boun AbdallahDionne, a reçu les trois opérateurs qui ont décliné l’appel à candidatures de l’ARTP. C’était une façon de "les ramener à la raison", selon le journal qui n’a pas donné davantage de détails.
Deux jours après l'entrée en vigueur de la baisse des prix du carburant, les conséquences de cette mesure prise par le gouvernement commencent à se faire sentir. En effet, au niveau des dépôts de gaz, les prix des bonbonnes de gaz ont chuté. Le prix de 3 kilogrammes est passé de 1460 francs Cfa à 1390 francs Cfa. Celle de 6 kilogrammes, plus utilisée par les ménages, passe de 3230 francs Cfa à 3090 francs Cfa. Enfin, celle de 9 kilogrammes passe de 4810 francs Cfa à 4595 francs Cfa.
Les ménages peuvent désormais souffler un peu. En effet, avec la baisse du prix du carburant, celui des bonbonnes de gaz a également connu une légère baisse. Un tour, au niveau de quelques dépôts gaz, nous a permis de connaître la nouvelle tarification sur les catégories de bombonnes de gaz.
Au dépôt de gaz de l’Unité 19 des Parcelles assainies, ce gérant du nom de Laurent Bakhoum liste minutieusement les nouveaux prix du gaz, après avoir «salué cette décision du gouvernement. Parce qu'il y a une répercussion sur le prix des bonbonnes de gaz. Le prix de 3 kilogrammes était de 1460 francs Cfa, mais actuellement, il est de 1390 francs Cfa. Celui du 6 kg, passe de 3230 francs Cfa à 3090 francs Cfa. Quant au prix du 9 kg, il était fixé à 4810 francs Cfa, mais avec la baisse il est fixé désormais à 4595 francs Cfa». Egalement, a-t-il précisé: «Pour le prix du 10kg, il passe de 6975 francs Cfa à 6680 francs Cfa. Là, il y a grosse baisse».
Toujours, dans ses explications, il indique; «Grâce à cette baisse, les ventes ont augmenté à notre dépôt. Je souhaite que cette situation continue ainsi. Parce que non seulement on y trouve notre compte, mais les consommateurs y trouvent aussi leur compte. Et tout le monde y gagne».
Certains boutiquiers maintiennent toujours les anciens prix
Si au niveau des dépôts de gaz, la baisse des prix est réelle tel n'est pas le cas au niveau des boutiques. Ces vendeurs maintiennent encore les anciens prix. Car, disent-ils, n'ayant pas encore épuisé leurs stocks.
Trouvé dans son commerce aux alentours de Castors, ce boutiquier de faire savoir qu'il n'y a pas de changement dans le prix des bonbonnes de gaz. Mamadou Saliou Diallo souligne : «J’ai eu écho de la baisse des prix du carburant. Pourtant moi, je maintiens toujours les mêmes prix du gaz. Il n’y a eu aucun changement à mon niveau. J’ai le gaz de 6 kg que je vends à 3230 francs Cfa».
Il se justifie en confiant: « J'ai un stock de bonbonnes de gaz qu'on m'a livré avant cette baisse et je ne l'ai pas encore épuisé. Donc, même s'il y a une baisse des prix du carburant et que les dépôts de gaz ont baissé les prix, je vais continuer à vendre au même prix jusqu'à ce que j'épuise mon stock. Et en ce moment, on pourra parler de diminution des prix».
Contrairement à Diallo, Abdoulaye Ba, un autre boutiquier, renseigne qu'il a baissé les prix des bonbonnes de gaz. «Cette baisse me permet de diminuer les prix du gaz, ce qui facilite aussi la dépense quotidienne des femmes. Le 3 kg qui était à 1450 francs Cfa, je le vends désormais à 1360 francs Cfa, le 6 kg qu’on échangeait à 3200 francs Cfa est passé à 3090 francs Cfa», concède-t-il.
Cependant, ce boutiquier n'a pas manqué de dire: «Cet écart ne m’arrange pas beaucoup, parce que je vais avoir des pertes. Néanmoins cette baisse vient à son heure, car elle contribue au développement du pays».
ABIDJAN TANCE OUAGA
Mandat d'arrêt contre Soro émis par le Burkina "au mépris des règles"
Abidjan, 18 jan 2016 (AFP) - La justice burkinabè a émis "au mépris des règles" un mandat d'arrêt contre le président de l'Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, dans le cadre du coup d'Etat raté du 17 septembre au Burkina Faso, a déploré lundi Abidjan, promettant un règlement par voie diplomatique.
"La République de Côte d'Ivoire a reçu d'Interpol-Côte d'Ivoire un mandat d'arrêt international, transmis par Interpol-Burkina Faso, à l'encontre de Guillaume Kigbafori Soro, président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire", souligne un communiqué la présidence ivoirienne transmis à l'AFP.
Abidjan "s'étonne que ce document, qui vise le président de la deuxième Institution (...) ait été émis au mépris des règles et des us et coutumes en la matière".
Enfin, la présidence ivoirienne promet de "régler cette question par la voie diplomatique dans le respect des accords qui nous lient, afin d'éviter tout différend entre nos deux États".
La justice du Burkina Faso a lancé vendredi un mandat d'arrêt international contre M. Soro dans le cadre de l'enquête sur le putsch raté du 17 septembre et d'une affaire d'écoutes téléphoniques le compromettant avec Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères burkinabè sous le régime du président déchu Blaise Compaoré à propos de ce putsch.
Le 16 septembre, des soldats du RSP avaient pris en otage le président Michel Kafando et le gouvernement avant de proclamer le coup d'État le lendemain. La mobilisation des citoyens et de l'armée loyaliste avait conduit à l'échec du putsch une semaine plus tard.
M. Bassolé a été interpellé à son domicile le 29 septembre. Il a été notamment inculpé de "haute trahison", "attentat à la sûreté de l'Etat" et "collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure".
Le tour de l'actualité en continu sur le continent. Au menu : Le président béninois, Yayi Boni en visite au Burkina prévoit une riposte régionale contre les attaque et a annoncé une future session extraordinaire de la Cedeao sur le sujet. L'ancien chef de guerre, Germain Katanga condamné en 2014 à 12 ans de prison par la cour pénale internationale et transféré en Kinshasa est poursuivi par la justice congolaise pour crime de guerre. Face à une opposition divisée le président Ali Bongo doit être candidat pour un nouveau septennat. Un nouvel attentat suicide a fait 4 morts au Cameroun...
Tokyo, 18 jan 2016 (AFP) - Un tribunal japonais a rejeté jeudi l'octroi de dédommagements accordé en première instance à la famille d'un Ghanéen mort bâillonné lors de son expulsion du Japon pour séjour illégal, a-t-on déclaré de source judiciaire.
Le tribunal d'instance de Tokyo avait décidé en mars 2014 que la famille d'Abubakar Awudu Suraj -- en instance d'expulsion au moment de sa mort en 2010 -- devait recevoir cinq millions de yens (43.000 dollars) pour son décès attribué à un étouffement.
Le Ghanéen âgé de 45 ans est décédé à l'aéroport de Tokyo Narita au moment où il était forcé de monter à bord d'un avion à destination du Caire.
Des agents de l'immigration avaient utilisé des moyens de contention pour contrôler l'émigré clandestin. Ils l'avaient aussi bâillonné avec une serviette et forcé à se plier vers l'avant, une position qui, selon le tribunal de première instance, avait provoqué son asphyxie.
Les attendus du tribunal de Tokyo qui a renversé lundi le jugement n'étaient pas immédiatement disponibles. Mais selon le quotidien Asahi Shimbun, la haute cour a estimé que l'homme avait succombé à un arrêt cardiaque et "qu'il n'y avait pas de relation de cause à effet" avec les moyens utilisés lors de son expulsion.
Le ministère public n'avait pas demandé de poursuites contre les agents de l'immigration à l'époque mais la veuve de Suraj avait déposé une plainte au civil pour connaître les circonstances de sa mort.
Le Japon est depuis des années l'objet de critiques d'ONG de défense des droits de l'homme, avocats et communautés de migrants pour la dureté des traitements infligés par certains agents de l'immigration et les conditions de vie dans les centres de rétention.
Un Sri Lankais est mort en 2014 dans un de ces centres après s'être plaint de douleurs à la poitrine. L'année précédente, un demandeur d'asile de la minorité rohingya de Birmanie était également mort après un malaise, sans que le personnel ne demande une aide médicale.
UNE CENTAINE D'ECOLES RELOCALISEES A CAUSE DE BOKO HARAM
Niamey, 18 jan 2016 (AFP) - Le Niger et l'ONU ont réinstallé dans des "endroits plus sûrs" 99 des 166 écoles fermées depuis plus d'un an dans le sud-est du Niger en raison des attaques meurtrières de Boko Haram, a indiqué l'ONU lundi.
Ce programme de relocalisation, lancé en novembre, a permis "à 5.913 enfants, dont 2.784 garçons et 3.129 filles" de reprendre les cours, selon le bulletin mensuel du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de Niamey transmis à l'AFP.
Ainsi, une douzaine de classes ont été construites en matériaux définitifs notamment dans des camps des déplacés de l'ONU. Toutefois, la bonne exécution du plan est handicapée par "la persistance de l'insécurité" et "les déplacements continus" des populations de la région, déplore l'agence onusienne.
Début novembre, les autorités du Niger et l'Unicef avaient annoncé que plus de 150 écoles accueillant plus de 12.600 élèves étaient fermées à cause des attaques des islamistes de Boko Haram dans la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria.
La stratégie est de "prendre en charge ces élèves dans les écoles les moins exposées pour les mettre à l'abri des agressions de Boko Haram", avait alors expliqué Brigi Rafini, le Premier ministre du Niger.
Car la plupart des écoles fermées et désertées par les enseignants sont situées dans des localités proches du lac Tchad et sur les bords difficilement contrôlables de la Komadougou Yobé, une rivière qui marque la frontière entre le Niger et le Nigeria.
Certains établissements ont fermé après les toutes premières attaques des islamistes en février 2015. D'autres plus récemment avec la recrudescence des raids, a indiqué à l'AFP un responsable municipal local.
Depuis février 2015, Boko Haram conduit des attaques sanglantes dans la zone de Diffa, frontalière du fief des insurgés islamistes dans le nord-est du Nigeria, alors que l'armée peine à contenir les incursions du groupe.
Selon l'Unicef, plus de 2.000 écoles ont été fermées au Nigeria, au Cameroun et au Niger, à cause des attaques du groupe djihadiste.
Ouagadougou, 18 jan 2016 (AFP) - Le président béninois Thomas Boni Yayi s'est rendu lundi à Ouagadougou pour témoigner de la solidarité des pays d'Afrique de l'Ouest après l'attaque meurtrière du weekend et a promis une riposte régionale aux violences des jihadistes.
"C'est de la vraie barbarie. Qu'est-ce qui peut conduire à une telle haine, c'est inimaginable", a commenté M. Boni Yayi. Le président béninois et son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré ont visité les lieux de l'attaque de vendredi soir contre deux hôtels et un restaurant de la capitale après un entretien au palais présidentiel de Ouagadougou.
A son arrivée à l'aéroport, M. Boni Yayi avait souligné que "ce n'est pas le Burkina seul qui a été frappé. C'est toute une sous-région. Et nous n'allons pas rester les bras croisés. Nous allons réagir et riposter" "La question, aujourd'hui, c'est à qui le tour?", a-t-il ajouté au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"Je suis venu passer le message au nom de mes chers collègues de toute la sous-région: +Vous n'êtes pas seuls, soyez-en rassurés+", a-t-il poursuivi, annonçant une future session extraordinaire de la Cédéao sur le sujet.
"Après les événements de Bamako et ceux du Burkina, tout le monde a pris conscience une fois de plus de la nécessité d'agir. Nous n'allons pas nous laisser faire", a-t-il dit en référence à l'attaque qui a fait 29 morts à Ouagadougou et à celle qui avait fait 20 morts dans la capitale malienne il y a deux mois.
Dans les deux cas, des hôtels hébergeant des Occidentaux ont été frappés et les attentats ont été revendiquées par des groupes islamistes.
Le président béninois a souligné qu'il existait "une corrélation entre sécurité et développement" et précisé que "la question de la libre circulation et celle du terrorisme sont un débat à l'ordre du jour". "Ce que nous avons déjà fait ne suffit plus parce que l'ennemi est en train de changer de stratégie", a-t-il analysé.
"Cet événement vient avec des répercussions sur la paix sans compter les répercussions sur la dimension économique", a ajouté M. Boni Yayi, évoquant l'impact sur les investissements étrangers ou le tourisme.
"Les peuples ont besoin de sécurité, car c'est par la sécurité qu'on va à la prospérité", a-t-il dit. "Les terroristes qui pensent nous prendre notre jeunesse se trompent", a-t-il poursuivi.
Le président Kaboré a, lui, réitéré sa volonté d'une coopération contre les jihadistes. "Nous devons mutualiser nos moyens d'information et militaires pour lutter efficacement contre le terrorisme.
Ce sont des phénomènes transfrontaliers qui ne concernent pas que l'Afrique de l'Ouest", a ajouté le dirigeant burkinabè. "Nous sommes dans une guerre asymétrique et il faut que nous puissions former notre armée à ce nouveau type de combat" a-t-il poursuivi, promettant que le Burkina prendrait "des dispositions pour que les investisseurs puissent continuer à investir tranquillement".
Le Premier ministre du Mali, Modibo Keïta, s'était rendu dès dimanche dans la capitale burkinabè où il avait lui aussi déclaré que Bamako et Ouagadougou devaient "mutualiser" leurs efforts "contre le jihadisme et le terrorisme".
"Le Mali a été durement frappé et continue à l'être, donc il nous faut mutualiser nos efforts, ce n'est pas un simple voeu. Il faudrait donc une coopération transfrontalière non seulement des autorités administratives mais entre nos forces de défense et de sécurité, constituer des patrouilles mixtes, échanger les expériences", avait-il plaidé.
Abuja, 18 jan 2016 (AFP) - Des ministres, gouverneurs d'Etats, chefs d'entreprise, responsables de la fonction publique et banquiers sont accusés d'avoir volé 6,7 milliards de dollars de fonds publics en sept ans au Nigeria, a déclaré lundi le ministre de l'information.
Selon Lai Mohammed, quelque 1.340 milliards de nairas (6,72 milliards de dollars, 6,15 milliards d'euros) ont été volés par tout juste 55 personnes entre 2006 et 2013.
"La situation est dramatique et l'heure est à l'action", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Abuja.
Selon la liste donnée par M. Mohammed: Quinze anciens gouverneurs d'Etats ont volé 146 milliards de nairas, Cinq anciens législateurs 8 milliards, Onze hommes d'affaires 653 milliards, Huit responsables du secteur bancaire 524 milliards,
Douze anciens fonctionnaires ont volé plus d'un milliard de nairas et Quatre anciens ministres ont dérobé sept milliards de nairas. La période concernée correspond à la fin du second mandat (2003-2007) d'Olusegun Obasanjo, premier président élu démocratiquement après plusieurs années de dictature militaire au Nigeria. Umaru Musa Yar'Adua lui a succédé en 2007 avant d'être remplacé par le président Goodluck Jonathan en 2010 après sa brusque mort de maladie.
L'actuel président Muhammadu Buhari, candidat de l'opposition élu l'an dernier, a fait de la lutte contre la corruption, endémique dans la première puissance économique d'Afrique, une des grandes priorités de son mandat.
M. Buhari a accusé M. Jonathan et son administration d'avoir "entièrement vidé" les caisses de l'Etat et il a promis de retrouver les sommes "ahurissantes" qui ont été pillées.
Sambo Dasuki, ancien conseiller national à la sécurité, et plusieurs anciens hauts responsables sont poursuivis en ce moment dans le cadre d'un scandale de détournement de fonds portant sur deux milliards de dollars.
La bataille contre la corruption "c'est la guerre que mène le Nigeria", a déclaré le ministre de l'Information, M. Mohammed. Le Parti démocratique du peuple (PDP), devenu le principal parti d'opposition, a accusé M. Buhari de mener une chasse aux sorcières contre ses membres.
MM. Obasanjo, Yar'Adua et Jonathan ont tous été présidents du PDP. Mais M. Mohammed a averti que le nouveau gouvernement n'épargnerait aucune des personnes ayant volé des fonds publics, quelle que soit son appartenance politique, ethnique ou religieuse.
Niamey, 18 jan 2016 (AFP) - Au moins six militaires nigériens ont été tués par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule dans la région de Diffa (sud-est), frontalière du Nigeria, où sévissent des militants islamistes du groupe nigérian Boko Haram, ont indiqué lundi des médias locaux.
"Un véhicule de l'armée a sauté sur une mine et il y a eu des morts et des blessés mais nous n'avons pas les chiffres exacts", a déclaré à l'AFP, Abari El Hadj Daouda, maire de Kabaléwa, où l'explosion est survenue.
M. Abari a précisé que l'accident s'était produit samedi matin à 10 km de Kabaléwa, sur les bords de la rivière Komadougou Yobé, qui marque la frontière entre le Niger et le Nigeria.
"Le bilan est lourd: six de nos soldats sont malheureusement morts et sept autres blessés", a affirmé de son côté la télévision privée Ténéré qui a diffusé les images de leur enterrement.
La radio privée Anfani, basée dans la zone, a également fait état "d'un bilan lourd de six morts et cinq blessés". Les images de la télévision Ténéré montrent six corps posés sur le sol dans un cimetière et enveloppés de linceuls aux couleurs nationales orange, blanc et vert.
Les soldats sont morts "en mission commandée le 16 janvier 2016 à Kabaléwa", a souligné un des militaires qui a lu l'oraison funèbre.
Entre le 6 février et le 18 décembre 2015, l'ONU a répertorié 74 attaques du groupe islamiste Boko Haram impliquant ses combattants et l'armée nigérienne dans la zone.
L’ENQUÊTE SE POURSUIT POUR LEVER LES ZONES D'OMBRE
ATTAQUE JIHADISTE AU BURKINA
Patrick FORT, Romaric Ollo HIEN |
Publication 18/01/2016
Ouagadougou, 18 jan 2016 (AFP) - L'enquête se poursuivait lundi au Burkina pour déterminer les circonstances précises de l'assaut jihadiste qui a fait 29 morts à Ouagadougou, où l'armée s'est déployée après cette attaque d'une ampleur inédite dans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest.
Sur le théâtre de l'attaque, des enquêteurs, dont certains en blouse blanche, poursuivaient lundi leur travail de collecte d'informations et de données. Dix-huit enquêteurs français, dont des magistrats et des membres de la police scientifique, étaient sur place pour épauler les Burkinabé.
Quatorze ou 15 étrangers, dont un enfant de neuf ans, et sept ou huit Burkinabè figurent parmi les victimes du raid qui a frappé vendredi soir plusieurs hôtels et restaurants de Ouagadougou, selon deux bilans divergents communiqués par les autorités du Burkina Faso.
Sept corps devaient encore être identifiés. Le ministère français des Affaires étrangères a de son côté fait état d'un bilan de 30 morts, dont 10 non identifiés. Après ce raid meurtrier, les mesures de sécurité ont été renforcées dans la capitale avec une surveillance accrue des hôtels et de plusieurs points stratégiques.
Des barrages ont été installés aux entrées et sorties des principales villes du pays, selon une source sécuritaire. Le lycée français de Ouagadougou a notamment été fermé en attendant une sécurisation plus importante.
- 'Vraie barbarie'-
L'attaque a été revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l'a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.
Les corps de trois jihadistes ont été retrouvés, sans avoir pu encore être identifiés, selon le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré. Aqmi a publié la photo de trois membres du commando, âgés tout au plus de 25 ans, en les qualifiant d'"al-Ansari", vocable utilisé pour désigner des combattants autochtones dans la terminologie jihadiste.
De nombreux témoignages ont cependant fait état de plus de trois assaillants. Plusieurs témoins ont également évoqué la présence de deux femmes, une thèse écartée par les autorités pour le moment.
Avant de passer à l'attaque, les jihadistes ont prié dans une mosquée près de l'hôtel, selon le ministère de l'Intérieur. La police burkinabé cherche à établir si les jihadistes ont bénéficié de complicités.
Selon une source au sein de la gendarmerie, les jihadistes avaient réservé une chambre à l'hôtel Splendid, un des hôtels attaqués, et ont donc probablement procédé à des repérages des lieux avant de passer à l'acte.
Les enquêteurs vont aussi passer peigne fin la ou les voitures utilisées par les assaillants, qui ont incendié leurs véhicules "pour brouiller les indices", selon M. Compaoré. "C'est de la vraie barbarie.
Qu'est ce qui peut conduire à une telle haine, c'est inimaginable", a commenté lundi en découvrant le lieu de l'attaque le président béninois Thomas Boni Yayi, arrivé dans la matinée pour témoigner de la solidarité de l'Afrique de l'Ouest, au Burkina Faso.
- 'Guerre asymétrique' -
"Ce n'est pas le Burkina seul qui a été frappé. C'est toute une sous-région (...) La question, aujourd'hui, c'est à qui le tour?", a-t-il déclaré. Le président burkinabé M. Kaboré a lui réitéré sa volonté que les pays travaillent ensemble:
"Nous devons mutualiser nos moyens d'information et militaires. Ce sont des phénomènes transfrontaliers qui ne concernent pas que l'Afrique de l'Ouest". "Nous sommes dans une guerre asymétrique. et il faut que nous puissions former notre armée à ce nouveau type de combat", a-t-il conclu.
Côté français, une source militaire a confirmé que les forces spéciales françaises étaient intervenues à l'appel du Burkina à "02H30 et se sont désengagées à 11H00" (heure de Paris, une heure de plus que Ouagadougou).
"Des trous dans la raquette (sécuritaire), il peut en exister. Au Mali le processus politique n'a pas encore abouti, au Burkina ils se relèvent d'un coup d'Etat. Forcément ce sont des périodes de vulnérabilité dont les terroristes peuvent tirer parti", a souligné cette source.
"Nous sommes dans une logique permanente d'adaptation. L'adaptation entre +la cuirasse et le boulet+, c'est l'histoire militaire permanente. On doit comprendre que l'adversaire est là de façon durable, militarisée et manoeuvrière.
A nous d'aller encore plus vite que lui, au côté de nos partenaires africains", a souligné cette source. Le Burkina, "point d'appui permanent" de l'opération militaire française Barkhane, a déjà été la cible de plusieurs opérations jihadistes ces derniers mois.
Pays à majorité musulmane, il a été touché pour la première fois de son histoire par le jihadisme en 2015. Plusieurs attaques se sont produites près de la frontière avec le Mali.