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3 mai 2025
International
LA JUNTE MALIENNE INTERDIT À BAMAKO UNE COALITION D'OPPOSANTS
Les autorités maliennes dominées par les militaires ont interdit les activités à Bamako d'une rare coalition d'opposants récemment créée, invoquant des "menaces de troubles à l'ordre public".
Les autorités maliennes dominées par les militaires ont interdit les activités à Bamako d'une rare coalition d'opposants récemment créée, invoquant des "menaces de troubles à l'ordre public", a appris l'AFP mardi de source officielle.
Mise en place mi-février, la coalition "Synergie d'action pour le Mali" proposait "une autre voie" dans ce pays dirigé par des militaires putschistes depuis 2020. Elle était formée de membres de 30 partis et formations d'opposition, dont des partisans de l'influent imam Mahmoud Dicko, et s'est montrée très critique à l’égard de la junte. Elle estimait que "les attentes du peuple sont loin d’être satisfaites".
"En raison du contexte sécuritaire et des risques de menaces de trouble à l'ordre public, les activités du regroupement dénommé Synergie d'action pour le Mali sont formellement interdites sur l'ensemble du territoire du district de Bamako", indique un arrêté, daté de lundi, du gouverneur de la capitale Abdoulaye Coulibaly.
Le gouverneur, un civil, met en avant "les multiples agissements" de la coalition, selon lui, "en violation de la réglementation en vigueur". Le gouverneur de Bamako dépend du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation dirigée par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.
Les expressions d'opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l'unité nationale et les mesures répressives. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l'issue d'une période dite de transition s'achevant ce 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année.
Les militaires ont annoncé le report de la présidentielle à une date aujourd'hui toujours inconnue. Depuis, ils n'ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Depuis le putsch d'août 2020, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest s'est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.
DAKAR-PARIS, LE DÉFI DU RÉÉQUILIBRAGE
Longtemps critiquée pour son influence prépondérante, la France se retrouve sous pression au Sénégal avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau dirigeant déterminé à faire entendre davantage la voix du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
Avec l'arrivée du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la France fait face à un défi de taille : rééquilibrer sa relation avec le Sénégal pour se prémunir d'une rupture déjà consacrée dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, selon une analyse de l'AFP.
Lors de sa première prise de parole après sa victoire, Bassirou Diomaye Faye s'est dit "prêt à entretenir une relation de coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive" avec tous les partenaires de son pays. Une déclaration jugée "encourageante" à Paris, où le président Emmanuel Macron ne cesse de répéter sa volonté de "refonder" les relations avec l'Afrique en étant à l'écoute de ses demandes. Dans un message de félicitations, ce dernier s'est réjoui de "travailler avec le nouveau chef d'Etat sénégalais".
Pourtant, le défi sera de taille pour la France, estime Sidy Cissokho, chercheur au CNRS. "Jusqu'à présent, la France n'a pas été à la hauteur des enjeux", souligne-t-il. Ces dernières années, les critiques se sont multipliées contre l'ancienne puissance coloniale au Sénégal, portées notamment par l'opposant Ousmane Sonko, qui avait désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat suppléant. En 2022, plusieurs rues de Ziguinchor avaient même été rebaptisées, signe d'une volonté de prendre ses distances avec la France.
"Nous défendons avant tout les intérêts sénégalais", affirme aujourd'hui Alioune Sall, membre du parti du nouveau président, le Pastef. Par priorité, le nouveau gouvernement devra renégocier les contrats miniers et gaziers afin d'obtenir une meilleure redistribution des richesses. Pour autant, Bassirou Diomaye Faye l'assure : "Rééquilibrer ne veut pas dire rompre". La France reste le "premier investisseur et partenaire commercial" du pays avec lequel les liens sont "séculaires", souligne Alioune Sall.
Mais des actes symboliques devront illustrer la volonté de changement aux yeux des électeurs, prévient Sidy Cissokho. Tous les yeux se tournent ainsi vers l'avenir de la base militaire française de Dakar et la décision concernant le Franc CFA. Sur ces dossiers sensibles, la France assure être ouverte à toutes les propositions. Bassirou Diomaye Faye avait lui-même évoqué une sortie du Franc CFA dans le cadre des organisations régionales ouest-africaines.
Le défi qui attend désormais les deux pays est de taille : réussir à rééquilibrer leur relation en tenant compte des aspirations sénégalaises, sans pour autant rompre des liens historiques.
Par Alpha Amadou SY
LA ROCHE TARPEIENNE EST TOUJOURS PRES DE L’URNE
Dans l’immédiat, il revient aux nouveaux dirigeants de consentir à un devoir de mémoire afin de ne jamais oublier les vies sacrifiées, les biens saccagés, les frustrations et stress ayant essaimé dans la dynamique de leur conquête du pouvoir
Le ni oui ni non, qui a retardé la décision de Macky Sall d’affirmer sans ambages son attachement au code d’honneur, serait dicté par le souci de ne pas voir ses partisans se focaliser sur la question de sa succession au détriment de missions qui leur étaient confiées.
Ainsi, le cours politique ayant édifié sur les conséquences désastreuses de ce retard, la curiosité était de savoir dans quelle mesure cette délibération retardée allait permettre au locataire du Palais présidentiel de maitriser sa coalition. Le cours politique vient de délivrer son verdict : à moins de six mois des élections, le choix d’Amadou Ba, Premier ministre, comme dauphin, a déclenché la guerre des clans. Cette atmosphère est marquée par la décision des anciens proches de Macky Sall, au nombre desquels Aly Ngouille Ndiaye, de Boun Abdallah Dionne et Mame Boye Diao, de prendre son contrepied.
Comme si cet éparpillement au sein de la mouvance traditionnelle ne suffisait pas, Macky Sall tenta de reporter la présidentielle à quelques heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale. Cette initiative, considérée par plusieurs citoyens comme relevant de la ruse politicienne, sera à la base d’une crise larvée entre la présidence et le Conseil constitutionnel.
Et paradoxalement, en lieu et place d’une stratégie pour maximaliser les chances de succès du dauphin, se constitua une sainte alliance entre des députés de la majorité et du PDS pour s’en prendre à Amadou Ba, accusé de tentative de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel. Qui plus est, la non reconduite au sein du nouvel attelage gouvernemental de ministres supposés proches d’Amadou Ba, le gel des activités des structures de l’APR dans plusieurs localités et la rétention des moyens, donnèrent l’impression que le candidat se devait, à lui tout seul, de porter sur ses frêles épaules la destinée de toute la majorité présidentielle.
Même avec l’engagement devenu plus conséquent du président sortant de soutenir son candidat, à la suite d’un entretien pour la tenue duquel l’ex-Premier ministre a dû suspendre sa campagne, tout ne marcha pas comme sur des roulettes. Et pour cause, les apéristes, jouant plus à qu’ils ne soient réellement impliqués, mettaient en avant moins les compétences intrinsèques de leur candidat que leur volonté de suivre la consigne de M. le président !’ La conjonction de ces facteurs constitua du véritable pain béni pour l’opposition radicale dont le traitement infligé à ses principaux leaders a été perçu par l’opinion nationale et internationale comme une injustice notoire.
Ce contexte a été on ne peut plus favorable à la reconduite de cette leçon magistrale que nous avions formulée en ces termes dans notre livre Les conquêtes de la Citoyenneté, consacré au triomphe de la première alternance politique, en 2000 : la victoire du FAL, malgré l’aporie politique dans laquelle elle avait fini par verser, a su faire émerger une valeur irréductible, à savoir la quête de justice sociale des citoyens lesquels restent persuadés que la roche tarpéienne est toujours près de l’urne.
Sous cet éclairage, le fait que Diomaye Faye, dont la candidature a été déposée quand il était dans les liens de détention, interdit de battre campagne et privé même de temps d’antenne, ait pu néanmoins sortir vainqueur, dès le premier tour de la présidentielle, devient intelligible.
Son succès est d’autant plus impressionnant que maitre Wade n’était venu à bout du pouvoir de Diouf qu’au second tour. Qui plus est, même au plus fort moment de sa déconvenue électorale, le socialiste n’est jamais descendu en deçà des 45%
Évidemment, cette victoire sans appel résulte de l’engagement sans faille des organisations politiques, des différents démembrements de la société civile avec comme fer de lance la F24, d’acteurs du développement d’universitaires et d’intellectuels. Il témoigne des sacrifices multiformes consentis par le Pastef et ses leaders au nombre desquels Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Ce succès est aussi la résultante du remarquable professionnalisme de la presse sénégalaise et de l’esprit républicain qui anime l’essentiel des institutions de la République.
Cependant, cette issue heureuse pour les Sénégalais est à mettre fondamentalement à l’actif de citoyens dont l’objectif le plus partagé était de tourner, dans l’urgence, la page de la présidentielle afin de renouer avec la paix et de remettre le pays au travail.
Ce souci, aux allures d’une obsession, a trouvé son répondant dans la volonté affichée de voir non seulement le scrutin se tenir impérativement, mais d’en finir dès le premier tour. C’est pourquoi, les scores minables, enregistrés par de grandes figures de la vie politique, comme Khalifa Sall et Idrissa Seck, s’expliquent plus par le choix effectif du vote utile que par leur carence d’ancrage politique.
Ainsi, sans se méprendre outre mesure sur la contribution importante du parti des patriotes dans ce succès éclatant, force est de reconnaitre que comme 2000 et 2012, c’est finalement le dégagisme qui a triomphé. Du coup, les programmes proposés n’ont pas été l’objet d’un examen approfondi car écrits en français, avec des citoyens plutôt focalisés à faire prévaloir ce même mot d’ordre vulgarisé en 2000 par le leader de l’AFP, Moustapha Niass : « qu’il parte ! qu’il parte !
Ce retour du même suscite une réflexion profonde pour voir comment le Sénégal est à même d’éviter de faire peur avec son lot de morts et de pertes de biens matériels, chaque fois qu’il est question d’une alternance politique. Dans l’immédiat, il revient aux nouveaux dirigeants de consentir à un devoir de mémoire afin de ne jamais oublier les vies sacrifiées, les biens saccagés, les frustrations et stress ayant essaimé dans la dynamique de leur conquête du pouvoir. En s’acquittant pleinement de cet impératif devoir de mémoire, le nouveau pouvoir assurera aux différentes victimes le plus grand dédommagement.
Fait aussi partie des priorités, la nécessité de sceller et de consolider le contrat de confiance entre le nouveau pouvoir et les citoyens car tout ne peut pas être fait dans le ici et le maintenant. Il est impossible de résoudre les complexes problèmes du Sénégal sans donner du temps au temps. Toutefois, c’est aussi par l’exemplarité des actes qu’il posera quotidiennement que les citoyens pourraient lui retirer ou lui prolonger l’état de grâce.
Cette quête de confiance se pose avec d’autant plus d’acuité que certains s’interrogent sur la capacité de la jeunesse, qui vient de prendre la relève, à assumer le destin du pays. Mais, la question de la gestion vertueuse ne se pose pas en termes de jeune et de vieux car chacune de ces notions renvoie davantage à un état qu’à une qualité. Dès lors, la problématique est celle de l’appropriation de l’esprit républicain, seul à même d’inciter le leader à assumer à bras le corps la mission qui lui est assignée par la Loi fondamentale.
Dans cet esprit, après les scènes de liesse populaire tout à fait légitimes, il importe de s’interroger sur la suite que les principaux leaders du PASTEF comptent donner à cette bourrasque électorale du 24 mars 2024. Lanceront- t- ils un signal fort dans la perspective de rompre d’avec l’homologie entre le Parti et l’État ? Avec le changement de couleur de la prairie, seront-ils disposés à offrir des structures d’accueil aux transhumants, au risque de porter atteinte à l’éthique républicaine non sans frustrer leurs militants de la première heure ?
À ces questions, auxquelles aucune des deux alternances précédentes n’a su donner de réponse, s'ajoute celle ayant trait au duo Sonko/Diomaye. Certes, les deux compères n’ont sans doute pas des contradictions politico judiciaire du genre de celles qui avaient structuré la relation Mamadou Dia et Senghor. Mais, la curiosité est de savoir dans quelle mesure ils sauront faire l’impasse sur leur ego et factoriser à zéro les tentatives de division qui pullulent dans l’arène politique pour déployer une seule et même synergie afin de répondre aux légitimes et pressantes attentes de leurs compatriotes ?
Il reviendra au nouveau cours politique d’en donner les éléments de réponse. Mais, en attendant ce verdict, la formation du nouveau gouvernement et l'adresse à la nation du 3 avril 2024 seront assurément les premiers tests très attendus. Enfin, quoique l’espoir soit permis, il n’est pas superflu, au nom de l’esprit critique qui gouverne le projet démocratique, d’avoir constamment en tète cet enseignement que Sembène Ousmane a placé dans la bouche du doyen Sall, l’un des principaux protagonistes du dernier de l’empire :
« Je suis resté trop longtemps dans l’arène politique pour savoir que les idées généreuses, qui sous-tendent le début d’un pouvoir, s’émoussent, se corrodent à la longue pour devenir du formol ».
L'INDIGNE ANTIENNE
Alternances politiques, scrutins locaux, présidentielles... à chaque fois, l'opposition agite le spectre de la fraude électorale, avant de se ranger finalement devant les résultats
À quand la fin de cette rengaine sur le risque de fraude électorale ? Trivialement dit ‘’voler des élections’’, cette suspicion qui revient à chaque horizon électoral n’a pas résisté à l’épreuve des faits, comme en démontre, une fois de plus, le scrutin présidentiel du 24 mars. Ce qui ressemble à un épouvantail politicien, le plus souvent agité par l’opposition pour mettre la pression sur les organisateurs de l’élection et/ou mettre sur le qui-vive ses partisans, est vite rangé au placard sitôt le scrutin passé.
Quelle (im) pertinence trouve-t-on dans l’agitation de ce chiffon rouge, dans un pays qui vient de vivre sa troisième alternance politique depuis 2000 ? Pour ne citer que les dernières consultations locales et législatives de 2022 suivies de celle de dimanche dernier, l’opposition, sceptique a priori, n’a peu ou pas protesté contre le verdict issu des urnes. Est-ce de la mauvaise foi, une précaution de principe ? Un peu tout cela, sans aucun doute.
Il est vrai qu’au regard de la définition des éléments constitutifs d’un braconnage électoral, il y a de quoi demeurer circonspect quand on a en face une formation politique régnante retorse. De façon générale, est considérée comme fraude en matière d’élection lorsque ne sont pas réunies les règles suivantes : la sincérité des opérations électorales, l'accès au vote de tous les électeurs, le secret du scrutin, le caractère personnel, libre et anonyme du vote, l'intégrité des suffrages exprimés, la surveillance effective du scrutin et le contrôle a posteriori par le juge de l'élection.
Il est vrai qu’il existe une panoplie de contournements des normes, dont ont usé et éprouvé, nombre de tenants de pouvoir : le bourrage des urnes, les bureaux fictifs, la rétention des cartes, les restrictions dans l’enrôlement des nouveaux inscrits, le transfert d’électeurs, la désinformation, la corruption ou achat de conscience, l’intimidation, la violence, l’inversion de résultats d’un vote, le ‘’gerrymandering’’ ou l’art du découpage des circonscriptions électorales ayant pour objectif de donner l’avantage à un parti, un candidat.
Pour la petite histoire, derrière ce vocable à la consonance poétique, se découvre un modus operandi datant de… 1811, œuvre d’un gouverneur du Massachusetts (États-Unis), Elbridge Gerry. Manœuvre pourtant antidémocratique, les républicains y ont eu recours entre 2010 et 2021.
Il est vrai que cette pratique a la peau dure. Cette variété de trucages d’élections ayant encore cours dans nombre de pays dits ‘’démocratiques’’. Et que l’absence de dialogue permanent entre acteurs, gage de transparence sur toute la chaine, donc confiance, peut faire le lit de toutes les suspicions, du légitime au compulsif.
Pour autant, il est aussi constant qu’au Sénégal, les rendez-vous électoraux mobilisent tant de parties prenantes que réussir une entourloupe relèverait de la vue d’esprit. Celle de pouvoir déjouer la vigilance, en amont, pendant et en aval, des citoyens, médias et scrutateurs (organisations de la société civile, formations politiques, administration publique, organe de supervision et de contrôle, observateurs nationaux et internationaux).
D’entendre donc, aujourd’hui, ressasser le refrain de la triche électorale relève quelque part de l’infantilisation des électeurs sénégalais qui ont montré, à suffisance, la preuve de leur maturité en l’espèce. Que la plus ingénieuse des manigances d’un processus électoral ne résisterait pas à leur volonté implacable de trancher.
Il y a comme une sorte d’anachronisme entre le peuple sénégalais et sa classe politique. Celle-ci doit se montrer digne de ce peuple, en entreprenant les réformes idoines pour que cette antienne – fraude électorale – ne se murmure plus.
MACKY SALL AU SERVICE DU CLIMAT DÈS LE 2 AVRIL
Le secrétariat du Pacte de Paris s'impatiente déjà d'accueillir Macky Sall. Désigné par Emmanuel Macron lui-même à la tête de cette instance, le président prendra ses nouvelles fonctions dans quelques semaines, aussitôt après avoir quitté le pouvoir
Désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), le président de la République, Macky Sall entrera en fonction dès la fin de son mandat le 2 avril, informe une source présidentielle.
« En visioconférence ce matin avec le chef de l’État, le secrétariat des 4P s’impatiente. La séance de travail a porté sur l’agenda et les enjeux auxquels le président Macky Sall est attendu », renseigne la source.
Prenant part à la cérémonie d’ouverture du 6e Forum de Paris sur la paix, vendredi 10 novembre, le président de la République, Macky Sall, a été désigné par son homologue français président Emmanuel Macron, nouvel envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète (4P).
« Dans quelques mois, le président Macky Sall terminera son second mandat et je veux vraiment saluer son courage, son engagement et l’exemplarité qu’il porte sur le continent africain. Il a décidé que la démocratie s’exercerait comme elle doit s’exercer et qu’il y aurait des compétiteurs, ils sont multiples. Quand il y a des Hommes d’État et d’engagement, ils avancent et protègent leur pays des troubles et vicissitudes du moment. Il a accepté à l’issue de son mandat de président, de prendre la responsabilité d’Envoyé Spécial du 4P et de présider ce comité de suivi… », avait notamment annoncé le président Emmanuel Macron dans son discours.
Prenant la parole à son tour, le président Macky Sall avait donné son accord pour occuper ce poste tout en remerciant son homologue.
« Je remercie le président Emmanuel Macron pour son invitation au Forum de Paris. Devant les pays et institutions partenaires, j’ai accepté avec plaisir sa proposition d’être l’Envoyé Spécial du Pacte de Paris pour la Planète et les Peuples (4P), afin d’aider à la mise en œuvre, avec l’assistance du Secrétariat général de l’OCDE, des Conclusions du Sommet de Paris de juin 2023 pour un nouveau pacte financier mondial », a lancé le chef de l’Etat sénégalais qui va quitter le pouvoir le 2 avril prochain.
Désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), le Président @Macky_Sall entrera en fonction dès la fin de son mandat.
La séance de travail en visioconférence a porté sur l'agenda et les enjeux auxquels le président Sall est attendu. pic.twitter.com/jS1UaXi8rD
L'acteur et comédien Kevin Hart, 44 ans, a reçu le prestigieux prix Mark Twain pour l'humour américain, la plus haute distinction dans ce domaine aux États-Unis. La consécration d’une carrière riche et prolifique
C'est devant une salle comble – environ 2400 personnes – du Kennedy Center que Kevin Hart a été célébré par ses pairs, dimanche 24 mars 2024. L’artiste polyvalent a été récompensé du prix Mark Twain pour l'humour, décerné chaque année aux meilleurs personnages en la matière.
Considéré par beaucoup comme le "Nobel" de l’humour, ce prix est une marque de reconnaissance aux personnes ayant eu le même impact sur la société américaine que le célèbre romancier et essayiste du 19e siècle Samuel Clemens plus connu sous le nom de Mark Twain.
C’est un accomplissement pour Kevin Hart, l’Afro-américain né à Philadelphie, qui en 20 ans, s’est affirmé aussi bien au stand-up (spectacle humoristique solo) qu’au cinéma, avec une maîtrise remarquable.
Roi du rire et du box-office
Son humour saillant axé sur des thèmes touchants à la fois la figure paternelle, le sexe ou encore la condition des Noirs, l’a ainsi hissé dès les années 2010 au rang d’un des comédiens les plus doués de sa génération.
Celui qui fut nommé en 2015 parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde par le magazine Times, a placé 11 différents films au box-office pour des recettes de plus de 4,23 milliards de dollars.
Les choses n’ont toutefois pas été simples pour ce garçon sevré très tôt de l’autorité d’un père souvent absent à cause de ses ennuis avec la drogue. Élevé dans la ferveur religieuse par sa mère, le jeune Kevin a par ailleurs dû surmonter le handicap de son 1,58 mètre, une taille rédhibitoire pour un acteur de stand-up.
Businessman à succès
"Je me suis engagé dans la comédie, je me suis engagé à dire que c'est ça ou rien d'autre, tous mes œufs sont dans le même panier", a-t-il déclaré dimanche à la réception de son prix, entouré de plusieurs personnalités, dont Dave Chappelle – lauréat en 2019 –, Chris Rock ou encore Tiffany Haddish.
Outre ses talents d’artiste, Kevin Hart est également un homme d’affaires à succès. À la tête d’une société de divertissement évaluée à 650 millions l'année dernière, il dispose entre autres, d’une chaîne de restaurants et d’une gamme de compléments alimentaires.
"Toutes les versions de moi plus jeune seraient juste surprises de voir à quel point je suis allé loin", se remémorait dans un entretien au Wall Street Journal début mars, celui qui avait dû renoncer à la présentation des Oscars en 2019 après la résurgence d’anciens tweets homophobes.
L'HÉCATOMBE DES VAINCUS
Derrière le triomphe de Diomaye, ce scrutin a également livré son lot de grands perdants. Amadou Ba en tête, humilié dès le premier tour. Mais l'onde de choc n'a pas épargné Macky, Khalifa ou encore Idy, tous douchés dans leurs ambitions
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/03/2024
Alors que Bassirou Diomaye Faye et la coalition Pastef ont remporté une victoire écrasante dès le premier tour, l'élection présidentielle a également livré son lot de grands perdants, selon une analyse de Seneweb.
Le principal d'entre eux reste sans conteste Amadou Ba, le candidat de la majorité au pouvoir. "Pour un ancien Premier ministre, c'est une vraie humiliation que de se faire battre à plate couture, dès le premier tour, par le principal parti d'opposition", souligne le média.
Son mentor Macky Sall subit également une "triste fin" après avoir tenté de faire obstacle au processus électoral, avant d'être désavoué. "On se demande encore quelle était cette menace tant agitée par Macky Sall", s'interroge Seneweb, estimant qu'il "a tout perdu" après avoir écarté Sonko.
"L'histoire retiendra qu'il a choisi un candidat pour ensuite lui tourner le dos. Non seulement, il n'a pas soutenu Amadou Ba, mais il l'a affaibli", ajoute le média, prévoyant "l'implosion" du parti au pouvoir.
Parmi les autres perdants figurent les alliés comme le Parti S et l'AFP "qui n'ont pas voulu avoir un candidat", mais aussi Khalifa Sall. Après avoir été écarté en 2019, l'ancien maire de Dakar "attendait d'être le faiseur de roi" mais "c'est la grande désillusion au sein de Taxawu", rapporte Seneweb.
Idrissa Seck a lui "payé la facture de sa tortuosité" en chutant de 26% en 2019 à 1% cette année, selon les projections. "Son inconstance a été lourdement sanctionnée."
Bougane Guèye Dany, "persuadé qu'il était l'homme de la situation", est également cité parmi les perdants, ayant manqué une nouvelle fois les parrainages.
Enfin, le Parti de l'Unité et du Rassemblement d'Aliou Mamadou Dia "a fortement reculé" malgré les attentes, conclut l'analyse de Seneweb.
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L'IMPÉRATIF D'UNE REFONDATION DE L'UNIVERSITÉ
La répression sur les campus ces dernières années révèle un malaise profond à l'université sénégalaise. Felwine Sarr et Ndeye Astou Ndiaye plaident pour une renaissance de ces lieux de savoir comme levier de transformation sociale et citoyenne
Deux voix majeures de l'université sénégalaise, l'universitaire et écrivain Felwine Sarr et Ndeye Astou Ndiaye, docteure en science politique, ont partagé leurs réflexions sur l'état actuel et les défis de refondation de cette institution cruciale dans l'épisode 4 de la série "Où va le Sénégal ?", animée par Florian Bobin.
La crise politique sans précédent traversée par le pays en 2023-2024, marquée notamment par la longue fermeture de l'Université de Dakar, a mis en lumière les failles du système universitaire. Au-delà des problèmes d'effectifs pléthoriques et de manque de moyens, c'est le rôle même de l'université au sein de la société sénégalaise qui est remise en cause. "C'était une attaque contre tout ce que représente l'université", a déclaré Felwine Sarr.
Face à ce constat alarmant, nles deux intervenants appellent à une véritable « refondation » de l'université sénégalaise. "Il faudrait repenser par domaine et créer une synergie avec des discussions interdisciplinaires", a plaidé Ndeye Astou Ndiaye.
Il s'agit d'abord de répenser en profondeur les cursus et programmes pour répondre aux besoins socio-économiques réels. Trop d'étudiants sortent des universités sans réelle employabilité ni compétences professionnelles selon elle.
Mais au-delà, c'est une « décolonisation » épistémologique qui est prônée par Felwine Sarr. Les universités perpétuent un savoir exogène déconnecté des réalités locales. "Il faut opérer une rupture transformationnelle en intégrant les savoirs, visions du monde et modes de connaissance propres aux sociétés africaines", a-t-il martelé.
L'université doit devenir cette "pluriversité" accueillant toutes les formes de savoirs, dans une approche transdisciplinaire innovante, comme l'a défendu Felwine Sarr. Loin d'un simple lieu de transmission, elle doit être un espace d'émancipation des regards et des imaginaires.
Ce vaste chantier exige d'associer étroitement universitaires, chercheurs et autorités publiques, un point mis en avant par Ndeye Astou Ndiaye : "Il faudrait une interconnexion entre chercheurs, enseignants et politiques".
L'enjeu, selon Felwine Sarr, est de refonder un pacte entre l'université et la société, dépassant les crises conjoncturelles pour inscrire l'institution dans un rôle de « veille intellectuelle » pérenne au service de l'intérêt général.
LA PRÉSIDENCE TOGOLAISE DÉSORMAIS DANS LES MAINS DES DÉPUTÉS
Désormais, le président togolais ne sera plus élu au suffrage universel direct, mais sera choisi "sans débat" par le Parlement réuni en congrès, pour un mandat unique de six ans
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/03/2024
Dans une décision surprise, les députés togolais ont adopté lundi soir une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire dans le pays. Selon l'Agence France-Presse (AFP), le texte a été approuvé avec 89 voix pour, une contre et une abstention.
Désormais, le président togolais ne sera plus élu au suffrage universel direct, mais sera choisi "sans débat" par le Parlement réuni en congrès, pour un mandat unique de six ans. Jusqu'ici, la Constitution prévoyait un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une fois.
C'est un changement majeur pour le régime politique togolais. "Le chef de l'Etat est pratiquement désinvesti de ses pouvoirs au profit du président du Conseil des ministres, qui devient celui qui représente la République togolaise à l'extérieur, qui dirige effectivement le pays dans la gestion quotidienne", a déclaré Tchitchao Tchalim, président de la commission des lois constitutionnelles à l'Assemblée, selon l'AFP.
Ce changement a été proposé par un groupe de députés de la majorité présidentielle de l'Union pour la République (UNIR). Il intervient à un mois des élections législatives et régionales du 20 avril, auxquelles l'opposition - sous-représentée au Parlement - a annoncé qu'elle participerait, après avoir boycotté le scrutin de 2018.
La nouvelle Constitution introduit également le poste de "président du Conseil des ministres", désigné pour six ans et issu du parti majoritaire à l'Assemblée. Il sera chargé de "la pleine autorité et le pouvoir de gérer les affaires du gouvernement".
Cette réforme marque selon les députés l'entrée du Togo dans sa "Ve République", après la dernière révision constitutionnelle de 1992. Elle intervient aussi moins d'un an après que les députés aient limité à deux le nombre de mandats présidentiels, remettant les compteurs à zéro pour l'actuel chef de l'État Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005.
par Birane Diop
J’AI ACCOMPLI MON DEVOIR CITOYEN APRÈS 5 HEURES D’ATTENTE
Ce 24 mars, j’ai voté contre douze ans d’arrogance, de mauvaise gestion des deniers publics, de médiocrité, de clientélisme, de népotisme, d’abaissement moral, de fermetures des libertés publiques, etc.
Dimanche 24 mars 2024, au nom de la démocratie, le peuple souverain sur qui s’exerce le pouvoir était appelé à élire son président de la République pour les cinq prochaines années, selon la Constitution. C’était un jour important et historique, à bien des points, pour le Sénégal. Ce grand pays humaniste et universaliste et ouvert aux vents féconds du monde, nonobstant la faiblesse de son économie.
Ce faisant, j’ai voté eu égard à mes valeurs, mes convictions, mes idées politiques et ma vision du monde. Mais il n’y a pas que cela.
J’ai voté en pensant aux millions de Sénégalais qui vivent dans des souffrances inimaginables. Aux pères et mères de familles qui touchent des retraites dérisoires. Aux enfants talibés qui paradent dans nos rues, symbole de la défaite de notre société. Aux aides ménagères qui sont terriblement exploitées dans les maisons. Aux paysans en détresse qui ne récoltent plus. A l’hôpital public qui abrège la vie des précaires. Mais aussi, à l’école publique complètement marginalisée et délaissée par les politiques publiques, depuis presque quarante ans. Cette école qui faisait vivre la promesse républicaine, en favorisant l’égalité des chances quel que soit ton lieu de naissance.
J’ai voté pour une politique de l’espoir qui va peut-être changer la vie des petites gens, des invisibles, des laissés-pour-compte, des sans rien, à l’aune des crises protéiformes, comme la crise climatique.
En mettant le bulletin de vote dans l’urne, j’ai eu une pensée affectueuse aux femmes reléguées au second plan, à tous ces jeunes qui ont tenté d’émigrer par la mer et, ont malheureusement laissé leur vie dans le « ventre de l’Atlantique » pour chercher vie et devenir, loin des regards inquisiteurs, de la violence sociale, du mépris éloquent des élites de la République, qui aiment prendre de haut leurs concitoyens. J’ai en mémoire les propos terribles de l’ancien Délégué général de l’entrepreneuriat (DER) sur l’émigration clandestine. Le monsieur adepte de la Start-up nation et du New Public Management disait sans sourciller, à l’égard des jeunes « Il faut qu’on soit responsable et dire les choses telles qu’elles sont. C’est de la responsabilité des jeunes de partir de façon frauduleuse ». Un ministre dont la mission principale est d’apporter de la douceur dans la vie des femmes et des jeunes ne devrait pas dire ça.
Ces braves gens considérés tristement comme de simples variables d’ajustement voulaient plus de liberté, de respect, de considération mais surtout de dignité dû à leur condition d’homme.
Mais leur pays n’a jamais trouvé nécessaire d’axer les politiques publiques sur des choses essentielles, comme le bonheur, le bien-être grâce à un travail décent.
Depuis soixante-quatre ans d’existence, la République offre à sa jeunesse deux possibilités logées dans des impasses : « Mourir ou mourir », comme disait le brillant écrivain Édouard Louis. Ce 24 mars, j’ai voté contre douze ans d’arrogance, de mauvaise gestion des deniers publics, de médiocrité, de clientélisme, de népotisme, d’abaissement moral, de fermetures des libertés publiques, etc.
J’ai voté pour une vie digne, meilleure pour toutes et tous. Enfin, j’ai voté pour la naissance de la démocratie substantielle ; la fin de l’hyperprésidentialisme ; la consolidation de la République laïque, démocratique et l’Etat de droit.