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5 mai 2025
International
FRANC CFA, LE GRAND DÉBAT
Alors que le franc CFA cristallise les débats, la campagne électorale est le théâtre d'un bras de fer monétaire entre réformistes et conservateurs. Du souverainisme assumé de Guy Marius Sagna aux mises en garde d'Amadou Bâ, chaque camp défend sa vision
La monnaie s’invite au cœur de la campagne électorale. Entre réformistes et conservateurs, les accusations et contre-accusations se multiplient.
Il y a quelques jours, le candidat Khalifa Ababacar Sall lançait les hostilités. En visite dans la Petite Côte à Mbour, l’ancien maire de Dakar prenait le prétexte du développement touristique pour donner son point de vue sur le franc CFA. Aux réformistes dont le plus en vue est le candidat Bassirou Diomaye Faye, il disait : ‘’Nous sommes à l’ère de la mondialisation et les pays sont appelés à s’ouvrir. Notre pays a une longue tradition d’accueil des touristes. Mais pour tirer profit de cette ouverture et du secteur touristique, il faut une monnaie forte. Si vous avez une monnaie de pacotille, vous aurez du mal à vivre de votre secteur touristique. Et pour avoir une monnaie forte, il faut des économies fortes, il faut être ensemble.’’
À en croire le candidat de Taxawu Sénégal, c’est impertinent d’envisager la mise en place d’une monnaie propre et donc la sortie de l’Union monétaire avec les pays de la sous-région. ‘’Nous sommes de ceux qui pensent qu’il faut renforcer l’UEMOA, renforcer l’intégration économique et monétaire, pour renforcer notre économie. Les pays qui ont les plus fortes monnaies, ce sont les unions monétaires ou les grands pays, même s’il y a quelques exceptions à cette règle. Pour une économie forte, il faut une monnaie forte’’, prévient Khalifa Sall qui semble répondre aux souverainistes, même s’il se garde de les nommer.
La réponse n’a d’ailleurs pas tardé. Et c’est le député Guy Marius Sagna, une des figures de la coalition DiomayePrésident, qui est monté au créneau, pour lui apporter la réplique.
D’abord, se défend le leader de Frapp/France dégage qui paraphrase Louis Gallois, ‘’le projet panafricain de Sonko, de Diomaye et de la coalition DiomayePrésident n'est pas d'affaiblir le Sénégal en faveur d'un ou d'autres pays, ni d'affaiblir les autres au service du Sénégal. Mais plutôt de renforcer, protéger tout le monde et assurer la prospérité et la souveraineté à l'Afrique entière’’.
Selon lui, DiomayePrésident est pour une monnaie qui soit l'instrument de politique économique au service du peuple sénégalais. ‘’Si d'autres pays sont prêts à sortir de l'exploitation monétaire pour ériger une monnaie au service de plusieurs peuples et pas de l'impérialisme, nous sommes preneurs’’, lance le panafricaniste.
L’enjeu, explique-t-il, c’est de mettre en place ‘’une monnaie qui ne facilite pas les importations et qui ne contribue donc pas à la forte mortalité de nos PME ; c’est de mettre en place une monnaie qui mettrait suffisamment de crédit à la disposition des paysans, des éleveurs, du patronat... ; une monnaie qui permet de lutter efficacement contre le chômage’’.
De l’avis du lieutenant de Sonko, le franc CFA est aux antipodes de tous ces objectifs.
Donnant l’exemple des Seychelles, Guy estime qu’il est erroné de penser qu’il faut être un grand pays pour pouvoir bâtir une monnaie propre. ‘’Après 64 ans d'indépendance’’, pense-t-il, les 14 pays de la zone franc (UEMOA et Cemac) qui comptent 200 millions d’habitants ne peuvent pas continuer de dire que ‘’sans le Trésor français, rien n'est possible’’. Guy Marius de s’interroger : ‘’Le candidat Khalifa ne défend-il pas le maintien de l'occupation monétaire de nos pays par la France ? Le candidat Khalifa ne défend-il pas ainsi les intérêts de la France et des entreprises du Cac 40 pour le maintien de l'UEMOA et de la colonisation monétaire de nos pays par la France contre le Sénégal et les Sénégalais ?’’
Hier, le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Bâ, s’est aussi invité au débat. Ancien ministre de l’Économie et des Finances, ancien Premier ministre, il assimile se projet à presque de la folie. ‘’C’est comme un enfant qui joue à un jeu dangereux. Ce projet est simplement insensé et nous mènerait, à coup sûr, vers le gouffre’’, avertit le candidat de BBY. Qui ajoute : ‘’Cela signifie : si vous êtes commerçant, si vous voulez importer ou exporter des produits, ce serait la croix et la bannière. Les pays qui battent leur monnaie et qui ont des économies similaires aux nôtres, nous ne les envions pas.’’
La monnaie, selon lui, c’est très sérieux. Sans les nommer, il fait allusion aux frondeurs de la CEDEAO pour se justifier : ‘’Parmi les pays avec lesquels nous avons la même monnaie, certains ont des difficultés, ce qui ne les pousse pas pour autant à vouloir sortir de la monnaie commune. On ne joue pas avec la monnaie. Ce qu’ils prônent, ce n’est bien ni pour le pays ni pour la population. Si on leur donne le pays, ils vont nous mener droit vers le gouffre’’, insiste-t-il en promettant d’y revenir ultérieurement ‘’pour démontrer que ce qu’ils disent c’est un non-sens économique’’.
De l’avis du candidat de BBY, les gens le font ‘’soit par ignorance soit par incompétence’’, tient-il à répliquer, non sans donner l’exemple de l’Europe et du franc CFA. Pour lui, l’enjeu, c’est plutôt de bâtir une monnaie CEDEAO et le Sénégal est dans cette dynamique, mais les pays se heurtent à de nombreuses difficultés, compte tenu de la sensibilité de la question.
Défenseur invétéré de la souveraineté, Guy Marius Sagna revient à la charge pour clamer haut et fort : ‘’À partir d’avril 2024, plus de poisson d'avril et d'indépendance de toc. Souveraineté monétaire par force !’’
Selon le député, il y a en réalité deux camps : ‘’Le camp patriotique autour de la candidature de Diomaye choisi par Sonko et le camp de la servitude volontaire dont Amadou veut être le continuateur. Mon camp, le camp patriotique, sortira vainqueur de cette lutte’’, assène-t-il sans équivoque.
Inspecteur général d’État, ancien directeur général des Douanes, Boubacar Camara semble plutôt opter pour la voie médiane. Des différents candidats, il semble être celui qui a consacré le plus de colonnes à ce sujet de grande importance.
Revenant sur les lacunes du franc CFA, il estime que la monnaie garantie par la France pose ‘’un réel problème de souveraineté et d'exploitation économique que les dirigeants communautaires n'ont pas l'intention de bouleverser, malgré l'annonce bluffée de l'eco à Abuja et le sommet de Lomé du 28 mai 2021’’.
Toutefois, l’ancien DG des Douanes ne parle pas d’une monnaie locale. Il semble plutôt opter pour ‘’une révolution monétaire dans l’espace communautaire avec la matérialisation de l’annonce d’Abuja sur l’eco arrimée à plusieurs devises sans paternalisme’’. A défaut, il propose de ‘’challenger avec la monnaie commune au sein de la FAO (Fédération atlantique Ouest, qui sera constituée du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau)’’. Le candidat fait de grands développements sur le sujet.
KEMI SEBA BRÛLE SON PASSEPORT FRANÇAIS
Alors qu'il fait l'objet d'une tentative de révocation de nationalité par les autorités françaises, Kemi Seba a choisi la confrontation publique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
Le militant panafricaniste Kemi Seba a brûlé publiquement son passeport français lors d'une conférence de presse organisée à Paris ce samedi 16 mars 2024. Devant une assemblée composée de journalistes et de sympathisants, ce Franco-Béninois engagé dans la lutte pour l'indépendance africaine a voulu marquer son rejet de la tutelle française sur le continent.
"Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme Noir libre. Je suis un Africain libre. Je suis un Béninois libre", a déclaré Kemi Seba en s'adressant directement au "gouvernement Macron" tout en commettant son acte. Une manière selon lui de manifester son refus de la nationalité du pays qu'il accuse d'ingérence en Afrique.
Par cet acte héroïque aux yeux de ses partisans, le militant panafricaniste a entendu donner corps à son combat pour l'autodétermination du continent africain. Interpellant ensuite les diasporas africaines et antillaises présentes, il les a appelées à faire preuve de la même unité et de la même conscience politique que lui dans leur lutte contre la néocolonisation.
Cette prise de parole publique intervient dans un contexte tendu, alors que Kemi Seba fait face à une tentative de révocation de sa nationalité française de la part des autorités. Le ministère de l'Intérieur lui reproche en effet d'"adopter une posture résolument anti-française". Initialement, la préfecture avait même interdit la tenue de cette conférence de presse, avant que la justice administrative n'annule cette décision.
Kemi Seba brûle son passeport français en live à Paris et s’adresse au gouvernement Macron: “Votre passeport, ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis à vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un… pic.twitter.com/OKT3PjlOP4
Alors que près de la moitié de la population mondiale, dont les Sénégalais, est appelée aux urnes en 2024, les missions d'observation électorale joueront à nouveau un rôle central. Mais qui sont réellement ces observateurs et comment fonctionnent-ils ?
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
Alors que les élections de 2024 seront riches sur le continent africain avec 19 pays concernés dont 14 scrutins présidentiels, les missions d'observation électorale joueront à nouveau un rôle central. Mais entre les délégations internationales et les collectifs citoyens, qui sont réellement ces observateurs et comment fonctionnent-ils ? Le chercheur britannique Robert Macdonald, qui a étudié le sujet dans trois pays, apporte un éclairage précieux sur ces acteurs souvent mal connus.
Dans un entretien accordé au site d'information XXL Afrique, Robert Macdonald, post-doctorant au Centre d’études africaines de l’Université d’Édimbourg, revient sur les principaux résultats de sa recherche consacrée spécifiquement aux missions d'observation électorale. Il a mené 520 entretiens qualitatifs approfondis avec des citoyens et 160 avec des observateurs dans trois pays d'Afrique (Zambie, Gambie, Kenya) dans le cadre d'un projet financé par le Conseil de recherche économique et sociale du Royaume-Uni.
Le chercheur souligne tout d'abord la grande hétérogénéité des acteurs se cachant derrière ce terme générique de "missions électorales". Outre les initiatives locales d'observation citoyennes, on retrouve les délégations internationales intergouvernementales mais aussi des ONG internationales. Le financement de ces missions, souvent peu transparent, provient de donateurs occidentaux, d'ONG internationales ou des budgets des organisations intergouvernementales.
Robert Macdonald insiste ensuite sur l'importance des standards méthodologiques censés assurer la neutralité des observateurs, à l'image de la "Déclaration de principe pour l'observation internationale d'élections". Il souligne aussi la nécessité pour les missions crédibles de fonder leur analyse sur des données probantes récoltées sur le long terme et non sur des incidents isolés.
Cependant, le chercheur note que la compréhension des citoyens sur ces missions reste "médiocre", beaucoup ignorant leur fonctionnement et leur rôle consultatif. Par ailleurs, si les médias s'intéressent davantage aux verdicts préliminaires, ces derniers ne reflètent pas toujours fidèlement les subtilités des rapports finaux.
Au final, Robert Macdonald insiste sur le rôle déterminant des missions d'observation électorale dans la promotion de la démocratie, au-delà de la simple évaluation des élections. Leur action passe notamment par la formulation de recommandations clés pour améliorer les processus électoraux et par un effet dissuasif sur les tentatives de fraude.
COLÈRE DES HABITANTS DE CONAKRY EXCÉDÉS PAR LES COUPURES D'ÉLECTRICITÉ
Depuis la fin 2023, les coupures de courant se sont intensifiées. Face à ces conditions de vie dégradées, la colère des habitants éclate régulièrement. C’est ce qui s’est passé jeudi, lorsqu’une panne générale a plongé la capitale dans le noir.
Depuis la fin 2023, les coupures de courant se sont intensifiées, notamment à Conakry. Face à ces conditions de vie dégradées, la colère des habitants éclate régulièrement. C’est ce qui s’est passé jeudi 14 mars 2023, lorsqu’une panne générale a plongé la capitale dans le noir et provoqué des émeutes dans de nombreux quartiers.
Installés sur le trottoir, à la recherche d’un peu d’air face à la chaleur qui règne, Ousmane et ses amis font le ramadan. Impossible pour eux de rester à la maison sans électricité : « C'est ici qu'on dort presque. Tu prends la chaise, tu t'assois confortablement et puis tu essaies de dormir là-bas, y a pas de choix. Ce n'est pas confortable parce que si t'es couché dans la maison, c'est plus confortable que ça, mais si tu n'as pas de courant, de l'électricité, tu préfères t'asseoir comme ça. »
Depuis deux mois, le courant, c’est de 18 heures à 7 heures. Mais jeudi soir, une gigantesque panne a plongé Conakry dans le noir au moment de la rupture du jeûne : « À Conakry, tout le monde, tout le monde a décidé de manifester parce qu'on en a marre maintenant. »
Des jeunes ont affronté les forces de l’ordre dans les quartiers traditionnellement contestataires, mais aussi ailleurs, comme à Dixinn où l’on manifeste rarement : « Les policiers sont rentrés dans le quartier, ils ont commencé à lancer du gaz [lacrymogène, ndlr]. Mais rien ne va, on ne voit pas le courant. Depuis que le CNRD est arrivé, c'est la première fois qu’un scandale pareil se déroule ici. »
Dans la cuisine de la concession, Fatoumata, la sœur d’Ousmane, fait à manger. Sans électricité, elle doit tout cuire sur les braises. Il fait une chaleur insoutenable : « Ça nous fatigue, ça me fatigue vraiment. S’il n'y a pas le courant, ce n'est pas du tout facile à vivre. »
Après les émeutes, le quartier a été alimenté jusqu’à 11 heures du matin. Ce n’était pas arrivé depuis des mois.
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WILFRIED NATHAN DOUALA, LA SUPERCHERIE QUI RISQUE DE COÛTER CHER AU CAMEROUN
Révélation surprise de la CAN 2024 avec le Cameroun, le joueur de 17 ans Wilfried Nathan Douala est depuis suspendu pour avoir menti sur son identité. Selon le journal Le Monde, l'intéressé se serait déjà présenté sous un autre nom par le passé
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 16/03/2024
D'après une enquête menée par le journal Le Monde, l'affaire du jeune footballeur camerounais Wilfried Nathan Douala, sélectionné avec les Lions indomptables pour la CAN 2024 avant d'être suspendu, prend une nouvelle tournure. Ce milieu de terrain de 17 ans, évoluant au Victoria United à Limbé au Cameroun, avait été appelé surprise par le sélectionneur Rigobert Song pour la Coupe d'Afrique des Nations qui s'est tenue en Côte d'Ivoire du 13 janvier au 11 février dernier.
Mais rapidement, des doutes sont apparus concernant son identité et son âge. C'est alors que Le Monde révèle qu'il avait rencontré en janvier 2022 à Douala un certain Alexandre Bardelli se disant âgé de 21 ans et évoluant dans le monde amateur. Or, selon le quotidien français, il s'agirait bien de la même personne au vu de tatouages et d'une cicatrice communs.
Cette découverte a poussé la Fédération camerounaise de football, dirigée par la légende Samuel Eto'o, à suspendre le joueur le 10 mars dernier de toute compétition nationale pour "double identité". Contactée par Le Monde, la Fecafoot n'a pas souhaité commenter davantage cette affaire embarrassante.
En effet, les répercussions pourraient être lourdes pour les Lions indomptables selon le règlement de la Confédération africaine. Celui-ci prévoit l'exclusion de la compétition lors des deux prochaines éditions en cas de sélection d'un joueur ayant menti sur son identité ou son âge. Affaire à suivre donc pour la sélection camerounaise, dont la crédibilité est mise à mal par cette rocambolesque affaire.
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LE GRAND DÉBALLAGE D'ALAIN FOKA
Après 32 ans de bons et loyaux services à RFI, le journaliste vedette claque la porte. Son nouveau projet "Manssah" fait déjà des vagues. Dans un réquisitoire choc, l'inflexible panafrican livre sa version des faits - ENTRETIEN
À 60 ans, l'ancien journaliste vedette de RFI, Alain Foka, n'a plus rien à prouver. Après 32 années de bons et loyaux services, il claque la porte pour voler de ses propres ailes panafricaines. Dans une interview musclée, le Camerounais s'explique sans détour sur son départ fracassant et son nouveau projet "Manssah".
Foka le rebelle lâche ses premières vérités
Alain Foka revendique désormais son droit à la liberté d'expression totale. L'homme se lâche et dézingue sa désormais ex-maison RFI : "À 60 balais, je n'accepte plus la tiédeur avec laquelle on couvre l'Afrique...ce regard un peu condescendant de la presse internationale."
Vieux briscard du micro, le journaliste reconnaît avoir surfé sur une vague de tolérance à l'égard de ses audaces éditoriales. "J'étais un peu le poil à gratter, le prétexte qu'on exhibait pour dire 'vous voyez, on est libre'".
Manssah, bébé de la controverse
Foka crée la controverse avec Manssah, son nouveau projet qualifié par certains de "pions des Français". Une accusation qu'il balaie d'un revers de manche affirmant "faire exactement le contraire de ce que voudraient les pays occidentaux". Pour l'infatigable sexagénaire, l'heure est venue de proposer un réel contre-modèle africain de gouvernance.
Basé au Togo, un choix mûrement réfléchi selon lui, Manssah se veut un laboratoire d'idées visant à "repenser l'Afrique". Un dessein ambitieux que Foka compte bien réaliser en rassemblant toutes les voix et sensibilités du continent. Même les activistes les plus critiques comme Kemi Seba et Nathalie Yamb sont respectés dans leur combat.
L'esprit frondeur n'abdique pas
S'il courtise désormais les chefs d'Etat, l'esprit frondeur d'Alain Foka ne faiblit pas pour autant. L'ancien de RFI regrette de ne pouvoir s'exprimer pleinement, même sur le Cameroun dont il dit "connaitre l'inertie". Conscient que son départ aura durablement scellé sa rupture avec son ex-employeur français, le journaliste semble aujourd'hui résigné mais déterminé à réveiller les consciences panafricaines.
Bâillonné un temps par le poids des convenances, le Camerounais reprend son indépendance d'esprit et de ton. La nouvelle croisade de ce libre-penseur promet d'agiter les lignes du paysage médiatique africain.
PAPA DJIBRIL FALL SE RÊVE EN PRÉSIDENT DU RENOUVEAU
À 38 ans, Papa Djibril Fall se présente comme le candidat de la génération montante à la présidentielle sénégalaise. Fort du succès de son mouvement "Les Serviteurs", ce néophyte en politique entend porter un nouvel élan, malgré un parcours atypique
Papa Djibril Fall, 38 ans, se présente comme le candidat du renouveau générationnel à l’élection présidentielle du 24 mars.
Question de génération ! Papa Djibril Fall fait partie des plus jeunes candidats de tous les scrutins présidentiels confondus à solliciter les suffrages des Sénégalais.
Né le 22 janvier 1986 à Thiadiaye, Papa Djibril Fall ou PDF, de par ses initiales, est un néophyte de la scène politique sénégalaise porté par un groupe de Sénégalais jeunes et engagés.
Pour autant, un responsable de son mouvement politique, “Les Serviteurs“, indique que leur parti est présent dans les 40 départements sur 46, près de 420 communes sur 557 et dans 18 pays de la diaspora.
Trois mois après avoir lancé “les Serviteurs”, le journaliste et ancien chroniqueur à la chaîne privée, Télévision Futurs Médias (TFM, privée), réussit à former une coalition qui lui a permis de totaliser 56 303 suffrages, lui permettant de devenir député lors des Législatives de juillet 2022.
Malgré les épreuves d’un parrainage citoyen extrêmement compliqué, où il y avait 93 candidats à la candidature, le député de la 14ème législature réussit son passage en faisant partie des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
”Armé uniquement de sa foi et de son amour inébranlable pour le Sénégal”, dit un responsable du mouvements, PDF a ainsi réussi sa deuxième prouesse politique en figurant parmi les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour l’élection présidentielle.
Avant de se lancer en politique, PDF a été journaliste pour l’essentiel de sa carrière professionnelle.
Très connu dans le paysage médiatique à travers ses analyses et prises de positions à la TFM, Papa Djibril Fall a fait un bref passage à l’Agence de presse sénégalaise (APS) en tant que stagiaire.
L’ancien journaliste a également fait un passage à la Radio Sénégal internationale (RSI) et à la chaîne de télévision privée, 2stv.
Papa Djibril Fall est diplômé de la 42ème promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), l’école de journalisme de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
POUR LE CAMP AMADOU BA, SONKO EST TOUJOURS DANS LA DIFFAMATION
Le directoire de campagne du candidat de BBY réagit à la conférence de presse du leader de Pastef. Il dénonce les "diffamations et calomnies insipides" de ce dernier, tout en mettant en avant sa propre démarche de proximité auprès des Sénégalais
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du directoire de campagne du candidat Amadou Ba, daté du samedi 16 mars 2024, en réaction à la sortie médiatique d'Ousmane Sonko la veille.
"C'est avec une consternation mélée de déception que les Sénégalais ont suivi la conférence de presse de M. Ousmane Sonko de ce vendredi 15 mars 2024.
«Chassez le naturel et il revient au galop! ». Décidément, entre Ousmane Sonko et la diffamation, le dénigrement, le mensonge et la manipulation, c'est une histoire d'amour.
Après avoir bénéficié de la clémence du président Macky Sall et humé à nouveau l'air de la liberté, le voilà qui récidive en consacrant toute une conférence de presse à des diffamations et des calomnies insipides contre le président Amadou Ba.
On espérait que l'isolement lui aurait permis d'acquérir un minimum de maturité et de sagesse, l'éloignant ainsi de la violence verbale et physique qui est l'unique programme de sa mouvance politique. Hélas !
Le président Amadou BA n'a évidemment pas de temps à consacrer à ses enfantillages. Il est en train d'aller à la rencontre des Sénégalaises et des Sénégalais des villes et campagnes pour leur parler, échanger avec eux et leur présenter son programme de développement économique et social dont l'objectif majeur est la prospérité partagée.
En effet, partout où il passe, le président Amadou Ba leur parle de son offre d'un Etat exemplaire, d'un Etat protecteur, d'un Etat solidaire, d'un Etat égalitaire et d'un Etat juste. Ii n'a ni l'habitude ni le temps de parler des autres mais de partager avec les populations sa vision qui offre de plus grandes perspectives aux jeunes, aux femmes, aux ouvriers, aux entrepreneurs, pour s'inscrire dans cette belle symphonie de construction nationale, enclenchée depuis 1960, en consolidant et élargissant l'héritage légué par ses prédécesseurs.
Rien ni personne ne saurait le détoumer de sa volonté de rester au service de la paix, une vraie paix, une paix positive qui constitue le ciment de la liberté, de la sécurité, de la prospérité partagée ainsi que l'ouverture au monde »
Et il est heureux de constater que nos compatriotes ont plébiscité le candidat Amadou Ba, de Keur Massar à Podor, en passant par Dakar, Mbacké, Touba, Tivaouane, Louga, Saint-Louis, Dagana, Richard Toll, Aéré Lao, etc. Ces Sénégalais demeurent ses seuls interlocuteurs et le dialogue avec eux restera le seul crédo de sa campagne jusqu'au triomphe au soir du 24 mars 2024.
Le président Amadou Ba exhorte tous les autres candidats à militer pour une campagne électorale responsable et mature, offrant au vaillant Peuple Sénégalais des débats programmatiques, leur permettant de faire le meilleur choix pour la conduite des destinés de notre pays.
Enfin, le président Amadou Ba renouvelle sa profonde gratitude et ses sincères remerciements à tous les sympathisants, militants et responsables de son parti l'APR, de la Coalition BBY et de la grande Coalition de la majorité présidentielle pour leur mobilisation, leur engagement militant à l'accompagner jusqu'à la victoire des le premier tour au soir du 24 mars 2024."
HABIB SY, LE CANDIDAT QUI NE BRIQUE PAS LA MAGISTRATURE SUPRÊME
Ancien ministre d'Abdoulaye Wade, ce proche d'Ousmane Sonko promeut en réalité la candidature de Bassirou Diomaye Faye. Portrait d'un homme au service d'un projet politique plus que d'ambitions personnelles
Habib Sy, homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade, figure sur la liste des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel vraisemblablement au nom et pour le compte du projet politique de l’opposant Ousmane Sonko.
Sans faire partie de la formation politique fondée par Ousmane Sonko, M. Sy a bénéficié du parrainage de 13 députés du parti dissous, Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF) pour faire partie des candidats retenus.
Dans les habits d’un gentilhomme, Habib Sy, ne s’en cache d’ailleurs pas et le rappelle à chacune de ses sorties publiques depuis la validation de sa candidature par le Conseil constitutionnel.
Dans le Journal de la campagne, émission diffusée tous les soirs sur les antennes de la RTS, la télévision publique, sous la supervision du Conseil national de régulation de l’audiovisuelle, Habib Sy met à profit ses trois minutes d’exposition médiatique pour promouvoir la candidature de Bassirou Diomaye Faye, le bras droit d’Ousmane Sonko, devenu par la force des choses le porteur du projet de leur formation politique dissoute.
Il est d’ailleurs agité l’idée que le natif de Bignona (sud) qui se définit fièrement comme un ‘’Djolof-Diolof’’ appelle à voter pour Bassirou Diomaye Faye.
Habib Sy a fait ses premières classes à l’école Biram Seck de Linguère, dans la région de Louga. Il rejoint plus tard le lycée Faidherbe de Saint-Louis, actuel lycée Cheikh Omar Foutiyou Tall, où Abdoulaye Wade, lui-même ancien pensionnaire, effectua une visite en 1974. ‘’J’étais en classe de Première’’, se remémore-t-il.
Son baccalauréat en poche, cap sur l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à la faculté de Droit où, il obtient une Maitrise en Sciences juridiques.
Il réussit par la suite le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM), qui deviendra Ecole nationale d’administration (ENA), et sort comme Commissaire aux enquêtes économiques.
Ce père de six enfants est un passionné de lecture, de la marche, mais aussi d’agriculture et d’élevage, des activités auxquelles il se consacre autant que faire se peut.
Habib Sy fut le dernier directeur de cabinet du président Wade à son départ du pouvoir en 2012. Me Wade l’avait aussi nommé ministre d’Etat et porté à la tête de plusieurs départements ministériels.
Sa relation avec l’ancien président sénégalais ne date pas de l’élection du prédécesseur de Macky Sall.
De 1995 à 1997, il était son directeur de cabinet quand l’opposant Wade, est entré dans le gouvernement de majorité présidentielle sous le régime du président Abdou Diouf.
Abdoulaye Wade devenu président en 2000, Habib Sy va attendre 2004 pour connaître son premier poste ministériel, dans le gouvernement dirigé par Macky Sall. Il a notamment été nommé ministre d’Etat à la tête du département de l’Agriculture et de l’Hydraulique.
Deux ans plus tard, en 2006, il est propulsé à la tête du ministère des Infrastructures, de l’Équipement et des Transports terrestres. L’ancien maire de Linguère (nord) de 2020 à 2014 sera également le ministère de la Fonction publique, avant de devenir en 2009 le directeur de cabinet du président Wade. Poste qu’il occupera jusqu’au départ du chef de l’État en 2012.
Militant du Parti démocratique sénégalais (PDS) et membre du comité directeur de ce parti formé par Wade, Habib Sy quitte le navire après un long compagnonnage.
Il lance le mouvement ‘’Yessal Sénégal’’ (Moderniser le Sénégal) qui se fixe le pari de ‘’l’espoir et de la modernité’’ du Sénégal.
Bien qu’il considère Abdoylaye Wade comme son mentor, ‘’son maître à penser’’, Habib Sy se rapproche de la coalition de l’opposition, Yewwi askan wi, prenant ses distances avec les anciens camarades du PDS, pour se rapprocher d’Ousmane Sonko, Déthié Fall, Cheikh Tidiane Dieye, Aida Mbodj, entre autres.
Ousmane Sonko le lui rend bien, en demandant à ses députés de parrainer la candidature de Sy. Pas ingrat pour un sou, il bat campagne pour le candidat de PASTEF, Bassirou Diomaye Faye, malgré qu’il soit lui-même candidat.
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LIBÉRÉS, SONKO ET FAYE RELANCENT LA DYNAMIQUE ÉLECTORALE
Le maire de Ziguinchor a fait vendredi sa première apparition publique à Dakar. Acclamé par des centaines de partisans, il s'est exprimé aux côtés de son candidat à la présidentielle. Sa popularité reste intacte malgré son inéligibilité
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 15/03/2024
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a fait sa première apparition publique vendredi après-midi à Dakar, au lendemain de sa libération de prison, avant de s'exprimer lors d'une conférence de presse organisée avec son candidat suppléant à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye, lui aussi récemment libéré.
Selon un compte rendu de l'Agence France-Presse (AFP), M. Sonko, vêtu d'un boubou blanc, a été accueilli par plusieurs centaines de partisans à son arrivée près d'un hôtel de la capitale où devait se tenir la conférence de presse. En boubou bleu, casquette blanche et drapeau national sur les épaules, M. Faye s'est également montré brièvement à la foule, se dressant à travers le toit ouvrant de sa voiture.
Souriant après presque un an de détention, M. Faye a salué le "soutien et la solidarité" manifestés par les partisans, selon l'AFP. Il a mis en avant "le projet" défendu par leur camp pour signifier que l'accession à la présidence n'est pas une affaire de personnes entre lui et M. Sonko.
MM. Sonko et Faye ont pu recouvrer la liberté grâce à une loi d'amnistie adoptée la semaine dernière à l'initiative du président Macky Sall, afin selon ce dernier "d'apaiser les esprits" après plus de deux ans de tensions politiques dans le pays.
Par ailleurs, la Cour suprême du Sénégal a rejeté vendredi des requêtes en annulation des décrets fixant la date de l'élection présidentielle du 24 mars et la durée de campagne, déposées par des candidats dont la candidature avait été rejetée, comme Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade.
Le rassemblement spontané en soutien à MM. Sonko et Faye était le plus important observé jusqu'à présent pendant la campagne électorale, selon l'AFP. Cette mobilisation montre l'influence importante de M. Sonko sur la scène politique sénégalaise, estiment les observateurs, malgré son inéligibilité à l'élection. "Le faire sortir en pleine campagne peut avoir un effet multiplicateur", a déclaré Maurice Dione, enseignant en sciences politiques, cité par l'AFP.
Partisans d'un souverainisme et d'un panafricanisme de gauche, MM. Sonko et Faye défendent notamment la renégociation des contrats d'exploitation des ressources gazières et pétrolières du Sénégal et des accords de défense avec l'ancienne puissance coloniale française.