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27 avril 2025
International
par Amadou Sarr Diop
LA MENACE SALAFISTE D’UN ISLAM ANTI-CONFRÉRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Face à la remise en question des fondamentaux de la société sénégalaise, incarnée par les défenseurs d’un islam mondialisé, le pays est menacé par le surgissement d’une crise aux conséquences imprévisibles
L’alerte sur la menace salafiste est l’objectif de ce papier. La stratégie de ce courant fondamentaliste prospère dans un contexte de vulnérabilité des jeunes, vivant une temporalité charnière, marquée par le flux des réseaux sociaux où les champs d’activité se déploient dans des univers de sociabilité au sein desquels le penchant à l’extrémisme violent est fortement valorisé.
Confinée dans la clôture réductrice des dyptiques stéréotypés ahluu sunna versus ahluu bidaa, la vision des maîtres du salafisme, version sénégalaise, est dans la géopolitique et non dans la lignée des débats fondateurs sur les principes du dogme religieux musulman. Les salafistes sont dans le projet de refondation sociale et politique de la société sénégalaise, en s’attaquant à ses fondements religieux, par la négation de l’islam confrérique soufi et le modèle étatique laïque.
Face à la remise en question des fondamentaux de la société sénégalaise, incarnée par les défenseurs d’un islam mondialisé, le Sénégal est menacé par le surgissement d’une crise aux conséquences imprévisibles. Le projet politico-religieux des partisans d’un islam radical prend de plus forme dans un contexte de marasme social, frappé par l’anomie, avec la fragilisation des régulations traditionnelles où la précarité sociale est synonyme de désenchantement chez les jeunes. La stratégie des partisans de l’islam politique conjugue avec la morosité sociale en atteinte à des acteurs jeunes, privés de sens et de repères. Notre analyse porte sur deux aspects de la question concernant la stratégie salafiste. D’une part, il s’agit de jeter un regard critique sur la lecture étriquée des salafistes sénégalais au prisme de leur connivence avec une certaine conception de la sunna inspirée de l’islam wahhabite et à des fins d’objectifs politiques inavoués. D’autre part, établir un lien entre les courants de l’islamisme radical avec une certaine opposition dans le champ politique sénégalais.
Le rêve du retour de la tradition des origines du dogme religieux
Le coran et la sunna, légués par le prophète (PSL), ne se réduisent nullement à l’archaïsme de la référence à la stricte manière dont les compagnons du prophète ont procédé, dans leurs démarches, la mise en pratique des recommandations divines. C’est plutôt la conformité aux principes de la sunna qui doit être la seule référence pour accepter ou prohiber une pratique dans la religion. D’ailleurs, c’est au nom de ce principe sur la prééminence de l’esprit du dogme et non sur la lettre que se sont établies les différences mineures entre les différentes écoles de l’islam dans l’application des fondements de la charia. La présence de ces écoles, à l’instar de celles des quatre imams Malick inb Anaas, Chafii, Hanbal, Hanifa, renseigne sur les différences d’interprétation qui induisent des modes opératoires variés, selon les obédiences.
Par le Daa wa, inspiré des Frères musulmans dont la figure fondatrice fut Hassan al-Bannâ, les nouveaux prophètes de l’interprétation close des textes fondateurs de l’islam prônent ce qu’ils appellent, dans leurs jargons étriqués, « la conduite prophétique ». C’est sous le prétexte de la lutte contre « l’islam des tombeau », par la négation du culte des saints vécu dans la tradition soufie, que s’affirme la profonde ligne de fracture qui divise les salafistes et les soufis. C’est précisément par cette tension, cette bipolarité que Thierry Zarcone, historien et anthropologue de l’islam résume la césure entre soufisme et salafisme dans un islam déchiré par des conflits d’ordre politique et d’ordre stratégique.
L’islam soufi au Sénégal déploie une série de rituels qui marquent l’originalité de la pratique religieuse dans notre pays, au nombre desquels le magaal de Touba, les gamous à Tivaouane, à Kaolack, à Ndiassane ou le pèlerinage de Nimjat par les disciples de kadrya. Ces cérémonies religieuses relèvent, selon les salafistes, d’une pratique idolâtrique à plusieurs titres : d’une part, le culte aux saints est vu comme une sacralité d’ordre préislamique ou syncrétique et d’autre part, la focalisation sur la figure des saints se fait aux dépens de la foi en Dieu. L’islam confrérique, selon la lecture salafiste, relève des pratiques « impies » (kuffâr), de « l’associannisme » L’autre pratique rituelle que les salafistes, qu’ils soient wahhabites ou adeptes des frères musulmans, qualifient de bidaa, et dont la confrérie tidjane est l’incarnation, est la pratique quotidienne du zikr. Voilà en substance ce qui justifie toute cette haine des salafistes contre les confréries au Sénégal.
Le combat anti-confrérique : une partition du projet politico-religieux de forces occultes
La lutte contre les confréries, assimilées à une communauté de déviants du dogme musulman, s’inscrit dans l’instrumentalisation du religieux à des fins politiques. Si les Ibadou rahmane se focalisent sur l’éthique religieuse et déploient leurs stratégies dans la lutte contre les déviances religieuses par l’éducation et la sensibilisation, les salafistes se situent, par contre, dans la temporalité de la refondation de la société par la mise à mort des confréries à tout prix. Leur projet dépasse le cadre de la défense de l’orthodoxie sunna (fikh) et de la sphère des bonnes mœurs ; ils sont dans le sens de la réalisation stricto sensu d’un projet politique islamiste qui s’inscrit dans la géopolitique du vaste projet d’un islam mondialisé. Dans cette logique, le Daa wa est la poursuite, par la violence si nécessaire, des rapports de forces politiques et religieuses pour une refondation de l’État laïque et démocratique et pour la fin de l’islam confrérique.
En inscrivant leurs démarches dans le projet d’un retour à la tradition chimérique des origines, les salafistes ont induit dans leur errance une lecture volontairement politique et radicale de l’islam. Ils prônent dans leurs prêches une conception étriquée de la religion, insensible à la complexité, à la richesse, à la pluralité de l’islam dont la philosophie ne saurait se réduire aux diatribes islamistes d’une lecture close des textes fondateurs de l’islam et de la sunna du prophète (PSL) de l’islam. Ce qui est établi comme une réalité dans le contexte de l’islam, c’est l’existence de trois grands courants théologiques que sont le sunnisme, le shiisme et le kharijisme.
Ces trois courants sont, en partie, caractérisés par la distinction entre un islam radical salafiste et un islam d’obédience soufi. Cette pluralité des obédiences tire d’une part, leur source des différences contextuelles au plan culturel et historique et d’autre part, elle prend sens et forme dans des sociabilités différentes, déterminantes des trajectoires des individus et de leurs visions et pratiques de la religion. L’islamisme ne se réduit pas à l’arabisme, aux interprétations fallacieuses du wahhâbisme. Il y a ce qu’Abderahim Lamchichi appelle « les différentes sédimentations symboliques de l’identité culturelle des musulmans » qui renvoient aux imaginaires, aux mémoires collectives, à l’ethos social, aux communautés des différentes sociétés dans leur globalité intrinsèque. Il faut donc se départir de toute approche essentialiste et globalisante de l’islam, en reconnaissant aux autres leurs différences, leurs identités structurantes de leur conception de l’islam. Il n’y a jamais eu une religiosité abstraite dans le vécu de la foi religieuse, mais un islam des cultures et des traditions de vie qui justifie la pluralité et une certaine différence dans la pratique des dogmes religieux.
Quant à la confrérie tidjanya, injustement attaquée par Oumar Sall, un prêcheur sans élégance, sans culture, sans pédagogie dans ses prêches, a été déjà traité par Ahmed Lô comme une confrérie hérétique. La réponse à ce maître penseur des salafistes, dans un ouvrage de référence sénégalais, écrit par feu Cheikh Tidjane Gaye, a édifié que la tidjniya tire sa filiation spirituelle de la spiritualité de l’islam soufi, en conformité avec la sunna du prophète et aux dogmes de l’islam. Elle se ressource dans le verset coranique qui enseigne que c’est par la pratique du zikr que les cœurs se tranquillisent. Et au-delà de la recherche de la sérénité, le zikr est considéré par le fondateur de la confrérie tidjane comme la seule voie obligée, dans un monde corrompu, pour l’atteinte d’une spiritualité qui réconcilie le croyant à son Créateur. En réalité, la confrérie de Cheikh Ahmed Tidjaani prend racine dans la tradition soufie qui remonte d’Hassan al Basri dont le maître spirituel Alioune ibn Abi talib fut un cousin du prophète. Elle se ressource des principes directeurs de la pratique soufie des grands maîtres dont Junayd al-Bagdadi fut une des figures consensuelles. Le grand soufi Junayd al-Bagdadi se plaisait à rappeler que la voie soufie s’appuie principalement sur le Coran et sur la sunna
Ce qu’il faut retenir, et l’État sénégalais doit en être conscient, c’est qu’au-delà des critiques infondées sur les confréries, les salafistes sont dans le temps politique d’un projet qu’ils partagent avec des opposants, dans un jeu d’agendas variés selon les acteurs impliqués. Tout se joue dans une stratégie murie où chacun assure sa partition. Voilà ce qui explique pourquoi les salafistes sénégalais sont dans la géopolitique. Ils déclinent leur ambition au cœur du projet de l’islamisme radical dont l’objectif fondamental est la conquête du pouvoir étatique pour mettre fin à la fois à l’État laïque et démocratique et à l’hégémonie directionnelle des confréries dans la société sénégalaise. Comme on peut le constater, la conception des salafistes ne se réfère pas forcément du coran et de la sunna prophétique ou l’exégèse théologico-juridique, elle se situe dans la géopolitique, dans ce vaste projet d’un islam mondialisé qui a déstabilisé le Mali, le Burkina Faso, une partie du Nigéria.
Dans un article publié, je mettais en évidence la crise profonde que traverse le Sahel où je faisais allusion à l’intensification de la violence dans la sous-région de l’Ouest africaine, en particulier dans les pays comme le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Nigéria. La conflictualité ambiante dans ces différents pays se dépolie dans la conjugaison des forces du mal que sont le salafisme, la criminalité organisée et les crises politiques de type identitariste.
Le Sénégal n’est pas à l’abri d’une potentielle éclosion de ce terrible triangle interactif entre l’extrémisme violent (salafisme), la criminalité organisée (narcotrafiquants) et les crises politiques de type identitariste, autour des enjeux liés d’une part, aux ressources pétrolières et gazières nouvellement découvertes et d’autre part, à sa façade maritime propice à l’établissement d’un corridor pour le commerce illicite des acteurs hors souveraineté de la géopolitique mondiale actuelle. Voilà les défis à prendre en compte, par une pleine connaissance de la stratégie salafiste qui a pour seul objectif la prise de l’État par le haut, en passant par l’instrumentalisation du levier politique et la fragilité des confréries assimilées au « système » qu’ils projettent de détruire.
Amadou Sarr Diop est sociologue, enseignant-chercheur, professeur assimilé à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar
GROUPE PMA, MADELEINE DIOUF SARR PASSE LE TÉMOIN À EVANS NJEWA DU MALAWI
La cérémonie de passation de service s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités au Bâtiment B1 de l’Expo City de Dubaï, où se déroulent les activités de cette 28e Conférence des Nations unies sur le climat.
Dubaï, 11 déc (APS) – La Sénégalaise Madeleine Diouf Sarr, présidente sortante du Groupe de négociation sur le climat des pays les moins avancés (PMA), a passé le témoin lundi, au terme d’un mandat de deux ans, à son successeur Evans Njewa, du Malawi, a constaté l’envoyé spécial de l’APS à Dubaï.
La cérémonie de passation de service s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités au Bâtiment B1 de l’Expo City de Dubaï, où se déroulent les activités de cette 28e Conférence des Nations unies sur le climat.
Mme Sarr, est également la cheffe de la division changement climatique de la Direction de l’Environnement et des établissements classés (DEEC) du Sénégal.
Evans Njewa du Malawi occupe dans son pays le poste de directeur de l’Environnement et responsable de la Traduction du changement climatique.
Le Groupe de négociation sur le climat des pays les moins avancés compte 46 membres.
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TARIQ RAMADAN DÉMENT LES RUMEURS LE LIANT AU QATAR ET AUX ÉLECTIONS SÉNÉGALAISES
L'intellectuel suisse balaie farouchement les informations l'accusant d'ingérence électorale au Sénégal en soutient à Ousmane Sonko, et menace d'actions judiciaires leurs instigateurs
L'intellectuel suisse Tariq Ramadan s'est exprimé le 9 décembre 2023 pour démentir les rumeurs circulant au Sénégal selon lesquelles il serait financé par le Qatar pour soutenir l'opposant Ousmane Sonko dans la course à la présidentielle.
"Il faut que cessent les discours fantaisistes et les constructions médiatiques autour de sujets mensongers me concernant", a-t-il déclaré. Qualifiant ces accusations "d'invraisemblables", il souligne l'incohérence qu'il y aurait pour le Qatar, allié de la France en Afrique, à soutenir un candidat opposé aux intérêts français.
Tariq Ramadan menace également de poursuites judiciaires ceux qui colporteraient ces rumeurs. "Je ne reçois pas d'argent du Qatar. Je ne suis impliqué dans le soutien à aucun candidat au Sénégal et ça n'a jamais été le cas", affirme-t-il.
L'intellectuel rappelle qu'il n'a aucun lien avec les Frères Musulmans et qu'il ne fait que défendre des principes démocratiques fondamentaux. "J'ai pris parti pour la transparence démocratique et l'alternance, et pour le respect des lois et de la Constitution du Sénégal."
Face à ceux qui lui disent de "s'occuper de ses affaires", Tariq Ramadan assume son droit de dénoncer les dérives du pouvoir en place au Sénégal. "Quand on est un être humain et qu'on défend des principes, on les défend partout dans le monde."
PAR Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake
VERS UNE NOUVELLE ÈRE DE GOUVERNANCE
ÉDITORIAL SENEPLUS – Le rôle vital des Assises Nationales et de la CNRI – Exiger de tous les candidats présidentiels un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre de ce pacte national
Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake |
Publication 10/12/2023
« Dix ans, et pas une ride pour les Assises nationales toujours actuelles dans leur quête de démocratie participative et de gouvernance transparente », écrivait Mame Less Camara en 2018 au moment de la célébration du dixième anniversaire de l’événement.
Et d’évoquer « cette méthodologie inédite de consultations citoyennes dont devraient s’inspirer bien des parlements » qui a permis de formuler des recommandations audacieuses, notamment à travers la Charte de Gouvernance Démocratique, et de sortir ainsi de ce « fixisme institutionnel installé par le modèle colonial qui bouche encore l’horizon de tous les pays qui l’ont enduré, y compris ceux qui ont subi la médication énergique des Conférences nationales ».
Concernant la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI), Mame Less Camara souligne qu'elle est née en 2013 à la suite d’un malentendu : le président Macky Sall l’a commanditée pour « adoucir » en quelque sorte les recommandations des Assises qui ne sont à ses yeux « ni le Coran ni la Bible, ni la Thora » alors que le président Amadou Mahtar Mbow et l’équipe chargée de la rédiger, en ont fait l’armature et le socle de la Charte de la Gouvernance Démocratique des Assises Nationales.
- De la pertinence actuelle des recommandations citoyennes -
L'objectif principal des recommandations issues des Assises Nationales et de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) était de préserver et de promouvoir l’État de droit, ce qui englobe la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que le renforcement de l'indépendance de la justice. Ces recommandations visaient également à consolider et protéger les libertés publiques, à instaurer une démocratie participative et une gouvernance de qualité, fondées sur des principes de transparence, de dialogue avec les citoyens, d'équité et d'obligation pour les autorités de rendre des comptes.
Des restrictions variées sont imposées aux partis politiques d'opposition et aux organisations de la société civile, entravant l'exercice de leurs droits légaux. La presse indépendante fait face à des attaques injustifiées. De plus, l'exécutif néglige d'exécuter les décisions de justice qui visent à rectifier ces abus et manipule le système électoral, menaçant ainsi l'équité, la transparence et la régularité des élections présidentielles prévues en février 2024.
L'approche autoritaire du gouvernement a aggravé les tensions, engendrant un climat de peur et de défiance. Cette atmosphère oppressante a malheureusement poussé certains manifestants à recourir à des actions extrêmes et répréhensibles en réaction aux injustices perçues et à la restriction de leurs droits.
Dans un contexte marqué par la mauvaise gouvernance, la corruption, l'augmentation du coût de la vie et les pénuries de services et de biens essentiels, l'importance et la nécessité des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la CNRI n'ont jamais été aussi évidentes.
- De la dynamique du débat citoyen -
Il est essentiel que chacun, à son niveau et selon ses engagements, continue à lutter dès maintenant contre les atteintes à l’État de droit, les agressions contre les libertés publiques et individuelles et pour une élection présidentielle inclusive, transparente et équitable, mais nous devons aussi chercher à bâtir ensemble un nouveau pacte national capable d’assurer à terme la mise en œuvre des recommandations des AN et de la CNRI.
Comment ? D’abord par le débat citoyen. Puis par l’interpellation des candidats à l’élection présidentielle.
SenePlus, Sursaut Citoyen et Demain Sénégal ainsi que de nombreux mouvements citoyens associés ont d’ores et déjà investi le débat citoyen.
Le mouvement citoyen assurera le suivi du débat public ainsi lancé pour l’étendre aux différentes localités du pays ainsi qu’aux divers secteurs de la population.
Dans l’objectif d’alimenter et d’amplifier ce débat, SenePlus et plusieurs publications associées diffuseront les documents suivants dans les tous prochains jours :
L’intégralité de la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises nationales.
L’intégralité des conclusions et recommandations de la CNRI.
Une série de tribunes sur les questions clés posées par les AN et la CNRI commissionnées pour alimenter le débat public pendant la période de décembre 2023 et janvier 2024.
De plus, un rapport mensuel SenePlus.com concernant la situation politique et sociale du pays sera publié en décembre 2023, ainsi qu'en janvier et février 2024.
Toutes ces publications seront largement diffusées en ligne, dans les réseaux sociaux, dans plusieurs journaux de la presse écrite mais également sur les radios et télévisions et cela dans plusieurs de nos langues nationales.
- Interpeller les candidats pour bâtir un Pacte national consensuel -
Il est également crucial de demander à chaque candidat présidentiel un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre du pacte national dès le début de leur mandat, ainsi qu'à organiser un référendum dans les 200 premiers jours du mandat sur le projet de Constitution proposé par la CNRI.
TOUT SUR LE TÊTE-À-TÊTE ENTRE LE PRÉSIDENT SALL ET L’ÉMIR DU QATAR
Macky Sall est revenu sur la nécessité au plan international, d’une gouvernance juste et équitable. En d’autres termes, réformer les règles d’accès au crédit, les critères de notation des agences d’évaluation...
Aussitôt après l’ouverture du Forum de Doha, le Président Macky Sall et l’Émir du Qatar ont eu un tête-à-tête. Il faut dire que l’essentiel de la fiche d’audience du président de la République est occupé par des investisseurs qataris, prouvant ainsi l’attractivité du Sénégal pour l’investissement direct étranger.
« Construire des futurs communs « est le thème de la 21e édition. À cette occasion, le Président Sall a développé le thème « Systèmes économiques inclusifs pour une croissance durable ». Durant son intervention, le Président Sall a donné les exemples de politiques publiques au Sénégal qui favorisent la croissance et l’inclusion sociale comme le PSE avec la transformation structurelle de l’économie par des investissements massifs. Il a aussi insisté sur le capital humain, équité territoriale et justice sociale, PUDC, Bourses de sécurité familiale, CMU, DER/FJ, ciblant particulièrement les femmes et les jeunes qui constituent la composante majoritaire de la population.
Pour terminer, il est revenu sur la nécessité au plan international, d’une gouvernance juste et équitable. En d’autres termes, réformer les règles d’accès au crédit, les critères de notation des agences d’évaluation, les instances décisionnelles comme la BM et le FMI ; lutter contre les pratiques fiscales abusives ; instaurer la justice climatique.
Pour rappel le forum de Doha a été lancé en 2003. Il réunit, chaque année, des dirigeants étatiques, d’organisations internationales, du secteur privé, de la philanthropie et de la société civile pour promouvoir le dialogue sur des défis critiques auxquels le monde est confronté.
L'INFLEXIBLE RÉISTANCE DE MOHAMED BAZOUM
Détenu depuis plus de 4 mois et placé sous étroite surveillance dans sa résidence présidentielle, l'ex-chef de l'État nigérien tient bon et continue de résister aux pressions des putschistes malgré l'abandon progressif de son soutien international
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/12/2023
Plus de quatre mois après son renversement par un coup d'État militaire, Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner de la présidence du Niger. Détenu dans des conditions de plus en plus strictes dans sa résidence de Niamey, l'ancien dirigeant tient tête de manière inflexible aux militaires qui l'ont renversé. Sa résistance prolongée interroge sur la suite de la crise politique dans ce pays sahélien instable.
Emprisonné depuis le 26 juillet, Mohamed Bazoum subit une surveillance étroite qui se durcit au fil du temps, selon les témoignages recueillis par Le Monde auprès de son entourage. Ses conditions de détention se résument désormais à une résidence présidentielle transformée en prison de luxe, où seul un médecin est autorisé à lui rendre visite, ainsi qu'à son épouse et leur fils également séquestrés. Les militaires réclament sa démission pour justifier leur coup de force, mais il s'y refuse catégoriquement.
Ancien militant historique de la démocratie au Niger, formé dans les années de lutte contre le régime autoritaire de Seyni Kountché, Mohamed Bazoum fait preuve d'une résilience rare face aux injonctions des putschistes. Alors que d'autres dirigeants déchus comme Ibrahim Boubacar Keïta au Mali ou Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso ont rapidement cédé, lui tient bon depuis plus de quatre mois dans des conditions de détention de plus en plus strictes.
Sa détermination s'explique par son parcours et sa vision de l'alternance démocratique. Elu en 2021, il était le premier président nigérien à succéder à un autre dirigeant sorti des urnes, incarnant un modèle que les putschistes remettent désormais en cause. Sa volonté affichée de lutte contre la corruption au sein même de son parti a aussi suscité des inimitiés. Mais sa résistance témoigne de son attachement aux principes démocratiques qu'il promeut depuis des décennies.
Cette posture lui vaut un soutien certain dans son camp et auprès d'une partie de la société civile nigérienne, mais isole également le pays sur la scène internationale. Car si la Cedeao a condamné le coup d'État et multiplie les appels au retour à l'ordre constitutionnel, elle semble avoir renoncé à une intervention musclée face à la détermination des militaires. D'autant que le mentor historique de Mohamed Bazoum, l'ex-président Mahamadou Issoufou, est soupçonné d'être l'instigateur du putsch, un revers psychologique majeur pour le dirigeant captive.
Au fil des mois, sa résistance bute donc sur un pouvoir de fait qui se renforce dans la durée face à une communauté internationale désarmée. Si Mohamed Bazoum reste inflexible et que les putschistes refusent toujours de le libérer ou de convoquer des élections, le Niger semble s'enfoncer dangereusement dans une crise institutionnelle et démocratique durable.
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LES EXCLUS DE LA PROPRIÉTÉ À DAKAR
Triplement des prix du foncier, afflux d'investisseurs étrangers... la spéculation immobilière exclut les plus démunis du marché du logement dans la capitale. Une génération de Dakarois risque de sombrer dans une grande précarité du logement
Plus de quatre millions de personnes se concentrent à Dakar, ville presqu’île en perpétuel chantier. Mais seule une faible majorité des habitants de la capitale sont propriétaires de leur logement (54 %), alors qu’à l’échelle du pays, c’est le cas de deux Sénégalais sur trois.
La raison principale réside dans le prix du foncier. Depuis le début des années 2000, le prix du mètre carré de terrain dans Dakar a été multiplié par trois. S’ajoute à cela l’inflation des coûts de construction, notamment celui des matériaux, le plus souvent importés, mais aussi la pression des investisseurs.
Selon Mamadou Mbaye, président de la Fédération des agences et des courtiers immobiliers du Sénégal (Facis), « les étrangers représentent 30 % des acheteurs : des Ivoiriens, des Nigérians, mais aussi des Maliens, des Guinéens, qui subissent l’instabilité de leur pays et cherchent des endroits pour investir. Les Sénégalais de la diaspora représentent 10 % à 15 % des acheteurs ».
Enquête sur un marché en plein boom, qui exclut de la propriété les classes populaires.
LA VISITE FRANÇAISE D'AMADOU BA FAIT POLÉMIQUE
À moins de trois mois du premier tour, la visite officielle à Paris du Premier ministre, candidat déclaré, embarrasse l'opposition sénégalaise qui crie à l'utilisation des moyens de l'État
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 10/12/2023
La rencontre samedi à Matignon entre le Premier ministre sénégalais Amadou Ba et son homologue française Élisabeth Borne ne fait pas l'unanimité au Sénégal. Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, M. Ba est accusé par l'opposition d'instrumentaliser ses fonctions gouvernementales à des fins électorales.
"Cette confusion des genres est inopportune diplomatiquement", a déploré Aminata Touré, ancienne Première ministre et candidate, citée par RFI. Un autre opposant, Cheikh Tidiane Dieye, a jugé sur Facebook que "chacun des actes d'(Amadou Ba) est purement politique".
Pourtant, le chef du gouvernement sénégalais affirme s'être rendu en France pour faire le point sur la mise en œuvre des décisions du séminaire intergouvernemental de décembre dernier. "Le contexte électoral ne doit pas être un obstacle à la continuité de l'État", s'est-il justifié à la RTS.
Mais pour ses détracteurs, cette visite de travail renforce les soupçons sur l'instrumentalisation de sa fonction à des fins partisanes. D'autant que M. Ba vient de terminer une tournée "aux allures de précampagne" sur le territoire sénégalais, souligne RFI.
À moins de trois mois du scrutin, cette polémique illustre la tension croissante autour de la candidature du Premier ministre sortant, donné parmi les favoris.
LA TURQUIE LANCE UN MANDAT D'ARRÊT CONTRE LE FILS D'UN PRÉSIDENT AFRICAIN
La Turquie a émis un mandat d'arrêt international contre le fils du président somalien qui aurait écrasé un coursier qui est décédé plus tard.
La Turquie a émis un mandat d'arrêt international contre le fils du président somalien qui aurait écrasé un coursier qui est décédé plus tard.
Un rapport de police indique que Mohammed Hassan Cheikh Mohamud est entré en collision avec le coursier en plein jour à Istanbul, rapporte la Bbc.
La police a déclaré qu'il conduisait une voiture qui appartenait apparemment au consulat somalien.
La Turquie a imposé une interdiction de voyager à M. Mohamud, mais les autorités pensent qu'il a déjà fui le pays.
Dans un message sur X , le maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, a partagé des images de vidéosurveillance de l'incident du 30 novembre.
On peut voir une voiture semblant heurter l’arrière d’une moto sur une route à plusieurs voies, très fréquentée.
Le motocycliste, père de deux enfants, Yunus Emre Göçer, a été transporté à l'hôpital mais est décédé des suites de ses blessures six jours plus tard.
Un premier rapport de police avait conclu que c'est le défunt qui avait fauté. Et donc M. Mohamud a été libéré.
Mais un examen des images de sécurité suggère qu'il pourrait y avoir une autre explication.
Un mandat d'arrêt international contre M. Mohamud a donc été émis vendredi par le procureur turc.
C'était après que la police s'est rendue à son domicile et a constaté qu'il n'était pas là depuis près d'une semaine.
ENTRE DEUX FEUX, LE DÉSARROI DES ÉTUDIANTS SAHÉLIENS
Pris au piège de la crise entre la France et les juntes au pouvoir dans leur pays, des étudiants du Burkina Faso, du Mali et du Niger témoignent de leur détresse et de leur sentiment d'abandon
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Depuis la fermeture des services consulaires français au Burkina Faso, Mali et Niger, des centaines d'étudiants de ces pays se retrouvent sans perspective d'études en France. C'est ce que révèle Le Monde dans un article publié le 5 décembre.
À l'image de Fodé, Burkinabé admis en licence à Angers, beaucoup ont dû renoncer à leur projet, faute d'avoir pu déposer leur demande de visa avant la date butoir du 30 septembre. "J'ai perdu une opportunité en or", déplore l'étudiant.
Au Niger, où la plateforme Campus France reste fermée, Houzaifa a déboursé l'équivalent de 228 euros pour des démarches administratives vaines. "Je me retrouve sans perspectives", regrette-t-il.
Si le Quai d'Orsay justifie cette mesure par des "raisons de sécurité", nombre d'étudiants y voient une "rétorsion" contre les juntes au pouvoir. Certains ont tenté en vain de déposer leur dossier au Bénin voisin.
Les boursiers, eux, ont pu arriver en France mais avec retard, perdant parfois "un mois de recherche", selon Hamidou. "On a eu l'impression que la France nous abandonnait", déplore-t-il.
Face à la détresse de ces étudiants "pris au piège" des tensions politiques, le gouvernement français assure réévaluer la situation mais sans "visibilité" sur une évolution.