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27 avril 2025
Opinions
Par Madiambal DIAGNE
L’HEURE DES ADIEUX
Peut-être le temps est venu, pour moi, d’être un bon député. De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt vingt ans
De nombreux lecteurs m’en voudront de devoir arrêter d’animer cette rubrique intitulée «Les Lundis de Madiambal». C’était devenu un rendez-vous régulier, incontournable, depuis bientôt deux décennies. Le public en était devenu si attaché, au point que les protestations fusaient, à chaque fois que, pour une raison ou une autre, la rubrique venait à ne pas paraître. Cet intérêt du public et les demandes insistantes nous avaient poussé à essayer d’adapter cette rubrique à une chronique audiovisuelle en langue wolof, «Yobbal Bi». Le succès a été réel, vu l’enthousiasme du public à la regarder sur la chaîne YouTube de votre journal et ses différents autres supports. En décidant brusquement de changer de cap, pour m’investir désormais dans le champ de la vie politique active, je me refuse de continuer à animer cette rubrique.
C’est le lieu de remercier sincèrement tout ce public, fidèle, auquel je témoigne de ma reconnaissance.
Des compatriotes m’encourageaient depuis longtemps à franchir le pas, de faire de la politique, afin de participer davantage, non seulement à l’éveil des consciences en élevant le débat politique public, mais aussi à participer à la définition ou l’élaboration d’une meilleure gouvernance pour le Sénégal. J’étais resté sourd à ces demandes, considérant que mes alertes, mises en garde et critiques, objectivement formulées, me suffiraient comme contribution à l’édification d’un Sénégal de paix, de démocratie et de prospérité ; en tout cas, pour en faire un pays mieux gouverné par ses élites. Malheureusement, des acteurs politiques, devenant de plus en plus intolérants et réfractaires à la critique, ont instauré un certain manichéisme dans la vie publique ; de sorte que toute personne qui porterait une critique quelconque à propos de leur action est estampillée du bord politique opposé. Ainsi, que vous fassiez de la politique ou non, on finit par vous ranger dans le lot des hommes politiques. Au demeurant, nul ne m’aura vu demander ou chercher une position politique ou un poste quelconque dans l’appareil d’Etat. Bien au contraire, j’ai eu à me détourner de bien d’opportunités pour occuper des fonctions publiques ou politiques. J’avais tenu à rester exclusivement dans le domaine des médias et d’autres activités économiques privées. Je rends grâce à Dieu de m’avoir assisté à éviter de prêter le flanc et de n’avoir pas cédé à la tentation de profiter de certaines opportunités qu’offre souvent la proximité avec les décideurs publics. Ceux qui pouvaient en douter ont été édifiés depuis l’avènement de ce nouveau régime Sonko-Diomaye.
Il reste que j’ai enfin décidé de me lancer en politique par, sans doute, l’un des échelons les plus bas, en demandant un mandat de député à la prochaine législature. Des organisations politiques et citoyennes, des personnalités religieuses et coutumières et des citoyens lambda m’avaient assidûment approché, depuis quelques années, pour me suggérer de tenter le challenge politique. Ils ont estimé que je me devais d’apporter quelque chose de nouveau à mon pays. J’ai décliné ces propositions. En effet, je veux être modeste dans mes ambitions, mais surtout réaliste. J’ai la conviction que l’activité politique en général ne saurait m’apporter une richesse, une renommée ou une belle réputation que je n’ai pas déjà eues dans ma vie. Je touche du bois, mais je peux considérer, sans aucune fausse modestie, avoir déjà eu à réussir quelques petites choses utiles. Je ne convoiterai pas donc pas un mandat de député pour me réaliser.
Mes compatriotes pourront alors comprendre, aisément, l’angélisme de mon engagement politique. Je veux être un bon député qui contrôle rigoureusement l’action gouvernementale, et cela suffira à faire mon bonheur. Ma conviction est d’autant plus forte que le Sénégal est en train d’aller à vau-l’eau, avec des gouvernants manifestement incompétents, sans vertu et veules. Ils ont érigé le mensonge, l’arrogance et l’irrévérence en méthode d’opposition et veulent en faire une méthode de gouvernement. Je ne saurais me résigner, l’accepter, sans me donner les moyens de les combattre. Je ne sais pas si je vais y arriver, mais j’aurai la satisfaction morale d’avoir au moins essayé. Je compte le faire avec des Sénégalais, de tous bords, qui partagent avec moi la même foi pour la République, la démocratie et les valeurs et vertus qui font la gloire de cette Nation et de ses aïeux. Mon objectif est de contribuer à une vie plus digne pour ma communauté, dans un Etat de Droit où règnent l’équité sociale, la transparence et l’intégrité, avec une opposition vigilante pour garantir ces principes.
Pour en revenir au journal Le Quotidien, je dois dire que j’ai transféré à mes collaborateurs, depuis plusieurs années, mes responsabilités éditoriales et managériales. La marche de ce groupe de presse, qui a su imposer un journal de référence, crédible et indépendant, se poursuivra sans encombre. J’aurais pu continuer, sans complexe aucun, à animer ma chronique hebdomadaire à travers ces colonnes, comme c’est une pratique courante dans les grandes démocraties, car elle reste une tribune d’opinion, qui ne constitue donc pas du journalisme de reportage. Seulement, pour la clarification des postures et les exigences de transparence que je tiens particulièrement à m’imposer, j’ai choisi de donner rendez-vous, aux personnes intéressées, à travers d’autres supports plus personnels.
Le rendez-vous est pris d’ores et déjà. Ce n’est qu’un au revoir. A très bientôt donc.
Par Khady Gadiaga
LE CIMENT CLIVANT DE LA HAINE EN POLITIQUE
L’action politique, depuis l’héritage des Lumières, a créé un espace public laïc et une façon d’interroger le monde, bien au-delà de la seule question du pouvoir politique. Replacée dans ses contextes, la politisation peut être lue comme un moyen de ...
L’action politique, depuis l’héritage des Lumières, a créé un espace public laïc et une façon d’interroger le monde, bien au-delà de la seule question du pouvoir politique. Replacée dans ses contextes, la politisation peut être lue comme un moyen de transformer progressivement des sujets en citoyens, puis à exprimer en termes électoraux un certain nombre de propositions.
La politique est encore une façon de tenir à distance la violence et d’œuvrer à la construction d’un État modernisé et d’une société apaisée en modifiant le répertoire de l’action politique.
Notre pays a opéré une transition démocratique qui augure d'une nouvelle ère de changement qualitatif et les élections législatives qui se profilent vont consolider ces acquis par le renouvellement des effectifs de délibération tant souhaité par la population.
Enivrés par la soif du pouvoir, aventuriers de la politique et tribuns ambitieux manifestent leur désir de légiférer pour un peuple.
Mais contre toute attente, au lieu de s'armer de véritables projets de société, l'opposition presque toutes obédiences confondues, se soude essentiellement et paradoxalement sur des conflits, des dissensions, de l’aversion. Il y a un ciment clivant qui révèle que la haine a quelque chose de permanent, de constitutif, même si elle n’est pas toujours belle à montrer et à voir.
C’est que la haine, justement, est aussi bien une cause qu’un effet, un ressort, un mécanisme, qu’un signe, un phénomène. Elle est ainsi autant un mobile de l'adversité politique qui pousse à agir que la forme de l’action elle-même : c’est par haine que l’on agit avec haine. C’est ce qui la rend aussi diffuse aujourd’hui. Les sentiments hostiles peuvent alors se déployer ouvertement et parfois laisser libre cours à toutes sortes de rêves vengeurs.
Dans le même temps, rumeurs et fantasmes continuent de courir, prenant parfois prétexte d’un cas attesté contre l'ennemi commun, en l'occurrence, le chef du gouvernement Sonko, pour l’exemplifier et le généraliser.
Il y a une véritable psychologie sociale de l’hostilité en ce sens que quand un groupe se réunit contre un ennemi qu’il hait, il se sent fort mais il est lui-même fissuré, en son sein, par la haine. Comment comprendre alors que la haine soude en fait ceux qu’elle divise ? Les observateurs de la vie politique pourraient y voir une grille de lecture pour comprendre les lignes de force qui traversent la vie politique. Les citoyens bénéficieraient ainsi d’une vision prophétique annonçant la fin d'un système de clientélisme politique et de la République opportuniste.
par Jean Pierre Corréa
UNE NATION QUI A MAL À SON ADMINISTRATION OUTRAGÉE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous serions donc 18 millions de Sénégalais manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes
« Gouverner sans opposant,s c’est administrer sans talent. »
Il semblerait qu’Ousmane Sonko leader charismatique de Pastef ait craché l’autre jour face au ventilateur et que les embruns de son glaviot soient ipso facto, revenus sur le Premier ministre du gouvernement, Sonko Ousmane.
Entourés de ministres régaliens et de plein exercice, qui au fur et à mesure que se déroulait le happening primaturial, cherchaient du regard le bout de leurs mocassins à glands, il a jeté à la face du monde une opprobre indélébile sur ce qui faisait figure d’exception africaine, à savoir notre haute administration publique, dont il devrait être le dernier à en dire les maux, sachant ce que le Sénégal doit à ces hommes et femmes qui ces quatre dernières années, nous ont évités de nous vautrer dans les braises que ses amis soudards ont répandues dans certains États du Sahel, et qu’il n’a de cesse d’en magnifier les vertus.
Il faut sauver le soldat Diba
Nous serions donc 18 millions de Sénégalais, qui avons été collectivement victimes d’hallucinations, manipulés par une administration composée de Mandrakes, de Loukhouss-men, de Khoum-men et autres virtuoses du bonneteau de trottoir, et qui nous auront des années durant, fait prendre des vessies pour des lanternes, au nez et à la barbe des institutions financières et de tous ces hommes et femmes de qualité qui composent notre patronat et notre flotte industrielle, somme toute vigoureuse.
Nous allons d’abord évacuer l’incongru ou le saugrenu d’une situation ubuesque d’avoir dressé toute une brochette ornée d’emblématiques ministres de l’Économie et des Finances, et d’en avoir, et hop ! comme Mandrake, fait disparaître la sœur de l’actuel et toujours souriant titulaire, laquelle, c’est vrai a plus marqué son passage à ce poste par la frénésie qu’elle mettait à se prendre en selfies partout où on l’envoyait bosser, que par la clairvoyance que lui dictait sa mission.
Mais une fois la surprise, la stupeur, et l’abasourdissement passés, suivis d’un ricanement empreint de désespoir, il a été douloureux pour les Sénégalais, de s’être entendus dire qu’ils vivaient dans un pays administré par des faussaires…dont évidemment, si l’on suit la logique d’Ousmane Sonko, ci-devant Premier ministre, le plus présent des absents, à savoir Cheikh Diba, invisible éléphant dans la salle du building administratif, apparut dans nos imaginations perturbées, comme en étant l’Al Capone, traqué par Elliot Sonko Ness..
Cet homme, justement parce qu’il est d’une humilité extrême, d’une absolue discrétion et d’une compétence avérée selon tous les citoyens équipés de jugeotte, est l’archétype du haut fonctionnaire sénégalais, dont l’IGE est la vitrine, et qu’à travers lui, avoir ainsi insulté notre haute administration, fut pire qu’un crime, ce fut une faute de…goût…
Ne pas confondre Angleterre et pomme de terre
Le garçon est titulaire d’un bac scientifique et a été admis à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) et à l’Ecole nationale d’Economie appliquée (ENEA) où il a obtenu simultanément une maîtrise en sciences économiques et un diplôme d’ingénieur en planification économique et gestion des organisations.
Son cursus académique a été complété à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où il a séjourné pendant trois ans, à l’Ecole d’Economie de la Sorbonne, dans le cadre du parcours « Modélisation statistique économique et financière », programme qui accorde une place très importante à l’apprentissage de la programmation, de la modélisation statistique, des Finances, de la data engineering, etc.
Au plan professionnel, il vient de boucler seize années d’expérience dans l’environnement des finances publiques sénégalaises. En effet, cet inspecteur des impôts et des domaines a travaillé comme vérificateur au sein des unités opérationnelles de l’administration fiscale, puis comme rédacteur de la Direction du Recouvrement où il assurait la centralisation des recettes et représentait la Direction générale au Comité hebdomadaire de suivi des recettes.
Il a enfin été Conseiller technique du ministre des Finances et du Budget (MFB), chargé du suivi de la mise en œuvre des grands projets du Plan Sénégal Emergent (PSE) et coordonnateur du programme économique et financier conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), au titre de l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE).
Autant dire que Cheikh Diba avait chaque jour assis sur un coin de son bureau, un homme aussi calé que lui et tout aussi rompu aux politiques publiques, estampillé BM ou FMI. Hors de question d’être étourdi !
Passation républicaine de services
Un homme qui déclare en prenant fonction : « C’est vrai, être ministre des Finances et du Budget est une lourde responsabilité ; je l’assumerai avec détermination. Ce pays m’a tout donné. Je donnerai ma vie à ce pays », un tel homme mérite d’être laissé en dehors des chicayas politiciens, d’autant qu’il tenait à partager cet honneur avec l’homme aujourd’hui « wanted » par son Zorro de patron, Moustapha Ba himself, et qu’il lui servait ce jour-là du « si ce jour est spécial, si mon émotion est vive, ce n’est pas parce que j’endosse l’habit de ministre. C’est parce que, aujourd’hui, je reçois cet habit des mains d’un ami, d’un mentor, d’un homme pour qui j’ai infiniment de respect : Monsieur le ministre Mamadou Moustapha Ba », avant de rajouter : « Au nom de l’ensemble des agents de ce département, je vous dis merci pour le travail acharné, pour les efforts inlassables, pour les nuits sans sommeil, merci pour votre beau bilan, pour votre contribution à un Sénégal meilleur, pour la trace que vous avez laissée partout où votre riche carrière vous a mené. Mais merci aussi pour les talents que vous avez détectés, pour les cadres que vous avez formés. Et de conclure, l’histoire est cruelle : C’est pourquoi, je voudrais vous rassurer : je prendrais bien soin du legs que je reçois de vos mains aujourd’hui. » Un ange passa…
Il est alors compréhensible que l’actuel ministre de l’Économie, le perpétuel « ravi de la crèche », n’ait pas eu ce jour-là, le loisir « d’avoir piscine », pour éviter d’assister à cette parodie de Dissimulation de Politique Générale.
Les oiseaux se cachent pour mourir.
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
DROIT DE RÉPONSE À JEAN-CHRISTOPHE RUFIN POUR UN SÉNÉGAL LIBRE
EXCLUSIF SENELUS - Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 29/09/2024
Dans un article publié dans le journal Le Parisien, daté du 22 septembre 2024, Jean-Christophe Rufin parle de la situation politique du Sénégal, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale sénégalaise voulue par son Excellence le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
Cet article intitulé “Avis de tempête sur le Sénégal” est une intoxication informationnelle qui va à l’encontre des principes républicains qui sont les nôtres. L’idéologie qui est sous-tendue est que le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un dissident qui veut anéantir la position de la France. Il est ajouté que le premier ministre, Ousmane Sonko, utilise une “rhétorique populiste” pour rompre les liens historiques avec la France. Tout ceci est un tissu de mensonges.
Le peuple sénégalais n’est pas contre le peuple français. Il dénonce simplement les forces impériales qui continuent de fabriquer un récit qui les arrange et qui voudrait détourner une révolution démocratique par une autre version fabriquée, celle d’un cataclysme terroriste, inspirée des juntes militaires des pays voisins. Quand ces pays, et les peuples souverains, font face à des coups d'État institutionnels depuis des années, ils reprennent simplement les commandes de leur pays qui ont été défigurées par des attentats orchestrés par des intérêts impérialistes. Beaucoup de français, très engagés pour la liberté de parole, ont même apporté leur soutien au Pastef et ont organisé des manifestations contre l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, avec une soif inconditionnelle de justice pour le peuple sénégalais. Non, Monsieur Jean-Christophe Rufin, le peuple sénégalais ne veut pas détruire les liens historiques et les attachements humains qui existent entre la France et le Sénégal.
Monsieur Jean-Christophe Rufin, connaissez-vous la situation politique du Sénégal depuis 2021, sous le régime de Macky Sall ? Oui, vous la connaissez ! Et vous faîtes semblant de l’ignorer pour faire avancer vos pions qui relèvent d’une géopolitique dépassée, inhumaine et injuste.
Depuis 2021, le Sénégal a été mis à feu et à sang par un groupe d’hommes et de femmes avides de pouvoir. 80 jeunes ont été assassinés, 2000 jeunes ont été emprisonnés. Macky Sall a instrumentalisé la justice pour empêcher les citoyens de se mobiliser. Il a alerté les médias pour faire croire à l’international que l’opposition sénégalaise relevait de groupes terroristes. Mensonge ! Qu’avez-vous fait, monsieur Jean-Christophe Rufin, quand l’ex-président Macky Sall a trafiqué la Constitution pour repousser les élections ? Nos campagnes électorales manipulées par d’autres intérêts que les nôtres ? C’était une véritable lutte politique, exténuée par tant de manipulations, qui a été décimée par des hommes et des femmes corrompus et indignes de gouverner.
Par son vote au Pastef, le peuple sénégalais a arraché une révolution démocratique. Malgré les mutilations de nos valeurs, le peuple sénégalais est debout ! Je vous rappelle aussi ce qui signifie le nouveau mouvement gouvernemental et ce qu’il incarne : les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ce sont pour ces hommes que les Sénégalais ont voté en toute liberté !
Mais comme l’histoire se répète ! Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Il y a tant d’exemples : Cheikh Anta Diop, neutralisé parce qu’il a revendiqué une Afrique sûre d’elle-même et armée de sciences. La voix du peuple, celle des écrivains, des intellectuels engagés est toujours minorisée au profit d’une intoxication permanente. Il y en a assez des attitudes néo-coloniales, des parasites de l’Humanité.
Où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin lors des affrontements entre le peuple et les nervis du gouvernement ? Où étiez-vous lors des mouvements, des signatures et des pétitions contre le régime de Macky Sall, où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin ? Qu’avez-vous fait de vos luttes et de vos missions humanitaires ? Quelles véritables sincérités avaient-elles ? Où étiez-vous quand le peuple sénégalais se faisait massacrer par des hommes sans foi ni loi ? Où étiez-vous ?
Aujourd’hui, nous sommes encore face à des hommes comme vous qui nous rappelle notre histoire douloureuse, les traumatismes de l’esclavage, de la colonisation et du néo-colonialisme. On se souvient des assassinats de Patrice Lumumba au Congo démocratique et plus proche de nous encore celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. On voit aujourd'hui les mêmes mécanismes de déstabilisation. Au XXIe siècle, il est honteux de diaboliser et de freiner tout un peuple. Laissez-le assumer sa démocratie par un vote délibérément révolutionnaire !
Je vous rappelle également que si les pays du Sahel sont tous désarmés, c’est à la suite de l’assassinat en Libye de Mouamar Kadhafi, orchestré par l’Occident.
Par ailleurs, je me pose des questions profondes, non seulement quant à votre légitimité à vous positionner sur la politique sénégalaise, tout comme je remets en cause votre engagement littéraire. Vous avez obtenu le Prix Goncourt en 2001 et vous êtes membre de l’académie française depuis 2008. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France, de ses belles lettres et de ses Lumières, Monsieur Jean-Christophe Rufin. Si les hommes, les écrivains, les intellectuels sont honnêtes, ils devraient vous désavouer et vous combattre.
Mon engagement est toujours le même, Monsieur Jean-Christophe Rufin, celui de l’indépendance et de la dignité de nos terres. C’est pourquoi je proclame, au nom du peuple sénégalais qui a le droit de décider, en son âme et conscience, de l’avenir de son pays :
Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies. Nous refusons l’intoxication des médias qui diffusent des informations calomnieuses et mystifiées. Et tous ceux qui réduisent la révolution démocratique du Sénégal à une action partisane du chaos. Nous ne voulons plus d’une orchestration politique qui soit décidée par le capital financier, au mépris des enfants qui ne vont pas à l’école, avec arrogance pour celles et ceux qui vivent avec un euro par jour ; avec indifférence à l’égard des populations qui n’ont pas accès à la santé élémentaire parce que des hommes ont décidé de détourner tout l'argent nécessaire à la survie d’un pays. Nous ne voulons plus voir des centaines de noyés dans l’océan atlantique car ils n’ont pas d'autres choix. Ce sont des homicides organisés délibérément chaque jour, si rien ne change. Oui, Monsieur Jean-Christophe Rufin, nous refusons que l’on décide pour nous-mêmes.
Et nous disons oui aux hommes de courage qui, après des batailles meurtrières, ont su gagner la confiance des Sénégalais en proposant une gouvernance alternative et non pas ce que vous nommez une insurrection anti-démocratique.
Aucune existence n’est supérieure à une autre, rappelle la Charte du Mandé, l’engagement du Kouroukan Fouga. C’est sur cette promesse que nous voulons, nous le peuple sénégalais, retrouver les soleils de nos libertés, tous les soleils de nos libertés.
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien
Les enjeux des Législatives du 17 novembre 2024 : Consolider la victoire du 24 mars 2024 par une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour entamer les ruptures attendues ou faire des pas en arrière pour la restauration de l’ordre ancien. Le Sénégal est dans une situation inédite et à la croisée des chemins. Nous disions dans notre dernière publication que se défaire du pouvoir autoritaire et répressif de Maky Sall à l’époque demandait beaucoup d’abnégation, de tact et de lucidité. Le peuple a ainsi cerné les enjeux de la Présidentielle et a choisi le camp de la rupture, du changement de cap contre celui de la continuité avec toutes ses dérives.
Cette victoire éclatante dès le premier tour a été certes un pas important dans cette voie mais pas suffisante, car il va falloir faire face aux forces d’inertie, à la forte résistance des déchus qui ont encore gardé un certain nombre de positions de pouvoir, des aigris et de tous les rentiers qui sentent leurs intérêts menacés. En effet, des décrets ont été pris pour gripper la machine du pouvoir, des recrutements massifs incompréhensibles ont été effectués de même que des indemnités colossales accordées en fin de règne dans le but de mettre en mal le régime avec des Sénégalais en se basant sur un droit acquis. Après avoir échoué à bloquer le nouveau régime à travers l’Assemblée nationale où elle détenait la majorité, la coalition ou ce qui reste de l’ex-coalition BBY tente de s’agripper à ses anciens opposants pour essayer de survivre. Curieusement, on n’entend que l’APR. Où sont ses alliés de BBY ?
En réalité, les prochaines Législatives permettront d’avoir une meilleure lisibilité du paysage politique, de savoir qui est qui et de démarquer nettement les différents camps. La constitution des différentes coalitions et listes, ainsi que leurs justifications, est déjà un indicateur des enjeux des Législatives. Nous disions aussi que cette mandature sera nécessairement une mandature de transition pour poser les bases d’une profonde refondation. Dans cette optique, le nouveau pouvoir a besoin d’une majorité confortable et de qualité à l’Assemblée nationale pour neutraliser définitivement ces déchus revanchards et les aigris ainsi que tous leurs alliés pour mener à bien ses missions et satisfaire les besoins des populations. Pour y parvenir, il faudra un bon casting des listes de candidats entre Pastef et ses alliés par le choix des hommes et femmes de valeur, conscients des enjeux et mettant l’intérêt général au-dessus de tout. Il nous semble donc nécessaire de fédérer toutes les forces du camp patriotique et de rupture, conscientes des enjeux, et mettre de côté les egos en tirant effectivement les leçons des dernières Législatures et particulièrement, celle qui vient de s’achever. Il faut protéger la victoire du 24 mars obtenue aux prix de lourds sacrifices, la renforcer, la parachever et non l’affaiblir.
Pendant la campagne électorale, il faudra une bonne communication pour battre en brèche toute cette campagne de dénigrement, de désinformation et d’intoxication savamment orchestrée par les adversaires du camp patriotique à travers les médias. Il est inexact de dire que PASTEF fait cavalier seul et snobe ses alliés. La liste PASTEF n’est nullement une liste constituée exclusivement des éléments de PASTEF, mais bien de PASTEF et de ses alliés. Cette majorité parlementaire confortable est nécessaire pour le pouvoir pour abroger cette loi d’amnistie cynique afin de rendre justice aux victimes des manifestations et de leurs familles en identifiant et sanctionnant les auteurs de ces actes ainsi que leurs commanditaires sans compter les différentes commissions parlementaires nécessaires pour faire la lumière sur certains dossiers. Nous estimons qu’adossé à un parlement de qualité et conscient de sa mission, le nouveau pouvoir devra, sans attendre, s’atteler aux ruptures prônées et n’aura plus aucune excuse. Et la plus urgente est la refondation des institutions adossée à une nouvelle Constitution.
par Abdou Latif Coulibaly
COMMENT CROIRE AUX PROPOS DU PREMIER MINISTRE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi avoir pris comme référence des statistiques que l'on savait au départ truquées dans le travail d'élaboration de la Stratégie Nationale de Développent ? Incompétence, maladresses, amateurisme, désir de vengeance ?
Comment croire aux propos du Premier Ousmane Sonko tenus lors de son extraordinaire déballage, le jeudi 26 septembre, au cours duquel lui-même semblait reconnaître qu’il prenait certains risques en y allant de cette manière ? Lesquels risques ? Nous aurions souhaité qu’il s’en explique davantage. Hélas ! Je dis et répète que le pays demande à croire aux allégations de son Premier ministre. Il faut aller savoir avec ce nouveau gouvernement ! Incompétence, maladresses, amateurisme, désir de vengeance contre des adversaires ? Rien ne peut expliquer, encore moins justifier la sortie problématique du Premier ministre.
Il y a à boire et à manger dans la dernière conférence de presse d’Ousmane Sonko, accompagné en particulier de son ministre de l’Economie et du Plan. Ce matin, un journaliste s'est présenté à moi, pour me demander de réagir aux propos tenus jeudi après-midi par le chef du gouvernement et par son ministre de l’Économie sur les comptes publics. Je lui expliquais que je n'avais pas encore suffisamment analysé ce qui avait été dit pour pouvoir réagir.
Sincèrement, j’ai beaucoup hésité à tenter de répondre à certaines affirmations faites par nos gouvernants au cours de la conférence de presse. J’avais alors fini par lui indiquer que je ne disposais pas d'éléments factuels assez significatifs pour lui donner une réaction utile. C'est ainsi que mon interlocuteur m’invita à parler d’autre chose qui s'inscrit en réalité en droite ligne de sa première demande. Il sortit alors de la mémoire de son ordinateur portable un document en format PDF. Un immense document de plus d'une certaine de pages. Mon interlocuteur m'indiqua que c’était là, le projet gouvernemental, sous l'appellation de Stratégie Nationale de Développent (SND). Un nouveau référentiel des politiques publiques qui va succéder au Plan Sénégal Emergent (PSE).
Ensemble, mon visiteur et moi, avons parcouru le document en question sur au moins une quarantaine de pages sur lesquelles figurent beaucoup de statistiques officielles, ayant servi de base de travail pour asseoir la démarche conceptuelle du nouveau référentiel des politiques publiques. Les statistiques majeures trouvées concernent notamment la détermination de l'objectif général attaché à la SND, ainsi que la définition des objectifs spécifiques du projet. Elles concernent aussi les choix arrêtés pour la détermination des résultats attendus de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie.
Ces statistiques citées indiquent surtout les repères ayant servi, pour conduire la tâche incontournable d'analyse de l'état de l'économie nationale (état des lieux). La convocation des statistiques officielles qui, en définitive, ont orienté la démarche des concepteurs de la Stratégie Nationale, se sont finalement révélées fausses. C’est du moins ce qu’ont expliqué aux Sénégalais le Premier ministre et le ministre de l’Économie, lors de leur conférence de presse, ce jeudi 26 septembre 2024.
Les autorités, je suppose, n’en ont été informées qu’après la rédaction finale du document présentant la SND. Sinon, ils en auraient sûrement parlé aux concepteurs du projet. Cela leur aurait permis d’éviter de citer en abondance les statistiques officielles dans le référentiel des politiques publiques conçu pour les cinq ans à venir. Cela a pu constituer des biais substantiels dans la connaissance des faits à partir desquels ils ont travaillé. La falsification de la réalité économique du pays n’aura pas aidé à produire un document fiable à tous points de vue. Au moment où les experts engageaient leurs travaux scientifiques et techniques en vue de produire le document de la SND, les faussaires n’étaient pas encore identifiés et connus des Sénégalais.
Si les accusations portées contre le régime sortant s'avéraient vraies, ce dont je doute, la copie finale qui consigne la SND, devrait impérativement être reconsidérer et corriger, pour être en adéquation avec la valeur réelle et probante des statistiques fournies par le ministre de l’Économie, au cours de la conférence de presse. Pourquoi avoir pris, comme référence des statistiques, que l'on savait, au départ, truquées, dans le travail d'élaboration de la SND ? La chaîne des faussaires est large. Elle va au-delà des responsables politiques clairement identifiés devant son micro par le Premier ministre. Il va falloir aussi débusquer d’autres responsables, c’est-à-dire tous ces techniciens qui auraient aidé à falsifier les données. Ils sont nombreux dans les rouages de l’Etat. Il va falloir aussi en débusquer à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), au ministère des Finances et du Budget, de l'Economie et du Plan. Nous voulons parler de tous ceux qui ont pris part à la mascarade. Que faire des juges de la Cour des comptes qui ont préparé les différentes lois de règlement, des années (2019, 2020, 2021 et 2022), ayant certifié les comptes publics enregistrés au cours de ces quatre ans d’exercice budgétaire ? Sans oublier les députés de la Nation qui les votent.
Que faut-il dire de plus ? Peu de choses, je pense ! Sinon, s'étonner de la façon dont a procédé le gouvernement pour justifier les propos imprudents du Premier ministre qui a affirmé que les nouvelles autorités ont hérité d’un Etat en ruine. Comment un Premier ministre peut-il se venger de cette manière contre des adversaires ou plutôt contre « des ennemis politiques », quand on est placé à un aussi haut niveau de responsabilité ? Par la manière dont il s’y est pris, le Premier ministre et son équipe compromettent dangereusement le pays ? Ils ont pris sur eux, le gros risque de compromettre l’avenir de tout un pays sur les marchés financiers du monde, en prétendant que toutes les statistiques nationales sont truquées, sur la seule base de généralités économiques sans consistance pratique visible.
Ousmane Sonko fait dans une dramaturgie sans nom. Il essaie d’énumérer les éléments de la catastrophe contée. Tout y passe, des contrats d’armements cachés, des marchés publics dissimulés, etc. Par ailleurs, son ministre de l’Economie annonce un taux d’endettement de l’ordre de 83%, du total de notre Produit intérieur brut (PIB). Il fait cette annonce tout en expliquant aux citoyens que cet endettement est pourtant bien soutenable. Si le ministre de l’Economie dit vrai, de qui veut-on alors se moquer, en imposant à notre économie une limite d’endettement d’un taux de l’ordre de 70%. Pourquoi nous opposer des taux factices, j’allais dire, alors que nous sommes en mesure de dépasser les plafonds fixés, tout en restant dans les normes d’une économie saine. Manifestement, le ministre Abdourahmane Sarr ne semblait pas s’inscrire dans une logique de démolition catastrophée, à l’image de son patron. Il s’est montré pudique, surtout dubitatif, face aux termes du déballage et des attaques à peine voilées contre le Fonds Monétaire International.
Je rappelle que le ministre a servi, pendant plus de deux décennies, au FMI. A cet égard, il m’est agréable de lui demander, si l’adhésion de notre pays à la Norme Spéciale de Diffusion des Données Statistiques (NSDD) du FMI, pourrait laisser passer pour le Sénégal, ce type de maquillage grossier, opéré en présentant la situation économique, budgétaire en particulier, dont son gouvernement accuse le régime sortant ? Rappelons ce qu’est la norme spéciale de diffusion des données (NSDD). Elle a été créée en 1996 par le FMI pour aider les pays membres – qui ont ou pourraient chercher à avoir accès aux marchés internationaux de capitaux – à communiquer des données économiques et financières importantes au public. L'année suivante, le FMI a créé la norme générale de diffusion des données (NGDD), qui vise à préparer les pays à satisfaire aux exigences de la NSDD. Au terme d’un choix bien sélectif, le Sénégal a été admis dans ce club. La participation à cette norme permet au FMI d’encadrer et de conduire les pays à diffuser des statistiques officielles crédibles. « Il s’agit des données fournies par les pays souscrivant à la NSDD, ainsi que les informations fournies par les pays participant. Un guide a été élaboré à cet effet. Il a pour objectif d'aider les souscripteurs à la NSDD, à se familiariser avec ses caractéristiques et son champ d’application ». Ce guide vise à compléter les initiatives du FMI « en matière de transparence et de normes relatives aux données, à améliorer la publication de statistiques internationales complètes et à jour, et de contribuer ainsi aux efforts entrepris par les pays pour adopter des politiques macroéconomiques saines, ainsi qu'à l'amélioration du fonctionnement des marchés financiers mondiaux ».
Si tout ceci a été accepté par notre pays pour adhérer à la norme, ce n’est sûrement pas pour se mettre après à falsifier ses données économiques. Soyons plus sérieux dans les propos que nous tenons à nos peuples !
Par EL AMATH THIAM,
UN PROCUREUR PEUT EN CACHER UN AUTRE
Avec une compétence exclusive sur les affaires dépassant 50 millions de FCFA, le PJF marginalise de facto les procureurs de droit commun. Cette centralisation soulève des interrogations sur l'équilibre du système judiciaire
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) par la Loi n°2023-14 du 2 août 2023 marque une refonte significative du paysage judiciaire sénégalais, redéfinissant les frontières des compétences entre cette nouvelle juridiction spécialisée et les procureurs de la République de droit commun. Cette réforme soulève des interrogations sur l’équilibre des pouvoirs et la cohérence des dispositifs procéduraux existants.
Le PJF constitue une véritable juridiction répressive qui centralisation la Justice en matière de droit pénal financier, prononçant des sanctions telles que des amendes, des peines d’emprisonnement ou des interdictions professionnelles à l’encontre des personnes jugées coupables.
La compétence élargie du Pool Judiciaire Financier : une redéfinition des rôles
Le PJF se voit attribuer une compétence exclusive et concurrentielle sur un éventail d’infractions financières, économiques et criminelles, énumérées aux articles 677-93 et 677-94 du Code de procédure pénale (CPP), modifié à cet effet. Ces infractions incluent la corruption, le détournement de fonds publics, le blanchiment de capitaux, les infractions douanières et fiscales, l’enrichissement illicite, ainsi que des crimes plus graves comme le financement du terrorisme et le piratage maritime. Cette vaste compétence place le PJF au cœur du traitement des affaires financières au Sénégal.
Cependant, un débat légitime pourrait se poser sur la compétence du PJF lorsqu’un ministre est poursuivi pour enrichissement illicite ? Bien que la CREI ait été abrogée, le Pool judiciaire financier reste compétent pour traiter les affaires d’enrichissement illicite, y compris celles impliquant des ministres. Contrairement à la CREI, le PJF est une juridiction ordinaire rattachée au Tribunal de Grande Instance, et sa compétence concerne principalement les infractions financières, y compris la corruption et l’enrichissement illicite. Le débat sur la compétence du PJF par rapport aux ministres est donc fondé, mais il semble que dans le cadre des infractions financières, la poursuite de ministres reste possible sous la nouvelle juridiction. Si l’on déclare que le PJF n’a pas compétence pour juger des ministres ou des personnalités politiques de premier plan, cela pourrait être interprété comme une contradiction avec l’esprit de la loi, qui vise à traiter les infractions financières de manière impartiale, quelle que soit la fonction ou le statut de l’accusé.
a) La compétence concurrentielle : vers un affaiblissement des procureurs de droit commun ?
L’une des innovations majeures du PJF réside dans sa compétence concurrentielle, qui lui permet d’intervenir sur des infractions auparavant traitées par les procureurs de droit commun. Cela soulève une question essentielle : dans quelles conditions ces derniers conservent-ils une autorité réelle et effective ? (L’article 677-98-100-101 du CPP) offre une base légale permettant au PJF de réclamer d’office et dans les 72 heures tout dossier entrant dans son champ d’application, alimentant ainsi un phénomène de “phagocytage” des compétences ordinaires.
Désormais, toutes les infractions financières ou économiques causant un préjudice supérieur ou égal à 50 000 000 FCFA relèvent du PJF, alors que les procureurs de droit commun conservent leur compétence uniquement pour des préjudices compris entre 1 000 000 mais n’excédant pas 50 000 000 FCFA (articles 140 et 677- 94 alinéas 9 et 10 du CPP). De plus, le PJF est également compétent pour des infractions telles que l’escroquerie et l’abus de confiance lorsque le préjudice atteint 50 000 000 FCFA ou plus, et que les faits impliquent plusieurs auteurs, complices, ou victimes, ou s’étendent sur plusieurs ressorts juridictionnels.
Quelles compétences restent aux Procureurs de droit commun ?
Bien que le PJF bénéficie d’une large compétence, les procureurs de droit commun conservent leur rôle pour les infractions de droit commun qui ne relèvent pas directement des compétences exclusives du PJF. Ils restent compétents lorsque les montants en jeu sont inférieurs à 50 000 000 FCFA, ou lorsque les critères d’extranéité ne sont pas atteints (article 677-94 al 11 CPP).
Cependant, l’intervention des procureurs de droit commun devient résiduelle, avec un nombre croissant de dossiers susceptibles d’être transférés au PJF. Cette situation soulève la crainte d’une marginalisation progressive de leur rôle au profit de cette nouvelle juridiction spécialisée, renforçant ainsi le risque d’une hypercentralisation de la justice financière.
Droit comparé :Entre la France et le Sénégal :
La comparaison entre le Parquet National Financier (PNF) en France et le Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal met en lumière des similitudes dans leurs objectifs de lutte contre les infractions économiques et financières complexes, tout en révélant des différences notables dans leur cadre législatif et la portée de leurs compétences.
1- Le Parquet National Financier en France :
Créé en 2013 à la suite de l’affaire Cahuzac, le PNF a pour mission de traiter les infractions les plus graves touchant à l’économie et aux finances. Il se concentre principalement sur quatre grandes catégories d’infractions :
Atteintes à la probité (corruption, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts) ;
Atteintes aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, blanchiment d’argent) ;
Atteintes aux marchés financiers (délit d’initié, manipulation de cours) ;
Atteintes à la concurrence (ententes illicites, abus de position dominante).
2- Le Pool Judiciaire Financier au Sénégal :
Le PJF du Sénégal, bien que partageant des objectifs similaires à ceux du PNF, se concentre davantage sur des infractions liées à la gestion des ressources publiques, avec un accent particulier sur la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics. Sa compétence couvre une vingtaine d’infractions, bien plus large que celle du PNF.
La création du Pool Judiciaire Financier (PJF) au Sénégal marque une avancée significative dans la lutte contre les infractions économiques et fi-nancières, en redéfinissant les compétences des juridictions compétentes. Cette spécialisation permet une répression plus ciblée et efficace des crimes complexes touchant à l’économie nationale. Toutefois, l’élargissement des compétences du PJF au détriment des procureurs de droit commun soulève des questions légitimes sur l’équilibre des pouvoirs au sein du système judiciaire et le risque d’une centralisation excessive qui déboucherait à un bras de fer relatif aux poursuites soumis à l’appréciation souveraine du Procureur général près de la Cour d’Appel de Dakar à la diligence de l’un des procureurs. La logique institutionnelle voudrait d’éviter que le PJF ou le Procureur général de la Cour d’Appel ne monopolisent les décisions de poursuite. Cela garantirait la diversité des décisions et limiterait le risque de pressions hiérarchiques.
Si l’objectif principal de cette réforme est de renforcer la lutte contre la cor-ruption, le blanchiment d’argent, et autres infractions financières majeures, il est impératif de garantir que cette évolution n’entraîne pas une marginalisation des juridictions ordinaires. La complémentarité des rôles doit être préservée afin de maintenir un système judiciaire équilibré et fonctionnel.
De plus, cette nouvelle dynamique institutionnelle ne doit en aucun cas affai-blir les droits de la défense, qui sont des garanties fondamentales protégées tant par le droit interne que par les engagements internationaux ratifiés par le Sénégal. Les principes de procès équitable, de respect des droits de l’accusé et de l’accès à une justice impartiale doivent rester des priorités dans l’application de cette nouvelle législation. Il est essentiel que la justice financière soit non seulement rigoureuse dans sa répression, mais également exemplaire dans le respect des droits des justiciables, afin de garantir un sys-tème judiciaire à la fois efficace et équitable.
Bon à Savoir : Article 417 du Code de Procédure Pénale dispose que :
« Sauf dans les cas où la loi dispose autrement, les procès-verbaux et les rapports constatant les délits ne valent qu’à titre de simples renseignements »
par Moctar Sourang
VOTER PASTEF POUR RENFORCER LA DYNAMIQUE DE CHANGEMENT
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations
Le 24 mars 2024, le peuple sénégalais s’est largement exprimé pour le changement, en élisant, librement et massivement, son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye Faye, dès le premier tour.
Cette victoire historique a été la preuve de la maturité démocratique de notre pays et la stabilité de nos institutions.
Certes, ce fut au prix de nombreux sacrifices en vies, en liberté et en biens pour de nombreux citoyens de notre pays.
L'espoir est grand que notre pays profitera de la venue au pouvoir d'un homme jeune, intègre et soucieux d'éthique et de bonne gouvernance pour apporter des réponses pertinentes aux attentes légitimes de nos populations.
Mais, pour ce faire, il faudra rompre d’avec le système de gouvernance obsolète, trouvé sur place, prédatrice de nos ressources et de nos libertés
Dans le même temps où il faut trouver des ressources endogènes pour satisfaire ces besoins de justice, de paix et d'unité nationale, le nouveaux gouvernement s'est résolument engagé à opérer des transformations rapides et structurelles de notre économie.
En effet, l'émigration suicidaire de nos enfants, les périls liés au chômage massif ou à la precarisation des travailleurs, posent aux nouvelles autorités des défis importants qui ne peuvent être efficacement relever qu'en disposant de la coopération vigilante, mais incontestable du parlement où se votent les lois qui régissent le fonctionnement de nos institutions et de nos vies en société.
Face à la volonté affirmée de faire sien le slogan, du dioub, dioubal, dioubanti, les nouvelles autorités ont compris ce qu’il faut faire et comment le faire.
Il ne leur reste donc plus qu'à obtenir une majorité parlementaire pour déployer leurs ambitions légitimes de faire de notre pays, un lieu de prospérité enviable.
Pour avoir travaillé avec Monsieur Ousmane Sonko, président du Pastef, et un grand nombre des dirigeants de ce parti, au sein du Front de résistance national ou durant les événements douloureux de mars 2021, où j'eus à intervenir personnellement au nom du Khalife Général des mourides, Serigne Mountakha Mbacke, je puis attester du courage physique et morale des dirigeants du Pastef et de leur profond attachement à la patrie.
C'est, donc, au regard de la complexité des tâches de gouvernance, dans un monde à feu et à sang, de l'espoir collectif suscité par le Pastef, et de ma foi personnelle en la capacité des nouvelles autorités à relever tous les défis que j'appelle à voter et à faire voter pour la liste qui sera proposée par le Pastef le 17 novembre 2024 aux élections législatives anticipées.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
Moctar Sourang est ancien coordonnateur du FRN, président Unp Sénégal, conseiller municipal à la commune de Touba.
par pierre sané
DE LA NÉCESSITÉ DE L’INDÉPENDANCE DE L’ESPRIT
Je peux donc quitter Pastef pour retrouver ma liberté totale de pouvoir m’exprimer au-delà d’un parti mais à partir du seul point de vue de l’intérêt des populations et surtout des plus vulnérables comme le dictera ma conscience
Ce que je crois, c’est que dans un pays démocratique normal, les intellectuels devraient dans leur travail être guidés par le résultat de leurs quêtes de connaissances et par leurs convictions profondes. Lorsque le pays est traversé par une crise existentielle comme ce que nous avons connu sous Macky Sall, il est impératif que tous se mobilisent pour bloquer toute tentative de confiscation des libertés y compris les intellectuels.
C’est ce qui m’a amené à rejoindre Pastef il y a deux ans par solidarité et par partage des mêmes convictions. Je me réjouis aujourd’hui de constater que le parti demeure fidèle à ses engagements. Je suis en phase totale avec le travail qu’accomplisssent le président et notre Premier ministre. Nos ministres sont compétents et déterminés à transformer notre pays. C’est le mieux qu’on ait eu depuis Mamadou Dia. Je pense donc que le pays est entre de bonnes mains.
Je peux donc quitter Pastef pour retrouver ma liberté totale de pouvoir m’exprimer au-delà d’un parti mais à partir du seul point de vue de l’intérêt des populations et surtout des plus vulnérables (pauvres femmes enfants..) comme le dictera ma conscience.
Je vais pouvoir rejoindre la mobilisation internationale contre les agissements criminels d’Israël, contre les violences faites aux femmes dans le monde et pour les réparations dues aux populations par les colonisateurs et tant d’autres injustices.
Je continue donc de soutenir Pastef pour l’instant en tant qu’intellectuel indépendant mais je veux continuer à m’investir sur des préoccupations qui me tiennent à coeur personnellement.
Quelque soit par ailleurs les priorités de Pastef. Raison pour laquelle je quitte Pastef.
Vive le Sénégal et vive l’’Afrique.
Par Pape NDIAYE
BRAQUAGE D’ETAT CONTRE LE SENEGAL !
Si l’Etat était une entreprise nationale, on aurait pu dire qu’il est au bord de la faillite. Ou alors qu’il est un Etat failli comme l’a été déclaré la Grèce il y a quelques années. Ce, suite un braquage d’Etat perpétré par le président Macky Sall
Si l’Etat était une entreprise nationale, on aurait pu dire qu’il est au bord de la faillite. Ou alors qu’il est un Etat failli comme l’a été déclaré la Grèce il y a quelques années. Ce, suite un braquage d’Etat perpétré par le président Macky Sall et sa bande. Du moins, le Premier ministre Ousmane Sonko a démontré hier avec force détails le carnage, pour ne pas dire le « tong-tong » financier auquel s’est livré 12 ans durant le précédent régime.
En faisant une visite guidée des lieux du crime économique et financier commis entre 2019 et 2023, le chef du gouvernement a dévoilé le modus operandi utilisé par les différentes associations « étatiques » de malfaiteurs. Un mode opératoire criminel bien huilé et destiné à faciliter les fraudes, les détournements de deniers publics, les endettements de complaisance, les marchés fictifs, les contrats abusivement placés sous le régime du « secret défense », les levées de fonds opaques, les surfacturations, les faux en écriture de banque, les dépenses obscures et autres micmacs.
Cette véritable mafia d’Etat a permis des enrichissements illicites et des détournements à grande échelle de deniers publics de la part des dignitaires du régime du Président Macky Sall. Mais oui, mais oui, l’homme à la gestion prétendument sobre et vertueuse ! La preuve par ces 2500milliards de francs CFA dépensés sous le sceau du secret défense. Sans oublier les 650 milliards CFA portés disparus au niveau du Trésor public. Et dans la même foulée, les malfaiteurs se sont empressés d’emporter 600 milliards CFA à l’approche de la dernière élection présidentielle. Une sorte de baroud d’honneur kleptomane aux allures d’un braquage de fin de règne pour un gang d’Etat. Un gang dont la cavale devrait être de courte durée cependant quand on sait que le début de la reddition des comptes est imminent.
En effet, il y a de quoi rendre compte et gorge pour cette maffia vue l’état des lieux révélant une situation catastrophique susceptible de placer le Sénégal au bord du dépôt de bilan. Il est vrai qu’un État n’est pas enserré dans les mêmes limites temporelles qu’une entreprise familiale ou une société privée. Il peut donc repousser indéfiniment le remboursement de ses dettes.
En principe, nul ne peut le contraindre à rembourser. Mais ici, il ne s’agit pas de difficultés financières et économiques comme ce fut le cas pour bon nombre de pays du tiers monde. Encore moins de défis budgétaires classiques. Ici, il s’agit tout simplement d’un carnage voire d’un génocide financier au cœur du Trésor public. Une criminalité financière qui a plongé notre pays dans une dépression économique jamais connue auparavant. Et si les autorités judiciaires et policières ne parviennent pas à traquer et ramener les fonds volés, l’économie nationale risque de connaitre un destin à la grecque. La Grèce, dernier pays au monde qui avait fini parse déclarer en faillite. Ce même si elle avait quand même pu être sauvée grâce aux fonds de l’Union européenne. Ce qui n’avait pas été le cas de la Somalie, seul Etat au monde vraiment en faillite !