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28 avril 2025
Opinions
Par Ibra Ciré Ndiaye
HISTOIRE D’UNE IMPOSTURE !
Creuset de l’histoire du Sénégal, le Fuuta-Tooro est aussi une terre faite de paradoxes et d'injustices sociales conçues et développées par un groupe social « toroodo, pl. toroo6e ».
Creuset de l’histoire du Sénégal, le Fuuta-Tooro est aussi une terre faite de paradoxes et d'injustices sociales conçues et développées par un groupe social « toroodo, pl. toroo6e ». Le système politique toroodo, sous l'égide d'Abdul Kadeer Kan, a étouffé les aspirations de justice sociale de Ceerno Suleymaani Baal. La volonté de rassemblement de ce dernier s'est heurtée à la servitude imposée et maintenue au Fuuta-Tooro par Abdul Kadeer Kan. Si aucun système n'est parfait, ceux qui évoluent positivement sont ceux qui acceptent de se remettre en question. Or, le système toroodo, caractérisé par les pratiques mises en place par Abdul Kadeer Kan et ses proches après la mort de Suleymaani Baal perdure jusqu’à nos jours. L'administration coloniale, en instaurant des chefs de canton issus de la catégorie lettrée toroodo en arabe, a prolongé cette domination, malgré l'incompréhension de nombreux de ces chefs envers la langue française dont les descendants poursuivront l’oeuvre. Cette facilité à accéder au pouvoir et à l'argent proposé par les colons a facilité cette collaboration.
2 – De 1778 à 1807 : l’Almami Abdul Kadeer Kan a réussi à imposer son prestige en transformant le premier Etat peul du fuuta-Tooro fondé par les Deniyanké sous la direction de Koli Tennguella Bah en un Etat théocratique dans un contexte de dissensions internes, d’expéditions externes et d’invasions internes des Maures. Au plan interne, s’appuyant sur ses proches, il aurait réorganisé, hiérarchisé et classifié la société peule du Fuuta-Tooro comme suit :
- Les toroo66e (mendiants prosélytes) : vont être les seuls à accéder au savoir coranique et à diriger le pouvoir. Le prosélytisme devient ainsi une catégorie socioprofessionnelle.
- Les éleveurs (ful6e) : dont la mission est de s’occuper du bétail et non du coran et du pouvoir
- Les jawan6e : leur rôle est d’être les conseillers des toroo66e et n’ont pas à s’occuper du coran et de la religion.
- Les pêcheurs (subal6e) : leur rôle sera de s’occuper du fleuve et de ses ressources halieutiques et non de la religion et du pouvoir
- Les se66e (sing. Ceddho, guerrier) : ils constituent l’armée et doivent assurer la sécurité
- Les awlu6e (sing. gawlo : rassembleur, généalogiste, ethnologue, griot) : feront l’éloge et la généalogie des gens du pouvoir que sont les toro66e et les militaires que sont les se66e
- Les artistes et les artisans (ñeeñ6e) dont leur rôle est de s’occuper des métiers artistiques
- Macu6e : esclaves et leurs descendants ont vocation de rester plus particulièrement au service des toro66e et des autres en général.
Cette classification contraire à la vision et au projet de Ceerno Suleymaani Bal a été inventée par l’Almami Abdul Kadeer Kan et ses proches dont l’objectif était la confiscation des savoirs coraniques, de la religion musulmane, des mosquées et des pouvoirs aussi bien temporel que spirituel. Ceerno Suleymaani Baal avait dénoncé et attiré l’attention sur la mise en place de la dévolution successorale dans la direction des mosquées et dans l’exercice du pouvoir : choisissez, le ou les plus sachants.
Ces catégories socioprofessionnelles s’acquièrent par ascendance, autrement dit elles se transmettent de mère en fille et de père en fils.
3 – De 1807 à 1883 : l’unité de l’Etat peul composé par les neuf (9) provinces du Fuuta-Tooro que sont Tulde-Dimat, Tooro, Laaw, Yirlaa6e, Hebbiyaa6e, Halay6e, Boossoya, Dammga et Nguenaar se fissure après la capture et l’emprisonnement de Abdul Kadeer Kan par les forces coalisées du Waalo, du Kajoor et du Jolof lors de son expédition. Chaque province désignait son dirigeant. S’installent des guerres internes ; dès lors le délitement de l’Etat peul du Fuuta-Tooro dans sa version théocratique s’accélère après la disparition de Abdul Kadeer Kan le 4 avril 1807.
Il est apparu lors de nos investigations des points de vue comparant l’arrivée au pouvoir du système toroodo et la révolution américaine avec une dose de glorification « que le Fuuta-Tooro a été en avance sur l’Amérique ». Il fallait oser ! Il y a lieu de préciser que la révolution américaine de 1776 sous la direction de Benjamin Franklin n’est pas comparable avec le régime théocratique instauré au Fuuta-Tooro par des coreligionnaires de Pire. Dans le premier cas, la bataille en Amérique ciblait les colons anglais et la naissance des Etats-Unis d’Amérique du Nord a résulté du processus de municipalisation depuis la base. Dans le second cas, des coreligionnaires de Pire ont pris le pouvoir par un coup d’Etat contre l’Etat peul du Fuuta-Tooro fondé par Koli Tenguella Bah ; c’est à cette issue que les toroo66e (appellation qui signifiait à l’origine mendiants prosélytes) ont instauré un régime théocratique qui après la disparition d’Abdul Kadeer Kan a désagrégé l’Etat peul du Fuuta-Tooro. En résumé, Benjamin Franklin a réuni et fédéré pour créer les Etats-Unis là où le système toroodo a désuni après Ceerno Suleymaani Baal et fait disloquer progressivement l’Etat peul du Fuuta-Tooro se traduisant par la collaboration avec des colonisateurs. Du côté des Etats-Unis d’Amérique du Nord on a un système libérateur (avec tout de même un grand bémol car l’esclavage et la traite des Noirs existaient encore dans ce pays) ; du côté du Fuuta-Tooro on a un système asservissant avec ses esclaves aussi et la confiscation du pouvoir. Il n’échappe à personne que le système toroodo est devenu l’interlocuteur local des colonisateurs arabo-berbères et français qui ont démoli le pluralisme normatif inhérent à nos sociétés.
L'illusion d'une révolution : le système toroodo sous le regard critique
Affirmer que le système toroodo est révolutionnaire et juste relève d'un contresens historique flagrant, particulièrement lorsqu'on l'examine sous l'angle de ceux qui en ont subi les conséquences. Loin d'être une avancée, ce régime a instauré une oppression durable, en contradiction directe avec les idéaux de Ceerno Suleymaani Baal.
Les chantres du système toroodo, souvent issus des élites et maîtrisant les outils de communication, tentent de le présenter comme une innovation sans précédent. Pourtant, comme le rappelait Albert Camus, l'intégrité intellectuelle exige de ne pas céder à la tentation de mentir et de résister à l'oppression. Le système politique toroodo, loin d'être une exception, répond à une définition classique du système politique : un ensemble d'éléments interconnectés servant un idéal particulier.
Dans le cas du Fuuta-Tooro, cet idéal a rapidement dévié vers une théocratie oppressive, fusionnant le pouvoir temporel et spirituel. Cette centralisation du pouvoir, associée à des alliances politiques opportunistes avec les esclavagistes et colonisateurs arabo-berbères et français, a plongé la région dans une ombre pesante. Les victoires militaires remportées contre les envahisseurs, loin de justifier les dérives ultérieures du régime, témoignent plutôt d'une résistance initiale qui a été trahie.
Il est essentiel de ne pas occulter les souffrances endurées par les populations sous le joug du système toroodo. En déconstruisant les mythes qui entourent ce régime, nous rendons hommage à ceux qui ont lutté pour la justice et la liberté.
Après la mort d'Abdul Kadeer Kan, les dissensions internes au système toroodo ont mis à jour les dérives autoritaires et inégalitaires qui le caractérisaient. En s'alliant aux arabo-berbères puis aux colonisateurs français, ce système a favorisé l'appropriation des terres, l'exploitation des individus et l'instauration d'une hiérarchie sociale rigide. Loin d'incarner un idéal d'égalité et de justice, le toroodo a contribué à la destruction du pluralisme normatif propre aux sociétés africaines.
Les pratiques des dirigeants toroodo sont en contradiction flagrante avec les principes fondamentaux de l'islam, notamment en matière d'égalité, d'esclavage et de gestion des biens communs. La cruauté de ce régime est illustrée par l'expression populaire "Laamu ko ngu Abdul Kadeer jom 6olonguel" (le pouvoir c'est celui d'Aboul Kadeer, l'homme au gourdin), qui témoigne de la peur et de la soumission qu'il inspirait. Malgré les défis auxquels il a dû faire face, notamment les attaques des Maures et les dissensions internes, le premier Almami du Fuuta-Tooro a réussi à imposer son autorité. Cependant, son héritage est marqué par des dérives qui ont éloigné le système toroodo de ses fondamentaux culturels et religieux.
Les sept principes ci-dessous fondateurs du Fuuta-Toro depuis les Deniyanke, censés garantir la probité et la justice, ont été progressivement oubliés au profit d'intérêts personnels et de considérations politiques. Le système toroodo, en dépit de ses origines, est devenu un instrument d'oppression et d'aliénation.
1 – Min ngujaataa (nous ne volerons et ne détournerons point)
2 – Min penataa (nous ne mentirons et ne déformerons point)
3 – Min kulataa (nous n’aurons ni peur ni crainte)
4 – Min Njanfotaako (nous ne trahirons point)
5 – Min tajata endam (nous ne renoncerons pas aux liens féconds du lignage et de la communauté)
6 – Min pirtataa aadi (nous tiendrons nos promesses et respecterons les contrats et les conventions légalement formés)
7 – Min dhawatta (on ne discriminera point, dans le domaine foncier notamment)
Le système toroodo : une déviation des idéaux fondateurs du Fuuta-Tooro
Les sept serments, fondés sur les principes de justice et de partage, incarnaient la vision d'un futur idéal pour le Fuuta-Tooro selon Suleymaani Baal. Ces principes, qui mettaient l'accent sur la collectivité et la responsabilité individuelle, étaient destinés à garantir un vivre-ensemble harmonieux et démocratique.
Cependant, le système toroodo, né de l'ambition personnelle d'Abdul Kadeer Kan, a détourné ces idéaux fondateurs. En s'alliant avec des puissances étrangères et en privilégiant ses propres intérêts, ce régime a instauré une hiérarchie sociale rigide et a bafoué les principes de justice et d'égalité. L'égalité des personnes, la démocratie, la solidarité et le vivre-ensemble paisible, autant de valeurs chères à Ceerno Suleymaani Baal, ont été progressivement érodées sous le système toroodo.
En s'appuyant sur une lecture anachronique et idéalisée de l'histoire, certains tentent de présenter le système toroodo comme une continuité de la tradition politique du Fuuta-Tooro. Or, il s'agit d'une instrumentalisation de l'histoire au service d'une vision politique particulariste. En réalité, le toroodo a rompu avec les pratiques démocratiques ancestrales, telles que les collèges électoraux (jaangordhe) sous les satigui, qui garantissaient une représentation pluraliste avec des techniques de démocratie semi-directe dans les neuf provinces.
Il est essentiel de démythifier le système toroodo et de le replacer dans son contexte historique. En le décrivant comme un système de pouvoir autoritaire et inégalitaire, nous rendons hommage aux idéaux de Ceerno Suleymaani Baal et à ceux qui ont lutté pour une société plus juste et plus équitable.
En s’obstinant à tout contrôler (la mainmise notamment sur des mosquées, des associations et des partis politiques en écartant des sachants) car se considérant supérieur à tout et à tous, notre système toroodo aux effets désastreux a organisé la faiblesse de tous.
Autocentré sur un égo surdimensionné (« moi-moi, man-man, fitaade becce e turooji Demba Jinnda ») que certains s’évertuent à autoglorifier pour faire l’éloge de supériorité et que d’autres pour de subsides dons et des services (subissant) ou se plaisant dans leur statut d’infériorisation oublient que nous formons une seule et unique humanité, que l’histoire est une œuvre commune des femmes et des hommes et que la vie n’est pas un champ de rancœurs et de nombrilisme. Chacun a une part de responsabilité dans l’existence de ce système toroodo qui est Nôtre. Ainsi, le sursaut contre ce système injuste est une œuvre à la fois individuelle et collective pour plus de justice sociale, de bien-être politique, économique et social : une meilleure manière de vivre-ensemble. Woni laamdho tan ko Allah, ko wona Allah fof ko meere (Yallah rek ay Buur, ludul Yallah du dara, te Yallay fal mooy folli).
Réfractaires à toute critique, réceptifs aux éloges, fumeux, verbeux et sans contenus, certains invoquent des légitimités passéistes et improductives, s’agrippent à un système toroodo générateur de désastres tus mais dont les dérives se murmurent entre personnes de confiance ; la filiation des réfractaires à la critique avec l’histoire est régie plus par l’affect que les résultats des travaux de recherche qu’ils s’obstinent vainement à dénigrer (xol lañu jiital bañ jiital xel) car ces travaux rompent avec la logique des éloges et celle des laudateurs qui disent ce qui plaît. Comme le rappelait François de la Rochefoucault, « Les esprits médiocres condamnent habituellement tout ce qui est hors de leur portée » et ce même si les propos sont avenants et circonstanciés.
La démarche des chercheurs s’inscrit dans une dynamique de déconstruction du champ de l’objet avec un surcroit de connaissance sans lequel, il n’y a pas de recherche. L’objectivité se démarque fondamentalement de l’affect et des faux sentiments. En cela, elle est à la fois déstabilisante, reminéralisante et s’émancipe des rancœurs et des règlements de comptes.
Le système politique toroodo a perdu ses repères annoncés avant sa prise de pouvoir en éliminant Ceerno Suleymaani Baal dès les premières années de l’exercice du pouvoir mais aussi en mettant à l’écart des coreligionnaires comme notamment Ceerno Mammadu Lamin Maabo dont El-Haj Umaar Taal ne tarissait pas d’éloges.
Le système toroodo n’est pas dans l’humanité ni dans l’humilité espérés ; il affiche un complexe de supériorité sans aucun fondement islamique : dès lors son islamité est récusable.
Les conflits du système toroodo avec l’administration coloniale avaient porté pour les redevances fluviales que devaient s’acquitter les colons et la traite des Noirs (le commerce des noirs). Le système toroodo tenait à maintenir les esclaves au Fuuta-Tooro pour en faire une main d’œuvre sur place. Des bateaux transportant des esclaves venus du Mali et d’autres contrées du Sénégal ont été arraisonnés pour servir de main d’œuvre à des familles. Des preuves ne manquent dans ce domaine. L’administration coloniale a fini par céder et signé un traité de paix se traduisant par la colonisation des terres agricoles dans le Waalo par la France le 31 décembre 1818 alors que les choix initiaux portaient sur l’Île à Morphil qu’avait refusé le Fuuta-Tooro mais qui finira par se plier. Mais, le 18 février 1820, les forces du Brakna, du Trarza et des peuls se sont coalisées contre le royaume du Waalo qui tombera le 5 mars 1820 par la prise de la capitale Ndeer mettant ainsi en échec la résistance organisée par le Brack intérimaire Yérim Mbagnick suppléant le Brack Amar Fatim absent. Le refus de l’humiliation et de la soumission poussa les dignes femmes au suicide plutôt que de se soumettre aux Maures et aux peuls du Fuuta-Tooro (cf. Archives du Sénégal IV, 16 C, Saint-Louis 24 septembre 1919).
Entre archaïsmes et instrumentalisations, notre système toorodo aux survivances rétrogrades, n’a jamais été révolutionnaire et demeure un moyen de prédation des personnes et des biens pour s’ancrer dans des politiques tortionnaires, collaborationnistes et courtisanes des colons (arabo-berbères et de l’administration française) dont il fut le pion clivant des peuls du Fuuta-Tooro (voir la stratification sociale figeant les catégories socioprofessionnelles). Le système toroodo symbolise ainsi l’injustice et la régression sociales par rapport au système peul deniyanke qui l’avait précédé. En somme, d’anciens coreligionnaires de l’école de Pire ont installé un Etat théocratique conformément au souhait des arabo-berbères musulmans que combattaient des années durant les satigui (aristocratie peule, gens du refus, insoumis) et les deniyanke pour préserver le premier Etat peul du Fuuta-Tooro qu’ils avaient fondés.
S’adressant à un monde encore étonné et curieux lors de ce qui fut son dernier l’Eïd El-Kébir il y a 1392 ans, le Prophète Mohamed (psl) avait prononcé ce qui suit :
« Ô peuple ! Ecoutez-moi attentivement, car je ne sais pas si, après-cette année-ci, je serai encore parmi vous.
Ecoutez, donc ce que je vous dis avec beaucoup d’attention et transmettez ce message à ceux qui ne pouvaient pas être parmi nous aujourd’hui.
Ô peuple ! Tout comme vous considérez ce mois, ce jour, cette cité comme sacrés, considérez aussi la vie et les biens de chaque musulman comme sacrés. Retournez à leurs légitimes propriétaires les biens qui vous ont été confiés. Ne blessez personne afin que personne ne puisse vous blesser.
Souvenez-vous qu’en vérité, vous rencontrerez votre Seigneur et qu’effectivement, il vous demandera compte de vos actes. Dieu vous a défendu de pratiquer l’usure (de prendre ou de payer l’intérêt) donc tout intérêt non-payé sera maintenant annulé. Votre capital, ce pendant vous revient. Vous n’infligerez ni n’endurerez aucune injustice ».
Ce rappel qui profite aux croyants m’instruit de faire un travail d’introspection et une analyse socio-anthropologique de notre système. En la matière, il n’y a pas de tabous explicites, les données se sont avérées plus précieuses qu’elles ne l’étaient il y a quelques années. Dans un pays où presque tous sont apparentés, il est indispensable et nécessaire de privilégier notre appartenance commune qu’est notre sénégalité plus que tout. Les évocations du Prophète nous relient avec les prières de Saint-François d’Assise fondateur italien de l’ordre des Franciscains.
Dans Muslim, riyad as-salihin n°1570, il est rapporté ce qui suit concernant le Prophète swt :
« …Soyez des serviteurs d’Allah et des frères comme [Allah] vous l’a ordonné. Le musulman est le frère du musulman, il ne l’opprime pas. C’est là (en désignant sa poitrine) que réside la crainte d’Allah. Le fait même qu’un musulman méprise son frère est déjà un mal. Toute la personne du musulman à l’égard de son frère est sacrée : tant sa vie que son honneur et ses biens. Allah ne regarde pas vos corps ni vos apparences, mais, il regarde vos cœurs et vos œuvres ».
Cette prescription posée sur les relations interpersonnelles au Fuuta-Tooro, où les Toroodo se disent supérieurs aux autres qu’ils méprisent, exploitent et esclavagisent au besoin, éloigne cette contrée de l’islam et de la Sunna du Prophète Mohamed (psl).
« Comme aucune discipline universitaire ne mobilise la vérité » pour reprendre Rolland Barthes, il nous apparaît souhaitable et nécessaire de mobiliser et croiser d’autres disciplines notamment l’histoire, l’histoire du droit et des institutions, les sciences politiques ainsi que la socio-anthropologie du droit. En méthodologie de la recherche, l’observation participante n’est pas un travail d’approximation ; c’est un laboratoire d’idées et d’actions qui interpellent les usages, les conduites et comportements. Ainsi, en soi, n’intégrant pas l’islamité dans les conduites et comportements, le système toroodo ou l’incarnation de la collaboration et du désespoir dans des contrées du Fuuta-Tooro faites d’infortunes en baillons et parmi lesquels certains tout de même hautains se considèrent supérieurs aux autres alors qu’ils sont tous démunis comme ceux qu’ils rabaissent et humilient. Femmes et hommes de peine découragés et aux horizons sans espoir cherchent des conditions de vie meilleures stimulantes pour leur dignité et ne plus subir le système toroodo comme un pis-aller. De plus en plus, femmes et hommes de peine dans une quête incessante du semblable, refusent d’être la note d’une symphonie d’assujettissement de l’injustice. L’almamiya et le système toroodo qu’il a engendré n’ont été étudiés très souvent que sous l’angle de la glorification, de la crainte et de la peur. La peur est définie comme une réaction instinctive face à l’inconnue.
La force n’est pas l’absence de vulnérabilité mais réside dans le choix de combattre quelles qu’en soient les circonstances. Les héros ne sont pas ceux qui n’ont jamais peur. Les valeurs que défendait Ceerno Souleymaani Baal éliminé par le système toroodo sont toujours actuelles : notamment la démocratie au Fuuta-Tooro (potal) au sens large sur les plans temporel et spirituel.
Qu’on se le tienne pour dit : les faits ont contredit et bousculé les conclusions des « je sais tout, j’ai tout compris ». Du système toroodo, il convient d’en relativiser les bienfaits. Comme dirait l’autre, « Il y a quelque chose de plus haut que l’orgueil et de plus noble que la vanité, c’est la modestie. Et quelque chose de plus rare que la modestie, c’est la simplicité » et quelque chose de plus rare que la simplicité, c’est la foi en ce que Dieu a prescrit.
Nous vivons dans un monde de paradoxes et parfois d’absence de repères qui fait dire à l’essayiste Henry Millon de Montherlant ce qui suit : « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit ».
Somme toute, notre sénégalité justifie et légitime notre parenté commune et inversement : ñiepp ay mbok lañu, waruñu wasso ; warnañu baayi sunu yommbe yemale ñepp, baayi tasteef, wax lu rafet ak luy rafetal. Yallah sunu borom nañu mussal ci ay nekiin yiy xañ diine (Yo Allah danndu en e gonaangal e gonndigal ngal yadaani e diine).
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs » écrivait Rousseau
La bataille contre l’injustice sociale et l’inégalité qu’incarne le système toroodo au Fuuta-Tooro est un combat pour la liberté, la paix sociale et la dignité humaine.
« Vulnérable et entêté » comme disait Albert Camus, j’appartiens à une catégorie de citoyens au service de la vérité, de la liberté et de la justice sociale pour un vivre-ensemble paisible dans ce commun des mortels.
Que la vision et la foi du prophète Mohamed (psl) continuent d’illuminer la vie sur terre, notre vie que le système toroodo s’obstine à rendre obscure pour maintenir son pouvoir de prédation des personnes et des biens, sa mainmise sur des personnes que Dieu a créées et voulu libres depuis toujours.
PAR BOUGANE GUEYE
SÉNÉGAL VISION 2050 : UN COCKTAIL D’ESBROUFE, DE RÉCHAUFFÉ ET DE PLAGIAT
"Une vision politique à la hauteur de la grande nation ne s’achète pas dans un cabinet de consultance. Le Japon du Meiji, dont il fait référence, n’est pas le produit d’un cabinet privé mais une œuvre collective et consensuelle de tout un peuple"
Après sept mois d’attente, après avoir repoussé maintes fois ce rendez-vous ô combien important avec le peuple sénégalais; Après avoir fui l’Assemblée nationale pour ne pas faire sa DPG, nous venons de découvrir la « Vision » des nouvelles autorités du Sénégal : Le Premier ministre Ousmane Sonko, Et Son Excellence le Président de la République auprès du Premier ministre; Que dis-je, Premier Sinistre de la belle République du Sénégal.
Ce jour du 14 octobre restera mémorable par la sinistre campagne électorale lancée dans un des pôles emblématiques du PSE, par un PM qui croit sortir des cuisses de Jupiter avec le nihilisme de notre histoire commune. Celle d’un peuple et d’un pays souverain, avec des leaders religieux et politiques qui ont triomphé du colonialisme. Nous avons été et restons un peuple souverain mais intelligent, qui a su lire, interpréter et réussir à garder une stabilité qui aura promu ce couple à la tête du Sénégal. Ils sont nés, ont grandi, ont étudié et trouvé du travail au Sénégal sans jamais avoir été à l’étranger. Ils ont été nourris et blanchis par l’État du Sénégal avec les fonds communs.
De vrais pupilles de la nation et du Sénégal souverain qu’ils veulent réinventer dans le contexte de mondialisation. Une vision politique à la hauteur de la grande nation ne s’achète pas dans un cabinet de consultance. Le Japon du Meiji, dont il fait référence, n’est pas le produit d’un cabinet privé mais une œuvre collective et consensuelle de tout un peuple, sous un leadership effectif d’hommes vertueux et intègres, imbus de patriotisme et de valeurs éthiques. Nous, Sénégalais, avons certainement besoin d’apprendre du reste du monde mais détenons dans notre histoire les modèles de leadership, les leçons, les principes politiques et les valeurs culturelles et religieuses de nature à fonder une vision économique, politique et sociale partagée.
Cinq points clés sont à retenir pour aller à l’essentiel.
1. DE L’ESBROUFE ET DE L’ARNAQUE INTELLECTUELLE
Le premier constat, sur la forme, c’est d’abord la continuité manifeste entre SENEGAL VISION 2050 et le PLAN SENEGAL EMERGENT (PSE).
Ce sont les hommes du PSE ; les documents du PSE et l’approche du PSE.
Les mêmes documents élaborés sous le PSE – cf. ANAT, cf. STRATÉGIE NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ (SNDSP) qui ont été plagiés et recopiés tels quels.
Rien n’a changé, même les déclinaisons quinquennales et décennales.
Mesdames et Messieurs,
Toujours dans le domaine de l’esbroufe intellectuelle :
Sur quelle base les chiffres annoncés dans le diagnostic par le Premier ministre Ousmane Sonko sont-ils vrais ?
Si tant est que lui-même a déclaré faux les chiffres officiels de l’administration publique (ANSD, DGPPE, BCEAO, DPB, DGCPT)
et par conséquent, traités de faussaires les hauts fonctionnaires, dont bizarrement certains étaient de la partie aujourd’hui parmi lesquels les principaux orateurs de ce matin;
Sachant que la Cour des Comptes n’a toujours pas validé les chiffres officiels,
Encore de l’arnaque.
2. UNE VISION DÉSARÇONNÉE ET DÉCALÉE PAR RAPPORT AUX BESOINS RÉELS DU PAYS
La vision n’en est pas une, juste une litanie de vœux pieux, sans colonne vertébrale, avec surtout aucun engagement clairement identifié sur les étapes clés.
J’ai noté beaucoup de pétitions de principe et de belles déclarations ;
Des YA-KA-FAU-KON
« Y a qu’à faire ceci ; faut qu’on fasse cela».
Déjà, la Stratégie Nationale 2025-2029 prévoit un financement d’environ 18 000 milliards de F CFA, avec 6 000 milliards réservés au secteur privé national, pas sénégalais.
Sur ces engagements, savez-vous combien ont été réservés au secteur primaire, c’est-à-dire agriculture, élevage et pêche, qui emploie près de 70 % des Sénégalais mais ne contribue qu’à hauteur de 15 % du PIB ?
Savez-vous combien, mes chers amis ?
10 % soit 1 800 milliards
Donc 70 % des Sénégalaises et des Sénégalais vont encore souffrir avec leur vision.
3. UNE PONCTION AMÈRE POUR LE PEUPLE SÉNÉGALAIS : MBAKHALOU HERR
Justement, les Sénégalaises et les Sénégalais vont souffrir, malheureusement, et eux-mêmes l’ont dit.
Les différentes autorités ont elles-mêmes dit et proclamé OFFICIELLEMENT :
LA FIN DES SUBVENTIONS DANS LE SECTEUR DE L’ÉNERGIE
Concrètement, cela veut dire que dès demain 15 octobre, avec les nouveaux compteurs WOYOFAL, le coût de l’électricité va augmenter.
À côté de l’électricité, mes chers amis,
L’eau aussi va augmenter, et ceci a été confirmé officiellement dans le journal Enquête dans sa livraison du 05 octobre 2024.
En effet, le DG M. Niang a dit ceci :
« LES NOUVELLES AUTORITÉS ONT VALIDÉ LA HAUSSE DU TARIF DE L’EAU »
Donc, la vision c’est :
• HAUSSE DE L’ÉLECTRICITÉ
• HAUSSE DE L’EAU
DANS LES CINQ PROCHAINES ANNÉES.
4. RELANCE DE L’ÉCONOMIE ET FINANCEMENT DU PROJET
Mes chers amis,
La vision commence en 2025. Mais d’ici 2025, comment fait-on pour vivre ?
Comment vont-ils s’y prendre pour ressusciter une économie qu’ils ont tuée en l’asphyxiant ?
Regardez actuellement toutes ces vidéos des marchés vides, sans clients, frappés par la sinistrose actuelle.
• Qui a arrêté la commande publique et fermé le Trésor Public ?
• Qui a arrêté tous les chantiers de BTP dans la capitale et dans certaines zones ?
Comment vont-ils financer leur vision ?
Eh bien, je vous le dis en mille :
DE LA DETTE, DE LA DETTE, DE LA DETTE
Le Président Diomaye Faye et le Premier Sinistre Ousmane Sonko ont validé en Conseil des ministres le 12 juin dernier les budgets pour les trois prochaines années.
Et dans ce document, ils disent clairement qu’ils vont emprunter environ 8 800 milliards dont les 6 400 serviront à rembourser la dette.
Donc, pas de stratégie de financement.
5. BONNE GOUVERNANCE : FAIS CE QUE JE TE DIS DE FAIRE, PAS CE QUE JE FAIS
Mesdames et Messieurs,
Apparemment, ce qui nous a été présenté aujourd’hui sous les traits d’une Vision serait enraciné dans la BONNE GOUVERNANCE.
L’heure est grave, sinon, je me permettrais un grand fou rire, tant les faits s’ingénient à contredire les vœux pieux.
Sinon, avez-vous entendu parler de l’AFFAIRE ASER, défrayant la chronique et si grave à tous points de vue ?
D’ailleurs, j’interpelle directement le Premier ministre Ousmane Sonko sur la disparition des 37 milliards d’avance de démarrage du dossier ASER.
L’ARCOP vous le réclame, la banque SANTANDER vous le demande, je vous le demande.
Monsieur le Premier ministre, OÙ EST PASSÉ L’ARGENT.
ANA KHALISS BI ?
Et quid du dossier ONAS, dont l’ancien DG est auditionné aujourd’hui même par les enquêteurs ?
Et avez-vous entendu parler de la belle campagne de recrutement du Président de la République, qui cherche apparemment des chargés de mission pour ses journées de SET SETAL et ses dépôts de chrysanthèmes ?
Récemment, 47 ont été nommés Chargés de MISSION.
EST-CE DE LA BONNE GOUVERNANCE ?
Décidément, l’homo pastefen sis est un AS de l’esbroufe et de la malhonnêteté intellectuelle.
6. RECTIFIER LE TIR LE 17 NOVEMBRE POUR NE PAS FAIRE SOMBRER NOTRE SI BEAU PAYS
Mesdames et Messieurs,
L’heure n’est pas à la rigolade, le moment est grave.
Non seulement notre cher pays est entre des mains “3I” : INEXPERTES, INCOMPÉTENTES ET IRRÉFLÉCHIES,
La vision de l’État Pastefensis, qui vient d’être présentée aux militants, est le produit d’un parti politique et non des Sénégalais. L’histoire retiendra que le Projet de Pastef n’a jamais existé et que le Premier ministre est entré dans le livre Guinness en qualité de seul Premier ministre incapable de produire une Déclaration de Politique Générale et de coordonner l’élaboration d’une stratégie nationale de développement. C’est sa stratégie et pas celle du Sénégal. Il n’a ni méthode et ignore royalement les approches, standards, principes et règles de planification stratégique et d’élaboration des politiques publiques.
Mais nous venons de découvrir que notre peuple risque de beaucoup souffrir durant le règne de ce couple présidentiel ;
Avec un Premier Sinistre et
Un Président délégué auprès de celui-ci.
Je veux m’adresser personnellement au Premier Sinistre, M. Ousmane Sonko.
Vous avez réussi à éviter une motion de censure ;
Mais vous n’échapperez pas à la sanction populaire du 17 novembre prochain.
Par Hamidou ANNE
LA BANALISATION DE LA VULGARITE
Il faut savoir manier l’insulte, la calomnie, la menace, l’affabulation pour se rendre digne d’être un militant reconnu.
Une femme d’âge mûr, mais qui n’a visiblement pas mûri elle-même, a agressé le Président Macky Sall dans un vol de la Royal Air Maroc qui reliait Casablanca à Paris. On ne saurait apprendre à 62 ans ce qui est censé être inculqué à l’âge de 4 ans : «On ne parle pas aux inconnus.» Pour prendre à partie un homme devant son épouse et devant une centaine de passagers dans une cabine, il faut sérieusement manquer d’éducation. Surtout que sa vulgarité a contraint la personne à passer un moment peu agréable avec la Police marocaine, jusqu’à rater sa correspondance et passer devant un juge.
Dès l’annonce de l’incident, j’ai su que la personne militait au parti Pastef ou en était à tout le moins une sympathisante. C’est le seul parti dans lequel l’injure est érigée en ticket d’entrée. Il faut savoir manier l’insulte, la calomnie, la menace, l’affabulation pour se rendre digne d’être un militant reconnu. Dans cette mouvance, se donner en spectacle est une seconde nature. Ils ne sont heureux que quand ils se filment en train de se déshonorer par l’absence de tenue, de décence. Ils peuvent même se filmer pour pleurer… Un manque de classe sidérant.
Après l’agression de Casablanca, l’incident devait être clos.
L’insulteuse, qui a sûrement soulagé sa conscience encore remplie de haine, s’en alla, fière d’avoir étalé sa vulgarité devant tout le monde. Le Président Sall, lui, a pris le chemin de Hambourg pour participer à la Conférence sur le développement durable. Mais c’était sans compter avec le communiqué de l’ambassade du Sénégal à Rabat qui dit avoir reçu de la ministre des Affaires étrangères, une injonction à apporter «assistance juridique» à une compatriote, oubliant qu’elle avait injurié un autre compatriote, au demeurant ancien chef d’Etat, devant des témoins, en territoire étranger. J’imagine les racés diplomates sénégalais, notamment de l’ambassade à Rabat et du consulat à Casablanca, dans leurs petits souliers devant l’irresponsabilité de Yassine Fall. Je les imagine d’autant plus gênés que les relations qui nous lient avec le Maroc sont exceptionnelles ; alors devoir défendre une femme sénégalaise de 62 ans parce qu’elle a abreuvé d’injures son ancien Président est très embarrassant.
Le projet de ces gens, promouvoir partout la désacralisation de ce que nous avons pris plus d’un siècle à sacraliser dans le pays et à l’étranger.
Quant à Yassine Fall, elle est peut-être une brave dame, mais elle fait penser à Justin de Selves, ministre des Affaires étrangères sous la IIIe République française, et dont on disait qu’il était «le ministre étranger aux Affaires». Après les «Sénégalais et le pain», et les propos inintelligibles sur la Francophonie, entre autres postures curieuses, elle s’acharne à rester très sommaire dans l’exercice de missions importantes.
Avec ces gens, les bases du vivre-ensemble sont fragilisées, la signature du Sénégal est dépréciée par des accusations graveleuses sur les finances publiques, la concorde religieuse est entamée par des positions provocatrices sur le voile. La diplomatie, qui fait le prestige du Sénégal depuis 1960, a été confiée à une dame dont je dis encore qu’elle est sans doute brave, mais ne dispose pas du minimum requis en termes de compétence, de tenue et de talent pour porter la voix du Sénégal.
Parce que Pastef est un parti consubstantiellement lié à la violence, le communiqué des services diplomatiques ne m’a que très peu surpris. Rappelons-nous les appels au «Mortal Kombat», les cocktails Molotov et les menaces physiques sur le président de la République, entre autres discours et actes violents. Ils avaient aussi exporté la violence à l’étranger en faisant du Sénégal le seul pays au monde dont les citoyens saccageaient les ambassades et les consulats. Un de leurs plus importants cadres vient d’appeler au «nettoyage» des militants et responsables de l’Apr.
Ce vocabulaire, purement et simplement génocidaire, est inacceptable dans une société civilisée. A force de ne rien se refuser, de ne s’ériger aucune limite, nous assistons, de la part de ces gens, à la banalisation du mal. Il s’agit, pour eux, d’une façon de se hisser très haut dans la hiérarchie de l’Etat. La jurisprudence Cheikh Oumar Diagne est encore fraîche dans nos mémoires. Je souhaite, pour éviter que notre pays franchisse un nouveau palier dans l’abaissement du débat public, que cette agression du Président Sall à Casablanca soit un fait très isolé, que cela ne se reproduise pas. La banalisation d’actes de ce genre pourrait avoir des conséquences dramatiques. Ce n’est pas tous les jours qu’un homme ou une femme se laissera agresser de la sorte sans réagir.
Par Assane Saada
LA DETRESSE
Demain un péril ! Celui qui devait être une source et un refuge n’est pas investi. Les Législatives anticipées du 17 novembre 2024 en perdent leur sens. Aucun respect pour le Respect. Lui sans lequel aucun ordre ne sera.
Demain un péril ! Celui qui devait être une source et un refuge n’est pas investi. Les Législatives anticipées du 17 novembre 2024 en perdent leur sens. Aucun respect pour le Respect. Lui sans lequel aucun ordre ne sera. Celui nécessaire pour construire ou reconstruire un Sénégal de tous, juste et prospère. Et jamais des prétextes ne manquent à ses pourfendeurs qui, pour se faire confiance, se complaisent dans leurs prétentions d’être tout sauf normal, dans leur orgueil béat. Ni vérité des faits ni vérité des jugements ne pavent leurs routes qu’éclaire leur intolérance. Plus rien, plus personne n’est respecté. Encore moins soi-même. Le mal est là qui fracture davantage un pays. La solution ne sortira pas des urnes.
Le 17 novembre, les électeurs ne voteront ni pour leur candidat idéal ni pour le candidat de l’idéal du Sénégal. Celui par qui tout redeviendra possible. Des femmes et des hommes rendus à leur humanité, réconciliés avec eux-mêmes et avec leurs semblables, un pays réconcilié avec ses enfants devenus soucieux de leur dignité et de celle des autres. Tous célébrant quotidiennement dans leurs faits et dans leurs actes la responsabilité érigée en mode de vie. En effet, sans le respect, quelle formule de vie pour réaliser le bien commun pour chacun et pour tous ? Parce que décrypter correctement les problèmes de transformation et de mutation du temps présent et ne plus se laisser manipuler c’est exercer son rôle de citoyen, c’est user de son libre arbitre, de son propre entendement. C’est se respecter soi-même.
Le respect de soi est-il possible sans cette exigence, cette conscience qui est une mise à distance par rapport aux discours, par rapport aux événements ? Le respect de soi n’induit-il pas le respect de l’autre, reconnu comme différent de soi-même ? «Nous sommes l’un pour l’autre des pèlerins qui, le long des chemins divers, peinons vers le même rendez-vous», écrit Antoine de Saint-Exupéry dans Lettre à un otage. D’ailleurs beaucoup ne sont-ils pas aujourd’hui des otages d’un jeu politicien où le respect est le grand absent ? Beaucoup sont troublés, s’alarment et alarment sans que leurs clameurs soient entendues. Ça menace ruines et l’on continue d’applaudir des impudences, des escalades et autres assauts contre des raffinements, contre des convenances qui règlent des relations humaines, contre des fondamentaux d’un vivre ensemble dans le respect des différences. Qui pour réconforter les populations ?
La politique ne saurait créer des hommes consolés et consolants
«La politique ne saurait créer des hommes consolés et consolants, capables d’apaiser les cœurs dans les tourments de la vie» (voir Amadou Hampathé Bâ, Aspects de la civilisation africaine). Les préoccupations des populations, leurs angoisses, leurs souffrances… germent donc sans cesse. Elles sont en fécondation continue. Et l’ascension des politiciens qui alimentent ce mal-vivre jamais achevée. Des politiciens dont la vérité d’hier n’est point celle d’aujourd’hui ni celle de demain. Avec eux, respect des convictions, respect des engagements, respect des promesses, respect des lois et règlements, respect du bien commun, respect du savoir et du savoir être… sont leurres et lueurs de gens qui ont oublié qui ils ont été, la légèreté dont ils font montre par des comportements, des calculs qui perdent de vue les principes qu’ils proclament. Leurres et lueurs de gens qui ne rechignent plus. Et qui se hasarde à le dire déclenche l’orage contre lui et ploie sous des invectives de la meute, ceux-là qui se veulent des chiens de garde de leurs idoles.
«Tant que l’homme garde au cœur l’intolérance, il est lui-même sa propre prison quelle que soit son étiquette», écrit A. Hampathé Bâ. D’après lui : «L’homme est davantage asservi ou libéré par son état intime que par un système extérieur à lui-même.» Derrière ces vérités, quelle attitude attendre des uns et des autres avec ces Législatives anticipées ? Nul doute qu’ils ne feront pas dans la mesure. Ces politiciens vont parcourir le pays, «des bouches souriant sous d’autres visages, des corps qui laisseront dans leurs sillages des traces du néant qui demain se révélera». En effet, faute de respect, tant de désirs, tant d’espérances, tant de regrets, tant de malaises… sans rémission. Or, «si le respect de l’homme est fondé dans le cœur des hommes, les hommes finiront bien par trouver le système social, politique ou économique qui consacrera ce respect», écrit A. de Saint-Exupéry. Pour lui, «quelle que soit l’urgence de l’action, il nous est interdit d’oublier, faute de quoi cette action demeurera stérile, la vocation qui doit la commander. Nous voulons fonder le respect de l’homme.»
Seigneur, pour le respect, nous prions qu’il soit restauré et préservé. Pour que l’humain soit rendu au respect, nous votons.
MON PROPOS
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent
Le Sénégal a connu entre 2021 et 2024, des moments très douloureux qui remémorent des traumatismes de son histoire, de l'esclavagisme du début du 15e siècle par les Français, Portugais et Britanniques (couvrant environ deux (2) siècles de souffrances et de peur), en passant au colonialisme portugais et principalement français du 17E siècle jusqu'en 1890 (environ deux autres siècles de pillages des ressources du pays et de tortures physiques et morales), pour ensuite vivre une lutte multiforme pour l’indépendance qui s’est très vite révélée illusoire, parce que sous le joug de visages travestis de compradores.
Avec des formes de luttes démocratiques multiples et variées, menées par les patriotes Sénégalais sous l’impulsion de divers courants idéologiques dans le contexte des mouvements de lutte contre l'impérialisme et le néocolonialisme inspirés par des penseurs et hommes politiques, le Sénégal avait réussi la prouesse de construire un État, une Nation par la prise en compte de la diversité de son peuplement et l'harmonie trouvée entre toutes les cultures et croyances, une démocratie, un Etat de droit qui garantissait jusqu’en 2012 le pluralisme politique ainsi que le respect de la constitution et des lois.
Ainsi, en marge de coups d’État instrumentalisés par l'extérieur et ayant promu la soldatesque au pouvoir comme des roues de secours pour perpétuer la domination coloniale, ou bien menés par des officiers qui revendiquent par la force armée une légitimité populaire, le Sénégal a connu des transitions démocratiques plus ou moins paisibles avant 2024.
Malheureusement, la machine d’État a commencé à se manifester avec violence et arrogance, lorsqu'elle a considéré qu'un jeune fonctionnaire avait commis un péché en critiquant la mauvaise gouvernance et le mauvais fonctionnement des institutions, dénonçant la rupture de l'égalité des citoyens face aux charges publiques et par conséquent un favoritisme d’Etat qui violait la constitution.
L'actuel premier ministre Ousmane Sonko avait simplement fait comprendre que derrière l'apparence d'un gouvernement responsable qui s'affairait pour l'émergence économique, il s'était mis en place sous le régime politique déchu, tout un système organisé de prédation des deniers publics, de spoliation foncière, de fraude fiscale, de corruption qui impose un changement radical.
La force pantagruélique de la machine d’Etat dont les rouages rivalisaient d'ardeur pour le prolongement du système, le courage, la détermination, la résilience, l'endurance dont a fait preuve le jeune fonctionnaire, ont fini par sublimer un être qui finalement sera adoubé par un peuple dorénavant prêt au sacrifice ultime pour prendre en main son propre et entier devenir.
Ainsi, les actes attentatoires à l'exercice des droits civiques, à la liberté consécutifs entre autres de séquestration et d'arrestations arbitraires, les violences policières, les qualifications abusive du parquet, les emprisonnements massifs et systématiques par certains procureurs et juges, les mauvais traitements et tortures, les meurtres pour ne citer que des exemples de surenchère de la répression d'Etat, ne faisaient que renforcer la détermination du peuple à en finir.
Et le 24 mars 2024, le peuple sénégalais concrétisa cette aspiration légitime à la liberté et à la souveraineté. C’est l’expression d’une rupture et d’un nouvel espoir. Pour cela, tous les Sénégalais sont astreints à une seconde obligation majeure qui est celle d'assurer sa protection et la garantie de sa sécurité contre toute intrusion ou attaque illégitime exécutée ou commanditée de l'intérieur comme de l'extérieur. Sous chapitre, tous les potentiels chevaux de Troie doivent être débusqués au plus vite et neutralisés, dans le respect des règles de procédures et du droit à un procès équitable.
L'espoir enfanté dans la solidarité, les privations, les violences subies, est confié à chaque Sénégalais qui ne le laissera se faire noyer. Il est né, il est devenu ce patrimoine commun qui n'a qu'une seule obligation, celle de la réussite du Projet. Le passage obligé est l'établissement de l'état des lieux, la lutte contre les rétrocommissions, trafiquants d'influence et toute chose constituant un terreau fertile pour la corruption ; la reddition des comptes, la refonte intégrale de toutes les institutions, le bon choix des hommes dans le respect du droit et l'égalité de chaque citoyen à compétir pour l'exercice d'une charge publique ou d'une fonction élective,
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent. Les audits et les enquêtes doivent être profonds et exécutés avec expertise, prendre le temps nécessaire pour apporter les résultats attendus. Ils doivent nous permettre de rendre nos institutions crédibles et intangibles.
Nulle immunité, nul privilège, nul ordre hiérarchique ne devrait faire obstacle au châtiment. L’amnistie ne couvre ni les actes de tortures encore moins les crimes allégués que ne peuvent justifier le seul maintien de l'ordre. Les enquêtes doivent être menées à terme, toutes les responsabilités situées sur la chaine de commandement, pour que chaque mis en cause soit jugé selon les règles de procédures adéquates. Toute personne convaincue de crime de sang ou de Haute trahison soit traduite devant la juridiction (d’enquête et de jugement) compétente et habitée à cet effet. Chaque centime détourné ou escroqué doit être restitué spontanément ou recouvré. Les condamnations prononcées devront être assorties de la peine complémentaire de la dégradation civique qui sera pédagogique et dissuasive pour la postérité.
La justice est la moelle épinière de toute société dont l’affaissement entraine la perte de tous les droits, empêche tout progrès socio-économique facteur épanouisse.
La prochaine Assemblée nationale pour laquelle les Sénégalais sont appelés à voter le 17 novembre pour confirmer leurs encrages sur la rupture et leurs déterminations au triomphe du projet, doit garantir aux autorités une majorité qualifiée très confortable sans laquelle Diomaye et Ousmane ne pourront pas impulser les lois qui remettront en cause les accords et traités qui ont plongé le Sénégal dans l’abîme. La poursuite de la réédition des comptes ainsi que l’aspiration à la justice pour tous les morts, tous ce qui ont subis des injustices et brimades, risquent d’être entravées par une assemblée sans la majorité qualifiée favorable à la rupture et au changement radical.
Pour finir, quelques suggestions qui paraissent être appropriées et peuvent être mises en œuvre sans attendre les réformes, pour améliorer la justice pénale et le sort des détenus :
1.Pour les peines définitivement prononcées :
a) Accorder la grâce pour toutes les personnes condamnées à des peines définitives inférieures ou égales à deux années de prison ;
b) La commutation de peine pour tous ceux qui ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ;
c) Permettre la capitalisation pour chaque condamné définitif de la durée légale totale, pour la réduction de la peine ;
d) Accorder la libération conditionnelle de tous ceux qui ont déjà purgés la moitié de leur peine, la réduction légale de la peine capitalisée dont ils bénéficieraient devant être prise en compte ;
e) Accélérer de la construction de nouvelles prisons modernes sur de très grandes surfaces pour permettre la formation et / ou le perfectionnement à des métiers, en vue d'une réinsertion des détenus libérés,
2. Pour les lieux de privations de liberté :
a) L’aménagement de surfaces agricoles, de vergers, d'ateliers, de centres d’élevages pour la constitution de pécules pour les détenus, mais aussi pour l'apport et la participation du milieu carcérale au développement de l’économie nationale ;
b) La désinfection, régulière de toutes les prisons et des lieux de garde à vue pour permettre une prise en charge qui respect la dignité humaine ;
c) Le respect du ratio de prisonniers par cellules comme par exemple deux lits superposés au maximum avec un détenu par lit, un coin de toilette et de douche, une aération suffisante et plus généralement, toutes les conditions respectant « l’ensemble des réglés minima des Nations unies pour le traitement des détenues (règles Nelson Mandela) » adopté par l'assemblée générale de L’ONU le 17 décembre 2015 ;
d) La mise en pratique de la déclaration de Kampala des 19-21 septembre 1996 sur les conditions de détention en Afrique en ayant à l'esprit les recommandations des peines de substitution de l’emprisonnement, par la mise en œuvre effectives de toutes les dispositions du titre 4 du code de procédure pénal et notamment de la loi 2000-29 du 29 décembre 2000 ;
3. l’encouragement d'une politique pénale du parquet par :
a) l'utilisation maximale de la citation directe ou convocation à l'audience, pour tout ce qui est enquête préliminaire et n'épouse pas les contours du flagrant délit tel que défini par l'article 45 du code de procédure pénale ;
b) Favoriser un décret d'application de l'article 45 du code de procédure pénal pour le crime flagrant ;
c) Mettre fin aux abus de qualification et qualifications abusives pour ne poursuivre les personnes mises en cause que pour les crimes ou délits présumés avoir été commis par ces derniers ;
d) Pour la morale publique, poursuivre systématiquement lorsque la loi le permet, les dérives et provocations de personnes agissant sous le couvert d’entités ou de personnes politiques ou de la société civile ou encore d’organisations de droits de l’homme, portent le discrédit et atteinte aux institutions, incitent à la provocation de crimes ou de délits et de trouble à l’ordre public, ou portent atteinte à la vie privée et à l’intimité des personnes, le droit international des droits de l’homme toujours invoqué comme bouclier de protection étant soumis au respect des droits ou à la réputation d’autrui, à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique ;
4- l’impulsion d'une politique pénale des juridictions d'instructions et de jugements en attendant la réforme judiciaire par :
a) la limitation des mandats de dépôt à deux (2) mois renouvelables une seule fois pour les délits et pour les crimes, à six (6) mois renouvelable deux (2) fois seulement pour des durées de trois (3) mois chacune.
b) La limitation des mandats de dépôt à un (1) an renouvelable deux (2) fois pour les crimes contre l'humanité commis sur le territoire national et les crimes transnationaux ;
5- Sur les poursuites :
a) La loi d'amnistie votée le 6 mars 2024 ne couvre pas les crimes de sang, les actes de tortures, les souffrances et atteintes graves à la santé physique ou mentale de personnes, la disparition de personnes entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024.
b) Toutes les prétendues victimes devraient d'ores et déjà bénéficier d'une assistance judiciaire et d'une protection spéciale gratuite ;
c)Tous les prétendus témoins devraient d'ores et déjà bénéficier d'un programme de protection pris en charge par l’état ;
d)Tous les éléments de preuves doivent être renforcés, vérifiés et authentifiés ;
e) Il est souhaitable de procéder à la saisie conservatoire des biens appartenant sans aucun doute à des personnes mises en cause dans le cadre d'une enquêtes et visées par des procédures judiciaires, pour espérer une indemnisation des présumées victimes , ou pour avoir les moyens en fin de procédure, de mettre en œuvre un programme de réinsertion financé avec les avoirs recouvrés sur les personnes dont la responsabilité pénale aura été définitivement établie, à la suite d'un procès équitable au cours duquel tous les droits auraient été respectés,
6- Sur les gardes à vue :
a) En relation avec le barreau, promouvoir la mise en place d'équipes d'avocats commis d'office pour assister les personnes mises en cause dès leurs interpellations ;
b) Filmer et enregistrer, toutes les auditions et confrontations des personnes gardées à vue ainsi que tous les actes de police judiciaire dès l'entame des actes tendant à une interpellation ;
c) Instaurer une permanence tournante et journalière du parquet dans tous les commissariats de polices, les brigades de gendarmeries, postes de polices et set tous lieux utiliser pour une garde à vue, pour le contrôle et la vérification des lieux et des conditions de privation de liberté de personnes interpellées.
7- Sur la protection de la présomption d’innocence et l'efficacité de la poursuite des enquêtes :
a) Poursuivre systématiquement et sanctionner la violation du secret de l'enquête de police ou de l’enquête judiciaire publication, des documents administratifs internes non destinés au public ou non encore officiellement rendus public, en attendant la réforme judiciaire et une réécriture de l'article 363 du code pénal qui doit être rendu plus compréhensive ;
b) Favoriser une politique du parquet pour que soit poursuivi toute violation du secret de l'enquête de police ou judiciaire qui porte atteinte à la présomption d'innocence et prématurément à l'honorabilité et la dignité humaine, est de nature à détruire moralement et économiquement la personne, et à être facteur de dislocation de familles et de pertes d'emploi.
8- Sur la récidive correctionnelle et criminelle :
Mettre à jour, moderniser, informatiser et interconnecter les casiers judiciaires tenus dans tous les tribunaux des règles avec, le ministère de la justice, le ministère de l'intérieur et le ministère des forces armées, pour assurer une application sans faille par les tribunaux les règles relatives à la récidive correctionnelle et à la récidive criminelle. La mise en œuvre nécessite des moyens financiers et il existe des personnes physiques et morales prêtes à subventionner les ministères pour la réussite de ce type de programme.
Pour finir, la justice au Sénégal doit être une justice de développement et l’un des moyens d’y parvenir pourrait être une réflexion sur des réformes portant « sur la transaction sur l'action publique et la peine », la possibilité d’ « une transaction sur la réparation »,le renforcement de maison de justice pénal pour les infractions mineurs ou de faibles intérêts financiers.
par Ousseynou Nar Gueye
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS : OUSMANE SONKO A TORT SUR TOUTE LA LIGNE
Le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développe. Ce ne sont pas de la charité de la part de l'Occident. N'en ayons pas honte : c'est win-win
Ousmane Sonko, Premier des ministres du GOS (Gouvernement Ousmane Sonko = Gouvernement Ouvriers Spécialisés) a tort sur toute la ligne : le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développer. Il ne faut pas que Sonko cherche des échappatoires pour faire diversion après avoir dégradé la signature financière de l'État du Sénégal.
Les investissements directs étrangers ne sont pas de la charité de la part de l'Occident et des pays émergents et des BRICS : eux aussi ont intérêt à ce que tous les pays du Sud global se développent économiquement : pour la stabilité socio-politique mondiale, pour la paix universelle, pour l'annihilation de la crise migratoire créée par les pays du Sud, pour leur créer de nouveaux marchés, pour ne pas faire peser le Sud sur leurs systèmes de sécurité sociale et leur modèle social par la pression migratoire venue du Sud.
Et nous, Sud et Sénégal y gagnons : investissements financiers bienvenus + indispensables transferts de technologie qui viennent avec cet argent, + et enfin accès aux marchés du Nord avec des produits transformés à valeur ajoutée décuplée.
N'en ayons pas honte : c'est win-win.
Ousmane Sonko, vous avez le tort d'avoir souvent tort, avec votre GOS adepte de polémiques stériles et de "#clivantéisme".
Ousseynou Nar Gueye est premier suppléant- liste nationale, coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Naatangué 3ème Voie, Directeur Général d'Axes et Cibles Com, de Global Com International, de Tract.sn et de Tract Hebdo
Invité dans l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm, Dr Khadim Bamba Diagne, faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, disait «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera 3 fois
Le 2 octobre dernier, l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm avait comme invité Dr Khadim Bamba Diagne, Secrétaire permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (CosPetrogaz). Une chose a retenu notre attention : faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, le présentateur relance par une question sur les «bannis» de Tambacounda. Et la réponse de Dr Diagne est cinglante : «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera trois fois.
Face à ce qui ressemble manifestement à de l’outrage à magistrat, nous nous attendions à une interpellation en bonne et due forme comme pour Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany ou le Commissaire Keïta. Ou tout au moins à une sortie de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) pour une condamnation de ces propos.
Cependant, il est à constater pour le déplorer que les dénonciations de cette organisation soient vraiment à géométrie variable. Par le passé, l’Ums s’en était violement prise à Serigne Bassirou Guèye, alors procureur de la République, et a été très silencieuse face à Souleymane Téliko qui avait pourtant commis la même «faute». En effet, après la relaxe en première instance de Aïda Ndiongue, poursuivie pour détournement présumé de deniers publics, d’escroquerie sur les deniers publics dans le dossier des produits phytosanitaires relatifs aux marchés lancés dans le cadre de la lutte contre les inondations, Serigne Bassirou Guèye avait fait face à la presse en mai 2015.
Ousmane Sonko a traité Badio Camara de corrompu
C’est pour dire tout de go : «La relaxe de Aïda Ndiongue et Cie nous semble manifestement illégale et même troublante !» Suffisant pour que l’Ums se fende d’un communiqué pour recadrer le Proc. C’est pour dire que les propos tenus dans la presse par le procureur portent atteinte à l’honorabilité des magistrats. L’organisation avait estimé que Serigne Bassirou Guèye n’avait pas le droit de commenter une décision de Justice à travers la presse. Et l’Ums de dire que ces propos du procureur de la République constituaient «un coup dur porté à la Magistrature». Ils jettent également «le discrédit sur l’institution judiciaire» et «violent la séparation des pouvoirs». L’Ums de se désolidariser de tout magistrat qui «viole délibérément et de mauvaise foi son serment». Et pourtant, c’est motus et bouche cousue quand Téliko s’est présenté à la télé pour commenter la décision de Justice concernant Khalifa Sall.
L’on peut dire la même chose avec l’ancien Agent judiciaire de l’Etat qui s’était offusqué des conditions du jugement de Ziguinchor dans le dossier de radiation de Ousmane Sonko des listes électorales. Yoro Moussa Diallo avait vivement critiqué la décision du Tribunal, dénonçant ce qu’il qualifiait d’«atmosphère délétère» durant le procès. Il avait déclaré dans un communiqué : «Cette audience s’est tenue dans des conditions indignes d’un procès équitable.» Suffisant pour que l’Ums étale sa stupéfaction. Non sans condamner vigoureusement les attaques contenues dans ledit communiqué de l’Aje et visant un juge qui, selon elle, «a rendu une décision dans le sens qu’il croit conforme à la loi».
«Parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela»
Que dire alors de la sortie de l’Association des magistrats après la publication, le 20 janvier 2024, de la liste définitive des candidats à la Présidentielle du 25 février 2024 par le Conseil constitutionnel, consacrant l’invalidation de la candidature de Karim Wade, quand les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont publié, le lendemain dimanche, une déclaration suivie d’une saisine de l’Assemblée nationale pour la mise en place immédiate d’une commission d’enquête parlementaire contre deux membres de la haute juridiction pour des soupçons de corruption ? «Suite à la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, un groupe parlementaire d’un parti politique a cru devoir s’attaquer ouvertement à deux éminents membres de cette haute juridiction pour des soupçons de corruption et de conflit d’intérêts. Sous ce prétexte, l’Assemblée nationale a été convoquée en séance plénière pour la mise en place d’une commission parlementaire ayant pour mission de les entendre. L’Ums, tout en apportant son soutien indéfectible aux collègues concernés, condamne vigoureusement une telle démarche attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs et constitutive d’un précédent dangereux pour l’indépendance de la Justice», s’était insurgé le Bureau exécutif de l’Ums dans un communiqué. Pourtant, Ousmane Sonko, du haut de son grand cinéma au Grand Théâtre le 10 juin 2024, avait ouvertement traité le président du Conseil constitutionnel de corrompu et l’Ums était plus que silencieuse, comme elle l’est aujourd’hui avec Khadim Bamba Diagne.
Quand le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annulé les dernières décisions du Conseil supérieur de la Magistrature prises par son prédécesseur en toute illégalité (non-respect du parallélisme des formes, qui voudrait qu’on convoque, même pour une consultation à domicile, le Conseil), l’Ums est restée aphone.
Intellectuels organiques pour façonner l’opinion
Le Dr Diagne est-il un défenseur du Projet pour bénéficier du regard détourné de l’Ums ? Nous concernant, nous pardonnons ses propos contre certains magistrats. Car le jour où il a osé affirmer que Ousmane Sonko dépasse Nelson Mandela, for intérieurement, nous nous sommes dit «kii loo ko wah toogne ko». Dans une vidéo, il avait déclaré : «J’étais en Afrique du Sud pour une conférence et les Sud-africains m’ont dit «parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela».» C’est quand même fort de café ! Les Sudafricains savent que le leadership de Mandela n’est pas d’être un surhomme, mais sa fécondité : il a créé des leaders comme lui et dans tous les domaines. N’est-ce pas le même Khadim Bamba qui nous avait dit que la validation de la candidature de Bassirou Diomaye Faye avait eu comme effet immédiat la diminution de l’émigration irrégulière ?
Diagne fait partie de la horde d’intellectuels qui se sont malicieusement incrustés dans le système médiatique pour, de l’intérieur et sournoisement, porter la propagande de Pastef. Ce que Antonio Gramsci appelle les «intellectuels organiques». Gramsci définit l’intellectuel organique comme étant celui qui défend les intérêts d’un clan. C’est cet intellectuel qui envahit l’espace public sous le manteau de son expertise qu’il met au service d’une organisation, sa supposée neutralité en bandoulière. En effet, les mouvements révolutionnaires ont besoin d’une théorie pour nourrir leur pratique. C’est la raison pour laquelle toute révolution a donc nécessairement aussi besoin d’intellectuels organiques pour façonner l’opinion. Antonio Gramsci, théoricien communiste de la première moitié du XXème siècle, nous dit que ce qui définit l’intellectuel organique, c’est moins ce qu’il produit (au sens entendu de théoricien, d’essayiste, de philosophe, etc.) que le rôle actif qu’il joue, consciemment ou inconsciemment, au sein de sa classe sociale et plus généralement au sein de la société. Diagne n’est que l’arbre qui cache la forêt pour vendre un Projet.
PAR Jean Pierre Corréa
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NDIAGA DIAW, LA PASSION DE L’ÉLÉGANCE
Au moment où des jeunes plongent dans l’enfer de l’Atlantique, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir écrire l’histoire
« Au cœur de chaque maison de couture, une âme se révèle. Ce sont des histoires tissées de passion et d’émotions, où chaque création évoque des rêves inaccessibles. Dans le tourbillon des tissus et des aiguilles, des destins s’entrelacent, illuminant le monde de la mode. Chaque pièce est une œuvre qui raconte une histoire unique, vibrante de vie, d’amour et de dévotion. La haute couture, c’est ainsi un voyage au cœur des émotions, où chaque détail a son importance et où chaque silence résonne. »
Au moment où des jeunes adultes plongent dans l’enfer de l’Atlantique en poussant un « ouf ! » de soulagement, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir dans son pays, précisément chez lui, là-même où il a grandi, pour encore écrire l’histoire de la vie qu’il mène, fortement inspirée par l’élégance et l’amour du beau, histoire qu’il dépose avec son talent sur des femmes et des hommes, qu’il aime à rendre singuliers et surtout audacieusement libres.
Ndiaga Diaw, qui a créé en 2005 son premier atelier appelé « FIIT », ça ne s’invente pas, est donc revenu au bercail après s’être imposé à Bruxelles dans le monde de la mode à travers son showroom situé, ça ne s’invente pas non plus, « Rue Lebeau ». Portrait d’un homme entre audace et beauté.
Cet homme de 46 ans est né à Dakar et y a grandi, fasciné par les vêtements, et la manière de les porter le plus élégamment possible. Il se découvre une passion, le stylisme, n’ayant pas de prime abord, l’idée d’en faire son métier. De curiosités en éblouissements liés aux fréquentations qu’il tisse dans ce milieu, sa vocation se précise et ses doutes sur son talent se muent en certitudes.
Fitt l’atelier de l’audace
L’homme prend à bras le corps sa passion du stylisme et inaugure en banlieue, à Golf, son premier atelier de couture et de création, et saisit l’opportunité de participer cette année-là au concours Siravision, sélectionné in extremis, lui donnant de créer 5 pièces dans l’urgence, et, la chance ne souriant qu’aux audacieux, Ndiaga Diaw remporte le concours et accède à la notoriété.
N'oubliant pas que « le Génie, c’est 10% de talent et 90% de transpiration », il travaille avec une grande créatrice, qui avait révolutionné le pagne tissé, Claire Kane en l’occurrence, conseille les clients, gère la boutique, investit l’atelier et y découvre avec humilité l’art et les exigences de la coupe, et intègre le processus de création, du dessin au vêtement.
« L’instant Claire Kane », c’est le déclic de l’ambition, c’est l’intime conviction du talent nécessaire à l’éclosion de ses rêves…empreints d’Universel. En 2012 Ndiaga a des envies d’ailleurs, non pas parce s’y trouverait un improbable « El-DO-RADEAU », mais parce qu’il a envie de nouvelles expériences, de se remettre en question autant qu’en perspectives, en se mettant loin, en surplomb de sa vie et de sa zone de confort endogène.
Il part alors à la recherche de lui-même, « lui-même » étant l’endroit « d’où il parle au Monde » et d’où il crée son désir du beau et son offre d’élégance à des femmes et à des hommes en quête de cette singularité que proposent ses créations.
Il était Bruxelles…une fois !!!
Destination Berlin, ville culturellement turbulente et accueillante, ouverte de tous les temps aux artistes du monde entier, mais c’est en Belgique, à Bruxelles notamment, creuset très vivant de créations audacieuses, que Ndiaga Diaw va poser la table de coupe, qui va lui inspirer l’idée même du challenge à emporter, dans un pays où la mode est plus développée que sous nos latitudes. Sans complexes, la foi et la confiance chevillées au cœur, il pénètre cet univers, s’armant au contraire de courage lorsque des Cassandre lui en avaient prédit l’impossibilité. Pouvait-il en être autrement pour l’homme qui n’aimant que la mode, ne sachant faire que ça, était donc condamné à en affronter les difficultés, lesquelles vont paradoxalement le booster et rendre ses certitudes et sa confiance plus affirmées, lui permettant de s’adapter à son nouveau pays, à sa clientèle avide d’étonnements, de goûts nouveaux surprenant leurs sensibilités. La Haute Couture est affaire d’Orfèvres, et les métiers qui concourent à l’attrait que le monde entier lui voue, sont tous d’une exigence professionnelle absolue. Cela vous forge un homme, et les vêtements qu’il invente sont prisés par les hommes et les femmes, ces dernières orientant de plus en plus les coups de son crayon sur la planche à dessins qui dansent entre prêt à porter et haute couture, révélant avec délicatesse et touches subtiles, « La Femme Ndiaga Diaw ».
Un habit ne peut pas être que beau…il doit être bien porté
La « Femme Ndiaga Diaw », c’est une identité qui relève de la force, de la singularité, de l’unique et du transgressif, dont aiment se parer des femmes fortes et indépendantes, exigeant que le vêtement créé par Ndiaga affirme avec grâce quelque chose en elles. Bruxelles lui fait alors toute sa place, lui offrant un bel écrin où il pourra faire briller la Marque Ndiaga Diaw, Rue Lebeau, comme par hasard.
Ses multiples collections et défilés de Haute Couture en attestent : Ndiaga Diaw a étonné Bruxelles. Pourtant un sentiment s’installe de plus en plus excitant dans son esprit, agite ses réflexions, lesquelles peu à peu lui murmurent un tranquille besoin de revenir vers la Source du Rêve, pour établir l’expérience à l’endroit où l’audace a guidé ses pas sur des chemins buissonniers, pour que « FITT » fasse place à la Marque Ndiaga Diaw, comme une boucle bouclée toute en poétique créatrice, puisque le lien ne fut jamais déconnecté entre Bruxelles et Golf. Au fur et à mesure, l’idée germe de revenir créer et dynamiser la Marque Ndiaga Diaw là où FITT était né.
Produire local ne veut pas dire traditionnel
Dans son atelier Dakarois, l’homme s’attèle à créer une nouvelle collection, avec le dessein de l’exporter, mais aussi destinée à plaire aux Sénégalais, tout en précisant que « Produire Local ne veut pas dire Produire Traditionnel », l’ethnique ne détrônant pas les goûts de se vêtir communs, étant persuadé que les Sénégalais et les Africains sont dorénavant « dans le Temps du Monde ».
Les 12 et 13 octobre, Ndiaga Diaw de retour chez lui, accueille le Sénégal dans ses murs et plonge les amoureux du beau et de l’élégance dans le lieu où va désormais vivre sa marque et d’où ses créations vont aller séduire les Sénégalais. Ces deux jours, seront des moments joyeux de « portes ouvertes », sur ses ateliers et son laboratoire, sa salle de coupe, posés au cœur du réacteur d’où surgissent des créations étonnantes et singulières, que porteront de divins et sublimes mannequins.
Ndiaga Diaw affirme et partage son rêve, rendu possible par son audace : « J’avais besoin d’établir ma Marque et de la partager avec les gens de chez moi, de leur dire bienvenue là où j’ai grandi, venez où je vous convie, c’est aussi chez vous. C’est là, tout le sens de mon retour au pays natal ».
Emotions garanties. Venir découvrir la dernière collection Homme et Femme "Dakar 2024" lors de journées portes ouvertes sera donc un bonheur.
Ndiaga Diaw Couture
Ventes privées & Cocktails
Adresse : Rue GS-112, 473 Golf Sud
par Ibrahima Thioye
HONTE ET CULPABILITÉ
Voyage au cœur de ces sentiments complexes, de leurs origines à leurs manifestations, en passant par des conseils pratiques pour les apprivoiser.
John Bradshaw nous rappelle dans son livre S’affranchir de la honte : « La honte est partout ; elle s’avère rusée, puissante et déroutante. Son pouvoir réside dans son caractère obscur et secret » ; « La culpabilité est notre directeur de conscience. Elle nous signale que nous avons transgressé nos valeurs. »
Définitions
La honte et la culpabilité sont des émotions sociales proches. La honte se manifeste par un sentiment d’abaissement de soi aux yeux des autres suite à une expérience perçue comme non conforme à nos idéaux. La culpabilité survient lorsque nous notons un décalage entre notre comportement et les normes morales de notre groupe. Il est important de distinguer la honte normale, qui nous rappelle nos limites, de la honte toxique, fondée sur la dévalorisation de soi. De même, la culpabilité saine permet de reconnaître et de corriger nos fautes, tandis que la culpabilité malsaine devient source de torture mentale, accompagnée de rigidités.
Caractéristiques principales
- La honte touche l’identité de la personne en générant un sentiment douloureux de déficience. La culpabilité est liée à un problème de conduite, confrontant la personne à sa conscience morale.
- Dans la honte, l’écart se situe entre le « moi réel » et le « moi idéal », tandis qu’avec la culpabilité, la tension s’établit entre le moi et le surmoi. Dans la honte, la personne se juge indigne et se dévalorise ; dans la culpabilité, elle se sent fautive et regrette son comportement répréhensible.
- La honte est souvent accompagnée d’une forte composante physique, tandis que la culpabilité génère des pensées torturantes et de la rumination cognitive.
Autres caractéristiques
- La honte est plus archaïque et serait vécue dès la phase narcissique de l’enfance, alors que la culpabilité se manifeste avec le développement de la conscience morale.
- Les sociétés fondées sur des valeurs guerrières et héroïques favorisent une « culture de la honte » dans laquelle honneur, dignité, pudeur et évitement de la honte structurent les comportements, tandis que celles prônant la charité et la compassion tendent à développer une « culture de la culpabilité ».
- On distingue, par ordre d’intensité, la gêne, l’embarras, la honte saine et la honte toxique. De même, la culpabilité malsaine est souvent précédée de la culpabilité saine, des remords et des regrets. Il est plus difficile de confier sa honte que d’évoquer sa culpabilité.
- La honte toxique a un lien avec une mésestime de soi. Elle accompagne souvent les syndromes névrotiques et caractériels.
- Le sentiment inverse de la honte est la fierté. Les sentiments inverses de la culpabilité sont l’innocence et la sérénité.
Exemples
Cas de honte
- Un enfant qui se cache après avoir révélé sa vulnérabilité.
- Un soldat qui dévoile sa peur.
- Un enfant qui ne veut pas que ses camarades de classe découvrent son père qui est très âgé.
Cas de culpabilité
- Ne pas avoir accompli son devoir.
- Sentiment de culpabilité lié au syndrome du survivant.
- Avantages perçus par rapport aux autres.
Mauvaise nouvelle
Les expressions « rouge de honte » et « vert de honte » illustrent le niveau du ressenti. Nous avons tous expérimenté ces émotions de honte et de culpabilité. Leur intensité et leur fréquence dépendent de nombreux facteurs : culture, cercle familial, personnalité, etc. Certaines formes de honte toxique trouvent leur origine dans le système familial. Une fois intériorisée, la honte a le pouvoir d’enchaîner toutes les autres émotions. C’est pourquoi on l’appelle « l’émotion maîtresse ».
Bonne nouvelle
Grâce au travail intérieur, il est possible de tirer parti des fonctions utiles de ces émotions tout en évitant leurs aspects nocifs. Un manque de honte entraîne une rupture avec la pudeur, tandis qu’un excès de honte peut plonger dans la tristesse profonde. De même, peu de culpabilité peut conduire à la transgression des règles, et trop de culpabilité au perfectionnisme. Chaque personne doit apprendre à placer le « curseur » émotionnel au bon endroit.
Utilité des émotions de honte et de culpabilité
Ces émotions jouent un rôle essentiel dans l’intégration sociale. La honte nous aide à préserver notre identité au sein du groupe et à anticiper les rejets éventuels. Elle nous incite à nous adapter et à rester ouverts à de nouveaux horizons. Elle peut également être source de hautes performances, car une perception de médiocrité ou d’anormalité intérieure peut pousser un individu à exceller. La culpabilité, quant à elle, favorise le lien social et contribue à la qualité du vivre-ensemble.
Nocivité des émotions de honte et de culpabilité
Lorsque ces émotions se dérèglent, elles peuvent devenir paralysantes. La honte toxique entraîne un sentiment d’infériorité, et la culpabilité malsaine peut mener à des comportements manipulateurs ou imprudents. Ces émotions, mal gérées, peuvent nous priver de nos ressources intérieures et conduire à des décisions dangereuses.
Gestion des émotions
Pour gérer la honte toxique et la culpabilité malsaine, il est important de :
Confier sa honte pour réduire les ruminations et transformer la honte en embarras.
Accepter de se détendre (face à la culpabilité).
Apprendre à bien délimiter les frontières de responsabilité (ni culpabilité, ni honte, ni fierté pour des choses qui ne dépendent pas de nous).
Extérioriser ses voix intérieures et intégrer les différentes parties de soi-même.
Apprendre à relativiser les événements de la vie (cf. « Si », de Rudyard Kipling).
S’aimer soi-même en s’acceptant entièrement et inconditionnellement ; pratiquer l’empathie et la compassion envers soi-même.
Savoir demander et offrir le pardon.
Par Cheikh MBOW
POUR UNE ECOLE INCLUSIVE DE QUALITE, DU VIVRE-ENSEMBLE ET DE LA COHESION NATIONALE
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement.
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement. Dans le suivi des décisions du conseil interministériel sur la rentrée, l’arrêté n° 024 830 a été finalement publié le 8 octobre 2024. Reconnaissant la complexité de la question, la Coalition s’est interrogée sur la méthodologie adoptée et la portée du texte.
Après analyse de l’arrêté par ses instances, la COSYDEP :
a. Salue la référence aux textes régissant les conditions d'une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école ; la protection, la sécurité et la santé des enfants ; les droits et obligations des acteurs ;
b. Note le rappel utile des principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation du Sénégal ;
c. Réaffirme sa conviction que l’espace scolaire doit être le lieu par excellence de consolidation des principes élémentaires du vivre ensemble, de la compréhension mutuelle et surtout de la consolidation de la cohésion nationale ;
d. Considère, par conséquent, qu’aucun différend inter religieux ou inter ethnique ne devrait avoir pour source l’école ;
e. Estime qu’un règlement intérieur doit certes s’appuyer sur les réalités locales, mais il doit surtout se fonder sur les textes supérieurs, en rapport avec le type d’école autorisé : école publique ; école privée laïque ; école privée franco arabe ; école privée catholique ; école privée confessionnelle (Daara, séminaire).
Par ailleurs, la Coalition considère que le Sénégal est un modèle de laïcité éprouvé, qui n’a rien à envier à quelques autres modèles que ce soit ; le modèle sénégalais est une fierté à valoriser. C’est pourquoi, plusieurs acteurs, dont la COSYDEP, se sentent mal à l’aise de constater que la question du voile à l’école ait pris les relents d’un débat public inter religieux.
Sur la base de ces considérations, la COSYDEP recommande de :
1. Privilégier le dialogue direct entre l’administration scolaire et les parties prenantes face à toute question sensible liée notamment aux croyances et à la foi ;
2. Soutenir les comités de Gestion des écoles et établissements à élaborer de manière inclusive leur règlement intérieur, sur la base des principes directeurs, avec l’encadrement de l’autorité académique ;
3. Mobiliser les ressources et énergies pour le parachèvement de la rentrée scolaire, la mise aux normes des écoles, la prise en charge des milliers d’Enfants hors structures éducatives, le processus de concertation sur les réformes annoncées intégrant tout enjeu d’actualité, le renforcement du dispositif d’encadrement et de régulation de toutes les offres d’éducation ;
4. Renforcer l’offre publique d’éducation à partir de ce qui oriente les parents vers d’autres offres pour une solution durable (rigueur et discipline, effectif et stabilité, environnement d’apprentissage et performances, …).
L’école ne saurait être la source d’un quelconque différend inter religieux ou inter ethnique, ... Au contraire, elle est attendue à la consolidation de la cohésion sociale, à renforcer sa dimension humaniste, à veiller à la correction de la tenue, au respect de l’autre, au sens de la solidarité, à l’engagement dans les études.