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28 avril 2025
Politique
« CE SONT LES ÉLITES POLITIQUES QUI ONT FAILLI »
La jeunesse et la lecture, sa famille et la musique, la politique et le politique, le sort des « doomu jitlé » dans son village de Niodior... Felwine Sarr, auteur d'Afrotopia se livre dans cet entretien
Véritable touche-à-tout, Felwine Sarr sait aussi parler de politique, de lecture, de musique, de sport ou encore (un peu) de football. Dans cet entretien réalisé en marge du tournage du Jury du Dimanche auquel il était invité, l’auteur d’Afrotopia une autre partie de lui, de sa famille, de ses tentations politiques...
Felwine, la triste actualité du décès de Colette Senghor, veuve de Léopold Sédar Senghor, a fait ressurgir un vieux débat, celui du transfert de la tombe l’ancien président de la République de Dakar vers Joal. Par ricochet, quelqu’un comme Alioune Tine en a profité pour demander également celui de la tombe de l’héroïne Aline Sitoë Diatta de Tombouctou (Mali) à son Kabrousse natal. Quelle importance peuvent avoir de tels mouvements dans la représentation populaire ?
« Quand ce sont de figures historiques comme Aline Sitoé Diatta, qui est une figure de la résistance en Casamance, qui est morte jeune, et dont le corps est à Tombouctou, je comprends parfaitement le sens patrimonial et historique que c’est de le ramener à Kabrousse. Que cela puisse être un lieu de mémoire, un sanctuaire, qu’on puisse construire un récit autour de ça, etc. Quand ce sont des personnages bien qu’importants, historiques, mais dont la question a été réglée par la famille - je pense que la famille Senghor a discuté en interne et a décidé puisqu’il y avait eu un débat quand le président est décédé, est-ce qu’on va l’amener à Joal ou le laisser à Dakar, l’enterrer à Bel Air, à côté de son fils Philippe, et pour des raisons qui leur appartiennent ? -, je pense qu’on devrait aussi respecter les raisons de la famille et comprendre aussi que c’est important, que c’est intime.
La question, c’est : où est la différence entre la part de l’histoire, (celle) de la société, et du privé. Quand est-ce qu’on doit considérer que ces affaires doivent d’abord être réglées par le cercle intime ou qu’elles dépassent ce cercle intime et sont un enjeu national ? C’est une question qui n’est pas simple. Il y a beaucoup de penseurs, d’historiens, de philosophes, de figures dont les corps ont été enterrés quelque part et la Nation a voulu les patrimonialiser, et les restes ont été déplacés dans un panthéon un peu plus tard parce que c’était devenu des figures de la Nation. C’est une question qui n’est certainement pas simple. Mais moi, je suis d’avis que l’on écoute le souhait des proches, et des intimes dans un premier temps ».
Lors de l’édition 2019 des "Ateliers de la pensée", que vous avez organisés à Dakar, il y eut une présence remarquée de jeunes lycéens au moment où l’on constate de plus en plus le déficit d’intérêt que la recherche et la lecture constituent pour les jeunes et même pour les élites. On en vient même à se demander s’il n’y a pas une certaine faillite de nos élites intellectuelles dans la recherche et la production qui auraient pu avoir pour conséquence d’attirer les plus jeunes vers la lecture et de s’approprier cette production locale ?
« Oui, je pense qu’on peut toujours faire mieux que ce que nous faisons. Mais je pense aussi que nous les intellectuels, on est souvent accusé très lourdement de tous les maux de la société. Je pense que ce sont les élites politiques qui ont failli. Les élites politiques peuvent mettre en place une politique du livre adéquate. Combien de bibliothèques existent dans le pays ? Il n’y a même pas de bibliothèque nationale. Combien de médiathèques ? Quand vous habitez un quartier, si vous avez un désir de lire, vous allez où ? Quand vous habitez au Plateau, vous allez au Centre culturel français ou au Centre culturel américain. Où sont les bibliothèques municipales, nationales ? Il y a la concurrence des nouveaux médias, l’écran, le digital… Il y a toute une offre culturelle là-dessus. On peut aussi réfléchir à des formats où on va les rejoindre dans les formats qui les intéressent, et les amener à la lecture, dans leurs formats à eux.
Même dans les formats classiques, je pense qu’il y a un déficit d’une politique infrastructurelle sérieuse pour mettre à la disposition du plus grand nombre un certain nombre de productions, et ces productions, elles existent. Elles sont des fois confidentielles ou mal éditées, on a du mal à les trouver mais elles existent. Lorsque vous creusez, vous vous rendez compte que les gens ont produit énormément de choses. Une fraction de cette production est mise en lumière parce qu’elle a été produite dans des maisons d’édition qui ont une aura, un bon réseau de distribution mais une grande fraction est là, dans les bibliothèques universitaires, dans des maisons d’édition, dans d’autres lieux… et qui n’est pas diffusée. Il y a un travail à faire pour diffuser ce qui existe. Ayant été libraire, il y a quelques années, j’ai bien vu que la production existait mais qu’elle était mal diffusée, qu’on n’y avait pas accès et il y avait un problème d’écosystème et d’écologie, pour disséminer tout ça. »
Vous avez évoqué les médias, mais nous avons ouï dire que vous n’aimez pas trop la télévision, que vous ne la regardez pas du tout. Est-ce vrai ? Et si oui, pourquoi ?
« Je n’ai pas de téléviseur et j’avais choisi comme option éducationnelle de ne pas avoir de télé pour mes enfants. Parce que je trouvais qu’il y avait une prépondérance de programmes qui n’étaient pas des programmes d’éveil, d’éducation. Et en plus, ça vous scotche pendant des heures et des heures devant beaucoup de divertissements. Bien sûr, le divertissement est important mais pas que. Et je trouve que la télé pourrait jouer un rôle beaucoup plus intéressant dans l’éducation et dans l’édification qu’elle ne le fait. J’ai choisi d’autres supports plutôt que la télé. »
Vous dites également que les intellectuels sont accusés de tous les maux dont souffre la société. Le constat est là aussi que beaucoup d’entre eux finissent par faire le grand saut vers le champ politique au point d’en arriver à se renier. A vos yeux, est-ce vraiment antinomique dans le contexte de nos sociétés ? Et d’un côté personnel, est-ce qu’il y a une fenêtre politique qui pourrait s’ouvrir un jour pour Felwine ? Est-il possible de vous voir faire ce saut ?
« (Léopold Sédar) Senghor était un intellectuel et un politique. Et je pense qu’il a été quand même un bon intellectuel et un bon politique. Aimé Césaire était un intellectuel et un politique. Je ne suis pas sûr qu’il ait été un extraordinaire politique, mais il a été un homme politique à l’Assemblée qui a été extraordinaire mais je ne suis pas sûr à Fort-de-France, le fait qu’il soit resté maire longtemps, était une bonne chose. Cheikh Anta Diop était un intellectuel et un politique, qui a réussi son œuvre intellectuelle, qui n’a pas accédé au pouvoir d’un point de vue politique. Cette tentation-là, elle existe, à un moment de se dire : "J’ai les idées, et je vais être du côté de la mise en œuvre." Je pense qu’elle est noble en cela, je distingue ceux-là des intellectuels qui vont aux mangeoires, ceux-là qui ne veulent pas transformer la société, mais qui veulent juste des postes, et des strapontins, et pour plaire au prince. Je distingue ceux-là de gens qui, dans l’histoire de la pensée, à un moment donné, ont estimé qu’ils devaient aller agir.
Pour l’instant, ce n’est du tout mon cas et rassurez-vous je ne compte pas rentrer dans un gouvernement présidentiel. Mais il m’arrive de penser que, peut-être, il faut que je travaille à un mouvement politique radical, alternatif, de gauche, humaniste, et qui agglomérerait beaucoup de gens et qui donnerait un souffle à cet engagement. L’engagement politique dans le sens noble du terme. Parce que pour moi le politique, il dépasse la politique. Pour moi, ce que je fais est déjà politique : Les idées, le travail que je fais. La question qui m’intéresse, c’est où est-ce que je suis utile ? Et pour l’instant, je me sens très utile dans l’espace où je suis. Et je ne le troquerai pour rien pour un espace où je ne me sentirai pas utile. Parce que ce serait un espace soi-disant gouvernemental. Donc, oui qui sait ? Mais ce n’est pas, pour l’heure, à l’ordre du jour. »
Vous êtes également de Niodior, un village sérère au cœur des magnifiques îles du Saloum, comme la brillante écrivaine Fatou Diome dont des propos sur le sort des « doomu jitlé » (qu’elle avait d’ailleurs mal traduit en « enfant illégitime ») tirés d’une interview avec Le Monde avaient suscité une vive polémique au sein de la communauté sérère de façon générale et chez les ressortissants de Niodior en particulier. Aviez-vous suivi ce débat et quel avis en a eu Felwine l’intellectuel et Felwine le Serer originaire de Niodior ?
« J’ai suivi le débat. Je pense que Fatou Diome, dans l’interview, a, au passage, rapidement dit : « Je remercie ma grand-mère, car sans elle, j’aurai pu être étouffée », etc. (Ndlr Ce qu’elle dit, entre autres passages : "…J’étais supposée être « l’enfant du péché ». Je dois la vie sauve à ma grand-mère maternelle, qui m’a accueillie au monde, dans tous les sens du terme. C’est elle qui a fait la sage-femme. Elle aurait pu m’étouffer à la naissance comme le voulait la tradition, mais elle a décidé de me laisser vivre et de m’élever.") Et les Niodiorois, les Niominkas (Ndlr : un groupe des Serers, principalement pêcheurs, qui vivent dans les îles et sur les côtes sénégalaises et gambiennes), l’ont pris comme une généralisation du propos à toute la communauté. Certains ont été offusqués parce qu’on aurait pu l’entendre comme quoi tous les enfants illégitimes sont étouffés, comme une pratique sociale, etc.
Ça pose toujours la question de la subjectivité du rapport de l’écrivain à sa propre histoire, et à la lecture de la communauté à une histoire individuelle. Je connais bien Fatou Diome, non seulement elle habite à Niodior mais elle est ma cousine germaine. Elle est de ma famille. Elle et moi avons grandi dans la même concession. Fatou Diome, sa mère est la petite sœur de mon père. Sa mère vient juste après mon père. Donc, sa grand-mère, celle qu’elle décrit, c’est aussi ma grand-mère. Donc, je connais bien son histoire individuelle. Il faut juste distinguer les deux. Et quand elle revient sur son histoire, elle parle de son histoire, et elle parle de sa lecture de son histoire. Il y a un processus de subjectivation de son histoire. Je pense qu’il ne faut pas considérer que ce qu’elle raconte, ce qui est valable pour elle, comment elle a vu sa propre, c’est ce qui a cours en pays sérère et ce n’y est pas une pratique sociale. Il faut donc distinguer le discours individuel et la pratique sociale. »
On reste dans ton cercle familial pour parler d’autres de ses membres peut-être moins connus que Fatou Diome et vous mais qui ont un parcours assez atypique. Comme Alibeta, Rhapsod, Majnun, Sahad… Qu’est-ce qui fait la particularité de cette famille qui baigne dans la culture, l’art et l’éducation ?
« La plupart de mes frères et sœurs sont d’excellents musiciens, ils sont brillants. Alibéta est un cinéaste et musicien. Il y a Majnun qui a joué hier, il a fait un super concert. J’ai une sœur qui est en France, qui s’appelle Taye. Il y a Sahad que les gens connaissent. Il y a Rhapsod... J’ai le plus grand bonheur d’appartenir à une famille de gens très créatifs et qui chacun dans son domaine développe une grande créativité. »
Mais d’où est venu le rapport si particulier de cette famille à la musique ?
« Mon père était un militaire, et moi, je suis l’aîné de la famille. C’est moi qui ai amené le virus de la musique dans la famille. Quand j’étais étudiant, je jouais de la guitare, et j’apprenais à mes frangins à jouer. A chaque fois que je venais en vacances, je leur apportais une guitare, et on passait l’été à jouer. Puis un jour, je me suis réveillé et ils avaient tous développé leur art, ils étaient tous devenus très forts. Ils avaient tous des univers distincts, et ils ont développé un projet et une carrière musicale vraiment remarquable. Je suis moi-même impressionné d’en voir autant, il y a l’unité, des thèmes qu’on partage ensemble, il y a de l’exigence, un amour du continent, un souci du continent qui est absolument là, un souci de nos cultures mais chacun a développé une esthétique qui lui est propre. Et c’est ça qui est intéressant. Vous allez voir Sahad, vous allez voir Alibeta, Taye ou Majnun, ce n’est pas le même concert. Vous allez voir Rhapsod, ce n’est pas le même registre. Il y a l’unité mais c’est totalement différent. Et ce que j’ai trouvé moi assez remarquable, c’est que chacun ait pu développer son art et le porter à un niveau très poussé de maitrise. Il y a quelque chose qui est assez énigmatique. »
Justement, quel regard portez-vous sur la musique sénégalaise ?
« Je trouve qu’elle est très créative, et qu’il y a, dans ce qu’on appelle l’underground, dans la scène alternative, beaucoup de choses très intéressantes. Le problème pour moi, c’est qu’il y ait eu la mainmise du ’’mbalax’’ sur tout et que le ’’mbalax’’, qui est intéressant, ait dominé largement et éclipsé toutes les autres formes de musiques alternatives y compris les musiques traditionnelles, diola, sérère, pular, baynouk… qui sont des tréfonds de richesse et de culture. Le Touré Kounda a beaucoup puisé dans ce patrimoine-là. Bien sûr, il n’a pas fait que puiser, il a retravaillé, réinvesti… Je trouve qu’il y a une grande richesse qui existe dans les cultures musicales du pays, qui est sous-exploitée. Mais je trouve également que la scène hip hop est intéressante, la scène qu’on appelle afro acoustique aussi l’est, et il y a des choses extraordinaires qui s’y font. Notre problème, c’est qu’on a un problème de label, de réseau de distribution, etc.
Un peu comme ce que vous disiez pour les livres ?
« Oui, exactement. Il y a une grande créativité, mais il manque des industries culturelles créatives qui mettraient en réseau tout ça et qui feraient en sorte que les artistes puissent vivre de leur art, qu’ils aient de vrais marchés, de vrais débouchés, une vraie scène, etc. »
On on connait Felwine l’économiste, l’enseignant, le philosophe, l’écrivain… On a parlé du Felwine musicien, Felwine le chercheur en histoire a occupé l’espace médiatique ces derniers jours… On vous sait touche à tout. Mais jusqu’à quel point ? Y a-t-il un Felwine sportif, pour boucler la boucle ?
« Je suis un maître d’arts martiaux. J’enseigne le karaté et je pratique ça depuis 30 ans. Et j’ai eu beaucoup de dojos. Le sport est très important pour moi. »
Ah ! Étonnez-nous encore. Il n’y a que les arts martiaux à votre arc de sportif ou il y en a d’autres que nous ignorons ?
« Je pratique principalement les arts martiaux, c’est ce que je fais depuis que j’ai 10 ou 12 ans. Et je n’ai pas arrêté. Mais j’étais athlète également, un coureur de fond. Quand j’avais 16 ans, j’avais remporté le semi-marathon à Dakar, le 22 Km. Donc, je couplais et les arts martiaux, et la course de fond. Ce sont deux pratiques que j’ai faites durant toute ma vie. J’en suis arrivé à être ceinture noire, enseignant des arts martiaux. Je continue à pratiquer. Le foot, je le regarde quand l’équipe du Sénégal joue la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique, je regarde. Je ne regarde pas la Champions League, je ne suis pas un mordu de foot. Bien sûr je regarde Sadio Mané de temps à autre, mais il n’y a que l’équipe nationale qui me met devant un téléviseur pendant des heures. D’ailleurs, est-ce que Sadio Mané a eu le Ballon d’Or ? Ou pas encore ? »
Ce sera le 2 décembre. Vous pensez qu’il pourrait l’avoir ?
« J’espère qu’il l’aura. Je pense qu’il doit l’avoir… Mais bon, ça ne dépend pas que de lui. D’ailleurs, lors du dernier vote, apparemment les Africains n’avaient pas beaucoup voté pour lui (Ndlr : référence faite au vote dévoilé pour le trophée Fifa The Best). »
VIDEO
SÉNÉGAL VERT, HORIZON 2035
Premier documentaire environnemental sur le Sénégal, réalisé par de jeunes Sénégalais et 100% autofinancé. Le film retrace la situation environnementale du pays depuis les indépendances et alerte sur le péril déjà là - BANDE ANNONCE
Cela démarre en décembre 2018, lorsque le site d'information SenePlus, lance l'initiative #Enjeux2019. Il s’agissait en effet, de proposer à des personnes de la société civile, des experts ou tout simplement des personnes intéressées, d’écrire sur des thématiques sociétaux afin d'interpeller les candidats à la dernière élection présidentielle.
Mamadou Sakho, jeune activiste très actif dans la défense de la cause environnementale s’est donc prêté au jeu à travers son texte intitulé « Sénégal vert, horizon 2035 », un plaidoyer retraçant la situation environnementale du pays, des indépendances à nos jours, avec l’espoir que l’horizon 2035 qui est l'épilogue du plan de développement du président Macky Sall, prenne également en compte les aspects de protection de l’environnement. Même si le titre parle d’un Sénégal vert, il y a dans le texte, un focus sur Dakar que l’auteur justifie en ces termes :
MS : « Lorsque l’on parle d’un Sénégal vert, il serait effectivement plus juste de traiter l’ensemble du territoire mais Dakar reste la capitale et la vitrine du pays. Toute initiative prise en son sein serait de facto à appliquer sur l’ensemble du territoire ».
L’éditorial a bien évidemment fait son chemin avec la proposition d'un pacte pour l’environnement envoyé aux candidats de l’élection présidentielle de février 2019 ou encore un partage viral sur tweeter de la proposition de faire de l’ancien aéroport Leopold Sédar Senghor, un parc national protégé où l’on pourrait réintroduire des espèces animales et végétales, une sorte de « central parc » Dakarois.
De l’écrit au documentaire car un adage dit qu’une image vaut mille mots
Mamadou Sakho nous explique qu’il y avait selon lui une opportunité de passer de l’écrit à l’image et de se lancer dans un projet de documentaire, afin d’interpeller les Sénégalais sur la dégradation de l’environnement, ses causes, ses conséquences et les actions à mener pour la préserver. Très vite avec ses amis et des moyens limités, il a décidé de commencer le tournage.
Il dit être inspiré par la fameuse citation de John Fietzgerald Kennedy disant : "Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays."
Mamadou Sakho : Aujourd’hui l’environnement se dégrade et malgré mes petits moyens, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice. On ne compte plus le nombre de maladies dues à la pollution de l’air, des arcs-en-ciel de sachets plastiques jonchent nos villes, la déforestation et le manque d’arbres perturbent les pluies, sans parler de la dégradation et de l’accaparement du littoral qui font de Dakar une presqu’île où il devient difficile de voir la mer. »
Des personnalités ont accepté de participer au documentaire, comme madame le maire de Dakar, Soham El Wardini ou encore le professeur Djiby Diakhaté qui donne un œil sociologique sur la situation environnementale du pays.
Une projection officielle est prévue en février 2020 lors de laquelle, les acteurs qui œuvrent pour des villes durables et notamment les jeunes startups seront mis en avant. Ensuite, une tournée nationale de projections et un programme sur différentes thématiques liées à l’environnement sera également organisée.
En attendant de voir le documentaire complet, voici donc le teaser qui nous montre ce qu’un jeune patriote et investi peut faire pour l’avancement de son pays.
OUMAR SARR RÉPLIQUE À WADE
L’Alliance Suqali Sopi estime que la note constatant la démission de fait d'Oumar Sarr est «nulle et non avenue» et que le secrétaire général du PDS n’en est pas l’auteur
L’Alliance suqali sopi a réagi à la note de Abdoulaye Wade qui considère que Oumar Sarr a démissionné de fait. Le mouvement estime qu’elle est «nulle et non avenue» et que le secrétaire général du Pds n’en est pas l’auteur. Me El Hadj Amadou Sall et Cie assument tous les actes posés par l’ancien secrétaire général adjoint du Pds et tirent sur Karim.
C’est une réplique à la sortie de Abdoulaye Wade qui considère que Oumar Sarr a démissionné de fait du Pds. L’Alliance suqali sopi juge d’abord la «note circulaire» du secrétaire général du Pds «nulle et non avenue» parce que «décousue, mal rédigée, comportant de graves fautes de syntaxe et de forme, massacrant les dispositions des statuts de notre part». Oumar Sarr et ses camarades frondeurs en concluent que cette note «ne peut émaner de Me Abdoulaye Wade, connu pour la finesse de ses propos et la justesse de son écriture». Point par point, le directoire provisoire de l’Alliance suqali sopi répond aux griefs soulevés par Me Wade. Sur sa participation à l’ouverture du dialogue national sans avoir eu l’autorisation du parti, le mouvement estime qu’«il est surtout heureux que le frère Oumar Sarr ait publiquement déclaré à cette séance d’ouverture qu’il n’engageait pas le parti. On ne peut donc lui reprocher ce qu’il n’a pas fait». Puis, le communiqué ayant sanctionné la réunion dudit mouvement samedi rappelle que l’Alliance suqali sopi a été «admise en tant que mouvement au Front de résistance nationale de l’opposition et y est représentée par Oumar Sarr ès qualité, comme y sont représentés des mouvements karimistes qui mènent leurs activités librement en se réunissant dans leurs sièges connus de tous».
De la même manière, ajoutent les frondeurs, il «mène ses activités et a décidé d’ouvrir une permanence nationale à Dakar, et des permanences secondaires le cas échéant». Toujours dans sa conviction que Wade n’est pas le rédacteur de cette note, le mouvement trouve que «l’effigie de Me Wade est du domaine public et ceux qui sont attachés à sa personne, comme les autres d’ailleurs, l’utilisent sans demander son autorisation». Et encore que, précisent-ils, «il n’a jamais été interdit à personne d’utiliser sa photo ou son effigie, les symboles et couleurs du Pds appartenant à tous ses militants, y compris nous qui en sommes d’authentiques».
«Les encagoulés pleurnichards font signer un acte illégal à Wade»
En somme, l’Alliance suqali sopi dit assumer tous les actes posés par Oumar Sarr et l’accompagne dans toutes les activités qu’il mène au nom de notre mouvement et n’entend pas «se laisser distraire par ceux qui n’ont plus le courage d’assumer leurs positions politiques en se mettant sous le manteau de Me Abdoulaye Wade qui, manifestement, ne peut plus s’opposer aux désirs de son fils Karim Wade». L’ancien coordonnateur nationale du Pds et ses hommes en rajoutent une couche d’ailleurs et sans doute une autre pique à Wade-fils : «Au moment même où le frère Abdoulaye Wade se réconcilie avec Macky Sall, dont on se souvient des propos qu’il a tenus à son égard, se réconcilie avec le frère Madické Niang et va au domicilie du frère Pape Diop pour lui présenter ses condoléances, les encagoulés pleurnichards lui font signer un acte illégal qu’ils ont rédigé à la hâte en faisant la preuve de leur totale ignorance des statuts et du règlement intérieur du Pds.»
L’Alliance suxali sopi, qui ne souhaiterait pas saisir la justice pour l’instant, avertir qu’elle «n’hésitera plus à agir si les cagoulards n’arrêtent pas de compromettre le secrétaire général national en l’impliquant dans des batailles qui ne sont plus les siennes». Selon ses animateurs, l’ancien Président doit «jouer le rôle qui est le sien, fondé sur une neutralité, gage de démocratie interne et de consolidation des acquis de notre parti dont l’objectif ultime est la reconquête du pouvoir et parachever le Sopi dans un Sénégal indépendant et prospère».
2024 DE TOUS LES POSSIBLES
A un peu plus de 4 années de la présidentielle de 2024, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu politique.
A un peu plus de 4 années de la présidentielle de 2024, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu politique. Du président Macky Sall qui semble se baliser le terrain pour un troisième mandat, à Ousmane Sonko de Pastef/Les patriotes qui doit d’abord se tirer d’affaire dans cette histoire de 94 milliards de FCFA, en passant par le leader de Rewmi, Idrissa Seck qui cogite une grande coalition autour de sa personne, de l’amnistie ou de la réhabilitation possible de Karim Wade et de Khalifa Sall, sans oublier l’autre opposition qui se cherche dans le Congrès de la renaissance démocratique (Crd), 2024 s’annonce être l’année de tous les possibles.
Le débat sur le troisième mandat du président Macky Sall a fait couler beaucoup de salive, emportant même des collaborateurs du chef de l’Etat, en l’occurrence l’ancien Directeur des Sénégalais de l’extérieur, Sory Kaba, et l’ancien ministre conseiller, Moustapha Diakhaté limogés pour s’être prononcés en défaveur du troisième mandat. Mais, jusque-là, la question reste entière, dans la mesure où les juristes eux même restent divisés sur la possibilité ou pas pour le président Macky Sall de briguer le suffrage universel pour une troisième fois. Si d’un côté, des constitutionnalistes comme Ameth Ndiaye estiment que ce serait «juridiquement impossible, politiquement trop risqué» pour le président Macky Sall de vouloir faire un troisième mandat, ou encore son collègue Ngouda Mboup qui brandit l’article L.27 qui stipule que «Nul ne peut exercer deux mandats consécutifs», d’autres à l’image du Professeur Babacar Guèye soutiennent que Macky Sall, peut être candidat en 2024, pour solliciter un nouveau mandat. Le Professeur Gueye ajoute qu’une disposition transitoire devrait être inscrite dans la Constitution au cas où l’on ne souhaiterait pas que le Président demande un mandat de plus en 2024. Ce qui revient à dire que si le chef de l’Etat décidait de soumettre cette question aux «7 Sages», sa candidature pourrait passer au vu des cas précédents, notamment celui de l’ancien président Me Abdoulaye Wade. D’ailleurs, de l’histoire politique du pays l’on retient que le Conseil constitutionnel n’a jamais ramé à contre-courant de la volonté du président.
D’aucuns seraient tentés de demander aux populations de s’en tenir à la promesse faite par le chef de l’Etat lui-même de ne pas solliciter un autre mandat. Certes le président avait dit publiquement qu’il ne fera que deux mandats mais, les exemples de revirement font légion. Que dire de la promesse faite de réduire son premier mandat de sept à cinq, de sa promesse de ne jamais nommer par décret son frère Alioune Sall, ou encore de son engagement à mettre sur pied un gouvernement composé de 25 ministres, etc ? Autre chose, le chef de l’Etat a tout fait pour annihiler toute velléité visant à le suppléer au sein de sa formation politique, et même au niveau de la grande majorité présidentiel, en interdisant tout débat autour de la question de son mandat. En fin stratège politique, il a réussi à mettre sous sa coupole tous les «aboyeurs», dont le maire de Podor, Aïssata Tall Sall, Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada, Abdoulaye Baldé, entre autres. Mieux, pour avoir «affaibli» ses alliés, il serait en droit de solliciter leur soutien en 2024, si toutefois le Conseil constitutionnel lui donnait carte blanche, car n’ayant aucun leader au sein de la ladite coalition prêt à le succéder.
IDRISSA SECK MANŒUVRE EN DOUCE
Sorti deuxième de la présidentielle dernière avec 20,51%, le patron du parti Rewmi, Idrissa Seck jouera son va-tout à la présidentielle de 2024 prochain, qui sera sa quatrième présentation à une présidentielle. Déjà, il parait clair que le candidat malheureux, resté aphone depuis sa dernière déclaration tenue après les résultats de la présidentielle, cogite quelque chose. En tout état de cause, il structure autour de sa personne une grande coalition qui regroupe Pape Diop de Bokk Giss Giss, Cheikh Hadjibou Soumaré, Malick Gakou du Grand parti, sans oublier Me Madické Niang, El Hadji Issa Sall. Si les derniers cités connaissent déjà leur poids électoral, pour avoir participé à la présidentielle de février dernier, à savoir Issa Sall (4,07%) et l’ancien ministre Madické Niang (1,48%), les autres leaders n’ont pas pu se jauger pour avoir été recalés par le filtre du parrainage et les «7 Sages». Ainsi donc, sauf retournement de situation, le président de Rewmi sort du lot dans cette coalition qui se forme dans le but d’exister politiquement.
OUSMANE SONKO FERA-T-IL PARTIE DE LA COURSE ?
Le leader de Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko fort de son score de15,67%, doit faire son petit bonhomme de chemin ailleurs. Lui qui est considéré par certains analystes, depuis un moment maintenant, comme le seul sur le terrain politique contre le régime du président Macky Sall, a formé une coalition nommée Coalition Jotna/Patriotes pour l’alternative qui a tenu son assemblée générale constitutive, le 31 août dernier. Pour se démarquer de ceux que l’analyste politique, Momar Diongue appelle «les politiciens classiques», Ousmane Sonko et sa coalition disent «œuvrer à l’indispensable renouvellement de la politique, dans le discours comme dans les actes, sous-tendu par les valeurs et l’éthique du patriotisme, du dévouement au peuple, de l’intérêt général et de l’exemplarité citoyenne à tous les niveaux».
Mieux, ils prétendent s’inspirer des Conclusions des Assises nationales et des Recommandations de la Cnri actualisées, pour donner corps et vie à leur projet commun de transformation sociale, entre autres. Mais, l’ancien inspecteur des domaines doit d’abord régler ses comptes avec “Dame justice“ dans l’affaire l’opposant à l’ancien directeur des Domaines, Mamour Diallo, qui l’accuse de «diffamation et d’injures publiques» dans l’affaire des 94 milliards. Sa sortie sur une supposé «combine» qui se tramerait pour bousiller son casier judiciaire afin de l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024, renseigne de l’inquiétude qui anime le patron de Pastef. De toute évidence, il aura raison de s’inquiéter pour son avenir politique, au vu des cas Karim Wade et Khalifa Sall.
KARIM WADE ET KHALIFA SALL CONTRAINTS DE FAIRE PROFIL BAS
Le vent de décrispation avait soufflé en sa faveur. Lui, c’est l’ancien maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall qui a bénéficié d’une grâce présidentielle, tout juste après les retrouvailles Wade-Macky à l’inauguration de la grande mosquée mouride, Massalikoul Djinane. Sa première sortie devant la presse, après son élargissement de prison, avait été qualifiée de «molle» par bon nombre d’observateurs. Mais, celui qui a donné du tournis à tous les régimes qui voulaient le contrôle de la capitale sénégalaise, semble avoir raison de mettre de l’eau dans son «bissap». Il ne figure toujours pas dans le fichier électoral, donc non encore éligible à une quelconque élection. Il n’est pas le seul à se retrouver dans la même situation. Avant lui, le fils de l’ancien président, Karim Wade avait bénéficié d’une grâce présidentielle qui n’absout pas toute sa condamnation. Tous les deux leaders ont besoin d’une loi d’amnistie pour bénéficier de la plénitude de leurs droits afin de prétendre briguer le suffrage des Sénégalais. Toutefois, il leur reste cette possibilité d’introduire une demande de réhabilitation au niveau du Parquet de Dakar qui va effectuer une enquête dans leur lieu d’emprisonnement, Reubeuss. Cette enquête sera transmise au Parquet général, à savoir Lansana Diaby qui va saisir la Chambre d’accusation qui est libre d’accepter ou de rejeter ladite demande. Une réhabilitation leur permettrait de figurer à nouveau sur les listes électorales. Si Karim Wade peut introduire une telle demande dès à présent, pour avoir été gracié depuis plus de 3 ans, l’ancien maire de Dakar doit prendre son mal en patience jusqu’en septembre 2022. Entre temps, ces deux leaders sont obligés de bien se tenir à carreau pour bénéficier, soit d’une loi d’amnistie, soit d’une réhabilitation car le recouvrement de l’intégralité de leurs droits, avant la présidentielle de 2024, ne serait pas sans conséquence pour le régime en place.
L’AUTRE OPPOSITION QUI SE CHERCHE
Il convient de noter que ces leaders ne sont pas les seuls à mettre sur pied des stratégies pour exister politiquement, d’ici les prochaines joutes. Il existe, en fait, au sein de l’opposition, d’autres plateformes, à l’image du Congrès de la renaissance démocratique (Crd) qui cherchent à se faire une place dans le landerneau politique. Toutefois, il parait difficile de mesurer le poids politique de cette entité du fait des leaders qui la composent. Il y a, entre autres, le leader du Mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo devenu député par la formule du «plus fort reste», le patron de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), Abdoul Mbaye et de Thierno Alassane Sall du mouvement pour la République des Valeurs, incapables tous les deux de dépasser l’épreuve du parrainage à la présidentielle dernière. A ceux-là s’ajoutent les responsables politiques comme Cheikh Guèye de la Ld Debout membre de la “Taxawu Senegaal“, du Professeur Bouba Diop, coordonnateur de Taxaw temm, ou encore du Juge Ibrahima Dème du mouvement “Ensemble“, etc. Cette plateforme qui a fait de la lutte pour la transparence dans la gestion des ressources naturelles du pays son cheval de bataille ne compte pas rester inerte dans ce jeu de calcul dans lequel se livrent les acteurs politiques à l’horizon 2024, et pourquoi pas bien avant avec les locales et législatives prochaines.
UNE AFFAIRE DE MALTRAITANCE D’ENFANTS DÉFRAIE LA CHRONIQUE
Dakar, 25 nov (APS) - Les journaux parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise s’intéressent en nombre à une histoire de maltraitance d’enfants pensionnaires d’une école coranique de la commune de Ndiagne, dans le département de Louga (nord), tout en commentant les derniers développements et perspectives du jeu politique.
L’histoire ayant eu pour cadre cette commune rurale de l’arrondissement de Coki, dans la région de Louga, a été portée au public le week-end. Il s’agit notamment d’une affaire de maltraitance de talibés, des apprenants d’une école coranique ayant débouché sur l’arrestation de l’auteur présumé, un maître coranique, ainsi que d’autres personnes.
‘’Les enfants, âgés entre 5 et 8 ans, ont été victimes de maltraitances de la part de leur maître coranique qui les menottait aux pieds pour les empêcher de fuguer’’, informe L’Observateur dans sa livraison.
Le journal du Groupe futurs médias, s’inspirant sans doute de chroniques portant sur des faits divers, n’hésite pas à présenter le maitre coranique, auteur présumé des faits, comme le ‘’Monstre de Ndiagne’’, en illustrant sa Une de photos des certaines victimes.
Selon la publication, l’enseignant a été arrêté par la gendarmerie de Coki pour maltraitance sur des enfants en même temps que le forgeron qui fabriquait les menottes artisanales et quatre parents. Ces personnes pourraient d’ailleurs être déférées au parquet de Louga ce lundi, croit savoir le journal.
‘’Des talibés esclaves dans un daara à Coki’’, relaie, à son tour, Vox Populi en précisant que le maître coranique exerçait de mauvais traitements sur les talibés de son daraa, situé à un kilomètre de Ndiagne. Son arrestation ainsi que celle d’autres personnes se sont faites sur la base de dénonciations, rappelle le journal qui retrace dans le même temps les péripéties de cette affaire.
‘’A leur arrivée, les gendarmes ont trouvé des enfants âgés entre 8 et 10 ans, maintenus sur place par des chaines en fer’’, raconte Vox Populi.
‘’Horreur dans un daara’’, fulmine à sa Une La Tribune. Dans ses colonnes, le journal raconte à ses lecteurs comment le ‘’bourreau a été arrêté’’ en évoquant au passage de fortes pressions émanant de certains pour faire libérer le mis en cause.
Autre affaire, autre développement. Le journal Libération continue à faire le suivi de l’affaire de trafic présumé de faux-billets de banque dans laquelle, Seydina Fall dit Boughazelly, député démissionnaire du parti au pouvoir, est cité au point d’être placé sous mandat de dépôt en même temps que ses présumés complices.
‘’Pour appâter ses clients et rassurer aussi ses complices présumés, Seydina Fall chef proclamé d’une mafia spécialisée dans la vente de billets noirs, prétendait travailler avec des commandants de brigade et un procureur. Trois enregistrements ont été interceptés par les gendarmes mais l’ex-député pour sa défense jure qu’il blaguait en diffusant ces mensonges’’, révèle ainsi le journal.
Cette affaire sert de prétexte au quotidien Enquête pour s’interroger sur le fonctionnement de la justice, en rapport notamment avec les présumés scandales financiers impliquant des hommes politiques et les annonces récurrentes de saisie de drogue. Le journal n’hésite d’ailleurs pas à évoquer un ’’laxisme de haut vol sénégalais’’.
‘’Les révélations des derniers faits d’actualité et leur traitement différencié pousse l’opinion à croire à un traitement préférentiel dans l’administration de la justice. Ces derniers jours, sociologues, politologues, experts en sécurité, membres de la société civile se sont élevés contre une chienlit qui délite dangereusement les fondements institutionnels de ce pays’’, écrit le quotidien dans ses colonnes.
Pendant ce temps, d’autres journaux ont mis en avant l’actualité politique, en s’intéressant particulièrement à la situation du Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation politique de l’opposition.
Le Quotidien revient sur la réaction d’Omar Sarr, ex numéro 2 du parti en froid avec sa direction. Un différend ayant notamment poussé le concerné à être considéré comme un démissionnaire.
‘’Oumar Sarr corrige Wade’’, écrit le journal à sa Une en indiquant que L’Alliance suqali Sopi (faire renaître le changement) a réagi à la note d’Abdoulaye Wade qui considère que Oumar Sarr a démissionné de fait.
‘’Le mouvement estime que cette note est nulle et non avenue et que le secrétaire général du PDS n’en est pas l’auteur. Me El Hadji Amadou Sall et compagnie assument tous les actes posés par l’ancien secrétaire général adjoint du PDS tout en pointant du doigt Karim Wade, le fils l’ancien président de la République.
Sud Quotidien met en avant les ‘’stratégies et calculs politiques en perspective de la prochaine présidentielle’’ et annonce un ‘’2024 de tous les possibles’’.
‘’A un peu plus de quatre années de la présidentielle, les acteurs politiques se livrent déjà à de feutrées stratégies et autres calculs politiques pour tirer leur épingle du jeu. Du président Macky Sall qui semble baliser le terrain pour un troisième mandat à Ousmane Sonko en passant par le leader de Rewi, Idrissa Seck (…) 2024 s’annonce être l’année de tous les possibles’’, insiste le journal du groupe Sud communication.
Le Soleil s’est éloigné de ces préoccupations en mettant le focus sur le football. Le quotidien national évoque notamment la nomination de Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye et Kalidou Koulidaly pour les trophées individuels de la Confédération africaine de football (CAF).
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MON HISTOIRE AVEC LA DÉPIGMENTATION
EXCLUSIF SENEPLUS - L'artiste Mina la voilée, lève le voile sur son expérience à propos du blanchiment de la peau. Elle avoue ses regrets et se dit désormais déterminée à lutter contre cette pratique
''Je suis une voilée et je me blanchissais la peau''. L'artiste rappeuse Mina la voilée n'est pas fière de son histoire avec la dépigmentation. Mais elle ne se cache pas sous son voile quand il s'agit de mener le combat contre ce fléau qui est en train de prendre des proportions inquiétantes dans la société sénégalaise et bien au-delà. La première décision a été pour la rappeuse d’arrêter de se dépigmenter. Ensuite, elle a pris le micro pour une autocritique dans un de ses tubes phares. Aujourd'hui, elle sensibilise sur les conséquences désastreuses de ce phénomène et donne des conseils à des femmes qui veulent arrêter cette pratique.
Face à la caméra de www.seneplus.com, celle qui est désormais une porte-étendard de la lutte contre le "xessal", avoue ses regrets, tout en affichant sa détermination de lutter contre cette pratique.
CES ENREGISTREMENTS QUI ONT PERDU BOUGAZELLI
En plus des sommes trouvées dans le coffre de sa voiture, des dépositions accablantes, du film de son arrestation en flagrant délit, les gendarmes ont intercepté des messages audios que Bougazelli a envoyé à ses complices et clients
Le Doyen des juges a écroué, vendredi dernier, l’ancien député Seydina Fall dit Bougazelli pour association de malfaiteurs, contrefaçon, fabrication de signes monétaires ayant cours légal sur le territoire national et à l’étranger, blanchiment de capitaux et tentative de corruption. Ce, en même temps qu’un de ses complices, Mallé Diagne, qui se dit cuisinier et agent immobilier.
Selon Libération qui revient sur cette affaire avec des révélations explosives, c’est d’ailleurs ce lundi que Moussa Ouédraogo (Burkinabé), Oumar Samb, Mamadou Diop dit « Dave », Khalifa Ababacar Dia dit « Kalz » et Ousmane Diouf dit « Nguess » qui n’avaient pas d’avocats alors qu’on est dans une procédure criminelle, feront face au juge.
Mais, à en croire Libération, dans cette affaire, tout accable Bougazelli qui était le parrain de cette mafia comme nous le révélions dans notre dernière livraison. En plus des sommes trouvées dans le coffre de sa voiture, des dépositions accablantes, du film de son arrestation en flagrant délit, les gendarmes ont intercepté des messages audios que Bougazelli a envoyé à ses complices et clients, histoire de leur faire croire qu’ils ne risquaient rien en travaillant avec lui.
''Damadone kaff rek, bilahi walahi je chahutais''
Dans un premier enregistrement, présenté à l’ancien député lors de son audition sous le régime de la garde à vue qui lui a été notifiée vendredi à 17 heures, Bougazelli, qui échangeait avec un potentiel client, affirmait collaborer dans son business avec des commandants de brigade dont… ''le commandant Mbengue de la Brigade de Recherches et un procureur qui l’a aidé à dénouer l’affaire Thione Seck'' qui a fait la case prison pour trafic présumé de faux billets.
Le commandant Abdou Mbengue est en fait le patron de la Section de Recherches et non de la Brigade de Recherches sous la coupe d’Insa Seck-qui a neutralisé ce réseau grâce à un travail de renseignement acharné comme nous l’avons relaté dans notre dernière livraison.
Invité à donner des explications sur cet enregistrement, Bougazelli a perdu tous ses moyens de défense face au … commandant Mbengue : « Damadone kaff rek, bilahi walahi je chahutais », a-t-il lâché, surpris et confus.
Dans le deuxième audio, Bougazelli, qui parlait avec ses complices, évoquait des paquets en euros et en dollars à livrer. Mais, il a assuré, face aux gendarmes, n’avoir jamais tenu ces propos et que ce ne serait pas sa voix dans l’audio.
Dans le troisième enregistrement, il affirmait, parlant à un client, qu’il n’avait que des coupures de 100 dollars en billets noirs. Il a aussi remis en cause, sans convaincre, l’authenticité de cet enregistrement.
ALIOU SALL ET LE REPRÉSENTANT DE PÉTRO TIM AUDITIONNÉS CE LUNDI
Le doyen des juges d’instruction, Samba Sall, aura ce lundi 25 novembre 2019, en face lui, Aliou Sall. Le frère cadet du chef de l’Etat et non moins maire de la Ville de Guédiawaye
Dernier virage dans les auditions sur l’affaire Petro Tim. Le doyen des juges d’instruction, Samba Sall, aura ce lundi 25 novembre 2019, en face lui, Aliou Sall. Le frère cadet du chef de l’Etat et non moins maire de la Ville de Guédiawaye est l’un des principaux acteurs cités de cette affaire qui fait polémique depuis quelques mois.
L’on apprend aussi que le représentant de Petro Tim au Sénégal sera également entendu dans cette même matinée du lundi.
Mis en cause dans l’Affaire Petro-Tim, relancée début juin par une enquête de la BBC, Aliou Sall est soupçonné d’avoir touché un pot-de-vin dans l’attribution de deux blocs gaziers.
L’AUTOMATISATION PRÉCONISÉE POUR UNE MEILLEURE GESTION DE LA MSAE
Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leur
Saint-Louis, 25 nov (APS) - Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leurs familles.
‘’Il y a urgence et nécessité de moderniser cette structure, avec la mise en place d’un système informatique très performant, qui permettra de mieux gérer les dossiers des 45.000 adhérents et 150.000 bénéficiaires’’, a-t-il souligné à lors d’une assemblée générale tenue le week-end à Saint-Louis.
‘’Les membres de la mutuelle de santé des agents de l’Etat doivent travailler dans la rigueur et la transparence, afin d’accélérer le rythme de travail et de déconcentrer ses activités dans les régions, a indiqué Ngom.
L’assemblée générale de la MSAE organisée dans la capitale du Nord a permis à ses membres de procéder à l’examen du statut des membres de la structure, d’avancer sur l’automatisation et le lancement prochain d’un site web dédié à cette mutuelle.
La Mutuelle de Santé des Agents de l’Etat (MSAE) a été créée par les travailleurs du secteur public en 2003, comme une mutuelle complémentaire à adhésion volontaire.
L'HUMEUR DU DOYEN, PAR ALYMANA BATHILY
DE LA DÉMOCRATIE AUX ÉTATS-UNIS ET AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Le système politique de ce pays a très peu à voir avec ce régime qui établit « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » - Le président du Sénégal est au-dessus des lois
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 24/11/2019
Le président des Etats-Unis d’Amérique, M. Donald Trump fait l’objet en ce moment même d’une procédure de destitution par le Congrès, l’Assemblée Nationale. Il est accusé à la suite des révélations d’un « lanceur d’alerte » anonyme, d’avoir exercé des pressions sur le président de l’Ukraine pour que celui-ci ouvre une enquête sur ‘les affaires’ du fils de M. Biden son probable rival démocrate à l’élection présidentielle de 2020.
C’est seulement en Aout 2019 que le « lanceur d’alerte » a donné l’information : le président Trump, à travers ses propres émissaires privés et certains membres de son administration exigeait du président ukrainien une déclaration publique indiquant l’ouverture d’une enquête à l’encontre du fils Biden.
A défaut, indique le « lanceur d’alerte », les hommes du président Trump ont clairement indiqué au président ukrainien que la rencontre des deux présidents, sollicitée par la partie ukrainienne, n’aurait pas lieu. La subvention de $400 million des USA déjà approuvée par le Congrès au titre de l’aide militaire, serait également suspendue. La presse s’est immédiatement fait l’écho de ces révélations et l’affaire a fait scandale.
L’opposition démocrate faisant valoir que le président utilise là, l’institution présidentielle à des fins personnelles et que le président des Etats-Unis sollicite l’intervention d’un pays étranger dans l’élection présidentielle de 2020. Les démocrates sont ulcérés.
Dès le 19 Septembre 2019, l’Assemblée Nationale lance formellement une enquête aux fins de destituer le président Trump. Les procédures sont établies et approuvées. Dès Octobre l’Assemblée Nationale organise des auditions de témoins : hauts fonctionnaires, ambassadeurs et conseillers de l’administration Tromp. D’abord à huis clos, à partir du 13 novembre ces auditions deviennent publiques et sont retransmises en direct à la télévision.
Si le Président Trump a manifesté son rejet de la procédure et utilisé les pouvoirs de sa fonction pour interdire l’audition de certains témoins, la plupart de ceux-là coopèrent à l’enquête en toute objectivité. Les témoins sous serment risquent la prison en cas de parjure. Ils sont tour à tour soumis aux questions des membres Démocrates et Républicains de la Commission d’enquête.
Le Président Trump sera-t-il en fin de compte destitué ? Les Démocrates échoueront-ils comme les Républicains contre le président Bill Clinton en 1998 ? L’avenir nous le dira.
En tous cas, la procédure aura démontré encore une fois l’admirable vitalité de la démocratie américaine.
« Nous sommes les défenseurs de la Démocratie et Donald Trump doit rendre des comptes », déclare ainsi Madame Nancy Pelosi, chef du groupe parlementaire des Démocrates. « Non, un président des Etats-Unis n’a pas le droit de faire ce qu’il veut. Non il n’est pas au-dessus des lois ».
Que nous enseigne cette procédure de destitution du président des Etats-Unis et ses motifs sur notre pays ? Quelles leçons pour le Sénégal ?
Constatons d’abord que ni les interventions de puissances étrangères et de chefs d’Etat étrangers dans la politique au Sénégal, ni les accusations directes et souvent circonstanciées de corruption et de concussion à l’endroit du président de la République et de son entourage ne font l’objet de traitement judiciaire.
Et évidemment, un procès pour destitution du président relève de politique fiction ici !.
On se souvient qu’en pleine campagne électorale pour la dernière élection présidentielle, le président Alpha Condé de la Guinée est intervenu ouvertement pour rabibocher l’ancien président Abdoulaye Wade avec le président Macky Sall, certainement à la demande expresse de ce dernier. Cette démarche qui a pourtant certainement eu des conséquences décisives sur les résultats de l’élection du président de la République est passée comme …lettre à la poste.
Qui a initié effectivement cette rencontre Wade/Macky Sall sous les auspices du président guinéen ? Des analystes ont avancé que l’initiative est de Paris et a été murmurée à l’oreille de Condé qui est passé à Conakry juste quelques jours avant que Wade n’y vienne. Quel est le deal ? Rien n’a transpiré, ni avant, ni après.
Autre cas symptomatique de l’état de la démocratie au Sénégal : l’affaire dite du « scandale pétrolier BP/Petrotim / Aliou Sall. L’alerte a été lancée par un documentaire de la vénérable BBC, référence s’il en est en matière de rigueur dans le traitement journalistique et d’objectivité dans l’enquête.
Grâce à l’intermédiation du frère du président Macky Sall, des droits d’exploitation de blocs pétroliers auraient fait l’objet de ventes en cascades qui au bout du compte auront causé à terme une perte d’une dizaine de milliards de dollars …aux citoyens sénégalais. On sait ce qui a suivi cette révélation scandaleuse.
Des manifestations de rue massives, des dénonciations dans la presse, quelques auditions de soi-disant témoins dans le bureau du procureur, une procédure opaque qui se traine encore, plus de six mois après le scandale… Sans aucune condamnation, sans même un rapport officiel.
On pourrait rappeler aussi l’affaire dite des 94 milliards pour illustrer le fait que « le système démocratique » de ce pays est foncièrement vicié : ni la Justice ni l’Assemblée Nationale, ne sont au service du peuple.
C’est un député, chef du parti d’opposition PASTEF, en l’occurrence M. Ousmane Sonko, qui, dès mai 2018 saisi d’abord l’Office National de lutte contre la Corruption (OFNAC) et l’Inspection Générale d’Etat (IGE) puis le Procureur de la République : une transaction immobilière couverte par le Directeur Général des Impôts et Domaines aurait abouti au détournement de deniers publics d’un montant 94 milliards FCFA. Aucune réaction de la Justice.
Une Commission parlementaire s’est réunie enfin en Février 2019. Constituée uniquement de députés membres du parti au pouvoir, elle conclut : «les allégations de Ousmane Sonko sont fausses…Les responsables de l’Administration, que ce soit ceux des Domaines, des Impôts, des Régies financières n’ont relevé quelque détournement que ce soit dans ce dossier». Mieux : on introduit des plaintes en justice contre le député Ousmane Sonko pour « diffamation et injures publiques » et des tractations sont mises en branle pour lever son immunité parlementaire.
Il n’est pas besoin d’illustrer outre mesure ce fait : le système politique de ce pays a très peu à voir avec ce régime qui établit « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple » inauguré par Abraham Lincoln, le premier président des Etats-Unis.
C’est que ce pays-là, a instauré très tôt une stricte séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire car comme Montesquieu l’indiquait déjà « pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir »,
Ici par contre, un seul pouvoir en vérité : celui de l’Exécutif, tout entier entre les mains d’une seule personne : le président de la République.
Les soit disant représentants du peuple ne sont en réalité que les « députés » de son « Excellence de Monsieur le président de la République » comme l’a benoitement reconnu récemment un Honorable membre de notre auguste Assemblée.
Les ministres sont choisis en fonction principalement de leur allégeance au parti au pouvoir, de leur proximité voire parenté avec le président de la République et/ou de leur inclinaison à tenir le rôle d’exécutant fidèle de la « vision du président de la République » attendu d’eux.
Quant à la Justice, si l’article 88 de la Constitution qui stipule que « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif » en garantit l’indépendance, sa subordination au pouvoir judiciaire est dans les faits totale.
Car c’est le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature qui décide tout seul de la nomination des magistrats, de leurs promotions, même de leurs rémunérations. On l’a vu récemment, notamment avec les « affaires » Karim Wade et « Khalifa Sall » comment la justice au Sénégal peut être mise au service exclusif des intérêts du président de la République. Si bien qu’il faut bien convenir que contrairement aux Etats-Unis d’Amérique « Oui, un président du Sénégal fait ce qu’il veut. Assurément il est au-dessus des lois ».
Retrouvez chaque semaine sur SenePlus, le billet de notre éditorialiste, Alymana Bathily