SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 avril 2025
Politique
par Charles Faye
AUDIO
DEVOIR D'EXEMPLARITÉ !
Secoués, nous l’avons été par cette sombre et vulgaire affaire de faux billets, mais plus encore, par notre propre consternation - Dure est l’image que Bougazelli, député de la mouvance présidentielle, donne de sa famille politique et de l’Assemblée
Dura lex, sed lex. Mais encore, plus dure est l’image que Bougazelli, député de la mouvance présidentielle, donne de sa famille politique et de l’Assemblée nationale.
Certes, il jouit de la présomption d’innocence, jusqu’à preuve du contraire. Jusqu’à ce que son procès, si procès il y a, dicte son verdict !
Mais d’ici-là, l’eau aura coulé sous les ponts apéristes, ballotée par la houle manœuvrière du palais, sous le sceau de la raison d’Etat. Pour une démission sans état d’âme et aucune forme de politesse aux formules consacrées.
Il y a des choses que le Macky ne saurait cautionner pour l’étique et sa gouverne. Tout comme, des responsabilités ne sauraient souffrir de la laideur morale, même s’il n’existe chez elle point de contrefaçon.
Secoués, nous l’avons été par cette sombre et vulgaire affaire de faux billets, mais plus encore, par notre propre consternation. Celle de découvrir notamment, que notre bonhomme ne connaissait ni son rôle, ni la noblesse de sa mission.
Mais peut-on seulement lui en vouloir, quand on sait qu’il n’y a pas de cours de formation pour le député. Qu’il est rentré en politique, par la grande porte, qu'il a été anobli par les grand-messes militants et rassembleurs, avant d’atterrir à l’Assemblée nationale grâce à une liste. Les doigts dans le nez !
Il y a quelques mois, je lisais dans un journal de je ne sais plus où, un pays riche en tout cas, que la première utilité d’un député, est de déterminer quel parti pourra former le gouvernement, avant qu’il ne vote selon la ligne de parti et, enfin, applaudisse le ministre de sa mouvance s’il est dans les commissions parlementaires.
La Ligne de parti, c’est bien ! Applaudir le ministre, c’est bien, mais être à l’écoute de son peuple, des gens qui ont des projets et des idées, c’est encore mieux.
Et de ce point de vue, il y a beaucoup à dire sur nos hommes politiques, dont bon nombre ignorent jusqu’à leur mission ! Servir !
Il est malheureux de constater que chez beaucoup, la fonction politique se décline en une prestigieuse verticalité motorisée, décalée de la crasse horizontale, qu’ils dépassent dans leur rond de cuir masqué de leurs vitres teintées.
Mais, il est tout aussi heureux de constater le travail sans fioriture des pandores. Pas un mot de plus, pas un de moins, tout juste l’info qui met fin à la récréation verbale et arrête la spirale fibonacci. Le film de l’arrestation.
Ce n’est pas encore du Steven Spielberg, mais la gendarmerie nationale est assez outillée pour se digitaliser et viraliser sa vidéo. Ca ferme le clapet, met le clap de fin, et laisse l’action au procureur, que j’aimerais bien voir d’ailleurs appeler un autre député, pour ses graves accusations portées à l’encontre d’acteurs politiques, tapis dans le confort de leurs immeubles aux designs innovants. Ne serait-ce que par devoir !
Quelque chose à voir avec l’exigence d’étique à laquelle nous invite le Macky.
Il l’a souvent dit, mais peut-être pas suffisamment voulu, pour que ses instructions s’exécutent au pas de charge, en devoir de travail, de transmission, de transparence.
Il est grand temps que Dakar redevienne ce qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être. Une ville lumière. Une ville culturelle. Une métropole civilisée. Une capitale intelligente. Mais ce n’est pas en tuant la désormais virtuelle mairie de Dakar au nom d’une vision parcimonieuse et taillée sur mesure de l’Exécutif, qu’il rendra service à la belle ville, vieille de 162 ans.
Comme Protet, les autres gouverneurs et anciens chefs d’Etat, Dakar lui survivra et ne lui dira jamais assez merci d’avoir fait payer ses pollueurs, qui n’ont rien compris à l’esprit du vivre-ensemble, à la philosophie urbaine.
Mais, il a raison le Macky de taper dans la poche des incivils, ce d’autant que notre indiscipline notoire lui offre une large gamme de sanctions financières et travaux d’utilité publics. Il faut juste qu’il le veuille. Et qui dit vouloir dit pouvoir. Pour Dakar, les authentiques Dakarois et hôtes étrangers vivant parmi nous. J’abandonne mes droits d’auteur. La chandelle en vaut la peine. D’autant que difficilius quidem est consilium.
Jummah Moubarack et bon week-end à tous !
VIDEO
LES MÉANDRES DE L'ÉCONOMIE AFRICAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - Il faut éviter de poser le débat sur le Fcfa de façon binaire - L'endettement n'est pas le seul moyen pour financer une économie - La manière dont on mesure la croissance est marginale - CAFÉ SEC AVEC PAPE DEMBA THIAM (Partie 1/2)
Il navigue aisément sur les questions budgétaires, d’entrepreneuriat, d’investissement innovants, et surtout sur les questions de développement. C’est un ancien de la Banque Mondiale, a travaillé à l’OCDE pour le compte de prestigieux programme. Et pourtant, c’est lui qui flétrit le mieux le travail des experts des institutions de Bretton Woods et des grandes institutions de coopération bilatérale avec nos États en voie de développement. Les classement « Doing business » et autres notations ne trouvent pas grâce à ses yeux. Les plans de développement sortis des laboratoires de la BM et FMI non plus.
Pour l’économiste Pape Demba Thiam : « Il nous faut inventer un modèle alternatif de financement qui mobilise un minimum de fonds publics pour générer des investissements privés massifs ». Mais pour autant, pour notre expert ancien fonctionnaire international reconverti dans les affaires, il ne s’agit nullement de tracer les sillons d’un protectionnisme au privé national au seul nom du patriotisme économique.
Dans cette première partie d’interview consacrée au « Café sec » avec Abdoulaye Cissé, l’entrepreneur conseil en développement industriel et ancien fonctionnaire industriel, Pape Demba Thiam évoque dans un style sans gants, *les mécanismes de financement de notre développement, *le service de la dette, *les leviers à mettre pour porter la chaine des valeurs pour soutenir notre industrie de transformation, *Les échanges commerciaux et les déficits de la balance commerciale.
*Quid de la monnaie ? *Le franc CFA ? L’ECO : opportunité de la nouvelle monnaie commune et quel avenir pour l’états de l’union économique et monétaire, *la ZLECA et le marché commun Ouest africain. Tout y passe.
Bonne dégustation de votre Café . . . sec !
LE CREPUSCULE DU REGNE CONTROVERSE D’UN «COMEDIEN POLITIQUE»
Le maire Talla Sylla face à son destin
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 22/11/2019
« Avec ses perpétuelles volte-face, Talla Sylla sait qu’il est au crépuscule de sa présence à la tête de la mairie de la Ville de Thiès. Il ne saurait être question pour ce cadavre politique qui a vendu son âme au diable de penser à un autre mandat. C’est un aventurier qui en est indigne ». Ce sentiment exprimé par un leader d’opinion très en vue dans la capitale de la Petite côte en dit long sur le « jeu politique sale et mesquin » de l’édile de la ville qui, en un temps record, avait annoncé sa « candidature à la présidentielle de 2019 », puis fait une « volte-face » pour y renoncer au profit de « celle du président Macky Sall ». Ce après avoir « juré fidélité » à Idrissa Seck qui l’a mis à la tête de la mairie de Ville ! Dans ces conditions, évidemment, on ne s’étonnera pas que beaucoup de Thiessois disent n’avoir plus confiance en l’actuel maire de leur ville.
« Talla Sylla est un ‘’comédien politique’’ qui ne gère que ses intérêts crypto-personnels, l’intérêt général est le cadet de ses soucis. Il se moque du développement de sa ville ». Cette remarque est d’un certain Saliou Faye, marchand ambulant, selon qui le leader du mouvement « Fal Askan Wi » est « quelqu’un qui n’est pas très apprécié à cause de ses défauts ». D’après la commerçante Ndèye Fatou Sy au marché Moussanté, « le maire de la Ville ne s’est jamais préoccupé de défendre Thiès ou de prendre en charge les préoccupations des Thiessois, à préserver les intérêts de la ville ». Et nombre de citoyens dans la cité de penser que « l’erreur politique de Idrissa Seck a été de porter au pouvoir un Talla Sylla aussi versatile qu’impossible ». Ils rappellent les résultats catastrophiques de la majorité présidentielle lors des élections législatives du 30 juillet 2017. Des résultats qui ont même « frisé le ridicule » et ont fini de prouver « le manque de popularité du patron de ‘’Fal Askann Wi’’ aujourd’hui politiquement mort », et par delà, « le refus d’adhésion des Thiessois à sa politique. Ses résultats catastrophiques obtenus lors des élections législatives ont montré toutes ses limites » disent ces interlocuteurs. L’ex-patron de la « Jeunesse pour l’Alternance », président d’honneur de l’Alliance Jëf Jël et leader de « Fal Askann wi », qui se définit aujourd’hui comme « n’étant ni du pouvoir ni de l’opposition mais l’autre position », a été décrit par le 1er vice-président du conseil départemental de Thiès et secrétaire national à la vie politique du parti Rewmi, M. Yankhoba Diattara, comme un « traître pur-sang que Idrissa Seck a sorti de l’ombre. Un cadre politique mourant que l’on devait emmener au cimetière politique, mais qui a été ramassé à la dernière minute par le président de Rewmi »
Un pion sous les ordres du président Macky Sall
Un « pion sous les ordres du Président Macky Sall avec comme mandat de déstabiliser Idrissa Seck. Un pion qui avait acheté la carte du parti Rewmi pour pouvoir devenir maire de Thiès-Ville ». Un « homme fini, qui a échoué, n’a plus aucun avenir politique à Thiès, d’où son ralliement au Chef de l’Etat ». Les partisans de l’actuel président du conseil départemental sont d’avis que « Talla Sylla devrait suivre les traces, les pas de Idrissa Seck, pour continuer à travailler pour les Thiessois sur des projets structurants, des projets de développement en communion avec toutes les forces politiques de Thiès ». Malheureusement, se désolent les mêmes, « il n’a aujourd’hui aucun bilan à présenter aux Thiessois, il a échoué et aujourd’hui il ne peut que se réfugier derrière Macky Sall ». Ils se disent convaincus que « les résultats catastrophiques obtenus aux dernières élections législatives du 30 juillet 2017 par le maire de Thiès qui conduisait une liste à ce scrutin sont pour lui des signes avant-coureurs d’une fin pitoyable à la tête de l’institution municipale qu’il dirige. Ces résultats ont fini par montrer toutes ses limites ». Dans tous les cas, ces proches de l’ancien Premier ministre dénoncent une « volonté malsaine de Talla Sylla de se pérenniser à la tête de l’institution municipale » et regrettent « l’erreur politique de Idrissa Seck de l’avoir proposé à la tête de l’institution municipale ». Chérif Diop, mécanicien, est au nombre de ceux-là. Selon lui, le fait d’avoir choisi Talla Sylla pour en faire un maire, « cela a été une ‘’faute’’ que le patron de Rewmi est en train de payer. Aujourd’hui Idrissa Seck paie les pots cassés de son manque de vision, en proposant aux Thiessois un Talla Sylla aussi versatile qu’impossible. Un maire qui s’est tristement illustré à travers une gestion gabégique de sa mairie, dans une ville qui, par un passé récent, a brillé par sa salubrité et qui, aujourd’hui, croule sous le poids des immondices. Un maire qui ne jouit pas de la confiance des Thiessois, qui n’attend que l’organisation des futures élections locales pour s’en aller, quitter Thiès qu’il a déjà vendue au Président Macky Sall ».
Retrouvailles de façade entre Idrissa Seck et Talla Sylla
Les opposants au maire de la ville rappellent les « retrouvailles de façade » entre Idrissa Seck et Talla Sylla lors de la cérémonie du 3e jour du rappel à Dieu de Sokhna Rougui Sy, mère d’Abdoulaye Diaw dit Baba, patron de Itoc, au quartier Malamine Senghor. Ce devant presque toute la République. Le milliardaire avait réussi à convaincre le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, et le maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, de se serrer la main en signe de « réconciliation ». Cette réconciliation avait d’autant plus courroucé les habitants de la ville-aux-deux-gares que le président du mouvement « Fal Askaan Wi » avait toujours opposé un « niet » catégorique aux marabouts de Thiès qui voulaient le réconcilier avec le président du conseil départemental. Les khalifes généraux de Keur Mame El Hadj, Serigne Mounirou Ndiéguene, et de Diamaguene Nimzath, Cheikh N’Hima Haïdara, ainsi que le représentant à Thiès du Khalife général des mourides, Serigne Saliou Touré, de même que l’association des fils de Cheikhs, entre autres chefs religieux de la ville de Thiès, avaient tous échoué dans leur médiation visant à réconcilier Talla Sylla avec Idrissa Seck. Le président du mouvement « Fal Askaan Wi », qui a toujours brandi avec fierté sa « dignité », sa « noblesse » pour tenir tête aux marabouts thiessois qui ont fait des pieds et des mains pour parvenir, en vain, à l’amener à faire le « premier pas » pour se « réconcilier » avec l’ancien Premier ministre, n’a pas perdu une seule seconde pour se plier, sans murmure ni hésitation, à la « demande » ou aux « ordres » du milliardaire lui demandant de se « lever gentiment pour aller serrer la main à ton grand frère Idrissa Seck ». Après quoi le maire de Thiès, est allé s’accroupir aux pieds du milliardaire, comme pour quémander une aumône.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
L'OPPOSITION EN PERDITION
L’opposition a déserté les espaces d’expression pour se confiner dans les pérégrinations religieuses. Elle est devenue une sorte d’opposition d’élections car elle ne se mobilise (mais ne mobilise pas) que lors des échéances électorales
L’opposition nationale, aphone, semble plongée dans un profond coma, donnant l’impression de laisser le terrain libre au président de la République. Lequel gouverne en terrain conquis, sans aucun contre-pouvoir devant lui. Au-delà des déclarations médiatiques intempestives aux allures de simples incantations faites épisodiquement par certains opposants pour se donner une existence, aucune initiative d’envergure n’est entreprise pour mobiliser les populations et les emmener à faire face aux difficultés et aux scandales qui assaillent le pays. Autant dire que, l’opposition significative — s’il en existe — excepté Ousmane Sonko est dans une sorte de léthargie qui l’exclut du champ politique.
Depuis le lendemain du 24 février 2019, les partis politiques de l’opposition plus précisément les candidats malheureux de la présidentielle ont disparu des écrans radars. Ils semblent avoir sombré dans une léthargie profonde et n’essaient même pas de marquer leur présence sur le terrain des luttes et à créer la concurrence et la confrontation des idées, l’une de leurs missions primordiales. Si le principe de l’existence d’une formation politique est d’atteindre le pouvoir, elle doit aussi se prononcer sur les problèmes du pays où elle vit. Un leader politique devrait, s’il veut gagner la confiance des populations, être présent sur le terrain médiatique et mener en permanence une campagne d’adhésion à son projet. Laquelle se déroule sur le terrain, dans toutes les parties du territoire qu’il ambitionne de diriger. Hélas, au Sénégal, l’opposition significative ne semble pas encore s’être remise du coup KO que lui a porté le candidat Macky Sall lors de la présidentielle de février dernier.
Parmi ces leaders groggy, outre Idrissa Seck, Issa Sall du PUR et Me Madické Niang, on peut mentionner Hadjibou Soumaré, Malick Gakou, Serigne Mansour Sy Jamil, Pape Diop et autres candidats recalés par le parrainage. Il est vrai que, de temps à autre, le CRD (Congrès pour la Renaissance démocratique) composé du triumvirat Abdoul Mbaye, Mamadou Lamine Diallo et Thierno Alassane Sall se fait entendre sur certaines questions qui concernent la nation. Tant mieux pour notre démocratie parce que le champ politique a horreur du vide ! Quant au PDS, on a du mal à savoir s’il appartient au camp de l’opposition ou s’il est déjà dans l’antichambre de Benno Bokk Yaakar. Sur bien des questions, le parti des Wade (Abdoulaye et Karim) est resté sans voix. Le deal avec Macky Sall est passé par là.
Le Front national de résistance (FRN) dirigé par Mamadou Diop Decroix erre au niveau Dialogue politique qui est encore au point mort après cinq mois et demi de travaux. Quant à Khalifa Sall, encore dans les tournées de remerciements au Sénégal et à l’étranger, il tarde à enfiler le vrai costume d’opposant qu’on attend de lui. Toutes choses qui font qu’aujourd’hui seul Ousmane Sonko, leader du Pastef, lutte âprement contre le régime. Sur plusieurs questions d’intérêt national, il n’a pas manqué avec ses partisans de se prononcer avec une bonne maîtrise du sujet. A propos des scandales fonciers, de la mal-gouvernance des ressources naturelles, le leader des Patriotes est toujours l’un des opposants les plus en vue dans la stratégie médiatique de la dénonciation au moment où ses concurrents de la dernière présidentielle semblent plongés dans une profonde hibernation. Le mouvement citoyen Aar li nu Bokk, après quelques semaines de rassemblement pour exiger la transparence sur la gestion des ressources — une mobilisation qui a abouti à la déchéance d’Aliou Sall de son poste de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations —, semble s’essouffler parce que ne parvenant plus à mobiliser les foules.
Seul « Frapp France dégage » avec Guy Marius Sagna occupe la place publique
A part Ousmane Sonko, seul le mouvement « Frapp France Dégage », avec son icône Guy Marius Sagna, chauffe la place publique avec ses thématiques favorites telles que le franc CFA, les APE, la lutte contre l’implantation des grandes surface françaises comme Auchan, carrefour, la gestion des ressources naturelles et tutti quanti. Pourtant les sujets d’actualité ne manquent pas. Le trafic récurrent de la drogue, le vol des munitions d’AK-47 à l’armurerie de l’Armée, l’affaire des 94 milliards, les féminicides, le report unilatéral des élections locales, la problématique du 3e mandat demeurent des questions importantes sur lesquelles, malheureusement, l’opposition reste aphone, atone, absente comme si ces questions qui touchent la nation ne l’intéressent pas. Après l’incendie provoqué par l’enquête de la BBC sur notre pétrole et notre gaz, malgré les multiples réactions indignées enregistrées à travers tout le pays, l’opposition démocratique regroupant Idrissa Seck, Madické Niang, Issa Sall, Hadjibou Soumaré, Malick Gakou, Pape Diop était restée étrangement mutique. Ce malgré l’ampleur de ce scandale qui continue de créer des secousses telluriques au sein du pouvoir.
C’est d’ailleurs les réactions du mouvement Aar li nu Bokk qui avaient poussé le procureur de la République à tenir une conférence de presse sur la question avant de lancer un appel à témoins. Le Doyen des juges, à la suite des auditions à la police et à la gendarmerie, vient de prendre le relais pour entendre à son tour les personnes qui l’avaient déjà été par ces deux corps. Bref, l’opposition a déserté les espaces d’expression qu’offre le débat contradictoire pour se confiner dans les pérégrinations religieuses. En maintes occurrences, les Sénégalais ont attendu nos opposants et hélas, comme Godot, ils ne sont jamais venus. Nos compatriotes les ont écoutés, mais ils n’ont pas parlé. Depuis la fin de la présidentielle, Idrissa Seck, classé deuxième après Macky Sall, s’est enfermé dans un mutisme effarant au point que plusieurs Sénégalais pensaient qu’il était hors du territoire national. On pensait le voir comme annoncé lors du séminaire organisé par les jeunes rewmistes le 26 octobre passé mais, in fine, c’est son numéro deux, le député Déthié Fall, qui s’est présenté pour tenter justifier son absence. Quant à Me Madické Niang, l’une des rares fois qu’il a délié sa langue après la présidentielle, c’était pour accepter avec une imbécilité navrante ce qu’il avait refusé au soir du 24 février, c’est-à-dire reconnaitre la victoire de Macky Sall grâce à la bénédiction de Serigne Mountakha Mbacké. Et pendant qu’elle déserte l’arène politique et les combats sociaux, l’opposition, à travers certaines de ses composantes, bénit certains projets politiques du pouvoir. Faute d’initiatives politiques et de capacité de mobilisation de l’opinion publique, elle épouse les options du président sous prétexte de défendre l’intérêt national. C’est même à croire que notre opposition nationale, avec une certaine société civile, est devenue complice des errements et exactions du régime en place. Comme un faire-valoir, elle est même conciliante, consentante, dans certaines forfaitures. L’exemple est donné à ce sujet par Mme Aïda Mbodj qui n’a pas hésité à déclarer sans vergogne, au moment où les Sénégalais s’indignaient de l’ajournement des locales annoncé par le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, que elle et ses collègues du dialogue politique sont à la base d’un tel report.
Une opposition de représentation dans les ziarras
Aujourd’hui, les leaders de l’opposition sont réduits à une oligarchie salonnarde qui excelle dans les ziarras, notamment le Magal et le Gamou. Les rares fois où l’a aperçu, et peut-être entendu, Idrissa Seck, c’est pendant les fêtes de Korité et de Tabaski, ou durant le Magal et le Gamou. La frange de l’opposition qui siège au dialogue politique est aujourd’hui dans l’impasse. De ce que l’on voit sur la scène politique, la majorité des partis de l’opposition significative n’incarne plus actuellement l’alternative politique. Certains leaders n’arrivent plus à s’imposer sur la scène politique ni à mobiliser les foules, encore moins à convaincre le peuple par le discours. Par conséquent, ils semblent avoir atteint la ménopause parce que ne parvenant plus à produire des réflexions politiques fertiles et pertinentes. L’opposition démocratique a perdu la bataille de la lutte politique et toutes ses aptitudes à mobiliser la société. Elle est devenue une sorte d’opposition d’élections car elle ne se mobilise (mais ne mobilise pas) que lors des échéances électorales. Elle ne revient sur la scène politique que pendant les période électorale pour pérorer sur les difficultés quotidiennes des populations. Une belle manière sournoise pour tromper encore le peuple. Cela dit, quelle stratégie affiner aujourd’hui pour reconquérir le terrain perdu ? Le cadre de concertation de l’opposition composée pour l’essentiel des perdants de la présidentielle de février dernier, à l’exception notable d’Ousmane Sonko, constitue déjà un pôle pour remobiliser leurs bases respectives, fédérer les forces du changement et se projeter vers les locales. L’expérience a montré que les rassemblements forts triomphent toujours aux locales. Sous Wade, Bennoo Siggil Senegaal avait raflé toutes les mairies d’envergure. Sous Macky Sall, Taxawu Dakar a montré l’importance de l’union des forces. Cela doit être soutenu par un programme politique, économique et culturel en plus d’un projet de société rationnel et convaincant en adéquation avec les aspirations du peuple. Les partis membres du cadre de concertation conservent-ils toujours leur force électorale acquise lors de la dernière présidentielle pour triompher ? Une question qui ne devrait trouver réponse que lors des prochaines échéances électorales. C’est-à-dire au plus tard en mars 2022 après le report « consensuel » des locales !
«J’AI MAL QUAND ON ATTRIBUE CERTAINS GRANDS PROJETS A MACKY SALL»
A en croire Pape Diop, Macky Sall avait entendu parler sous le régime de Wade du projet de la nouvelle capitale et il a voulu l’installer à Diamniadio.
L’ancien maire de Dakar, touché par la visite de Wade, hier, n’a pas tari d’éloges à l’endroit du patriarche libéral. Pour Pape Diop, sera difficile pour le Sénégal de trouver à nouveau un homme comme le pape du Sopi qui, selon lui, est l’initiateur de tous les grands projets dont on parle d’aujourd’hui.
Prenant la parole, hier, le leader de Bokk Guiss Guiss a indiqué qu’il n’était pas surpris de la visite de Me Abdoulaye Wade. D’autant que l’homme, même étant Président en exercice, n’hésitait pas à aller présenter des condoléances à ses proches, militants et autres sympathisants. Selon Pape Diop, le déplacement du leader du Pds est d’autant plus important pour lui que le défunt Taya Samb a mené toutes les batailles avec la formation libérale. «Ceux qui le connaissent ont étaiement pu remarquer une cicatrice au milieu de son crâne.Il avait reçu un projectile lors d’une manifestation du Pds», a-t-il confié.
Pour l’ancien Président, Taya Samb a des qualités qu’on retrouve rarement dans le monde d’aujourd’hui : la fidélité et la loyauté. «On a cheminé ensemble pendant 30 ans que ce soit dans l’opposition, au pouvoir et après la perte du pouvoir. Il m’était dévoué à 100%. Il sera difficile de lui trouver un remplaçant dans mon entourage. Il a des qualités exceptionnelles qu’on devrait apprendre aux jeunes surtout dans ce contexte de crise des valeurs», a déclaré Pape Diop.
Des qualités qu’Abdoulaye Wade a toujours incarnées et qu’il a toujours essayer de lui les inculquer en tant que militant du parti libéral, ajoute Pape Diop. A l’heure où les scandales en matière de gouvernance et de transparence foisonnent dans le pays, le leader de Bokk Guiss Guiss recommande aux jeunes de s’inspirer du patriarche libéral. «Abdoulaye Wade a gouverné pendant 12 ans et il est impossible aujourd’hui de mettre la main sur le moindre centime à plus forte raison des milliards gardés ou cachés dans des comptes bancaires. Le Sénégal a besoin de personnes comme lui pour aller de l’avant. Toutes les qualités et valeurs pour élire un président de la République se trouvent chez Abdoulaye Wade», a soutenu Pape Diop qui considère on a tellement l’habitude de parler de ses réalisations qu’on en est arrivé à oublier les valeurs qu’il incarne. «C’est ce que je voudrais qu’on retienne le plus de lui. Le Sénégal n’aura plus quelqu’un comme lui. C’est grâce au Président Wade que le Sénégal a connu le développement. Avant son magistère, tout le monde sait que le Sénégal était géré au quotidien. C’est lui qui a initié tous les grands projets dans le pays. Et depuis qu’il est parti, on ne parle plus de grands projets. J’ai mal quand j’entends les gens attribuer les grands projets actuels à Macky Sall. A part le Centre Internationale de Conférence Abdou Diouf (Cicad) qu’il a initié, il n’en est rien».
A en croire Pape Diop, Macky Sall avait entendu parler sous le régime de Wade du projet de la nouvelle capitale et il a voulu l’installer à Diamniadio. Pourtant tous les techniciens avaient dit que ce n’est pas une zone où il faut construire dans la mesure où les sols à Diamniadio sont gonflants. «D’ailleurs, les bâtiments commencent déjà à se fissurer. Ce que Wade voulait ériger à Diamniadio, nous le savons tous. C’était une gare des gros porteurs afin de décongestionner Dakar. Malheureusement, il (Ndlr : Macky Sall) ne sait pas et il ne demande pas. Il ne fait que tâtonner. Et le résultat, c’est un échec cuisant.»
Poursuivant, Pape Diop déclare que personne ne peut refuser à Me Abdoulaye Wade la paternité de l’Aéroport Blaise Diagne. Et même pour le TER, ajoute-t-il, ce n’est pas Macky Sall. «Pour ce TER, c’est normal qu’il y ait des difficultés parce que les actuels gouvernants ne savent pas comment faire. Prions que Dieu nous aide», a lancé l’ancien maire de Dakar. Sa seule et unique préoccupation, indique-t-il, c’est que les gens puissent savoir tout ce que Wade a fait pour le bonheur des Sénégalais. «On a cheminé pendant toutes ces années et même si on est plus dans le même parti, je l’appelle souvent pour discuter avec lui. Et quand il me confie un secret, personne ne peut le savoir. Malgré le temps, nos relations n’ont jamais changé. Et je l’accompagnerai dans tous ses projets pour le bien du Sénégal», s’est engagé l’ancien président du Sénat.
MULTIPLE PHOTOS
BOUGAZELLI FACE AU PROCUREUR
Seydina Fall alias Bougazelli est déféré, ce matin. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, le responsable de l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel), est déjà au Parquet.
Seydina Fall alias Bougazelli est déféré, ce matin. Selon des informations obtenues par Emedia.sn, le responsable de l’Alliance pour la République (APR, parti présidentiel), est déjà au Parquet. Où il devrait faire face au Procureur de la République.
Après deux faux bonds, Bougazelli a finalement répondu à la convocation de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Colobane, où il vient de boucler 72 heures de garde-à-vue. Dans cette affaire concernant des dizaines de millions de faux billets, ses présumés complices sont déjà en prison.
LA POLITIQUE AU MENU ET BIEN D’AUTRES CHOSES ENCORE
Divers sujets sont au menu de la livraison de vendredi de la presse quotidienne, dont la politique, avec notamment le Témoin quotidien qui s’interroge sur les raisons du "profond sommeil’’ de l’opposition sénégalaise.
"Y a-t-il encore une opposition au Sénégal ?", se demande le journal, qui évoque des "partis errants au dialogue national", des "leaders en plein sommeil" et l’"entrisme déguisé du PDS", le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ancien président Abdoulaye Wade, considéré jusque-là comme une des principales forces de l’opposition.
"L’opposition nationale, aphone, semble plongée dans un profond coma, donnant l’impression de laisser le terrain libre au président de la République. Lequel gouverne en terrain conquis, sans aucun contre-pouvoir devant lui", écrit le journal.
Il note qu’au-delà des "déclarations intempestives aux allures de simples incantations faites épisodiquement par certains opposants pour se donner une existence, aucune initiative d’envergure n’est entreprise pour mobiliser les populations et les amener à faire face aux difficultés et aux scandales qui assaillent le pays".
C’est dans ce contexte que plusieurs journaux se font l’écho d’une rencontre entre le leader du parti Bokk Gis-Gis Pape Diop et l’ancien chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade, sous le règne duquel il a été président de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Tribune rapporte que Me Wade s’est déplacé au domicile du président de la Convergence Bokk Gis-Gis pour présenter ses condoléances à Pape Diop dont le directeur de cabinet a été rappelé à Dieu le 6 novembre dernier.
Mais dans ces cas, la politique n’est jamais bien loin, Me Absoulaye Wade, "acclamé" par l’assistance, ne se faisant pas prier de se réjouir de voir Pape Diop "bien entouré de ses camarades de Bokk Gis-Gis et (de) ses frères" du PDS.
Le glissement vers la question des retrouvailles de la famille libérale était devenu naturelle, d’autant que Me Wade "n’a quasiment pas fait le distinguo et a loué leurs affinités idéologiques", selon Tribune.
Seulement la politique étant d’abord et avant tout affaire de contradiction, ce journal cite des déclarations de Pape Diop, selon lequel le président Macky Sall, qui peut légitiment prétendre être de cette famille libérale, "s’inspire mal de Wade".
D’autres propos qui ont particulièrement retenu l’attention des journaux renvoient aux déclarations de Me Wade sur la vieillesse, un état dont peut aisément parler l’ancien chef de l’Etat sénégalais, âgé de 93 ans.
S’il se dit dépassé par la façon dont le peuple sénégalais continue de lui manifester sa sympathie, l’ancien président a surtout retenu l’attention de son auditoire par son discours sur la vieillesse.
"La vieillesse n’est pas une maladie. C’est un état d’esprit", dit-il dans des propos rapportés par Vox Populi et le journal Le Quotidien par exemple. L’As, qui se fait également l’écho de ce déplacement de Me Wade au domicile de Pape Diop, juge que l’ancien chef de l’Etat est "plus que jamais lié" à l’ex-président de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Un autre sujet politique concerne le "refus" de l’actuel président de tout débat sur l’hypothèse d’un 3e mandat qu’il serait amené à briguer. "Macky +biaise+ l’enjeu", affiche ce journal, évoquant dans le même temps la "division de l’opposition par le dialogue national".
"Macky Sall est véritablement maître du temps de son règne", pour être parvenu "à amadouer l’opposition avec la traque des biens supposés mal acquis" d’abord, "son refus du débat sur le troisième mandat" et le dialogue national enfin qui "a fini par diviser l’opposition", analyse Sud Quotidien.
Walfaquotidien revient sur le report des locales à 2021, un "piège" et des "conséquences inévitables sur les législatives et la présidentielle", au point que le couplage de ces deux élections serait inévitable, selon ce journal.
Pendant que la politique semble dicter le ton dans la plupart des journaux, Le Soleil met en avant les progrès économiques du Sénégal. "Impressionnants", affiche le journal en citant la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) dont la photo avec le président Sall illustre sa Une.
La nouvelle DG du FMI "ne doute point de la bonne tenue de l’économie sénégalaise et des performances à l’actif du président de la République", souligne Le Soleil.
Pour le reste des sujets au menu, les quotidiens annoncent que le député démissionnaire Seydina Fall Boughazelli, cité dans une affaire de trafic présumé de billets de banque, sera déféré au parquet ce vendredi.
"Orientension !", s’exclame le journal Le Quotidien à sa Une, pour parler de la sortie du syndicat représentant les enseignants du supérieur au sujet de "l’impréparation" des procédures d’admission des bacheliers dans les établissements supérieurs.
Il ajoute que le SAES, le syndicat en question, "exige l’audit de la plateforme Campusen", qui permet aux nouveaux bacheliers sénégalais et étrangers souhaitant poursuivre leurs études supérieures au Sénégal de demander une orientation.
"Haro sur les banques", affiche Enquête, avant de signaler que face à "la cherté des services et au déficit de confiance, plus de 80% des populations se sont détournées des banques classiques".
L’Observateur parle d’une "hécatombe" sur les routes du Sénégal où 517 morts ont été enregistrés en 10 mois, de janvier à) octobre 2019, selon un décompte de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers. D’où cette manchette : "Sénégal, la mort à grande vitesse"
VIDEO
COMBATTRE LA PAUVRETE, PRINCIPALE EXIGENCE DES BISSAU-GUINEENS
L'élection présidentielle approche en Guinée-Bissau. Pour l'occasion, notre correspondante dans la région Sarah Sakho s'est rendue sur place et nous a livré une série de reportages
L'élection présidentielle approche en Guinée-Bissau. Pour l'occasion, notre correspondante dans la région Sarah Sakho s'est rendue sur place et nous a livré une série de reportages. Vous verrez dans cette édition que l'une des principales préoccupations de la population est l'amélioration des conditions de vie. En Côte d'Ivoire, la mise en place de la couverture maladie universelle connaît quelques difficultés. Enfin, Angélique Kidjo nous parle de son combat pour l'égalité entre les hommes et les femmes dans l'accès au crédit.
MACKY «BIAISE» L’ENJEU
Elu le 25 mars 2012 président de la République devant son «père» et ancien mentor, Me Abdoulaye Wade, Macky Sall ne cesse de surprendre par sa capacité de musellement de ses alliés comme de ses adversaires.
Le président Macky Sall qui entame son deuxième et dernier mandat présidentiel, si l’on en croit à l’opposition, est véritablement maître du temps de son règne. En effet, comme lors de son premier mandat où il était parvenu, d’une part, à ferrer des «dinosaures» de la scène politique qui sont avec lui au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) et, d’autre part, à amadouer l'opposition avec la traque des biens supposés mal acquis, le chef de l’Etat semble être dans cette même logique avec son refus du débat sur le troisième mandat. Sans occulter le dialogue national qui a fini par diviser l'opposition.
Elu le 25 mars 2012 président de la République du Sénégal devant son «père» et ancien mentor, Me Abdoulaye Wade, au terme du second tour d’une élection présidentielle très mouvementée du fait des violences notées à cause du forcing du président sortant pour briguer un troisième mandat, l’actuel chef de l’Etat ne cesse de surprendre par sa capacité de musellement de ses alliés comme de ses adversaires.
En effet, présenté au début de son magistère comme un novice qui aurait du mal à imposer sa vision des choses devant des « dinosaures » de l’histoire politique du Sénégal indépendant au sein de sa vaste coalition des coalitions, Benno Bokk Yaakaar, Macky Sall est pourtant parvenu, contre tout attente, à déjouer tous les pronostics des observateurs. Pour se garantir d’un mandat sans problème, il est non seulement parvenu à domestiquer la plupart des ces «vieux nouveaux amis» à travers la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et des postes de nomination pour les mettre à son service exclusif au prix de l’éclatement de la plupart de leurs partis (Afp, Ps, Ld…) . Mais aussi à réduire comme il l’avait annoncé «l’opposition à sa plus simple expression» notamment à travers la procédure de la traque des biens supposés mal acquis contre des dignitaires de l’ancien régime libéral, principale formation de l’opposition, les obligeant à consacrer toutes leurs forces à la lutte sur le terrain judiciaire.
Aujourd’hui, le président de l’Apr qui a obtenu le 26 février dernier sa réélection dès le premier tour, semble remettre au goût du jour sa recette gagnante du premier mandat. Et pour cause, alors que la plupart des observateurs de la scène politique lui prédisaient un second mandat «chaud» du fait d’une part des velléités de succession au sein de son propre camp vu qu’il entamerait son dernier mandat et d’autre part de la détermination de l’opposition réunie au sein du Front de résistance nationale (Frn) à faire de la question des supposés scandales sur les contrats pétroliers et gaziers, son fer de lance, dans la bataille d’opinion avec le pouvoir, Macky Sall semble pour le moment dominer sur tout son monde. Comme le soleil au zénith !
Dans son camp, sa sortie musclée contre Sory Kaba et Moustapha Diakhaté, tous deux limogés de leurs postes respectifs de Directeur général des Sénégalais de l'Extérieur et de ministre-conseiller, pour leurs sorties sur l'idée d'un troisième mandat, a fait calmer les ardeurs. Par crainte de défénestration automatique de son poste, la question de la succession est devenue en quelque sorte un sujet tabou dans son entourage. De l’autre côté, son projet de dialogue national lancé dans la foulée de la publication des résultats définitifs de la Présidentielle par le Conseil constitutionnel a fini par diviser l’opposition que les scandales supposés dans les contrats pétroliers et la généralisation du parrainage citoyen à tous les candidats avaient pourtant regroupé au sein du Frn.
Comme ce fut le cas lors du premier mandat avec la procédure de la traque des biens supposés mal acquis, le démarrage du dialogue politique en plus de diviser le camp anti-Macky, lui a fait également perdre tout son esprit d’opposition. Aujourd’hui, en dehors de quelques figures à l’image du leader de Pastef, Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye, président de l’Act et le président de Tekki, Mamadou Lamine Diallo qui se font rarement remarqués, tout le reste de l’opposition semble être dans une logique de non-agression avec le pouvoir en place. Ceci pour ne pas griller la carte du dialogue politique pour les membres du Frn et celle d’une amnistie pour Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall.
La preuve, depuis l’élection présidentielle du 26 février dernier, on a l’impression que c’est le consensus total autour du président réélu. On n’entend presque plus des critiques sur la marche du pays. Surtout, en cette période où le Sénégal est empêtré dans divers scandales qui menacent non seulement ses fondements existentiels mais aussi ont fini de ternir son image à l’international comme l’a rappelé hier, jeudi, Sud quotidien dans sa livraison. «Vol» de 80 kilogrammes (Kg) cocaïne sur les 798 Kg saisies au Pad ; libération par grâce présidentielle de Mamadou Oury Diallo, condamné pour des faits de trafic de faux médicaments et dans l’attente de son jugement en appel ; trafic de faux billets impliquant un député du parti au pouvoir (Apr).
Sur toutes ces affaires, y compris les difficultés notées en ce début de campagne agricole où les paysans contestent la rumeur désignant le prix du kilogramme de l’arachide à 210f ou encore les difficultés dans l’orientation des nouveaux bacheliers, c’est le silence radio total. Aussi bien du coté du régime que de l’opposition, ces questions sont passées sous silence.
Le gouvernement qui avait l’habitude dans de pareilles affaires, surtout quand ça concernait un opposant, d’actionner son «très docile» procureur de la République, lequel s’empressait de convoquer la presse pour anticiper sur le verdict des juges avant même le procès semble cette fois opter pour la politique de l'autruche dans toutes ces affaires qui relèvent pourtant de sa compétence exclusive. Cette situation amène au final à se demander si le Sénégal n’est pas en train de se diriger aujourd’hui tout droit vers une démocratie consensuelle.
"UNE CAMPAGNE ELECTORALE A MINIMA POUR UN PRESIDENT A MINIMA"
Chahutés lors de leurs déplacements et de leurs réunions électorales, les candidats à la succession de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika font campagne depuis le 17 novembre en Algérie
Chahutés lors de leurs déplacements et de leurs réunions électorales, les candidats à la succession de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika font campagne depuis le 17 novembre en Algérie. Un climat de tensions alors que le Hirak refuse l'organisation du scrutin.
Meetings sans public, manifestations contre les candidats, arrestations de protestataires, appels au boycott… La campagne pour l'élection présidentielle du 12 décembre en Algérie, qui s'est ouverte le 17 novembre, se déroule dans un lourd climat de tensions.
Rejetés par le Hirak, la mobilisation en cours dans le pays depuis le 22 février, à cause d'un passé étroitement lié au pouvoir, les candidats à la succession de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika tentent de faire entendre leur voix dans un climat de contestation permanente. Des prétendants parmi lesquels figurent les ex-Premiers ministres Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune qui, selon le quotidien algérien El Watan, "continuent de ramer péniblement dans le marécage de la campagne électorale", contraints de "se rendre en catimini aux salles réservées aux meetings".
Malgré une présence policière renforcée depuis l'ouverture de la campagne, les manifestants multiplient les actions contre un scrutin présidentiel accusé de n'avoir d'autre objectif que de maintenir un système dont ils ne veulent plus. Les appels au boycott de la présidentielle, les perturbations des meetings, comme celui d'Ali Benflis à Tlemcen (nord-ouest), se sont multipliés ces derniers jours. Certains candidats sont même obligés de renoncer à prononcer leurs discours, comme Abdelmadjid Tebboune, dont un meeting à Sidi-Fredj, dans la banlieue d'Alger, a été annulé le 17 novembre.
"Ce début de campagne était prévisible, estime Hamid Guemache, le cofondateur du site d'information Tout sur l'Algérie (TSA), interrogé par France 24. Car vous avez d'un côté un pouvoir qui est déterminé à organiser son élection présidentielle et de l'autre, une bonne partie de la population qui s'y oppose fermement, en tout cas dans des conditions qui ne garantissent pas un scrutin équitable et avec des candidats issus du système Bouteflika".
Pour exprimer leur rejet, les opposants au scrutin s'adonnent également au détournement des panneaux d'affichage électoral, inexploités jusqu'ici par les candidats. Sur les réseaux sociaux, des photos de panneaux ornés de portraits de détenus du Hirak ou de figures de la bataille d'Alger, voire parfois de simples poubelles, sont légion. Sur plusieurs d'entre elles, on retrouve le slogan "Makach l'vote" ("Il n'y aura pas de vote") écrit à l'aide de bombes de peinture.
Série d'arrestations et peines de prison ferme
Dans la rue, la mobilisation reste elle aussi très importante, neuf mois après le début du mouvement contre le pouvoir. Des manifestations se déroulent dans plusieurs villes du pays, et plus seulement les mardis et les vendredis. Pour la première fois depuis le début de la vague de contestation qui a obtenu, en avril, la démission d'Abdelaziz Bouteflika, des marches nocturnes sont désormais organisées, à la suite d'appels sur les réseaux sociaux, en milieu de semaine, comme ce fut le cas à Alger, le 20 novembre.
Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées dans le cadre de rassemblements contre les candidats et lors de manifestations contre la tenue du scrutin. Le 18 novembre, la justice algérienne a condamné à 18 mois de prison ferme quatre personnes ayant perturbé la veille le meeting d'Ali Benflis à Tlemcen, tandis que 14 autres ont écopé de deux mois avec sursis.
"De mémoire, l'Algérie n'a jamais vu dans son histoire une campagne se dérouler dans des conditions aussi difficiles, avec des meetings chahutés, une multiplication des manifestations, des prisons pleines de prisonniers d'opinion et une presse muselée qui ne peut pas travailler correctement, poursuit Hamid Guemache. Par conséquent, dans un tel climat de répression, on ne peut pas appeler cela une campagne électorale normale".
Dans un communiqué publié jeudi, l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty international s'est inquiétée du "climat de répression et de restrictions aux libertés d'expression qui marque ce début de campagne électorale".
Le même jour, Reporters sans frontières (RSF) a appelé les autorités algériennes à respecter le pluralisme médiatique et le débat d'idées pendant la campagne présidentielle, après avoir dénoncé les "pressions grandissantes" qui pèsent sur les journalistes de la radio et la télévision publiques et de médias proches du pouvoir.
Le report du scrutin pas à l'ordre du jour
"La campagne va être très difficile et les candidats vont avoir du mal à organiser leurs meetings, explique sur l'antenne arabe de France 24 le journaliste algérien Marouan al-Ounas. D'ailleurs, comment est-il possible de parler d'une campagne électorale alors qu'elle se déroule sous une étroite surveillance sécuritaire et dans un tel climat de tensions ?"
"Le pays se trouve dans une situation exceptionnelle, juge Hamid Guemache. On va avoir une campagne a minima pour avoir un président a minima, si toutefois l'élection est maintenue."
Jusqu'ici, alors que les incidents sont quotidiens, le pouvoir reste droit dans ses bottes et aucun report de l'élection n'est à l'ordre du jour. Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et homme fort du pays, s'est même réjoui, le 19 novembre, de "l'élan populaire" envers la présidentielle et constaté une "volonté de se diriger massivement aux urnes".
L'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), elle-même visée par des manifestants qui ont tenté de murer ses locaux dans plusieurs localités, a estimé, le même jour, que la campagne se déroulait dans de "très bonnes conditions", en évoquant de "petits grabuges".
Reste à savoir si les cinq prétendants à la magistrature suprême, réduits à des sorties sous haute protection policière et à faire campagne à huis clos, pourront tenir jusqu'au scrutin dans un tel contexte. Ces derniers jours, plusieurs membres d'équipes électorales ont préféré démissionner de leur poste, en raison de la pression populaire.