Le président du Grand parti estime que si Macky Sall hésite à réduire son mandat et à tenir la Présidentielle en 2017, c’est parce qu’il sait qu’il sera battu. El Hadji Malick Gackou, qui inaugurait sa permanence nationale, a par ailleurs critiqué le chiffre de 6,4% brandi par le gouvernement qu’il assimile à «un taux de croissance des malheurs des Sénégalais».
El Hadji Malick Gackou n‘a pas été tendre, hier, à l’endroit du régime de Macky Sall. Lors de l’inauguration de la permanence nationale du Grand parti (Gp) à Yoff, dans les anciens locaux du journal Direct Info, il a lâché une phrase aux allures d’un défi. «Si le président de la République hésite à réduire son mandat de 7 à 5 ans, c’est qu’il sait qu’il va être battu si l’élection présidentielle a lieu en 2017», a-t-il dit.
Gackou d’ajouter : «De quoi a-ton peur ? Nous devons aller aux élections et que le meilleur gagne. Quand on fait des promesses à son Ppeuple, on est tenu de les respecter. C’est la raison pour laquelle le président de la République n’a besoin de l’avis de personne. Ce dont il a besoin, c’est de respecter sa parole.»
Le leader du Gp fait allusion à la sortie du conseiller juridique du Président, Ismaïla Madior Fall, qui affirme que le chef de l’Etat est obligé de se conformer à l’avis du Conseil constitutionnel, quel qu’il soit.
En tous les cas, Gackou avertit que sa formation va contraindre Macky Sall à respecter sa parole «si toutefois il s’aventure à ne pas réduire son mandat de 7 à 5 ans». Il estime, en outre, que «le Peuple sénégalais sera obligé de faire respecter la parole du Président», espérant «qu’on en arrivera pas là».
«Nous ne voulons pas d’un taux de croissance saf safal»
L’ancien numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès (Afp) dit être prêt à «déloger Macky Sall du Palais présidentiel». Selon lui, le régime de Macky Sall a «échoué sur toute la ligne» et «tente de masquer ses insuffisances derrière un taux de croissance de 6,4%» qu’il qualifie de «fantaisiste».
En effet, explique le président du Gp, «ce taux ne représente rien», rappelant que «le Mali qui est en guerre a atteint un taux de croissance de 5,4%, la Côte d’ivoire, sortie de la guerre, affiche une croissance de 10%».
Devant des militants portant des pancartes à son effigie, Gackou raille ainsi le gouvernement : «Nous ne voulons pas d’un taux de croissance saf safal (assaisonné en Wolof), qui augmente la pauvreté des Sénégalais. Et le Pse ne mènera nulle part le Sénégal. Les institutions de Bretton Woods l’ont démenti. Cette croissance, c’est l’augmentation du taux de malheur des Sénégalais.»
A noter que bien que disposant d’un bureau à la permanence nationale, Mata Sy Diallo, qui a rejoint le Grand parti, a brillé par son absence hier à ce qui ressemblait à un test de popularité.
LE GOUVERNEMENT NOUS A SERVI UN TAUX DE CROISSANCE ‘SAF SAFAAL’ QUI AGGRAVE LA PAUVRETE AU SENEGAL
Un taux de croissance «saf safaal». Voilà comment El Hadji Malick Gakou, président du Grand parti (Gp), qualifie le taux de croissance de 6% annoncé par le chef de l’Etat.
Le taux de croissance annoncé par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors de son adresse à la nation du 31 décembre dernier, est loin de convaincre le leader du Grand parti (Gp).
Hier, à l’occasion de l’inauguration du siège de son parti, à Yoff, sur la route de l’aéroport, El Hadji Malick Gakou a taxé ce taux de croissance brandi par le chef de l’Etat et son gouvernement de taux de croissance «fantaisiste».
«Le gouvernement nous a servi un taux de croissance ‘saf safaal’ qui aggrave la pauvreté au Sénégal. Je l’appelle un taux de croissance ‘saf safaal’, parce que, bien évidemment, il s’agit d’un taux de croissance ‘saf safaal’. Puisque tout le monde sait que cette croissance est irréelle et ne donne pas de bonheur aux Sénégalais. Quelle est la nature de cette croissance qui n’apporte pas de bonheur aux Sénégalais ? Quelle est la nature de cette croissance qui aggrave la pauvreté au Sénégal ? Quelle est la nature de cette croissance qui rapporte la précarité ? Quelle est la nature de cette croissance qui installe la famine ?», dénonce-t-il.
Selon l’ancien ministre du Commerce, «cette croissance n’est pas de 6%. C’est la raison pour laquelle, les populations n’ont jamais cru à cette croissance fantaisiste. Et nous pensons que les Sénégalais méritent de savoir la vérité».
Pour El Hadji Malick Gakou «les priorités sont ailleurs. Il faut résoudre la souffrance des Sénégalais».
«En réalité, les Sénégalais n’ont pas besoin de débat sur les taux de croissance, les Sénégalais, ce dont ils ont besoin, c’est de vivre dans un pays avec une économie développée, où on travaille et on ne tend plus la main pour faire des revenus et satisfaire les différents agrégats du développement durable. C’est de cette croissance dont nous avons besoin, et cette croissance n’existe pas au Sénégal», assène le leader du Gp.
S’agissant de la polémique autour de la question de la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, l’ancien numéro deux de l’Alliance des forces de progrès (Afp) appelle la classe politique à ne pas en faire un débat.
Avant de demander au chef de l’Etat, Macky Sall, de respecter sa parole.
WADE EFFACE HADJIBOU
Le Sénégal perd la présidence de la Commission de l'UEMOA
Le Sénégal a finalement perdu la présidence de la commission de l’Uemoa. Le Sénégal a été obligé de respecter l’engagement pris en 2011 par le Président Wade. Cet engagement consistait à que ce le Sénégal fasse un seul mandat à la tête de la commission et passe le relais au Niger. Après des discussions, les Chefs d’Etats de l’Uemoa ont finalement décidé de prolonger le mandat de l’actuel président de la Commission, Hadjibou Soumaré de 6 mois, avant que le Niger ne prenne le relais.
Le bras de fer entre le Niger et le Sénégal pour la présidence de la commission de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) a été rude. Le pacte signé par le Président Wade en 2011 pour que le Sénégal cède la présidence de cet organe au Niger après un mandat a rattrapé son successeur. A ce propos, le président de la République Macky Sall à la fin de la conférence a reconnu qu’il y a eu «un peu de tension sur ce sujet».
Le protocole de Wade, joker de Issoufou
Des personnes bien informées sur les tractations ont indiqué que ce protocole brandi par Mahamadou Issoufou, a été une vraie surprise pou Macky Sall. Le chef de l’Etat sénégalais a été pris de court quand son homologue nigérien a sorti ce document signé par l’ancien dirigeant du Sénégal, et qui stipulait de manière claire que le Sénégal s’engageait à renoncer à se représenter à la présidence de la Commission à l’issue du premier mandat de hadjibou Soumaré, et que seul un Nigérien devait succéder à ce dernier.
«Issoufou a demandé à Macky d’un ton narquois s’il ne voulait pas respecter l’engagement du Sénégal, et s’il était prêt à l’annoncer publiquement à la face du monde. Et dans ce cas, lui et son pays le Niger allaient prendre acte de cette attitude». Fortement embarrassé, le chef de l’Etat sénégalais a dû se soumettre à l’évidence.
Et en public, M. Macky Sall, a reconnu que, « la conférence après un échange approfondi, pour éviter tout risque de blocage et de paralysie, a retenu de prolonger pour 6 mois le mandat de la commission».
Expliquant la formule qui a été trouvée pour éviter un blocage, il rappelle l’accord «en 2011, vraiment formel sur lequel le Sénégal, le Niger et l’ensemble des Chefs d’Etats» s’étaient entendu «pour appliquer la règle de l’alternance». «Le Sénégal avait souhaité que cette règle de la rotation soit globale, ça ne concerne pas seulement la commission», a-t-il expliqué.
Ainsi lors de cette conférence, il a été décidé que le mandat du président sortant de la commission de l’Uemoa soit «renouvelé de 6 mois». De même, il faut noter que «le Sénégal et le Niger alterneront entre la commission et le vice-gouverneur de la Bceao». «Peut-être qu’on trouvera un pacte qui permettra à ces deux pays de se relayer sur chacune de ces deux institutions», a-t-il ajouté.
Tous les Juges de la Cour renvoyés
La question de la paralysie de la Cour de justice communautaire a aussi été prise en compte lors des échanges entre les Chefs d’Etats. D’après le Président Sall, «le sommet après avoir pris connaissance du rapport des experts de haut niveau commis et ayant constaté la paralysie de la cour de justice, a décidé de prendre des mesures pour mettre fin au mandat de l’ensemble des juges».
Ainsi, il sera demandé « aux Etats de proposer de nouveaux juges pour la relance de cette cour». En outre, Macky Sall souligne que la conférence a aussi travaillé sur « les politiques sectorielles».
Selon lui, «il est beaucoup question de rationaliser le fonctionnement de l’institution». « A la fin nous nous retrouverons lors du prochain sommet de Niamey, et en ce moment, nous mettrons en œuvre toutes les mesures arrêtées», a-t-il informé.
DÉCLARATIONS DE HADJIBOU SOUMARÉ PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UEMOA
«Ce qui est important, c’est la vie de notre institution»
A la fin de la 19ème conférence des Chefs d’Etat de l’Uemoa, le président de la commission, Hadjibou Soumaré s’est adressé à la presse. Le Quotidien revient sur certains aspects de cet échange, notamment le consensus trouvé pour la présidence de la commission de l’Uemoa et les perspectives de cette organisation.
«(...) L’autre dossier qui a été présenté c’est le problème des mandats. Comme vous le savez tous les 4 ans, les mandats des commissaires y compris celui du président, sont remis en cause et les chefs d’Etat doivent prendre une décision concernant les nouveaux commissaires. Ils ont travaillé sur cette question qui a polarisé l’attention depuis un certain temps.
Les Chefs d’Etats, après concertation ont décidé de prolonger les mandats actuels jusqu’au mois de juin, et au mois de juin c’est le Niger qui va prendre la présidence de la Commission.
Autour de ça aussi, le Sénégal a posé le problème de la rotation. De ce qu’il m’est revenu, il est question que la rotation au niveau de la commission se fait alternativement entre le Sénégal et le Niger et qu’alternativement aussi le poste détenu par le Niger au niveau de la Banque centrale, le poste de vice-gouverneur puisse revenir alternativement au Sénégal. Dans ce cadre, il y a un consensus qui permet quand même d’apaiser les préoccupations des uns et des autres.
Et je pense que les Chefs d’Etat ont pris les bonnes décisions pour la bonne marche de notre institution. Aucune prérogative, aucun intérêt d’un pays ne doit primer sur l’intérêt général parce qu’il s’agit de travailler pour l’intérêt de nos jeunes des 8 pays (...)
Il faut se féliciter d’avoir ces Chefs d’Etat, moi je m’en glorifie, j’ai été premier ministre dans mon pays, je sais ce que c’est une décision de chef d’Etat. Je sais ce qu’ils ont dû endurer eux-mêmes à huis-clos pour trouver la bonne décision. Ce qui est important c’est la vie de notre institution».
Perspectives de l’Uemoa
«Ce sommet a été un grand sommet, je pense qu’il faut souhaiter que nous continuions dans la même lancée. Aujourd’hui on peut dire que l’Uemoa est l’une des institutions les plus performantes. Ce n’est pas parce que je suis le président de la commission que je le dis. Dans beaucoup de domaines nous avons été une institution d’avantgarde. Il s’y ajoute que nous avons des ressources humaines de qualité. (...)
Nous avions travaillé sur l’harmonisation des politiques parce que vous ne pouvez pas faire un processus d’intégration si chaque pays à une façon de voir les choses, si les économies ne sont pas ordonnées. Nous avons une monnaie commune, nous devions aussi avoir une économie commune autour de l’essentiel. 2004, ce tournant a été la jonction des politiques sectorielles qui ont permis de prendre en charge l’électricité avec l’Ired, nous avons eu une politique agricole commune, une politique industrielle que nous essayons de mettre en place.
Nous avons aussi beaucoup d’avancées sur la transformation qualitative de nos économies en mettant en place les infrastructures qui permettront à nos économies de pouvoir dialoguer. Quand vous êtes dans une intégration et que les économies n’interagissent pas ensemble, vous pouvez avoir des problèmes. C’est pourquoi les Chefs d’Etat avaient mis l’accent sur les infrastructures que nous sommes en train de faire pour permettre aux personnes de pouvoir aller et venir dans de meilleures conditions.
L’Uemoa a fait des avancées extraordinaires, mais comme toute institution, il faut éviter la bureaucratisation, il faut savoir à un moment faire son autocritique et prendre la décision qui sied. Revoir si les politiques sectorielles que nous avons embarrassées, est-ce qu’il faut les maintenir ? Est-ce qu’il faut revoir la problématique de notre manière d’aborder certains problèmes, notamment en ce qui concerne les infrastructures où, malgré qu’il y ait un programme régional, il y a le problème de préoccupation-pays ?
Tout cela mérite une réflexion importante. Et aussi revoir dans le budget s’il n’y a pas des choses qu’on aurait pu ne pas faire et économiser. Je suis quelqu’un de très optimiste dans ma vie, je regarde les choses froidement telles qu’elles sont et essaie d’apporter les réponses qu’il faut et nous pouvons y arriver. L’Uemoa est une grosse machine très performante».
Des Organisations non gouvernementales (Ong) sénégalaises en conférence de presse hier, vendredi 8 janvier ont dénoncé la liste des témoins présents à la barre de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. Regroupées au sein de la Coalition de la société civile sénégalaise pour le jugement équitable d’Hissein Habré (cosejehab), ces Ong déplorent le fait que tous les 90 témoins ont apporté des versions qui accablent l’ancien président tchadien.
La Coalition de la société civile sénégalaise pour un jugement équitable d’Hissein Habré (Cosejehab) dénonce les témoignages faits à la barre de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. Selon le Secrétaire général du Forum des justiciables sénégalais, Boubacar Ba et ses collègues, tous les différents témoins qui se sont succédés à la barre, ont donné une version des faits qui accable l’ancien président tchadien. «Si le déroulement du procès a été jugé normal dans l’ensemble, la Cosejehab regrette l’absence de témoins à décharge prévus en faveur de l’accusé par le Statut des Chambres africaines extraordinaires qui dispose en son article 21 que tout accusé a droit au moins à: ‘’interroger ou faire interroger les témoins à charge et obtenir la comparution et l’interrogatoire des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge’’», soulignent les résultats de l'observation du procès par la coalition, repris dans leur déclaration.
UNE OBSTRUCTION CONSTANTE DES TEMOINS
Par ailleurs, ces organisations de défense de droits de l’homme ont aussi décrié l’attitude du président Gberdao Gustave Kam. A leur avis, le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises ne réagit pas si des témoins malmenés par la défense de l’ancien président tchadien, refusent d’apporter des réponses aux différentes interpellations. «Les observateurs ont noté une obstruction constante des témoins, surtout intellectuels, face aux avocats de la défense, manifestant une réelle opposition à la manifestation de la vérité, sans réaction du président de la Chambre dans certains cas. Ces derniers estiment que la quasi-totalité des témoins ne vise que la qualité de supérieur hiérarchique susceptible de répondre des actes de ses subordonnés. Par contre, la partie civile s’est distinguée dans le versement de nouvelles pièces pour conforter l’accusation», lit-on dans la déclaration.
L’ABSENCE AU PROCES DES CO-ACCUSES DE HABRE DENONCEE
En outre, ces organisations de défense des droits de l’homme ont aussi dénoncé l’absence au procès des co-accusés de l’ancien président tchadien. «La Cosejehab pense aussi que la comparution des autres accusés dont Guihini Korei, Saleh Younouss, Abakar Torbo Rahama, Mahamat Djibrine dit El Djonto, Zakaria Berdel visés par l’Ordonnance de renvoi à côté du Président Hissein Habré aurait davantage éclairé la Chambre sur les faits qui sont actuellement jugés». Aussi jugent-elles que le mutisme d’Hissein Habré ne participe pas à faire éclater la vérité. «Même si elle lui reconnaît la liberté de choisir sa stratégie de défense, la Cosejehab regrette le silence de l’accusé car sa version des faits aurait pu clarifier davantage les événements évoqués et enrichir le patrimoine judiciaire en matière de droit pénal international».
Le PARQUET NE MAITRISE PAS LE CALENDRIER DE COMPARUTION DES TEMOINS
De son côté, le Parquet également n’est pas exempt de reproches pour n’avoir pas montré une parfaite maîtrise du calendrier de comparution des témoins. La Coalition de la société civile sénégalaise pour un procès équitable d’Hissein Habré réclame également que la sécurité soit renforcée à la reprise du procès ce 8 février. Et pour cause, les tensions sont souvent vives à la fin de chaque audience. Cependant, la coalition se désole de «l’indifférence du public par rapport à un procès international historique et inédit». En définitive, dans sa mission d’observation, la Cosejehab recommande «le renforcement de la sécurité pour la suite de la procédure car les risques d’affrontements entre les parties, surtout après la levée de audiences se précisent de plus en plus; la sérénité à toutes les parties car le choix de la justice obéit à des règles strictes».
10 EXPERTS, 13 TEMOINS SIMPLES ET 67 TEMOINS PARTIES CIVILES AU PROCES ENTENDUS
Cette coalition qui a fait face à la presse hier, vendredi 8 janvier à Dakar, est composée d’organisations de défense des droits de l’homme telles que la Ligue sénégalaise des droits humains (Lsdh), le Réseau Siggil Jigeen, Amnesty international et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), entre autres. Pour rappel l’ancien président tchadien Hissein Habré accusé de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de tortures, est jugé dans la capitale sénégalaise. Son procès entamé il y’a de cela quelques mois est suspendu à l’issue du bouclage de la première étape. La Chambre a pu écouter à la barre 90 témoins dont 4 par visioconférences. Au total, la Chambre a pu entendre 10 experts, 13 témoins simples et 67 témoins qui sont parties civiles à la procédure. La réouverture du procès est prévue le 8 février prochain. Cette reprise marquera le début des plaidoiries.
LES SONS DE CLOCHE DISCORDANTS DE LA …GAUCHE
PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE DE MACKY SALL
Jean Michel DIATTA & Babacar FALL |
Publication 09/01/2016
Le projet de révision constitutionnelle en 15 points proposé par le Président Macky Sall est diversement apprécié par les partis de gauche qui semblent émettre moult sons de cloche sur la question. Au niveau de la Ligue démocratique et d’And-Jef version Landing Savané, les propositions du Chef de l’Etat peuvent ainsi tenir la route. Même si, selon le porte-parole des Jallarbistes Moussa Sarr, «Tout ce que nous avions souhaité, à travers les Assises, n’est pas et ne peut pas se retrouver dans les mesures annoncées».
Pour ces deux partis par ailleurs, les mesures du chef de l’Etat nécessitent tout de même «un consensus fort», bâti autour de « la concertation, du dialogue, de l’inclusion de toutes les forces vives de la Nation », d’après Fallou Sarr, le porte-parole d’Aj/Pads-A. Ces positions «conciliatrices» se retrouvent pourtant en porte à faux avec celles du Rnd et du Front national de salut public «Mom sa rew».
Pour Dr Dialo Diop, le projet de réforme constitutionnelle apparait dans l’ensemble «soit vague ou imprécis, soit répétitif ou superfétatoire, et surtout d’une cohérence douteuse ». Souvent en marge des Assises nationales et la Cnri, ce projet ne reflète «aucune proposition visant à rétablir l’équilibre et l’égale dignité des pouvoirs publics», dixit le Rnd. Malick Noël Seck se fera plus poignant dans son appréciation du projet de révision de Macky Sall. Pour le leader du Front national du salut public « Mom sa rew », les Sénégalais doivent rester vigilants dans cette affaire d’autant que Macky Sall n’a pas réalisé la moitié de ce qu’il a annoncé, entre 2014 et 2015. Qui plus est, s’est-il demandé ironiquement en faisant le liant avec la Charte de bonne gouvernance démocratique : «Pourquoi Macky Sall va-t-il appliquer les Assises auxquelles il n’a pas participé ? Ce serait bizarre».
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE LD : « Tout, dans les Assises, n’est pas et ne peut pas se retrouver dans les mesures»
Nous avons pris acte des mesures que le président de la République a annoncées. En principe, elles devront être soumises au peuple souverain à travers un référendum. Naturellement, nous sommes, en partie, satisfaits des mesures. Nous avons, en tant que parti politique, participé aux Assises nationales. Nous avons été également consultés par la Cnri. Tout ce que nous avions souhaité, à travers les Assises, n’est pas et ne peut pas se retrouver dans les mesures annoncées. Parce que tout simplement, il nous faut procéder par étape. Le président de la République a annoncé un certain nombre de mesures. Nous allons nous réunir pour apprécier. Mais puisque nous sommes en démocratie et qu’elle est appelée à être approfondie progressivement, ce qui nous intéresse, c’est que nous puissions bâtir un consensus fort au tour des mesures qui sont annoncées. Elles sont de nature à approfondir la démocratie. Mais si chaque parti, organisation ou personnalité de la société civile tient à ce que tout ce qu’il souhaite se retrouve absolument et totalement à travers les questions qui seront soumises au référendum, nous risquons de ne pas nous en sortir. C’est pourquoi, il est important de bâtir un consensus.
Au niveau de la LD, nous sommes en partie satisfaits. Maintenant, nous espérons qu’il y aura des concertations au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour approfondir les questions. Au niveau des Assises, certaines propositions avaient été faites. Mais, il est difficile, en ce moment-là, d’appliquer l’ensemble de ces conclusions. Le Président, lui, avait dit qu’il allait prendre ce qu’il pensait être judicieux des conclusions de la Cnri. Ce qu’il a fait. Alors, il engage sa responsabilité. Peut-être que si un autre était au pouvoir, il aurait procédé autrement.
FALLOU SARR, PORTE-PAROLE D’AJ/PADS-A : «Globalement c’est bon. Mais, ce serait encore mieux si la concertation…»
Parmi les 15 points, ce qui nous a le plus intéressé en tant que parti de Gauche, c’est l’élargissement des droits du citoyen. On parle maintenant de droit à un environnement sain. On parle également d’un élargissement des pouvoirs de l’Assemblée nationale…Un autre point qui nous a le plus intéressé, c’est l’intangibilité, à la fois du nombre de mandats et de la durée du mandat. Je pense que c’est quand même important pour la stabilité politique du pays, pour la modernité également, et le renforcement de notre démocratie…Globalement c’est bon. Mais, nous disons que ce serait encore mieux si la concertation, le dialogue, l’inclusion de toutes les forces vives de la Nation soient associés avant qu’une décision véritable soit prise.
Pour les Assises nationales, ce qu’il faudra voir, c’est qu’à un moment donné de l’histoire du pays, des forces vives de la Nation se sont réunies pour discuter de notre avenir. Elles ont fait des propositions, qu’il faut saluer, car je pense que la plupart de ces propositions restent encore d’actualité, même si nous reconnaissons qu’il y a des propositions qui, au moment où nous parlons, peuvent être rediscutées pour soupeser réellement l’opportunité de les appliquer ou les modifier. Mais quand même les adapter par rapport au contexte économique, politique et social du pays.
La Cnri, elle, a produit un rapport en fonction d’une commande faite par le chef de l’Etat. Mais, il faut dire que ce rapport reflète, quoi qu’on puisse dire, la volonté, la personnalité de ceux-là qui l’ont rédigé. Il y a des partis politiques, des personnalités, des forces interviewées, mais il faut reconnaitre que tout le Sénégal n’a pas été consulté. Alors que le chef de l’Etat doit veiller au respect de la volonté et du vouloir de tout Sénégalais. Cela, pour dire que le rapport rendu par la Cnri constitue un document de base de discussion. Encore une fois, nous invitons le chef de l’Etat à faire les consultations et les concertations nécessaires pour que ceux-là qui n’ont pas eu la chance d’être consultés par la Cnri puissent donner leur point de vue et qu’on puisse faire une synthèse pour véritablement tendre vers quelque chose qui aurait l’approbation de la majorité des Sénégalais.
DR DIALO DIOP, SECRETAIRE GENERAL RND : «Aucune proposition visant à rétablir l’équilibre et l’égale dignité des pouvoirs»
Dans son message radiotélévisé de nouvel an, le président de la République, Macky Sall, a enfin dévoilé «les fondements» de son propre projet de révision constitutionnelle. Ses quinze propositions apparaissent instructives autant par ce qu’elles annoncent que par ce qu’elles taisent!
Leur examen montre en effet qu’il s’agit d’un mélange hétéroclite et passablement confus de vieux principes déjà inscrits dans la Constitution en vigueur avec quelques mesures innovantes et positives, le plus souvent empruntées à l’avant-projet élaboré par la Cnri, l’ensemble apparaissant soit vague ou imprécis, soit répétitif ou superfétatoire, et surtout d’une cohérence douteuse... A l’exception notable du point 6 prévoyant le retour au mandat quinquennal du président de la République, à la fois clair, net et précis, qui semble être l’essentiel du projet de révision présidentiel, alors qu’en termes de démocratisation institutionnelle, son impact est secondaire sinon marginal. C’est précisément sur le fond du débat juridique, c’est-à-dire sur les buts de la réforme envisagée, que les insuffisances du projet présidentiel sautent aux yeux. On n’y retrouve, par exemple, aucune proposition visant à rétablir l’équilibre et l’égale dignité des pouvoirs publics, ni par la réduction de l’omnipotence du chef de l’Exécutif, ni par le respect de la souveraineté du Parlement, ni, encore moins, par l’instauration d’un authentique pouvoir judiciaire indépendant. A ce propos, les mesures cosmétiques des points 10,11, 12 et 13, portant réaménagement du Conseil constitutionnel, cachent mal le refus de mettre en place une véritable Cour Constitutionnelle, garante et gardienne du fonctionnement régulier des institutions, pourtant validée tant par la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales que par les recommandations de la Cnri. (Commentaires tirés du communiqué de presse du Rnd-2 janvier 2016)
MALICK NOËL SECK, FRONT NATIONAL DE SALUT PUBLIC « MOM SA REW » : «Pourquoi Macky va-t-il appliquer les Assises auxquelles il n’a pas participé ? »
La question est de savoir si les propositions sont conforment aux attentes des populations. Je pense que la question sur la réduction du mandat est quelque chose dont il aurait pu donner clairement la date… Maintenant qu’est ce que ça va changer, que le mandat passe de 7 à 5 ans ? Aujourd’hui, est-ce que ça va changer fondamentalement le bien être ou le mieux-être des Sénégalais ? Parce qu’on s’est débarrassé de Wade et on s’est retrouvé avec pire que lui, avec Macky Sall. Ils sont tous dans le même système… La seule réforme maintenant que je trouve pertinente, c’est la question des candidatures indépendantes. Ça, s’il (Macky) l’applique, ce serait bien. Mais quand tu regardes les déclarations de Macky Sall de 2013 et de 2014, tu vois que plus de la moitié de ce qu’il a annoncé n’a pas été fait. Donc, pourquoi aujourd’hui croire à la déclaration qu’il a faite en 2015 ?
Macky Sall avait signé les Assises nationales avec des réserves parce qu’il voulait se mettre dans la poche le Benno Siggil Senegaal et tous ces gens-là. Il fallait leur ouvrir les portes pour qu’ils puissent gouter aux délices du pouvoir. C’est pour cela qu’il a signé la Charte des Assises. Maintenant, les porteurs des Assises nationales qui ont accepté d’aller goûter aux délices du pouvoir sans pour autant qu’on applique une seule de leurs conclusions pendant maintenant 4 ans, ce sont eux qui décrédibilisent ces Assises nationales. Ce sont eux qui se sont assis sur ces Assises nationales, avec Macky Sall. Alors, on te propose maintenant une nouvelle réforme. Pourquoi Macky Sall va-t-il appliquer les Assises auxquelles il n’a pas participé ? Ce serait bizarre.
Ceux qui pensaient que Malick Gakou n’allait pas candidater à la prochaine présidentielle peuvent aller se rhabiller. Le leader du Grand parti est bien déterminé à conquérir les suffrages des Sénégalais lors la grande course vers le fauteuil de Macky Sall. Comme le lui ont demandé ses partisans qui participaient hier, vendredi, à l’inauguration de la permanence du parti, à Yoff (Dakar).
Les militants du Gand parti (Gp) ne cachent pas leur ambition. Ils veulent porter Malick Gakou à la tête du pays, au soir de l’élection présidentielle de 2017. A la question posée « que voulez-vous ? » par leur leader, lors de l’inauguration de la permanence du parti hier, à Dakar, ils ont ainsi répondu en masse : « le Palais, le Palais… » Ces militants du Grand parti, venus des quatre départements de Dakar, s’étaient donné rendez-vous sur la route de l’aéroport pour l’inauguration de leur permanence nationale.
Sous la houlette de leur leader, les militants du Grand parti ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas entendre parler d’élection présidentielle en 2019. «Le président de la République s’était engagé à réduire son mandat de 07 à 05 ans. S’il ne le fait pas, nous allons le contraindre à respecter sa promesse», a déclaré Malick Gakou. Le responsable des jeunes qui l’a précédé au micro n’avait pas dit le contraire. «Jeunesses du Grand parti, débout !», avait scandé Malick Guèye (ex-progressiste) avant d’ajouter : «nous exigeons du Président à respecter son engagement».
L’ambition de Malick Gakou et de ses camarades est donc claire. Il s’agit pour ce parti issu des flancs de l’Afp de Moustapha Niasse d’aller à la conquête du pouvoir afin de mettre en œuvre son projet de société. Lequel «permettra à chaque Sénégalais d’avoir accès à la richesse et au bien-être», note-t-on sur la déclaration de Malick Gakou.
Se prononçant par ailleurs sur l’actualité liée à la réduction du mandat présidentiel, l’ancien numéro 2 de l’Afp a dit ne pas comprendre l’attitude de Macky Sall, qui consiste à vouloir se dédire, si son Pse est vraiment en marche. «De quoi il (Macky Sall-ndlr) a-t-il peur ?», s’est-il demandé. Pour Malick Gakou, si jamais Macky Sall part aux élections, il sera battu à plate couture. Ce qui explique, selon lui, sa décision de vouloir saisir le Conseil constitutionnel pour lui demander son avis sur sa décision de réduire son mandat.
PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE DE MACKY SALL : La «révolte» de la gauche
Le projet de révision constitutionnelle en 15 points proposé par le Président Macky Sall est diversement apprécié par les partis de gauche qui semblent émettre moult sons de cloche sur la question. Au niveau de la Ligue démocratique et d’And-Jef version Landing Savané, les propositions du Chef de l’Etat peuvent ainsi tenir la route. Même si, selon le porte-parole des Jallarbistes Moussa Sarr, «Tout ce que nous avions souhaité, à travers les Assises, n’est pas et ne peut pas se retrouver dans les mesures annoncées». Pour ces deux partis par ailleurs, les mesures du chef de l’Etat nécessitent tout de même «un consensus fort», bâti autour de « la concertation, du dialogue, de l’inclusion de toutes les forces vives de la Nation », d’après Fallou Sarr, le porte-parole d’Aj/Pads-A. Ces positions «conciliatrices» se retrouvent pourtant en porte à faux avec celles du Rnd et du Front national de salut public «Mom sa rew». Pour Dr Dialo Diop, le projet de réforme constitutionnelle apparait dans l’ensemble «soit vague ou imprécis, soit répétitif ou superfétatoire, et surtout d’une cohérence douteuse ». Souvent en marge des Assises nationales et la Cnri, ce projet ne reflète «aucune proposition visant à rétablir l’équilibre et l’égale dignité des pouvoirs publics», dixit le Rnd. Malick Noël Seck se fera plus poignant dans son appréciation du projet de révision de Macky Sall. Pour le leader du Front national du salut public « Mom sa rew », les Sénégalais doivent rester vigilants dans cette affaire d’autant que Macky Sall n’a pas réalisé la moitié de ce qu’il a annoncé, entre 2014 et 2015. Qui plus est, s’est-il demandé ironiquement en faisant le liant avec la Charte de bonne gouvernance démocratique : «Pourquoi Macky Sall vat- il appliquer les Assises auxquelles il n’a pas participé ? Ce serait bizarre».
COMMISSION DE L’UEMOA : Hadjibou reste aux commandes jusqu’en juin
Le mandat de la commission de l’Union Economique et Monétaire Ouestafricaine (Uemoa) a été prolongé de 6 mois par la 19e session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union, réunie ce vendredi 8 janvier à Cotonou. Le renouvellement de la Commission a été renvoyé au sommet de l’Union qui sera convoqué au mois de juin prochain et à l’issue duquel la présidence de la commission reviendra au Niger.
SMS à Darou…
Après avoir quitté Cotonou, hier, pour débarquer à Ndakaaru dans la soirée, SMS sera aujourd'hui dans la matinée à Darou Mousty pour présenter ses condoléances à la famille de Mame Thierno Birahim. Le chef de l’Etat qui se trouvait hors du pays est attendu ce samedi vers 11 h à Darou. Il sera d’abord reçu par le nouveau Khalife, Serigne Abbas Mbacké et Serigne Cheikh Abdou Mbacké, Khalife de Serigne Cheikh Khady. On nous apprend également que SMS va ensuite se recueillir au mausolée du défunt Khalife pour prier pour le repos de son âme. Le chef de l’Etat se rendra ensuite chez la famille omarienne de Louga.
…Ce samedi matin
Notons lorsqu'il était opposant, SMS s’est toujours rendu dans cette ville lors du magal annuel. Arrivé au pouvoir, il a accédé à plusieurs doléances de Serigne Cheikh Khady. Les dernières en date sont la piste rurale qui relie son village de retraite spirituelle à Darou Mousty et un grand marché entièrement financé par l’Etat du Sunugaal. De gros investissements ont été également faits par le chef de l’Etat pour régler les problèmes de pénurie d’eau dans cette localité qui accueille, chaque année, des milliers de pèlerins.
Al Amine…
Restons à Darou Mousty pour signaler la présence de Serigne Abdou Aziz Sy Al Amin, porte-parole de Tivaouane, qui est venu présenter ses condoléances à la famille de Borom Darou suite au décès de Serigne Cheikh Khady Mbacké. Le guide religieux s’est, tour à tour, rendu chez Serigne Abass le nouveau Khalife et Serigne Cheikh Abdou Mbacké, fils de Serigne Cheikh Khady. Auparavant, il a été reçu par Serigne Sidi Mactar Mbacké en présence de son homologue Serigne Bassirou Abdou Khadre. A sa sortie d’un long tête-à-tête avec le Khalife des mourides, Al Amine a été ensuite reçu à la résidence Djily Mbaye par Serigne Bass Abdou Khadre avec qui il a accompli la prière du crépuscule. A sa sortie d’audience, son secrétaire particulier s’est adressé à la presse. Magnifiant les relations entre les deux familles, Serigne Babacar Lo dira : «L’entente entre Touba et Tivaouane est une source de stabilité pour le (Sunugaal), mais aussi la oumah».
…A Darou Mousty
Avant lui, Serigne Moustapha Diattara qui s’exprimait au nom de Serigne Bass Abdou Khadre est revenu sur les liens familiaux entre Tivaouane et Touba. «Au-delà des liens de famille, c’est une entente parfaite que nous notons entre les deux familles religieuses. Et cela constitue un bouclier contre ceux qui tentent de nous imposer un autre islam différent de celui que nos ancêtres nous ont légué. Serigne Bass et son frère aîné Abdou Aziz se parlent constamment sur les affaires de la religion et de la cité. Et depuis l’accession de Serigne Sidi Mactar au Khalifat, il a définitivement interdit aux talibés les querelles entre confréries et nous notons qu’il n’y a plus de divergences de point de vue sur l’apparition du croissant. Donc nous remercions la famille Sy pour ce déplacement et lui témoignons toute notre reconnaissance».
Ballet de…
Depuis la disparition de Serigne Cheikh Khady Mbacké, Darou Mousty est le point de convergence des hommes politiques. Ce vendredi coïncidant avec la cérémonie de troisième jour suite au décès du Khalife de la localité, plusieurs hommes politiques ont fait le déplacement. Parmi eux, Ousmane Tanor Dieng et plusieurs membres du Bureau politique dont Abdoulaye Wilane, Mame Bounama Sall Jr, Yaya Diallo, entre autres. Le Sg du Parti socialiste qui a été reçu par Serigne Abass, le nouveau Khalife s’est ensuite rendu chez Serigne Cheikh Abdou Mbacké, le khalife de Serigne Cheikh Khady où il a passé la journée. M. Dieng est largement revenu sur les relations anciennes qui le lient à la famille de Darou particulièrement à Serigne Cheikh Khady qui le considérait comme son propre fils, mais aussi à Serigne Cheikh Abdou Mbacké qui est son ami de très longue date.
…Personnalités
Le Sg du Ps s’est ensuite recueilli au mausolée du défunt avant de rentrer sur Ndakaaru. La famille par la voix de Serigne Bass Abdou Khoudoss l’a remercié pour sa présence avant de certifier qu'Ousmane Tanor Dieng est un membre de la famille vu les relations et l’attachement qu’il a pour Darou. La famille de Darou a aussi reçu une délégation du Pds composée de plusieurs membres de la Comité directeur conduite par Me Madické Niang qui avait à ses côtés Me Amadou Sall, entre autres. Bara Tall qui fait aussi partie des proches de Serigne Cheikh Abdou Mbacké est venu présenter ses condoléances. Même s’il n’a pas fait de déclaration, ses relations avec la famille de Serigne Cheikh Khady ne fait l’ombre d’un doute. Chaque année il se rend à Darou pour assister au magal de la localité.
Porte-parole
Comme l’on s’y attendait depuis la disparition de Serigne Cheikh Khady Mbacké, le nouveau Khalife a fait sa première sortie pour annoncer le maintien de Serigne Bass Abdou Khoudoss comme porte-parole de la famille de Mame Thierno Birahim. «Je ne change pas un choix que mes grands frères ont fait avant moi. Serigne Bass est un homme loyal, intègre et honnête qui a ma confiance totale» a-t-il dit. D’ailleurs c’est lui qui sera chargé d’accueillir le Président SMS et de tenir un discours au nom de la famille de Mame Thierno Birahim.
Jacques Carol
C'est aujourd'hui que l'ouvrage "Le Gouverneur et sa gouvernante" du consultant Jacques Carol sera présenté au grand public. En effet, dans cet ouvrage, l'ancien directeur du Collège planification de l'Ecole nationale d'économie appliquée (Enea) de Dakar des années 60, s'est plongé avec passion dans la riche correspondance que lui ont confiée les héritiers d'Emile Pinet Laprade 1822-1869), Mirapicien d'origine, devenu gouverneur de Dakar par la grâce de l'empereur Napoléon III. Mais aussi et surtout l'histoire du long amour entre un Blanc (Pinet Laprade) et une Noire sénégalaise (Mari Assar), scandaleux à l’époque. Au programme, le livre sera présenté aujourd'hui à 17 heures, au Musée de la Femme Henriette Bathily - Place du Souvenir, le lundi 11 janvier à 16 heures au West Africa Research Center (Warc) – Fann et le vendredi 15 janvier à 17 heures au Centre culturel français de Saint-Louis.
Poésie
La Maison africaine de la poésie internationale (Mapi) organise avec Abis édition et les Editions feu de brousse, un concours de poésie qui fera l'objet d'une anthologie à paraître lors de la 9ème édition de la Biennale internationale de poésie de Ndakaaru qui aura lieu du lundi 27 juin au vendredi 1er juillet 2016. Ce concours international est de langue française et est ouvert à tous les âges. Toujours dans le règlement, il est indiqué que le concours sur le thème "Contre les identités meurtrières ! Pour l'amour entre les peuples" est d'un seul et unique ver ne dépassant pas une ligne, avec les caractéristiques suivantes : "Police : Times New Roman. Taille 12". Il est précisé que tout ver qui ne respectera pas cette règle sera éliminé d'office. Trois prix et trois mentions seront décernés en plus de cela une sélection de 200 vers figureront dans l'anthologie publiée. Les inspirés ont jusqu'au 15 avril 2016 à minuit pour concourir à l'adresse : mapi236@gmail.com.
Boy Djinné risque gros
Modou Fall alias boy Djinné qui s'était évadé de la prison de Rebeuss, le 6 décembre dernier et qui a été pris dans la nuit d'avant-hier à Touba est dans de très sales draps après qu'il a été pris en train de cambrioler, avec une bande, un magasin au marché Occas de Touba. Boy Djinné et ses deux acolytes ont été inculpés par le Doyen des juges du tribunal de grande instance de Diourbel qui les poursuit pour association de malfaiteurs, vol en réunion avec usage d'arme et de véhicule et évasion de prison et violence, rapporte la Rfm. Ils risquent la chambre criminelle
Fin de cavale…
Parlons d'un autre fugitif, mais plus populaire et de plus grande envergure que Boy Djinné. Il s'agit du narcotrafiquant en fuite Joaquin «El Chapo» Guzman qui a été arrêté, six mois après son évasion spectaculaire via un tunnel d'une prison de haute sécurité, a annoncé vendredi le président mexicain Enrique Pena Nieto sur son compte Twitter. Moustache et sourcils fournis, «El Chapo», le «trapu» ou le «nabot» comme on le surnomme au Mexique, ne correspond pas tout à fait au profil de la «fille de l’air». C’est pourtant le roi de l’évasion que viennent à nouveau de capturer les forces spéciales mexicaines. Par deux fois déjà, le patron du cartel de Sinaloa - Etat du nord-ouest du pays - a pu s’échapper des établissements de haute sécurité où il avait été enfermé, et à chaque fois de manière totalement rocambolesque.
…Pour El Chapo
2001, le milliardaire de la drogue profite d’un chariot à linge sale pour quitter la prison de «Puente Grande», rebaptisée depuis «la porte grande ouverte». 72 employés du centre pénitentiaire seront suspectés suite à cette évasion cousue de fil blanc. Juillet 2015, rebelote : cette fois, «El Chapo» Guzman choisit de filer depuis les douches de la prison de «l’Altiplano», là encore une évasion sur mesure via un tunnel de 1 500 mètres, éclairé et entièrement ventilé menant jusqu’à un immeuble en construction. Il faut dire que l’empereur mexicain de la drogue dispose de moyens colossaux et donc d’une forte puissance de corruption. Ennemi numéro un, héros pour certains, le narco qui nargue les autorités est devenu un symbole de la lutte contre les cartels, dans un pays où les activités liées à la drogue génèrent environ 50 milliards de dollars de revenus chaque année et impliqueraient jusqu’à 500 000 personnes selon Mexico.
Sa femme décédée...Traumatisé par la mort de son épouse…
«L’amour rend fou». Cet adage vieux de plusieurs décennies est plus que jamais actuel…dans le jargon des «personnes âgées». Mais qu’est-ce qui s’est passé pour qu'on vous parle de sentiments tendres ? "Xana" ce que nos capteurs ont pu filmer d'insolite mais tout autant dramatique et qui s'est passé à Ndiendoury dans le département de Kanel, hier. Un homme âgé de 45 ans a tenté de s'émasculer. Sur les raisons d'un tel acte, il se dit que l'individu a été traumatisé par la disparition de sa femme décédée la semaine dernière. D. Lahoume, un monogame de 45 ans n’a trouvé rien de meilleur que de couper ses parties intimes.
…Il sectionne ses parties intimes
Eh Oui ! Le père de famille de plusieurs bois de Dieu a coupé, mais pas totalement ses bijoux de famille. Selon les informations recueillies sur place par nos capteurs qui se trouvaient dans le coin, depuis la mort de son âme-sœur, M. Lahoume n’a pas retrouvé ses esprits. «Il restait toujours seul la tête penchée, l’esprit ailleurs. Depuis la disparition de sa défunte épouse, il n’est plus le même, confie un de ses proches qui explique que c’est tôt le matin qu’ils ont été informés de cette tragédie. Pour l'heure, Lahoume a été transféré d'urgence à l’hôpital de Ourossogui.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
À MADIAMBAL DIAGNE
Il lui est loisible de défendre "Le Monde". Mais de là à avancer que critiquer le quotidien français, c'est "exagérer la banalité plutôt que s'inventer une originalité", c'est verser dans la raillerie
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 08/01/2016
Latif avait déclaré : "Cette histoire n'est pas anodine. C'est un processus de dénigrement de l'autorité qui est mis en place depuis la France par un important cabinet de communication qui travaille au service du Pds. (…) Ce cabinet bénéficie de l'appui d'un important avocat français qui, dans un passé récent également, était impliqué, d'une manière ou d'une autre, dans la gestion des médias en France à un niveau important… Serge Michel, rédacteur en chef de Afrique Monde, a lui-même participé de façon confirmée à la manipulation de l'édition internet du journal à l'insu du journaliste qui a rédigé l'article."
Si certains Sénégalais ont parlé de complot contre les plus hautes institutions de notre pays, et à juste raison, c'est à cause de la publication concomitante de deux informations concernant les deux premières personnalités de l'État : le président de la République, Macky Sall, sur l'argent de la corruption, et le président de l'Assemblée nationale, Moustapha Niasse, à propos d'une affaire de corruption au Burundi et en République démocratique du Congo (Rdc).
Certes, il est loisible à Madiambal Diagne de défendre le journal Le Monde, même s'il s'en défend. Mais de là à reprendre, goguenard, les propos de l'humoriste Arnaud Tsamère, "on préfère exagérer la banalité plutôt que de s'inventer une originalité", et les attribuer à tous ceux qui ont fustigé le manque de professionnalisme du quotidien français, c'est verser dans la raillerie minimisante corrosive.
Il appert que dans ces révélations de Lamine Diack, "nous n'avons pas encore de choses extraordinaires à raconter" pour paraphraser Tsamère, mais cette "banalité" qui nous pousse à fustiger la duplicité du journal Le Monde, nous ne la nions pas, nous la revendiquons.
"Le Monde s'est fourvoyé, il a commis une faute en mettant le nom de Macky Sall dans le chapeau du résumé de son article publié sur son site internet. Une telle peccadille pourrait arriver à n'importe quel organe de presse… Il arrive à tous les médias de commettre des erreurs", dixit Madiambal. Il faut souligner que le nom de Macky Sall ne figure pas dans le chapeau (d'ailleurs inexistant dans le texte) mais dans le corps du texte.
En sus, dire simplement que le nom de Macky est mis dans le chapeau du texte minimise la gravité de l'information non vérifiée du Monde. Nous soutenons mordicus que ce sont des accusations gravissimes sans précautions scripturales qui ont été proférées par Le Monde contre le président de l'Alliance pour la République (Apr), actuel président de la République du Sénégal en ces termes : "en échange de 1,5 million d'euros pour la campagne de Macky Sall, Lamine Diack est soupçonné d'avoir couvert des pratiques dopantes et retardé les suspensions d'athlètes russes".
L'administrateur du groupe Avenir communication prétend que Le Monde a commis une faute, une peccadille, un amalgame et enfin une erreur. On aurait bien aimé savoir laquelle exactement dans cette litanie est en cause car la nuance, voire la différence, entre "faute", "peccadille", "amalgame" et "erreur", bien que subtile, n'en est pas moins notoirement effective.
Pour beaucoup (y compris l'auteur de ces lignes), Le Monde a commis une faute parce qu'étant bien conscient de ce qu'il faisait en publiant spécifiquement et dans un dessein inavoué sur son site de telles contrevérités. Si le même article était reproduit dans la version papier du journal sans altération, les journalistes qui ont livré l'info et leur rédacteur en chef auraient bénéficié de circonstances atténuantes mais on ne retrouve l'information incriminée que dans la version numérique éditée sur le site Lemonde.fr. Même retiré avec un bouquet d'excuses, l'article dolosif et nocif laisse encore des blessures morales encore saignantes.
Certes il arrive que les médias commettent des faux pas, mais en journalisme, le moindre faux pas devient une faute lourde. Et Le Monde n'en est pas à son coup d'essai. Cela devient même dans l'histoire du journal une sorte de running gag. Déjà le 3 mai 1988, il a "tué" par suicide avant l'heure la comédienne italienne Monica Vitti avant de la ressusciter. Pour exprimer sa honte, le journal de Beuve-Méry avait envoyé un énorme bouquet de roses rouges à la comédienne italienne.
Dans son édition du 8 décembre 2006, le journal français, par la plume du même journaliste auteur l'article sur Lamine Diack, Stéphane Mandard, affirmait que le docteur Fuentes aurait eu des liens avec quatre clubs de football espagnols : Real Madrid, FC Barcelone, FC Valence et Betis Séville. Les clubs avaient démenti l'information et porté plainte contre le journal français. In fine, le journaliste s'étant limité à publier comme avérées des informations non recoupées, le Tribunal suprême de Barcelone l'avait condamné à indemniser le club madrilène à hauteur de 300.000 euros, ainsi que le Dr Alfonso del Corral, directeur du service médical du club madrilène, à hauteur de 30.000 euros. Le Monde a été condamné également à verser 15.000 euros de dommages et intérêts au FC Barcelone pour les mêmes faits. Nous nous abstenons d'énumérer les autres bourdes immondes du Monde pour éviter de tirer sur l'ambulance.
Comme Madiambal l'a rappelé pour absoudre ou dédramatiser la faute du journal Le Monde, l'AFP a annoncé, le 28 février 2015, la fausse mort de l'homme d'affaires Martin Bouygues mais les journalistes qui ont été directement ou indirectement à la base de la diffusion d'une telle information funeste ont préféré rendre le tablier parce que conscients de l'énormité de leur faute professionnelle. Il s'agit des deux responsables de la Région France de l'AFP, Bernard Pellegrin, directeur de la région France, et Didier Lauras, rédacteur en chef de la région France. Leur direction leur a reproché de n'avoir pas mis en combinaison les trois valeurs fondamentales qui fondent le journalisme d'agence : l'exactitude, la rapidité et la neutralité.
Madiambal Diagne qualifie de procès d'intention les critiques formulées contre Le Monde où il a eu "à effectuer un stage et dont certains de ses journalistes sont membres d'une organisation internationale de médias qu'il dirige". Nous saluons sans ambages son passage remarquable au journal de "référence" auquel s'ajoutent des stages aux médias-institutions en l'occurrence Le Figaro, Libération et l'Afp. Jamais il n'a été dans notre intention et dans celle de plusieurs autres Sénégalais, avec qui nous partageons la même position sur la question, de faire un procès d'intention au journal d'Hubert Beuve-Méry. Sur ce point-là, Madiambal devait, sans circonlocutions, flétrir Latif qui a vu derrière cet article, à tort ou à raison, une manipulation d'un cabinet de communication français.
Nous concernant, nous jugeons objectivement Le Monde à l'aune d'une réalité factuelle et nous le condamnons vigoureusement au lieu de nous en limiter aux simples protestations que le patron de Avenir Communication préconise étonnamment aux autorités.
Macky Sall a servi pendant une demi-heure un discours prolixe de 2725 mots dont la technicalité rédactionnelle a rendu le message équivoque en plusieurs endroits, notamment sur la date du référendum et la réduction du mandat présidentiel
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 08/01/2016
Le 31 décembre 2015, l’hymne national résonne sur les télévisions et les radios de millions de foyers. Le président de la République Macky Sall s’adresse aux Sénégalais pour leur présenter ses vœux de nouvel an, faire un round up bilanciel et établir les perspectives de l’année 2016. Le discours est très attendu. C’est le moment d’entendre des promesses confirmées et des réalités concrétisées. Les Sénégalais qui ont besoin d’être soulagés attendaient des annonces fortes. Mais à la fin du discours avec ses intonations protéiformes, la déception a supplanté la satisfaction, l’espoir a cédé à la désillusion, au désenchantement au point qu’il appert difficilement de ne pas s’interroger sur les véritables allocutaires du discours présidentiel.
Quand on s’adresse à ses concitoyens, à travers un discours exprimé en français, une langue que même certains lettrés ne maîtrisent pas parfaitement, on doit être clair, net, précis et concis au lieu de s’embarrasser de fioritures statistiques. Mais contrairement à ses habitudes, le Président a servi pendant une demi-heure un discours prolixe de 2725 mots dont la technicalité rédactionnelle a rendu le message équivoque en plusieurs endroits, notamment sur la date du référendum et la réduction du mandat présidentiel.
Tout d’abord attardons-nous, sans verser dans une analyse sémiotique, sur la forme du discours. Il a failli aux quatre règles arbitraires d’énonciation (être clair, court, cohérent, crédible). Il était dans l’hypercorrection. On constate que la spontanéité n’est pas sa qualité. Son visage crispé, grave et sérieux, comme d’habitude, et la gestuelle manuelle asymétrique et stéréotypée qui doit mettre en exergue sa stature de président, discordaient souvent avec l’intensité des propos qui sortaient de sa bouche.
Les discours de fin d’année de Macky Sall sont faits d’un même moule. On y remarque systématiquement la division tripartite du texte composée de l’exorde, de l’exposition chiffrée des réalisations et des perspectives et de la péroraison qui est le dernier feu où le président tente d’emporter la conviction des auditeurs et téléspectateurs.
Dans l’exorde, on sent un président compatissant qui exprime avec les mêmes mots sa pensée pieuse aux morts et aux malades. Cette partie dictée par la sensibilité, voire la compassion, revient répétitivement avec les mêmes termes dans chacun de ses discours de fin d’année. Il doit montrer de la peine et la partager. On pensait qu’il allait décerner un hommage spécial aux victimes de Mina, mais le faire ouvrirait la porte aux critiques sur l’organisation intra et extra-muros du hajj. Toujours dans cette partie, le président qui revêt le battle-dress du chef suprême des armées pour encourager et requinquer ses troupes engagées dans différents théâtres d’opération à travers le monde. Un chef d’Etat qui pense toujours à la paix précaire en Casamance.
Ce qu’il faut souligner dans cette partie, c’est la juxtaposition des propos présidentiels qui mettent en relief le manque de liant entre les différents morphèmes ou séquences de phrases. D’ailleurs cela est corroboré par les césures intermittentes des images de la prestation télévisuelle du président de la République.
Peu disert sur la question sécuritaire, le président a évoqué la question du terrorisme en huit mots seulement. Pourtant elle a occupé dernièrement l’essentiel de ses interventions, que cela soit au niveau des rencontres internationales ou des foyers religieux. Cette menace du terrorisme qui a privé tous les Sénégalais des feux d’artifice et des rassemblements populaires féériques qui faisaient l’alacrité et l’allégresse des Sénégalais été éludée dans le message présidentiel.
Manie des chiffres
Le fond du discours qui concerne l’exposition des faits, partie centrale du message, le président fait d’abord laborieusement une situation bilancielle de ses réalisations au bout de quatre années d’exercice du pouvoir. Là, le chef de l’Etat nous montre le Sénégal comme un îlot de prospérité qui a échappé à la gravissime conjoncture économique internationale. Et la chiffromanie a pris le dessus sur la réalité des choses.
Soixante chiffres ont été prononcés pêle-mêle par le chef de l’Etat dans la partie économie du discours pour crédibiliser ses réalisations ou promesses de réalisations. C’est comme si l’évocation d’une kyrielle de chiffres tient lieu de critère d’objectivité et de vérité. Finalement elle ne sert qu’à alimenter un débat contrariant et non contradictoire. La preuve, l’étalage des chiffres record de production de 2 271 000 tonnes de céréales, en 2015, de 1 121 474 tonnes en arachide, de 917 371 tonnes de riz avec à la clé un taux de croissance prévisionnel de presque de 7% est fortement battu en brèche par certains économistes, membres de l’opposition et de la société civile. Beaucoup de ces derniers ont qualifié de fictionnel l’actuel taux de croissance 6,4% avancé par le ministre des Finances Amadou Bâ et projeté par le président jusqu’à 7%.
Cette approche bilanciel du discours truffé de chiffres a rendu le message présidentiel rébarbatif. On se croirait à un certain moment devant un discours de politique générale adressé spécifiquement à une opposition contestataire, voire contemptrice. Là où l’on attendait le président parlant d’économie, c’est la sérieuse question de l’emploi où le gouvernement n’a pas su apporter les réponses appropriées pendant quatre ans.
Malgré les annonces par les ministres Mame Mbaye Niang et Mansour Sy d’emplois multiples créés, le talon d’Achille du régime du président Macky Sall demeure plus que jamais le chômage chronique des jeunes. Et cette question devait amener subséquemment le président à évoquer le secteur privé, principal pourvoyeur d’emplois, en panne. Quid des structures d’aide au financement de l’Etat tels que le Fonds souverain d’investissements stratégiques du Sénégal (Fonsis), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et la Banque nationale de développement économique (Bnde) qui demeurent encore inopérantes ?
Un président dubitatif
Concernant la partie institutionnelle, le président aurait pu se passer de la litanie ennuyeuse des quinze points essentiels figurant dans le package à soumettre à référendum qui n’ont fait que rendre prolixe son discours. Il devait édifier seulement la date du référendum et préciser la réduction du mandat présidentiel. Mais le président a été plus que flou sur la tenue du référendum dont il n’a prononcé le mot à aucun moment de son discours.
«Moderniser, stabiliser et consolider notre démocratie, renforcer l’Etat de droit et améliorer la gouvernance des affaires publiques : tels sont les fondements du projet de révision constitutionnelle que je vous proposerai», a-t-il dit. En s’exprimant ainsi, le président renforce tous les Sénégalais qui n’ont cesse de dire qu’il est toujours dans une phase hésitante pour organiser un référendum et réduire le mandat. Il ajoute : «La restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel, y compris la question de l’applicabilité immédiate de la réduction à cinq ans du mandat de sept ans en cours.»
Ici la nuance sémantique est de mise car l’expression «applicabilité immédiate» différente de «application immédiate» laisse entendre clairement la possibilité d’être appliquée ou non. Cette précaution oratoire laisse entrevoir une éventuelle invalidation de la réduction du mandat en cours. D’ailleurs les sorties itératives bien planifiées des professeurs de droit en l’occurrence Ismaïla Madior Fall et Babacar Guèye arguant que le Conseil constitutionnel peut ramer à contre-courant de la volonté présentielle participe d’une stratégie de communication qui tend à instiller à doses homéopathiques dans la conscience des Sénégalais un probable voire certain rejet de ladite réforme.
La péroraison, c’est-à-dire la dernière partie du discours du président, est frappante avec cette phrase qui sonne fort comme une injonction-conviction : «Voilà pourquoi je tiens à ce que le gouvernement reste dans le temps du réel, le temps de l’action, à l’écoute et au service exclusif des populations». Ici, le «je» présidentiel, instance énonciatrice supérieure et transcendante, se substitue au «nous» de majesté pour affirmer sa stature de chef de l’Exécutif. Puisse le président Macky Sall lui-même s’auto-appliquer, en cette année 2016, cet énoncé parce qu’entre ses paroles et les actes, il y a encore un décalage effarant. Les promesses mirobolantes des conseils de ministres décentralisés et d’emploi sont là pour en attester.