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26 avril 2025
Santé
LE MINISTERE DE LA SANTE LANCE UN MANUEL DE PROCEDURES
Afin de faire face aux risques sanitaires, le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité́sanitaire du Pèlerinage, dans une approche multisectorielle
Afin de faire face aux risques sanitaires, le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité́sanitaire du Pèlerinage, dans une approche multisectorielle. La présentation de ce manuel a eu lieu hier, vendredi 20 décembre à Dakar.
Le Haji, cinquième pilier de l'Islam, est l'un des rassemblements humains de masse les plus importants à travers le monde. Des millions de personnes provenant de tous les pays se regroupent pour une période limitée n'excédant pas les 40 jours afin d'accomplir le rite du Hajj. Pour le directeur général de la santé, Dr Ousmane Cissé, en 2025, près de 12 860 pèlerins sénégalais vont s'y rendre.
« La couverture sanitaire de cette population nécessite une organisation toute particulière concernant notamment des aspects administratifs, religieux et sanitaires. Une préparation rigoureuse précède le départ des pèlerins, à travers la communication, les visites médicales d'aptitude et la vaccination. Une équipe de professionnels de soins assure la couverture sanitaire aux lieux saints de l'Islam et la surveillance de l'état de santé des pèlerins jusqu'à leur retour », a déclaré Dr Cissé. Pour mieux prendre en charge la santé des pèlerins, le ministère de la santé et de l’action sociale a élaboré un manuel de procédures pour la sécurité sanitaire du Pèlerinage. Pour Docteur Mamadou Moustapha Diop, directeur de la maladie au sein du ministère de la santé et de l’action sociale (Msas) : « ce manuel est tout simplement un référentiel, c'est un document qui permet aux professionnels de santé, mais qui permet également aux missionnaires qui vont accompagner nos pèlerins, de pouvoir avoir tous les éléments, toutes les informations en termes de tâches à faire dans toutes les étapes du pèlerinage ».
Et d’ajouter : « quand nous parlons d'étape du pèlerinage, c'est d'abord l'étape sénégalaise. Dakar occupe une place importante, mais également toutes les autres régions du Sénégal, les districts, à travers les médecins qui sont désignés pour faire les visites médicales. Tout ceci, c'est pour permettre à nos pèlerins de pouvoir procéder dans des conditions optimales le pèlerinage à La Mecque». Du côté du directeur général de la santé, ce présent manuel de procédure vise à normaliser le processus de cette couverture sanitaire dans une démarche multisectorielle et mettre ainsi à la disposition des professionnels de santé un référentiel, leur permettant de mettre en œuvre les différentes activités relatives à cette opération, à même de minimiser les risques sanitaires pouvant être associés au pèlerinage
« Ce manuel décrit de façon succincte les différentes étapes de la couverture sanitaire avant le départ, pendant le pèlerinage et après le retour des Lieux Saints de l'Islam » a-til souligné. Et d’exhorter au nom de du Ministre de la santé à se l'approprier et en faire une large diffusion et une large communication pour que nul n'en ignore.
LA SANTE DES POPULATIONS EN PERIL
La poussière qui envahit Dakar ne se contente pas de rendre la visibilité difficile ; elle représente un danger pour la santé publique, en particulier pour les personnes atteintes de maladies respiratoires, pulmonaires...
Hier, la capitale sénégalaise, Dakar, s'est réveillée sous un épais de nuage de poussière, rendant l’air irrespirable et plongeant les habitants dans un quotidien empreint de défis. La scène, rappelant les pires jours de la crise sanitaire de 2019, a vu le retour massif des masques, devenus une nécessité pour se protéger d’une menace invisible mais bien réelle.
La poussière qui envahit Dakar ne se contente pas de rendre la visibilité difficile ; elle représente un danger pour la santé publique, en particulier pour les personnes atteintes de maladies respiratoires, pulmonaires... Asthmatiques, allergiques et autres vulnérables ont dû redoubler de précautions pour éviter de graves complications. «Je suis asthmatique. Quand je porte le masque, j’étouffe. Mais, je n’ai pas le choix. Sans cela, ma santé risque de prendre un coup sérieux», confie Madame Ndiaye, résidente de la Sicap Baobab, visiblement affectée par la situation.
Dans les rues, des opinions partagées émergent. Si certains, fatalistes, estiment que «rien ne peut empêcher la maladie si elle doit arriver», d’autres tentent de se protéger autant que possible. Mais, au-delà des individus, c'est l’ensemble de la population qui demeure exposée à des risques accrus d’allergies et d’autres complications respiratoires.
Les marchés de Dakar, déjà souvent bousculés par des conditions sanitaires difficiles, subissent de plein fouet l’impact de cette tempête de poussière. Les produits alimentaires, parfois mal couverts, sont directement touchés, exposant les consommateurs à des risques d’ingestion de particules nocives.
À Tillène, quelques vendeuses et bouchers ont pris des précautions ; mais cela reste insuffisant. «Ce sale temps complique tout. Il faut sans cesse nettoyer les produits. Et malgré nos efforts, la poussière s’infiltre partout», explique une commerçante.
Pour les ménages, la poussière est un ennemi redoutable. Les meubles se salissent à une vitesse record, augmentant la charge de travail des domestiques. Fatou, employée de maison, s’inquiète : «Nos employeurs ne comprennent pas que c’est la poussière qui cause cela. Cela devient une corvée constante.»
Malgré les difficultés de visibilité, les automobilistes roulent sans allumer leurs phares, augmentant ainsi les risques d’accidents. Cette situation rend les déplacements encore plus dangereux dans une ville déjà marquée par des embouteillages chroniques.
Dans un bulletin publié avanthier, mardi 17 décembre 2024, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) a alerté sur un épisode de poussière. Cette poussière qui va s’accentuer au courant de la journée du jeudi 19 décembre sur l’ensemble du territoire nationale, commencera à se dissiper progressivement à partir du samedi 21 décembre 2024.
Elle sera ressentie plus particulièrement au Nord et au Centre notamment, Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Thiès, Dakar, Diourbel, Kaolack, où les concentrations seront plus élevées et par conséquent les visibilités seront réduites. Par contre, les effets seront moins marqués mais seront ressentis de façon intermittente au Sud avec les régions de Kolda, Ziguinchor, Sédhiou.
Dans la période du 18 au 23 décembre il est prévu une baisse des températures. Durant cette période, une baisse significative des températures est attendue sur tout le Sénégal notamment, au Nord (SaintLouis, Podor, Linguère, Matam) et Centre-Ouest (Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack, Dakar): le refroidissement sera plus marqué et les nuits seront particulièrement fraiches, avec des températures descendant parfois en dessous de 17°C. Par ailleurs, au Sud (Kolda, Ziguinchor, Sédhiou) une baisse modérée est prévue, toutefois les nuits resteront plus fraiches que d’habitude.
ADDIRIS, POUR UNE TRANSFORMATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
Pour la réduction des risques face aux addictions, des pays de la francophone se sont rassemblés pour mettre en place un réseau dénommé (Addiris).
Réunis à Dakar du 16 au 18 décembre dernier, les membres du réseau ADDIRIS demandent une transformation des politiques publiques en matière d’addictions, fondée sur les droits humains, la dignité, la santé et la sécurité publique. Les acteurs ont fait face à la presse hier, mercredi à Dakar.
Pour la réduction des risques face aux addictions, des pays de la francophone se sont rassemblés pour mettre en place un réseau dénommé (Addiris). Engagés à promouvoir la réduction des risques comme réponse pragmatique et humaine aux défis des addictions, ces derniers se sont réunis pendant trois jours à Dakar pour réfléchir sur les mécanismes à mettre en place pour atteindre l’objectif. Pour les parties prenantes de ce réseau, le projet s’inspire de l’expertise de terrain, des avancées scientifiques, et de la richesse des échanges interculturels.
Selon le professeur Idrissa Ba, directeur du centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar, (Cpiad) : « quand on met les deux termes addiction et réduction des risques qui renvoient à (Adirais), c'est pour montrer qu'il y a quelque chose qui doit évoluer dans nos pratiques. Il ne faut pas qu'on reste sur ce qu'on a toujours fait jusque-là, parce que c'est un domaine qui est très mouvant celui des drogues ». Et d’ajouter : « pour parler plus spécifiquement du cas du Sénégal et de l'Amérique de l'Ouest, que je maîtrise beaucoup plus, il y a de nouvelles drogues, de substances qui circulent. Donc, il nous faut nous adapter sans cesse. On ne peut pas continuer à courir derrière ces problèmes. Ce qu'il nous faut, c'est vraiment changer les stratégies dans nos réponses».
Pour le représentant de la France, la consommation de drogue est plus souvent liée à la précarité. « Je pense que la grande question n'est pas tant que ça la drogue, c'est la précarité́. Aujourd’hui, de par notre expérience d'accompagnement dans différents services, c'est qu'il se joue véritablement, c'est une façon de dire que la précarité́ est extrêmement exacerbée dans la plupart des sites de consommation, que ce soit les quartiers du Nord-Est parisien, les quartiers de Côte d'Ivoire en passant par la banlieue de Dakar, la question des drogues devient quasiment l'épiphénomène qui cache le vrai sujet, qui est le sujet de la précarité́» a souligné Abdou Ndiaye.
A la fin des travaux, les pays membre de l’Addiris que sont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la France, le Canada (Québec), le Sénégal, la Suisse ont produit un manifeste. A cet effet, ils estiment avoir fait le choix d’unir leurs forces au sein de la francophonie pour créer un espace d’apprentissage mutuel. Des expériences échangées lors de cette Académie, à l’image des débats ouverts et inclusifs qu’ils vont promouvoir et qu’ils démontrent que la coopération est la clé pour élaborer des politiques cohérentes, adaptées et durables. « Les politiques des drogues actuelles, centrées sur la répression et la prohibition, ont échoué à protéger les personnes et à réduire les dommages sociaux liés aux addictions », a fait savoir Addiris. Et de constater aussi que ces politiques ont engendré des violations des droits humains, y compris le droit à la vie, à la santé, à la sécurité et à la dignité. Une répression qui selon le réseau marginalise les personnes consommatrices, souvent confrontées à la stigmatisation et à des traitements dégradants. Les pays ont aussi relevé au cours de leur rencontre une absence de régulation cohérente, laissant les États désarmés face aux nouvelles substances et à leurs impacts sociaux, une absence de reconnaissance et d’investissement dans des pratiques innovantes, adaptées aux nouvelles substances et réalités. Face à ces constats, les pays ont appelé à faire encrer la réduction des risques dans les politiques publiques, en mettant au cœur des actions sociales les principes de dignité, de droits humains, de sécurité et de liberté. De dépénaliser la consommation et décriminaliser les actes liés à l’usage personnel, pour mettre fin à des pratiques punitives incohérentes avec les objectifs de santé publique.
Réguler les substances psychoactives, en reprenant des mains des mafias le contrôle des marchés pour assurer la sécurité et la santé des citoyens et citoyennes, et en intégrant les apprentissages issus d’expériences réussies ailleurs, mais de développer des services intégrés et accessibles, combinant prévention, traitement, réduction des risques et accompagnement social, en impliquant les personnes concernées à tous les niveaux, pour répondre aux besoins complexes des populations concernées entre autres.
MICHEL SIDIBE APPELLE A REPENSER COMPLETEMENT LES APPROCHES
Pour Michel Sidibé, Secrétaire Exécutif de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDANEPAD), la maladie mondiale se trouve en Afrique et pratiquement 25% des vaccins consommés au niveau mondial , les sont en Afrique..
Dans le cadre de la relance de l’industrie pharmaceutique en Afrique, Michel Sidibé, Secrétaire Exécutif de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD) a appelé hier, mardi 17 décembre à Dakar, les acteurs à repenser complètement les approches et à passer à l’action.
Pour Michel Sidibé, Secrétaire Exécutif de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDANEPAD), la maladie mondiale se trouve en Afrique et pratiquement 25% des vaccins consommés au niveau mondial , les sont en Afrique..
« Nous ne produisons pas et il faut entre réaliste, nous sommes réellement dépendants de l'extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaines d'approvisionnement, elle limite aussi notre capacité ̀a réagir aux urgences sanitaires », fait-il remarquer. Face à cette préoccupation, des experts dans le domaine pharmaceutique et médicale ont réfléchi sur un plan de fabrication pharmaceutique à mettre en place pour aller vers la souveraineté. De l’avis secrétaire exécutif du Nepad, Michel Sidibé, pour arriver à ce plan, il faut tout simplement repenser complètement les approches.
« Le plan de fabrication pharmaceutique de l'Afrique est plus qu'une vision en mon sens. C'est une nécessitépour renforcer vraiment la fabrication régionale. C'est garantir l'accès aux médicaments essentiels, c'est réduire notre dépendance aux importations, c'est assurer la souveraineté́ sanitaire de l'Afrique » a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « cette rencontre est cruciale, elle doit nous permettre de passer ̀a l'action. Nous devons nous aligner sur les étapes concrètes à suivre dont de renforcer la capacité de production locale, développer des infrastructures solides en Afrique et améliorer les systèmes règlementaires. Ce plan est conçu pour l'Afrique. Il répond à ses besoins spécifiques. Et j'insiste sur cette question des besoins spécifiques ». Avec ledit plan adopté par les experts africains comme leur feuille de route pour développer l’industrie pharmaceutique, Michel Sidibé reste convaincu que, quelque part, « cette approche va inciter à fréquenter la recherche et le développement et pousser les jeunes chercheurs ̀a pouvoir s'ajuster àces besoins ».
Pour plus d’impacts et d’efficacité dans la mise en œuvre, l’’Afrique a ciblé 24 produits médicaux qui ont été́ très clairement identifiés. « Ces produits répondent aux défis sanitaires majeurs du continent. Ils ont été́ catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement, et plus particulièrement les problèmes des plus vulnérables », a soutenu l’ancien directeur de l’Onusida.
Pour le Sénégal qui a accueilli cette rencontre, le secrétaire général de l’agence de règlementation pharmaceutique, Alassane Mbengue a avancé : « Je sais que tous les pays du continent font des efforts pour améliorer leur cadre juridique, institutionnel, financier. Au Sénégal, je sais que l'Etat a dégagé́ une vision très claire. L'agenda national de transformation, la vision 2050, et la souveraineté́ pharmaceutique est l'auteur de cette politique ».
Et d’ajouter : « au-delà̀ de cette vision, nous avons, pour sa mise en œuvre, un plan national de relance de l'industrie pharmaceutique locale, qui est porté par-là délibération àl'engagement au ministère de la Santé et de l'Action sociale. C'est un cadre qui permet, qui assure la coordination de l'ensemble des reformes qui ont été́ identifiées dans le cadre de la pharmaceutique. Et aujourd'hui, je dois dire qu'il y a un projet extrêmement important qui est en train d'entre fait à̀ ce niveau ».
LA DEPENDANCE DE L’AFRIQUE EST UNE SOURCE DE VULNERABILITE
L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida) Michel Sidibé a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique
L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
‘’Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l’extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d’approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires’’, s’est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l’atelier international sur l’engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l’Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
‘’Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent’’, a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d’Onusida, les produits ont ‘’été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (…)’’.
Michel Sidibé signale que ‘’pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique’’.
De l’avis de l’ancien secrétaire exécutif de l’Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l’Afrique est ‘’plus qu’une vision’’. Il s’agit d’une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
‘’Il s’agit de garantir l’accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c’est assurer la souveraineté sanitaire de l’Afrique’’, a-t-il conclu.
‘’Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent’’, a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l’administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.
PRODUCTION PHARMACEUTIQUE, LA DÉPENDANCE DE L'AFRIQUE EST UNE SOURCE DE VULNÉRABILITÉ
Michel Sidibé, ancien directeur exécutif de l’Onusida, a plaidé pour une production locale renforcée afin d’améliorer l’accès aux médicaments essentiels et de garantir la souveraineté sanitaire du continent.
Dakar, 17 déc (APS) – L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
‘’Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l’extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d’approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires’’, s’est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l’atelier international sur l’engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l’Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
‘’Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent’’, a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d’Onusida, les produits ont ‘’été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (…)’’.
Michel Sidibé signale que ‘’pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique’’.
De l’avis de l’ancien secrétaire exécutif de l’Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l’Afrique est ‘’plus qu’une vision’’. Il s’agit d’une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
‘’Il s’agit de garantir l’accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c’est assurer la souveraineté sanitaire de l’Afrique’’, a-t-il conclu.
‘’Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent’’, a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l’administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.
VERS UNE GESTION RÉGIONALE DU LOGOTYPE 'ENRICHI' CONTRE LES CARENCES EN MICRONUTRIMENTS
Face aux enjeux de la malnutrition en Afrique de l’Ouest, un atelier régional réunit des experts pour discuter de la gestion d’un symbole clé, destiné à identifier les produits enrichis.
La malnutrition et les carences nutritionnelles restent des enjeux de taille en Afrique de l’Ouest, affectant des millions de personnes chaque année. Avec environ 282 millions de personnes souffrant de sous-alimentation, la fortification des aliments apparaît comme une solution essentielle pour pallier ces carences et améliorer la santé publique.
Dans ce contexte, un atelier régional, organisé par l'Association des Industriels de la Filière Oléagineuse de l'UEMOA et de la CEDEAO (AIFO UEMOA-CEDEAO) en partenariat avec Catholic Relief Services (CRS) et GIZ, s'est penché sur l'adoption du logotype « ENRICHI ». Ce label, destiné à identifier les produits alimentaires enrichis à travers la sous-région de la CEDEAO, « joue un rôle central » dans cette initiative, garantissant la qualité et la visibilité des produits fortifiés et permettant aux consommateurs de facilement identifier ceux bénéfiques pour leur santé.
Cette rencontre de Dakar qui s’est ouverte ce lundi 16 décembre 2024 et qui se poursuit jusqu’au 18 décembre fait partie du projet de Fortification Alimentaire à Grande Échelle (LSFF), lancé en septembre 2022, visant à augmenter la couverture des consommateurs de produits fortifiés à plus de 70% dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. Ce projet est soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates et le Ministère Fédéral Allemand de la Coopération Économique et du Développement (BMZ) via la GIZ.
Une initiative régionale pour la santé publique
Amadou Sall Dial, directeur du Déploiement industriel du Sénégal et président de l'Alliance Sénégalaise pour la fortification des aliments en micronutriments, a souligné l'importance de créer un consensus régional autour de ce logotype. Lors de son intervention, le représentant du ministre de l’Industrie, du Commerce et des PME/PMI a insisté sur le fait que la question des carences en micronutriments est un problème de santé publique majeur, et que l'adoption d'un logo unique, reconnu à l'échelle de la CEDEAO, est une priorité pour assurer la reconnaissance des produits enrichis dans tous les pays membres.
"Un logotype enrichi, c'est bien plus qu'une simple identité visuelle, c'est un symbole de notre engagement collectif à travailler ensemble pour un avenir commun", a-t-il souligné, tout en se félicitant de quelques avancées. "On a pu s’accorder sur un certain nombre d’instruments ou d’outils, qui permettent une libre circulation de nos produits. Notamment, je peux parler par exemple du certificat d’origine, qui permet d’envoyer des marchandises du Sénégal vers le Nigeria, le Ghana, etc."
Le Sénégal, qui a « déjà pris des mesures concrètes depuis 2009 » pour lutter contre les carences nutritionnelles, notamment en s'attaquant à l'anémie qui touche plus de 51% des femmes en âge de procréer, reste un modèle pour la région, poursuit M. Sall Dial. Toutefois, dit-il, certains pays voisins ont encore du chemin à parcourir.
L'atelier de Dakar est donc l'occasion de discuter des stratégies à adopter pour convaincre ces pays de se joindre à l'initiative et d'adopter ce logo unique, qui serait une première étape vers la gestion régionale de la fortification alimentaire.
L'engagement des industriels
El Hadji Ndane Diagne, directeur général de la SONACOS et représentant du Bureau exécutif de l'Association des industriels de la filière oléagineuse de l'Afrique de l’Ouest, a apporté un éclairage supplémentaire sur l'importance du rôle des industriels dans cette initiative. Selon lui, l'adoption du logotype « ENRICHI » est une responsabilité partagée entre les producteurs, les autorités sanitaires et les associations industrielles. En plus d'améliorer la qualité des produits, cette démarche contribue à réduire les carences en micronutriments, notamment en vitamines et minéraux.
M. Diagne a insisté sur le fait que, bien que l'adoption du logotype soit un progrès indéniable, le véritable défi réside dans sa vulgarisation et sa gestion à long terme. "Une fois le logotype validé, il sera crucial de mettre en place des stratégies de communication et de suivi pour garantir son utilisation cohérente et son impact sur la santé des populations. Cela inclut la création de plans de sensibilisation à l’échelle régionale", a-t-il précisé, pour encourager les industriels et les consommateurs à adopter le logotype « ENRICHI ».
C’EST LA PLANIFICATION MAL FAITE QUI CRÉE DES COMPLICATIONS
Au Sénégal, la contraception est principalement utilisée par les femmes et filles qui ne sont pas mariées, et les pilules ainsi que les injectables restent les méthodes les plus courantes. C’est ce qu’a indiqué Ramatoulaye Diouf Samb.
Au Sénégal, la contraception est principalement utilisée par les femmes et filles qui ne sont pas mariées, et les pilules ainsi que les injectables restent les méthodes les plus courantes. C’est ce qu’a indiqué Ramatoulaye Diouf Samb, sage-femme et chargée de l’Information et de la Communication de l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal.
Pouvez-vous faire un point sur la pratique du planning familial au Sénégal, notamment les derniers chiffres ?
Les dernières enquêtes démographiques et de Santé (EDS) de 2023, réalisées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), montrent qu’au Sénégal, 27 % des femmes en âge de reproduction, âgées de 15 à 49 ans et en union, utilisent au moins une méthode contraceptive moderne. Parmi les femmes non mariées, ce taux atteint 42 %. La prévalence de la contraception est plus élevée chez les femmes non mariées et sexuellement actives. Il est à noter que ce taux varie selon les régions : dans les zones urbaines, il est de 34 %, contre 20,4 % dans les zones rurales.
Lire aussi: Effets indésirables du planning familial : Quand le soulagement temporaire cache une souffrance à vie
Quelles sont les méthodes de planification familiale existantes et celles qui sont les plus utilisées au Sénégal ?
Il existe plusieurs méthodes de planification familiale au Sénégal: Les pilules, à prendre quotidiennement ; les injectables, administrés tous les trois mois ; l’implant, valable pendant trois ans avec des suivis réguliers (1 mois après l’injection, puis 6 mois après, et ensuite un suivi annuel) ; le dispositif intra-utérin, qui peut être placé pour une période de 12 ans, généralement choisi par les grandes multipares ou les femmes hypertendues ; l’anneau vaginal à progestérone, qui a été expérimenté mais retiré des structures publiques de santé ; les préservatifs, tant féminins que masculins ; la méthode MAMA (Méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée), très prisée par les femmes, mais présentant un risque élevé, car seulement 2 % des femmes réussissent cette méthode ; la méthode des jours fixes ou le collier du cycle, qui se compose de perles pour signaler la période de fécondité (perles blanches) et la période non-féconde (perles marron), ainsi qu’une perle rouge pour marquer le premier jour des règles.
Les femmes peuvent également recourir à des méthodes d’observation, basées sur la prise quotidienne de la température corporelle pour déterminer la période d’ovulation. Enfin, il existe la ligature des trompes, souvent pratiquée sur les grandes multipares, ainsi que la contraception d’urgence, qui est de plus en plus utilisée par les jeunes filles.
Bien qu’il n’y ait pas encore d’étude spécifique montrant quelle méthode est la plus utilisée au Sénégal, on constate que les pilules, surtout celles combinées, sont très prisées par les femmes. Dans nos structures de santé, les pilules et les injectables sont les plus demandés.
L’implant est-il perçu comme une méthode à « risque » ?
L’implant est une méthode contraceptive à long terme. Injecté sous la peau, il libère des hormones, principalement des progestatifs. Il est accessible, disponible, et efficace. Bien que ce ne soit pas une méthode gratuite, elle reste abordable, coûtant moins de 500 F CFA, et la pose est gratuite. Des journées spéciales de planification familiale sont organisées pour proposer certaines méthodes gratuitement. Nous veillons à ne pas imposer de méthode, mais à informer les femmes, à les accompagner dans leur choix, en fonction de leur état de santé. Certaines femmes évoquent des effets secondaires tels que des douleurs abdominales pendant les menstruations, l’arrêt des règles, ou des variations de poids. Cependant, ces effets sont généralement gérables.
Que pouvez-vous dire concernant les effets indésirables du planning familial ?
Il est vrai que, quel que soit le choix, des effets indésirables peuvent survenir, mais ceux-ci sont généralement gérables. Lorsque les femmes viennent consulter, nous leur expliquons qu’il y a des effets secondaires possibles, comme des maux de tête, des douleurs abdominales, ou des saignements. Ces symptômes sont temporaires et peuvent être soulagés. En revanche, certains effets négatifs sont souvent amplifiés par des rumeurs. Nous aidons les femmes à comprendre ces effets et à prendre une décision éclairée. En cas de doute, si le premier contact se passe bien, elles acceptent plus facilement les conseils. Nous avons des stratégies de communication pour accompagner les femmes tout au long de leur parcours de contraception.
Comment accompagnez-vous les femmes dans leur choix de méthode contraceptive ?
Nous utilisons un disque qui présente les critères médicaux pour l’adoption de méthodes contraceptives. Ce disque s’appuie sur les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et facilite notre travail en rendant l’orientation plus rapide et efficace.
Les hommes adhèrent-ils de plus en plus à la planification familiale ?
À Dakar, des progrès notables ont été réalisés, bien qu’il existe encore quelques résistances, notamment chez certains maris. En milieu rural, des obstacles subsistent. Cependant, on constate que la sensibilisation progresse.
Y a-t-il des risques sanitaires liés à la planification familiale pour les filles hors mariage ?
Non, il n’y a pas de risques spécifiques. Nous avons lancé une politique pour accompagner les adolescentes, les mettre à l’aise et éviter de les stigmatiser. L’objectif est de prévenir les grossesses non désirées et d’éviter la prise de la pilule du lendemain de manière anarchique. La planification mal effectuée peut créer des complications, notamment lorsqu’on prend la pilule du lendemain de façon incorrecte, ce qui pourrait affecter la fertilité future. Nous sensibilisons les jeunes filles et les femmes, en particulier dans les écoles, afin de prévenir ces comportements.
En ce qui concerne le coût, la plaquette de la pilule coûte 100 F CFA dans les structures de santé, mais peut atteindre 400 F CFA dans les pharmacies privées. Une bonne prise en charge et une meilleure information sur la contraception aideront à éviter des situations problématiques.
QUAND LE SOULAGEMENT TEMPORAIRE CACHE UNE SOUFFRANCE A VIE
Effets indésirables du planning familial - Elles sont toutes sous planning familial, avec chacune, la méthode qui semble être moins risquée tant pour sa santé que pour son cycle de reproduction
Elles sont toutes sous planning familial, avec chacune, la méthode qui semble être moins risquée tant pour sa santé que pour son cycle de reproduction. Toutefois, ces femmes interrogées redoutent les effets secondaires des méthodes contraceptives modernes à longue durée.
« Je fais le planning familial pour espacer les naissances. On me l’a proposée à la maternité, après mon accouchement. C’est la première fois. Mais, depuis lors, je ressens des douleurs lorsque je suis en période de règles, alors que je ne les vois plus. Elles se sont interrompues depuis que j’ai fait mon implant », se plaint Soukeyna, une jeune fille d’une vingtaine d’années et résidente à Thiaroye-Sur-Mer.
Donnée en mariage à l’âge de 18 ans, à son cousin, en pleine année scolaire, elle confie qu’elle n’avait aucune idée de la vie conjugale. La fille ne tarde pas à contracter sa première grossesse après un an de mariage. Elle se souvient que cette grossesse a failli lui coûter la vie au moment de l’accouchement. Et donc, c’est après avoir eu son bébé que les sages-femmes lui ont proposé le planning. Ce qu’elle a accepté avec méfiance. « Je le fais pendant juste deux ans, le temps d’allaiter mon fils. Mais, ce n’est pas quelque chose que je compte continuer », poursuit notre interlocutrice, un peu embarrassée.
Cependant, Soukeyna confie qu’elle a opté pour l’implant avec l’accord de son époux. Ce qui est le contraire pour Astou, une jeune dame mariée logeant dans le même quartier. Celle-ci s’est mise à la contraception de longue durée sous la contrainte de son mari, qui ne désire plus avoir d’autres enfants. « La contraception, ce n’est pas mon choix. Dans ma vie, j’ai toujours refusé le planning familial à cause des effets secondaires. Mais, là, je n’ai pas le choix », narre Astou, le regard baissé. Âgée de trente ans, la mère de famille allaite son cinquième bébé d’à peine un mois. Elle a opté pour les pilules.
Toutefois, Astou regrette le silence des sages-femmes sur les effets secondaires des méthodes contraceptives. Après la naissance de sa quatrième fille, elle prenait, au quotidien, la pilule de manière continue, pendant plus de deux ans. Ce qui lui a valu des complications.
A la maternité, c’est le silence sur les effets néfastes du planning
« À la maternité, aucune sage-femme ne m’a parlée des effets. Elles n’expliquent rien sur ce point. Elles vous disent juste comment prendre les comprimés. J’ai eu des douleurs au ventre qui m’ont conduite à l’hôpital, après ma première expérience. Et ce sont les conseils du médecin qui m’a consultée ce jour-là, qui m’ont sauvée. J’avais alors arrêté. J’ai repris les prises après la naissance de ma dernière fille », confie-t-elle.
La planification familiale, c’est également l’affaire de certains hommes comme Amath, qui estime qu’elle n’est que bénéfique pour la femme. « Elle permet aux femmes d’espacer les naissances et à être en bonne santé. En plus, la planification familiale aide la femme à se reposer, le temps qu’elle allaite correctement son enfant. Personnellement, je milite pour le planning familial. En plus, cela permet aux parents de mieux prendre soin de leurs enfants », soutient-il. Contrairement à certains hommes, cet homme, originaire du monde rural, refuse de croire aux prétendus effets néfastes de la contraception à longue durée. « Pour moi, ce sont des rumeurs. Le problème est lié au fait que certaines femmes ne respectent pas leurs rendez-vous », défend Amath.
CES OBSTACLES QUI FREINENT L’INCLUSION DES ENFANTS HANDICAPES
L'éducation spéciale ne regroupe que des enfants handicapés et le plus souvent des handicapés lourds. L'éducation inclusive, c'est tout, les enfants handicapés et non-handicapés fréquentent les mêmes écoles, les mêmes classes avec les mêmes enseignants
L’inclusion des enfants handicapés reste une préoccupation pour les autorités parce que beaucoup d’enfants souffrent dans les établissements scolaires du fait de la nonprise en compte de leurs besoins spécifiques. Seulement beaucoup d’obstacles se dressent devant l’inclusion des enfants handicapés dans les établissements.
«Il faut comprendre l'éducation inclusive que les gens confondent avec l'éducation spéciale. L'éducation spéciale est une forme d'éducation qui ne regroupe que des enfants handicapés. Et le plus souvent, ce sont des handicapés lourds. Mais l'éducation inclusive, c'est tout, ce sont des enfants handicapés qui fréquentent les mêmes écoles que les enfants non-handicapés, les mêmes classes avec les mêmes enseignants», explique Moussa Mbengue le chargé de programme à l’Ong Sigthsavers. A l’en croire, plusieurs défis attendent les autorités. «C’est la politique de l'éducation inclusive qui tarde à être validée. Néanmoins des expérimentations par-ci et par-là sont en train d'être développées. Donc, le premier défi, c'est un cadre politique et stratégique qui organise le secteur. C’est la validation de la politique de l'éducation inclusive», dit-il.
L'autre défi, selon lui, c'est la promotion des expériences qui sont en train d'être faites. «C’est vrai que la politique n'est pas encore finalisée, mais il y a des expériences développées par Sigthsavers et d'autres organisations. Mais on ne sent pas la visibilité. Le dernier défi, c'est quand même le financement de l'éducation inclusive qui est tellement lourd et on ne sent pas les collectivités territoriales», soutient-il. A l’en croire, le financement de l'éducation inclusive reste aussi un défi à relever. Revenant sur l’absence de la validation de la politique d’éducation inclusive, il précise que leur organisation accompagne le ministère de l'Education depuis 2017 pour l'élaboration du document. «Nous sommes à l'étape de validation institutionnelle. Le processus est accéléré depuis juillet 2024 dès l'arrivée du nouveau ministre de l’Éducation. On sent une nette volonté de valider la politique. Ce qui reste, c'est la validation institutionnelle. Et le document est entre les mains du ministre.