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26 avril 2025
Santé
PAR Khandiou
POUPONNIÈRE DE L'HORREUR : DÉFAILLANCE DE L'ÉTAT, REGARD MALVAILLANT DE LA SOCIÉTÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - L'initiative de Ndela devait être encadrée par les autorités qui s’intéressent plus à la prochaine élection qu'à la prochaine génération. Le poids de la société est très lourd à porter au Sénégal et les femmes en sont les victimes
La désormais ex-nounou de la tristement célèbre pouponnière Keur Yeurmande a fait ce que nous appelons dans notre jargon le journalisme citoyen, un nouveau concept apparu avec le développement des réseaux sociaux et qui bouscule les médias traditionnels, souvent limités aux comptes rendus. Ce concept range aux calandres grecs les genre nobles du journalisme, comme la grande enquête, sur des faits de société.
Les réseaux sociaux, plus personne ne peut les occulter. Ils font beaucoup de mal, s’incrustent dans la vie privée des gens, desinforment, mais aussi alertent sur des situations qui pourraient être fâcheuses.
Personne, y compris les médias, n'avait ignoré les agissements de Dr Ndela (cinquième année de médecine confirmé par ses anciens camarades de promotion). En début d'année, elle exhibait fièrement les premiers pensionnaires de sa pouponnière de Sacré Cœur, innocents, fragiles, qui n'ont pas demandé à naître. Elles les baptisait sous le nom de personnes célèbres. Personnellement, j'avais trouvé l’idée géniale.
Combien de femmes a-t-elle épargné des critiques acerbes et méchantes, des sarcasmes d'une société qui passe son temps à juger les autres, parceque ces femmes ont commis le mignon péché, le sacrilège d’avoir enfreint les codes établis, normés et imposés par notre société.
Elle voit toujours d’un mauvais oeil une célibataire ou une femme dont le mari est absent du territoire depuis plusieurs années, porter une grossesse. La grossesse de la honte aux yeux des membres de la cellule familiale, celle de la communauté et de la société.
Combien de jeunes filles et femmes croupissent actuellement dans les maisons d’arrêts et de correction du pays, condamnées pour infanticide, commise certainement la mort dans l’âme, pour préserver l’honneur de la famille, pour ne pas être couvertes par la honte, parce que selon les normes, une grossesse hors des liens du mariage reviendrait à jeter l’opprobre sur toute la famille, sur la famille de la fille.
La grossesse se fait à deux
Combien de lycéennes, collégiennes, certaines promises à un bel avenir, ont dû écourter leur parcours académique à cause d’une grossesse ou simplement renvoyées de l' école, du lycée, du collège ou de la maison familiale. L'auteur de la grossesse n'est presque jamais inquiété sauf s'il s'agit d'un cas impliquant une mineure ou un viol.
De ce point de vue, la législation répressive devrait mettre l’homme et la femme sur un même pied. Il y a lieu aussi de s’interroger sur des pratiques et consciences encore très ancrées dans notre société qui sur certains aspects ne sont pas progressistes alors que le monde évolue rapidement.
Pourquoi diantre des célibataires, majeurs et vaccinés ne pourraient pas se permettre d’avoir un enfant, en dehors des liens du mariage, sans être jugés, sans être obligés de supporter le lourd fardeau du regard réprobateur de l'entourage, des quolibets. Sans exposer l’enfant à naître, toute sa vie, au sobriquet de « zdoom jou amoul baay". C'est simplement abominable et abject. Une attitude pro active des pouvoirs publics pourrait éviter certains drames.
Disons-le franchement, comme dans d'autres parties du monde, la sexualité de plus en plus libérée, est une réalité au Sénégal. Il faut rendre accessibles les moyens contraceptifs pour protéger contre une grossesse non désirée et certaines maladies sexuellement transmissibles. L'Association sénégalaise pour le bien-être ffamiliale (Asbef) avait un programme dans ce sens, mis en œuvre dans des lycées et collèges pilotes. Une initiative à mon avis salutaire mais qui n'a malheureusement pas prospéré.
En cause, une levée de boucliers d’organisations qui sous le manteau de la religion, se sont autoproclamées gardiens de nos mœurs, valeurs et traditions. L'éducation, les valeurs, la vertue sont d’abord forgées dans la cellule familiale qui est elle même en crise.
L'initiative de Ndela à mon humble avis, devait être encadrée par les pouvoirs publics qui s’intéressent malheureusement plus à la prochaine élection qu'à la prochaine génération. Ndela a été laissée à elle-même. De huit nourrissons au départ, elle se retrouve selon la presse, avec une quarantaine à prendre à charge. Une illustration du désespoir profond des femmes célibataires qui attendent un enfant.
Je pense sincèrement que l’idée, au départ, n'était pas mauvaise. Soutenir des parturientes désespérées. Combien de femmes dépensent énormément d'argent dans des traitements médicaux ou se tournent vers la médecine traditionnelle dans l'espoir de porter un jour leur propre bébé ? Combien de mariages détruits parceque le bout de chou tant attendu tarde à pointer le nez apres plusieurs années de mariage ? Combien de femmes dépressives subissant le mépris du conjoint qui s’empressera de convoler en seconde noce avec une nouvelle épouse pour espérer avoir un enfant ? Comme si le fait d'avoir un enfant était une clause dans un contrat de mariage ? Tout comme l’épanouissement de la femme était consubstantiel au mariage et à une grossesse aboutie. Que fais-t-on du destin ? Ou du choix de la femme de rester célibataire ou de ne pas vouloir d’un enfant ? Le poids de la société est très lourd à porter au Sénégal et les femmes en sont les principales victimes.
On pourrait reprocher à Ndela, jusqu'à ce que les résultats d’une enquête minutieuse des services concernés établissent le contraire, une certaine cupidité si l’on s'en tient aux révélations de la presse. Elle a flairé un bon créneau pour se faire du pognon. Elle n'a pas hésité à l'exploiter.
Me concernant, je préfère de loin la tragédie de Keur Yeurmande à celles consistant à étrangler son nouveau-né, à le jeter dans les cuvettes d’un WC, à le mettre dans un sachet à ordures, à l'abandonner dans un coin de rue à la merci des chiens errants. Les pouponnières des soeurs catholiques sans subvention de l'État, en tout cas à ma connaissance, voilà à mon avis, le modèle que Ndela souhaitait reproduire dans un pays à plus de 95% de musulmans.
PS. Contrôlons de façon plus stricte et rigoureuse ce qui se passe dans les daaras. Pas un mois ne passe sans qu’un scandale de viol sur mineur(e) ou de pédophilie ne soit révélé dans les journaux. Que le chef de l'État les institutionnalise de fait en participant personnellement à une journée des daaras, est une grosse erreur. C'est mon point de vue.
METTRE FIN AUX CONSULTATIONS DANS LES PHARMACIES, L’UN DES DEFIS A RELEVER
Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), dr doudou Sène, l’un des défis à la lutte contre la maladie reste les consultations dans les pharmacies.
L’occasion de la Fidak, le programme national de lutte contre le paludisme a organisé hier une rencontre avec les élèves pour parler de la pathologie. Selon le coordonnateur du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), dr doudou Sène, l’un des défis à la lutte contre la maladie reste les consultations dans les pharmacies.
Le paludisme demeure un problème de santé publique. Le programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) participe à la Fidak pour sensibiliser différents acteurs comme ceux qui s’activent dans le commerce et l’assainissement. Dr Doudou Sène, coordonnateur du PNLP, estime que les populations doivent savoir qu’il y a un défi énorme à relever par rapport à l’élimination du paludisme au Sénégal. «Nous avons eu des avancées significatives surtout au niveau de la capitale Dakar et dans certaines zones, notamment celles du nord. J’ai toujours expliqué que nous sommes presque à l’élimination du palu dans ces zones avec moins de 1 cas pour 1 000 habitants dans certains terroirs comme la région de Saint-Louis, Matam, Louga, une partie de la région de Thiès, Fatick et une partie de la région de Ziguinchor», soutient-il. Dr Sène attire l’attention sur le cas de Dakar. «Parce que plus le paludisme disparaît, plus le risque de faire un paludisme grave augmente. Il y a une baisse de ce qu’on appelle l’immunité et quand vous faites un palu, rapidement cela peut aller vers des cas graves et devenir mortel», indique-t-il.
Cependant, souligne-t-il, le défis, c’est de mieux sensibiliser les populations tant que le paludisme n’est pas éliminé au Sénégal. «Les gens doivent prendre leurs dispositions pour se protéger en utilisant correctement les moustiquaires. Il s’agit de la première arme de protection contre le paludisme. Mais en cas de fièvre, que les gens aillent à l’hôpital pour se faire dépister. Parce que l’autre défi, c’est que les gens ont tendance à aller se faire consulter dans les pharmacies alors qu’elles n’ont pas cette capacité à faire le diagnostic correct du paludisme», affirme-t-il. L’autre défi, selon lui, est la mobilisation des ressources. «Parce que plus on avance vers l’élimination du paludisme, plus les enjeux financiers deviennent plus énormes parce que vous mettez beaucoup plus de moyens pour traquer un seul cas de paludisme. Dans une concession, quelqu’un qui fait un palu dans la région nord, il y a une équipe qui descend pour faire de l’investigation et traiter toute la concession parce que le parasite doit être éliminé dans cette zone-là pour éviter que la transmission continue», dit-il.
L'ANÉMIE, CE MAL QUI AFFAIBLIT LE SÉNÉGAL
Au Sénégal, près de la moitié de la population souffre d'anémie, plaçant le pays dans une situation critique selon l'OMS. Un atelier national a révélé l'ampleur du problème et les efforts pour y remédier
La malnutrition et l'anémie sont devenues des problèmes de santé publique dans notre pays. Le Sénégal est dans la zone rouge car 40% de la population souffrent d'anémie. La révélation a été faite à l’occasion d'un atelier national de partage des résultats du projet approche multifactorielle pour lutter contre l'anémie et la mal-nutrition.
Au Sénégal, environ 54 % des femmes âgées de 15 à 49 ans souffrent d'anémie contre 28% des hommes, selon l’EDS-Continue 2019. Le document rapporte que dans les zones rurales, 57% des femmes sont touchées, près d'un enfant sur cinq (18%) souffre de malnutrition chronique, dont 5% sous la forme sévère. Pour inverser la tendance, Catholic Relief Services (CRS) Sénégal sur financement de Latter Days Saints (LDS) et l'appui du ministère de la Santé et de l'institut de Santé et Développement (ISED), a initié le projet Lucky Iron Fish qui consiste à lutter contre les carences en fer dans le département de Tambacounda.
Selon Dr Nafissatou Ba Lo, conseillère en nutrition du secrétariat exécutif du conseil national de développement de la nutrition (Cndn), ce projet est d'une importance capitale parce qu'il apporte une réponse à la problématique de l'anémie au niveau du Sénégal. «L'anémie constitue un problème réel au Sénégal avec une situation critique si on prend le classement de l'Oms. Depuis 2010, les prévalences que nous avons nous classent dans des situations critiques parce que dépassant les 40% de prévalence chez les groupes vulnérables aussi bien chez les femmes que chez les hommes», révèle-t-elle. Selon elle, si on regarde la carte, partout c'est rouge au niveau du Sénégal. «Le projet pouvait être réalisé partout au Sénégal. Parce que le problème est présent partout. Peut-être Crs est à Tamba», dit-elle. A l’en croire, la malnutrition n'est pas liée à un seul problème, c'est pourquoi en termes d'approche, on utilise la multisectorialité avec l'implication de tous les secteurs. « Il y a beaucoup d'efforts mais on s'est rendu compte que malgré ces efforts, le problème reste constant. C'est pourquoi l'Etat du Sénégal, à travers le Cndn, a mis en place un budget pour voir les déterminants réels et sur quel levier nous pouvons-nous appuyer pour régler définitivement ce problème d'anémie chez les groupes vulnérables», explique-t-elle.
«L’ANEMIE N’EST PAS SEULEMENT LIEE A L’ALIMENTATION»
L'anémie n'est pas seulement liée à l'alimentation. «Les problèmes de santé tels que le paludisme, la drépanocytose et d'autres maladies sont liés à l'anémie», précise-t-elle.
Interpellée sur le plan d'actions mis en place, Dr Nafissatou Ba Lo indique qu’ils sont en train de réfléchir par rapport à ce qu'il faut faire au-delà même de ce projet. «Donc en termes d’actes d'intervention dans le cadre du plan stratégique multisectoriel de la nutrition, nous avons tout ce qui est renforcement de la disponibilité d'aliments riches en fer. Au niveau du système de santé, nous avons la supplémentation en fer-acide folique chez les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Pour les enfants, nous avons la distribution de produits micronutriments au niveau des ménages mais le grand volet qui touche l'échelle nationale, c'est la fortification de la farine de blé tendre en acide folique», rapporte Dr Ba.
Enseignante chercheuse au service de médecine préventive et santé publique, Dr Fatoumata Bintou Diaw souligne que le projet a commencé depuis 2019. «C'est une recherche interventionnelle dans le cadre de ces types de recherche et il fallait faire avant une analyse situationnelle, c'est-à-dire une étude de base et ceci a été fait en 2019 avant le démarrage du projet», rappelle Dr Diaw. Après 12 mois d'utilisation du produit Lucky Iron Fish, une évaluation est faite. Les différentes évaluations ont montré que c'est un bon produit, se réjouit-elle. «Pour le moment, les résultats nous réconfortent car nous avons pu trouver que Lucky Iron Fish a corrigé l'anémie chez les femmes en âge de reproduction qui ont pu corriger leur anémie après utilisation du produit Lucky Iron Fish. Il est utilisé dans le ménage de manière globale par toutes les personnes qui utilisent le repas familial», dit-il.
1ER TRAITEMENT ENDOVASCULAIRE D’UN ANÉVRISME CÉRÉBRAL AU SENEGAL
Le Sénégal a réalisé son premier traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba grâce à la neuroradiologie interventionnelle
Dakar, 20 déc (APS) – Le Sénégal a réalisé son premier traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba grâce à la neuroradiologie interventionnelle, a t-on appris, mercredi, de la direction des établissements de santé.
Dans un communiqué, cette direction précise qu’il »il s’agissait d’un anévrisme géant de la terminaison carotidienne droite associé à une fistule carotido-caverneuse chez un adulte jeune de 30 ans qui habite à Touba et pour qui la chirurgie classique était impossible ».
Le traitement endovasculaire ou embolisation, une technique mini invasive, est une alternative thérapeutique qui ne se fait qu’en Europe ou aux États Unis, rappelle-t-elle.
La même source signale que cette intervention »a été possible grâce à l’accompagnement de l’équipe du service de neurologie interventionnelle du CHU de Caen en France et à la dextérité de l’équipe locale » .
La direction des établissements de santé salue »un pas de plus pour le système de santé du Sénégal vers l’amélioration de l’offre de soins et la disponibilité de soins pointues qui permettent de réduire les évacuations sanitaires » .
L’équipe locale de l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba était composée de Papa Ibrahima Ndiaye, chef du service de neurochirurgie, du Pr Ndaraw Ndoye, du cardiologue Moustapha Fall, de l’anesthésiste Mactar Dieng, entre autres.
Cette intervention a coûté »environ 23 millions nonobstant les frais de voyage et de séjour », selon la direction des établissements de santé.
Elle signale que trois patients ont été diagnostiqués à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim.
Au-delà du jeune de 30 ans qui a été opéré mardi, une jeune fille de 14 ans sera opérée aujourd’hui, annonce t-elle dans le communiqué, ajoutant que le troisième patient, âgé de 56 ans, est parti se faire prendre en charge en France.
Les deux patients sont pris en charge gratuitement, selon la direction des établissements de santé, signalant que l’intervention a été possible grâce au plateau technique de dernière génération de l’hôpital tandis que l’équipe du CHU de Caen a mis aussi gratuitement à la disposition de l’hôpital des consommables d’une valeur d’environ dix millions.
Elle promet qu’après cette première mission, d’autres suivront pour »renforcer la performance des praticiens ». Il est aussi prévu des formations complémentaires d’autres neurochirurgiens pour augmenter le nombre de spécialistes à Touba et dans les autres hôpitaux du Sénégal pour assurer la prise en charge des patients qui en ont besoin au Sénégal.
L’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim ouvert depuis un peu plus d’un an progresse rapidement vers l’ouverture et la fonctionnalité de tous ses services, selon la direction des établissements de santé.
À KIGALI, MACKY SALL RÉITÈRE SON PLAIDOYER POUR LA SOUVERAINETÉ MÉDICALE ET PHARMACEUTIQUE
"Je lance un appel à une collaboration entre les producteurs, les structures nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaînes d’approvisionnement... afin de matérialiser notre ambition"
Le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a exhorté, lundi, à Kigali, les dirigeants et les professionnels africains de la santé à entretenir une « collaboration active » en vue de la souveraineté médicale et pharmaceutique de l’Afrique.
« Je lance un appel à une collaboration active entre les producteurs, les structures nationales de réglementation pharmaceutique, le secteur privé, les chaînes d’approvisionnement et les universités et centres de recherche africains […] afin de matérialiser notre ambition pour la souveraineté médicale et pharmaceutique », a dit M. Sall.
Il prenait part, dans la capitale rwandaise, à la cérémonie d’inauguration de l’usine BioNtech Africa, « une usine de pointe pour la fabrication de vaccins à ARN messager destinée à lutter contre le paludisme et la tuberculose en Afrique ».
« Cette cérémonie est une lueur d’espoir parmi les autres que nous allumons petit à petit, sur le continent, malgré les temps difficiles », a souligné Macky Sall.
Le dirigeant sénégalais a invité les acteurs concernés à « faire ensemble […] de ces lueurs une flamme incandescente pour illuminer notre marche vers la souveraineté médicale et pharmaceutique africaine ».
« Avec la même vision et la même volonté politique, a poursuivi M. Sall, nous devons travailler ensemble pour que les vaccins et les produits biotechnologiques fabriqués en Afrique suivant les mêmes standards que ceux produits [ailleurs] accèdent aux [mêmes] plateformes de vente et de distribution. »
Il a félicité son homologue rwandais, Paul Kagame, son partenaire BioNtech et les autres soutiens de cette initiative du Rwanda.
Macky Sall estime que la cérémonie d’inauguration de cette infrastructure de santé, dans ce pays du continent, « est l’une des meilleures réponses de l’Afrique, pour le présent et le futur, après l’épreuve de la pandémie de Covid-19 ».
« Quatre ans après, le continent est toujours là, debout et résilient. Mieux encore, nous sommes d’attaque, avec le soutien de nos partenaires, pour nous préparer aux crises sanitaires futures », a ajouté M. Sall.
Il a rappelé les efforts fournis par le Sénégal, avec l’aide de l’Institut Pasteur de Dakar, qui fête cette année son 127e anniversaire et est « en train de finaliser dans la ville nouvelle de Diamniadio un vaccinopôle multidimensionnel ».
«GRACE A L’APPUI DU CEMGA, L’EQUIPE MEDICALE CONJOINTE «HMO/DANTEC» A REALISE AVEC SUCCES LA TRANSPLANTATION RENALE»
Auteur de nombreux livres scientifiques, l’ancien directeur général adjoint de l’Hôpital Principal de Dakar, Pr Abdou Rajack Ndiaye, magnifie l’initiative de la Journée du Ssa à travers cette interview exclusive accordée au quotidien « Le Témoin ».
Propos recueillis par Pape NDIAYE |
Publication 19/12/2023
Professeur agrégé du Val-de-Grâce (France) en rhumatologie, le Médecin-Colonel Abdou Rajack Ndiaye est le directeur du Service de santé des armées (Ssa). Officier de l’Ordre National du Mérite (Sénégal), Médaille d’honneur du Service de Santé des Armées, Médaille des Nations Unies pour le Maintien de la Paix (Soudan) et Médaille de la Défense Nationale Française (Santé/France), le Directeur du Service de Santé des Armées est titulaire de plusieurs autres décorations et distinctions. Auteur de nombreux livres scientifiques, l’ancien directeur général adjoint de l’Hôpital Principal de Dakar, Pr Abdou Rajack Ndiaye, magnifie l’initiative de la Journée du Ssa à travers cette interview exclusive accordée au quotidien « Le Témoin ».
Le Témoin : Pourquoi une journée du Service de santé des armées ?
Abdou Rajack Ndiaye : D’abord permettez-moi d’exprimer ma loyauté et ma reconnaissance à l’endroit de Monsieur le Chef d’état-major général des Armées(Cemga) de m’avoir choisi à la tête du Service de santé des armées (Ssa). La célébration de de la Journée du service de Santé des Armées est une tradition voire un héritage légué par les illustres anciens. C’est un moment fort de communion, un jour de retrouvailles, un temps d’introspection et une date de reconnaissance pour services rendus par de vaillants combattants que sont les valeureux personnels du Service de Santé des Armées sénégalaises engagés dans des opérations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Cette journée dont le thème est « Service de Santé des Armées face aux défis de la Souveraineté Sanitaire » constitue également une occasion de rendre un vibrant hommage aux pères fondateurs et aux anciens de la Santé militaire sénégalaise.
Y aura-t-il cette année une particularité par rapport aux journées précédentes ?
La gravité, c’est-à-dire le caractère crucial et urgent du thème, est déjà une particularité. La Souveraineté Sanitaire n’est pas un individualisme qui se traduit par un besoin solitaire d’une santé bonne. Ce n’est ni une vision réductrice, ni une vision angélique, mais elle serait sans doute le fruit attendu d’une évolution sociologique contemporaine et de mutations optimales. La crise sanitaire récente de Covid 19 et l’évolution géopolitique du monde ont montré la fragilité de nos systèmes de santé et notre degré de dépendance de l’extérieur. Inutile de vous rappeler que cette pneumonie inconnue avait déclenché une puissante secousse qui avait plongé l’humanité dans l’incertitude. Parce que le virus avait fait une propagation rapide et effroyablement mortelle. Pratiquement toutes les nations avaient un genou à terre. D’où les réflexes de survie des nations qui ont fini par reléguer loin les notions de solidarité et d’empathie, une sorte de politique du « Chacun pour soi » à l’échelle planétaire. Mais une fois la bourrasque passée, l’urgence était de se relever très vite pour se diriger vers l’impératif de Souveraineté sanitaire. L’autre particularité, c’est la parfaite adéquation entre notre posture et la vision de monsieur le Chef d’état-major général des armées (Cemga) qui, dans ses orientations prioritaires, indiquait d’opérer la transformation de la composante Santé qui doit être conduite vers la préservation des capacités opérationnelles. Et surtout la réduction des évacuations sanitaires par le relèvement des plateaux techniques de nos structures et la densification du maillage hospitalier avec de nouveaux hôpitaux militaires à Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor et Saint-Louis.
Il y a quelques jours, des médecins militaires en collaboration avec leurs collègues civils ont réussi le miracle d’effectuer avec succès des transplantations rénales. Ces performances ne constituent-elles pas la meilleure incarnation du concept Armée/Nation ?
Absolument, d’autant que tous les malades opérés à l’Hôpital Militaire de Ouakam étaient des civils. Il s’agissait de compatriotes qui avaient un problème de Santé. A l’arrivée, l’Hôpital militaire leur a apporté une solution durable grâce à une coopération exemplaire avec nos collègues du Centre Hospitalier Universitaire de l’hôpital Aristide Le Dantec. Ce, sous une très parfaite coordination de la Directrice de l’établissement. Au cours de la maladie rénale chronique, il faut le rappeler, la dialyse est en réalité un traitement d’attente d’une transplantation. En réalisant avec succès cette transplantation rénale, l’Hôpital militaire de Ouakam a complété l’offre de soins aux Sénégalais et a contribué de manière très significative à l’effort national de prise en charge sanitaire de nos compatriote menée par le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. C’est le lieu de féliciter chaleureusement le médecin-chef, directrice de l’Hôpital Militaire de Ouakam pour la parfaite coordination ainsi que toutes les équipes qui ont réalisé la belle prouesse. Ces hommes et femmes à l’expertise médicale avérée sont entrés dans l’histoire. De fort belle manière ! Ils ont fait la fierté du concept Armée/Nation. Mais tout le mérite revient au Chef d’état-major général des armées (Cemga) qui a porté le projet avant de soutenir et encourager les équipes en mettant à leur disposition l’Hôpital Militaire de Ouakam (Hmo). Ce, avec de lourds moyens nécessaires à chaque étape du processus à l’image d’un bataillon médical en route pour le front !
Pourquoi l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) a-t-il été choisi pour cette première sanctionnant encore une fois l’expertise médicale sénégalaise ?
Il y avait d’abord et avant tout, la volonté de la directrice et du directeur-adjoint de l’Hmo. Ils avaient une très grande motivation, un rare engagement, une détermination exceptionnelle sans faille pour effectuer la transplantation rénale au Sénégal. Ensuite, ils disposent d’une expertise avérée en la matière. Ils se sont personnellement investis pour acquérir les équipements d’imagerie et de laboratoires indispensables. La Directrice a eu un leadership exceptionnel. Ayant à ses côtés un leadership exceptionnel, la directrice de l’Hmo a constitué, autour d’elle, les équipes grâce à l’apport énorme de nos collègues de l’Hôpital Le Dantec installés à l’Hôpital Militaire de Ouakam à cause de la fermeture de leur établissement. La synergie d’actions et la convergence des efforts ont été sanctionnées par l’autorisation du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, sous la forme d’un agrément après un avis du Comité National du Don et de la Transplantation d’organes. D’où le choix porté sur l’ Hmo pour la réalisation avec succès de cette lourde opération chirurgicale.
Mon colonel, on constate l’absence de médecins-gynécologues et médecins-dentistes dans la plupart des infirmeries de garnison. Comment comptez-vous répondre à la forte demande des populations civiles dans ce sens ?
On ne peut pas parler d’absence mais plutôt de présence qu’on pourrait davantage accentuer. Pour ce qui concerne la Gynécologie, nous disposons de gynécologue ou d’une sage-femme d’Etat militaire dans plusieurs garnisons. C’est le cas à Thiès, Ziguinchor et Tambacounda ainsi que d’autres structures médico-militaires de Dakar comme Yeumbeul. D’ailleurs, le Commandement a donné des instructions pour le déploiement de gynécologues et sages-femmes à Kaolack, Saint-Louis et Kolda. Pour la chirurgie dentaire, nous avions déjà un maillage très important avec au moins un chirurgien-dentiste voire un cabinet dentaire dans chaque zone militaire. L’installation de nouveaux cabinets-dentaires est actuellement en cours à Koungheul, Goudiry, Bargny, à Yeumbeul et Thiaroye. Par exemple, le mythique camp militaire de Thiaroye disposera dès janvier prochain d’un cabinet dentaire neuf. Informé de l’arrivée du matériel à Dakar, le Cemga a fait accélérer les travaux de construction des locaux du cabinet dentaire du Camp Thiaroye dont les prestations et soins sont à 80% destinés aux populations civiles des localités environnantes. Vous voyez, la Santé militaire est une expression complète de la coopération civilo-militaire et du concept Armée-Nation. C’est encore le lieu de saluer l’appui du Commandement.
Qu’est-ce qui fait courir les populations civiles vers les hôpitaux et infirmeries militaires ?
Il existe plusieurs facteurs qui pourraient expliquer ce que vous appelez « courir vers les hôpitaux et infirmeries militaires ». C’est d’abord notre histoire. Parce que la Médecine d’hier était une Médecine militaire avec le Corps de santé des colonies puis le Service de santé des régions tropicales d’Afrique noire qui étaient au contact des populations au risque de leur vie. Nous sommes les héritiers d’illustres aînés, des pères fondateurs, des pionniers qui ont été les premiers à implanter la Santé publique sur l’étendue du territoire national. Ces valeureux devanciers ont construit la réputation de la Médecine militaire à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur depuis l’aube de notre indépendance. Ce, grâce à l’effort permanent du Commandement pour relever les plateaux techniques et acquérir du matériel ultra-moderne. Sans oublier la construction de nouveaux établissements hospitaliers et centres Médicaux Interarmes à l’intérieur du pays au profit des populations. Pour répondre à votre question, je pense que les patients sont mieux placés pour dire que l’accueil , la disponibilité, la prise en charge et la qualité des soins les poussent vers les hôpitaux et infirmeries militaires.
UNE FORCE MEDICALE AU CHEVET DES POPULATIONS
Service de santé des armées (Ssa) En 2022, près de 500.000 patients civils consultés et hospitalisés dans les structures sanitaires de l’Armée.
La Journée du Service de Santé des Armées (Ssa) sera célébrée demain, mercredi 20 décembre, sur l’avenue des Diambars (Camp Dial-Diop) à Dakar. Elle a pour objectif de faire se retrouver pionniers et anciens qui ont fait de la Santé militaire ce qu’elle est devenue aujourd’hui, c’est-à-dire un creuset d’excellence, avec la jeune génération qui porte le flambeau. En temps de guerre comme en temps de paix, les médecins militaires s’invitent quotidiennement au front pour aider et protéger les populations civiles contre l’ennemi qu’est la maladie ! Les chiffres parlent d’eux-mêmes et prouvent que la Santé militaire est le principal symbole du concept Armée/Nation. En 2022, près de 500.000 malades issus de la population civile ont été consultés et hospitalisés dans différents hôpitaux et infirmeries militaires. Soit 80 % des patients. A l’occasion de cette Journée, « le Témoin », tel un patient s’appuyant sur des béquilles de la Dirpa, s’invite dans les rangs de ces militaires pas comme les autres puisqu’étant à la fois armés de fusils et, surtout, de stéthoscopes !
En temps de guerre, les médecins militaires portent le fusil en bandoulière et se projettent les premiers sur le théâtre d’opérations pour soigner sauver leurs frères d’armes, au péril de leur vie. Et en temps de paix, c’est le stéthoscope qu’ils portent autour du cou pour être quotidiennement au service des populations civiles.
Parmi les membres de ce Service d’excellence on trouve des médecins généralistes et spécialistes, des chirurgiens, des dentistes, des pharmaciens et des vétérinaires militaires. Il y a aussi des auxiliaires de santé que sont les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les techniciens radiologues, les biologistes etc. En application des instructions du commandement, ils sont plus de 400 médecins, chirurgiens et techniciens que le Service de santé des armées (Ssa) a mis à la disposition des populations à travers 35 structures sanitaires réparties sur l’ensemble du territoire national comme l’Hôpital Principal de Dakar (Hpd), l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) et l’Hôpital Militaire de Thiès (Hmt). Sans oublier les Centres médicaux interarmes et de garnison qui sont des hôpitaux de niveau 1, des infirmeries et des postes de santé avancés(plus de 1.000 lits d’hospitalisation) : Thiaroye-gare, Yeumbeul, Ex-camp Leclerc, Ex-camp Lemonnier, Bango, Kaolack, Tambacounda, Bignona, Ziguinchor, Kolda, Bargny, Marine Dakar, Ouakam Terme Sud, Bel-Air, Camp El Hadj Oumar Tall de Saint-Louis, Ourossogui, Louga, Koutal Ensoa, Némanding, Kédougou, Goudiry, Koungheul, Oussouye, Sindian, Diouloulou, Bakel, Podor, Dodji, Toubacouta, Patassi et Médina Wandifa. Vous viendrez avec vous ô combien médecins et infirmiers militaires se sont déployés en brousse là où les personnels civils de santé peinent à y servir..
Chaque année, des centaines de milliers de personnes résidant dans des villes, villages et campagnes du pays bénéficient de soins de qualité assurés par les médecins ou infirmiers militaires. Sans oublier les grands événements et autres rassemblements à l’échelle nationale comme le Gamou de Tivaouane, le Magal de Touba et le Pèlerinage marial de Popenguine où des milliers de pèlerins se font soigner ou consulter gratuitement par l’Armée. A preuve encore une fois par les chiffres de l’année 2022 où près de 500.000 malades de la population civile ont été consultés et hospitalisés par les médecins militaires. Les statistiques s’établissent comme suit : consultations médicales : 276 123 consultés ; Soins à titre externe : 62 326 patients ; Hospitalisation : 12 780 malades ; Consultations et soins dentaires : 41 734 patients et Consultations prénatales : 2 794 femmes enceintes. Si l’on sait que 80 % sont des patients civils, les militaires ne représentent donc que 20 % des personnes ayant bénéficié de prestation du Service de Santé des Armées.
Aux origines, mai 68…
Placé sous l’autorité directe du Chef d’Etat-major général des armées (Cemga), le Service de santé des armées (Ssa) abritant l’Ecole militaire de santé (Ems) et l’Ecole d’application du service de santé des armées (Eassa) apporte, en tout temps et en tous lieux, son soutien médico-chirurgical aux forces armées nationales.
Le Service de santé des armées qui va célébrer sa Journée demain, mercredi 20 décembre 2023, existe depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, en 1960, c’est-à-dire à la création de l’Armée nationale après l’éclatement de la Fédération du Mali. Juste après le départ des médecins français qui officiaient dans l’ancienne Afrique occidentale française (Aof). Les premiers cadres médecins sénégalais étaient des réservistes. Et le Dr Amadou Yoro Sy fut le pionnier de la Santé militaire. On lui avait octroyé un grade électronique de « capitaine » émérite afin de lui permettre d’accompagner le contingent sénégalais(Onu) à la guerre civile du Congo-Léopoldville, actuelle République démocratique du Congo (Rdc)
Dans le cadre de son enquête auprès des pionniers et anciens, « Le Témoin » a appris que c’est au lendemain de la grève de 1968 des travailleurs et étudiants que le général de division Jean-Alfred Diallo, alors chef d’état-major de l’Armée nationale, avait proposé l’idée de la création d’une Ecole militaire de santé (Ems) au président Léopold Sedar Senghor qui l’a entérinée.
Le Médecin général Mame Thierno Dieng nous explique que l’Ecole militaire de santé (Ems) n’avait pas été créée seulement pour satisfaire les besoins de médecins de la troupe, mais aussi et surtout devait permettre au Commandement de pouvoir disposer de médecins militaires souvent bien formés et prêts à servir dans les zones les plus reculées du Sénégal. « Parce que les premiers médecins sortis de la faculté de médecine de Dakar rechignaient à servir en milieu rural. D’ailleurs c’est une occasion de rappeler que le bon fonctionnement du système public de notre pays est une œuvre de ses médecins militaires. Par exemple, le Programme élargi de vaccination (Pev) est une invention de la médecine militaire sénégalaise. La trappe à vibrion qui a fait presque disparaître le choléra au Sénégal est une invention de la médecine militaire sénégalaise. Donc si le Sénégal est connu à travers le monde dans les connaissances virologiques, on le doit à l’Ecole militaire de santé par le biais du Médecin-colonel Pr Souleymane Mboup qui a découvert le deuxième virus du Sida (Vih2) » se félicite l’ancien directeur de l’Hôpital Principal de Dakar. Qui fut aussi ministre de l’Environnement.
Toujours est-il que la procédure portant création de cette Ecole militaire de santé avait été accélérée suite à la malheureuse grève générale du Syndicat des personnels de santé des hôpitaux du Sénégal au grand dam des patients. Ironie du sort, la fédération des syndicats de la Santé a déclenché depuis hier, lundi 18 décembre 2023, une grève générale devant être sanctionnée par une marche nationale prévue demain jeudi. Exactement dans les mêmes circonstances que mai 1968. revenir à la création de l’Ecole militaire de santé (Ems), comme le droit de grève n’existe pas dans la Grande Muette, l’Etat avait décidé, au lendemain de Mai-68, de recruter des médecins ayant terminé leurs études pour les enrôler dans l’Armée. L’Ecole militaire de santé, vivier du Service de santé des armées, était ainsi créée. En accueillant ses premiers élèves en décembre 1968, l’institution avait deux objectifs majeurs : Assurer la formation d’officiers médecins pour les forces armées sénégalaises et combler le déficit en médecins dans le Sénégal des profondeurs. En effet, la douloureuse situation sociale vécue pendant la crise syndicale de mai 1968 était assez suffisante et édifiante pour la création de cette force médicale qui devait être opérationnelle partout où besoin devait être, est et sera. Selon l’ancien directeur du Service de santé des armées, le médecin-colonel à la retraite Ibrahima Diouf, jusqu’au début des années 90, tous les districts sanitaires frontaliers du pays étaient occupés par des militaires sauf Dagana que couvrait Saint Louis. « Je me souviens du médecin-lieutenant Bakary Sambou à Podor; du médecin-lieutenant Mamadou Ndiaye à Matam ; du médecin-lieutenant Cheikh Mbacké Sall à Bakel, du médecin-lieutenant Mame Demba Sy à Ziguinchor etc. » creuse dans les replis de sa mémoire notre interlocuteur, le médecin-colonel à la retraite Ibrahima Diouf, histoire de prouver que les médecins militaires sont de vrais médecins de…brousse.
Le pilier du concept Armée/Nation
En temps de guerre, les médecins et infirmier smilitaires apportent un soutien médicochirurgical aux forces en opérations. De même qu’en opérations extérieures sous la bannière des Nations Unies(Onu), de l’Union Africaine (Ua) ou de la Cedeao. Justement, sur ce plan, le rôle des médecins dans les conflits armés ou guerres a beaucoup évolué. Parce que, dans leur stratégie visant à gagner la confiance et le cœur des populations civiles, les médecins militaires leur offrent des soins de santé et des médicaments.
Tout cela pour montrer que la Santé militaire est le principal pilier visible du concept Armée/Nation. Une occasion pour le médecin-général Mame Thierno Dieng de se féliciter des innombrables enseignants militaires, qualifiés sur les critères du Cames, qui servent dans toutes les facultés de médecine du Sénégal (Dakar, Thiès, Saint Louis, Bambey et Ziguinchor.
Une Journée de retrouvailles entre pionniers ou anciens et leurs « jeunes »
Après les enseignements théoriques, c’est la pratique en milieu hospitalier ! L’Hôpital Principal de Dakar en est un exemple parmi d’autres. Car, en dehors de sa mission d’hôpital des urgences 24h/24, « Principal » s’est vu chargé de la fonction d’hôpital d’Instruction du Service de santé des armées pour la formation des médecins militaires dont il assure la préparation aux différents niveaux de spécialisation. Mais dans le cadre de la politique sanitaire nationale, « Principal » est aussi investi de la mission de formation continue des personnels médicaux et paramédicaux civils. Il accueille également des stagiaires de tous les niveaux dans le domaine de la santé et reçoit annuellement plus de 1000 stagiaires sénégalais et étrangers provenant de diverses écoles de formation et universités sénégalaises, mais aussi celles des pays amis. L’Ecole militaire de santé a produit la majorité écrasante des professeurs agrégés en médecine de notre pays. Et si cette institution militaire est devenue aujourd’hui un véritable creuset d’excellence, on le doit aux illustres pionniers et infaillibles anciens (médecins-officiers généraux et médecins-officiers). Ils ont pour noms: Amadou Yoro Sy, Georges Niouky, Madické Ndao, Gorgui Diaw, Mamadou Ndoye, Makhfouz Sarr, Makhone Douta Seck, Souleymane Mboup, Boubacar Diallo, Aynina Cissé, Serigne Maguèye Guèye, Mame Thierno Dieng, feu Boubacar Wade, Massamba Thiam, Mourtala Ka, El Hadji Malick Niang, Mme Marième Kane (médecine vétérinaire), El Hadji Abdou Aziz Diop, Mme Youhanidou Wane, Boubacar Diao, Pape Moussa Thior, Mame Demba Sy, Mme Fatou Fall, Serigne Mamadou Sarré, Pape Diadie Fall, Mouhamadou Mbengue, Momar Sène pour ne citer que ceux là.
Enfin, grâce au maillage territorial, le Service de santé des armées est une véritable force médicale de proximité au chevet des populations civiles.
EPIDEMIE DE DENGUE
SAINT-LOUIS 11 cas enregistrés à Ross Béthio -La psychose s’est installée depuis quelques jours à Ross Béthio, localité réputée zone agricole et d’affaires où le centre de santé secondaire est subitement devenu pratiquement l’endroit le plus fréquenté
La dengue a à nouveau fait son apparition dans le Nord du Sénégal où 11 cas confirmés ont été détectés cette semaine à Ross Béthio, commune située à une trentaine de kilomètres de la ville de Saint-Louis. Débordées, les autorités sanitaires disent cependant avoir une bonne maîtrise de la situation.
La psychose s’est installée depuis quelques jours à Ross Béthio, localité réputée zone agricole et d’affaires où le centre de santé secondaire est subitement devenu pratiquement l’endroit le plus fréquenté de la zone.
Selon le médecin-chef du centre de santé secondaire de Ross Béthio, qui polarise aussi bien la commune que beaucoup d’autres villages, 587 personnes ont été consultées en l’espace d’une semaine dont 226 hospitalisées. Un record, assure Dr Djibril Sow, qui a fait savoir que de nombreux prélèvements ont été faits sur les malades qui, pour la plupart, souffraient de maux aux articulations et de fièvre. Parmi ces prélèvements envoyés en laboratoire pour analyse, 11 sont revenus positifs, révèle Dr Sow.
Selon lui, les résultats de 10 nouveaux prélèvements sont encore attendus. Le chef du centre de santé secondaire de Ross Béthio a, dans la même lancé, expliqué que la structure sanitaire a connu cette semaine, une situation difficile, avec un nombre excessif de consultations qui a fait qu’ils étaient obligés, par moments, de mettre deux malades sur un lit, et un personnel débordé et fatigué. Toutefois, rassure-t-il, la situation reste maîtrisée dans la mesure où tous les malades ont été bien pris en charge. Les 11 malades testés positifs sont pour le moment traités et ne sont pas en danger, même si pour certains, le bilan a révélé quelques perturbations, a informé par ailleurs Dr Sow. Toutefois, le personnel de santé est un peu seul dans le combat dans la mesure où les autorités municipales, qui ont été déjà averties de la situation, n’ont toujours pas sonné signe de vie. Par ailleurs, le Service d’hygiène est attendu prochainement pour des interventions qui devraient permettre d’éradiquer les moustiques vecteurs de la dengue.
La dengue, appelée aussi «grippe tropicale», est une maladie infectieuse causée par le virus du même nom. Le virus est transmis à l’humain par l’Aedes, un moustique vivant dans les eaux claires. Dans le passé, le Nord a connu des épidémies du même genre qui ont toutefois été vite maîtrisées par les autorités sanitaires.
CES FACTEURS QUI ENTRAVENT LA CROISSANCE DE L’ENFANT DURANT LES 1 000 PREMIERS JOURS DE SA VIE
Manque d’attention des parents, mauvaise alimentation, exposition aux écrans de téléphone…Les experts ont relevé beaucoup de facteurs qui bloquent le développement de l’enfant.
Dans le cadre de la semaine mère-enfant, l’association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) en partenariat avec la direction de la Santé de la mère et de l’enfant (Dsme), a organisé une journée d’échanges sur les 1 000 premiers jours de l’enfant. Les experts ont relevé beaucoup de facteurs qui bloquent le développement de l’enfant.
De 0 à 2 ans, cette période constitue les 1 000 premiers jours de l’enfant. Un moment qui ouvre une fenêtre d’opportunités mais constitue en même temps une phase de grande vulnérabilité de l’enfant souvent négligée dans notre pays. En effet, cette étape de la vie de l’enfant est reconnue dans le domaine de la santé/nutrition comme une période déterminante pouvant influencer le risque ultérieur de maladies liées à une mauvaise alimentation, aux infections et autres facteurs toxiques et environnementaux. C’est dans ce sens que le ministère de la Santé, à travers la Direction de la Santé de la mère et de l’enfant (Dsme), a mis en place un programme qui est le paquet intégré de soins attentifs (Pisa). Ce programme consiste à offrir à l’enfant tout ce dont il a besoin durant les 1 000 premiers jours avec la participation des différents secteurs comme le conseil national du développement de la nutrition, l’agence nationale de la case des tout-petits, le ministère de la Jeunesse et les autres ministères sectoriels comme celui de l’Education nationale. Selon Ismaila Diop Ndiaye, assistant technique en développement intégré de la petite enfance à la Dsme, leur service est en train de mettre en œuvre ce programme d’une importance capitale. «Après les orientations qui ont été faites au Gabon, le Sénégal a élaboré un guide méthodologique et une fiche action pour la mise en œuvre de ce programme», a-t-il confié.
A l’en croire, il est prouvé scientifiquement avec les apports des neurosciences que tout se joue dans les 1 000 premiers jours. «Avec les neurosciences affectives et cognitives, aujourd’hui, on connaît beaucoup de choses que l’on ne connaissait pas au 19e siècle sur le cerveau. On sait que le cerveau est très malléable et que l’enfant qui arrive au monde a 20% d’inné et 80% d’acquis. Il faut que l’on lui donne tout le paquet qui prend en charge les 5 composantes du Pisa, notamment une bonne nutrition, une bonne santé (qui n’est pas seulement l’absence de maladies mais le bien-être), une nutrition adéquate, la sûreté et la sécurité et les soins répondant aux besoins», explique-t-il.
Selon M. Ndiaye, à travers ces 5 composantes, on doit offrir au couple mère-enfant des soins de qualité. «Les 1 000 premiers jours, c’est une fenêtre d’opportunités ; elle couvre la période de 9 mois de grossesse plus les 2 premières années. C’est pourquoi l’Oms a développé ce concept pour attirer l’attention des parents, de tous les soignants et prestataires où on doit prendre en charge l’enfant, pour qu’il fasse attention durant cette période. C’est une fenêtre d’opportunités mais aussi de grande vulnérabilité. Il faut donner à l’enfant un bon départ pour qu’il puisse atteindre à l’âge adulte le plein potentiel», prône-t-il.
«LES PARENTS N’ECOUTENT PAS LEURS ENFANTS»
Ismaila Diop Ndiaye renseigne qu’à 4 mois déjà, le fœtus commence à distinguer certains goûts. «Il commence à entendre, il consomme tout ce que sa maman consomme d’où la nécessité de faire attention à l’alimentation et à la nutrition. Il ne faut pas prendre d’alcool, ni de drogue et tout ce qui pollue l’enfant», avertit-il. Une chose importante à éviter, selon lui, est le stress. «J’appelle les hommes à faire plus d’efforts durant cette période cruciale. Il faut être plus proche des femmes pour les aider en cette période délicate car à ce moment, l’enfant a besoin des deux parents. Le couple mère enfant symbolise l’attachement», affirme-t-il. Poursuivant son propos, M. Diop souligne qu’il faut apprendre à connaître nos enfants. «Souvent, nous ne savons que crier, donner des ordres alors qu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde tel que les enfants ont besoin d’une communication non violente, pour pouvoir être pris en charge correctement. Il y a beaucoup de choses qui dorment chez l’enfant et c’est ce que l’on appelle les potentialités. Parfois, c’est l’environnement qui pose problème ou qui ne le comprend pas par rapport à l’éveil et la stimulation», dit-il. Cependant, renseigne l’assistant technique en développement intégré de la petite enfance, il y a beaucoup de choses à améliorer dans la gestion de nos enfants. «Les parents n’écoutent pas leurs enfants et ils n’ont pas droit à la parole». En Pour ce qui est de l’allaitement maternel, il est démontré scientifiquement que le lait maternel est assez complet pour le bébé. A ce propos, il annonce qu’au Sénégal, il y a 5293 enfants qui souffrent d’anémie.
«L’ENFANT DE MOINS DE 3 ANS, EXPOSE A L’ECRAN DES TELEPHONES, VA SUBIR DES DEGATS COLLATERAUX»
Interpellé sur l’usage des téléphones portables chez les enfants, M. Diop précise que dans le monde actuel, on ne peut pas refuser à l’enfant de regarder ou de consulter les téléphones mobiles. «Toutefois, il faut accompagner les enfants sur ce point et discuter avec eux sur les inconvénients. Mais un enfant de moins de 3 ans qui est exposé à l’écran des téléphones va subir les dégâts collatéraux. Les téléphones changent les modes de vie à la maison et nous devons faire attention», avertit-il. Pour sa part, le représentant du Directeur de la Dsme, Massamba Sall, soutient que de la conception à la naissance, c’est 270 jours, la première année, c’est 365 jours ainsi que la 2e année, ce qui fera un total de 1 000 jours. «Durant ces 1000 jours, toute intervention réussie aura impacté sur l’avenir de l’enfant. J’ai entendu le Professeur Galaye Sall parler des différentes nuisances qui font que l’enfant développe le cancer qu’il aura quand il sera grand», révèle-t-il. En effet, il affirme que quand vous avez certaines carences durant les 1 000 premiers jours, même quand l’enfant deviendra un milliardaire, cela va le poursuivre durant toute sa vie. «Durant les Eds de 2023, la mortalité néonatale a augmenté de 1 à 2 points et tout cela nous interpelle à accélérer les interventions réussies, à faire de telle sorte que nous puissions fournir les services partout au Sénégal avec une certaine équité, mais aussi avec l’accompagnement permanent des professionnels des médias», indique M. Diop.
VERS LA REGLEMENTATION DES CRECHES
Au Sénégal, constate-t-il pour le regretter, les crèches foisonnent un peu partout et certaines ne respectent pas les normes. C’est pour cela que le ministère de la Femme compte réglementer les crèches. «Le ministère de la Femme, à travers l’agence de la case des tout-petits, a mis dans le circuit administratif un projet de réglementation des crèches dans notre pays parce qu’il y a un foisonnement de crèches. Il est temps que tout soit réglementé », soutient Ismaila Diop Ndiaye, assistant technique en développement intégré de la petite enfance à la Dsme. Sous peu, dit-il, la réglementation sera de rigueur. « Il a été demandé à tous les coordonnateurs régionaux de la petite enfance d’accompagner les crèches qui existent au lieu d’utiliser une approche fermeture», précise M. Diop.
LA F2S PRETE A LA RIPOSTE ET CORSE SON PLAN D’ACTIONS
Interdite de marche par le préfet de Dakar, La fédération des syndicats de la santé (F2S) jugent légères les raisons avancées par le préfet de Dakar pour interagir avec leur marche d’hier, 17 décembre.
La fédération des syndicats de la santé (F2S) jugent légères les raisons avancées par le préfet de Dakar pour interagir avec leur marche d’hier, 17 décembre. Comme riposte, Cheikh Seck et ses camarades ont déposé ce matin une autre autorisation de marche pour le jeudi prochain, suivie d’une grève générale les 02 et 03 janvier 2024 et d'une rétention d’informations.
La fédération des syndicats de la santé (F2S) ne compte pas abdiquer face à la décision préfectorale interdisant leur marche prévue hier. Pour cause, Cheikh Seck et ses amis jugent légères les motivations de cet arrêté du préfet de Dakar. Prévu hier à 9h, les travailleurs de la santé avaient comme itinéraire l’école nationale de développement sanitaire et social (ENDSS) jusqu’au ministère de la Santé. Or, dans ses motivations, le préfet indique que le ministère de la Santé ne peut être un point de dislocation.
Pour Cheikh Seck cette décision est une violation flagrante des droits des travailleurs. Le syndicaliste dénonce par la même occasion la méthode utilisée par l’autorité pour leur notifier le refus de la marche. «C’est seulement par un coup de fil que cette information nous a été balancée», regrette-t-il avant d’ajouter que le syndicat s’est rapproché des services compétents, notamment le commissariat du point E pour la notification de l’acte administratif. Malheureusement, dira-t-il, jusque tard dans la nuit du samedi au dimanche, ils n'ont pas pu entrer en possession de ce document en question pour des raisons liées à l’absence du préposé à cette notification. La F2S qui dit prendre acte, annonce sa décision de ne céder à aucune tentative de restriction de ses droits et libertés, garanties par les lois fondamentales de la constitution.
Mieux, elle s’engage à continuer le combat jusqu’à satisfaction totale de ses revendications qui ont pour nom la généralisation de l’indemnité de logement, l’arrêt de cette forme de contractualisation du personnel socio-sanitaire et communautaire, la mise en place d’un programme spécial de recrutement et d’intégration dans la fonction publique, l’arrêt du dilatoire avec les collectivités territoriales, la signature d’un accord juste et exécutoire avec le ministère de la Santé entre autres. Pour contraindre la tutelle à satisfaire lesdites recommandations, la F2S en appelle à la mobilisation de tous ses militants. Ils ont déposé ce matin une nouvelle déclaration de marche pour le jeudi 21 décembre et sur le même itinéraire qui avait fait l’objet de refus. A ce cela s’ajoute une grève générale de 48h les 02 et 03 janvier 2024, suivie d’une rétention d’informations. Pis, les syndicalistes disent n'exclure aucune action, de la grève générale au boycott de toutes les activités. Pour éviter d’en arriver à ce stade, ils invitent le gouvernement à trouver des solutions rapides à leurs revendications afin d’éviter une situation de non-retour.