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26 avril 2025
Santé
LE RÉCIT INÉDIT DE ASTOU QUI A DONNÉ UN REIN POUR SAUVER SA SŒUR
Derrière la prouesse, se cache des histoires touchantes. En effet, durant les derniers jours, le Sénégal a effectué avec succès trois transplantations rénales. Dans l’un des cas, c’est une dame qui a offert u rein à sa sœur.
iGFM - (Dakar) Derrière la prouesse, se cache des histoires touchantes. En effet, durant les derniers jours, le Sénégal a effectué avec succès trois transplantations rénales. Dans l’un des cas, c’est une dame qui a offert u rein à sa sœur. Une histoire touchante que la donneuse a raconté dans les colonnes de l’Observateur.
Voila 11 ans que sa petite sœur est malade. «J'ai versé toutes les larmes de mon corps quand elle m'a parlé de sa maladie, se rappelle Astou. Et je me suis promis d'être son donneur si, un jour, elle devait recevoir une greffe.» Une grave insuffisance rénale l'obligeait à être dialysée toutes les semaines. Des séances qui l'immobilisaient pendant quatre longues heures. Une condition qui pesait lourdement sur son quotidien et son énergie.
Ce n'était pas que des douleurs. C'était aussi une fatigue complète et morale. Astou, vêtue hier d'une robe wax bigarrée, la tête couverte d'une charlotte chirurgicale jetable, se rappelle ces moments-là durant lesquels sa sœur était au bout de sa vie, luttant en permanence contre la pathologie. Elle ne supportait plus de la voir autant souffrir. «J'en perdais le sommeil». Quelques années plus tard, une opportunité se présente. Le consortium Hôpital militaire de Ouakam et de Le Dantec allait procéder à leur coup d'essai.
Dès que Astou a su que sa sœur allait faire partie des receveurs précurseurs, elle s'est portée volontaire, sans y réfléchir à deux fois. Une fois cette décision prise, pour elle, cela a été le début d'un long parcours. Il a fallu se rendre disponible pour faire les nombreux examens médicaux. Elle a dû aussi faire part de son consentement libre auprès du tribunal, voir les psychologues, remplir de nombreux papiers. Des démarches prenantes qui nécessitent plusieurs jours pour les accomplir.
L'urgence d'une greffe de rein pour sa sœur lui a fait franchir un pas supplémentaire, le don d'organe de son vivant. «Je voulais sauver sa vie. J'y tenais», dit-elle. Le couple passe des tests pour vérifier leur compatibilité. Cette étape réalisée, l'équipe médicale doit vérifier la « compatibilité HLA », c'est-à-dire « que le receveur n'a pas d'anticorps dirigés contre le candidat au don ». Par chance, les résultats sont positifs. Une greffe est donc possible.
Astou na jamais connu un jour meilleur que ce lundi-là. Aujourd'hui, elle est fière d'avoir sauvé la vie de sa sœur. «Après son réveil, quand nos yeux se sont croisés, je n'ai pu retenir mes larmes. J'ai ressenti à l'instant un très grand soulagement. Soulagée de savoir qu'elle va se relever. C'est un sentiment de fierté incommensurable. Depuis lors, je dors bien», ajoute-t-elle.
Pour ne pas être dissuadée de faire cette offre, Astou renseigne avoir jalousement gardé le secret. Ni son mari, encore moins ses deux enfants n'étaient au courant de son projet. «Je leur ai juste annoncé un voyage. C'est après l'intervention que je les ai appelés pour les informer. Je n'ai pas eu besoin de l'avis de quelqu'un pour sauver ma sœur. Je considère que cet organe ne m'a jamais appartenu. Je le gardais juste pour elle», confie-t-elle.
DJIDAH THIAROYE KAW, 52 QUARTIERS, DEUX POSTES DE SANTE
Des infrastructures sanitaires dont un centre de santé et un poste avancé de Police, c’est ce que réclament les populations de Djidah Thiaroye Kaw, via leurs autorités municipales.
Des infrastructures sanitaires dont un centre de santé et un poste avancé de Police, c’est ce que réclament les populations de Djidah Thiaroye Kaw, via leurs autorités municipales. Elles ont fait le plaidoyer, ce samedi, lors d’une cérémonie de remise de subventions aux structures sanitaires d’un coût de 10 millions, d’équipements pour un complexe sportif au quartier Nietty Mbar et de 1 000 lampadaires au niveau du quartier Djidah 02 Saliou Ndir.
Dans cette localité de plus de 90 mille habitants, répartis sur une superficie de 237 hectares, il n’y a que deux postes de santé. Ce qui est en deçà des normes de l’Oms dont le ratio est d’un poste de santé pour cinq mille habitants.
Adjointe au maire, chargée de la santé, Oulimata Guèye Ndiaye lance : «Notre commune ne dispose que de deux postes de santé pour couvrir l’ensemble des 52 quartiers». Le maire Mamadou Guèye de renchérir : «Nous voulons que le poste de santé Ousmane Kaïré soit transformé en centre de santé. Nous allons porter le plaidoyer pour que notre vœu soit réalisé».
Un poste avancé de Police couvrant les quartiers Bagdad est également sollicité par l’édile.
LE SENEGAL, UN MAUVAIS ELEVE DANS LA REGION AFRICAINE
Promotion de la médecine traditionnelle dans le système de santé
Le Sénégal n’a toujours pas affirmé sa véritable volonté de promouvoir la médecine traditionnelle. Alors que plus de 80% de tous les pays ont recours à la médecine traditionnelle, l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et ses partenaires veulent aller plus loin pour la mise en place d’une proposition commune pour la promotion de la médecine traditionnelle en Afrique.
«Le projet de loi relatif à la médecine traditionnelle est à l’Assemblée nationale, mais il y a un problème car tout le monde n’est pas d’accord sur ce qui doit être fait». Une déclaration du ministre de la Santé et de l’action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, lors de son passage au Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Au cours de son face à face avec les députés pour défendre son budget 2024, la ministre n’a pas abordé cette question. Ces actes en disent long sur l’engagement politique du Sénégal pour la promotion de la médecine traditionnelle et complémentaire (Mt/Mc). La preuve est que le Plan stratégique national de santé communautaire (2014-2018) et le Plan national de développement sanitaire et social (Pndss) du Sénégal, couvrant la décennie (2019-2028), n’intègrent pas ce volet. Sur le plan règlementaire, des lenteurs sont également notées en faveur de la médecine traditionnelle.
Dans une contribution publiée sur Club Mediapart en 2017, Dr Mohamed Lamine Ly, membre de la Coalition pour la Santé (Cosas), avait déploré que «depuis le Conseil interministériel du 13 octobre 1993, qui avait consacré la mise en place d’un comité chargé de poser les bases d’une réglementation, ce n’est que le 31 mai 2017 que le projet de loi relatif à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal» a été finalement débarqué à l’Assemblée. Durant ces dix dernières années, peu d’actes concrets sont posés en faveur de la Mt. «Ces retards dans la promotion et la valorisation de la médecine traditionnelle ont fait de notre pays le dernier de la classe dans la sous-région pour ce qui est de la mise en place d’un cadre légal d’exercice de la médecine traditionnelle», affirme Dr Ly. Dans une contribution publiée en 2018 par Dakaractu, le spécialiste en droit de la santé publique, Dr Tapsirou Bocar Ba avançait que la réglementation de la médecine traditionnelle au Sénégal se heurte à une certaine difficulté liée à la détermination de critères de sélection des médicaments traditionnels, pour en mesurer les propriétés et le dosage au moment de leur utilisation. «L’État du Sénégal doit donc se donner les moyens d’y arriver, d’autant plus que dans un domaine aussi sensible que la santé, il ne doit aucunement exister des zones de non-droit, au nom du principe de précaution et du droit à la sécurité sanitaire», soutient Dr Ba, invitant l’État à s’inspirer des pays asiatiques «qui ont quasiment tous reconnu la médecine traditionnelle comme composante de leurs systèmes de santé».
Des pays font des progrès dans la Région africaine de l’Oms Depuis l’instauration de la Journée de la médecine traditionnelle africaine en 2003, l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) a noté des progrès dans plusieurs pays sur le continent. En se référant sur le Rapport mondial 2019 de l’Oms sur la médecine traditionnelle et complémentaire, la directrice régionale pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti avait déclaré dans un message à l’occasion de cette célébration, que son institution «a assisté à la mise en œuvre sur le continent des stratégies régionales pour la promotion et le renforcement du rôle de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé pour les périodes 2001- 2010 et 2013-2023». Elle ajoute que «plus de 40 pays de la Région africaine ont élaboré des politiques nationales sur la médecine traditionnelle en 2022, contre 8 pays seulement en 2000. 32 ont intégré la médecine traditionnelle dans leurs politiques nationales.
En outre, 39 pays ont établi des cadres réglementaires régissant l’activité des tradipraticiens, contre un seul pays en 2000». Le Mali dispose d’une politique nationale de médecine traditionnelle et d’un plan national pour intégrer la Mt dans la prestation des services de santé nationaux. Six nouveaux médicaments à base de plantes ont été développés entre 2005 et 2016. Un programme national de la médecine traditionnelle et complémentaire (Mt/Cm) existe au Sénégal depuis 1995. A la fin de 2016, il n’y avait aucun financement gouvernemental ou public pour la recherche dans ce domaine. Les médicaments essentiels sont définis par l’Oms comme ceux qui répondent aux besoins prioritaires de la population en matière de soins de santé. En 2018, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Ghana, le Cameroun, la République démocratique du Congo et Madagascar ont répondu par l’affirmative à l’inclusion des plantes médicinales dans leur liste nationale des médicaments essentiels (Lnme).
Les chercheurs pour relever les défis En dépit de «l’Appel d’Abuja» sur le rôle de la médecine traditionnelle, de la «Déclaration de Lusaka» des chefs d’Etats et de Gouvernements faisant de la décennie 2001- 2010, celle de la médecine traditionnelle africaine, le Cadre politique et réglementaire harmonisé pour la médecine traditionnelle dans l’espace Cedeao, le Sénégal n’a pas encore cerné pleinement les défis et l’apport de la médecine traditionnelle dans le système de santé national, alors qu’il est estimé que plus de 80% de tous les pays ont recours à la médecine traditionnelle. Il ressort que plus de 40 % des formulations pharmaceutiques sont basées sur des produits naturels et des médicaments issus de la médecine traditionnelle. Conformément aux recommandations de la Journée de la médecine traditionnelle africaine, les pays sont invités à construire une base solide et «à mettre davantage en œuvre des approches de médecine traditionnelle fondées sur des données probantes pour atteindre les objectifs de développement durable liés à la santé et promouvoir la santé et le bien-être pour tous, à tout âge» des données pour la découverte et le développement de médicaments traditionnels africains.
L’Institut de recherche pour le développement (Ird) et ses partenaires ont organisé, du 18 au 20 octobre 2023 à Dakar, les premières Assises internationales des médecines traditionnelles sous le thème : «Savoirs, défis, recherches et développement des médecines traditionnelles». La déclaration «One healthafrican voice» de Dakar, signée entre l’Ird et ses collaborateurs pour la mise en place d’une proposition commune promet un avenir radieux dans la promotion de la médecine traditionnelle au Sénégal.
LES CONTRACTUELS DE LA SANTE ACCUSENT LEUR MINISTRE
Le collectif national des agents contractuels des établissements publics de santé compte bien paralyser le système sanitaire, dans les jours à venir, si le ministère de la Santé et de l’action sociale ne leur paie pas les indemnités de logement ....
Le collectif national des agents contractuels des établissements publics de santé compte bien paralyser le système sanitaire, dans les jours à venir, si le ministère de la Santé et de l’action sociale ne leur paie pas les indemnités de logement auxquelles ils ont droit. En point de presse, samedi dernier, ils ont pointé du doigt leur ministre de tutelle qui, selon eux, « œuvre pour diviser les travailleurs de santé ».
Depuis un certain temps, la question des indemnités de logement et d’autres primes dans la santé occupent les médias. Ainsi, après l’annonce du chef de l’Etat de généraliser les indemnités de logement aux agents de l’Etat, beaucoup se sentent exclus dans la mise en œuvre de cette directive. Dans le domaine de la santé, ce sont les contractuels qui haussent le ton pour demander leur intégration. Ces derniers organisés en collectif ont tenu, samedi dernier, un point de presse pour dénoncer cet état de fait. Selon le coordonnateur Abou Ba, cette rencontre fait suite à leur demande d’autorisation de marche qui a été refusée et qui entre dans le cadre de la protestation contre les indemnités allouées aux 6859 agents contractuels des EPS depuis 2022 et dont ils n’ont pas bénéficié. « Nous voulons apporter des éclaircissements sur la rallonge budgétaire du mois de juin 2022 d’un montant de 8 148 320 000 destinés aux agents contractuels des Eps suite à la sortie dramatique de notre ministre de tutelle Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye à l’Assemblée nationale. Sur ces propos, elle nous confirme que c’est elle qui a fait la simulation après recensement des effectifs » a déclaré Abou Ba.
Et d’ajouter : « le collectif déplore l’incohérence de la clef de répartition, vu que la direction de la santé à sa tête la directrice Dr Fatou Mbaye. Sylla avait envoyé une note d’information d’urgence aux directeurs des hôpitaux pour la prise en compte dans la revalorisation salariale accordée par l’Etat du Sénégal ».
Face à cette situation, le collectif rappelle que le décret 1430 porte le statut particulier des fonctionnaires du cadre de la santé et qu’eux contractuels, leur statut est régi par le décret 404 2016 que le Président de la République avait demandé d’appliquer le 1er janvier 2017. « Le décret 1430 ne peut pas être une clef de répartition de ces indemnités destinées aux contractuels des Eps » a renseigné M.Ba. Au nombre de 6859 contractuels, ledit collectif interpelle le ministre des Finances et du budget de leur venir en aide pour une issue heureuse tout en sollicitant une audience avec le Premier ministre pour trouver une solution définitive. A défaut, ils comptent perturber le système sanitaire.
TRANSPLANTATION RÉNALE, LE DISPOSITIF POUR ÉVITER TOUT TRAFIC D’ORGANES
Ces derniers jours, nos médecins ont réussi la prouesse de pratiquer une transplantation rénale sur 3 patients. Une nouvelle extrêmement importante. Mais, certains craignent le fléau de trafic d’organe qui gangrène beaucoup pays.
Ces derniers jours, nos médecins ont réussi la prouesse de pratiquer une transplantation rénale sur 3 patients. Une nouvelle extrêmement importante. Mais, certains craignent le fléau de trafic d’organe qui gangrène beaucoup pays. Mais pour le Pr Fary Ka, président du conseil national du don et de la transplantation, un tel fléau est presque impossible.
«Au Sénégal le don d’organe et la transplantation sont encadrés. N’importe qui ne peut donner à n’importe qui. Il faut un donneur vivant apparenté qui peut faire le don.
On ne peut pas le faire n’importe où parce que si on n’a pas d’agrément on n’a pas le droit de faire la transplantation. Donc il n’y a pas de risque de trafic d’organe.
En plus, le donneur, son consentement est requis auprès du tribunal. C’est le président du Tribunal qui va recueillir le consentement. Il va aller prouver le degré de parenté, amener les papiers d’état civil.
Ensuite, il faut prouver que le don est libre, qu’il n’a subi aucune pression et que le don est gratuit, qu’il n’y a aucune contrepartie et qu’il est éclairé, c’est-à-dire qu’il comprend ce qu’il fait.
Et le président du tribunal est aidé par deux médecins. Un néphrologue et un psychologue. C’est pour dire que c’est quasi impossible de faire du trafic d’organes dans ces conditions.»
LES IDÉES REÇUES SUR LE VIH TOUJOURS BIEN ANCRÉES, MÊME CHEZ LES JEUNES
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'association Sidaction tire la sonnette d'alarme: malgré les progrès scientifiques, les fausses croyances sur le virus font rage, notamment au sein des nouvelles générations
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l'association Sidaction dénonce le persistence de nombreuses idées reçues sur le virus du sida alors même que la science offre désormais les moyens de mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. Comme le révèle un sondage IFOP commandé par Sidaction et dévoilé le 29 novembre, "les préjugés sur le VIH sont tenaces et banalisent le risque de contamination, particulièrement chez les jeunes", rapporte RFI.
Si 79% des 15-24 ans sondés estiment être bien informés sur le virus, une part non négligeable persiste à croire aux idées reçues. Ainsi, 25% pensent qu'il est possible d'être infecté en buvant dans le même verre qu'une personne séropositive. De même, 55% jugent l'épidémie "désormais contenue" alors que "1,2 million de nouvelles infections sont estimées en 2022", relève Lucie Etienne, chercheuse CNRS au CIRI. Autre exemple, plus d'un jeune sur trois croit à l'existence d'un vaccin préventif.
"Ce qui nous surprend le plus, c'est qu'il y a une augmentation des gens qui croient à tout ça par rapport aux années précédentes, alors même que le sentiment d'information n'a jamais été aussi important depuis 2009", analyse Florence Thune, directrice de Sidaction, citée par RFI. Pour elle, "les jeunes manquent cruellement d'informations, pas seulement sur le VIH mais sur la sexualité". Un constat partagé par Lucie Etienne, qui affirme être "impressionnée par la désinformation sur le VIH dans les parcours scientifiques".
Ces croyances erronées non seulement favorisent les comportements à risques mais nourrissent également les stigmatisations à l'égard des personnes vivant avec le VIH. Comme le rappelle Florence Thune, "le jour où l'épidémie sera éliminée et qu'il n'y aura plus de discrimination, c'est le jour où je pourrai finalement dire que je suis séronégative. Je pense que je ne connaîtrai pas ça de mon vivant", regrette celle qui a découvert sa séropositivité à 30 ans.
Face à ces difficultés, l'association Sidaction déplore le "manque d'actions des pouvoirs publics" en matière de prévention. Elle appelle notamment à "refaire des campagnes d'information à l'échelle nationale" pour mieux sensibiliser la population, jeune et moins jeune. Car en 2023, "on se dit qu’il faudrait refaire" le baiser échangé en 1994 entre une femme séropositive et Clémentine Célarié pour lutter contre la sérophobie ambiante, conclut Florence Thune auprès de RFI.
LES EFFRAYANTS CHIFFRES DU SIDA DANS LE MONDE
Le rapport mondial sur le sida a été publié, hier. La maladie continue de tuer par milliers, alors que les financements nécessaires à la lutte contre la maladie diminuent de manière drastique.
Le rapport mondial sur le sida a été publié, hier. La maladie continue de tuer par milliers, alors que les financements nécessaires à la lutte contre la maladie diminuent de manière drastique. Les révélations du rapport 2022 de l’Onusida sont préoccupantes.
À chaque veille de célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida prévue le 1er décembre, l’Onusida publie un rapport de l’année précédente. Hier, la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest par intérim a fait face à la presse. Selon Hélène Badini, au niveau mondial, 39 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2022, contre 1,3 million de personnes qui ont été infectées au VIH. L’année dernière, 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida.
Selon toujours ses chiffres, 29,8 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale, en fin décembre 2022, contre 7,7 millions en 2010. Plus spécifiquement, 77 % des adultes âgés de 15 ans et plus avaient accès à un traitement, contre seulement 57 % des enfants âgés de 0 à 14 ans. Les statistiques révèlent aussi que 82 % des femmes âgées de 15 ans et plus avaient accès au traitement. Un pourcentage qui baissait pour les hommes âgés de 15 ans et plus (72 %).
Dans le même temps, on apprend que 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès à des médicaments antirétroviraux pour prévenir la transmission du VIH à leur enfant. Dans le même temps, plus de 9,2 millions de personnes vivant avec le VIH n'ont pas eu accès à un traitement antirétroviral.
Depuis le début de l'épidémie, 85,6 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 40,4 millions de personnes sont mortes de maladies liées au sida.
En 2022, sur les 39 millions qui vivaient avec le VIH, les 37,5 millions étaient des adultes (15 ans ou plus), le million 500 mille était des enfants (0-14 ans). Selon le rapport, 53 % des personnes vivant avec le VIH sont des femmes et des filles, et que 86 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique en 2022.
‘’Le fort taux d’adolescents qui ont été infectés s’explique par le fait que nous nous étions concentrés sur les adultes et on les avait laissés en rade. Une chose qui nous a rattrapés. Maintenant, il faut qu’on change la donne, à travers une bonne sensibilisation’’, renseigne Hélène Badini.
Chaque semaine, 4 000 adolescentes et jeunes femmes ont été infectées dans le monde
S’agissant des nouvelles infections au VIH, elles ont été réduites de 59 %, depuis le pic de 1995, apprend le rapport. Ainsi, en 2022, 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH, contre 3,2 millions en 1995. Les femmes et les jeunes filles représentent 46 % de l'ensemble des nouvelles infections en 2022. Depuis 2010, révèle Hélène Badini, les nouvelles infections au VIH ont diminué de 38 %, passant de 2,1 millions à 1,3 million en 2022.
‘’Depuis 2010, les nouvelles infections au VIH chez les enfants ont diminué de 58 %, passant de 310 000 en 2010 à 130 000 en 2022. Les décès liés au sida ont été réduits de 69 %, depuis le pic de 2004, et de 51 % depuis 2010. En 2022, environ 630 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida dans le monde, contre 2 millions en 2004 et 1,3 million en 2010. Depuis 2010, la mortalité liée au sida a diminué de 55 % chez les femmes et les filles, et de 47 % chez les hommes et les garçons. Pour les femmes et les jeunes filles, dans le monde, 46 % des nouvelles infections au VIH concerneront des femmes et des filles en 2022. En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentaient plus de 77 % des nouvelles infections chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans en 2022’’, renseigne Mme Badini.
En Afrique subsaharienne, poursuit-elle, les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) étaient trois fois plus susceptibles de contracter le VIH que leurs pairs masculins en 2022. Chaque semaine, 4 000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées par le VIH dans le monde en 2022 ; 3 100 de ces infections ont eu lieu en Afrique subsaharienne. On apprend aussi que seuls 42 % des districts à forte incidence du VIH en Afrique subsaharienne disposaient de programmes de prévention du VIH destinés aux adolescentes et aux jeunes femmes.
En outre, elle a laissé entendre que la prévalence médiane du VIH parmi la population adulte (âgée de 15 à 49 ans) était de 0,7 %. Toutefois, cette prévalence médiane était plus élevée parmi les populations clés : 2,5 % chez les travailleurs du sexe 7,5 % chez les homosexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ; 5,0 % chez les personnes qui s'injectent des drogues ; 10,3 % chez les personnes transgenres ; 1,4 % parmi les personnes incarcérées.
En 2022, 86 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique. Parmi elles, 89 % accédaient à un traitement. Et parmi ces personnes, 93 % ont bénéficié d'une suppression virale.
Baisse des financements et sensibilisation des nouvelles cibles
Concernant le financement, un total de 20,8 milliards de dollars (en dollars constants de 2019) était disponible pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2022, soit 2,6 % de moins qu'en 2021 et bien moins que les 29,3 milliards de dollars nécessaires, d'ici à 2025. ‘’Environ 60 % des ressources disponibles en 2022 proviendront de sources nationales, contre environ 50 % en 2010. La réduction des ressources disponibles pour le VIH en 2022 est due à la baisse des financements internationaux et nationaux. Les 8,3 milliards de dollars de financement externe pour le VIH en 2022 sont inférieurs de 3 % à ceux de 2021. Dans le même temps, les financements nationaux diminuent. Le financement bilatéral du gouvernement des États-Unis a constitué 58 % de l'ensemble de l'aide internationale pour le VIH, tandis que les décaissements du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ont représenté environ 29 %. D'autres donateurs internationaux ont apporté le reste, mais cette part a considérablement diminué, passant d'environ 3 milliards de dollars en 2010 à 1,2 milliard de dollars en 2022, soit une baisse de 61 %. En 2022, le déficit de financement des programmes de prévention du VIH parmi les populations clés est estimé à 90 % du financement nécessaire d'ici à 2025’’, renseigne la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest.
Cette année, le thème est ‘’Pour mettre fin au sida, confions le leadership aux communautés’’. Selon Hélène Badini, ils ont compris que la meilleure façon de renverser la tendance, c’est d’impliquer davantage les communautés et à tous les niveaux. C’est dans ce cadre qu’il y a des programmes qui sont en train d’être ficelés et, au premier degré, les étudiants qui sont dans les établissements sanitaires, mais aussi des écoles de journalisme pour mieux toucher leurs cibles, histoire de réussir le pari d’éliminer le sida d’ici 2030.
LA PRISE EN CHARGE DU CANCER EFFECTIVE À L’HÔPITAL RÉGIONAL DE SAINT-LOUIS
La direction de l’hôpital régional de Saint-Louis informe de la disponibilité des activités d’oncologie médicale pour la prise en charge du cancer dans toute la zone nord.
Saint-Louis, 29 nov (APS) – La direction de l’hôpital régional de Saint-Louis informe de la disponibilité des activités d’oncologie médicale pour la prise en charge du cancer dans toute la zone nord.
Dans un communiqué, elle souligne que le paquet de service offert est constitué de la consultation d’oncologie médicale, la mise en œuvre de protocole de chimiothérapie, d’hormonothérapie, d’immunothérapie, de thérapie ciblée et de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).
La même source signale par ailleurs que l’hôpital dispose de médicaments anticancéreux par l’entremise de la direction de la lutte contre la maladie.
ON A D’EXCELLENTS MÉDECINS AU SÉNÉGAL, MAIS…
Les Sénégalais ont d’excellents médecins. Mais c’est l’environnement d’exercice qui nous limite parfois. Je pense que la transplantation rénale, ce n’est pas un geste compliqué
Félicitations Professeur pour la prouesse réalisée…
Merci beaucoup. Je pense qu’il faut féliciter l’équipe et non un individu. Parce que la transplantation, c’est un travail d’équipe et c’est un travail qu’il faut préparer pendant des années.
Ça ne se prépare pas en une année, ni en deux ans, ni en trois ans. Parce que c’est quelque chose qu’il faut mettre en place en y allant doucement, en prenant toutes les mesures de sécurité.
Et quel est le secret de cette prouesse, professeur ?
Mais il n’y a pas de secret. Il suffit d’aller voir ce qui se fait ailleurs, de l’adapter à notre contexte d’exercice en essayant d’avoir une équipe engagée, surtout des gens motivés. C’est tout simplement ça. Il faut que l’équipe soit motivée. Ce ne sont pas les chirurgiens qui ont réalisé la transplantation, ni les néphrologues, ni les immunos. Mais tout le monde a travaillé. Les radiologues ont travaillé, les dentistes ont travaillé. Les ophtalmologues ont travaillé, les gynéco ont travaillé dessus. Tout le monde a travaillé dessus. Donc c’est toute une équipe. Nous sommes plus de 50 médecins sur le projet depuis des années. Donc c’est ça. Certains vont parler beaucoup plus que les autres, mais c’est un travail d’équipe.
Professeur, la médecine au Sénégal fait des prouesses. On a Ebola, on a le paludisme. On a les Siamois, et aujourd’hui la transplantation rénale. C’est quoi votre secret ? C’est la formation ou bien c’est la qualité des ressources humaines ?
Il y a une bonne qualité des ressources humaines. Les Sénégalais ont d’excellents médecins. Mais c’est l’environnement d’exercice qui nous limite parfois. Je pense que la transplantation rénale, ce n’est pas un geste compliqué.
Mais c’est un geste qui nécessite une organisation dont la mise en place est difficile. C’est l’organisation tout simplement. Mais au Sénégal, nous avons des médecins compétents. La plupart des gens, même si vous allez en stage à l’étranger, on vous propose de rester.
Ceux qui sont rentrés et qui ont été à l’étranger, c’est parce qu’ils ont voulu rentrer. Mais on nous propose toujours quelque chose à l’étranger. Donc je pense que les gens devront appuyer les médecins, surtout écouter ceux qui sont sur le terrain. C’est très important. Quelqu’un qui est sur le terrain, c’est très important.
Si vous êtes sur le terrain, vous ne pouvez pas être dans un bureau et penser que vous pouvez l’orienter. C’est très difficile. Il faut avoir l’habitude d’écouter ce qui sont sur le terrain pour mettre en place des projets solides, des projets adaptés aux besoins de nos populations.
Les moyens, c’est-à-dire investir, plus investir sur la recherche ?
Pour la transplantation, ça ne relève pas du domaine de la recherche encore, mais c’est du domaine des soins. Mais nous devons, moi j’ai l’habitude de dire, c’est une terminologie que j’utilise quand je discute avec mes collègues, qu’il nous faut développer une médecine de souveraineté. Ce que j’appelle médecine de souveraineté, c’est que nous ne devons plus dépendre des autres. Et pour ne plus dépendre des autres, nous avons besoin de moyens. Ici, chaque discipline, chaque praticien dans sa spécialité a des idées. C’est ce qu’il faut faire pour ne plus dépendre de l’étranger.
Mais pourquoi les gens ne sont pas écoutés ?
Je pense qu’il faut partir de ce constat-là, réunir les praticiens, chacun dans son domaine, voir les disciplines pour lesquelles nous évacuons des malades à l’étranger et réfléchir avec eux pour mettre en place des programmes pour éviter toute évacuation sanitaire à l’étranger. C’est possible, nos médecins sont très compétents. Il faut les écouter, tout simplement.
ALERTE SUR UNE HAUSSE DE LA MORTALITÉ LIÉE AU PALUDISME À DAKAR
Le Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a alerté lundi, sur une augmentation des cas de mortalité liés à cette pathologie à Dakar avec 71 décès recensés.
Dakar, 27 nov (APS) – Le Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a alerté lundi, sur une augmentation des cas de mortalité liés à cette pathologie à Dakar avec 71 décès recensés.
‘’La mortalité est en train d’augmenter dans la grande capitale Dakar parce que les gens sont longtemps restés sans connaître le paludisme et par conséquent, il y a une baisse de l’immunité’’, a déclaré Doudou Sène.
Il s’exprimait lors de la cérémonie de signature d’une convention avec l’Alliance d’épargne et de crédit et d’épargne pour la production (ACEP) dans le cadre de l’initiative ‘’Zéro palu, les entreprises s’engagent’’.
‘’ (….) ces deux dernières années, depuis l’apparition de la Covid, on a tendance à remarquer un déplacement de cette morbidité », a expliqué le docteur Sène.
Sur les quelque vingt mille cas recensés à Dakar, il y a eu ‘’71 décès’’, a signalé le médecin.
‘’Comparé à Kédougou qui a 120 mille cas, nous avons eu 71 décès. Quand on fait le ratio, Dakar porte une forte charge de mortalité’’, a alerté le docteur Sène.
Pour le coordonnateur du PNLP, il est ‘’inadmissible’’ que quelqu’un puisse mourir de paludisme à Dakar parce qu’il y a un réseau de postes de santé très détaillé et proche des populations.
‘’Le paludisme est avant tout une maladie qui se manifeste par une fièvre et le diagnostic est gratuit et le traitement est gratuit. Donc cette maladie ne doit pas tuer quelqu’un’’, a estimé Doudou Sène.
Concernant les moyens de lutte, le coordonnateur du PNLP estime qu’ils sont ‘’insuffisants’’ par rapport au plan de stratégie élaboré avec un coût, pour les 5 prochaines années, de plus de 256 milliards de FCFA.
‘’Nous avons avec un gap de près de 76% sur le financement pour les prochaines années’’, a-t-il dit, soulignant que c’est tout le sens de la convention quadri partite qui entre dans le cadre ‘’Zéro palu, les entreprises s’engagent’’.
‘’50% des financements des programmes de paludisme viennent de l’extérieur’’
Il a relevé que le financement que tous les Programmes nationaux de lutte contre le paludisme reçoivent à travers l’Afrique, vient de l’extérieur la plupart, a informé M. Sène.
‘’Il est tout à fait logique et cohérent que les Africains se mettent à la première ligne pour combattre cette maladie qui concerne la plupart l’Afrique’’, a dit le coordonnateur du programme de lutte contre le paludisme.
L’évaluation globale des interventions en nature et en liquidité s’élèvent à plus de 500 millions de francs CFA, a-t-il signalé.
Pour sa part, Souleymane Sarr, directeur adjoint de l’Alliance d’épargne et de crédit et d’épargne pour la production (ACEP) a invité les entreprises du secteur privé à rejoindre l’initiative »Zéro Palu! Les entreprises s’engagent », pour éliminer le paludisme en 2030 par la mobilisation de ressources domestiques.