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25 avril 2025
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JE RÉSISTERAI JUSQU’À LA FIN DE MA VIE
Ousmane Sonko a, dans une déclaration ce jeudi 19 janvier, de nouveau accusé l'exécutif d’instrumentaliser l'affaire Sweet Beauty pour l’écarter de la prochaine présidentielle. « L’avenir politique de Macky Sall se joue avec ce dossier », a-t-il déclaré
L’affaire Sweet Beauty, l’opposant à l’ex-masseuse Adji Sarr, qui l’accuse de viols répétés et menaces de mort, renvoyée devant les Chambres criminelles, suite à l’avis d’ordonnance de règlement définitif rendu hier mercredi, le leader de Pastef, Ousmane Sonko réagit dès le lendemain.
Dans une déclaration faite ce jeudi 19 janvier 2023, il a de nouveau accusé le camp du pouvoir d’instrumentaliser le dossier pour l’écarter de la prochaine élection présidentielle 2024. « L’avenir politique de Macky Sall se joue avec ce dossier », a, en effet, campé l’opposant.
Ce dernier persiste et signe, dénonçant le complot et la mise à l’écart du rapport de la gendarmerie que l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Gueye, est accusé par l’accusé de l’avoir falsifié.
Il reproche également au Doyen des juges, Oumar Maham Diallo, d’avoir « passé sous silence le témoignage du Dr Alfousseynou Gaye qui a consulté la plaignante pour dire qu’il n’a rien vu qui puisse faire penser à l’existence d’un viol, tout en enfonçant les présumés comploteurs » dont Mes So et Dior Diagne. Ce qui lui fait dire que ces derniers devaient être convoqués et entendus par le juge.
« Ce dossier n’aurait jamais dû arriver là où il est », a tranché le maire de Ziguinchor. Qui ajoute : « Je le (Oumar Maham Diallo) considère désormais comme un adversaire qui a exécuté une commande politique. Il devra en répondre. »
« Je suis le seul maire qui, 10 mois après avoir été élu, ne peut pas voyager pour travailler pour (sa) commune », a-t-il déclaré. Avant de marteler : « Aujourd’hui, nous avons un adversaire politique et c’est une partie de la justice sénégalaise et il faut y ajouter Oumar Maham Diallo. J’ai toujours invoqué mon droit à la résistance. Je résisterai jusqu’à la fin de ma vie. Nous n’accepterons jamais l’injustice. Personne ne peut m’empêcher d’être candidat à la présidentielle (2024). Je ne vois pas un juge qui va me condamner à 5 ans de prison. Que chacun assume sa responsabilité. Nous mènerons les combats que nous devons mener. Tout ça, c’est pour faire oublier le rapport de la Cour des comptes, la hausse des prix. Tout cela, c’est pour faite oublier cette série tragique d’accidents et son lot de morts qui engagent la responsabilité de l’État. »
Pour finir, il a annoncé qu’il poursuit la préparation de la prochaine présidentielle. Dans, a-t-il dit, il va reprendre le Nemekou tour, dès la semaine prochaine, à son retour de Ziguinchor. Avant d’annoncer la tenue d’un un méga-meeting dimanche prochain à Keur Massar.
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EN AFRIQUE, LES NÉOCOLONIAUX, CE SONT LES HOMMES DE WAGNER
Dix ans après le lancement de Serval au Mali, l’ancien président français François Hollande affirme dans une interview à RFI et France 24, que cette opération militaire française – rebaptisée Barkhane – n’a pas été un échec
Dix ans après le lancement de Serval au Mali, l’ancien Président de la République française (2012 – 2017) affirme, dans une interview à RFI et France 24, que cette opération militaire française – sous le nom de Serval, puis de Barkhane – n’a pas été un échec.
« A l’époque, la France est intervenue à la demande des Maliens et par devoir de solidarité. Récemment, j’ai vu avec peine la détérioration de ce lien d’amitié entre le Mali et la France. Cela s’est dégradé, car les jihadistes ont continué de frapper et que les Maliens se sont dits : Cela ne finira jamais, malgré les interventions étrangères. »
A la question de savoir si le groupe paramilitaire russe Wagner peut réussir là où les Français ont été à la peine, il répond : « Y a-t-il moins d’attentats et moins d’actions jihadistes depuis que les Français sont partis ? Non, c’est pire. Le jihadisme frappe même désormais au sud du Mali. Or Wagner, c’est un groupe privé, qui vit des prédations qu’il opère. Les néo-coloniaux, ce sont les hommes de Wagner. »
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L'ÉNORME DÉFI DE L'AUTOSUFFISANCE EN RIZ
Comment rendre l’économie sénégalaise plus résistante aux chocs extérieurs ? Le riz est une des réponses. Sa production de au Sénégal ne représente que 40 % de la consommation nationale. Le reste est importé. Pourquoi ?
Comment rendre l’économie sénégalaise plus résistante aux chocs extérieurs ? Le riz est une des réponses. Sa production de au Sénégal ne représente que 40 % de la consommation nationale. Le reste est importé. Pourquoi ?
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OBJECTION AVEC PENDA MBOW
L'historienne et ancienne ministre de la Culture décortique l'actualité sociopolitique nationale, marquée entre autres par le débat du troisième mandat et l'insécurité routière, dans l'émission dominicale de Sud FM
L'historienne et ancienne ministre de la Culture décortique l'actualité sociopolitique nationale, marquée entre autres par le débat du troisième mandat et l'insécurité routière, dans l'émission dominicale de Sud FM.
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LE RECIT D'UNE VIE
La première femme procureure au Sénégal, Dior Fall Sow, retrace dans un ouvrage ‘’Mon Livre Blanc : en mon âme et conscience’’ son cursus scolaire et universitaire et sa carrière de magistrat.
La première femme procureure au Sénégal, Dior Fall Sow, retrace dans un ouvrage ‘’Mon Livre Blanc : en mon âme et conscience’’ son cursus scolaire et universitaire et sa carrière de magistrat.
‘’En racontant certains épisodes de ma vie avec des anecdotes, on me disait tout le temps qu’il fallait que j’écrive. C’est une manière de laisser un message à la jeunesse’’, a souligné l’auteure, samedi, lors de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage au musée de la femme, Henriette Bathily.
Partant de son ‘’expérience’’, son ‘’vécu’’ et sa ‘’trajectoire, Dior Fall Sow affirme avoir ‘’écrit en deux ans pour montrer l’exemple à toutes ces femmes qui ne savent pas qu'elles ont leurs capacités, leurs possibilités d’accéder à certains degrés de responsabilités’’.
Dior Fall Sow, magistrate et première procureure de la République du Sénégal, ardente défenseure de la cause des femmes et des enfants, des droits humains, a débuté sa carrière à Saint-Louis en 1971.
Dans la préface intitulée "J'ai vu Dior à l'œuvre", Adama Dieng, ancien Secrétaire général adjoint des Nations-Unies, Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la prévention du génocide écrit que ‘’si toutes les vies méritent d'être racontées, au regard des singularités dont Dieu a doté chacune de ses créatures, il est de ces vies dont le récit impose le partage’’.
L'autobiographie de Dior Fall, a encore noté M. Dieng, président de séance lors de cette cérémonie de dédicace, ‘’est une offrande à la jeunesse, particulièrement à ces jeunes sénégalaises et africaines en quête de repère ; un cadeau précieux dans un monde incertain qui semble hoqueter à chaque tournant de sa trajectoire incertaine dans la consécration des droits des femmes’’.
Présentant l’ouvrage, la Sociologue Maréma Touré a indiqué que ‘’le livre blanc appartient à la littérature grise en général destinée à une institution mais en parcourant l’ouvrage on se rend compte qu’elle est une institution’’.
‘’C’est un esprit libre, en partant de ses propres expériences, elle pose des questions et apporte des réponses afin de permettre au lecteur de se faire sa propre opinion’’, a expliqué la sociologue.
En plus d’être procureure, Juge d’instruction, Directrice des ressources humaines de la Sonatel et avocate générale au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha, Dior Fall Sow, selon, Mme Touré, ‘’est une combattante de l’équité et de l’égalité de genre’’.
‘’Elle termine ce livre avec un appel à la solidarité entre les Africains. Elle n’a pas manqué d’évoquer les valeurs qui fondent notre continent et auxquelles les jeunes doivent se référer’’, a lancé la sociologue.
Dans cette autobiographie, Dior Fall Sow ‘’retrace les chemins de son cursus scolaire et universitaire, nous narre sa carrière qua pas manqué de piment’’, selon le préfacier.
‘’Un témoignage qui relate avec quelque nostalgie une lointaine époque, bien différente de celle que nous vivons. Son parcours force le respect. Un modèle qui devrait inspirer les générations actuelles et futures’’, ajoute t-il.
Cet ouvrage de 456 pages se veut aussi ‘’’un plaidoyer en faveur des valeurs humanistes’’
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LE VAUDOU, UNE RELIGION MAIS AUSSI UNE CULTURE
De son expérience personnelle d'initié, Philippe Charlier, anthropologue et directeur de la recherche au musée du Quai Branly a tiré un livre qui ouvre sur un monde fascinant - ENTRETIEN
Le Point Afrique |
Sylvie Rantrua |
Publication 11/01/2023
Bénin, le 10 janvier, c'est la fête nationale du vaudou. Un jour férié, pour célébrer le culte des divinités de la nature et les ancêtres. Accompagnés de tambours, Hèviosso, dieu du tonnerre, Sakapta, dieu de la terre, Mami Wata, déesse de la mer, les impressionnants Zangbeto, les gardiens de la nuit, et bien d'autres seront de sortie. Ce festival accueille bien sûr les pratiquants du culte, les initiés, mais aussi nombre de visiteurs venus d'Afrique, d'Europe mais aussi des Caraïbes et des Amériques, venus découvrir le vaudou dans son pays d'origine.
Pour mieux comprendre le vaudou, et en particulier le vaudou-béninois, nous avons rencontré Philippe Charlier, directeur du département de la recherche et de l'enseignement au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, mais aussi médecin légiste, anthropologue et archéologue. Scientifique, il interroge le visible et l'invisible. Le vaudou le passionne. À force de poser des questions à chacun de ses voyages en terres béninoises, des responsables du culte lui ont proposé d'être initié. Une expérience qu'il raconte dans un livre, Vaudou : l'homme, la nature et les dieux (collection Terre Humaine, Plon, 2020)*, sans toutefois en relever des secrets interdits, mais en expliquant sans vulgarisation excessive mais avec force et clarté la religion vaudoue basée sur une continuité entre les vivants, la nature et les morts. Il s'est confié au Point Afrique.
Le Point Afrique : Le Bénin est présenté comme la terre d'origine du vaudou. Quelles sont les racines de cette religion et comment a-t-elle évolué au fil du temps ?
Le vaudou est historiquement connu depuis le XVIIe siècle, mais il est vraisemblable qu'il soit apparu antérieurement, peut-être vers le XIVe ou XVe siècle. C'est justement tout l'intérêt de l'archéologie sur un territoire comme celui d'Abomey, avec des fouilles dans les palais des rois Glélé, Ghézo et Béhanzin, pour tenter de remonter aux racines du vaudou et à ses origines.
C'est une religion qui a évolué avec des courants migratoires, des conquêtes militaires et des mouvements liés aux communautés marchandes. On sait que le vaudou est probablement issu d'une tradition du Nigeria, qui est passée au Togo, qui est revenue au Bénin dans un mouvement de spirale. Il faut comprendre que le vaudou est une culture doublée d'une religion, et cette religion est protéiforme, polymorphe. Chaque fois qu'un roi d'Abomey, d'Allada, de Porto Novo ou d'une autre cité faisait la conquête d'une nouvelle cité ou d'un peuple, il récupérait son vodoun, c'est-à-dire sa divinité, et l'incorporait à son propre panthéon. Ceci explique le fait que l'on n'ait pas exactement les mêmes divinités vaudoues selon les lieux. Il y a toujours des petites divinités secondaires qui sont soit des divinités locales « absorbées », soit des divinités conquises, parfois apportées par des mariages : quand un roi d'Abomey épouse une princesse extérieure (par exemple originaire d'Ifé, au Nigeria), celle-ci vient avec ses secrets et ses fétiches (les vodouns sont alors incorporés au panthéon local et augmentent le pouvoir spirituel du royaume).
Le vaudou est basé sur des concepts généraux et une métaphysique propre, avec une organisation du monde par des rituels, des lignes de force. À l'origine, il y a une divinité unique qui a créé le monde, puis s'est retirée loin de tout. L'énergie s'est ensuite cristallisée dans des lieux sacrés, ou des divinités auprès desquelles il est possible de demander intercession. Mais ce ne sont pas tout à fait les mêmes dieux ni les mêmes morphologies, symboles ou rituels qui vont être utilisés à tel ou tel endroit. Le vaudou, que l'on appelle « vaudou béninois », a évolué au cours du temps, avec les conquêtes du XVIIe au XIXe siècle. Il est également dynamique dans son organisation, et présente un caractère évolutif dans le temps et l'espace.
Quelle fonction occupe le vaudou dans la société béninoise ?
Le vaudou est véritablement le ciment de la société béninoise, togolaise et de la zone de la frontière Bénin-Nigeria, zone de culture yoruba, plus traditionnelle et moins islamisée. C'est le ciment dans le sens où le vaudou organise deux équilibres, deux harmonies : une première entre les humains et la nature, sachant que la nature est divinisée et respectée. C'est l'émanation de divinités, voire des divinités elles-mêmes : une source sacrée, une montagne, une forêt sacrée, une esplanade consacrée au culte des ancêtres... Tout cet espace est ritualisé. Cet équilibre entre l'homme et la nature explique certains phénomènes comme la foudre, les débordements de fleuve, des sources qui ne tarissent pas... Chaque site sacré, chaque élément de la nature, chaque lieu autour d'un temple vaudou est une zone sacrée. La nature n'est pas vue comme un territoire inerte mais plutôt vivant où réside une force surnaturelle. C'est une valeur fondamentale. La nature est divine. On ne pollue pas. On utilise beaucoup plus de matériaux périssables qui se dégradent. Il existe une sorte d'écologie naturelle dans le vaudou.
Le second équilibre, c'est l'harmonie entre les hommes et les ancêtres, et l'équilibre entre les différentes strates de la société, les nantis comme les plus humbles, mais également entre les anciens et les plus jeunes. Le vaudou permet d'organiser la société, de faire le lien entre les différents individus qui la composent, comme les différents grains du fruit d'une grenade. Cela donne du sens au positionnement de chaque individu dans la nature et de chaque individu dans la société. On considère ainsi le vaudou autant comme une religion que comme une culture. On peut très bien être de religion catholique, mais appartenir encore à la culture vaudoue, qui est une sorte de façon de vivre, de penser et d'organiser la vie qui n'est pas forcément antinomique des religions du livre (islam, christianisme, judaïsme). Pour cette raison, le vaudou est extrêmement important dans la culture béninoise, mais aussi togolaise et de la frontière nigériane.
Observe-t-on une sorte de concurrence entre le vaudou et les religions du livre ?
Oui, bien sûr, cette concurrence existe, notamment avec les églises évangéliques, les nouvelles églises de Dieu néo-protestantes d'inspiration locale ou américaine, mais aussi les musulmans fondamentalistes qui mènent une vraie guerre de religion. Le vaudou se répartit principalement dans les 250 à 300 kilomètres au sud du Bénin où l'on relève ponctuellement des exactions contre les sanctuaires ou la communauté vaudoue.
En Haïti, en revanche, se déroule une vraie guerre de religion contre les vaudouisants, non pas du fait des catholiques romains, mais plutôt par des néo-protestants américains. Des temples sont incendiés, une véritable cabale est menée contre le vaudou, étiqueté de sorcellerie, même si ce n'est pas le cas.
Au Bénin, heureusement, il n'y a pas de guerre de religion, mais ponctuellement, quelques attaques sont menées contre des temples vaudous et des critiques acerbes sont émises dans les journaux, vis à vis de hauts notables du vaudou, accusés de tel ou tel maux, généralement fallacieux. Ce n'est pas encore organisé et généralisé comme cela est le cas en Haïti.
Cette concurrence ne devrait pas exister. La bireligiosité est assez fréquente, finalement (on le voit ici à travers certains objets du musée du quai Branly-Jacques Chirac), et l'on peut très bien appartenir à deux religions sans que cela ne pose le moindre problème. Deux dieux valent mieux qu'un. On est toujours mieux protégé ! Deux religions permettent de trouver plus de réponses aux questions que l'on peut se poser dans la vie quotidienne et notamment sur le plan métaphysique...
Le 10 janvier, le Bénin organise la Fête nationale du vaudou. Cet événement existe-t-il depuis longtemps ? Quelle est sa portée, son intérêt ? Le gouvernement béninois met-il cette fête en avant pour des raisons culturelles et touristiques ?
De mémoire, cela fait près de trente ans que la fête du vaudou – et des religions traditionnelles, l'épithète a été rajoutée récemment – existe. Associer les autres religions traditionnelles, non étiquetées « vaudou », pratiquées au Bénin, mais aussi dans des pays limitrophes ou plus lointains, permet d'élargir et de rallier plus de personnes autour de cette fête. Ainsi, on retrouve des Bamiléké du Cameroun qui viennent présenter les particularités de leur religion traditionnelle, qui n'a rien à voir avec le vaudou, mais également des vaudouisants d'outre-Atlantique. Un vaudou syncrétique, qui a été modifié avec le christianisme, en l'occurrence le catholicisme romain inculqué de force aux esclaves pendant le trajet dans les cales des bateaux négriers et qui a donné le vaudou haïtien, le candomblé au Brésil, la santeria à Cuba, le quimbois dans les Grandes Antilles, etc. Cette fête permet de relier les communautés, de part et d'autre des voies de l'esclavage (« l'Atlantique noir »), de mettre en évidence les fondamentaux qui existent entre ces religions.
Le sentiment qui ressort de cette fête est une grande fierté de porter encore ces valeurs traditionnelles. Elles ont toutes leurs sens dans le monde contemporain du XXIe siècle, car toutes les questions ne sont pas répondues par les religions du livre, le bouddhisme, l'hindouisme, etc. De plus, ces religions sont en danger, attaquées. Il est important de les protéger.
L'argument touristique et culturel de cette fête est également évident. Le président du Bénin, Patrice Talon, ne s'en cache pas, au contraire ; il en a fait un des chevaux de bataille de sa deuxième présidence : utiliser (dans le bon sens du terme) la culture vaudoue comme un faire-valoir touristique du pays avec la création de musées, dont le Musée des rois d'Abomey et de l'Épopée des Amazones, le Musée commémoratif et mémoriel de l'esclavage, et le Musée du vaudou qui présentera toutes les caractéristiques de cette religion à destination des touristes et de la population locale, comme une sorte de conservatoire de ce savoir. C'est important de parler de la culture vaudoue et pas seulement de la religion vaudoue.
Vous avez été initié il y a une quinzaine d'années. Comment avez-vous vécu cette expérience, quels sont les liens qui vous relient encore à cette expérience ?
Je n'ai pas été initié sur un coup de tête. Il existe des initiations touristiques qui durent une heure, ce sont des ersatz d'initiation, une expérience touristique plus qu'autre chose. Mon expérience a été beaucoup plus longue, doublée d'épreuves comme nombre initiations, avec une mort symbolique et une renaissance.
Cela m'a changé pour plusieurs raisons. Évidemment, je suis resté totalement cartésien, mais cela a changé ma vision du monde. Devant vous, dans ce bureau, vous avez beaucoup d'objets, des statues, des masques, des livres, des pipes (en cours d'étude) qui viennent d'un palais béninois. Rien de tout cela n'est inerte. Les cartes de vœux que vous avez devant vous, quand je les aurais signées, j'aurais mis un peu de moi dedans. Cela n'est pas une tournure d'esprit. Quand vous partirez à la fin de ce rendez-vous, c'est un peu de vous que vous aurez laissé, votre parfum, le sachet de sucre, la chaleur sur votre siège. On laisse toujours une trace de soi. On peut avoir une vision médico-légale, comme Edmont Locard qui parlait de la théorie « des transferts » (tout corps au contact d'un autre corps transfère une partie de lui-même, et vice-versa). Cette vision médico-légale peut se doubler d'une vision métaphysique : la nature entière est animée.
Cela m'a beaucoup aidé dans la compréhension d'objets du musée du quai Branly-Jacques Chirac, et dans la compréhension de faits archéologiques. Lorsque nous fouillons un site sacré avec mon collègue Didier N'Dah, de l'université d'Abomey Calavy, dans les palais des rois à Abomey, cela m'aide à comprendre tel ou tel rituel au passage d'une porte, la consécration d'un tombeau ou d'un temple du souvenir, là où des offrandes ont été faites. Le fait d'avoir été initié me permet de mieux les percevoir, et les décrypter.
Sans révéler des secrets d'initiation, dans la compréhension du quotidien, cela m'aide beaucoup. Je ne vois plus le monde d'une façon inerte et froide, comme auparavant. Pour moi, le monde est rempli d'une énergie circulante, de courants et de forces qui naviguent, et quelques autres qui sont cristallisés. Dans ce bureau, cela peut être focalisé dans ce vêtement d'une ethnie Miao provenant du Vietnam, dans ce bouclier de Bornéo, ou dans ce vêtement de sortie de la forêt sacrée d'un roi Bamiléké du Cameroun... Chacun de ces objets est porteur d'une force, complètement amoindrie car les rituels n'ont pas été entretenus. Mais ce ne sont pas des objets inertes.
Le vaudou véhicule souvent des images négatives et une mauvaise réputation liée à la sorcellerie. Certaines personnes n'hésitent pas à utiliser des fétiches vaudous pour contraindre des personnes à agir contre leur gré comme c'est le cas en Suisse dans un procès relatif à des cas de prostitution forcée, sous la menace de fétiches vaudous.
Lorsqu'on parle de la sorcellerie vaudoue en France, la première image qui vient ce sont les poupées vaudoues, qui n'existent pas dans le vaudou béninois mais à Haïti, où il s'agit d'ailleurs d'une pratique magique de sorcellerie qui est marginale par rapport au vaudou. Dans toutes les religions (catholique, luthérienne, islam, judaïsme et même le bouddhisme), une partie marginale dérive sur de la sorcellerie en utilisant les codes de la religion. Des poupées vaudoues, vous en retrouvez dans la sorcellerie haïtienne mais aussi française : allez au cimetière du Père-Lachaise ou dans le Berry, vous verrez des poupées vaudoues, non pas fabriquées par des vaudouisants, mais par de pseudo-sorcièr(e)s qui utilisent des codes catholiques. Avec une collègue bengali, nous sommes en train d'écrire un article sur le sujet : il existe aussi la même sorte de poupée d'exécration au Rajasthan… et les mêmes existaient en Grèce et à Rome dans l'Antiquité ! C'est finalement assez commun sauf que, pour le coup, il n'y en a pas au Bénin. En revanche, la sorcellerie vaudoue existe, mais cela ne fait pas partie de la religion. Aucune religion ne recommande la pratique de la sorcellerie. Malgré tout, c'est ce qui fait que l'on connaît – négativement – le vaudou.
D'autres personnes critiquent le vaudou à cause des sacrifices d'animaux et notamment des poulets. C'est vrai, la vie d'un poulet en Afrique subsaharienne n'est pas forcément une belle vie, en tout cas cela ne se termine souvent pas bien. Le sacrifice fait partie du principe même de la vitalité des fétiches, la vitalité de l'animal étant transférée par ce sang vif et déposée sur l'autel. L'animal sacrifié est mangé, il n'y a pas de sacrifice « gratuit » de l'animal et sa vie n'est jamais « gâchée ».
Le sacrifice sanglant fait partie du rituel. Parfois, ce n'est pas un coq ni un poulet, mais un bœuf, une chèvre, ou d'autres animaux. Il n'y a pas de sacrifices humains. Cela a pu exister dans les périodes anciennes, aux XVIIe et XVIIIe siècles. On sait qu'il y a eu des sacrifices humains au XIXe siècle sous les rois Glélé et Ghézo, qui présentaient déjà un caractère exceptionnel : lors des grandes coutumes, des prisonniers ou des adversaires capturés étaient décapités, et leur sang était utilisé pour construire des monuments. Évidemment avec un caractère magico-religieux.
Les opposants et les contradicteurs religieux diront que l'on sacrifie des enfants, que les femmes enceintes sont mises à mort, etc. On dit la même chose pour les francs-maçons en France ou ailleurs. Cela fait partie des poncifs utilisés pour critiquer. Cela n'est pourtant pas le cas, ni au Bénin ni à Haïti.
Maintenant, il y a une dernière chose : le pouvoir et la crainte suscités par certains fétiches. Nous sommes du côté de la sorcellerie et non de la religion elle-même. Certains utilisent le pouvoir des vodouns pour faire le mal : forcer certaines personnes à voler, à commettre des crimes et/ou à se prostituer. Aucune religion ne vise à la prostitution de ces membres. Si ce type d'abus peut se dérouler sur place comme à l'étranger, une population dite « déplacée » devient plus vulnérable, avec l'idée de garder ses racines. C'est à nouveau un mésusage – criminel – de la religion.
LES 23 MESURES DU GOUVERNEMENT CONTRE L'INSÉCURITÉ ROUTIÈRE
Création d'une autorité chargée du respect du Code de la route, régulation du transport interurbain, Accélération du programme de modernisation du parc... Au lendemain du drame de Sikilo, l'État a dévoilé 23 mesures contre l'insécurité routière
Agissant conformément aux instructions du Président de la République Macky Sall, nous venons de tenir un conseil interministériel sur l’impérieuse question de la lutte contre l’insécurité routière.
Je voudrais d’abord réaffirmer les condoléances du Chef de l’Etat au peuple sénégalais et dire aux familles éplorées que nous partageons avec elles la douleur qui les afflige.
Personne ne peut ressentir la souffrance qui est la vôtre. Je l’ai mesurée hier, quand j’ai accompagné le Président de la République à Kaffrine, en rencontrant les blessés et certains parents des victimes.
Nous vous devons la solidarité et je vous réaffirme aujourd’hui le soutien de l’Etat. Nous vous devons la solidarité et c’est le pays tout entier qui s’est trouvé bouleversé par cette catastrophe, tout simplement parce qu’elle pouvait nous concerner tous, chacun d’entre nous.
L’émotion ne va jamais se dissiper et restera encore vive à l’évocation de cet accident, le plus terrible accident de la route de notre histoire contemporaine.
A travers une démarche inclusive, nous avons procédé à un diagnostic sans complaisance de la situation. Maintenant, il nous faut passer à l’action et de façon résolue, c’est cela et rien que cela qu’attendent nos concitoyens.
C’est une attente forte et légitime qu’il convient de satisfaire ; alors, le message doit être clair : plus jamais çà sur nos routes.
Je le dis avec une détermination absolue, des actes suivront et ils ne doivent faire l’objet ni de report ni de compromis.
Nous serons sans concession avec ceux qui contreviennent aux règles édictées pour garantir l’intégrité physique de nos concitoyens.
Un des probables facteurs d’altération de l’efficacité des mesures que je vais énoncer, sous peu, reste le manque de suivi. Il convient d’y remédier.
Ce terrible accident qui a frappé notre pays hier doit déclencher une prise de conscience pour renforcer les mesures de prévention et de sécurité. Il ne faut pas relâcher nos efforts pour faire progresser la sécurité sur les routes.
La sécurité routière était et restera une des priorités d’action du Gouvernement, et les services de l’Etat sont particulièrement mobilisés pour surveiller les routes, contrôler et si nécessaire, réprimer les infractions commises.
Notre mobilisation collective doit être sans faille pour lutter contre l’insécurité routière.
Les mesures que l’Etat va appliquer se veulent une rupture que l’on pourrait qualifier de structurée, car toutes les parties prenantes ont été associées à la réflexion.
Dans cette perspective, j’engage :
1- le Ministère des Forces armées en relation avec le Ministère de l’Intérieur et le Ministère en charge des Transports, de soumettre au Gouvernement dans un délai de 15 jours, un projet de décret, portant mise en place d’une structure autonome multisectorielle, dirigée par un officier supérieur, sous l’autorité du Ministre des Transports et chargée de l’application rigoureuse des dispositions du code de la route ;
2- le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Transports, de prendre dans les 72 heures un arrêté interministériel portant interdiction de circuler pour les véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures et rappelant les horaires de circulations des véhicules de transport de marchandises dans Dakar ;
3- le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre, dans les 72 heures, un arrêté portant limitation de la durée d’exploitation à 10 ans pour les véhicules de transport de personnes à 15 ans pour les véhicules de transport de marchandises ;
4- le Ministère en charge des Finances, le Ministère en charge de l’Economie, le Ministère en charge de Transports et le Ministère en charge du Commerce de soumettre au Gouvernement, dans 15 jours, un plan d’accélération de la mise œuvre du programme de modernisation et de renouvellement du parc.
Ce programme sera une priorité du Gouvernement inscrite dans le PAP-3 du PSE et dont le financement sera totalement mobilisé. D’ores et déjà, une partie de la subvention initialement destinée au secteur du transport sera affectée au renouvellement du parc des véhicules de transport ;
5- le Ministère en charge des Finances, le Ministère en charge des Transports et le Ministère en charge du Commerce de soumettre au Gouvernement, dans 15 jours, un projet de texte interdisant l’importation des pneus usagés (pneus d’occasion) ;
6- le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre une mesure rendant obligatoire le passage gratuit du contrôle technique à Dakar pour tous les véhicules de transport de personnes et de marchandises et suspendant pour une période de 3 mois les visites techniques des véhicules particuliers ;
7- le Ministère en charge des Finances et le Ministre en charge des Transports terrestres devront ouvrir, dans les meilleurs délais, des centres de contrôle technique dans les régions ;
8- le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre les dispositions nécessaires pour rendre obligatoire le plombage des compteurs de vitesse des véhicules de transport de personnes et de marchandises à 90 km/heure ;
9- le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre un arrêté, dans les 72 heures, interdisant toute transformation de véhicules destinés au transport de marchandises en véhicules de transport de passagers ;
10- le Ministère en charge des Transports terrestres, de prendre, dans les 72 heures, un arrêté portant interdiction de toute transformation des véhicules visant à augmenter les places assises pour les passagers ou à créer des porte-bagages supplémentaires ;
11- le Ministère en charge des Transports terrestres de prendre, dans les 72 heures, un arrêté interdisant la pose et l’usage des porte-bagages, et prescrivant le démantèlement de ceux déjà fixés sur les véhicules de transports de personnes ;
12- le Ministère en charge des Transports terrestres en relation avec le Ministère en charge du Commerce, de prendre un acte, dans les 72 heures, portant révision des conditions d’octroi de l’agrément de transport de même que des spécifications techniques des véhicules destinés au transport des personnes et des marchandises ;
13- le Ministère en charge des Transports terrestres, de soumettre au Gouvernement, dans les 72 heures, portant révision de l’âge minimum pour obtenir le permis et conduire les véhicules de transport urbain et interurbain de personnes à 25 ans et à 23 ans pour les véhicules de transport interurbain de marchandises ;
14- le Ministère en charge des Transports terrestres, le Ministère de la Santé, de proposer dans les meilleurs délais, les modalités d’une plus grande implication des services de la santé dans l’appréciation des aptitudes physiques à conduire pour la délivrance et le renouvellement des permis de conduire ;
15- le Ministère des Forces armées, le Ministère de l’Intérieur et le Ministère des Finances de soumettre, dans les plus brefs délais, au Gouvernement un projet de dématérialisation du paiement des amendes et pénalités liées aux infractions routières ;
16- le Ministère en charge des Transports terrestres de soumettre au Gouvernement un acte réglementaire rendant obligatoire le port du casque pour tout conducteur et passager des véhicules à 2 roues ;
17- le Ministère en charge des Transports terrestres et le Ministère en charge du Travail de renforcer le contrôle du respect des dispositions du Code du travail (contrat en bonne et due forme et paiement des cotisations sociales) par les transporteurs ;
18- le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère en charge des Transports de prendre les mesures nécessaires pour renforcer les capacités de l’Agence de la sécurité routière en vue d’accélérer son déploiement, notamment la création d’une école de formation et de perfectionnement aux métiers de conducteurs des véhicules de transport public ;
19- le Ministère des Finances et du Budget, le Ministère en charge de l’Economie, le Ministère en charge des Transports de soumettre au gouvernement, dans un délai de 15 jours, un plan de renforcement des sociétés nationales de transport public, pour augmenter, notamment, leurs capacités ;
20- le Ministère des Finances, le Ministère en charge des Transports, le Ministère en charge de l’Urbanisme, de mettre en place une fourrière dans le ressort de chaque département et d’aménager des aires de repos à l’entrée des grandes agglomérations ;
21- le Ministère de l’Intérieur, le Ministère des Finances, le Ministère des Transports, le Ministère de la Santé, de renforcer le dispositif de secours et d’assistance médicale pour la prise en charge des victimes d’accidents de la route ;
22- le Conseil supérieur de la Sécurité et de l’Education routières sera opérationnalisé et assurera le suivi des recommandations.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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SERIGNE MOUNTAKHA MBACKE RECOMMANDE LA LECTURE DU CORAN CE LUNDI
Khalif Général des Mourides recommandation la Lecture collective du Coran dans les mosquées
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1ÈRE SAINT-SYLVESTRE SANS MASQUES DEPUIS 2 ANS
Depuis que le coronavirus semble en nette régression, les chrétiens retrouve peu à peu la normalité dans les offices. EXTRAIT de l'eucharistie de la Saint-Sylvestre sans masque ni contrainte de distanciation-
Depuis trois ans, la pandémie de COVID-19 avait imposé son tempo dans les églises du monde : masques, distanciation sociale. Pour être en phase avec les consignes édictées par les autorités, dans les églises le port de masques a été longtemps systématique, sur les sièges, les fidèles n’avaient aucun contact entre eux. Mais depuis quelques mois, un semblant de normalité s’est installé à tel enseigne que ce 31 décembre 2022, jour de la Saint-Sylvestre, l’eucharistie a été célébrée sans masques ni obligation de distanciation.
Ce 31 décembre, l’église était archi pleine. Les fidèles sont assis les uns près des autres sans aucun besoin d'espacement. En revanche, après l’Agnus dei, l’échange de poignée de main qu’échangent les fidèles en signe de paix du Christ en se serrant la main, n’a pas repris.
En lieu et place, les fidèles se joignent les deux mains et font juste face à leur voisin avant de s’incliner légèrement vers lui en signe de révérence et en disant Paix du christ réciproquement. Suivre le reportage dans la prochaine vidéo.