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28 avril 2025
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VISAS SCHENGEN, UNE ODYSSÉE KAFKAÏENNE
Sociétés privées, intermédiaires douteux, chancelleries... tous se partagent le gâteau Schengen, évalué à plus de 50 millions d'euros par an, rien que pour l'Afrique
Dans les coulisses de la forteresse Europe, se joue chaque jour un drame silencieux : la quête du précieux sésame Schengen. Pour des milliers d'Africains, ce visa est devenu le Saint Graal moderne, aussi insaisissable que convoité.
Imaginez un labyrinthe bureaucratique où chaque tournant cache un nouveau piège. D'abord, le casse-tête des rendez-vous. Tels des billets pour un concert de rock star, ils s'arrachent à prix d'or sur un marché noir florissant. Ensuite, le parcours d'obstacles financiers : frais de dossier, frais de service, frais de traitement...
Et que dire de cette loterie où même les gagnants peuvent se retrouver perdants ? Tel ce chef d'entreprise togolais, pourtant habitué des voyages d'affaires, soudain privé d'accès à l'Eldorado européen sur un simple refus administratif.
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ABDOU MBOW SONNE LA CHARGE CONTRE LE NOUVEAU POUVOIR
Quatre mois après l'alternance, le Sénégal est-il sur la bonne voie ? Pas selon le député qui a livré un réquisitoire implacable contre le gouvernement de Diomaye. Il évoque l'absence de vision et une "chasse aux sorcières" de la part des autorités
Ce dimanche 4 août 2024, le député Abdou Mbow, figure de proue de l'Alliance pour la République (APR) et président du groupe parlementaire d'opposition Benno Bokk Yakaar (BBY) à l'Assemblée nationale, a livré un réquisitoire cinglant contre le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye lors de son passage dans l'émission "Grand Jury" de la RFM.
Mbow n'a pas mâché ses mots, qualifiant les premiers mois du nouveau régime de "tâtonnement incessant". Il a pointé du doigt l'absence de vision claire et de cap défini, illustrée selon lui par le refus persistant du Premier ministre Ousmane Sonko de présenter sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Le député a par déclaré ce qu'il considère ailleurs comme une "chasse aux sorcières" contre les anciens dirigeants, s'inquiétant des "arrestations arbitraires" et des menaces pesant sur l'indépendance de la magistrature. Il a notamment fustigé les récentes déclarations du président Faye concernant la nomination des magistrats, les jugeant « dangereux » et contraires à la tradition républicaine.
Sur le plan économique et social, Mbow a dressé un tableau alarmant, évoquant des difficultés pour les entreprises, une pression fiscale croissante, et une recrudescence de l'émigration clandestine. Il a ainsi remis en question la capacité du nouveau pouvoir à tenir ses promesses électorales.
Malgré les défections au sein de son parti, l'APR, Abdou Mbow a réaffirmé la force et la mobilisation de l'opposition, se disant prêt à affronter de futures échéances électorales pour "rectifier ce qui s'est fait le 24 mars passé" .
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LES CLÉS DE LA REDDITION DES COMPTES
L'avocat Pape Djibril Kante préconise dans un premier temps la négociation et les remboursements en cas de bonne foi, sans exclure les poursuites judiciaires en cas de malversations graves. Il souligne aussi l'impératif d'une communication claire
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 4 août 2024, Me Pape Djibril Kante, avocat sénégalo-canadien spécialiste en droit des affaires, a mis en lumière l'importance et les mécanismes de la reddition des comptes au Sénégal.
"La reddition des comptes n'est pas un épouvantail, mais un processus normal et nécessaire de bonne gouvernance", a affirmé un emblème Me Kanté. Selon lui, ce processus implique une vérification systématique de l'utilisation des deniers publics, une pratique qui devrait être routinière plutôt qu'exceptionnelle.
L'avocat a détaillé les étapes clés de ce processus : "Il faut d'abord identifier les comptes concernés, qu'ils soient publics ou privés. Ensuite, des experts doivent examiner ces comptes, établir des bilans et demander des justifications aux gestionnaires. " Me Kanté a insisté sur le rôle crucial des corps de contrôle dans cette démarche.
Face aux craintes de "chasse aux sorcières", l'avocat a plaidé pour une approche équilibrée : "La négociation doit être privilégiée dans un premier temps. Si les personnes concernées sont de bonne foi et prêtes à collaborer, on peut envisager des remboursements ou des arrangements." Toutefois, il n'a pas écarté la possibilité de poursuites judiciaires en cas de mauvaise volonté manifeste ou de malversations graves.
L'invité de Baye Omar Gueye a également souligné l'importance de la transparence dans ce processus : "Il faut communiquer clairement avec la population à chaque étape, expliquer les procédures et les délais. La justice ne doit pas être expéditive, mais elle doit être efficace et visible. "
Abordant la question des contrats et conventions, l'avocat a estimé que la reddition des comptes pourrait mener à des renégociations, notamment dans les secteurs minier et pétrolier. "C'est l'occasion de rééquilibrer les intérêts du Sénégal et d'assurer que nos ressources profitent réellement à la population", at-il déclaré.
Enfin, Me Kante a insisté sur la nécessité d'une réforme judiciaire pour garantir l'impartialité et l'efficacité de ce processus. "Une justice indépendante et bien équipée est essentielle pour mener à bien cette reddition des comptes", at-il conclu.
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DIOMAYE ET SONKO A L'ŒUVRE, MACKY ET SES PROCHES TRAQUES, ARRESTATIONS IMMINENTES DE...
Diomaye et SONKO à l'œuvre, MACKY et ses proches traqués, arrestations imminentes de...
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FIN DE PARCOURS POUR DIÉ MATY FALL
Le quotidien Le Soleil a dit adieu à l'une de ses plumes les plus brillantes. Celle que l'on surnomme affectueusement "DMF" par ses paires, a raccroché sa casquette de journaliste après des décennies de service
Dans un tourbillon d'émotions et de souvenirs, le quotidien Le Soleil a dit adieu à l'une de ses plumes les plus brillantes, le 31 juillet 2024. Dié Maty Fall, surnommée affectueusement "DMF" par ses paires, a raccroché sa casquette de journaliste après des décennies de service exemplaire.
Arrivée fraîchement de Paris, DMF a rapidement conquis la rédaction par sa plume acérée et sa capacité à produire des enquêtes fleuve sans jamais perdre son lecteur. Sa carrière, jalonnée de reportages percutants et d'analyses sociétales profondes, a tracé un sillon indélébile dans le paysage médiatique sénégalais.
Lors d'une cérémonie empreinte de nostalgie, collègues et dirigeants ont rendu hommage à cette "Linguère" du journalisme, saluant sa passion inébranlable et son dévouement sans faille. L'occasion aussi de transmettre le flambeau à la relève
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LE MYSTÈRE DES KILOS DE SUCRE ÉVAPORÉS
Une pénurie s'installe, tandis que les commerçants crient au scandale : les sacs de 50 kg auraient perdu du poids. Les autorités tentent de rassurer, brandissant des contrôles conformes. Mais le doute persiste
Le marché du sucre au Sénégal laisse un goût amer dans la bouche des consommateurs. Une pénurie mystérieuse s'installe, tandis que les commerçants crient au scandale : les sacs de 50 kg auraient perdu du poids en chemin.
Les autorités tentent de rassurer, brandissant des contrôles conformes. Mais le doute persiste. Résultat ? Une équation impossible pour les boutiquiers : vendre à perte ou priver la population. Certains optent pour la grève du sucre, d'autres pour des sachets miniatures aux prix gonflés.
L'État se retrouve face à un dilemme sucré-salé : maintenir des prix homologués ou risquer une pénurie.
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OUMAR YOUM CRAINT UNE CHASSE AUX SORCIÈRES
Selon l'ancien ministre, le temps pris pour entendre les responsables soupçonnés de malversations financières traduit "une volonté inavouée de sélectionner des juges et s’adonner à un règlement de compte avec les tenants de l’ancien régime"
Oumar Youm, ancien ministre et président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar, s'est exprimé sur la question de la reddition des comptes engagée par les nouvelles autorités. Selon lui, le temps pris pour entendre les responsables soupçonnés de malversations financières traduit "une volonté inavouée de sélectionner des juges et s’adonner à un règlement de compte avec les tenants de l’ancien régime".
Pourtant, BBY se dit prêt à rendre des comptes sur sa gestion lorsqu'il était au pouvoir. "Quand on est venu, on a renforcé les institutions de contrôle comme l'OFNAC, l'IGE et la Cour des comptes", a rappelé Oumar Youm, citant ces organes qui ont épinglé plusieurs responsables dans le cadre de la gestion des fonds Covid-19.
Guy Marius Sagana ne va vraisemblablement pas arragngé leds affaires de nos super parleemntaires. Pendant des années, eux viennent de chez eux comme des touristes ou des retraités jouisseusrs et se croyant non pas deputés du peuple repersentant du peuple mais député dui président repréen, le pérsiodent. Ils sont dans la docilité, la déférence et l'obesquisoité. Ils ne se,ble s'engager ni se battre pour presque rien. Et voici un Guy Marius Sgana qui fait irruption dans l'institution, plein, d'energie et de vigueur, posant de bonnes questions, écharpant des régimes, ébralant des institutions qui metteienent la CEDEAO sous perfusion et ses collègues parelemaniares sont dans leur petits souliers, ils se decouvent presque inutile et amorphes pour la grande majorité. Voilà qui est très bon pour le morale. Du sable, en en auront certainement encore et encore dans leur cousccous. Esperantos qu'ils sortiront de leur torpeur, la manière dont ils ont été secoué, ils ene viendront plus passer du bon temps, prendre leur perdiem et retourner dire au president qu'ils ont fait comme il voulait. C'est terminé maintenant.
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JE SOUPÇONNE UNE VOLONTE DE DISSOUDRE L'ASSEMBLEE NATIONALE LE 31 JUILLET
Moussa TINE ancien parlementaire ajoute que cette décision si elle passe, elle va instaurer une crise politique sans précédent au Senegal. Moussa TINE était l'invité de la semaine de ce mardi à 18H de LVI (La Vallée Info)
Les jours de l'Assemblée Nationale sont- ils comptés, en tout cas Moussa Tine, President de l'Alliance démocratique- Pencoo soupçonne une volonté manifeste du pouvoir de la dissoudre le 31 juillet. Il dit ne pas comprendre toute cette agitation autour de la question. L'ancien parlementaire ajoute que cette décision si elle passe, elle va instaurer une crise politique sans précédent au Senegal. Moussa est l'invité de la semaine de ce mardi à 18H,
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LE PACTE, UN ENGAGEMENT À CONCRÉTISER
EXCLUSIF SENEPLUS - Face au silence du nouveau régime sur le Pacte de bonne gouvernance démocratique, la société civile se remobilise. Objectif : rappeler aux décideurs leur promesse pour un Sénégal de démocratie participative et d'État de droit...
La Coalition pour le suivi du Pacte national de bonne gouvernance démocratique a tenu une conférence de presse mardi 30 juillet au Radisson Blu pour faire le point sur l'état d'avancement de ce texte signé par 13 candidats à l'élection présidentielle de 2024, dont le président élu Bassirou Diomaye Faye.
Plus de 100 jours après l'élection, la Coalition déplore ne pas avoir reçu de réponse à ses demandes répétées d'audience adressées aux nouvelles autorités. Si certaines mesures prises vont dans le sens du Pacte, le silence observé suscite des interrogations selon les responsables de la Coalition.
Celle-ci dit rester dans une démarche constructive, rappelant que le Pacte est l'expression d'une demande sociale ancrée dans les conclusions des Assises nationales et les recommandations de la CNRI. Elle dit sa volonté de poursuivre le dialogue et d'éclairer l'opinion sur les enjeux de ce texte visant une transformation institutionnelle et démocratique en profondeur.
Plusieurs actions ont été annoncées, notamment une campagne d'information et des travaux avec la société civile sur la méthodologie et les outils de suivi de la mise en œuvre effective du Pacte. La Coalition dit rester confiante dans la volonté de changement exprimée et attend désormais des signes concrets de la part des nouvelles autorités.
Retrouvez ci-dessous, la déclaration liminaire lue par l'ancien ministre et membre du mouvement Sursaut citoyen, Mamadou Ndoaye, à l'occasion de cette adresse à la presse :
"Mesdames, Messieurs les journalistes,
Chers amis des mouvements citoyens,
Nous sommes ravis, au nom du collectif des mouvements citoyens engagés pour l'application des conclusions des Assises Nationales (AN 2008/2009) ainsi que des recommandations de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI/2013), de vous souhaiter la bienvenue à cette conférence de presse. Il s’agit essentiellement pour nous de porter à la connaissance de l’opinion publique nationale l’état actuel et les perspectives de portage du Pacte national de bonnegouvernance démocratique.
Permettez-nous tout d’abord de faire quelques brefs rappels qui permettent de situer le sens, la portée et les implications du Pacte.
Le Pacte s’origine dans les luttes contre les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives ainsi que les dérives autoritaires qui ont marqué l’histoire récente du Sénégal sous le régime de Macky Sall. Au-delà de la résistance du moment, la durabilité des conquêtes exigeait de donner corps au « plus jamais ça dans notre pays » en promouvant un nouveau contrat social régulant un vivre ensemble basé sur quatre piliers : la démocratie participative, l’État de droit, la gouvernance responsable et la citoyenneté consciente et active.
Pour élaborer un tel contrat social, il n’était point besoin de réinventer la roue : les conclusions des Assises Nationales et les recommandations de la CNRI ont alimenté la substance du Pacte et du même coup fondé solidement sa légitimité dans ce large consensus national sur la demande sociale de transformation du pays, demande validée par les différents secteurs et niveaux de la société ainsi que par le leadership politique et syndical à l’exception du parti au pouvoir de l’époque.
L’opportunité offerte par les élections présidentielles de 2024 a été alors saisie pour lancer un processus de rencontres et de dialogue entre les candidats et le collectif des mouvements citoyens sur les orientations et le contenu de la transformation afin d’aboutir à un accord solennel. C’est ainsi que sur les 17 candidats aux élections, 13 ont signé le Pacte et pris l’engagement écrit de « traduire les principes, valeurs et objectifs du Pacte en plan d'actions à réaliser dans le courant de la première année de leur mandat en cas de victoire électorale à la présidentielle de février 2024. ». Principes, valeurs et objectifs que l’on peut résumer ainsi :
Une République laïque et démocratique organisée en un État unitaire décentralisé où la pleine reconnaissance et le respect des diversités qui composent la nation constituent le ciment de l'unité nationale et le fondement de toute prise de décision publique ;
Un État de droit qui assure la séparation et l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice, l’effectivité de l’exercice des libertés individuelles et collectives et la primauté du droit en se dotant de dispositifs appropriés, notamment une Cour Constitutionnelle au pouvoir élargi et renforcé à la tête du système judiciaire ainsi qu’un Juge des libertés ayant la capacité d’ordonner des mesures diligentes et provisoires : tout cela implique aussi que l’Exécutif doit impérativement sortir du Conseil supérieur de la Magistrature ;
Une démocratie participative où, le peuple étant réellement source de tout pouvoir, la concertation et la participation sont érigées en principe constitutionnel, démocratie qui place le citoyen au centre du système en lui donnant, au-delà du droit de vote, des espaces d’initiative et des instruments de contrôle de l’action publique comme des prérogatives nouvelles en matière de pétition, de loi et d'accès à la justice : il s’agit là d’un renversement de paradigme et d’une véritable révolution copernicienne par rapport à l’hyper-présidentialisme régnant ;
Une gouvernance globale dévouée à l’intérêt général et basée sur l’éthique, la sacralisation des deniers et biens publics, la reddition des comptes et l’imputabilité constitutionnalisées, le traitement équitable des citoyens y compris l’égalité homme-femme ; qui érige la transparence, la consultation et la participation en mode de fonctionnement ; assure une gestion vertueuse, rationnelle et durable des ressources naturelles, en particulier foncières et minérales ; régule le jeu politique, électoral et économique de façon à en garantir la transparence, l’équité et le caractère pacifique ; rend effectif le principe constitutionnel d’une administration publique républicaine, impartiale et apolitique avec des appels à candidature pour pourvoir les postes de direction ; procède à une dévolution de pouvoirs significatifs et de ressources conséquentes renforçant les capacités de réalisation et l'autonomie financière actuellement trop faibles des collectivités territoriales tout en responsabilisant les citoyens à la base par des prérogatives de participation et de contrôle de la gestion locale ;
Réaménagement du dispositif de contrôle de l'État autour de la Cour des Comptes, institution supérieure de contrôle des finances publiques en vue de le rendre structuré à toutes les étapes et coordonné entre toutes les instances.
Développement d’un continuum éducatif dans les langues nationales permettant la maitrise par toutes et par toutes du nouveau contrat social afin de promouvoir une citoyenneté consciente et active pour l’exercice aussi bien de ses droits et libertés que de ses devoirs et obligations.
Voilà donc, pour l’essentiel, les orientations de transformation institutionnelle et de gouvernance que les 13 candidats, dont M. Bassirou Diomaye Faye qui a été élu président de la République, se sont engagés à mettre en œuvre.
En ce qui le concerne, le Collectif a pris également l’engagement écrit d’« accompagner l'évaluation et la promotion de la demande citoyenne et à concourir à parfaire son élaboration et sa formulation. ». Les deux parties se sont assignées une obligation de suivi des engagements respectifs « en mettant en place, en tant que de besoin, un Comité de suivi chargé d'apprécier l'évolution des questions faisant l’objet d'intérêt ou de préoccupations communes. »
Où en est-on aujourd’hui par rapport à tous ces engagements ?
Pour se conformer à la redevabilité mutuelle de suivi, le Collectif a adressé, dès le 25 mars 2024 donc avant même la proclamation officielle des résultats, une lettre de félicitations au nouveau Président de la République avec une demande d’audience pour un entretien sur le Pacte.
N’ayant pas reçu de réponse, le Collectif a écrit une seconde lettre au Président de la République en date du 19 avril 2024, cette fois-ci après son installation officielle, pour saluer les premières mesures prises par les nouvelles autorités allant dans le sens du Pacte et pour réitérer sa demande d’audience. Après plus de 100 jours, nous restons en attente d’une réponse.
Toutefois, il ne nous semble pas responsable, à partir de ce fait, de précipiter un bilan de déception dans un contexte où l’enjeu est vital : une opportunité historique pour le peuple sénégalais d’accomplir un saut qualitatif vers un vivre-ensemble de démocratie, de progrès social et prospérité partagée. L’espérance d’une véritable alternative a été si fortement exprimée par les Sénégalaises et les Sénégalais que notre rôle, voire notre devoir, est de la soutenir et de l’accompagner en tant que demande sociale afin qu’elle puisse aboutir.
Par ailleurs, après 100 jours, le temps relativement court de réalisation ne fournit pas d’éléments probants permettant une évaluation objective d’un processus de transformation ne serait-ce qu’institutionnelle et ce d’autant plus qu’en ce qui concerne spécifiquement le Pacte, l’engagement de le mettre en œuvre se situe dans la durée d’une année, la première du premier mandat.
En revanche, nous avons des sources sérieuses d’interrogation :
Pourquoi le président de la République prend-il plus de 100 jours sans répondre à notre correspondance ?
Pourquoi les mots Pacte et Assises nationales semblent bannis du discours des nouvelles autorités alors qu’ils foisonnaient dans leurs messages de la période préélectorale ?
Pourquoi les nouvelles autorités n’invitent pas le Collectif à leurs initiatives de dialogue sur les sujets qui le concernent à l’instar de celui initié sur la réforme de la Justice ?
Tout observateur objectif peut reconnaitre la légitimité de telles interrogations. Nous n’en tirons pas pour autant de conclusion hâtive pour les raisons suivantes :
L’enjeu tel que souligné ci-dessus dépasse nos egos et nos émotions car il s’agit du devenir du vivre ensemble au Sénégal.
Nous n’osons pas également croire que la démission du président du poste de secrétaire général de Pastef-Les Patriotes, son engagement à mettre fin à « l’hyper-présidentialisme » et à renforcer l’indépendance de la justice, sa décision d’initier les Assises de la justice ainsi que les actes posés par les nouvelles autorités pour une gouvernance éthique et sensible à la situation des plus démunis relèvent simplement d’éléments de communication et ne sont pas les signes d’une volonté de transformation dont nous ne doutons pas.
Nous n’osons surtout pas croire que les nouvelles autorités feront moins que Macky Sall qui, tout en disant qu’il avait émis des réserves lors de la signature de la Charte des Assises, a tout de même confié au bureau des Assises, la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) sans bien entendu adopter les recommandations transformationnelles qui en sont issues.
Au bilan, la balle se trouve aujourd’hui dans le camp des nouvelles autorités qui peuvent et doivent lever ces sources d’interrogation. Leur première différence par rapport à ce que le peuple a observé jusqu’ici doit être de montrer qu’elles respectent les engagements auxquels elles ont librement souscrit à travers le candidat Diomaye vis-à-vis du Pacte mais aussi d’Ousmane Sonko qui a signé la Charte des Assises nationales.
Pour sa part, le Collectif persévérera dans son approche pour faire comprendre aux nouvelles autorités que le Pacte qui repose sur les conclusions des AN et les recommandations de la CNRI n’est pas et ne saurait être traité comme une simple requête d’une coalition de la société civile et encore moins comme une exigence posée des individus (pour ne pas dire Massemba ou Mademba). Comme dirait l’autre, il n’est non plus ni le Coran, ni la Bible. Pas du tout un prêt-à-porter.
Le Pacte traduit, par son ancrage sur les AN, une demande sociale solidement établie par des consultations les plus larges possibles couvrant les différents secteurs et niveaux de la société et par des démarches de validation ascendantes tout en restant un document dont l’élaboration et la formulation restent ouvertes à l’amélioration à travers le dialogue et la co-construction.
Loin donc de toute déception, encore moins de capitulation, une telle approche ouvre plutôt des perspectives d’action avec les objectifs suivants :
Mieux faire connaitre à l’opinion le contenu et les objectifs du Pacte à travers une campagne d’information
- Conférence de presse le mardi 30 juillet 2024 de 11H à 12H30 au Radisson Blu (introduite avec un court documentaire d’une douzaine de minutes) ;
- Publication d’un texte collectif sur le Pacte qui sera signé et publié dans la presse nationale le 6 août 2024 ;
- Série d’interventions sur les plateaux télé et les radios par des membres désignés de la coalition ;
- Série de contributions écrites individuelles ou en comité spécialisé des membres de la Coalition ;
- Diffusion en « première » du film d’une heure 13 minutes sur notre mobilisation citoyenne « Fatéliku » de Joseph Gaye Ramaka le mardi 20 août 2024 à 11H au Radisson Blu. Cette première sera précédée de la rediffusion du court-documentaire sur le Sursaut Citoyen ;
- Réalisation d’un « cartoon » sur le modèle du Conseil Supérieur de la Magistrature en langues nationales et en Français.
Élaborer collectivement non seulement pour approfondir le contenu du Pacte mais aussi pour développer une compréhension partagée de la méthodologie, des instruments et une feuille de route pour la mise en œuvre du Pacte :
- Organisation d’un pré-colloque sur la méthodologie de la transformation
- Lancement de nouvelles conversations citoyennes pour approfondir les différents thèmes liés à la méthodologie de mise en œuvre
Promouvoir le dialogue avec les nouvelles autorités sur la mise en œuvre du Pacte
- Nouvelles initiatives pour des rencontres et des échanges
- Proposition de co-organisation avec l’administration Faye-Sonko d’un colloque sur la transformation
Poursuivre le travail entamé sur la stratégie et les instruments de suivi-évaluation de la mise en œuvre du Pacte
- Finalisation du cadre de mesure des avancées dans la mise en œuvre du Pacte : critères, indicateurs, moyens de vérification ;
- Séminaire de Réflexion sur les conditions de mise en place d’un Observatoire de la transformation et de suivi des politiques publiques.
En fin de compte, notre message est clair : quels que soient les obstacles, nous allons continuer d’avancer car nous luttons pour un nouveau vivre-ensemble que le peuple demande et pour lequel il s’est fortement exprimé le 24 mars 2024."