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25 avril 2025
Société
par Mamadou Diallo
QUAND LA DIGNITÉ OUBLIE DE NOUS GOUVERNER
Le Sénégal ne doit pas être un théâtre de boulevard où la politique n’est que comédie, où l’on alterne tous les rôles, des plus drôles aux plus dramatiques
Le Sénégal est en proie à une crise de bêtise, de crédulité et de bestialité trop évidente. La vérité est trop sévère. Nous pouvons affirmer sans crainte d’être démenti que le refus de dépassement s’éloigne, la rigueur s’affaisse, le temps de l’effort et de la réflexion s’amenuisent, l’écoute républicaine s’efface au profit de l’agitation permanente.
La prolifération de la violence verbale et décisionnelle, comportementale et physique a fini par installer le désordre dans l’espace public et au sein de nos institutions.
Le spectacle de l’installation de la XIVème législature est surréaliste. Elire un Président de l’Assemblée nationale sous la surveillance des forces de l’ordre présentes dans l’hémicycle.
Le malaise nous paraît trop réel et sérieux pour que ce texte ne débute par un ton : celui de la gravité. Dès lors, tout silence devient lourd de sens et de conséquences.
Le plus grand malheur qui pourrait donc arriver au Sénégal, à ses institutions et à ses valeurs, du fait des intellectuels, des républicains, serait que par intérêt ou par dégoût, par une sorte de remords et de pusillanimité aussi, d’avoir mal usé de sa liberté, il se laisse doucement enfer- mer dans un silence insensé.
Cette violence nous interpelle furieusement. Elle n’est pas fondatrice. En plus, elle ne peut et ne doit être l’horizon politique de la République.
C’est pourquoi, il nous appartient tous ensemble d’apprécier ce qui se passe chez nous, de prendre la mesure de notre intervention, de notre utilité, de son sens.
Laissons les fioritures qui masqueraient la vérité pour nommer les choses. Nous avons choisi le pari de l’aristocratique pour le plaisir de déplaire. Simplement pour ne pas juger en amateur. Nous pointerons du doigt les responsabilités tant au niveau de la majorité que de l’opposition.
La normalité démocratique, l’écoute républicaine, la discussion avant l’action, les considérations plutôt que le mépris, une série d’exigences et de principes jetée aux orties…
Il y a une dégradation constante de la politesse singulière et de l’urbanité collective. Le peuple hurle son indignation : « je ne reconnais plus le Sénégal ». Il est aujourd’hui réduit à vomir son zénith de dédain.
Le Sénégal ne doit pas être un théâtre de boulevard où la politique n’est que comédie, où l’on alterne tous les rôles, des plus drôles aux plus dramatiques.
Nos compatriotes amusés attendent désormais d’être représentés avec sérieux et respect. Ils ne sauraient se satisfaire trop longtemps d’une irresponsabilité destructrice.
Des individus qui agissent, injurient, énervent, exaspèrent, ne sachant séduire, convaincre, voire transformer des écarts de conduite en stratégie.
Oubliant que les invectives et les injures sont flétrissables. Qu’elles ne servent à rien sauf à dégrader davantage celui qui les professe.
Des personnes profitant de la catastrophe absolue d’une culture de l’excuse qui a fini par gangréner le pays pour détruire son image.
Nous pensons qu’il faut nécessairement mépriser les gens parfois sans avoir le sentiment même avec une bonne conscience, pour s’employer à les réduire à leur place.
Nous devons rester un pays de tempérance avec un peuple doté de ses normes, de ses limites et de ses devoirs.
Devant la violence de leurs dérives ordurières de la liberté d’expression qui nous envahit de jour en jour, on ne doit pas céder aux pires tentatives populistes qui nous ramèneraient au temps de l’obscurantisme.
Les alternances politiques ont accéléré des carrières, souvent offertes sans même attendre le tour des saisons. La conséquence : les hautes fonctions ne reviennent par une règle établie aux premiers de la classe. Les opportunistes, les tacleurs, les empêcheurs de tourner en rond et les énergumènes ont raflé la mise. En guise de reconnaissance, le verbe est devenu haut et sot.
Il est urgent de redresser la barre, d’où la nécessité impérieuse de sortir de ce climat délétère et de placer l’intérêt général au cœur des préoccupations nationales. Fini le bal. Sifflons la fin de la récréation. Car l’opéra devient tragique.
Si nous restons amorphes avec un bandeau sous les yeux, se contentant de parlottes éternelles, notre système de valeurs reculera à l’échelle du continent.
Nos concitoyens n’entendent plus voir l’intérêt et le prestige du Sénégal abîmés par des politiciens de chaque camp. Ils exigent que notre pays garde son rayonnement pour ne jamais cesser d’être en Afrique, un modèle et une exception.
Nous devons donc faire preuve d’une volonté de refus qui introduirait partout la raison avec ce ton qui sonne comme un élément à charge contre ceux qui, sous nos yeux, infantilisent nos institutions, distillent la culture du mépris, de peur et de force.
Contre ceux qui croient être les seuls possesseurs de la plénitude de l’action, absorbant toutes les valeurs dans les siennes. Le peuple sénégalais n’étant là que pour recevoir l’action sans en être en tout point les collaborateurs.
Quelle force peut donc avoir la Nation quand ceux qui la commande, mettent leur vanité et leur agressivité à se séparer d’elle, décidés d’avance à ne pas se soumettre à la volonté générale, piétinant tout pour nous imposer la sédimentation de l’inacceptable dans la République ! Le mépris appelle le mépris.
Ce rééquilibrage, certes chaotique, devrait permettre à l’Assemblée nationale de devenir ce qu’elle a vocation d’être : une instance de discussion, de confrontation et d’amendements.
Au regard du contexte actuel, dominé par une atmosphère conflictuelle et radicale, il ne sera pas facile d’imaginer dans ce chaudron parlementaire, des compromis ou bien des accords de circonstance à bâtir texte par texte entre la majorité et l’opposition.
Le pays est fracturé. Et cette XIVème législature débouche sur une assemblée arc-en-ciel difficilement gouvernable. La coexistence ne sera pas émolliente.
Face à la tripartition de la vie politique (Benno Bokk Yakaar, Yewwi Askan Wi et Wallu), il va falloir s’appliquer. Trouver un dénominateur commun : le consensus pour répondre aux impatiences du pays sans pour autant se renier.
Debout, vigoureusement, le peuple veillera à la préservation du socle républicain.
Si le Sénégal a su jusqu’à maintenant rester un havre de paix, il le doit beaucoup à l’intelligence et à la vigilance de tout un peuple. Ce dernier ne tolérera pas le moindre renoncement à ces principes.
Au-delà des appartenances partisanes et quels que soient les changements de majorité politique, le Sénégal doit rester une idée qui s’incarne dans la volonté de vivre ensemble avec un projet et un destin.
Cela requiert un fonds commun : l’attachement à la communauté nationale, à la survie de la société et des libertés.
Il est encore temps de revenir à une perception d’une République sereine et consensuelle, qui n’a pas peur d’elle-même, ni de son avenir, ni de ses talents, ni de son envergure.
Une République démocratique, vertueuse et humaniste, plus grande, plus forte, plus sûre d’elle-même parce qu’elle aura rassemblé tous les enfants de la Nation.
Mamadou Diallo est avocat au Barreau de Paris, docteur en droit.
par Jean Pierre Corréa
THÉÂTRE D’OMBRES
« Au nom du Pèse, du Fric et de la Sainte Triche », telle est devenue la devise du Sénégal que d’aucuns ont rebaptisé « Le ça m’est égal »… Nous étions au bord du gouffre, maintenant nous creusons des galeries
La situation politique du Sénégal est empreinte d’une certaine confusion, mais ce que nos hommes politiques dégagent de plus certain comme image, à travers ce qui se noue et surtout se dénoue, pour prendre le contrôle d’une Assemblée nationale aux turbulents contours, c’est la vitalité et l’indéniable énergie qu’ils consacrent à leurs desseins politiciens. On se met à rêver à ce qu’aurait pu être le PIB du Sénégal et la quiétude de ses citoyens repus et satisfaits, s’ils avaient dirigé toute cette vitalité et cette énergie à la résolution des problèmes qui assaillent notre pays, et à la fin des angoisses qui poussent nos jeunes à choisir d’aller se noyer dans la Méditerranée ou à mourir dans le ventre de l’Atlantique. Petits, certains ont pu voir le théâtre de guignols, mais les plus débrouillards avaient pour jeux et rêves d’imaginaires, ce qu’on appelait le « Taf yeungeul », où l’on faisait danser des personnages en papier découpés à l’aide d’une brindille, derrière un drap blanc éclairé d’une bougie. Tout le monde politique se guignolise et participe au « Taf Yeunguel », et cela crée un décalage entre ce qu’ils nous proposent comme offre politique et les attentes réelles des Sénégalais. D’où le côté surréaliste de la situation que nous vivons en ce moment, qui nous fait aller du tragique au comique, en passant par le navrant et le désespérant.
C’est un jeune homme de 20 ans qui m’a ouvert les yeux, brutalement, sans passer par la case « réflexion intellectuelle », lorsqu’il m’a dit pour quelles raisons il n’allait certainement pas voter en 2024, comme il ne l’avait d’ailleurs pas fait cette année comme presque la moitié des électeurs du pays. Il m’a dit, sans rire, qu’il attendait l’homme politique qui allait nous dire qu’il ne pouvait rien faire pour le pays et que pourtant nombreux seraient ceux de nos compatriotes qui auraient souhaité qu’il se présentât.
Devant ma perplexité, face à son propos, il me dit le sourire aux lèvres : « Tonton, tu as vu Dakar ? Ses rues pleines de caca, défoncées, où il ne faut plus éviter les trous, mais plutôt les choisir, Tonton, tu as vu les Sénégalais, comment ils souffrent sans rien dire, tu as vu les écoles, les hôpitaux, cette capitale-poubelle à ciel ouvert, bref, tu as vu ce bordel ? Le gars qui te dit qu’il va régler ça, il nous prend pour des buses, il sait très bien qu’il ne peut pas, alors pourquoi sont-ils si nombreux à nous dire qu’ils ont la solution ? J’attends celui qui sait et qui nous dit que c’est mission impossible, mais qu’on va essayer de trouver les solutions ensemble ». Evidence biblique ! Bon sang, mais c’est bien sûr !!! En fait des solutions, c’est pour eux-mêmes qu’ils en ont !!! Et tout le barnum politique tourne autour d’eux et de la survie du système cleptocratique qu’ils s’acharnent à nous imposer à coups de promesses et de ruses populistes.
« Au nom du Pèse, du Fric et de la Sainte Triche », telle est devenue la devise du Sénégal, que d’aucuns ont rebaptisé « Le ça m’est égal »…
Effectivement, ça leur est égal, de nous offrir un spectacle de bandits-saletés au sein de notre Assemblée nationale, déjà décrédibilisée par le fait qu’un animateur-comédien-bouffon, ait pu seulement rêver pouvoir en être élu président.
C’est vrai, ça leur est égal, de nous plonger dans leur agenda de « troisième mandat » comme si les principaux soucis des Sénégalais n’avaient pas pour noms, chômage, vie chère, logement précaire, inondations, rues merdeuses, désespérance de nos jeunes qui se noient dans l’Atlantique. Ils s’en tapent. Ils veulent tous être présidents ! Aucun d’entre eux, comme Iznogoud le Vizir, ne peut vous dire ce qu’il ferait à la place du Calife, une fois sur le trône et surtout près du coffre-fort. L’élection présidentielle, c’est Bercy ! D’ailleurs Youssou Ndour est déjà candidat, avec d’autres auxquels il est urgent de raconter la fable de la grenouille qui se prenait pour le bœuf.
Bien sûr, ça lui est égal, à Mimi Touré, parce que n’ayant pas eu la sucette promise par le chef, de crier à la victimisation et à l’attentat mystique dirigé par la femme du président elle-même, ramenant nos institutions au niveau de Pogba, de Mbappé et de leurs sorciers d’ailleurs sénégalais !
Evidemment, ça leur est égal, 62 ans jour pour jour après notre premier gouvernement de 17 ministres aux capacités intellectuelles stratosphériques comparées à ceux d’aujourd’hui, de nous dire d’abord, que nous allons en baver parce que tout est gravement plus difficile et plus cher, et le lendemain, de nous gratifier d’un attelage de 45 ministres avec le coût qui va avec.
Parce que finalement, ça leur est égal de proposer aux Sénégalais un mortel combat en 2024, en disposant leurs armées de soldats dévoués à leurs multiples chefaillons, au lieu de nous mettre dans le temps d’un monde qui va nous larguer sous peu, ensevelis sous nos mensonges et nos faux semblants d’hypocrites, juste bons à tirer profits de toutes les plus scabreuses situations.
Un gouvernement de combat ? En attendant celui qui fera gagner le Sénégal, et qui n’est pas encore candidat. Rien ne va plus ! Faites vos jeux !!!
Notre pays n’est plus qu’un « Théâtre d’Ombres », un Ndoumbélane à ciel ouvert où toutes les hyènes veulent être « Leuk-Le-Lièvre, à défaut de savoir être Gaïndé-le Lion !!! Et pour cela, marcher et danser sur des cadavres, ça leur est totalement et entièrement égal. Nous étions au bord du gouffre…Maintenant nous creusons des galeries.
Gaïndé Ndiaye Barawacc !
LES DÉFIS DE MACKY SALL AVANT LA PRÉSIDENTIELLE DE 2024
C’est une nouvelle séquence qui s’ouvre au Sénégal, où les 38 ministres devront faire face aux défis économiques et sociaux, sur fond de crise mondiale. Mais les défis sont aussi très politiques pour le président
Un nouveau Premier ministre en la personne d'Amadou Ba, un nouveau gouvernement… C’est une nouvelle séquence qui s’ouvre au Sénégal, où les 38 ministres devront faire face aux défis économiques et sociaux, sur fond de crise mondiale. Mais les défis sont aussi très politiques pour le président Macky Sall, à 17 mois de la présidentielle prévue en février 2024.
Pas un mot sur ses intentions pour la prochaine présidentielle dans son adresse à la Nation, vendredi 16 septembre : Macky Sall maintient le flou. Y aura-t-il une troisième candidature à la présidence de la république du Sénégal ? Le débat va s’intensifier, alors que le pays est fracturé électoralement, comme l’ont montré les élections locales de janvier, puis les législatives de juillet. Majorité et opposition sont aujourd’hui au coude-à-coude à l’Assemblée. La rentrée parlementaire, qui a tourné au pugilat lundi dernier, a donné le ton.
Les membres de sa corporation, qui le considèrent comme un homme cultivé et ouvert, pensent que le nouveau ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence fera un excellent travail puisqu’il a le profil de l’emploi
Samedi dernier, au moment où il soutenait sa thèse de Doctorat, Yoro Dia est nommé ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la présidence de la République. Une nomination qui vient à son heure, car l’homme a plusieurs cordes à son arc. Journaliste et analyste politique, il est diplômé de la 25ème promotion du Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'information (Cesti) et dirige l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d'administration (Asena) de France.
Lors de la formation du gouvernement ce samedi, le président Macky Sall a décidé de nommer Yoro Dia ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la Présidence de la République. Une nomination qui, selon beaucoup d’observateurs, vient à son heure. Journaliste et analyste politique, il est diplômé de la 25ème promotion du Centre d'Etudes des Sciences et Techniques de l'information (Cesti) et dirige l’Association sénégalaise des anciens Elèves de l’École nationale d'administration (Asena) de France. Les membres de sa corporation, qui le considèrent comme un homme cultivé et ouvert, pensent qu’il fera un excellent travail à ce poste puisqu’il a le profil de l’emploi.
Connu pour son amour pour les connaissances et la recherche, il a soutenu ce samedi, au moment où le chef de l’Etat procédait à sa nomination, sa thèse de Doctorat à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), obtenant la mention très honorable. C’est l’ancien ministre de la Justice Serigne Diop qui était le président du jury. Il y avait beaucoup de personnalités présentes à la rencontre telles que Penda Mbow, Aly Ngouille Ndiaye, entre autres. Le surjet porte sur : «Mutations critiques d’une ‘’démocratie de Sisyphe‘’. Sociologie politique d’un basculement de l’Etat légal à l’Etat de Droit (1962-2022)».
Dans le document, Yoro Dia fait savoir que «le Sénégal a été l’une des rares exceptions démocratiques en Afrique. Exception démocratique quand il demeura un ilot de démocratie et de multipartisme dans l’océan des dictatures et des partis uniques, des indépendances à la première vague démocratique issue des conférences nationales et de la conférence de la Baule ».
Pour le désormais homme de confiance du Président Macky Sall, «le retour du Printemps des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest dont le pays semble être à l’abri grâce à l’alternance devenue la respiration démocratique confirme ce statut d’exception. Les deux poumons de l’exception sénégalaise seront Senghor et Wade. De la crise de 1962 aux Législatives de juillet 2022, l’Etat sera confronté à plusieurs crises et mutations politiques économiques et sociales mais comme le roseau, il plie souvent mais ne rompt pas, mettant ainsi le pays à l’abri de tout changement anticonstitutionnel. Si l’Etat a été à la hauteur sur le plan politique, on ne peut dire la même chose sur le plan économique. Le Sénégal n’a pas beaucoup capitalisé sur son avantage absolu qu’est sa stabilité politique et son système démocratique pour se concentrer sur la question économique qui a été souvent sous traitée aux institutions de Bretton Woods, à cause d’une démocratie de Sisyphe qui enferme le pays à un éternel recommencement, à un éternel retour sur la question électoral depuis 1983».
«L’ETAT LEGAL EST EN TRAIN DE BASCULER DE FAÇON IRREVERSIBLE VERS L’ETAT DE DROIT»
Selon le porte-parole de la Présidence de la République, «les alternances de 2000 et 2012 qui ont fini de prouver la fiabilité de notre système électoral et la qualité de notre administration capable de gérer une transition entre ère socialiste de 40 ans et celle libérale, en dix jours en 2000, et 6 jours en 2012. Cette démocratie de Sisyphe est due aux dérives de l’Etat légal qui s’appuie sur la loi, la majorité parlementaire pour se donner un avantage politique comme les modifications constitutionnelles du 23 juin 2011 ou les modifications sur le quart bloquant et la suppression de limitation des mandats à la veille de la Présidentielle de 2000. Avec l’Etat de Droit il y a des principes sur lesquels on ne peut plus revenir même si on a la majorité pour le faire. Alors que l’Etat légal se donne des lois, des règles et peut les défaire légalement à condition d’avoir la majorité. Depuis l’alternance 2000, l’Etat légal est en train de basculer de façon irréversible vers l’Etat de Droit malgré un piétinement politique». D’après Yoro Dia, «ce basculement vers l’Etat de Droit est confirmé entre autres par la tendance à la juridicisation des conflits politiques et électoraux en lieu et place des rapports de forces dans la rue que nous avons connus de 1983 à 2000.
Faire dépérir l’Etat légal pour faire émerger l’Etat de Droit nécessite une réforme de l’Etat, surtout de la justice, le seul service de l’Etat qui porte le nom d’une vertu, et l’Administration. Plus l’Etat de Droit avance, plus la démocratie de Sisyphe recule parce que sur le plan politique, un Etat de Droit est toujours bâti sur des règles consensuelles».
AMADOU BA PM, LES ATTENTES DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Nommé Premier ministre hier samedi, Amadou Ba est très attendu par la société civile dont la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). Son président, Alassane Seck, ce dimanche 18 septembre, a indiqué que « l’urgence, c’est de parer au plus pressé...
Nommé Premier ministre hier samedi, Amadou Ba est très attendu par la société civile dont la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH). Son président, Alassane Seck, devant le JDD, ce dimanche 18 septembre, a indiqué que « l’urgence, c’est de parer au plus pressé », en insistant d’abord sur « les inondations. »
Formulant ses attentes, il a relevé que « des situations sont restées en l’état : ce sont les enfants de la rue. Pour nous, c’est une urgence signalée. L’État devrait faire l’effort qu’il faut pour les renvoyer chez leurs parents. C’est une volonté politique. Je pense que l’État n’a pas fait ce qu’il devait faire. C’est un point important trop visible. Pour nous, défenseurs des droits humains, nous pensons que les enfants devraient être mis dans de meilleures conditions. »
Ensuite, a-t-il ajouté : « il faut une réforme forte du Code de procédure pénale de façon à limiter dans le temps les détentions préventives. » Sur ce point précis, il est d’avis que « l’État n’a pas assumé » après les réformes engagées en 2016. Dans la mesure où dit-il : « il y avait un Code qui était promu, qui était intéressant. » Mais, « au dernier moment, ils l’ont enlevé. Parce qu’il y a une frilosité de la part des autorités qui n’osent pas modifier l’existant. C’est ça qui est dangereux. » Il pense « qu’il y a des injonctions sur le plan international, qui font pression sur l’État du Sénégal. » A ce propos, l’ancien observateur de prison de confier : « il y a au niveau du Camp pénal, un quartier de haute sécurité, qui a été créé pour les présumés terroristes. Ce qui n’est pas évident. Mais, les conditions sont totalement inhumaines. Tout ça pour dire que l’État est dépendant des bailleurs ou des grandes puissances comme la France. Pour nous, il est urgent d’humaniser la détention au Sénégal. » Ce qui n’est pas encore le cas, a-t-il déclaré.
Il invite, enfin, le chef du gouvernement à « prendre son bâton de pèlerin » pour « décrisper » la tension politique.
Une liste qui s’ajoute à une feuille de route déclinée par le président Macky Sall, dans son message à la nation, prononcé vendredi : « les mesures d’allégement du coût de la vie et de soutien à l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes, la lutte contre les inondations, la cherté du loyer, resteront pour moi, la priorité des priorités, a-t-il déclaré. Parce que mon souci, c’est de tout faire pour rendre le quotidien plus supportable pour tous. Dans cette optique, nous avons en perspectives de larges concertations avec toutes les parties prenantes, notamment les associations de consommateurs, les commerçants, et tous les acteurs, pour arrêter de nouvelles mesures ».
Par Abdoulaye THIAM
LA RANÇON DE LA PATIENCE
Quelle remontada ! Donné mort politiquement, après son limogeage le 1er novembre 2020, Amadou Ba (61 ans) a été nommé Premier ministre du Sénégal par le président de la République, Macky Sall ce samedi 17 septembre 2022
Quelle remontada ! Donné mort politiquement, après son limogeage le 1er novembre 2020, Amadou Ba (61 ans) a été nommé Premier ministre du Sénégal par le Président de la République, Macky Sall ce samedi 17 septembre 2022. Ancien directeur général des impôts et domaines (DGID), ancien ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, il ajoute une nouvelle corde à son cou et poursuit sa marche vers les sommets.
Mais que ce fut difficile pour ce haut fonctionnaire qui n’a pris la carte de l’Alliance pour la République (Apr) qu’en 2016, sur demande confie-t-il, du Président Macky Sall. Après 3 ans à la tête du département des Finances marquées par l’adoption du Plan Sénégal Emergent (PSE) à Paris, le successeur de Amadou Kane est envoyé au ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, au lendemain des élections législatives de 2017 où il a été promu tête de liste dans le département de Dakar pour freiner l’hémorragie face à l’ouragan Tawaxu Ndakaru de Khalifa Ababacar Sall, qui balayait tout sur son passage.
Une permutation largement commentée parce que selon certaines indiscrétions, Amadou Ba aurait refusé que le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan soit scindé en deux où il serait appelé à diriger une seule partie. Vrai ou faux ? Ce qui est sûr, c’est que le Sénégal était resté 48 heures sans gouvernement.
Mais, à la surprise générale, il sera défénestré après la Présidentielle de 2019. Sous le prétexte d’un Fast-Track, le Chef de l’Etat avait, le 1er novembre 2020, supprimé le poste de Premier ministre et renvoyé des ministres accusés à tort ou à raison d’avoir des ambitions présidentielles dont Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye entre autres.
La disgrâce va durer presque 2 ans. Mis au frigo, Amadou Ba va garder son mal en patience. Et contrairement à certaines habitudes notées çà et là, lui reste impassible et s’emmure dans un silence bruissant de paroles. Et soudain, le Président de la République le rappelle à ses côtés, pour les besoins de la présentation des condoléances suite aux décès des Khalifes généraux des Layènes et de Thiénaba. D’aucuns vont vite penser qu’il allait être relancé pour les élections locales du 31 juillet. Que nenni ! Le Chef de l’Etat va jeter son dévolu sur l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr avec qui, il dispute le leadership de la capitale. Le résultat est sans appel. On croyait alors que la victoire de la coalition Yewwi allait pousser le Président Sall à revoir sa copie. Mais, ce dernier ne décrypte pas le message. Il mise sur Aminata Touré pour la conduite de la liste nationale et confie le département de Dakar aux Socialistes. Bâ passe comme le Poulidor au sein de l’APR.
Le réveil sera encore brutal. Pour la première fois dans l’histoire, une quasi-cohabitation s’installe à l’Hémicycle. Discret et très avare en paroles, Amadou Bâ attend toujours son heure. Elle va arriver plus tôt que prévu. A la faveur de la «rébellion» de Aminata Touré, Macky Sall se retrouve dos au mur. Il ne pouvait plus continuer à snober Amadou Bâ ; surtout en perspective de l’élection présidentielle de 2024.
L’ancien argentier retrouve ainsi, la lumière par la grande porte en devenant le 4ème Premier ministre de Macky Sall. Reste maintenant à savoir s’il va définitivement enterrer ses ambitions présidentielles au détriment de la très hypothétique candidature du Chef de l’Etat pour un 3ème mandat. Avant d’en arriver là, son premier challenge sera de relever le défi de la crise économique dans laquelle le Sénégal s’est engouffré.
QUI ASSISTERA AUX FUNÉRAILLES DE LA REINE ?
Les obsèques de la souveraine britannique auront lieu à Londres dans la matinée du 19 septembre. Et beaucoup de présidents africains seront présents à cet événement mondial
Les funérailles d’État d’Elizabeth II, les premières depuis la mort de Winston Churchill en 1965, auront lieu à 10 h GMT ce 19 septembre à l’abbaye de Westminster, avant que la reine ne soit inhumée lors d’une cérémonie privée à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor.
Près de 2 000 invités sont attendus à ces obsèques, retransmises dans le monde entier : des membres de la royauté, mais aussi environ 500 dignitaires étrangers, dont de nombreux présidents et ministres.
Ceux qui feront le déplacement…
Un certain nombre de chefs d’État africains, dont beaucoup ont rendu publics leurs messages de condoléances, seront présents. Parmi eux, selon les informations de Jeune Afrique, Paul Kagame, Denis Sassou Nguesso, Macky Sall – également président en exercice de l’Union africaine – et Azali Assoumani (lequel sera accompagné de son épouse).
Ali Bongo Ondimba (dont le pays, le Gabon, a intégré fin juin le Commonwealth), Cyril Ramaphosa, Nana Akufo-Addo et William Ruto, tout juste élu à la tête du Kenya, se déplaceront également afin de rendre un dernier hommage à la reine, décédée le 8 septembre en Écosse à l’âge de 96 ans. Des rois ont par ailleurs été invités, dont le souverain des Ashanti, Otumfuo Nana Osei Tutu II, et celui du Lesotho, Letsie III.
EXCLUSIF SENEPLUS - L'équipe d'Amadou Ba est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du « combat » de ce gouvernement
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 18/09/2022
Heureusement que la vie est pleine d’activités différentes de celles liées à la politique, entendue ici comme l’art de conquérir ou de préserver le pouvoir. N’eût été le Magal de Touba et la ferveur, le partage, la foi, la solidarité qu’il charrie, on aurait pu dire de la semaine dernière qu’elle a été une horribilis septimana. Merci à nos compatriotes mourides de nous avoir offert des moments aussi exaltants et pourvoyeurs d’espérance dans le devenir de notre pays.
Scandale démocratique et dysfonctionnement institutionnel
La semaine avait très mal débuté avec le spectacle révoltant de forces armées imposant le cours du débat parlementaire et du scrutin de la présidence de l’Assemblée nationale. À une occasion au moins, sur les images de webtélés, on voit un officier porter la main sur une parlementaire, qui a fini par terre après avoir été bousculée par la troupe. Qu’on se le dise, de telles images sont inédites et sont l’expression d’une dérive autoritaire du pouvoir présidentiel. La présidente de la séance inaugurale de la quatorzième législature n’a pas le pouvoir de donner l’ordre aux gendarmes d’aller aussi loin dans leur intervention au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Il n’est même pas exagéré de se demander si cette intervention militaire n’était pas préméditée.
Cette séance du lundi 12 septembre 2022 était tellement mal organisée qu’on peut légitimement se demander si un soin particulier n’a pas été mis pour qu’il en soit ainsi. Une sonorisation défaillante, avec des microphones qui grésillaient tels ceux des chants religieux des quartiers populaires dans les années 1980. Des microphones baladeurs appelés à la rescousse d’où ne sortait aucun son. Les galeries du public remplies de militants du camp présidentiel, qui ne se sont pas privés de manifester bruyamment. Les plus téméraires d’entre eux, invectivaient les députés de l’opposition. Un citoyen, qui n’a pas été candidat à la députation, a accédé à l’hémicycle et s’est adressé de la tribune aux députés pendant plus de trois minutes sous le regard impassible du chef de l’administration de l’Assemblée nationale. Un député du camp présidentiel avait par-devers lui des délégations de vote de personnes présentes dans l’enceinte. On le voit bien, les députés de BBY se sont surpassés pour que ça soit la chienlit à la place Soweto ce jour-là. Il faut quand même se méprendre sur les personnalités de Barthélemy Dias, Guy Marius Sagna ou Abass Fall et le mandat populaire qu’elles ont reçu pour penser qu’ils se laisseraient marcher sur les pieds de la sorte par le camp présidentiel.
Un discours de va-t-en-guerre
Après deux jours de gymkhana parlementaire, on a connu presque deux jours d’accalmie dans le débat politique avec le Magal de Touba qui commémore la déportation en 1895 par l’administration coloniale française au Gabon, du fondateur de la confrérie Mouridiyya, Cheikh Ahmadou Bamba. Alors qu’on pensait que le pèlerinage de Touba ouvrirait la voie de la sagesse au camp présidentiel, il persistait dans sa stratégie : la tension en continu. C’est Madiambal Diagne, autoproclamé et jamais récusé ami du président et qui pour le citer : « … je vois le président Macky Sall quand je le veux et quand il le veut, matin, midi, soir… » d’ouvrir les hostilités en s’en prenant… au port vestimentaire d’un député de YAW. Pour l’ami de Macky Sall, l’« accoutrement », une tenue élégante en réalité, est un danger pour l’unité nationale et signe de ralliement à l’irrédentisme de feu l’abbé Augustin Diamacoune Senghor (1928-2007) qui a dirigé le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), l’organisation indépendantiste à l’origine du conflit dans la région méridionale du pays. Monsieur Mandiambal Diagne étant fâché avec les faits, il n’est pas inutile de rappeler que le député qu’il accuse est membre d’un parti qui se réclame du panafricanisme et que la dernière décennie de la vie de l’abbé Diamacoune Senghor a été marquée par un retour dans le giron de la République du Sénégal. Il a été reçu par Abdou Diouf, à la gouvernance de Ziguinchor et par Abdoulaye Wade le 4 mai 2003 au Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.
Cette attaque contre le député de l’opposition Alphonse Mané Diédhiou, n’était que le prélude à celle au bazooka du président en personne. Le vendredi 16 septembre dans un message à la Nation aussi inattendu qu’improvisé, Macky Sall a montré sa disponibilité d’esprit : en découdre avec l’opposition. Ce discours présidentiel n’a pas été un propos d’apaisement après la crise au Parlement. Son message a été sans équivoque, sur une ligne d’attaque ! Il s’en est pris à l’opposition et s’est immiscé dans les affaires du parlement au nom d’un mandat… que les élections territoriales et législatives auraient renouvelé. Sans dire par quel miracle rationnel, politique et constitutionnel il en était arrivé à une telle conclusion, il a intimé l’ordre de se réunir autour de sa personne. De ce qu’il s’est passé à l’Assemblée nationale le 12 septembre, il n’a retenu que des « incidents » avec dégradation de « matériels ». Il n’a pas évoqué le boycott par l’opposition l’élection du HCCT. Il n’a ouvert aucune perspective de dialogue républicain entre les forces politiques du pays. Ce message à la Nation ne peut être interprété par l’opposition que comme la volonté d’en découdre. Nous allons vers une période de tensions.
Un gouvernement de bretteurs sans légitimité populaire
Le samedi 17 septembre 2022, après moult tergiversations le président Macky Sall, s’est finalement soumis à la Constitution en nommant un Premier ministre. Plusieurs heures après le moment annoncé, la liste des membres du gouvernement a été divulguée. Que dire de cette équipe présentée comme de « combat » contre les défis sociaux que les diverses crises imposent au peuple sénégalais ? Le premier constat est que les principales figures de ce gouvernement n’ont pas brillé cette année par leurs succès électoraux. Les trois quarts d’entre ceux qui se sont présentés aux territoriales ou aux législatives ont été défaits. Parfois avec des scores qui frisent l’humiliation. Une autre catégorie et pas des moindres de ces ministres, est celle de politiques qui pour des raisons inconnues ne se sont pas soumises au suffrage populaire. Il s’agit donc d’un gouvernement sans grande légitimité politique. Si son chef, Amadou Bâ, est réputé calme et mesuré, il en est autrement de plusieurs figures de cette équipe. Un d’entre eux a récemment promis de s’occuper de l’anatomie d’un opposant. Un autre, a été sûrement nommé pour prendre le contrepied de l’exégèse juridique de la Constitution qu’il faisait. Cette équipe est un casting de bretteurs qui se livrera au concours du propos le plus outrancier envers les opposants. Très bientôt, le doute ne sera plus permis sur la nature du « combat » de ce gouvernement. Les oreilles d’un certain opposant radical siffleront.
YANKHOBA DIATTARA DANS UN SECTEUR AGITÉ
La préparation du Mondial de football prévue du 20 novembre au 18 décembre sera son premier grand dossier. Le nouveau ministre des Sports sera jugé selon sa capacité à réconcilier les acteurs d’un milieu souvent confronté aux querelles des dirigeants
Le nouveau ministre des Sports, Yankhoba Diattara arrive dans un secteur plein de défis à relever et souvent agité, à la différence de son précédent portefeuille, l’Economie numérique et les Télécommunications.
A la tête du département des Sports, la préparation de la Coupe du monde de football prévue du 20 novembre au 18 décembre au Qatar sera son premier grand dossier. Le Sénégal ira au Mondial 2022 de football en tant que champion d’Afrique, dans une poule qu’il partage avec les Pays-Bas, le Qatar et l’Equateur. Une poule ‘’jouable’’ pour le Sénégal, selon plusieurs observateurs.
La nomination au poste de ministre des Sports de Yankhoba Diatta, âgé de 48 ans, connu pour sa fidélité au président du Conseil économique, environnement et social, Idrissa Seck, l’un des alliés politiques politique de Macky Sall, a été fortement commenté dans les milieux sportifs.
‘’Cette instabilité n’est pas souhaitable à quelques semaines de la Coupe du monde’’, a réagi Louis Lamotte, ancien vice-président de la Fédération sénégalaise de football.
Il était membre du comité exécutif et du groupe de travail chargé de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations remportée par le Sénégal, le 6 février dernier, des instances dirigées par Matar Ba.
‘’L’instabilité n’est pas souhaitable à ce poste. Mes pensées vont à Matar Ba, le meilleur parmi la dizaine de ministre des Sports que j’ai rencontrés’’, a déclaré M. Lamotte dans la presse.
Le nom de Matar Ba, maire de Fatick (centre) depuis dix ans, semblait se confondre avec celui du département des Sports, où il a battu un record de longévité : huit ans.
Après Elhadji Malick Gakou et Mbagnick Ndiaye, Macky Sall lui a confié le département des Sports, où il s’est employé à réconcilier les protagonistes des nombreux foyers de tension.
Baba Tandian, un ancien président de la Fédération sénégalaise de basket-ball, ne comprends d’ailleurs pas le soutien de l’ex-ministre des Sports à Babacar Ndiaye, l’actuel patron du basket-ball au Sénégal.
Une discipline qui a touché le fond selon Tandian.
Le nouveau ministre des Sports sera jugé selon sa capacité à réconcilier les acteurs d’un secteur souvent confronté aux querelles des dirigeants sportifs. Moins connu du monde sportif que son prédécesseur, leader notable de l’Organisme national de coordination des activités de vacances, Yankhoba Diattara est toutefois un habitué des tribunes du stade Lat-Dior de sa ville de Thiès (ouest), la seule infrastructure sportive sénégalaise capable, jusqu’à une date récente, d’accueillir les matchs de l’équipe nationale de football senior.
A Thiès, le nouveau ministre des Sports est jugé méticuleux, courtois et loyal par ses anciens collaborateurs du conseil départemental.
Bassirou Ndiaye, un de ses anciens collaborateurs, le décrit comme quelqu’un ‘’très discret’’ et de ‘’respectueux’’ des autres. Des qualités dont aura besoin le nouveau ministre des Sports.
Yankhoba Diattara est titulaire d’une maîtrise en droit et d’un diplôme d’études approfondies de droit privé de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (2000). Il est ensuite allé à Québec, d’où il est revenu avec un master en management et gestion d’entreprise.
L’ancien directeur des structures de Rewmi, le parti politique d’Idrissa Seck, quitte un secteur peu médiatisé, celui de l’Economie numérique et des Télécommunications, pour un monde sportif bouillonnant.
Yankhoba Diattara, ministre depuis deux ans, était délégataire de la signature du maire de Thiès, Idrissa Seck, son mentor, de 2009 à 2014. De 2014 aux dernières élections départementales et municipales du 23 janvier dernier, il jouait le même rôle aux côtés du président du conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck en l’occurrence.
Il sera appelé à convaincre les nombreux dirigeants sportifs (les dirigeants des fédérations, des clubs et associations) souvent exigeants. Dans un secteur qui exige d’importants moyens.
Après la Coupe du monde de football prévue dans deux mois au Qatar, il aura à mettre de l’ordre dans les arènes de lutte, où les grands combats s’accompagnent souvent de scènes de violence.
En basket-ball, l’équipe nationale masculine est en compétition pour une qualification en Coupe du monde. Malgré les investissements et la qualité des joueurs, le Sénégal n’a plus remporté le trophée continental chez les hommes depuis 1997, et chez les dames depuis 2015.
Les défis à relever et les dossiers dont il faut s’occuper sont nombreux et les uns aussi urgents que les autres.
Réagissant à sa nomination, Yankhoba Diattara dit avoir à s’occuper d’un secteur ‘’très stratégique et passionnant’’. ‘’Je donnerai le meilleur de moi-même, avec la collaboration de toutes les fédérations sportives, pour hisser (…) notre drapeau national encore plus loin et plus haut’’, a-t-il écrit sur Twitter.
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JEAN-GODEFROY BIDIMA, LE PHILOSOPHE DE LA TRAVERSÉE
Son œuvre dialogue avec la théorie critique de l'école de Francfort. Il travaille également sur l’art des sans espoirs et élabore une théorie critique du regard
Jean-Godefroy Bidima est un philosophe né au Cameroun en 1958. Intéressé par les marges et le mouvement, il a pensé toute une philosophie de la traversée et a réfléchi à la palabre comme lieu du politique. Son œuvre dialogue avec la théorie critique de l'école de Francfort. Il travaille également sur l’art des sans espoirs et élabore une théorie critique du regard.
Jean-Godefroy Bidima a notamment publié Théorie critique et modernité négro-africaine (1993) mais aussi La palabre, une juridiction de la parole (1997).