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25 avril 2025
Société
L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS VA FINANCER 8 PETITS PROJETS
L’ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Sénégal, Tulinabo Mushingi, a signé lundi des contrats de financement d’un montant total de 36,6 millions de francs CFA, soit 65.000 dollars américains, au profit de huit petits projets de développement,
Dakar, 9 nov (APS) - L’ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Sénégal, Tulinabo Mushingi, a signé lundi des contrats de financement d’un montant total de 36,6 millions de francs CFA, soit 65.000 dollars américains, au profit de huit petits projets de développement, a-t-on appris mardi de ses services.
Ces projets sont financés par le Fonds d’auto-assistance ‘’Self Help’’ de la représentation diplomatique américaine qui apporte chaque année une aide à des initiateurs de petits projets, à travers le Sénégal, indique un communiqué.
Il précise que ‘’ce financement permettra de construire et/ou de rénover des salles de classe, remplacer du mobilier scolaire, équiper un poste de santé, d’acheter des moulins pour le traitement des céréales, former des jeunes aux métiers agricoles et équiper un espace de rencontres communautaires pour les victimes de mines antipersonnel’’.
Selon le communiqué, le fonds ‘’Self Help’’ de l’ambassade des États-Unis au Sénégal fournit une assistance pour des petits projets d’initiative de base.
‘’Un des éléments essentiels de tout projet ‘Self Help’ est l’implication de la population locale dans le financement et l’exécution du projet’’, la philosophie de ce programme étant d’‘’aider des communautés prêtes à s’aider elles-mêmes’’, note-t-il.
‘’C’est pourquoi le programme d’auto-assistance au Sénégal a adopté le proverbe wolof (la langue la plus parlée au Sénégal) ‘Ndimbal na ca fékh loxol borom’, qui pourrait signifier ‘Aide-toi et le ciel t’aidera’‘’, ajoute le communiqué.
Un projet dénommé ‘’Village pilote à Deny Biram Ndao’’ (Dakar) a bénéficié d’un financement de ‘’plus de 4 millions de francs CFA destiné à acquérir du matériel et des équipements, afin de mettre en œuvre son projet ‘Agripreneuriat’, avec les cultures biologiques sous serre pour les enfants des rues. Ce projet ‘’bénéficiera à 327 jeunes garçons’’.
Le Centre pour les énergies renouvelables et les technologies appropriées de l’environnement, dans la région de Fatick (centre), a bénéficié de plus de 2,7 millions de francs CFA, un financement qui s’inscrit dans le cadre de sa collaboration avec des villageois de Keur Ndiouga (Guinguinéo), ‘’pour les aider à faire face aux pénuries d’eau, de nourriture et de carburant résultant de l’impact du changement climatique’’.
Ce financement ‘’va faciliter aux populations de Keur Ndiouga l’accès à une source d’eau pérenne pour l’agriculture et l’usage domestique tout en évitant l’épuisement des ressources naturelles’’, pour un nombre de bénéficiaires estimé à 1.080 villageois.
Avec les 5.540.000 francs CFA reçus de l’ambassade des États-Unis, le centre social saint Michel de Podor, dans la région de Saint-Louis (nord), ‘’va construire et équiper un centre de formation professionnelle en couture’’.
‘’Le développement de ce projet permettra de lutter contre le chômage et de renforcer la qualification professionnelle d’environ 500 jeunes apprentis de Podor et ses villages environnants’’, promet le promoteur.
Le comité de gestion de l’école de Nouha Samate, dans la région de Sédhiou (sud), a bénéficié d’un montant de 6 millions de francs CFA pour ‘’réhabiliter des salles de classe et acheter du mobilier scolaire’’, avec l’objectif d’améliorer les conditions d’apprentissage ‘’pour stimuler la performance des élèves’’ de cet établissement créé en 1949, aujourd’hui ‘’dans un état de délabrement’’.
L’école primaire de Koulouck Mbada, dans la région de Thiès (ouest), a également bénéficié de fonds pour rénover ses salles de classe qui sont dans un ‘’délabrement avancé’’ et acheter du mobilier scolaire.
L’Association de développement de Ndeukou Lamane, dans la région de Thiès, a obtenu ‘’plus de 2,7 millions de francs CFA’’, soit 5.000 dollars américains, pour ‘’rénover et équiper la case de santé’’ de ce village de plus de 214 habitants.
La congrégation des missionnaires Oblats de Marie Immaculée, installée à Thiès, va bénéficier de ‘’plus de 4,6 millions de francs CFA (8,4 dollars)’’, un financement qui lui permettra d’acheter des moulins à mil ‘’pour alléger la charge de travail des femmes et favoriser l’autonomie économique et le bien-être social de leur communauté’’.
Avec un nombre de bénéficiaires estimé à 1.200 villageois, à Nguéniène et dans les villages voisins.
Plus de 4 millions de francs CFA - 7.600 dollars - ont été alloués à l’Association sénégalaise des victimes de mines, fondée en 1999 par un groupe de survivants de mines terrestres (ASVM). L’ASVM compte aujourd’hui ‘’plus de 400 membres’’.
Ce financement va permettre à l’ASVM d’équiper son siège et de ‘’mener ses activités de sensibilisation dans un cadre adéquat pour les 485 victimes des mines [qui en sont] membres’’.
L’ASVM travaille au nom des survivants des mines terrestres pour les aider à se réhabiliter et à s’intégrer socialement, selon l’ambassade des États-Unis au Sénégal.
L’association mène des actions de plaidoyer pour le retrait des mines terrestres en Casamance, la zone méridionale du Sénégal confrontée aux conséquences d’une rébellion d’une quarantaine d’années.
MACKY SALL À L’INVESTITURE DE JOSÉ MARIA NEVES
Le président de la République, Macky Sall, a assisté mardi à la cérémonie d’investiture de José Maria Neves, président nouvellement élu du Cap-Vert
Dakar, 9 nov (APS) - Le président de la République, Macky Sall, a assisté mardi à la cérémonie d’investiture de José Maria Neves, président nouvellement élu du Cap-Vert, a appris l’APS de la présidence sénégalaise.
Le chef de l’Etat a pris part à cette cérémonie en compagnie de la Première dame Marème Sall, explique-t-elle sur sa page Facebook officielle.
Selon plusieurs médias internationaux, quatre autres chefs d’Etat, João Lourenço (Angola), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Nana Akufo-Addo (Ghana), président en exercice de la CEDEAO, et Marcelo Rebelo de Sousa (Portugal) étaient également présents à cette cérémonie, à laquelle ont aussi assisté une douzaine de délégations.
José Maria Neves, 61 ans, a remporté le 17 octobre dernier l’élection présidentielle cap-verdienne, avec 51, 7 % des voix aux dépens de sept autres candidats.
Le président nouvellement élu, qui a gagné dès le premier tour, fut député, maire de Santa Catarina, président du parti PAICV et Premier ministre. Il est diplômé en administration publique.
Jusqu’à son élection, il était maître de conférences à l’université du Cap-Vert (UNICV), un établissement public d’enseignement supérieur situé dans la capitale Praia.
Après Praïa, le président Macky Sall se rendra à Paris, où il prendra part les 11 et 12 novembre au Forum de Paris sur la Paix.
"Dans ce cadre, il co-animera le 11 novembre un panel de haut niveau sur le financement des économies en développement", souligne la présidence sénégalaise.
Il regagnera Dakar le 13 novembre.
CRISE DE LA FARINE, LA FNBS ET RBS PRIVENT DU PAIN
Il n’y aura pas du pain aujourd’hui, encore moins demain et après-demain. Ainsi en ont décidé la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) et le Regroupement des boulangers du Sénégal (RBS).
Il n’y aura pas du pain aujourd’hui, encore moins demain et après-demain. Ainsi en ont décidé la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS) et le Regroupement des boulangers du Sénégal (RBS). C’est leur façon de prouver que les conditions actuelles de production ne leur permettent plus de répondre à la demande nationale.
‘’Plus de 200 réunions pendant quatre ans ont prouvé notre patience et notre dévouement pour les consommateurs sénégalais. Elles ont permis de conforter nos convictions dans le dialogue et la recherche de consensus. Elles nous ont amené à taire pendant quatre ans la vérité du prix du pain. La FNBS et le RBS annoncent, par la présente déclaration, que les conditions actuelles de production ne permettent plus aux boulangers du Sénégal de répondre à la demande nationale. Il est décidé un arrêt collectif et national de production de pain du mardi 8 au jeudi 10 novembre 2021’’, a dit hier le secrétaire général de la Fédération nationale des boulangers du Sénégal (FNBS). Ndéné Ndiaye faisait face à presse hier à Dakar.
En sus de leur grève de 72 heures, lui et ses collègues de RBS ont mis sur la table du gouvernement leur plateforme revendicative. Les deux entités exigent de l’État du Sénégal qu’il procède à la révision de la structure de prix du pain à 1 F CFA le gramme et le référencement de nouveau format adapté à la rentabilité de la production, à l’application de la réglementation sur la production et la distribution de pains qui posent des exigences non-négociables en matière de livraison et de vente dans les boutiques, au règlement urgent et sans délais des revendications des meuniers sur le prix de la farine, désormais exposé à une spéculation dangereuse pour l’ensemble des acteurs de la filière.
Il est ainsi venu le temps, semble dire les boulangers, de reprendre tous les engagements non-respectés depuis 2017 et qui amènent la FNBS et le RBS à soulever publiquement la responsabilité directe des services de l’État dans la mise en péril de la filière boulangère. ‘’Cette décision d’arrêt de production, prise avec regret, est un avertissement des acteurs économiques de la boulangerie sénégalaise qui sont attachés à leur profession, à leur mission sociale et à leur survie économique. Il est temps, pour nos gouvernants, de prendre en compte le malaise continu de la boulangerie sénégalaise, qui est devenu insoutenable. Il est temps, pour les autorités gouvernementales, de dire la vérité à nos concitoyens sur le juste prix de la baguette de pain.
Le motif de l’effort national tiré des considérations politico-émotionnelles n’est plus acceptable. Le sacrifice imposé aux professionnels de l’un des métiers les plus vieux au monde, boulanger, n’est plus soutenable. Il est temps, pour l’État, d’accepter la multiplication et liberté de production des formats de pain demandés par les consommateurs. Pourquoi la boulangerie et ses vaillants travailleurs devraient-ils être les principaux bailleurs de fonds de la politique sociale de l’État. Nous aussi, comme les meuniers, nous ne pouvons plus continuer à subventionner le pain. Il est temps de considérer que le secteur de la boulangerie ne peut poursuivre la production de pain à perte’’, a tonné M. Ndiaye.
Pour lui, il est temps que les autorités gouvernementales prennent conscience de l’impact économique et social du secteur de la boulangerie qui couvre plus de 30 000 emplois directs et 40 000 emplois indirects. Leur perte serait une catastrophe sociale pour le pays. ‘’Pourquoi les boulangers devraient-ils être les entrepreneurs et travailleurs pauvres de la République ? Pourquoi l’État irait jusqu’à imposer des fournées qui plombent nos résultats, sous prétexte de protéger la baguette sociale ? Pourquoi on devrait augmenter les prix de l’huile, du riz, de la tomate et même des cubes, mais pas celui du pain sous le coup d’une structure de prix dépassée depuis plusieurs années ? Il n’est donc pas surprenant que la farine, qui représente l’essentiel de nos facteurs de production, tombe dans l’instabilité sans qu’aucune mesure d’accompagnement ne soit apportée aux boulangers du Sénégal.
C’est la preuve d’une marginalisation qui doit cesser. La corrélation entre la farine et la production de pain est telle qu’une augmentation du prix de la farine sans révision du prix du pain n’est pas envisageable. Le maintien de la baguette de 190 grammes à 150 F CFA constitue le signal de la mort planifiée des boulangeries au Sénégal’’, prédit M. Ndiaye. Il pense que les effets de la Covid-19 aggravent leurs difficultés, tant la filière est ‘’négligée’’ et ‘’marginalisée’’ par les autorités de tutelle et de régulation du ministère du Commerce. Est-il normal, se demande-t-il, dans un pays comme le Sénégal, que les boulangers ne puissent pas vivre de leur travail ? Qu’est-ce qu’il y a d’anormal à garantir une rentabilité à leur activité qui emploie des Sénégalais qui ont le droit de gagner correctement leur vie ?, poursuit-il.
‘’Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette situation et rappelons à l’État sa responsabilité’’
D’après le SG, depuis maintenant trois jours, le sac de farine de 50 kg fait l’objet de fortes spéculations de la part des distributeurs. Dans certaines régions du pays, les boulangers sont obligés de cesser leur activité. ‘’Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette situation et rappelons à l’État sa responsabilité dans l’égal accès au pain pour nos concitoyens sur tout le territoire national. Ces difficultés d’approvisionnement et de production étaient prévisibles et nous n’avons cessé d’alerter sur la crise dans laquelle l’incurie des autorités a plongé tous les acteurs de la filière. Nous signalons à l’opinion publique que si le temps devait aider à régler les problèmes de la filière, nous serions en avance sur le reste du monde. A l’inverse, nous sommes en retard et en danger de mort pour un millier de boulangeries, à cause d’un État sourd et qui joue avec le temps des entreprises. Les concertations nationales (assises) du 18 décembre 2017 et surtout celles d’avril-juillet 2019 avaient pourtant établi un diagnostic complet de la situation en retenant officiellement un prix de la baguette de 190 grammes à 180 F CFA et le prix de la farine à 18 000 F CFA’’, a conclu M. Ndéné Ndiaye.
VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE, PARTNERS WEST AFRICA OUTILLE LA POLICE
L’organisation Partners West Africa a lancé, hier, le programme ’’Promouvoir une police centrée sur les survivants des VBG en Afrique de l’Ouest’’, afin que la police soit outillée pour mieux faire face aux questions de violences basées sur le genre.
L’organisation Partners West Africa a lancé, hier, le programme ’’Promouvoir une police centrée sur les survivants des VBG en Afrique de l’Ouest’’, afin que la police soit outillée pour mieux faire face aux questions de violences basées sur le genre.
La pandémie de la Covid-19 n’a pas que des revers économiques. Elle aurait également fortement contribué à l’augmentation des cas de violence basés sur le genre (VBG). Elles peuvent être physiques, psychologiques, économiques ou sociales. L’organisation Partners West Africa-Sénégal a, lors de l’atelier de lancement de son projet ‘’Promouvoir une police centrée sur les survivants des VBG en Afrique de l’Ouest’’ informé que le Sénégal dénombrait 43,80 % de cas de violence avant la période Covid-19, contre 56,20 % en période de pandémie. Des violences qui sont le plus souvent causées, dit-on, par la cohabitation et la proximité des victimes et survivants avec les auteurs et responsables, en plus de la promiscuité.
Par ailleurs, le document indique que selon les statistiques de l’ANSD publiées en 2017 : 34,2 % des femmes âgées entre 25-29 ans, 31,4 % de 18-19ans et 30,8 % dans la fourchette de 30-39 ans affirment avoir été plus victimes de violences physiques ou sexuelles. Un ensemble d’éléments qui a motivé Partners West Africa-Sénégal à initier un atelier centré sur le rôle que la police et l’Administration pénitentiaire pourraient jouer pour proposer des outils, des méthodes et des stratégies qui, à terme, pourront davantage contribuer à la lutte contre ce fléau.
En effet, aux yeux de la directrice exécutive de Partners West Africa, il se pose un problème de formation chez les forces de défense et de sécurité. Ces derniers, d’après Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye, ont des problèmes pour accueillir et prendre en charge les victimes dans les postes de police. Madame Ndiaye pense ainsi qu’il faut privilégier une démarche participative et inclusive. Le point focal genre de la police nationale est d’avis, à ce propos, qu’il est impératif d’organiser des séances de formation ou de renforcement de capacités sur l’accueil des victimes, leur orientation.
Pour Binetou Guissé, il serait ainsi judicieux de former tous les éléments de la police aussi bien la plus haute hiérarchie que les hommes de rang sur ces questions de violence basée sur le genre. ‘’La police nationale est interpellée. Les problèmes de genre se posent avec acuité au Sénégal. Il ne se passe pas un jour sans que la police ne connaisse ces cas de violence basée sur le genre, d’où la nécessité d’une intervention professionnelle de la police’’, souligne Mme Guissé.
Elle indique, en outre, que les violences basées sur le genre sont des infractions pénales prévues et punies par la loi. Cependant, reconnait-elle, ce n’est pas la sanction qui règle le problème. La commissaire de Police pense plutôt qu’il faut une sensibilisation pour que la population connaisse la gravité de ces infractions pénales.
La présidente du Haut conseil du dialogue social estime, pour sa part, qu’il est judicieux, pour ces cas, de favoriser une approche préventive, car la violence basée sur le genre met en péril la vie, la liberté, la sécurité d’une personne. ‘’L’objectif que vous vous êtes assigné à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, ne se résume pas à prendre en charge les victimes des violences sexuelles et sexistes, mais de réduire de façon drastique la survenance de ces cas qui constituent un fléau qui sapent la stabilité et la cohésion sociale sans laquelle aucune perspective durable, sociale et inclusive ne peut être espérée’’, soutient Innocence Ntap Ndiaye.
Elle n’a pas manqué de féliciter les efforts déployés par la police, la gendarmerie, les gardes pénitentiaires, la Direction de l’éducation surveillée ainsi que les organisations de la société civile actives dans le secteur.
Cependant, regrette-t-elle, malgré les efforts ‘’louables multiples et variés’’ des différentes organisations des droits des femmes et des filles associés à une volonté politique réelle tant au niveau national qu’international, la courbe des violences basées sur le genre demeure toujours ascendante. Une situation qui nécessite, aux yeux de Mme Ndiaye, de repenser les modes et stratégies de prévention et de lutte.
Le projet ‘’Promouvoir une police centrée sur les survivants des VBG en Afrique de l’Ouest’’ se déroule en même temps au Sénégal et au Nigeria. ‘’L’idée, c’est de pouvoir, à partir d’un pays francophone et d’un autre anglophone en Afrique de l’Ouest, proposer un modèle positif qui pourrait inclure les forces de défense et de sécurité, notamment la police et l’Administration pénitentiaire avec toutes les organisations de la société civile africaine à proposer des outils, des stratégies et des méthodes adaptés à ce contexte pour pouvoir répondre efficacement aux violences basées sur le genre’’, préconise Adjaratou Wakha Aidara Ndiaye.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit les VBG comme ‘’la menace ou l’utilisation intentionnelle de la force physique ou du pouvoir contre soi-même, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté qui entraine et risque fortement d’entrainer un traumatisme, un décès, des dommages psychologiques, un mal développement ou de privation’’.
LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, LE RECTEUR DE L'UCAD FUSTRE
Après que toutes les voies intermédiaires ont été investies sans succès, après que nous n’avons trouvé que des portes hermétiquement closes auprès de nos supérieurs hiérarchiques directs
Après que toutes les voies intermédiaires ont été investies sans succès, après que nous n’avons trouvé que des portes hermétiquement closes auprès de nos supérieurs hiérarchiques directs (le recteurs de l’UCAD et le ministre de l’enseignement supérieur) nous nous permettons de solliciter l’arbitrage suprême du Président de notre République avec la conviction ferme qu’il saura, lui, apprécier les choses avec le degré de responsabilité que nous n’avons pas pu, hélas, rencontrer chez les autorités adjuvantes du chef de l’Etat, délégataires privilégiés de ses pouvoirs présidentiels.
Etant fonctionnaires d’un genre particulier, nous ne sommes pas, comme les administrateurs centraux, soumis aux exigences d’un certain devoir de réserve qui fait ailleurs la force disciplinaire des corps impérieux de l’Etat. Par vocation, notre mission d’universitaire nous situe au pôle inverse du devoir de réserve puisque nous sommes payés pour penser en toute liberté et exprimer nos idées tout aussi librement au bénéfice de l’Etat et de la communauté, au bénéfice de la nation toute entière.
Quand donc les délégataires des pouvoirs présidentiels, se démettant de leurs responsabilités, renoncent à toute impartialité et choisissent de dresser un camp universitaire contre un autre, c’est la responsabilité du chef de l’Etat qui est directement mise en cause puisqu’il est le seul, in fine, à répondre devant la nation du destin des universités publiques, lequel complètera à l’actif ou au passif de son bilan politique, lui et lui seul, Monsieur Macky SALL.
Nous avons écrit au ministre de l’enseignement supérieur pour lui révéler comment le recteur Ahmadou Aly Mbaye a installé l’anarchie à l’IFE au point de rendre l’établissement ingouvernable. Le ministre n’a pas réagi. Revenons sur les faits. Tout d’abord, à la mi-mai de l’année en cours, le recteur Ahmadou Aly Mbaye a nommé comme directeur un enseignant de rang B :
il commet une première entorse à l’obligation de désigner un enseignant issu du corps A, seul habilité à exercer des fonctions d’encadrement à l’université, le corps B ne pouvant être sollicité que par défaut. Pour se défendre, le recteur semble se cacher le nez derrière son doigt en extirpant un arrêté rectoral signé par Ibrahima Thioub qui stipule que, pour les facultés et autres établissements où les assesseurs et les directeurs des études sont toujours choisis dans le corps A, ces derniers peuvent remplacer les doyens et autres chefs d’établissement en cas d’empêchement temporaire ou définitif, pour le reste du mandat en cours. Appliquer l’arrêté de Thioub est une formidable supercherie car à l’IFE, même un assistant peut être directeur des études.
Le recteur commet une dernière entorse à l’obligation de se référer à l’avis du conseil d’administration, seule instance compétente pour choisir un directeur de l’IFE après appel à candidature.
Ce qu’il y a de pervers dans la violation de dispositions légales encadrant le fonctionnement d’établissements publics comme les universités et les établissements qui les constituent c’est son puissant effet addictif qui incite le responsable délibérément fautif à commettre encore et encore de nouvelles entorses à la loi, aux règlements et aux traditions universitaires. Bis repetita, trois semaines après son premier forfait, le recteur récidive en nommant un directeur des études sur le poste laissé vacant par le premier qui avait été bombardé directeur, toujours sans se référer au conseil d’administration, instance légale.
Autre problème, et même un très grave problème : la personne choisie ne supporte aucune contrariété, particulièrement depuis sa nomination comme directeur des études. Pis, il n’hésite pas à s’en prendre physiquement aux collègues qui ne partagent pas ses avis.
On aurait parlé de drame comique si l’université n’était pas une affaire trop sérieuse pour prêter à rire à une situation anarchique qu’y a créé l’arrogance méprisante du recteur à croire que les agitations intempestives du chef pouvaient avoir raison d’un monde normé par des règles et des pratiques huilées depuis toujours. Il le sait mais il n’en a cure par le malheureux effet d’une idiosyncrasie jupitérienne.
Quelques faits pour juger de l’attitude du recteur :
Quand le SUDES-ESR, avec son Secrétaire Général, convie ses militants de l’IFE à être membres de la délégation syndicale chargée de rencontrer le recteur, celui-ci chasse de son cabinet les enseignants de l’IFE comme le ferait un propriétaire à la vue de chiens enragés à l’intérieur de sa concession.
Le recteur explique publiquement que l’IFE étant un institut d’université, son directeur est assimilable à un collaborateur direct du recteur que celui-ci peut choisir et nommer selon son pouvoir discrétionnaire. Voilà ce qu’on peut appeler du pur révisionnisme académique.
Le recteur, saisi de la plainte du professeur Sidy Diop contre son fameux directeur des études dans l’indifférence incompréhensible du « directeur » Abdoulaye Diouf, ignore la lettre du plaignant et encourage, du même coup, la poursuite des voies de fait recommencées sur Thierno LY, un autre collègue
Le recteur ignore la demande légitime de ses administrés de recevoir les arrêtés de nomination des directeurs concernés. Il s’y refuse parce qu’il sait que lesdits arrêtés seraient sans doute rejetés par la cour suprême qui les invaliderait à coup sûr. Par cette attitude de déni juridique assimilable à la forfaiture, le recteur a fini de créer l’anarchie dans l’établissement où une partie importante du corps enseignant refuse de reconnaître l’autorité d’une direction dont il n’a été saisi par aucune notification officielle. L’université sénégalaise ne mérite pas un pareil traitement.
L’attitude du recteur, faite d’obstination dans l’arrogance et le mépris et du refus de toute règle de droit, aura servi d’étalon au chapelet d’actes illégaux posés par la « direction » qu’il a fabriquée à l’IFE. D’abord, une délibération irrégulière a clos le premier semestre de l’année académique 2020-2021 : la réunion fut tenue sans la présence des enseignants qui refusaient d’admettre la forfaiture et de se soumettre à la situation anarchique installée à l’IFE par le recteur ; ainsi, le quorum exigible, à savoir la moitié des membres de l’équipe pédagogique plus un, n’était pas atteint : il n’y avait que deux enseignants et un retraité en position de vacataire (autre irrégularité). Ensuite, l’examen du second semestre fut convoqué et organisé avec les tares d’encadrement que l’on sait déjà. Conséquence : la partie significative de l’équipe pédagogique (la majorité des enseignants, compte non tenu du retraité et des deux nouvelles recrues qui viennent de prendre fonction) ne sait aujourd’hui que faire des copies et des notes d’examen qu’elle se fait un devoir de remettre à une direction légale.
Enfin, la dynamique de la fuite en avant a inspiré à la « direction » sous l’impulsion de Abdoulaye Diouf l’idée, ô combien lumineuse, de programmer un test diagnostique d’entrée ce lundi 8 octobre 2021 sans en informer les enseignants concernés, du moins ceux qui contestent l’imposture. L’acte d’ostracisme consistant à organiser la rentrée pédagogique de l’IFE en mettant à l’écart une partie des enseignants ne relève de rien moins que de la provocation. Les enseignants ostracisés refuseront de voir leur instrument de travail saboté par de sombres charlots.
Il serait regrettable que, pour une querelle de postes de direction, les autorités académiques elles-mêmes mettent en péril le devenir des établissements qui leur sont confiés, voulant gouverner selon leur bon plaisir ou selon le bon plaisir de leurs amis et non en se fondant sur les textes légaux. Voilà pourquoi, Monsieur le Président de la République, nous sollicitons votre sage arbitrage, armés de l’intime conviction que c’est sous votre unique commandement que les délégataires de votre pouvoir appliqueront la seule solution qui vaille volens nolens. Or, les exigences des « frondeurs » organisés sous la bannière de l’Unité Syndicale de Base (USB) SUDES-ESR de l’IFE sont simples et justes, parce qu’inscrites dans l’ordre réglementaire :
Invalidation immédiate de la nomination du directeur et du directeur des études.
Ouverture immédiate de la procédure de recrutement d’un directeur et d’un directeur des études par le Conseil d’Administration.
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Les membres de l’USB SUDES-ESR de l’Insitut de Français pour les Etudiants étrangers (IFE)
Sidy Fakha DIOP, maître de conférences (CAMES) en Langue, Littérature et Civilisation de la Grèce ancienne
Thierno LY, maître-assistant en Sciences de l’Education
Ndiabou Séga TOURE, maître-assistante en Littératures, Langues et Sociétés africaines
El Hadji Malick Sy WONE, maître-assistant en Grammaire et Linguistique du Français
AUDIO
MBOUGAR VICTIME DES COUPEURS DE TÊTE
Le lauréat du Goncourt dont le prestigieux prix serait du à une supposée allégeance aux lobbies occidentales homosexuels selon une certaine opinion sénégalaise, est l'objet d'une chronique piquante de Vieux Savané dans Sud Quotidien ce mardi (AUDIO WOLOF)
Vieux Savané revient sur la polémique autour du Goncourt attribué à Mohamed Mbougar Sarr qui serait à en croire une certaine opinion locale, à travers son avant-dernier roman, De purs hommes, promoteur de l'homosexualité au Sénégal.
CONTRE LA MANIE DE PARDONNER ET DE TOURNER LA PAGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Africains semblent être le seul peuple que tout le monde peut insulter, humilier, piétiner impunément. Espérons-nous tenir longtemps dans ce monde impitoyable si nous continuons à l'accepter de cette façon ?
Les Africains semblent être le seul peuple que tout le monde peut insulter, humilier, piétiner et massacrer et puis “ça ne va pas quelque part”, pour parler comme certains Ivoiriens, parce qu’ils oublient et pardonnent facilement, parce que tout ce qu’ils savent faire, c'est de débiter des idioties du genre “À Dieu la vengeance et la rétribution. Laissons-le faire notre palabre. Il faut pardonner, il faut tourner la page, etc.”
Avant de revenir sur le pardon, je voudrais faire remarquer que ceux qui invitent à tourner la page se trompent lourdement et qu’ils ont tort car celui qui demande de tourner la page sans qu’on ne sache qui a fait quoi et pourquoi, sans que le coupable n’ait été jugé et condamné, encourage implicitement le coupable à récidiver. Nicolas Sarkozy insulta le 26 juillet 2007, dans une université portant le nom de Cheikh Anta Diop, les Africains en affirmant que ces derniers n’étaient pas assez entrés dans l’Histoire parce qu’il n’y eut jamais de représailles contre ceux qui ôtèrent la vie à 300 tirailleurs africains au camp Thiaroye, dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 1944. Cette propension à passer rapidement l’éponge sur des choses gravissimes n’est rien d’autre qu’une prime à l’impunité. Sur ce point, je suis entièrement d’accord avec Alexis Gnagno lorsqu’il écrit : “En novembre 2004, les Français ont commis un crime contre l'humanité, puis nous ont demandé de tourner la page, avant de recommencer en avril 2011. Ensuite, les mêmes Français ont déporté à La Haye le président Gbagbo à qui ils avaient demandé de tourner la page du massacre de dizaines d'Ivoiriens et cela, après en avoir tué encore beaucoup d'autres en avril 2011. Notre histoire s'écrira autrement à partir du moment où nous aurons décidé de défendre notre droit à la vie.” Gnagno ajoute : “En France, on ne tourne pas facilement une page tragique sans la parcourir, sans l'interroger pour situer les responsabilités et en tirer toutes les conséquences. Sauf bien sûr s'il y a prescription du crime par une loi. Ceux qui ont été du mauvais côté de l'Histoire pendant la Deuxième Guerre mondiale, comme Paul Touvier, René Bousquet et Maurice Papon, ont été poursuivis des dizaines d'années plus tard lorsqu'ils ont été découverts. Et les Français ont fait cela pour qu'aucun crime contre l'humanité ne reste impuni, et pour que personne ne pense qu'il peut passer à travers les mailles du filet de l'Histoire après avoir commis des crimes. Ils montrent ainsi qu'ils sont attachés au droit à la vie des Français.”
Demander aux familles des 67 jeunes assassinés devant l’hôtel Ivoire d’Abidjan le 6 novembre 2004 de tourner la page équivaut, à mon avis, à accorder un permis de tuer à la France. Ce qu’il aurait fallu faire, au-delà de l’indignation, c’est de traduire en justice les soldats français responsables de ce crime contre l’humanité ainsi que leurs patrons. “C'est d'ailleurs parce que nous ne sommes pas allés au-delà de la simple indignation pour ce qu'il s'est passé cette année-là que ce pays s'est permis de récidiver et de tuer encore plus d'Ivoiriens en avril 2011”, conclut Alexis Gnagno sur sa page facebook.
Si certains recommandent de tourner la page, d’autres, ceux et celles qui se revendiquent chrétiens, prêchent le pardon non seulement des offenses mais de ce que Vladimir Jankélévitch nomme “l’impardonnable”. Or Jésus, qui a parlé du pardon, ne tendit pas la joue droite quand un soldat le gifla sur la joue gauche. Au contraire, il eut cette réaction : "Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal mais, si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?" (Jean 18, 23)
Après le 6 novembre 2004, jour où l'armée française se permit de massacrer des jeunes qui manifestaient pacifiquement, nous avons rapidement reconstruit le lycée français sans rien faire pour les blessés et les familles des morts. Des Ivoiriens voulaient porter plainte contre le gouvernement français. Laurent Gbagbo les en aurait dissuadés.
La France, quant à elle, n'a pas remplacé nos avions qu'elle avait détruits et je pense qu'elle ne le fera jamais. On a laissé revenir les Français qui avaient fui le pays alors qu'il aurait fallu nationaliser leurs entreprises. L’État ivoirien poussa même la bêtise et l’indécence jusqu'à les financer avec notre petit argent pour qu'ils puissent reprendre leurs activités. Mais tout cela n’empêcha pas la « patrie des droits de l’homme et de la démocratie » de nous bombarder, de kidnapper Laurent Gbagbo en 2010-2011 et de le déporter aux Pays-Bas.
La même France a soutenu et justifié le troisième mandat de l'imposteur et nous ne sommes même pas capables de boycotter ses produits et entreprises. Beaucoup d'Ivoiriens ne sont point gênés d'utiliser Orange et Orange money.
Pourquoi voulons-nous nous montrer plus gentils que le Christ ? Pourquoi sommes-nous si stupides ? Espérons-nous tenir longtemps dans ce monde impitoyable si nous continuons à nous comporter de cette façon ?
Personne n'ose attaquer Israël car on ne peut l’attaquer impunément. Idem pour les Arabes. Rappelons-nous la conférence de presse de George W. Bush à Bagdad le 14 décembre 2008 quand un journaliste irakien, Mountazer al-Zaïdi, jeta ses deux chaussures sur la tête du président américain et l’insulta en criant : “C’est le baiser de l’adieu, espèce de chien ! Vous êtes responsable de la mort de milliers d’Irakiens.” Interrogé plus tard sur les projectiles lancés l’un après l’autre, il répondit qu’il ne regrettait pas son acte et qu’il regrettait uniquement de n’avoir pas eu à ce moment-là une autre paire de chaussures.
Le moment n'est-il pas venu de nous faire respecter en appliquant la loi du talion : œil pour œil, dent pour dent ?
par Philippe D'Almeida
L'INSOUTENABLE LÉGÈRETÉ DE L'OPPOSITION
Une condamnation n'est pas qu'un petit poux dans la tête. Aspirer à des responsabilités politiques de quelque nature qu'elles soient, suppose que l'on ait aseptisé son environnement, purifié son cadre et érigé en modèle son propre moi
D'un côté, la convocation de Barthélémy Dias, le 10 novembre, devant la 3e Chambre correctionnelle de la Cour d’appel, dans le cadre de la procédure judiciaire en cours dans l'affaire Ndiaga Diouf, décédé en 2011 dans des conditions troubles. En première instance, le candidat à la mairie de Dakar pour les élections locales du 23 janvier 2022, avait été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme et bénéficiait, depuis, d'une liberté provisoire.
De l'autre, le rejet de plusieurs listes de l'opposition pour les élections de janvier, dans plusieurs collectivités électorales. À Dakar, Saint-Louis ou Kédougou, plusieurs listes de l’opposition ont été rejetées. La coalition Yewwi Askan Wi a annoncé, samedi, des recours devant les cours d’appel concernées.
Entre les deux, le parallèle acrobatiquement établi, de manigances du pouvoir pour affaiblir l'opposition et réduire au minimum ses chances de victoire dans les territoires les plus convoités.
Ainsi, l'on a pu voir, derrière la convocation de Dias-fils pour le 10 novembre prochain, le bras occulte du pouvoir Exécutif, investissant le pouvoir Judiciaire d'une gestuelle obscène qui proscrirait la séparation des pouvoirs et accréditerait la thèse que le pouvoir Sall gangrénerait tout le package de l'État de droit et dicterait au Judiciaire son calendrier d'action afin qu'il soit en phase avec l'agenda politique de l'Exécutif et les aspirations individuelles de l'agenda électoral.
Dans un communiqué à cet égard édifiant, Lassana Diabé Siby, procureur général, relève qu’’’une rumeur persistante lie à la convocation à comparaître de M. Barthélémy Dias devant la 3e Chambre correctionnelle de la Cour d’appel, à son investiture comme candidat de la coalition Yewwi Askan Wi à la mairie de Dakar pour les élections locales du 23 janvier 2022’’. Puis, il observe que ’’cette citation à comparaître n’est que la suite normale du renvoi de l’affaire à la date du 10 novembre 2021 fixée depuis l’audience du 7 juillet 2021".
Défendable ? Oui, parce qu'en la matière, seuls les faits ont valeur de vérité. Depuis le 7 juillet, Barthélémy Dias savait qu'il devrait répondre à la justice le 10 novembre prochain. Réalité antérieure à ses ambitions électorales exprimées.
On a, dès lors, du mal à concevoir la ligne de contre-offensive dans laquelle s'inscrit l'opposition, hors le fourre-tout et le galimatias sémantique qui est sempiternellement la sienne, d'un acharnement du pouvoir à enterrer l'opposition et à chercher la petite bête pour y parvenir. Il se trouve qu'une condamnation n'est pas qu'un petit poux dans la tête et que de vouloir aspirer à des responsabilités politiques de quelque nature qu'elles soient, suppose que l'on ait aseptisé son environnement, purifié son cadre et érigé en modèle son propre moi. Hors de ces sentiers, le risque est grand d'un rattrapage du passé, du poids des passifs qui resurgissent à la moindre ambition exprimée. L'opposition fait preuve de légèreté en ignorant ces postulats, en considérant que la simple diabolisation du pouvoir féconde la virginisation pavlovienne de l'opposition et qu'il n'y a plus, entre les deux démarches, la moindre place pour une analyse rationnelle des réalités, par les électeurs.
Erreur ! Ousmane Sonko s'est si bien habitué à ce mode de pensée qu'il convoque la rue à la moindre de ses difficultés, au moindre de ses hiatus légalitaires. Preuves : son alerte à la population, lorsque la police se dispose devant ses locaux, alors qu'il détient, en toute illégalité, le téléphone d'un citoyen, fût-il pressenti espion. Pas seulement : son appel à la mobilisation populaire pour protester contre la comparution légale de Barthélémy Dias, le 20 novembre. Le mode opératoire est récurrent dans son illégalité, stupéfiant dans son illégitimité et source potentielle de tous les impondérables, y compris les plus tragiques pour la nation.
Au-dessus de la loi, Sonko ? Il l'est devenu par la puissance de la rue dont il s'est octroyé les services et dont il a usurpé la légitimité. Et c'est ici qu'il faut noter la deuxième légèreté de l'opposition : s'adosser sur la seule force d'une légitimité surfaite pour revendiquer une légitimité de fait. Imposer une figure de sur-droit en abusant le droit. Cristalliser son éthique et son idéologie sur une figure de proue qui s'est muée en idole intouchable par la seule manipulation qu'il a su faire de la rue, de ses souffrances, de ses détresses, de ses attentes.
Aussi, pour les listes rejetées, crie-t-il aux abus d'un pouvoir qui rejette de façon "massive" des listes qui, de son point de vue, ne souffrirait d'aucune faiblesse. Sa toute-puissance bitumaire lui insuffle pouvoir et témérité qu'il croit pouvoir confronter à tout ordre. Et pourtant, sur la question des listes rejetées, apparait de plus en plus clairement la réalité de listes ou dossiers incomplets ; la méconnaissance du Code électoral, le défaut d'un minimum de professionnalisme, de compétences qui eussent dû épargner à l'opposition les écueils qu'elle impute au pouvoir et qui sont la démonstration stupéfiante de sa légèreté.
Ailleurs, les partis politiques ont des écoles : pour former, pour instruire, pour savoir. Comme bon nombre de syndicats à travers le monde. Parce que rien ne naît de rien. Ex nihilo nihil...
La culture de l'assimilation des textes, de la dialectique politique et de la connaissance que ne compromet pas une suspicion, une défiance systématique à l'égard du pouvoir, serait très enrichissante pour l'opposition que nous souhaiterions voir gagner, ne serait-ce que pour l'hygiène de l'alternance qui est le pouls des vraies démocraties.
Mais l'opposition sénégalaise est poussive. Elle se confine dans l'inculture politique, se nourrit de défiances et d'intrigues, se laisse phagocyter par des courants idéologiques dont le chic est de pratiquer l'intolérance qu'ils décrient. Il n'y a pas légèreté plus improductive.
LE JOUR OÙ Y'EN A MARRE EST NÉ
Alors que le mouvement citoyen a vu deux de ses fondateurs, Kilifeu et Simon, placés sous mandat de dépôt dans une affaire de trafic de passeport ou de visa, son ancien porte-parole revient sur le jour – ou plutôt la nuit – de sa création
« Y’en a marre » a été créé dans la nuit du 15 au 16 janvier 2011. À l’époque j’étais journaliste à La Gazette, un magazine sénégalais d’investigation. Souvent, le soir, je retrouvais des amis originaires, comme moi, de Kaolack : Thiat et Kilifeu, du groupe de rap Keur Gui, ainsi que Sofia ou encore Aliou Sané, avec qui je vivais en colocation.
Thiat était toujours friand des révélations publiées dans La Gazette à propos des affaires politico-financières du moment. Dans mon appartement dakarois, aux Parcelles assainies, on refaisait le monde. Ce soir-là, après ma descente du boulot, on buvait le thé en discutant. Et vers 2 h du matin, on a subi une coupure de courant interminable. À l’époque, les « délestages » étaient fréquents et pouvaient durer jusqu’à dix-huit heures d’affilée.
Un cri adressé à la jeunesse
J’avais l’habitude de taquiner mes amis rappeurs : « Votre musique, là, ça ne sert pas à grand-chose car, en ce moment, vos fans ne peuvent même pas vous écouter ! » Et eux me rétorquaient : « À quoi ça sert d’être journaliste si tu ne t’adresses qu’à une poignée de lecteurs de l’élite qui ont les moyens d’acheter le journal et ont l’instruction suffisante pour lire tes articles en français ? »
C’est cette nuit-là que nous avons décidé de créer un mouvement qui serait totalement indépendant des partis politiques et des syndicats. Notre ambition était de nous représenter nous-mêmes afin que cette jeunesse sénégalaise qui pense autrement ait son mot à dire.
Notre nom est venu naturellement dans la discussion. On a dit : « Y en a marre ! » Marre des coupures de courant, contre lesquelles le régime d’Abdoulaye Wade demeurait impuissant. Marre aussi de nous-mêmes, qui restions les bras croisés tandis que le pays sombrait dans l’abîme. Aussitôt, nous avons rédigé notre première déclaration, tout en conviant les médias à une conférence de presse sur la place du Souvenir.
Dans ce communiqué, on interpellait nos concitoyens : y en a marre quand ? y en a marre où ? y en a marre de qui ? Nous cherchions à nous adresser en priorité à la jeunesse et nous lui annoncions que si elle entendait ce cri, nous définirions dans un deuxième temps une stratégie pour trouver des solutions.
« Le coupable avait pour nom Abdoulaye Wade »
L’association n’a existé juridiquement qu’en 2013 car le régime d’Abdoulaye Wade ne nous a jamais délivré de récépissé ; et celui de Macky Sall a tardé à le faire. Ce n’est qu’en juin 2013, à la veille de la visite à Dakar de Barack Obama, que nous l’avons obtenu. Le président américain avait annoncé qu’il comptait nous recevoir.
Y’en a marre est issu de la critique de toutes ces formes légalisées de représentation qui, selon nous, avaient échoué et que nous estimions exsangues et inopérantes. Nous voulions incarner l’exemple de ce que nous voulions voir.
YEWWI ASKAN WI EST DANS UNE DYNAMIQUE DE VIOLENCE INSURRECTIONNELLE
Le Secrétariat exécutif national de l’APR, Mor Ngom, déplore la sortie de certains leaders de l'opposition appelant les jeunes à la « résistance » à l’occasion de la comparution de Barthélémy Dias, mercredi, dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf
Face à la presse mardi, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (Apr) a déploré avec la dernière énergie la sortie lundi de certains leaders de la coalition Yewwi Askan appelant les jeunes à la « résistance » à l’occasion de la comparution de Barthélémy Dias, ce mercredi matin, dans le cadre de l’affaire relative au meurtre du jeune Ndiaga Diouf.
« Manifestement, l’opposition radicale organisée dans la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) est dans une dynamique de violence insurrectionnelle qui ne dit pas son nom », a notamment regretté lancien ministre Mor Ngom, qui a lu la déclaration liminaire de la coalition présidentielle.
« Il est tout de même curieux que pour une assignation à comparaître en chambre d’Appel pour le 10 novembre 2021 que Barthélémy Dias nous débite encore le coup de la thèse du complot politique, déjà utilisé par Sonko, à propos d’une affaire l’opposant à la famille de Ndiaga Diouf ; affaire pour laquelle, lui-même avait fait appel, suite à sa condamnation en première instance pour 2 ans de prison dont 6 mois ferme et une amende de 25 millions de francs à verser à la famille du défunt », a-t-il souligné.
S’agissant, par ailleurs, des notifications de rejets de certaines listes de candidatures, il affirme que « personne ne peut comprendre que les dirigeants de la coalition de l’opposition extrémiste puissent appeler leurs mandataires à aller envahir les préfectures et sous-préfectures, sans attendre que la saisine des tribunaux sur ces questions n’ait été traitée par ceux-ci ».
En somme, résume Mor Ngom, ces deux prétextes sont avancés pour justifier une telle opération devant l’opinion et mobiliser les jeunes.