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26 avril 2025
Société
PAR Souleymane Gueye
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE DES CONDITIONNALITÉS DU FMI
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'heure où le nouveau gouvernement doit négocier avec cette institution, une question se pose : comment transformer une relation de subordination en partenariat équitable au service du développement durable?
Au cours des quarante dernières années, le Sénégal a suivi les recommandations du FMI visant à réduire le déficit budgétaire et à atténuer l’accumulation de la dette publique, en contrepartie d’un soutien financier. Pourtant, l’économie sénégalaise demeure fragile, marquée par une pauvreté persistante, une détérioration continue des conditions de vie, des inégalités sociales croissantes et une érosion des capacités institutionnelles. Ces déséquilibres structurels soulignent l’urgence de stimuler une croissance économique endogène et durable, condition essentielle pour résorber les déficits et renforcer la résilience économique. Cela exige non seulement une gouvernance efficace, mais aussi des réformes structurelles profondes, s’inscrivant dans une vision à moyen et long terme—des réformes qui pourraient s’opposer aux prescriptions budgétaires conventionnelles du FMI. Ainsi, il est impératif pour le gouvernement sénégalais de repenser ses relations avec le FMI afin d’éviter le suivisme continuel des régimes précédents. Comment le Sénégal peut-il engager cette transformation et concilier impératifs budgétaires et objectifs de développement durable ?
Rôle historique du FMI : Encourager la coopération économique internationale
Il y a 80 ans quelques pays se rencontraient à New Hampshire pour discuter des questions économiques et de l’économie internationale à la suite de la seconde guerre mondiale. De ces discussions, naissait le « Système de Breton Wood » dont le Fonds Monétaire International (FMI) est l’émanation et la Banque Mondiale dans une moindre mesure. Leur objectif primordial était de consolider un état interventionniste dans l’économie pour atténuer les dérives et limites d’un « capitalisme sauvage » effréné et incontrôlable.
Les précurseurs (Keynes et White) croyaient fortement à la nécessité de l’intervention de l’état dans l’activité économique (1). Ainsi les pays étaient libres d’imposer des contrôles des capitaux afin de minimiser la fuite des capitaux en cas de récession ou de crise de la balance des paiements. Le FMI leur avait même permis d’être protectionniste. Ce qui contredit totalement ce qui se passe actuellement dans l’économie internationale où le FMI essaie d’améliorer la coopération monétaire internationale, d’encourager le commerce international et la croissance économique, et de décourager les politiques qui constituent des obstacles à la prospérité économique.
Auparavant, le FMI accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. Mais l’accord avait ses limites dans la mesure où le FMI n’avait pas créé un mécanisme contraignant les pays excédentaires à procéder à des ajustements – augmenter la demande intérieure- pour que les pays déficitaires solvent leur crise économique immédiatement sans recourir à des prêts avec des coûts exorbitants. Au lieu de cet ajustement, le FMI se limitait à imposer des « conditionnalités » donc l’objectif était la stabilisation, c’est-à-dire la correction des déséquilibres macroéconomiques pour résoudre la crise de la balance des paiements.
Chocs pétroliers, transition historique du FMI et échecs du « Washington consensus » programme
À la suite des chocs pétroliers des années 1970, de la volatilité des prix des matières premières, de l’inflation galopante qui s’en est suivi, et du développement de l’informatique, plusieurs acteurs prennent des décisions majeures – réforme de l’économie chinoise par Den Xiao Ping, abandon du contrôle de change en Angleterre, dérégulation et diminution des taxes aux États Unis, et échec de l’Union Soviétique – qui vont changer la configuration de l’économie internationale et financière. Ces actes corollés aux problèmes domestiques (augmentation des déficits budgétaires et commerciales) et aux calamites naturelles qui sévissaient dans beaucoup de pays du Tiers monde ont été l’occasion saisie par les institutions financières internationales pour imposer des reformes (2) – programme d’ajustement structurel – en faisant du FMI le principal agent pour les mettre en œuvre.
Mais le FMI a perdu sa crédibilité après avoir imposé son programme d’ajustement structurel avec des conséquences économiques désastreuses. En Amérique Latine, l’intervention du fond avait conduit à une récession économique avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Les économies de ces pays se sont détériorées avec une augmentation des inégalités et une forte détérioration des déficits budgétaires et externes qui ont conduit à une crise financière internationale. L’intervention du FMI en Asie a aussi été désastreuse du fait de la suppression du contrôle des capitaux et de l’application des mesures recommandées (Washington Consensus) par les économistes du fond.
Le Sénégal et beaucoup de pays africains n’ont pas échappé au diktat du FMI. En effet, l’ajustement structurel des années 80 dont la justification était l’ancrage du pays dans la mondialisation et le rétablissement des équilibres budgétaires et extérieures ont conduit a l’affaiblissement des moyens d’intervention de l’État dans l’économie (élimination progressive des sociétés publiques à vocation agricole, réduction des programmes sociaux, suppression de la petite et moyenne industrie a travers le retrait des mesures protectives , élimination des banques nationales dédiés à distribuer le crédit aux Pme, ouverture du marché intérieur aux industries étrangères plus compétitives(3)). Cette politique a eu des conséquences désastreuses sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des populations.
Malgré l’échec de cette politique d’ajustement structurel, il est presque impossible de contourner le FMI lors qu’un pays a besoin de lever des fonds auprès des bailleurs et des marches financiers. Cependant, le Sénégal peut contourner le FMI, ou à défaut, minimiser l’impact que le FMI peut avoir sur la conception et l’implémentation des politiques publiques, malgré le besoin de financement croissant de l’économie
Le Sénégal doit-il défier le FMI ?
Compte tenu des performances historiques du FMI (3), il serait judicieux que le gouvernement sénégalais aborde avec prudence le recours au Fonds pour ses besoins de financement. Dans certains contextes, les recommandations du FMI ont suscité des débats quant à leur efficacité. Le Sénégal pourrait ainsi envisager de réévaluer les accords conclus avec le Fonds, afin de garantir qu’ils s’alignent sur les priorités nationales. Le FMI, en tant qu’institution internationale, opère selon des principes économiques qui reflètent souvent une approche libérale et des intérêts globaux. Cette orientation pourrait être en décalage avec les principes de souveraineté, de bonne gouvernance et d’équité prônés par le Pastef.
En effet, le FMI est en mesure de soulager temporairement la situation économique difficile en octroyant ce prêt de $1,8 milliard, mais le résultat de l’application de ces conditionnalités pourrait conduire à l’aggravation de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, la détérioration des finances publiques, et l’installation d’un malaise social aux conséquences incalculables sur la capacite du pays à mener à terme son programme de transformation systémique de l’économie. Dans cette perspective, le Sénégal pourrait suivre l’exemple de certains pays d’Asie du Sud Est en entreprenant des réformes économiques internes tout en renforçant son autonomie économique. Ces réformes doivent tourner autour de quelques axes :
Un effort soutenu de rationalisation des dépenses publiques qui passera par : un réaménageant les ministères qui pourront tourner autour de 15, une consolidation/suppression de certaines agences publiques, une réduction drastique des coûts de fonctionnement des administrations et une chasse effrénée aux fonctionnaires absentéistes nommés par clientélisme politique ou faveurs personnelles, une purge des fonctionnaires fictifs de l’administration centrale et des entreprises para publiques, un non renouvellement des contrats des consultants des agences publiques
Un meilleur ciblage des subventions aux services de base (électricité, gaz, transport) sur le court terme et une réduction graduelle de ces subventions sur le long terme.
Une restructuration des plans sociaux en repensant les prestations familiales pour les Sénégalais sous le seuil de la pauvreté et en introduisant une carte alimentaire. Dans cette optique, il faut privilégier les transferts directs et les aides directes.
Il faut continuer à mener ces réformes nécessaires pour continuer l’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur la majorité parlementaire et populaire prête à accompagner le gouvernement.
Pour pallier le déficit de financement de l’économie sénégalaise et éviter de faire appel au FMI actuellement, le Sénégal peut suivre une stratégie de mobilisation des ressources internes qui tournerait autour de ces axes :
Récupérer l’argent détourné en mettant en œuvre des mécanismes d’incitation (médiation pénale, amnistie pour blanchir l’argent détourné et planqué dans des comptes à l’étranger, des coffres forts, sous les matelas, et en espèce) à retourner les fonds et des mesures coercitives pour les récalcitrants (reddition intelligente des comptes)
Élargir l’assiette fiscale (sans pour autant augmenter le taux d’imposition fiscale), optimiser le recouvrement des recettes fiscales, et minimiser les dépenses fiscales et les exonérations fiscales.
Mobiliser l’épargne locale et de la diaspora en mettent en pratique la campagne de mobilisation et de sensibilisation déjà entamée autour du financement endogène de l’économie.
Éviter une nouvelle restructuration de la dette et à défaut renégocier la dette à l’échelle régionale/ BRICS. Pour cela, il faudra restaurer et renforcer la confiance des investisseurs privés par la mise en place de stratégies efficaces de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité et conséquemment accélérer la baisse du risque pays. Ce qui favorisera des opportunités de refinancement sur les marchés privés.
Développer les exportations en accélérant la mise en place des projets économiques viables centrés autour d’une politique de substitution aux importations et de la relance des exportations énergétiques, minières, halieutiques et agricoles.
Accélérer les reforme structurelles pour transformer le secteur primaire et favoriser la production, en allouant une plus grande part du budget à ce secteur.
Commencer à concrétiser un plan de relance économique sur le moyen et long terme.
Ces mesures permettront à l’économie sénégalaise de mieux résister aux chocs extérieurs, tels que la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ou encore la baisse des prix des matières premières à l’exportation. Par ailleurs, elles contribueront à poser les bases solides de la transformation industrielle, au développement d’une industrie culturelle innovante et numérique, ainsi qu’à la promotion des PME, éléments clés pour atteindre les objectifs du Plan de Développement « Sénégal 2050 ». Ces mesures, renforcées par un appel à la mobilisation populaire autour d’un pacte social visant à bâtir une économie endogène, pourraient éventuellement permettre au Sénégal d’éviter de se soumettre aux exigences du FMI.
Bibliographie
John Maynard Keynes et Dexter White, conseiller économique de FDR qui a joué un rôle important dans la conception du New Deal
Washington Consensus et Mesures d’ajustement structurel « stratégie de développement des pays africains » Gueye, S Colloque sur les pays africains Monterey Institute of International Studies April 2016
Abdoul A Kane « Restaurer le pouvoir des organes de contrôle, un gage de bonne gouvernance » Seneplus.com
DEUX PIROGUES DE MIGRANTS INTERCEPTÉES AU LARGE DE FIMELA ET JOAL
Les forces de sécurité sénégalaises ont arrêté deux pirogues transportant 450 migrants irréguliers, dont de nombreuses femmes et enfants. L’opération a permis l’interpellation de 14 convoyeurs présumés.
Les forces de sécurité sénégalaises ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée à Joal, transportait 200 candidats à l'exil. Parmi eux, de nombreux enfants et femmes.
Lors de cette opération, 14 présumés convoyeurs, tous de nationalité sénégalaise, ont été interpellés : cinq dans la première pirogue et neuf dans la seconde. Trois moteurs ont également été saisis et acheminés à la brigade de gendarmerie de Joal.
Cette intervention fait suite à une alerte reçue par la brigade de gendarmerie de Fimela il y a deux jours, signalant l'organisation d'un voyage clandestin de plus de 600 personnes.
Après l'interception de la première pirogue, les autorités ont immédiatement informé la douane de Fimela et la brigade de gendarmerie de Joal, qui ont pris le relais pour stopper la seconde embarcation.
Selon nos sources, l'enquête se poursuit pour identifier et démanteler l’ensemble du réseau responsable de cette tentative de migration irrégulière.
DEUX PIROGUE DE MIGRANTS INTERCEPTEES A JOAL
Les forces de sécurité ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée...
Les forces de sécurité sénégalaises ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée à Joal, transportait 200 candidats à l'exil. Parmi eux, de nombreux enfants et femmes.
Lors de cette opération, 14 présumés convoyeurs, tous de nationalité sénégalaise, ont été interpellés : cinq dans la première pirogue et neuf dans la seconde. Trois moteurs ont également été saisis et acheminés à la brigade de gendarmerie de Joal.
Cette intervention fait suite à une alerte reçue par la brigade de gendarmerie de Fimela il y a deux jours, signalant l'organisation d'un voyage clandestin de plus de 600 personnes.
Après l'interception de la première pirogue, les autorités ont immédiatement informé la douane de Fimela et la brigade de gendarmerie de Joal, qui ont pris le relais pour stopper la seconde embarcation.
Selon nos sources, l'enquête se poursuit pour identifier et démanteler l’ensemble du réseau responsable de cette tentative de migration irrégulière.
LA DÉCHARGE DE MBEUBEUSS, UN FACTEUR CLÉ DES INONDATIONS À DAKAR
La pollution de la nappe phréatique par la décharge a contribué à l’aggravation des inondations, selon un expert de la SONAGED. En empêchant l’exploitation des forages, cette contamination a favorisé la remontée des eaux souterraines.
Dakar, 14 mars (APS) – La remontée de la nappe phréatique dans la région de Dakar, consécutive à sa pollution par la décharge de Mbeubeuss, fait partie des facteurs qui ont favorisé et accentué les inondations à Dakar au cours des dernières années, indique un expert de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED).
‘’La décharge de Mbeubeuss, c’est 104 hectares. C’est vraiment une bombe écologique (…)’’, explique Cheikh Mohamed Fadel Fall, spécialiste développement industriel et économie circulaire à la SONAGED.
Cette décharge ‘’est à l’origine de la forte pollution du lac Mbeubeuss et de la nappe phréatique de Dakar de même que les inondations dans la capitale sénégalaise’’, analyse-t-il dans un entretien avec l’APS en prélude de la journée mondiale du recyclage prévue le 18 mars prochain.
‘’A cause de la décharge de Mbeubeuss, le lixiviat, un liquide dangereux provenant des déchets et qui s’infiltre à travers le sol, a fortement pollué la nappe phréatique de Dakar’’, a-t-il relevé.
Il explique que cette pollution de la nappe phréatique à Dakar a poussé les pouvoirs publics à cesser d’approvisionner les populations en eau à partir des forages. ‘’Ce qui a ainsi entrainé une remontée de la nappe, contribuant à favoriser, au cours de ces dernières années, les inondations à Dakar durant l’hivernage’’, a-t-il ajouté.
‘’C’est de cette manière que la décharge de Mbeubeuss a fini d’accentuer les inondations à Dakar’’, a indiqué Cheikh Mohamed Fadel Fall. Le spécialiste a rappelé que le pompage de la nappe phréatique contribuait par le passé à faire baisser son niveau à Dakar.
Selon lui, il existait ”un mécanisme de montée de la nappe en saison des pluies et une baisse avec l’activité des forages qui favorisait aussi l’infiltration des eaux pluviales durant l’hivernage’’.
‘’Ainsi, les habitants de Dakar, en s’approvisionnant à l’époque en eau potable à partir de la nappe phréatique, faisaient baisser en même temps le niveau de la nappe phréatique’’, a-t-il encore souligné.
Parallèlement au système de transfert d’eau du lac de Guiers vers Dakar, ces forages ont été pendant longtemps utilisés en appoint par certaines populations dakaroises avant leur abandon.
‘’Aujourd’hui que la nappe phréatique de Dakar [est] polluée par le lixiviat provenant de la décharge de Mbeubeuss, il faut penser à sa résorption”, a-t-il préconisé. Il signale que le Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (PROMOGED) s’évertue déjà à cela.
En 2015, les autorités avaient envisagé la fermeture de la décharge de Mbeubeuss, qui avait été ouverte en 1968. Aujourd’hui, les nouvelles autorités sont plutôt dans une dynamique de résorption progressive et d’aménagement de cette décharge située à une trentaine de kilomètres de la ville de Dakar.
LES INSCRIPTIONS POUR LE VOYAGE SPIRITUEL AUX LIEUX SAINTS DE LA CHRÉTIENTÉ DÉBUTERONT À PARTIR DU LUNDI 24 MARS
Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC) a annoncé, vendredi, que le pèlerinage catholique 2025 aux lieux saints de la chrétienté se tiendra du 22 août au 11 septembre 2025.
Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC) a annoncé, vendredi, que le pèlerinage catholique 2025 aux lieux saints de la chrétienté se tiendra du 22 août au 11 septembre 2025. L’itinéraire prévu comprend les villes de Dakar, Jérusalem, Nazareth, Rome, et Lourdes avant le retour à Dakar.
Les inscriptions seront ouvertes à partir du lundi 24 mars 2025, à la permanence du CINPEC, située à côté du Collège de la Cathédrale de Dakar. Elles se feront du lundi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h.
Dans un communiqué, le CINPEC, agissant pour le compte de la Province ecclésiastique de Dakar (PED), a fixé le coût de participation à 3 500 000 francs CFA par pèlerin.
Le Comité souligne que ce pèlerinage se déroule en cette année jubilaire, placée sous le signe évangélique de l’Espérance. Avec le soutien de l’Etat et la collaboration des partenaires classiques, le CINPEC prévoit de convoyer un total de 450 pèlerins, répartis en neuf groupes de 50 personnes.
Le CINPEC a mis en place plusieurs critères d’éligibilité pour les futurs pèlerins, notamment : Un passeport valide jusqu’en mars 2026 au minimum, un certificat d’aptitude établi par un médecin habilité par le ministère de la Santé, un formulaire fourni par le CINPEC permettant d’effectuer le versement intégral des frais de participation sur le compte bancaire du Comité.
En outre, l’âge limite pour participer au pèlerinage a été fixé à 70 ans. Ce pèlerinage 2025 constitue une occasion unique pour les fidèles de renforcer leur foi et de vivre une expérience spirituelle intense dans des lieux emblématiques de la chrétienté.
DES PAYS AFRICAINS APPROCHÉS POUR ACCUEILLIR LES PALESTINIENS DE GAZA
Le plan de Trump salué par Netanyahu, prévoit l'évacuation permanente des deux millions de Palestiniens et la transformation du territoire en projet immobilier américain. Des contacts ont été établis avec le Soudan, la Somalie et le Somaliland
(SenePlus) - Selon des informations exclusives obtenues par l'Associated Press (AP), les États-Unis et Israël ont pris contact avec les dirigeants de trois gouvernements d'Afrique de l'Est pour discuter de l'utilisation de leurs territoires comme destinations potentielles pour déplacer les Palestiniens déracinés de la bande de Gaza, dans le cadre du plan d'après-guerre proposé par le président Donald Trump.
D'après les responsables américains et israéliens qui se sont confiés à l'AP sous couvert d'anonymat, ces contacts avec le Soudan, la Somalie et la région sécessionniste de la Somalie connue sous le nom de Somaliland témoignent de la détermination des États-Unis et d'Israël à faire avancer un plan qui a été largement condamné et soulève de graves questions juridiques et morales.
Le plan de Trump, présenté lors d'une réunion à la Maison Blanche le mois dernier, prévoit que les plus de 2 millions d'habitants de Gaza seraient définitivement envoyés ailleurs. Selon cette proposition, les États-Unis prendraient possession du territoire, superviseraient un long processus de nettoyage et le développeraient comme un projet immobilier.
"Cette idée d'un transfert massif de Palestiniens était autrefois considérée comme un fantasme de la frange ultranationaliste israélienne", rappelle l'AP. Cependant, depuis que Trump a présenté cette idée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a saluée comme une "vision audacieuse".
Les Palestiniens de Gaza ont catégoriquement rejeté cette proposition et réfutent les affirmations israéliennes selon lesquelles les départs seraient volontaires. Les nations arabes ont exprimé une opposition véhémente et ont proposé un plan de reconstruction alternatif qui laisserait les Palestiniens sur place. Les groupes de défense des droits humains ont déclaré que forcer ou faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils partent pourrait constituer un crime de guerre potentiel.
Malgré ces oppositions, la Maison Blanche affirme que Trump "maintient sa vision", selon les informations rapportées par l'agence de presse américaine.
Selon cette dernière, des démarches séparées des États-Unis et d'Israël auprès des trois destinations potentielles ont commencé le mois dernier, quelques jours après que Trump a évoqué le plan concernant Gaza aux côtés de Netanyahu. D'après les responsables américains, Israël prend la tête dans ces discussions.
Les responsables américains et israéliens ont confirmé à l'AP les contacts avec la Somalie et le Somaliland, tandis que les Américains ont également confirmé des discussions avec le Soudan. Ils ont indiqué qu'il n'était pas clair quels progrès ces efforts avaient réalisés ou à quel niveau les discussions avaient eu lieu.
Les États-Unis et Israël disposent d'une variété d'incitations — financières, diplomatiques et sécuritaires — à offrir à ces partenaires potentiels. "Il s'agit d'une formule que Trump a utilisée il y a cinq ans lorsqu'il a négocié les Accords d'Abraham — une série d'accords diplomatiques mutuellement bénéfiques entre Israël et quatre pays arabes", explique l'AP.
La Maison Blanche a refusé de commenter ces efforts de sensibilisation. Les bureaux de Netanyahu et de Ron Dermer, le ministre du Cabinet israélien et confident de Netanyahu qui dirige la planification d'après-guerre d'Israël, n'ont également pas fait de commentaire.
Cependant, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, défenseur de longue date de ce qu'il appelle l'émigration "volontaire" des Palestiniens, a déclaré cette semaine qu'Israël travaille à identifier des pays pour accueillir les Palestiniens. Il a également affirmé qu'Israël prépare un "très grand département d'émigration" au sein de son ministère de la Défense, selon les informations rapportées par l'AP.
Le Soudan, pays d'Afrique du Nord, faisait partie des quatre nations des Accords d'Abraham qui ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël en 2020.
Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont retiré le Soudan de leur liste des États soutenant le terrorisme, une mesure qui a donné au pays accès à des prêts internationaux et une légitimité mondiale. Mais les relations avec Israël n'ont jamais décollé alors que le Soudan a plongé dans une guerre civile entre les forces gouvernementales et le groupe paramilitaire RSF.
Deux responsables soudanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat ont confirmé à l'AP que l'administration Trump a approché le gouvernement dirigé par l'armée au sujet de l'accueil des Palestiniens.
L'un d'eux a déclaré que les contacts ont commencé même avant l'investiture de Trump, avec des offres d'assistance militaire contre le RSF, d'aide à la reconstruction d'après-guerre et d'autres incitations.
Les deux responsables ont affirmé que le gouvernement soudanais avait rejeté l'idée. "Cette suggestion a été immédiatement repoussée", a déclaré un responsable à l'AP. "Personne n'a rouvert cette question."
Le chef militaire, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré lors d'un sommet des dirigeants arabes la semaine dernière au Caire que son pays "rejette catégoriquement" tout plan visant à transférer "les frères palestiniens de leur terre sous quelque justification ou nom que ce soit."
Le Somaliland, un territoire de plus de 3 millions d'habitants dans la Corne de l'Afrique, a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais il n'est pas internationalement reconnu comme un État indépendant. La Somalie considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire. Le nouveau président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a fait de la reconnaissance internationale une priorité.
Un responsable américain impliqué dans ces efforts a confirmé à l'AP que les États-Unis avaient "une conversation discrète avec le Somaliland sur une gamme de domaines où ils peuvent être utiles aux États-Unis en échange d'une reconnaissance." Toutefois, un responsable du Somaliland, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que son gouvernement n'a pas été approché et n'est pas en pourparlers concernant l'accueil de Palestiniens.
La Somalie a été un défenseur vocal des Palestiniens, organisant souvent des manifestations pacifiques dans ses rues en leur soutien. Le pays a rejoint le récent sommet arabe qui a rejeté le plan de Trump et semble être une destination improbable pour les Palestiniens, même s'ils acceptaient de déménager.
Sambu Chepkorir, avocat et chercheur sur les conflits à Nairobi, au Kenya, a déclaré à l'AP qu'il est difficile de comprendre pourquoi la Somalie voudrait accueillir des Palestiniens étant donné le fort soutien du pays à l'autodétermination palestinienne. "Les réalignements continuent de changer, et il y a peut-être un agenda caché", a suggéré Chepkorir à l'AP.
Un responsable somalien, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que le pays n'avait pas été approché concernant l'accueil de Palestiniens de Gaza et qu'il n'y avait eu aucune discussion à ce sujet.
LA CDC RÉTABLIT LA VERITÉ
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire. Dans le document, il est indiqué qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat et que tout s’est déroulé dans les règles de l’art.
La Direction générale de la CDC HABITAT SA sort de sa réserve pour rétablir la vérité sur les départs négociés au sein de la boîte, qui ont suscité une vive réaction ces derniers temps. «Depuis plusieurs jours, des informations erronées circulent dans certains médias et réseaux sociaux au sujet des départs négociés mis en œuvre par la CDC HABITAT SA. Face à la désinformation, il est essentiel de rétablir la vérité avec clarté et responsabilité. En effet, la CDC HABITAT SA a commandité un audit organisationnel qui a révélé des dysfonctionnements structurels freinant sa performance», informe un communiqué parvenu hier à L’AS.
Selon le document, «après analyse, le Conseil d’Administration de la CDC HABITAT SA a pris la décision responsable de réorganiser la société afin de garantir sa pérennité et optimiser son impact». «Contrairement aux allégations relayées, la CDC HABITAT SA a opté pour la rupture à l’amiable. Dans cette procédure, aucun employé n'a été contraint à un départ injustifié. Les droits des travailleurs ont été scrupuleusement respectés, dans le strict cadre du droit du travail et en toute transparence. Chaque collaborateur a eu le temps et la possibilité de prendre une décision en toute connaissance de cause. Le changement est parfois difficile, mais il est nécessaire pour construire un avenir plus solide», renseigne le texte.
Dans le communiqué, la Direction générale rappelle «que ces accords de séparation à l’amiable, signés par les parties, sont validés par l’Inspection du Travail». «Enfin, la CDC-HABITAT SA réaffirme son attachement au respect des normes légales et éthiques en matière de gestion du personnel et dénonce toute tentative de désinformation visant à porter atteinte à son image et à celle de ses collaborateurs», précise le document.
CONSTRUCTION DU MUSEE CHEIKH AHMADOU BAMBA, LE DÉBUT DES TRAVAUX PRÉVU À LA FIN DU MOIS DE MARS
Le musée Cheikh Ahmadou Bamba, dont le démarrage des travaux est prévu pour la fin mars, sera un lieu de mémoire et de transmission des enseignements de cette figure emblématique de l’islam du XXe siècle.
Le musée Cheikh Ahmadou Bamba, dont le démarrage des travaux est prévu pour la fin mars, sera un lieu de mémoire et de transmission des enseignements de cette figure emblématique de l’islam du XXe siècle. L’annonce a été faite jeudi par la ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Khady Diène Gaye, qui a réaffirmé l’engagement de l’État à accompagner ce projet ambitieux.
Lors d’une cérémonie marquant la signature d’une convention de partenariat entre le comité de pilotage du projet et son ministère, Mme Gaye a souligné l’importance de ce musée dans la préservation du patrimoine spirituel et culturel du Sénégal. « En collectant, en exposant et en valorisant ses œuvres, nous honorons un guide qui a su créer un modèle de mutualité où la spiritualité, le travail acharné, la paix et l’éducation s’entrelacent harmonieusement pour former un tissu social solidaire, résilient et productif », a-t-elle déclaré.
Le coordonnateur du comité de pilotage, Serigne Cherif Mbacké Falilou, a annoncé que toutes les conditions sont réunies pour entamer la construction dès la fin du mois. Il a également révélé que le khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a déjà contribué à hauteur de 125 millions de francs CFA sur un budget global de 3,5 milliards de francs CFA. Il a ainsi invité les fidèles, les autorités, les entreprises et les personnes de bonne volonté à apporter leur soutien financier pour la concrétisation du projet.
Le musée sera composé de deux bâtiments distincts. Le premier sera exclusivement consacré aux effets personnels de Cheikh Ahmadou Bamba, tandis que le second servira d’espace d’exposition dynamique, mettant en avant les objets et souvenirs des fils et petits-fils du guide spirituel, selon l’architecte Malick Mbow, en charge du projet.
Ce musée se veut un lieu d’éveil et de conscientisation, où seront perpétués les enseignements intemporels du fondateur du mouridisme, notamment ceux qui mettent en avant la sacralité du travail et la quête de l’excellence spirituelle. Sa construction marque une étape importante dans la conservation du patrimoine culturel et religieux du Sénégal.
LE PARENA SALUE LA MÉMOIRE DE BA BOUBACAR MOUSSA
Le parti malien retrace le parcours exemplaire de cet homme né en 1948 à Boghé, formé aux côtés de figures comme Djibo Leïti Kâ et Abdoulaye Bathily à l'université de Dakar, et devenu un leader respecté de l'Union des forces de progrès
Le Parti pour la Renaissance Nationale du Mali s'incline avec respect devant la mémoire de Bâ Boubacar Moussa, cette grande figure de la gauche mauritanienne qui s'est éteinte le 12 mars dans une clinique dakaroise. Dans sa déclaration officielle, le Comité Directeur du PARENA retrace le parcours exemplaire de cet homme né en 1948 à Boghé, formé à l'université de Dakar et devenu l'un des piliers de l'Union des forces de progrès en Mauritanie. Le parti malien rappelle l'engagement de BBM dans tous les moments clés de la lutte pour la démocratie en Mauritanie, depuis la révolte des élèves négro-africains de 1966 jusqu'à la refondation du Mouvement national démocratique en 1976.
"Ce vendredi 14 mars, après la prière de Yomal Jumaa à la mosquée Ibn Abass, l'ancien ministre Bâ Boubacar Moussa ( BBM) sera inhumé au cimetière Madvan Saïd de Nouakchott, là où il a souhaité reposer pour l'éternité.
BBM s'est éteint le 12 mars 2025, dans une clinique de Dakar.
Il y avait été évacué quelques jours avant, à cause de l'aggravation de son état de santé.
BBM était un grand Mauritanien, un grand Africain.
Toute la gauche démocratique ouest-africaine et maghrébine connaissait sa silhouette imposante. Il sillonnait nos pays à la faveur de nos congrès et assises et prêchait la parole de l' unité nationale, de la démocratie et du progrès.
Né en 1948 à Boghé dans le Brakna, sur la rive droite du fleuve
Sénégal , BBM était un continuateur des luttes des Kaddihines de Mauritanie, du Mouvement national démocratique (MND) et un intrépide dirigeant du l'Union des forces de progrès UFP) de Mauritanie.
Il est passé par l' université de Dakar, où ses camarades au sein de l'Union des étudiants étaient Djibo Leïti Kâ, Abdoulaye Bathily ou Mamadou Diop Decroix.
En Mauritanie, tout commença, quelques années avant, avec la révolte, en 1966, des élèves négro-africains contre la décision gouvernementale rendant l'Arabe obligatoire dans l'enseignement primaire et secondaire.
Puis il y a eu le "Manifeste des 19" personnalités originaires du Sud dont Bâ Abdoul Aziz, Traoé Souleymane Jiddou, Daffa Bakari et Bal Mohamed El Habib.
Ensuite il y a eu la création du MND en 1968 à Tokomadji dans le Gorgol mauritanien par Ahmed Moustapha Badr Eddine, Aïnina Mohamed, Mohamed Ichidou et le leader l'étudiant Sidi Mohamed Soumaïda (prématurément décédé et enterré en septembre 1970 à Dakar).
Refusant la dissolution du MND au sein du parti-État d'alors , des leaders visionnaires relancèrent le MND en 1976: Ahmed Moustapha Badredine, Daffa Bakari, Mohamed Ould Maouloud et Bâ Boubacar Moussa.
Au collège de Boghé, au lycée de Rosso, à Nouakchott, à Dakar, comme plus tard, dans les capitales africaines, BBM a été de tous ces combats.
Avec sa disparition, la Mauritanie et l'Afrique perdent un grand Africain, un grand leader dont l'humilité était proverbiale.
Dors en paix, Gorko Mawoudo!
Nos sincères condoléances à Bâ Fanma, aux enfants et à toute la famille biologique et politique du leader disparu."
QUAND LA POLITIQUE DES PRIX TUE L'INDUSTRIE LOCALE
En privilégiant les "tabliers" au détriment des véritables créateurs de richesse et d'emplois, le gouvernement Faye prépare paradoxalement un Sénégal plus dépendant que jamais des importations étrangères
Bassirou Diomaye Faye proclame sa volonté de bâtir une économie forte appuyée sur l’industrialisation du pays. Mais son gouvernement et lui ne font rien pour sécuriser les industries existantes, fortement menacées.
Le dernier communiqué du Conseil des ministres de mercredi dernier met en lumière l’intervention du président de la République sur le besoin de «bâtir une économie attractive et robuste orientée vers la valorisation endogène de nos potentialités et ressources naturelles, et fortement créatrice d’emplois décents». Le chef de l’Etat voulait souligner ainsi l’importance qu’il accorde au développement de l’industrie dans ce pays, et la promotion de l’industrialisation, qui devrait bénéficier de nombreuses ressources du pays et du potentiel qu’elles engendrent. Diomaye Faye a ainsi demandé, selon les termes du communiqué, «aux ministres en charge de l’Economie et de l’Industrie, en liaison avec l’Apix, d’évaluer les zones économiques spéciales et les agropoles créés, en termes d’entreprises installées, d’investissements et d’innovations technologiques réalisés, de facilités (administratives, fiscales, foncières…) accordées par l’Etat, d’emplois créés et de contribution à la promotion des exportations et au dynamisme des pôles territoires». En ce moment où le marasme économique semble avoir saisi tous les secteurs du pays, cette déclaration de la plus haute autorité du pays devrait permettre de revigorer les citoyens et de donner un coup de fouet aux entrepreneurs. Malheureusement, les choses se passent comme si les entrepreneurs veulent «avoir le miel sur la langue plutôt que dans les oreilles», si l’on reprend l’expression favorite d’un important chef d’entreprise du Sénégal.
Car au moment où les autorités disent vouloir encourager l’entreprise privée, les industries agroalimentaires sont sous une forte pression des services du ministère du Commerce. M. Serigne Guèye Diop avait d’ailleurs annoncé il n’y a guère, que les prix des denrées comme le riz, le pain, l’huile ou le sucre, allaient bientôt fortement baisser. Cela, sans annoncer des mesures compensatoires aux producteurs et aux distributeurs. Lors des premières annonces de baisse de prix, les consommateurs ont cru être floués, d’où la volonté du gouvernement de se rattraper, quitte à frapper sur les industriels. Comme pour ne pas faire mentir le patron du commerce sénégalais, les entreprises sont mises à contribution, quitte à vendre à perte. Plusieurs commencent à se demander si elles vont pouvoir tenir face aux nouvelles exigences.
Sans doute que les pouvoirs publics semblent considérer que les industriels auraient plus de marge de manœuvre que l’Etat, qui a avoué ne plus en avoir. On se rappelle qu’en juin 2024, pour ne pas être forcé d’accepter une augmentation du prix du pain demandée par les boulangers, le gouvernement avait mis en demeure les meuniers de revoir à la baisse les prix de vente de la farine. Ces minotiers avaient accepté la mort dans l’âme. Cela leur a coûté cher depuis.
Les mêmes pressions ont été exercées sur les producteurs de sucre de la Css, ceux de la Soca et d’Agroline pour la tomate, ainsi que sur les huiliers et autres produits alimentaires. Le problème avec ces baisses imposées, c’est qu’elles ne reposent sur aucune logique économique. La crise économique actuelle date de l’éruption du Covid-19, qui avait perturbé la chaîne logistique mondiale et privé les pays en développement de moyens de transport dont les pays riches avaient besoin pour assurer leur fourniture. La fin du Covid ayant coïncidé avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine, cela n’a pas aidé à améliorer les choses. Le monde s’est très vite rendu compte que la plus grande partie du blé consommé dans le monde venait de la Russie et de l’Ukraine. De même que l’engrais dont les agriculteurs de par le monde, et en Afrique particulièrement, ont besoin pour leurs cultures, provient de ces contrées. Cette situation n’a pas seulement fait baisser les prix des produits alimentaires, elle les a poussés encore plus à la hausse.
Le président Macky Sall, face à cette situation, en plus d’avoir mobilisé plus de 1000 milliards pour son Fonds de résilience économique dans le cadre de la lutte contre le Covid, a aussi fait jouer tous les leviers de la fiscalité pour empêcher une flambée des prix. La nouvelle équipe au pouvoir n’a donc plus la même latitude, et il semble, malheureusement, que notre équipe de fiscalistes soit plus douée pour faire les poches des contribuables que pour aider les entrepreneurs à produire de l’argent dans le pays.
Conséquences : une bonne partie des riziculteurs ont des difficultés pour produire sans s’endetter jusqu’au cou. Le géant du sucre, la Compagnie sucrière sénégalaise, doit déjà faire face à une forte concurrence déloyale du sucre de contrebande, favorisée pour une grande partie par les Dipa délivrées par les pouvoirs publics. Au point que, à cette période de fin de campagne, elle a encore dans ses hangars, plus de 60 000 tonnes de sucre sur les 150 000 de cette année. A se demander où elle conservera la prochaine production. Il lui est en plus demandé de se préparer à une prochaine baisse des prix. Donc, comme d’autres, à ne pas dégager de marges bénéficiaires.
Cette crainte de devoir vendre à perte a déjà poussé la famille Omaïs à céder la majorité de ses parts dans Patisen à des intérêts étrangers. Il est dit que la Sedima, dirigée par la députée Anta Babacar Ngom, est en train de suivre le même processus. Les autorités de ce pays, passées et même actuelles, ont toujours semblé estimer que le développement industriel de ce pays se fera avec les petits négociants de Sandaga et Colobane. Or, à ce jour, on n’a encore vu aucun consortium de commerçants de Sandaga reprendre ou même créer une entreprise industrielle. Par contre, ils en ont fait tomber. Brouillons, ces dits négociants sont acculés par leurs concurrents chinois mieux organisés. En voulant, sous de fallacieux motifs de souverainisme, écarter les vrais industriels créateurs de richesses au profit de «tabliers», l’Etat ne pourra pas garantir aux consommateurs sénégalais des produits à bas coût. Car tout viendra de l’étranger, et à des prix imposés par les producteurs étrangers.