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26 avril 2025
Société
Par Ibou FALL
PASTEF LANCE SA LESSIVEUSE ET SON ROULEAU COMPRESSEUR
Non seulement Macky continue d’être invité aux grandes rencontres du monde civilisé, genre le G20, devant lequel il plaide la cause du continent, mais c’est le gouvernement sénégalais qui voit les bailleurs de fonds prendre le large
Divine surprise : Mansour Faye, le frère de notre « Darling Kôr » internationale, ne peut plus voyager comme n’importe quel honnête citoyen du monde… C’est à l’aéroport qu’il apprend la mauvaise nouvelle, alors qu’il s’apprête à aller déposer son sac de p’tits péchés à La Mecque en plein Ramadan.
Il n’est pas le premier, ni le seul : c’est dans l’air du temps. Avant cet incident mineur qui coûte quand même à Marième Faye Sall une sortie exaspérée, il y a des précédents plus choquants qui ne les font pourtant pas sortir de leur réserve. Par exemple, l’embastillement, entre autres, de Moustapha Diakhaté pour délit d’opinion, ou de Lat Diop, soupçonné de prévarications.
Et puis, surtout, Farba Ngom, la figure la plus emblématique de l’Apr sans doute hormis Macky Sall dont il est le griot, actuellement en détention provisoire, ce n’est pas anodin. Mettre hors d’état de nuire le dépositaire d’une grande part du «titre foncier» de l’Apr, cet «opposant milliardaire» capable de financer la résistance des nouveaux pauvres, sans aucun doute, est un impératif catégorique dans la perspective des prochaines joutes électorales. Le manitou de Pastef, Ousmane Sonko, en pleine campagne lors des Législatives de novembre 2024, ne cherche pas ses mots : Farba Ngom vit ses dernières élections comme candidat… Des esprits chagrins relèvent alors que le pittoresque feudataire des Agnam, avant même l’acte d’accusation qui l’attend, est déjà condamné.
Certes, la machine à broyer Pastef, si ça ne tient qu’à elle, commencera par le commencement : faire de Macky Sall du hachis menu politique en l’envoyant en prison avec de lourdes accusations de crimes de sang et détournements de deniers publics ; en résumé, de haute trahison.
Hélas, l’impétrant a la bonne idée de s’exiler dès qu’il remet les clefs de la bicoque de l’avenue Senghor à son successeur. Bien sûr, ils se quittent en de bons termes : devant les caméras, Macky Sall reçoit les duettistes de «Sonko môy Diomaye» avec le sourire et des accolades avant la passation du témoin.
Il y a mieux, et c’est l’ancien chef de cabinet du président de la République, Pape Mada Ndour, récemment limogé, qui vend la mèche sur un plateau de télévision : ils le rencontrent auparavant en petit comité à son domicile de Mermoz, nuitamment, pour se faire des mamours… A quel point Macky Sall se compromet pour que le duo de choc de Pastef prenne le pouvoir au détriment de son candidat officiel ? Ça ne finit pas de fuiter et il viendra bien, forcément, le jour où il sera loisible d’en faire une comptabilité exacte. Pour l’heure, la machine à propagande Pastef, qui revient progressivement à ses fondamentaux, se contente de lui raboter comme elle peut sa réputation à l’international…
Ce sont d’abord les déclarations du chef du gouvernement qui font le tour du monde au point de glacer le sang des traditionnels partenaires financiers du Sénégal : le régime sortant est un gang de faussaires capables de mener en bateau les institutions financières les plus pointues au monde.
Problème : non seulement Macky Sall continue d’être invité aux grandes rencontres du monde civilisé, genre le G20, devant lequel il plaide la cause du continent africain mais, saperlipopette, c’est le gouvernement sénégalais qui voit les bailleurs de fonds prendre le large pendant que les agences de notation internationales le dégradent.
Le constat de l’état des lieux refile la déprime à l’opinion : ces bons messieurs que plébiscitent 54% des électeurs trouvent un pays en ruines, avec une Administration surpeuplée, une dette qui crève les plafonds, un dépeçage foncier scandaleux, des privilégiés aux fortunes suspectes…
La lessiveuse se met en branle pour nettoyer tout ça : ça limoge des salariés pour, entre autres, délit de sale gueule ; ça stoppe des chantiers pharaoniques ; ça affecte au diable vauvert les fonctionnaires et les militaires zélés de l’administration précédente ; ça traque les médias corrompus ; ça dissout les institutions trop peureuses pour être honnêtes et ça jette en prison des Sénégalais dont le bonheur manifeste est louche…
Le Sénégal sous «Sonko môy Diomaye» n’est pas celui de Macky Sall : la preuve, les militaires français sont priés de rendre les clés de leurs appartements et rentrer chez eux, paquetage sur le dos. Ils ne seront que cent soixante-deux Sénégalais à sortir leurs mouchoirs, malgré le milliard de francs Cfa annoncé en consolation de ce qui manifestement n’est qu’un au revoir…
Les états-majors sont déjà en train de discuter de la future collaboration militaire entre la France et le Sénégal alors qu’à la frontière avec le Mali, près de Kayes, ça commence à sentir le djihadisme exalté. A mon sens, le souverainisme sénégalais ne va pas longtemps se passer de l’aide étrangère pour garder intacte l’intégrité de son territoire à partir de l’Est.
Le Port de Dakar, on en parle ? L’Agence nationale des statistiques et de la démographie a le mauvais goût de publier des chiffres qui annoncent que l’activité portuaire se retrousse de 17%, ce que relaie quelque torchon qui se fait appeler média. Bien entendu, l’ombrageux Directeur général, Waly Diouf Bodian, monte naturellement sur ses grands chevaux pour rétablir sa vérité : le port se porte comme un charme, mieux que les journaux diffamateurs auxquels il ne sera plus accordé le plus petit fifrelin de subvention.
La preuve que tout va bien chez Monsieur le Marquis du Port, ça trouve même assez de temps entre le décompte de ses recettes excédentaires et quelques limogeages bien pensés, pour poster ses commentaires au vitriol sur l’actualité…
Et défense de ricaner !
LES ICS DÉMENTENT LES ALLÉGATIONS DE LICENCIEMENT ABUSIF
Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) ont réagi aux accusations de licenciement abusif visant une centaine de chauffeurs. L’entreprise précise qu’aucun de ces travailleurs n’était sous contrat avec elle.
Les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) ont réagi aux informations récemment relayées faisant état du licenciement abusif d’une centaine de chauffeurs. Dans un communiqué officiel, l’entreprise affirme qu’aucun de ces travailleurs n’était sous contrat avec elle, expliquant qu’ils étaient employés par un prestataire externe. Les ICS rejettent ainsi toute responsabilité dans cette affaire et s’indignent face à ce qu’elles considèrent comme une tentative de nuire à leur image.
L’entreprise rappelle que son principal mode de transport repose historiquement sur le fret ferroviaire, qui représentait 90 % de ses services avant l’arrêt de la concomitance pour cause de projet du Train Express Régional (TER). La reprise progressive de cette activité est en cours depuis octobre 2024, ce qui devrait réduire la part du transport routier temporairement adopté depuis 2018.
Par ailleurs, les ICS réaffirment leur engagement en faveur de l’emploi au Sénégal, en rappelant qu’elles comptent près de 5 000 emplois directs, faisant d’elles l’un des plus importants employeurs du pays. En outre, l’entreprise collabore avec plus de 627 fournisseurs locaux, contribuant ainsi à l’économie nationale.
Les ICS insistent sur leur attachement au dialogue social et réprouvent les actes de désinformation visant leurs activités. Elles condamnent également les actions malveillantes contre leurs installations industrielles, qu’elles considèrent comme une menace sérieuse pour la sécurité des populations, des employés et des prestataires.
INCENDIE À KEUR FRANG, 64 CONCESSIONS RAVAGÉES
Attisé par des vents forts et une chaleur accablante, le feu s’est propagé rapidement laissant des dizaines de familles sans abri en pleine période de Ramadan.
Un violent incendie s’est déclaré ce mardi 12 mars 2025 dans le village de Keur Frang, situé dans la commune de Saly Escale. Attisé par des vents forts et une chaleur accablante, le feu s’est rapidement propagé, ravageant 64 concessions et laissant des dizaines de familles sans abri en pleine période de Ramadan.
Un sinistre d’ampleur aux causes encore inconnues
L’origine exacte de l’incendie n’a pas encore été déterminée, mais les premiers témoignages indiquent que la force du vent a accéléré la propagation des flammes. « Les flammes se sont étendues en un rien de temps, portées par le vent. Malgré tous nos efforts pour éteindre le feu, nous n’avons rien pu faire », confie Malal Kanté, un habitant du village encore sous le choc.
Les villageois, avec l’aide de voisins des localités environnantes, ont tenté d’éteindre le feu avec des moyens rudimentaires, en raison du manque d’eau et de matériel d’extinction. Ce n’est qu’après l’intervention des sapeurs-pompiers de Koungheul que l’incendie a pu être maîtrisé, mais les dégâts étaient déjà considérables.
Des pertes matérielles colossales, mais aucune perte humaine
Si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, les conséquences matérielles sont dramatiques. De nombreuses familles ont tout perdu : habitations, récoltes, volailles et biens personnels.
« Nous avons tout perdu. Nos greniers étaient remplis de nos dernières récoltes, mais le feu n’a rien laissé. Nous ne savons pas comment nous allons survivre dans les prochains jours », témoigne un sinistré, le regard perdu face aux décombres de sa maison.
Face à cette catastrophe, les habitants de Keur Frang lancent un appel à l’aide. Besoins alimentaires, vêtements, matériaux de reconstruction : toute assistance est essentielle pour soutenir les familles touchées.
Mobilisation des autorités et appel à la solidarité
L’adjoint au maire de Saly Escale, El Ibra Lom, s’est rendu sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts et exprimer son soutien aux sinistrés au nom du maire Sader Dieng. Il a indiqué attendre un rapport détaillé sur les pertes afin d’organiser une réponse coordonnée aux besoins des victimes.
Dans un élan de solidarité, plusieurs villages voisins se sont déjà mobilisés pour apporter un soutien moral et matériel. Toutefois, les besoins restent immenses et nécessitent une intervention rapide des autorités et des bonnes volontés afin d’apporter une aide d’urgence et d’envisager des solutions durables pour prévenir de telles catastrophes à l’avenir.
LES DOUANES INCINÈRENT 2,6 TONNES DE COCAÏNE SAISIES SUR LE TERRITOIRE NATIONAL
‘’Cette quantité d’une contre-valeur de 208 milliards de francs CFA a été saisie au cours de l’exercice 2024 par les unités douanières, sur tout le territoire national’’, a précisé le colonel Ousmane Kane, directeur des opérations douanières.
Dakar, 12 mars (APS) – Les douanes sénégalaises ont incinéré, mercredi, à Rufisque (ouest), 2,6 tonnes de cocaïne, dont la contre-valeur est estimée à 208 milliards de francs CFA, a constaté l’APS.
L’incinération de cette drogue a eu lieu dans les fours de la Sococim, l’une des principales cimenteries du pays.
‘’Aujourd’hui, nous avons procédé à l’incinération de 2 605,16 kilos de cocaïne saisis sur le territoire national par les douanes’’, a déclaré à la presse Digou Yala Mathilde Sadio, une adjointe du gouverneur de Dakar, après l’incinération de la drogue.
Selon elle, les saisies effectuées dans plusieurs régions du pays, dont Kolda, Ziguinchor (sud), Fatick, Kaffrine (centre) et Tambacounda (est), et à l’aéroport international Blaise-Diagne ‘’rappellent la fermeté de l’État à lutter contre le trafic de drogue sous toutes ses formes’’.
Estimant que la lutte contre la drogue est l’affaire de tout le monde, Digou Yala Mathilde Sadio appelle à ‘’des synergies opérationnelles [entre la police, la gendarmerie, les eaux et forêts, les services d’hygiène], pour plus d’efficacité dans la démarche’’.
‘’Cette quantité d’une contre-valeur de 208 milliards de francs CFA a été saisie au cours de l’exercice 2024 par les unités douanières, sur tout le territoire national’’, a précisé le colonel Ousmane Kane, directeur des opérations douanières.
Les saisies de drogue sont le résultat de la lutte permanente que mènent les autorités contre ‘’la criminalité nationale et transnationale organisée’’, selon lui.
‘’Ces résultats ont été obtenus grâce aux orientations des plus hautes autorités du pays, mais aussi de l’autorité douanière’’, a-t-il dit.
‘’Durant ces dernières années, l’administration des douanes a renforcé les moyens de ses unités’’, a signalé Ousmane Kane, précisant que des véhicules, des drones de surveillance et des scanners portatifs ont été remis aux douaniers.
Il estime que ‘’la franche et sincère collaboration entre l’administration des douanes et les forces de défense et de sécurité’’ a permis aux douaniers d’être très efficaces.
Le colonel Ousmane Kane pense que la collaboration des États avec les organisations internationales est nécessaire pour combattre le trafic de drogue. ‘’Il doit y avoir une interaction entre les États et les organisations internationales, dont l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, parce que le trafic de drogue est international’’, a-t-il suggéré.
Le directeur des opérations douanières a félicité et encouragé ses collègues ayant saisi la drogue incinérée. Ils exercent leurs fonctions ‘’dans un environnement difficile, voire hostile’’, a-t-il dit.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
TRUMP ET LE DÉCLIN DE L’OCCIDENT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes aujourd’hui face à un tournant historique dans la géopolitique mondiale marqué par le repli des États-Unis et la sortie de l’histoire de l’Europe. Devons nous nous en réjouir ? Est-ce que ça nous concerne ?
J’avais publié il y a un mois sur SenePlus un article intitulé le “Grand déclin de l’occident". Je ne pensais pas être aussi rapidement confirmé par les événements.
J’y écrivais que le président Donald Trump allait accélérer ce déclin du fait de son agenda “America first”qui se traduirait forcément en “America only.” Au profit bien entendu des oligarques du pays.
Les developments en Ukraine constituent, dans le cadre du démantèlement par Trump de l’État impérial, une stratégie de retrait du monde tel qu’il est.
Effectivement comment naviguer dans un monde où la population occidentale ne constitue plus que 7% de la population mondiale, où la Chine est devenue la première économie mondiale, où la Russie est la première puissance nucléaire et où l’Afrique est sur la voie de devenir la première puissance démographique (avec 41 % de la population mondiale dans 75 ans pour la seule Afrique sub-saharienne). Tout en continuant à satisfaire un niveau de gloutonnerie des Américains les plus riches jamais égalé dans l’histoire. L’Europe devient alors, pour Trump, une variable d’ajustement.
Nous sommes donc aujourd’hui face à un tournant historique dans la géopolitique mondiale marqué par le repli des États-Unis et par la sortie de l’histoire de l’Europe. Devons nous nous en réjouir ? Est-ce que ça nous concerne ?
Car maintenant les Européens clament haut et fort la nécessité d’un réarmement européen et d’une guerre contre la Russie. Qui ne les menace nullement. A moins qu’il ne s’agisse de se préparer à mener des guerres par procuration dans les États souverainistes d’Afrique …pour y déloger la…Russie ! (la vidéo ci-jointe est plus que parlante). Et dans la foulée enrichir les actionnaires de l’industrie de l’armement américano-européenne en intensifiant les guerres sociales.
Les Européens se prétendant toujours le centre du monde, se targuaient au début du conflit qu’ils allaient détruire l’économie russe. Ces mêmes Européens qui s’accaparaient et continuent de s’accaparer illégalement des avoirs russes et promettaient à l’armée russe une défaite historique. Mais voilà l’OTAN fait face à une déconfiture inédite et le président Donald Trump n’a fait que prendre la mesure de la réalité. Et il le dit brutalement : il faut négocier la paix.
Les jérémiades mensonges et rodomontades n’y feront rien. L’Europe finira par s’incliner toute honte bue. Dans la sphère occidentale elle est devenue une périphérie. Le monde aussi a pris acte :
L’Europe n’est plus un acteur mondial. Son hypocrisie face au genocide des Palestiniens, son deux poids deux mesures devenu la marque de fabrique de sa politique internationale ont fini de lui ôter désormais tout crédit.
Et comme en plus elle n’a jamais voulu faire son devoir de mémoire sur la colonisation et l’esclavage ni se décoloniser d’elle-même, elle se retrouve aujourd’hui méprisée par le Sud global qui prend ses distances et poursuit son émancipation. Elle se retrouve seule face au lâchage américain et tétanisée par les soi-disants appétits de l’ogre russe.
Le monde change à toute allure marquée par cette sortie de l’histoire de l’Europe. L’Europe avait fait son entrée brutale dans l’histoire mondiale au 15e siècle dans le seul objectif de s’enrichir à tout prix : invasions, expropriations brutales, esclavage industriel, politiques d’extermination, génocides, colonisation, holocaustes, annihilation nucléaire, apartheid, racisme structurel, pratiques néocoloniales… ils ont tout inventé et tout appliqué sans hésitation ni d’états d’âmes face aux résistances locales.
Oui on sait. Eux veulent imposer une omerta sur ce passé honteux. Le déni est bien sûr pathétique. Mais nous n’oublierons jamais et le rappellerons toujours.
Car le fait colonial a toujours des effets dans notre quotidien social économique et politique. Et demain quand le rapport de force s’inversera les réparations s’imposeront. Il n’y a aucun doute là-dessus. Et bien sûr nous n’irons jamais combattre en Ukraine pour eux. On a déjà payé. Finito.
Au-delà, quel agenda pour l’Afrique ?
⁃ D’abord, prendre la mesure de tous les risques et menaces, mais aussi des opportunités de cette phase cruciale de l’évolution de l’histoire du monde et en cerner les implications pour l’Afrique. Les chercheurs doivent engager des dialogues avec leurs gouvernants et sociétés civiles.
⁃ Ensuite, prendre conscience que nous Africains ne sommes pas démunis et que nous pouvons peser sur la marche du monde à condition de s’allier dans des partenariats stratégiques avec le sud global pour défendre nos intérêts et préserver notre souveraineté.
⁃ Concernant l’unité africaine, le défi n’est pas de réussir immédiatement à parler d’une seule voix pour se faire entendre mais de s’assurer que les 54 États africains pèsent dans la même direction et pour cela entreprendre toutes les formes de coordination et de coopération intra-africaines, notamment dans les domaines sécuritaire et industriel. Donc le combat doit se mener dans chaque pays.
⁃ Et bien sûr l’irrépressible nécessité de décoloniser les esprits s’impose plus que jamais.
⁃ Et puis surtout faire en sorte que cette direction assure in fine une amélioration sensible du niveau de vie de toutes les populations africaines. Seule légitimité pour les États africains afin de se débarrasser de la colonialité et du capitalisme globalisé.
L’Afrique a une opportunité. Ne la ratons pas.
*Guerre à la Russie au Sahel
NB : Pour ceux qui s’intéressent aux recherches et écrits sur la chute de l’occident voici une petite bibliographie :
- Formes de guerre, stratégies et déclin de l'Occident par Olivier Entraygues
- Le déclin de l'Occident capitaliste et le monde moderne des Asuras: par Ravikumar Kurup
- Le déclin de l'occident par Hanif Kureichi
- La Défaite de l'Occident par Emmanuel Todd
- La mort de l'Occident par Frédéric Vostelle
- Ite Missa Est : Déclin de l'Occident par Gabriel T. Guillaume
MIMI ET TAS, L'IMPOSSIBLE ALLIANCE
Comprendre la rivalité entre Thierno Alassane Sall et Aminata Touré, c'est plonger au cœur d'un "Game of Thrones" politique où principes, ambitions personnelles et stratégies de pouvoir s'entremêlent constamment
Dans l’arène politique sénégalaise, Thierno Alassane Sall et Aminata Touré dite ‘’Mimi Touré’’ incarnent deux figures marquantes aux trajectoires tantôt parallèles, tantôt opposées. Leur relation, faite de collaborations, de divergences et de rivalités, ressemble à un véritable ‘’Game of Thrones’’ politique où les alliances se font et se défont au gré des circonstances.
Le dernier épisode en date remonte à une récente sortie de Mimi Touré sur les réseaux sociaux, où elle a vivement critiqué Thierno Alassane Sall (TAS) l’accusant de se cacher derrière son immunité parlementaire pour éviter de faire face à la justice. Cette diatribe illustre la tension palpable entre ces deux acteurs majeurs de la scène politique sénégalaise, dont les parcours méritent d’être revisités pour mieux comprendre leurs motivations et leurs antagonismes.
Thierno Alassane Sall est un homme politique sénégalais qui incarne aujourd’hui l’une des voix les plus critiques et les plus constantes contre le régime en place. Depuis son départ du gouvernement de Macky Sall en 2017, il s’est imposé comme un opposant farouche, défendant ses convictions avec une détermination sans faille. Son parcours, marqué par des hauts et des bas, révèle un homme politique cultivé, intègre et prêt à aller au charbon pour défendre ses idées, même face à l’adversité.
Un parcours politique marqué par des convictions fortes
Originaire de Thiès, il a entamé sa carrière politique sous l’égide de Macky Sall. Entre 2012 et 2014, il a occupé le poste de ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, où il a mené plusieurs projets structurants. Cependant, son limogeage en 2014, suite à la défaite de la coalition présidentielle aux élections locales à Thiès, a marqué un premier tournant dans sa carrière. Malgré cet échec, il est revenu au gouvernement en tant que ministre de l’Énergie, un poste clé qui allait cristalliser les tensions avec le pouvoir.
L’affaire Total, le point de rupture - En 2017, TAS, comme l’appelle le commun des Sénégalais, quitte le gouvernement dans des circonstances controversées. Selon ses proches, il aurait démissionné en raison de divergences profondes avec Macky Sall, notamment son refus de signer un contrat d’exploration pétrolière avec le géant français Total. Pour lui, ce contrat était contraire aux intérêts du Sénégal. D’autres sources, notamment les proches de Macky Sall, évoquent un limogeage. Quoi qu’il en soit, cet épisode a marqué la fin de sa collaboration avec le régime et le début de son engagement dans l’opposition.
Après cette rupture, il fonde son parti, la République des valeurs, avec l’objectif de promouvoir une politique basée sur l’intégrité, la transparence et le respect des principes démocratiques.
Depuis lors, il s’est imposé comme l’un des opposants les plus virulents au régime de Macky Sall, n’hésitant pas à critiquer ouvertement les décisions du gouvernement et à dénoncer les dérives autoritaires.
Lors des élections législatives de novembre 2024, Thierno Alassane Sall obtient un siège à l’Assemblée nationale où il continue de mener son combat contre le pouvoir en place. Ses prises de position acerbes et ses interventions incisives en font l’un des députés les plus redoutés de l’hémicycle.
Récemment, il a déposé une proposition de loi visant à abroger l’amnistie pour les crimes politiques commis entre 2021 et 2024, une initiative qui a été rejetée par le bureau de l’Assemblée nationale en raison de ‘’lacunes majeures’’. Cependant, cette proposition est le signe de son engagement à défendre la justice et à lutter contre l’impunité.
Des scores modestes, mais une influence grandissante
Malgré des scores modestes aux élections présidentielles de 2019 et 2024, Thierno Alassane Sall parvient à maintenir une présence significative dans le paysage politique. Son parti, la République des valeurs, bien que minoritaire, joue un rôle clé dans la mobilisation de l’opposition et la critique du régime. Sa constance et sa détermination lui valent le respect de nombreux Sénégalais, même parmi ceux qui ne partagent pas ses idées.
Le leader de la République des valeurs entretient une relation ambivalente avec Ousmane Sonko, leader de Pastef. Lors de la présentation du livre de Sonko, ‘’Pétrole et gaz au Sénégal : chronique d’une spoliation’’, il avait salué le travail de recherche de l’auteur tout en soulignant que ‘’même si Sonko a dit une bonne partie, il reste encore tellement à dire’’.
Cette déclaration témoigne de son indépendance d’esprit et de sa volonté de rester fidèle à ses convictions, même lorsqu’il s’agit de critiquer un allié potentiel.
TAS est connu pour son courage et sa détermination. Il n’hésite pas à affronter les puissants, quitte à en payer le prix. Ses prises de position fermes et ses critiques acerbes contre le régime en font une figure incontournable de l’opposition sénégalaise. Malgré les obstacles et les échecs, il continue de se battre pour ses idées, incarnant une forme de résistance politique qui force le respect.
Mimi Touré : une stratège politique en constante évolution
Aminata Touré, plus connue sous le nom de ‘’Mimi Touré’’, est une figure incontournable de la politique sénégalaise. Son parcours, marqué par des succès, des échecs et des revirements, témoigne d’une capacité à s’adapter et à rebondir, même dans les situations les plus complexes.
Ancienne proche collaboratrice de Macky Sall, elle a récemment rejoint les rangs de Pastef, devenant ainsi l’une des voix les plus influentes de l’opposition. Son histoire politique est celle d’une femme déterminée, intelligente et prête à tout pour défendre ses convictions.
Mimi Touré a commencé sa carrière comme fonctionnaire internationale, un parcours qui lui a permis de développer une expertise reconnue dans les domaines de la gouvernance et du développement. Son engagement politique au Sénégal a débuté sous l’égide de Macky Sall, dont elle est rapidement devenue l’une des plus proches collaboratrices. En 2012, elle est nommée ministre de la Justice, un poste clé où elle a mené la traque des biens mal acquis. Bien que les résultats de cette initiative aient été jugés décevants par certains, elle a renforcé son image de femme intègre et déterminée.
En 2013, elle est nommée Première ministre, devenant la deuxième femme à occuper ce poste au Sénégal. Cependant, son mandat ne dure qu’un an, marquant le début d’une longue traversée du désert. Après son échec à la mairie de Dakar en 2014, elle est écartée du premier cercle du pouvoir, avant de revenir en tant que présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Malgré ses ambitions, elle est écartée de la présidence de l’Assemblée nationale au profit d’Amadou Mame Diop, un épisode qui a alimenté les tensions entre elle et Macky Sall.
La rupture avec Macky Sall : l’opposition au troisième mandat
La relation entre Mimi Touré et Macky Sall a été marquée par des hauts et des bas. En septembre 2023, elle annonce son retrait du groupe parlementaire, soutenant le chef de l’État, invoquant son opposition à un éventuel troisième mandat présidentiel. Cette décision, qu’elle qualifie de ‘’trahison’’ des principes démocratiques, marque un tournant décisif dans sa carrière politique. Elle devient alors l’une des voix les plus critiques du régime, dénonçant les dérives autoritaires et appelant à un changement de cap.
Peu après sa rupture avec Macky Sall, Mimi Touré rejoint les rangs de Pastef, le parti d’Ousmane Sonko. Son expérience et sa légitimité en font une alliée précieuse pour le parti, où elle occupe désormais le rôle de conseillère stratégique. Son arrivée a suscité des réactions mitigées : si certains y voient une opportunité de renforcer l’opposition, d’autres critiquent son opportunisme et son manque de loyauté envers ses anciens alliés.
Mimi Touré est connue pour son pragmatisme et sa capacité à s’adapter aux circonstances. Son parcours, marqué par des alliances et des repositionnements opportunistes, témoigne d’une stratégie politique basée sur la quête de pouvoir et d’influence. Malgré les critiques, elle parvient à s’imposer comme une figure incontournable de la scène politique sénégalaise, utilisant son expérience et son réseau pour défendre ses idées.
Depuis son ralliement à Pastef, elle use de son expérience et de sa légitimité pour attaquer l’ancien gouvernement. Ses interventions, souvent acerbes et bien argumentées, en font l’une des voix les plus écoutées de l’opposition. Elle joue un rôle clé dans la mobilisation des militants et la critique du régime, tout en cherchant à consolider sa position au sein de Pastef.
Thierno Alassane Sall et Mimi Touré sont deux visages contrastés de la politique sénégalaise. Leurs parcours, marqués par des succès, des échecs et des revirements, illustrent la complexité et la dynamique du paysage politique au Sénégal. Alors que Thierno Alassane Sall continue de se battre pour ses convictions, Mimi Touré s’ancre davantage au sein de Pastef et en devient une figure marquante.
Leur rivalité, loin de s’estomper, semble promise à de nouveaux rebondissements, faisant d’eux des acteurs incontournables de l’avenir politique du Sénégal. Dans ce ‘’Game of Thrones’’ sénégalais, une chose est sûre : ni l’un ni l’autre n’est prêt à baisser les armes.
par Ndèye Aram Dimé
DES TERRITOIRES MATÉRIELS AUX TERRITOIRES EN SOI, RACONTER LA MIGRATION AFRICAINE ET SES ERRANCES
ECLUSIF SENEPLUS - Soleils invincibles est un livre sur des femmes et des hommes qui se redressent pour tendre vers leur propre humanité. Un premier roman réussi sur la conscience dont nous ne savons pas nous départir
La quatrième de couverture donne le ton et nous comprenons que Soleils Invincibles (C. A. Bamba Ndiaye, Présence Africaine) traite de l’émigration/immigration/remigration. Le lecteur peut être tenté de le déposer mais aucune accusation, précipitée ou a priori légitime, ne saurait résister à un livre qui se défend seul et bien. Limiter ce premier roman à l’éternelle question migratoire reviendrait à en réduire la riche densité symbolique.
Les espaces
(1) Entre Toumouranka et un Guétoula fantasmé, un déplacement à travers les limbes
De Toumouranka à Guétoula puis, dans le sens inverse, de Guétoula à Toumouranka à la nouvelle tentative de rejoindre Guétoula, le mouvement est perpétuel. L’auteur réussit à transcrire, dans ce déplacement et même dans la rancœur de Denis-Béni, le passage du voyage initial et privilégié de Dramane à sa migration contrainte. Nous convoquerons ici la distinction qu’en fait le sociologue Iain Chambers pour qui « voyager implique un mouvement entre des positions fixes, un lieu de départ, un lieu d’arrivée, la connaissance d’un itinéraire préétabli {…}. La migration, à l’inverse, implique un mouvement au cours duquel ni les points de départ ni ceux de chute sont immuables ou certains »[1].
La traversée est spatialement contenue dans un entre-deux, sorte de limbes où Dramane et ses compagnons d’infortune sont déjà partis, ne s’ancrent donc plus à aucun lieu mais ne sont pas encore pour autant des « migrants » parfaitement constitués.
Ce voyage dans un même continent comparable au territoire en soi, donne au texte des contours allégoriques d’errances intérieures. Les Candidats ont bien une destination, qu’ils savent vaguement comment/quand rejoindre, mais tournent presque tout le long du livre au sein d’un même espace. Le paradis au bout de ces limbes n’est qu’une vague projection. Il est même certain que ces limbes séparent deux enfers ; celui que les candidats cherchent à fuir et celui qui les attend.
(2) Entre les personnages
Les départs sont évidemment une fuite physique de la misère, de l’humiliation de ne pas posséder et donc du « ne pas être ». Mais ils sont également une tentative des Candidats à renouer avec quelque chose en eux – leur dignité ou un devenir-Humain. A ce titre, la question que Ngougui - Et si j’étais un homme ? - formulée à lui-même dans la lettre morte IV, pourrait résumer ce qui me semble l’esprit du livre.
Cette tentative désespérée se retrouve dans les destins qui s’effleurent par moments, se nouent à d’autres sans véritablement se départir de leur singularité ni de la part d’histoire personnelle qui les a jetés sur ce chemin. Aussi l’auteur aère-t-il bien entre eux, car si l’aventure est partagée elle se fait néanmoins seul.e. Dans ces limbes, les personnalités ne sont pas encore totalement fondues dans la terminologie bâtarde de « migrants ». Elles ont encore un prénom, une voix, une existence qui leur font « candidater » à l’humanité.
Le lecteur est, lui également, invité au mouvement dans le texte, facilité par le parti pris du mode indicatif. Il parvient à suivre pas à pas les narrateurs et aura même le luxe, à certains moments, de découvrir en même temps qu’eux leurs propres pensées.
Une galerie de miroirs
La singularité des personnages s’allie à un étrange jeu de miroirs. Un grand miroir brisé dont chaque personnage ramasse un fragment qu’il tend ensuite au lecteur. A côté d’eux, ce dernier peut y paraître parfois entier, balafré ou défiguré par la brisure.
Dans ce jeu, malgré la singularité évoquée, certaines réflexions apparaissent facilement interchangeables. De même, certains personnages - rares - émergent, traversent le récit, pour rapidement mourir dans la mémoire du lecteur qui ne se souviendra pas les avoir rencontrés (Joséphine Konda, Christophe Déchert qui semble s’inviter par simple souci du contradictoire, le rire vite dépassé de Lahsen qui ne laisse pas le temps de s’attacher). Ces bris sont alors trop minuscules pour que le lecteur s’y voie.
Suspensions
Bamba Ndiaye choisit chaque mot, le soupèse, n'hésite pas à suspendre la respiration du lecteur au milieu de phrases, le force au virage. Tout cela fait du texte une arène où chaque phrase lancée est un coup de poing.
Au reste, malgré la violence de certaines situations, le texte offre quelques scènes d’apaisement sublimes de poésie verbalisée ou muette à l’instar du dialogue avec Thérèse où toute la délicatesse du mur qui tombe tient au glissement du terme « mère » à celui plus tendre de « maman » (P.78-79). En inégale consolation d’un Lahsen qui fausse vite compagnie, le lecteur pourra se rabattre sur un Hamid aveugle dont le cœur voit mieux que ceux de tous les autres et sur la lucidité innocente du petit Kwame.
Enfin, le livre nous abandonne avec deux questions, entre autres secrets : où Dramane se sent-il le plus entièrement humain ? Que fuit-il au juste ? Tout bien considéré, le lecteur peut avoir le sentiment de ne pas l’avoir vu souffrir assez pour considérer son retour à Toumouranka, au-delà du seul retour, comme un échec. Dramane a connu les avanies de Guétoula, où sa qualité d’étant lui est niée. Pourtant, il tient à tout prix à retourner à Cissane, alors même que rien ni personne ne l’y attend. Pas même les mirages de ses compagnons. Est-ce parce que, impuissance pour impuissance, humiliation pour humiliation, tant que la croix et la honte que nous trainons sont « insues » des autres, l’illusion d’être un humain est sauve ?
Soleils invincibles est un livre sur des femmes et des hommes qui se redressent pour tendre vers leur propre humanité. Le style est clair, le verbe cadencé, la langue haute sans fioriture. Chaque personnage déroule son récit personnel qui, sans écraser ou désagréger, éclaire l’histoire commune plus grande. C’est un premier roman réussi sur la conscience - la bonne et la mauvaise - dont nous ne savons pas nous départir et qui, partout, nous poursuit car après tout, c’est le seul lieu que nous habitons avec certitude.
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans ce vaste théâtre, on en oublierait presque que le Goorgoorlu en est quasiment à la moitié de son mois de ramadan et que tata Mimi est toujours mécontente d’avoir perdu le perchoir au profit de Manne Diop
Cela fait un an, un an qu’à Ndoumbélane, on danse au rythme de la reddition des comptes qui fait sourire les uns d’impatience et provoque chez les autres, l’effervescence. Depuis l’élection présidentielle qui a porté Koromak mocy Ngundu à l'avenue Roume, au niveau institutionnel, on rivalise de gravité dans les annonces renversantes pour décrire les ruines. Cet héritage pour le moins accablant du régime remercié du Watchacha. Si du côté de Serifi Ngundu, la parole est toujours mesurée, respectueuse du principe élémentaire de la séparation des pouvoirs, pour Koromak, le premier Ministre trop important pour les locaux de la Primature et trop empêché pour être Président de Ndoumbélane, la ligne éditoriale est… Comment dire, relâchée. Mais qui pourrait vraiment lui en tenir rigueur, lui qui était déjà habitué aux déclarations fracassantes ? Ce ne sera certainement pas la majorité, les 54%.
Koromak mocy Ngundu versus Watchacha et alliés
À ces 54%, on a promis une traque sans merci des présumés pilleurs de la République. Le rythme des interpellations opérées par le Parquet financier est jugé peu frénétique par les habitants des réseaux sociaux, même si le rapport de la Cour des comptes, qui n’a pas dit moins que ce que Koromak a révélé, fait couler encre et salive. Le constat est sans appel : Ndoumbélane est plus endetté qu’il ne l’avait admis, à 99% du PIB pour être exact. Une guerre de l’opinion est entamée depuis la publication du rapport et se poursuit toujours entre les camps Ngundu mocy Koromak et Watchacha.
Le Watchacha, de l’Afrique du sud où il parlait justement de dette, a rejeté les conclusions du rapport de la Cour des comptes et évoqué un “procédé politique”. Il s’est même permis un petit conseil à l’endroit du duo “travaillez au lieu de critiquer ce qui a été fait pendant ces 12 dernières années". Chez Koromak mocy Ngundu, des lieutenants se font remarquer. Et particulièrement sur les réseaux sociaux : Amadou Ba, non ce n’est pas le député absentéiste trop riche pour être honnête, c’est l’autre député expert en tout de Pastef et Waly Diouf Bodian, le DG du port autonome de Dakar dont l'autonomie de la langue ne s'accommode pas vraiment des rudiments de la tenue et de la retenue langagière. Pour eux, la ligne éditoriale ne change que de peu, en plus de continuer à vendre un Ndoumbélane en ruine, il faut bien insister sur le réputé coupable, le Watchacha, que Njekk Sarré et non moins porte-parole du Gouvernement, traite de “chef de Gang” et exhorte même à revenir “s’il pense qu’il n’a rien fait".
Sora Goro réenfile le kimono !
Bien évidemment, il est hors de question de laisser faire pour Sora Goro, l’ancien chef du MITTA et non moins goro du Watchacha. Depuis qu’il n’a plus le temps de menacer de porter plainte contre les journalistes aux langues trop pendues, Sora s’est trouvé un nouveau hobby littéraire : pourfendre sur sa page Facebook, "Sas demi dieu", comprenez Koromak. Du kérosène perdu entre les déplacements de Koromak dans l’avion de Ngundu au mandat de dépôt qui a eu raison de Farba le Chambellan, Sora ne manque pas de taper sur sa cible préférée, qu’il accuse de tout ce dont on peut accuser un individu qui a semé “contre-vérités et manipulation” à un point où il a obtenu l’onction d’un électorat sénégalais “berné”. Sora n’est pas content et il ne s’en cache pas. Il n’est tellement pas content qu’il s’offusque de tout ou presque. Plus sérieusement, il a essuyé une interdiction d’embarquer à l’AIBD sur “instructions de l’autorité supérieure”, ratant ainsi son “pèlerinage à Djeddah” alors qu’à sa connaissance, il ne fait l’objet “ d’aucune procédure ni d’aucune enquête”. Il faudra peut-être souffler l’info à Koromak qui confiait à Walf, lors de la campagne électorale pour les législatives, que dans un Etat de droit, on ne peut pas restreindre le droit d’aller et de venir d’un citoyen sans qu’il ne fasse l’objet d’une procédure ou d’une enquête.
Des enjeux de justice sélective ?
Dans ce vaste théâtre, on en oublierait presque que le Goorgoorlu en est quasiment à la moitié de son mois de ramadan et que tata Mimi est toujours mécontente d’avoir perdu le perchoir au profit de Manne Diop. Farba le chambellan et TF, comprenez Tahirou Foncier, expérimentent leurs premières nuits derrière les barreaux et Thiemo Alassane Sall a déposé une proposition de loi trop abrogeante pour ne pas couter de l’argent à Ndoumbélane. En parlant d’abrogation, la législature Pastef veut une abrogation partielle de la loi d’amnistie pour faire la lumière, dit-elle, sur les “crimes de sang” qui ont eu lieu entre 2021 et 2024. C’est tellement bien formulé qu’on pourrait même perdre de vue le fait qu’il n’y a pas eu que des crimes de sang, au pays de Père Léo le poète. Peut-être est-il congru d’avoir une mémoire partielle ou parcellaire pour absoudre d’autres crimes ? On aura peut-être la réponse à cette question prochainement dans la République de Ndoumbélane où personne n’est jamais coupable de rien, pas même ceux qui ont affirmé avoir financé la fabrique de la joyeuseté qu’est le cocktail molotov.
TEMPÊTE STATISTIQUE AU PORT AUTONOME
Les chiffres du Port de Dakar sont-ils manipulés ou l'ANSD a-t-elle commis une erreur dans son bulletin économique ? C'est la question qui agite les milieux économiques et médiatiques depuis la sortie fracassante DG Waly Diouf Bodian
La publication du dernier bulletin de l'ANSD sur les statistiques économiques et financières a suscité la colère noire du directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodian, qui s'est précipité pour apporter la contradiction à l'agence de référence. ‘’EnQuête’’ a essayé de comprendre d'où viennent ces divergences.
C'est un Waly Diouf Bodian très remonté qui est monté au créneau, en fin de semaine dernière. Multipliant les sorties, il s'en est pris vigoureusement aux médias qui, selon ses accusations, lui en veulent simplement à cause de sa décision de suspendre les contrats de publicité que le Port autonome de Dakar avait l'habitude de signer avec certaines d'entre elles. Le tort desdits médias, c'est simplement d'avoir repris les conclusions d'un nouveau bulletin de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie sur la situation économique et financière. De manière accessoire, il est revenu sur la situation du port, en brandissant des chiffres qui entrent en contradiction avec ceux de l'ANSD.
‘’EnQuête’’ a essayé d'en savoir un peu plus sur ces chiffres qui surgissent de partout et qui se contredisent.
Intervenant lors d'une rencontre organisée par l'Association pour la solidarité du Port autonome de Dakar (ASPAD), le DG, après s'en être violemment pris à la presse qui n'a fait que relayer les chiffres de l'ANSD, a fait l'affirmation suivante : “Je ne sais pas de quel port de Dakar parlent ces gens (les médias), mais le port de Dakar que je dirige se porte très bien et a réalisé des résultats probants en 2024. Ces gens sont allés prendre des statistiques du mois de décembre comparées au mois de décembre de l'année 2023 pour dire que le port est dans une tendance dangereuse. Je le répète, c'est de la manipulation et c'est l'œuvre de journalistes de mauvaise foi qui en veulent au port. On ne peut prendre les résultats d'un mois particulier pour faire ce genre d'appréciation en faisant croire que le port a reculé sur l'année.”
À en croire le tonitruant DG, pour une bonne base de comparaison, il faut prendre les chiffres de l'année et non ceux d'un mois. “Nous, nous travaillons sur des exercices. Et sur l'année, les chiffres sont en hausse. Il y a eu peut être une rétraction sur le mois de décembre, mais sur l'année, on est bon”, a soutenu Bodian qui livre ses statistiques. “Pour le tonnage, nous étions à 23 millions en 2023 contre 24 millions en 2024. Où est donc la catastrophe dont on nous parle ? Les exportations ont monté de 68 % pour atteindre 5 millions de tonnes”.
Ces affirmations tenues lors de la rencontre avec les travailleurs ont été reprises dans un communiqué officiel publié par la boite. ‘’EnQuête’’ a vérifié ces différentes allégations de la Direction générale du PAD.
Affirmation 1 : “Ces gens (les médias) sont allés prendre des statistiques du mois de décembre 2024 comparées au mois de décembre de l'année 2023 pour dire que le port est dans une tendance dangereuse.”
Sur ce point, le bulletin de l'ANSD indique noir sur blanc que : “Sur le cumul des douze mois de 2024, l’activité maritime au PAD se dégrade de 14,7 %, comparée à la même période de l’année 2023.” Relativement au mois de décembre, l'agence a noté que “l’activité portuaire affiche une contreperformance de 17,1 %, comparativement au mois précédent”. La comparaison entre le mois de décembre 2024 et décembre 2023 laisse plutôt paraitre une variation de 28,4 %, selon les chiffres de l'ANSD.
Les allégations contredites de Waly Diouf Bodian
Dans son communiqué, la Direction générale du Port autonome de Dakar a donné quelques raisons qui expliqueraient cette baisse qu'elle ne reconnait que pour le mois de décembre. Tout en reprenant le pourcentage de -17,1 % sur le mois, elle invoque : les tensions géopolitiques et les perturbations logistiques qui auraient entrainé “le ralentissement du commerce maritime international” ainsi que “des variations saisonnières propres au secteur portuaire, avec traditionnellement un repli des volumes en fin d'année”.
Dans son bulletin, l'ANSD donnait d'autres raisons pour expliquer cette baisse. “Cette situation fait suite à la baisse simultanée des débarquements (-24,9 %) et des embarquements (-5,0 %) sur cette période. Le repli des débarquements est dû au fléchissement de ceux des produits de la mer (-31,3 %), des hydrocarbures raffinés (-24,7 %) et, dans une moindre proportion, des marchandises diverses (-1,4 %). S’agissant des embarquements, la chute est en rapport avec ceux des phosphates (-42,4 %) et, dans une moindre mesure, des produits de la mer (-4,5 %) ainsi que des marchandises diverses (-1,4 %)”.
Affirmation 2 : “Il y a eu peut-être une rétraction sur le mois de décembre, mais nous, nous travaillons sur des exercices. Et sur l'année, les chiffres sont en hausse. Pour le tonnage, nous étions à 23 millions en 2023 contre 24 millions en 2024. Les exportations ont aussi augmenté de 68 % pour atteindre 5 millions de tonnes.”
Ces chiffres sont en tout cas très différents de ceux fournis par l'ANSD. À en croire l'agence, pour 2024, les débarquements et les embarquements ne font pas plus de 19 141 600 t contre 22 446 200 t pour 2023, soit une baisse de 14,7 %. En ce qui concerne les débarquements, ils sont estimés à 12 357 000 t en 2024 contre 14 774 800 t en 2023, soit une baisse de 16,4 %.
Relativement aux embarquements, l'ANSD les évalue à 6 784 600 t en 2024 contre 7 671 400 t en 2023, soit une baisse de 11,6 %.
L'ANSD travaille sur les bilans que lui communique le Port autonome de Dakar
Mais d'où viennent donc ces divergences entre le Port autonome de Dakar et l'Agence nationale de la statistique et de la démographie ? Du côté du Port autonome de Dakar, on estime que l'ANSD n'a peut-être pas pris en compte la totalité des activités annuelles sur 2024 contre 2023. “La direction Facturation du port qui compile les statistiques portuaires est la seule habilitée à vous renseigner. Or, ce qui a été publié par l'ANSD n'est pas conforme avec le travail de redressement effectué par le DG Waly Diouf Bodian depuis son arrivée au port en mai 2024”, souligne un de nos interlocuteurs qui croit que l'ANSD s'est basée sur des estimations.
Interpellé sur la hausse supposée de 68 % des exportations, notre interlocuteur estime que cela s'explique par “la bonne dynamique des exportations des hydrocarbures (pétrole et gaz) et halieutiques”. Sur les résultats financiers, il n'a pas voulu trop s'épancher, estimant qu'ils ne sont pas officiellement disponibles.
Du côté de l'ANSD, on tente plutôt de dédramatiser, s'étonnant même de toute la polémique provoquée par la publication. Nos sources soulignent qu'en fait, dans ce genre de situation, l'ANSD ne se base pas sur des estimations, mais sur des données réelles produites par les structures concernées. “Il ne s'agit pas d'enquête d'estimation ; on travaille sur les données produites par la structure concernée, en l'occurrence le Port autonome de Dakar. Ce sont des statistiques que nous collectons régulièrement et que nous traitons dans le cadre de nos bulletins mensuels. Ce sont donc les états financiers de la structure”, explique une source proche de l'ANSD.
Pour elle, le port aurait pu se rapprocher de l'ANSD pour voir de près ce qui se passe. “Quand vous dirigez une structure, si on vous dit voilà la situation, il ne faut pas forcément essayer de se défendre. D'abord, il faut chercher le pourquoi ou bien se rapprocher des autorités de l'ANSD, avoir une séance pour voir où se trouve le problème. Si c'est l'ANSD qui a commis une erreur, elle va faire un communiqué pour rectifier. Il n'y a aucun problème de ce point de vue”, indique notre interlocuteur qui n'a pas manqué de souligner que “les procédures sont très rigoureuses” au niveau de la structure.
“L'ANSD est très précise sur ses publications pour justement parer à ce genre de situation. On a un processus de validation très rigoureux. Par exemple, même pour les documents sur la situation économique, avant publication, il y a un comité de lecture constitué de plusieurs responsables. On va tout scruter. Et après, on donne au DG et au DGA qui vont apprécier, faire leurs observations”.
Le verdict
En définitive, sur la première affirmation, quand le directeur général du PAD affirme que les gens se sont basés sur des chiffres du mois de décembre pour porter une appréciation sur tout l'exercice, il faut noter que ce n'est pas conforme à la réalité.
En effet, l'ANSD ne s'est pas limitée à une comparaison entre décembre 2023 et décembre 2024. L'agence a estimé que, sur les 12 mois, l'activité s'est dégradée de 14,7 %, comparée à la même période de l’année 2023. Entre décembre 2024 et novembre 2024, la baisse est évaluée à 17,1 %. Par rapport cependant à décembre 2023, il a été constaté un repli de 28,4 %.
Pour ce qui concerne la deuxième affirmation, sur la hausse ou la baisse des chiffres, il nous est difficile de savoir à quels chiffres se fier. En revanche, il convient de préciser que dans ce genre d'enquête, l'ANSD ne fait pas d'estimation. Elle se base sur les chiffres même de la structure concernée qui, régulièrement, le long de l'année, doit communiquer son bilan comptable à l'ANSD.
Il ne devrait donc pas, en principe, y avoir de divergences. Du côté de l'ANSD, en tout cas, les autorités attendent d'être saisies officiellement avec des preuves pour voir quelle suite donner à cette polémique.
L’ASP VEUT RENFORCER LA SÉCURITÉ EN BANLIEUE DAKAROISE
Face à l’augmentation des agressions et des troubles en banlieue, l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP) a mis en place une initiative inédite baptisée « Banlieue Sûre ».
Face à l’augmentation des agressions et des troubles en banlieue, l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP) a mis en place une initiative inédite baptisée « Banlieue Sûre ». Ce programme vise à renforcer la sécurité dans les communes de Guédiawaye, Pikine et Keur Massar en associant surveillance humaine et technologie avancée.
L’annonce officielle a été faite mardi lors d’un Comité départemental de développement (CDD), présidé par le préfet Ahmadou Coumba Ndiaye. Il a salué cette démarche proactive et insisté sur l’urgence de restaurer la tranquillité dans ces zones souvent marquées par l’insécurité.
Le programme « Banlieue Sûre » repose sur plusieurs axes majeurs : Recrutement et Formation : 5000 jeunes seront recrutés et formés en partenariat avec les forces de sécurité pour assurer une surveillance efficace du territoire. Présence Renforcée : Des patrouilles intensifiées seront mises en place dans les zones les plus exposées aux actes de délinquance. Technologie de Surveillance : Installation de systèmes modernes de surveillance pour une meilleure prévention des crimes et une réponse plus rapide aux incidents.
Lors des discussions, les participants ont exprimé leurs préoccupations concernant la recrudescence des violences, notamment lors des événements populaires tels que les combats de lutte et les Navétanes. L’implication des citoyens et des autorités locales a été jugée essentielle pour la réussite de ce programme.
Le préfet Ahmadou Coumba Ndiaye a ainsi appelé à une prise de conscience collective : « La collaboration avec les forces de sécurité et les populations est primordiale. Nous devons garantir la sérénité des habitants et leur offrir un cadre de vie apaisé ».
Le projet « Banlieue Sûre » ambitionne d’offrir une réponse adaptée et durable à la montée de l’insécurité en banlieue. En combinant une forte présence sur le terrain avec des outils modernes de surveillance, l’ASP et les forces de défense espèrent rétablir la sécurité et la confiance des habitants.