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27 avril 2025
Société
par Nioxor Tine
UN PACTE PEUT EN CACHER UN AUTRE
Il est contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution
14 mars 2024 – 14 mars 2025, il y a un an, jour pour jour, le président Diomaye et le premier ministre Sonko sortaient de prison, de l’hôtel zéro étoile du Cap Manuel pour aller s’installer dans un autre hôtel, plus confortable. Ils devaient leur élargissement à la promulgation d’une loi d’amnistie controversée, votée une semaine auparavant.
La défaite programmee du Benno-APR
Après l’échec retentissant de sa tentative de torpiller le processus électoral, au moyen d’un report sine die de l’élection présidentielle, le patron de Benno Bokk Yakaar, déjà convaincu de la prochaine défaite de son camp, cherchait à sauver les meubles, à s’aménager une sortie honorable mais surtout sécurisée.
Imaginons un instant, ce qui aurait pu se passer, si la brillante victoire électorale du candidat Diomaye était survenue, alors qu’il était encore retenu dans les liens de la prévention avec des centaines de ses camarades.
C’est bien parce que la voie du camp patriotique vers la victoire était déjà tracée, que le président Sall s’est vu obligé d’opérer une retraite aussi précipitée que désordonnée, à la faveur d’une loi d’amnistie, qui avait, en plus, l’avantage de conférer une impunité scandaleuse aux bourreaux de son camp.
Un an après, le camp patriotique, sous la houlette du Pastef, se rend compte, après deux élections victorieuses, celle présidentielle du 24 mars et les législatives du 17 novembre de l’année dernière, que tout reste à faire. La mise en œuvre du projet de transformation systémique se heurte, en effet, à de multiples écueils.
L’envol plombé du projet pastefien
Le premier obstacle est la situation économique héritée du précédent régime, dont la nature désastreuse est incontestable et a été amplement étayée par le rapport de la Cour des comptes. Lequel a dévoilé de nombreux manquements et écarts dans la gestion des finances publiques, avec des chiffres maquillés, minorant aussi bien le montant de la dette que celui du déficit budgétaire.
Ce sinistre legs réduit drastiquement la marge de l’Etat, qui se trouve « contraint », ne réussissant à subvenir, qu’au prix d’énormes difficultés, aux dépenses courantes de fonctionnement et à fortiori, aux dépenses d’investissements.
Il en découle une grogne sociale tout à fait légitime, mais que les adversaires politiques malintentionnés cherchent à instrumentaliser.
Bisbilles avec le monde du travail
Il est vrai, que certains observateurs proches du camp patriotique avaient alerté, dès le début, sur l’insuffisante implication du monde du travail dans la dynamique de transformation systémique enclenchée par Pastef et ses alliés.
Il s’y ajoute le fait que, lors des luttes épiques menées par la jeunesse patriotique, ces dernières années, on avait pu noter, si ce n’est une collusion manifeste de la plupart des patrons des centrales syndicales avec le défunt régime du Benno-APR, tout au moins, une neutralité bienveillante à son endroit.
S’abritant derrière le prétexte d’apolitisme du mouvement syndical, ces leaders ont, en réalité fait montre d’une inertie certaine devant les agressions outrancières du pouvoir de Macky Sall contre les droits et libertés, y compris ceux des travailleurs.
Les syndicats de base, par contre, ont été moins soumis, faisant même preuve d’une grande combativité, qui a permis aux enseignants et aux professionnels de santé d’arracher certains acquis. Il en est ainsi de la revalorisation de certaines primes et indemnités des enseignants (prime scolaire, indemnités spéciale d’enseignement, d’encadrement pédagogique, de recherche documentaire …etc.). Dans le secteur de la Santé également, en plus de l’accord de principe sur le reclassement de certains corps, il a été procédé à une revalorisation de l’indemnité de risque et à l’octroi de l’indemnité de logement, qui n’est cependant pas encore élargie à tous les ayant-droits.
Sur fond de détérioration prononcée du pouvoir d’achat des masses populaires liée, en partie, à des facteurs exogènes et de licenciements importants dans certaines sociétés parapubliques, qui servaient souvent à caser la clientèle politique des barons du défunt régime, on a assisté à une levée de boucliers des centrales syndicales qui, une fois n’est pas coutume, sont parvenues à faire front commun. Le 14 février dernier, un grand rassemblement des forces syndicales du Sénégal s’est tenu au siège de la CNTS, en brandissant des menaces de grève générale.
Quel pacte garantit la stabilité sociale ?
L’Etat, de son côté, va convoquer, le 27 février une rencontre tripartite Etat-employeurs- travailleurs, en proposant la signature d’un pacte de stabilité sociale, rappelant le précédent pacte de stabilité sociale et d’émergence économique, de triste mémoire, qui avait servi de paravent au plan Sénégal Emergent. Résultat des courses, l’atonie voire la complaisance des centrales syndicales a occasionné l’exacerbation de la mal-gouvernance, aussi bien au niveau des finances publiques qu’à celui des sociétés parapubliques et a subséquemment conduit à cette situation économique désastreuse, entièrement imputable au précédent pouvoir.
Le pouvoir Pastef, promoteur et soutien des lanceurs d’alerte a tout intérêt à maintenir intacte la fonction de veille citoyenne des organisations de la société civile, dont les syndicats. C’est dire qu’un pacte de bonne gouvernance démocratique inspiré des Assises nationales est un plus sûr garant de la stabilité sociale, car permettant aux travailleurs de s’approprier des objectifs du projet de transformation systémique.
A quand la nouvelle République ?
Le nouveau régime fait également l’objet d’attaques injustifiées de la part d’anciens caciques du Benno Bokk Yakaar, leurs thuriféraires et certains opposants égarés, sur la reddition des comptes et sur l’abrogation partielle de la loi d’amnistie. S’exonérant de toutes responsabilités sur les détournements de deniers publics, sur le bradage foncier et sur la répression disproportionnée et parfois sanglante de citoyens cherchant à faire valoir leurs droits et libertés, ils veulent mettre sur un pied d’égalité les bourreaux et les victimes.
S’il faut saluer la détermination dont fait montre le régime Pastef pour remettre le pays sur les rails et appliquer le slogan du Jubb Jubbal Jubbanti, il faut reconnaître qu’il compte davantage sur les professions de foi et les déclarations d’intention, plutôt que sur la mise en place de mécanismes éprouvés pour aboutir à une véritable refondation institutionnelle, gage de ruptures conséquentes et décisives d’avec l’ancien ordre néocolonial.
De nouvelles règles du jeu en conformité avec les idéaux de justice sociale doivent être définies et respectées par tous. Il est ainsi contradictoire d’utiliser, en l’état, le système judiciaire qui a été à l’origine de tant de dénis de justice pour restaurer l’Etat de droit et de vouloir changer de système politique sans adopter une nouvelle Constitution.
En somme, il est illusoire de vouloir faire aboutir le projet de transformation systémique, en utilisant la vieille République néocoloniale devenue obsolète.
BOUBACAR MOUSSA BA, TISSERAND DE LA FRATERNITÉ AFRICAINE
Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions
Témoignage d’Abdoulaye Bathily adressé au Professeur Mohammed Ould Maouloud, président de l’Union des Forces du Progrès (UFP) en République islamique de Mauritanie, à l’occasion des obsèques de Ba Boubacar Moussa ce vendredi 14 mars 2025.
Camarade, mardi dernier (4 mars) tu m’envoyais un message m’informant de l’hospitalisation du camarade Boubacar Moussa Ba à l’hôpital Fann de Dakar.
Après ma vaine tentative de le joindre sur son propre téléphone, tu m’as communiqué le contact de son fils Moctar qui se trouvait à son chevet. Je fus rassuré par les dernières informations le concernant malgré son état jugé préoccupant.
Hélas, Allah a décidé de le rappeler à Lui. Nous nous inclinons devant Sa Décision.
La disparition de Boubacar Moussa me remplit d’une profonde tristesse.
J’ai été témoin de plusieurs décennies de la vie de lutte et de combats menés par ce camarade exemplaire à tous égards. Ma relation avec lui date de janvier 1969. Le Sénégal venait à peine de sortir de la tourmente de mai 1968 dont l’Université de Dakar était l’épicentre. Le mouvement étudiant cherchait à panser des blessures physiques et morales infligées par la répression, la fermeture partielle de l’Université et les démons de la division. Comble de malheur, Samba Baldé étudiant en médecine alors président de l’Union des Étudiants de Dakar et figure emblématique de son unité et de son engagement militant venait de nous quitter brutalement emporté par une crise cardiaque en plein cours au centre hospitalier universitaire Le Dantec.
Dans ce moment de désarroi, les dirigeants d’alors avaient décidé de se concerter pour choisir les camarades les plus aptes à relever les défis du moment et les proposer au renouvellement du Comité Directeur de l’Union des Étudiants de Dakar (UED), notre organisation supranationale.
En ma qualité de président nouvellement élu du Comité Exécutif de l’Union Démocratique des étudiants Sénégalais (UDES), je fus désigné par le Comité de concertation des Organisations progressistes représentant les Unions nationales de recueillir les propositions.
C’est ainsi que le camarade Mbou Diagana, vice-président de l’UED me proposa l’étudiant Ba Boubacar Moussa de la faculté des sciences au nom du groupe national mauritanien.
Il m’avait fallu plusieurs rencontres dans ma chambre au 107 Pavillon D de la cité universitaire pour vaincre les réticences de Boubacar et le rassurer ; signes de l’humilité et de la rigueur qui le caractérisaient. Il décida, dit-il, de servir la cause commune.
Il fut élu à l’Assemblée Générale de la Corporation des Étudiants de la Faculté des Sciences pour siéger au Conseil des Étudiants de l’Union des Étudiants de Dakar, ensuite comme membre du Comité Directeur de l’Organisation lors du renouvellement de ce bureau en février 1969.
Le choix de Boubacar dans cet organe dirigeant du mouvement s’avéra particulièrement mérité.
Son engagement marqué par une lucidité exemplaire dans l’analyse des contextes soutenus par ses talents de tribun lui valut très vite le respect et l’admiration des camarades de toutes les Unions Nationales.
La pertinence de ses réflexions adossée à son courage dans l’action lui donna très vite la stature morale du dirigeant qui va continuer de s’affirmer à l’épreuve des luttes à Dakar.
Suite au rebondissement de la crise universitaire en 1971 et à l’exclusion d’une bonne partie du leadership du mouvement étudiant, Boubacar poursuivra en France son engagement au sein de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF) et dans le milieu des travailleurs africains immigrés où il s’y distinguera avec brio.
Puis de retour en Mauritanie il poursuit sur le terrain national son combat avec constance et ténacité. Des voix plus autorisées que la mienne parleront mieux de ce chapitre de la vie de Boubacar Moussa.
L’engagement militant de Boubacar ne s’est pas limité pas à l’Université et au théâtre mauritanien. Pour une Afrique libre, unie et indépendante, il s’était pleinement investi pour l’intégration de notre sous région comme en témoignent ses nombreuses études sur les diagnostics et les perspectives d’institutions comme l’OMVS, le CILSS, la CEDEAO en vue de promouvoir le développement des peuples de notre espace dans la démocratie, la solidarité et la fraternité durables entre les composantes nationales, culturelles et raciales.
Panafricain et militant authentique, Boubacar était un bâtisseur de ponts, un tisserand de la fraternité humaine. Son attachement au Sénégal ne tient pas seulement aux circonstances familiales ; il reflète la logique de son engagement transnational. Il était un militant total et de tous les jours, un esprit généreux.
J’ai en mémoire de nombreux exemples pour soutenir mon témoignage à cet égard.
Entre autres, lorsqu’à la fin des années 70 un groupe de jeunes journalistes talentueux sous la direction de feu Babacar Touré a décidé de lancer le projet de Sud Communication aujourd’hui **Sud Quotidien** au Sénégal ; ils trouvèrent auprès de Boubacar un de leurs tous premiers soutiens politique et moral.
Dans l’exercice de mes fonctions politiques et diplomatiques, j’ai eu la chance d’avoir pu bénéficier de mes échanges avec Boubacar sur les problèmes de nos deux pays, de l’Afrique et du monde.
Malgré les déceptions et les souffrances de la maladie qui le rongeaient il ne s’était jamais départi de son optimisme révolutionnaire toujours contagieux pour ses interlocuteurs.
En cette douloureuse circonstance, je présente mes sincères condoléances à sa veuve la **camarade Fama Anne** et à leurs enfants, à toute sa famille, à l’UFP et ses militants, à tous les camarades de lutte en Mauritanie, en Afrique et au-delà, au peuple et au gouvernement mauritanien. Que Allah Tout Puissant lui pardonne ses péchés et lui accorde la Paix éternelle au Paradis Firdaws.
Adieu Boubacar
Adieu Frére
Adieu l’Ami
Adieu Camarade !
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LES MARCHANDS DE RÊVES QUI VOLENT LA JEUNESSE
Derrière les écrans lumineux et les promesses de gains faciles se cachent des vies brisées, des études abandonnées et des familles ruinées. Pape Samba Kane reprend un combat entamé il y a 18 ans, avec son livre choc "La folie des jeux d'argent"
Dans un ouvrage coup de poing intitulé "La folie des jeux d'argent", l'écrivain et journaliste Pape Samba Kane (PSK- renouvelle son combat contre les jeux de hasard au Sénégal, 18 ans après une première publication qui lui avait valu de sérieuses représailles.
Cette réédition enrichie cible particulièrement les "Narbi", ces salles de paris sportifs électroniques qui ont envahi les quartiers populaires de Dakar et d'autres villes sénégalaises. Selon l'auteur, ces établissements ont remplacé les "casinos de quartier" qu'il avait dénoncés en 2006, mais avec des conséquences encore plus dévastatrices.
"Ils ont mis des Narbi dans les mêmes quartiers difficiles, les mêmes quartiers pauvres, avec la même dissémination partout", révèle Pape Samba Kane, qui voit dans ce phénomène un véritable "virus contagieux" touchant toutes les couches sociales, et particulièrement les jeunes.
L'enquête de PSK expose les mécanismes implacables de l'addiction aux jeux en ligne. Contrairement aux loteries traditionnelles, les paris sportifs électroniques maintiennent une pression constante sur les joueurs, les incitant à parier en temps réel sur différentes phases d'un match. "Pendant 90 minutes, comment peut-on regarder un match aussi tendu en perdant son argent et en gagnant un peu de temps en temps?", s'interroge l'auteur.
Les conséquences de cette addiction sont alarmantes : détournements d'argent, mensonges, endettement, prostitution et parfois suicides. L'écrivain rapporte des cas dramatiques, comme celui d'un étudiant qui a disparu avec l'argent destiné au loyer familial, ou d'un autre qui a abandonné ses études pendant une année entière pour fréquenter ces établissements.
Pape Samba Kane dénonce également l'absence de régulation efficace. "La loi stipule que seul le président de la République peut donner une autorisation pour l'ouverture d'un casino. Pourquoi y a-t-il des casinos dans nos téléphones sans que le président n'ait son mot à dire?", s'indigne-t-il, plaidant pour une commission de régulation comme il en existe au Bénin ou en France.
Face à cette situation, l'écrivain s'étonne du silence des autorités religieuses, politiques et morales, pointant du doigt le rôle des opérateurs téléphoniques et des célébrités qui font la promotion de ces jeux. Il révèle toutefois que le champion de lutte Modou Lô aurait récemment refusé 300 millions de francs CFA pour une campagne publicitaire de paris en ligne.
Malgré les risques, PSK poursuit son combat, soutenu par des personnalités du monde culturel qui projettent d'adapter son livre au théâtre et au cinéma. "C'est l'arbitrage de Dieu", conclut-il, espérant que cette fois son message sera entendu avant que cette "arme d'autodestruction surnoise" ne fasse davantage de ravages dans la société sénégalaise.
PAR Souleymane Gueye
LE SÉNÉGAL À L’ÉPREUVE DES CONDITIONNALITÉS DU FMI
EXCLUSIF SENEPLUS - À l'heure où le nouveau gouvernement doit négocier avec cette institution, une question se pose : comment transformer une relation de subordination en partenariat équitable au service du développement durable?
Au cours des quarante dernières années, le Sénégal a suivi les recommandations du FMI visant à réduire le déficit budgétaire et à atténuer l’accumulation de la dette publique, en contrepartie d’un soutien financier. Pourtant, l’économie sénégalaise demeure fragile, marquée par une pauvreté persistante, une détérioration continue des conditions de vie, des inégalités sociales croissantes et une érosion des capacités institutionnelles. Ces déséquilibres structurels soulignent l’urgence de stimuler une croissance économique endogène et durable, condition essentielle pour résorber les déficits et renforcer la résilience économique. Cela exige non seulement une gouvernance efficace, mais aussi des réformes structurelles profondes, s’inscrivant dans une vision à moyen et long terme—des réformes qui pourraient s’opposer aux prescriptions budgétaires conventionnelles du FMI. Ainsi, il est impératif pour le gouvernement sénégalais de repenser ses relations avec le FMI afin d’éviter le suivisme continuel des régimes précédents. Comment le Sénégal peut-il engager cette transformation et concilier impératifs budgétaires et objectifs de développement durable ?
Rôle historique du FMI : Encourager la coopération économique internationale
Il y a 80 ans quelques pays se rencontraient à New Hampshire pour discuter des questions économiques et de l’économie internationale à la suite de la seconde guerre mondiale. De ces discussions, naissait le « Système de Breton Wood » dont le Fonds Monétaire International (FMI) est l’émanation et la Banque Mondiale dans une moindre mesure. Leur objectif primordial était de consolider un état interventionniste dans l’économie pour atténuer les dérives et limites d’un « capitalisme sauvage » effréné et incontrôlable.
Les précurseurs (Keynes et White) croyaient fortement à la nécessité de l’intervention de l’état dans l’activité économique (1). Ainsi les pays étaient libres d’imposer des contrôles des capitaux afin de minimiser la fuite des capitaux en cas de récession ou de crise de la balance des paiements. Le FMI leur avait même permis d’être protectionniste. Ce qui contredit totalement ce qui se passe actuellement dans l’économie internationale où le FMI essaie d’améliorer la coopération monétaire internationale, d’encourager le commerce international et la croissance économique, et de décourager les politiques qui constituent des obstacles à la prospérité économique.
Auparavant, le FMI accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. Mais l’accord avait ses limites dans la mesure où le FMI n’avait pas créé un mécanisme contraignant les pays excédentaires à procéder à des ajustements – augmenter la demande intérieure- pour que les pays déficitaires solvent leur crise économique immédiatement sans recourir à des prêts avec des coûts exorbitants. Au lieu de cet ajustement, le FMI se limitait à imposer des « conditionnalités » donc l’objectif était la stabilisation, c’est-à-dire la correction des déséquilibres macroéconomiques pour résoudre la crise de la balance des paiements.
Chocs pétroliers, transition historique du FMI et échecs du « Washington consensus » programme
À la suite des chocs pétroliers des années 1970, de la volatilité des prix des matières premières, de l’inflation galopante qui s’en est suivi, et du développement de l’informatique, plusieurs acteurs prennent des décisions majeures – réforme de l’économie chinoise par Den Xiao Ping, abandon du contrôle de change en Angleterre, dérégulation et diminution des taxes aux États Unis, et échec de l’Union Soviétique – qui vont changer la configuration de l’économie internationale et financière. Ces actes corollés aux problèmes domestiques (augmentation des déficits budgétaires et commerciales) et aux calamites naturelles qui sévissaient dans beaucoup de pays du Tiers monde ont été l’occasion saisie par les institutions financières internationales pour imposer des reformes (2) – programme d’ajustement structurel – en faisant du FMI le principal agent pour les mettre en œuvre.
Mais le FMI a perdu sa crédibilité après avoir imposé son programme d’ajustement structurel avec des conséquences économiques désastreuses. En Amérique Latine, l’intervention du fond avait conduit à une récession économique avec des conséquences économiques et sociales désastreuses. Les économies de ces pays se sont détériorées avec une augmentation des inégalités et une forte détérioration des déficits budgétaires et externes qui ont conduit à une crise financière internationale. L’intervention du FMI en Asie a aussi été désastreuse du fait de la suppression du contrôle des capitaux et de l’application des mesures recommandées (Washington Consensus) par les économistes du fond.
Le Sénégal et beaucoup de pays africains n’ont pas échappé au diktat du FMI. En effet, l’ajustement structurel des années 80 dont la justification était l’ancrage du pays dans la mondialisation et le rétablissement des équilibres budgétaires et extérieures ont conduit a l’affaiblissement des moyens d’intervention de l’État dans l’économie (élimination progressive des sociétés publiques à vocation agricole, réduction des programmes sociaux, suppression de la petite et moyenne industrie a travers le retrait des mesures protectives , élimination des banques nationales dédiés à distribuer le crédit aux Pme, ouverture du marché intérieur aux industries étrangères plus compétitives(3)). Cette politique a eu des conséquences désastreuses sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du niveau de vie des populations.
Malgré l’échec de cette politique d’ajustement structurel, il est presque impossible de contourner le FMI lors qu’un pays a besoin de lever des fonds auprès des bailleurs et des marches financiers. Cependant, le Sénégal peut contourner le FMI, ou à défaut, minimiser l’impact que le FMI peut avoir sur la conception et l’implémentation des politiques publiques, malgré le besoin de financement croissant de l’économie
Le Sénégal doit-il défier le FMI ?
Compte tenu des performances historiques du FMI (3), il serait judicieux que le gouvernement sénégalais aborde avec prudence le recours au Fonds pour ses besoins de financement. Dans certains contextes, les recommandations du FMI ont suscité des débats quant à leur efficacité. Le Sénégal pourrait ainsi envisager de réévaluer les accords conclus avec le Fonds, afin de garantir qu’ils s’alignent sur les priorités nationales. Le FMI, en tant qu’institution internationale, opère selon des principes économiques qui reflètent souvent une approche libérale et des intérêts globaux. Cette orientation pourrait être en décalage avec les principes de souveraineté, de bonne gouvernance et d’équité prônés par le Pastef.
En effet, le FMI est en mesure de soulager temporairement la situation économique difficile en octroyant ce prêt de $1,8 milliard, mais le résultat de l’application de ces conditionnalités pourrait conduire à l’aggravation de la pauvreté, l’accroissement des inégalités, la détérioration des finances publiques, et l’installation d’un malaise social aux conséquences incalculables sur la capacite du pays à mener à terme son programme de transformation systémique de l’économie. Dans cette perspective, le Sénégal pourrait suivre l’exemple de certains pays d’Asie du Sud Est en entreprenant des réformes économiques internes tout en renforçant son autonomie économique. Ces réformes doivent tourner autour de quelques axes :
Un effort soutenu de rationalisation des dépenses publiques qui passera par : un réaménageant les ministères qui pourront tourner autour de 15, une consolidation/suppression de certaines agences publiques, une réduction drastique des coûts de fonctionnement des administrations et une chasse effrénée aux fonctionnaires absentéistes nommés par clientélisme politique ou faveurs personnelles, une purge des fonctionnaires fictifs de l’administration centrale et des entreprises para publiques, un non renouvellement des contrats des consultants des agences publiques
Un meilleur ciblage des subventions aux services de base (électricité, gaz, transport) sur le court terme et une réduction graduelle de ces subventions sur le long terme.
Une restructuration des plans sociaux en repensant les prestations familiales pour les Sénégalais sous le seuil de la pauvreté et en introduisant une carte alimentaire. Dans cette optique, il faut privilégier les transferts directs et les aides directes.
Il faut continuer à mener ces réformes nécessaires pour continuer l’assainissement des finances publiques, en s’appuyant sur la majorité parlementaire et populaire prête à accompagner le gouvernement.
Pour pallier le déficit de financement de l’économie sénégalaise et éviter de faire appel au FMI actuellement, le Sénégal peut suivre une stratégie de mobilisation des ressources internes qui tournerait autour de ces axes :
Récupérer l’argent détourné en mettant en œuvre des mécanismes d’incitation (médiation pénale, amnistie pour blanchir l’argent détourné et planqué dans des comptes à l’étranger, des coffres forts, sous les matelas, et en espèce) à retourner les fonds et des mesures coercitives pour les récalcitrants (reddition intelligente des comptes)
Élargir l’assiette fiscale (sans pour autant augmenter le taux d’imposition fiscale), optimiser le recouvrement des recettes fiscales, et minimiser les dépenses fiscales et les exonérations fiscales.
Mobiliser l’épargne locale et de la diaspora en mettent en pratique la campagne de mobilisation et de sensibilisation déjà entamée autour du financement endogène de l’économie.
Éviter une nouvelle restructuration de la dette et à défaut renégocier la dette à l’échelle régionale/ BRICS. Pour cela, il faudra restaurer et renforcer la confiance des investisseurs privés par la mise en place de stratégies efficaces de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité et conséquemment accélérer la baisse du risque pays. Ce qui favorisera des opportunités de refinancement sur les marchés privés.
Développer les exportations en accélérant la mise en place des projets économiques viables centrés autour d’une politique de substitution aux importations et de la relance des exportations énergétiques, minières, halieutiques et agricoles.
Accélérer les reforme structurelles pour transformer le secteur primaire et favoriser la production, en allouant une plus grande part du budget à ce secteur.
Commencer à concrétiser un plan de relance économique sur le moyen et long terme.
Ces mesures permettront à l’économie sénégalaise de mieux résister aux chocs extérieurs, tels que la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie, ou encore la baisse des prix des matières premières à l’exportation. Par ailleurs, elles contribueront à poser les bases solides de la transformation industrielle, au développement d’une industrie culturelle innovante et numérique, ainsi qu’à la promotion des PME, éléments clés pour atteindre les objectifs du Plan de Développement « Sénégal 2050 ». Ces mesures, renforcées par un appel à la mobilisation populaire autour d’un pacte social visant à bâtir une économie endogène, pourraient éventuellement permettre au Sénégal d’éviter de se soumettre aux exigences du FMI.
Bibliographie
John Maynard Keynes et Dexter White, conseiller économique de FDR qui a joué un rôle important dans la conception du New Deal
Washington Consensus et Mesures d’ajustement structurel « stratégie de développement des pays africains » Gueye, S Colloque sur les pays africains Monterey Institute of International Studies April 2016
Abdoul A Kane « Restaurer le pouvoir des organes de contrôle, un gage de bonne gouvernance » Seneplus.com
DEUX PIROGUES DE MIGRANTS INTERCEPTÉES AU LARGE DE FIMELA ET JOAL
Les forces de sécurité sénégalaises ont arrêté deux pirogues transportant 450 migrants irréguliers, dont de nombreuses femmes et enfants. L’opération a permis l’interpellation de 14 convoyeurs présumés.
Les forces de sécurité sénégalaises ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée à Joal, transportait 200 candidats à l'exil. Parmi eux, de nombreux enfants et femmes.
Lors de cette opération, 14 présumés convoyeurs, tous de nationalité sénégalaise, ont été interpellés : cinq dans la première pirogue et neuf dans la seconde. Trois moteurs ont également été saisis et acheminés à la brigade de gendarmerie de Joal.
Cette intervention fait suite à une alerte reçue par la brigade de gendarmerie de Fimela il y a deux jours, signalant l'organisation d'un voyage clandestin de plus de 600 personnes.
Après l'interception de la première pirogue, les autorités ont immédiatement informé la douane de Fimela et la brigade de gendarmerie de Joal, qui ont pris le relais pour stopper la seconde embarcation.
Selon nos sources, l'enquête se poursuit pour identifier et démanteler l’ensemble du réseau responsable de cette tentative de migration irrégulière.
DEUX PIROGUE DE MIGRANTS INTERCEPTEES A JOAL
Les forces de sécurité ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée...
Les forces de sécurité sénégalaises ont intercepté deux pirogues transportant au total 450 migrants irréguliers au large de Fimela et Joal. La première embarcation, avec 250 personnes à son bord, a été arrêtée à Fimela, tandis que la seconde, interceptée à Joal, transportait 200 candidats à l'exil. Parmi eux, de nombreux enfants et femmes.
Lors de cette opération, 14 présumés convoyeurs, tous de nationalité sénégalaise, ont été interpellés : cinq dans la première pirogue et neuf dans la seconde. Trois moteurs ont également été saisis et acheminés à la brigade de gendarmerie de Joal.
Cette intervention fait suite à une alerte reçue par la brigade de gendarmerie de Fimela il y a deux jours, signalant l'organisation d'un voyage clandestin de plus de 600 personnes.
Après l'interception de la première pirogue, les autorités ont immédiatement informé la douane de Fimela et la brigade de gendarmerie de Joal, qui ont pris le relais pour stopper la seconde embarcation.
Selon nos sources, l'enquête se poursuit pour identifier et démanteler l’ensemble du réseau responsable de cette tentative de migration irrégulière.
LA DÉCHARGE DE MBEUBEUSS, UN FACTEUR CLÉ DES INONDATIONS À DAKAR
La pollution de la nappe phréatique par la décharge a contribué à l’aggravation des inondations, selon un expert de la SONAGED. En empêchant l’exploitation des forages, cette contamination a favorisé la remontée des eaux souterraines.
Dakar, 14 mars (APS) – La remontée de la nappe phréatique dans la région de Dakar, consécutive à sa pollution par la décharge de Mbeubeuss, fait partie des facteurs qui ont favorisé et accentué les inondations à Dakar au cours des dernières années, indique un expert de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED).
‘’La décharge de Mbeubeuss, c’est 104 hectares. C’est vraiment une bombe écologique (…)’’, explique Cheikh Mohamed Fadel Fall, spécialiste développement industriel et économie circulaire à la SONAGED.
Cette décharge ‘’est à l’origine de la forte pollution du lac Mbeubeuss et de la nappe phréatique de Dakar de même que les inondations dans la capitale sénégalaise’’, analyse-t-il dans un entretien avec l’APS en prélude de la journée mondiale du recyclage prévue le 18 mars prochain.
‘’A cause de la décharge de Mbeubeuss, le lixiviat, un liquide dangereux provenant des déchets et qui s’infiltre à travers le sol, a fortement pollué la nappe phréatique de Dakar’’, a-t-il relevé.
Il explique que cette pollution de la nappe phréatique à Dakar a poussé les pouvoirs publics à cesser d’approvisionner les populations en eau à partir des forages. ‘’Ce qui a ainsi entrainé une remontée de la nappe, contribuant à favoriser, au cours de ces dernières années, les inondations à Dakar durant l’hivernage’’, a-t-il ajouté.
‘’C’est de cette manière que la décharge de Mbeubeuss a fini d’accentuer les inondations à Dakar’’, a indiqué Cheikh Mohamed Fadel Fall. Le spécialiste a rappelé que le pompage de la nappe phréatique contribuait par le passé à faire baisser son niveau à Dakar.
Selon lui, il existait ”un mécanisme de montée de la nappe en saison des pluies et une baisse avec l’activité des forages qui favorisait aussi l’infiltration des eaux pluviales durant l’hivernage’’.
‘’Ainsi, les habitants de Dakar, en s’approvisionnant à l’époque en eau potable à partir de la nappe phréatique, faisaient baisser en même temps le niveau de la nappe phréatique’’, a-t-il encore souligné.
Parallèlement au système de transfert d’eau du lac de Guiers vers Dakar, ces forages ont été pendant longtemps utilisés en appoint par certaines populations dakaroises avant leur abandon.
‘’Aujourd’hui que la nappe phréatique de Dakar [est] polluée par le lixiviat provenant de la décharge de Mbeubeuss, il faut penser à sa résorption”, a-t-il préconisé. Il signale que le Projet pour la promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (PROMOGED) s’évertue déjà à cela.
En 2015, les autorités avaient envisagé la fermeture de la décharge de Mbeubeuss, qui avait été ouverte en 1968. Aujourd’hui, les nouvelles autorités sont plutôt dans une dynamique de résorption progressive et d’aménagement de cette décharge située à une trentaine de kilomètres de la ville de Dakar.
LES INSCRIPTIONS POUR LE VOYAGE SPIRITUEL AUX LIEUX SAINTS DE LA CHRÉTIENTÉ DÉBUTERONT À PARTIR DU LUNDI 24 MARS
Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC) a annoncé, vendredi, que le pèlerinage catholique 2025 aux lieux saints de la chrétienté se tiendra du 22 août au 11 septembre 2025.
Le Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC) a annoncé, vendredi, que le pèlerinage catholique 2025 aux lieux saints de la chrétienté se tiendra du 22 août au 11 septembre 2025. L’itinéraire prévu comprend les villes de Dakar, Jérusalem, Nazareth, Rome, et Lourdes avant le retour à Dakar.
Les inscriptions seront ouvertes à partir du lundi 24 mars 2025, à la permanence du CINPEC, située à côté du Collège de la Cathédrale de Dakar. Elles se feront du lundi au vendredi, de 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h.
Dans un communiqué, le CINPEC, agissant pour le compte de la Province ecclésiastique de Dakar (PED), a fixé le coût de participation à 3 500 000 francs CFA par pèlerin.
Le Comité souligne que ce pèlerinage se déroule en cette année jubilaire, placée sous le signe évangélique de l’Espérance. Avec le soutien de l’Etat et la collaboration des partenaires classiques, le CINPEC prévoit de convoyer un total de 450 pèlerins, répartis en neuf groupes de 50 personnes.
Le CINPEC a mis en place plusieurs critères d’éligibilité pour les futurs pèlerins, notamment : Un passeport valide jusqu’en mars 2026 au minimum, un certificat d’aptitude établi par un médecin habilité par le ministère de la Santé, un formulaire fourni par le CINPEC permettant d’effectuer le versement intégral des frais de participation sur le compte bancaire du Comité.
En outre, l’âge limite pour participer au pèlerinage a été fixé à 70 ans. Ce pèlerinage 2025 constitue une occasion unique pour les fidèles de renforcer leur foi et de vivre une expérience spirituelle intense dans des lieux emblématiques de la chrétienté.
DES PAYS AFRICAINS APPROCHÉS POUR ACCUEILLIR LES PALESTINIENS DE GAZA
Le plan de Trump salué par Netanyahu, prévoit l'évacuation permanente des deux millions de Palestiniens et la transformation du territoire en projet immobilier américain. Des contacts ont été établis avec le Soudan, la Somalie et le Somaliland
(SenePlus) - Selon des informations exclusives obtenues par l'Associated Press (AP), les États-Unis et Israël ont pris contact avec les dirigeants de trois gouvernements d'Afrique de l'Est pour discuter de l'utilisation de leurs territoires comme destinations potentielles pour déplacer les Palestiniens déracinés de la bande de Gaza, dans le cadre du plan d'après-guerre proposé par le président Donald Trump.
D'après les responsables américains et israéliens qui se sont confiés à l'AP sous couvert d'anonymat, ces contacts avec le Soudan, la Somalie et la région sécessionniste de la Somalie connue sous le nom de Somaliland témoignent de la détermination des États-Unis et d'Israël à faire avancer un plan qui a été largement condamné et soulève de graves questions juridiques et morales.
Le plan de Trump, présenté lors d'une réunion à la Maison Blanche le mois dernier, prévoit que les plus de 2 millions d'habitants de Gaza seraient définitivement envoyés ailleurs. Selon cette proposition, les États-Unis prendraient possession du territoire, superviseraient un long processus de nettoyage et le développeraient comme un projet immobilier.
"Cette idée d'un transfert massif de Palestiniens était autrefois considérée comme un fantasme de la frange ultranationaliste israélienne", rappelle l'AP. Cependant, depuis que Trump a présenté cette idée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a saluée comme une "vision audacieuse".
Les Palestiniens de Gaza ont catégoriquement rejeté cette proposition et réfutent les affirmations israéliennes selon lesquelles les départs seraient volontaires. Les nations arabes ont exprimé une opposition véhémente et ont proposé un plan de reconstruction alternatif qui laisserait les Palestiniens sur place. Les groupes de défense des droits humains ont déclaré que forcer ou faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils partent pourrait constituer un crime de guerre potentiel.
Malgré ces oppositions, la Maison Blanche affirme que Trump "maintient sa vision", selon les informations rapportées par l'agence de presse américaine.
Selon cette dernière, des démarches séparées des États-Unis et d'Israël auprès des trois destinations potentielles ont commencé le mois dernier, quelques jours après que Trump a évoqué le plan concernant Gaza aux côtés de Netanyahu. D'après les responsables américains, Israël prend la tête dans ces discussions.
Les responsables américains et israéliens ont confirmé à l'AP les contacts avec la Somalie et le Somaliland, tandis que les Américains ont également confirmé des discussions avec le Soudan. Ils ont indiqué qu'il n'était pas clair quels progrès ces efforts avaient réalisés ou à quel niveau les discussions avaient eu lieu.
Les États-Unis et Israël disposent d'une variété d'incitations — financières, diplomatiques et sécuritaires — à offrir à ces partenaires potentiels. "Il s'agit d'une formule que Trump a utilisée il y a cinq ans lorsqu'il a négocié les Accords d'Abraham — une série d'accords diplomatiques mutuellement bénéfiques entre Israël et quatre pays arabes", explique l'AP.
La Maison Blanche a refusé de commenter ces efforts de sensibilisation. Les bureaux de Netanyahu et de Ron Dermer, le ministre du Cabinet israélien et confident de Netanyahu qui dirige la planification d'après-guerre d'Israël, n'ont également pas fait de commentaire.
Cependant, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, défenseur de longue date de ce qu'il appelle l'émigration "volontaire" des Palestiniens, a déclaré cette semaine qu'Israël travaille à identifier des pays pour accueillir les Palestiniens. Il a également affirmé qu'Israël prépare un "très grand département d'émigration" au sein de son ministère de la Défense, selon les informations rapportées par l'AP.
Le Soudan, pays d'Afrique du Nord, faisait partie des quatre nations des Accords d'Abraham qui ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques avec Israël en 2020.
Dans le cadre de cet accord, les États-Unis ont retiré le Soudan de leur liste des États soutenant le terrorisme, une mesure qui a donné au pays accès à des prêts internationaux et une légitimité mondiale. Mais les relations avec Israël n'ont jamais décollé alors que le Soudan a plongé dans une guerre civile entre les forces gouvernementales et le groupe paramilitaire RSF.
Deux responsables soudanais, s'exprimant sous couvert d'anonymat ont confirmé à l'AP que l'administration Trump a approché le gouvernement dirigé par l'armée au sujet de l'accueil des Palestiniens.
L'un d'eux a déclaré que les contacts ont commencé même avant l'investiture de Trump, avec des offres d'assistance militaire contre le RSF, d'aide à la reconstruction d'après-guerre et d'autres incitations.
Les deux responsables ont affirmé que le gouvernement soudanais avait rejeté l'idée. "Cette suggestion a été immédiatement repoussée", a déclaré un responsable à l'AP. "Personne n'a rouvert cette question."
Le chef militaire, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré lors d'un sommet des dirigeants arabes la semaine dernière au Caire que son pays "rejette catégoriquement" tout plan visant à transférer "les frères palestiniens de leur terre sous quelque justification ou nom que ce soit."
Le Somaliland, un territoire de plus de 3 millions d'habitants dans la Corne de l'Afrique, a fait sécession de la Somalie il y a plus de 30 ans, mais il n'est pas internationalement reconnu comme un État indépendant. La Somalie considère le Somaliland comme faisant partie de son territoire. Le nouveau président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, a fait de la reconnaissance internationale une priorité.
Un responsable américain impliqué dans ces efforts a confirmé à l'AP que les États-Unis avaient "une conversation discrète avec le Somaliland sur une gamme de domaines où ils peuvent être utiles aux États-Unis en échange d'une reconnaissance." Toutefois, un responsable du Somaliland, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que son gouvernement n'a pas été approché et n'est pas en pourparlers concernant l'accueil de Palestiniens.
La Somalie a été un défenseur vocal des Palestiniens, organisant souvent des manifestations pacifiques dans ses rues en leur soutien. Le pays a rejoint le récent sommet arabe qui a rejeté le plan de Trump et semble être une destination improbable pour les Palestiniens, même s'ils acceptaient de déménager.
Sambu Chepkorir, avocat et chercheur sur les conflits à Nairobi, au Kenya, a déclaré à l'AP qu'il est difficile de comprendre pourquoi la Somalie voudrait accueillir des Palestiniens étant donné le fort soutien du pays à l'autodétermination palestinienne. "Les réalignements continuent de changer, et il y a peut-être un agenda caché", a suggéré Chepkorir à l'AP.
Un responsable somalien, s'exprimant sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré à l'AP que le pays n'avait pas été approché concernant l'accueil de Palestiniens de Gaza et qu'il n'y avait eu aucune discussion à ce sujet.
LA CDC RÉTABLIT LA VERITÉ
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire
Après la vive polémique créée par les départs négociés au sein de la CDC HABITAT SA, la Direction générale de la boîte a rendu public hier un communiqué pour se prononcer sur cette affaire. Dans le document, il est indiqué qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat et que tout s’est déroulé dans les règles de l’art.
La Direction générale de la CDC HABITAT SA sort de sa réserve pour rétablir la vérité sur les départs négociés au sein de la boîte, qui ont suscité une vive réaction ces derniers temps. «Depuis plusieurs jours, des informations erronées circulent dans certains médias et réseaux sociaux au sujet des départs négociés mis en œuvre par la CDC HABITAT SA. Face à la désinformation, il est essentiel de rétablir la vérité avec clarté et responsabilité. En effet, la CDC HABITAT SA a commandité un audit organisationnel qui a révélé des dysfonctionnements structurels freinant sa performance», informe un communiqué parvenu hier à L’AS.
Selon le document, «après analyse, le Conseil d’Administration de la CDC HABITAT SA a pris la décision responsable de réorganiser la société afin de garantir sa pérennité et optimiser son impact». «Contrairement aux allégations relayées, la CDC HABITAT SA a opté pour la rupture à l’amiable. Dans cette procédure, aucun employé n'a été contraint à un départ injustifié. Les droits des travailleurs ont été scrupuleusement respectés, dans le strict cadre du droit du travail et en toute transparence. Chaque collaborateur a eu le temps et la possibilité de prendre une décision en toute connaissance de cause. Le changement est parfois difficile, mais il est nécessaire pour construire un avenir plus solide», renseigne le texte.
Dans le communiqué, la Direction générale rappelle «que ces accords de séparation à l’amiable, signés par les parties, sont validés par l’Inspection du Travail». «Enfin, la CDC-HABITAT SA réaffirme son attachement au respect des normes légales et éthiques en matière de gestion du personnel et dénonce toute tentative de désinformation visant à porter atteinte à son image et à celle de ses collaborateurs», précise le document.