VIDEONOUS AVONS REGARDÉ "ATLANTIQUE" POUR VOUS
Mati Diop braque la caméra du côté de ceux qui sont restés - Entre mariages arrangés, misère, travail clandestin, politique et histoire fantastique, la jeune cinéaste nous plonge dans un récit à la fois fort, fluide, généreux et attendrissant

L’œuvre de Mati Diop a changé la donne. En signant son premier long métrage « Atlantique », un récit tendre et poignant d’une jeunesse en quête d’Eldorado, la cinéaste de 36 ans devient la première femme africaine à fouler le tapis rouge de la Croisette. Projecteurs !
Plein de bruit et de fureur. D’une beauté à couper le souffle. Parfois tendre, parfois nerveuse er tumultueuse, Atlantique se dessine au fil de la mer. Au pied de l’eau des espoirs qui naissent et d’autres qui se brisent dans le déchainement des vagues. Suleiman est toujours face à la mer. Même dans les bras de son aimée Ada, il fait face au grand bleu. Le regard vide et désespéré, il pense à partir mais ne le dit pas. Lui et sa bande de copains travaillent dans le chantier d’une grande tour futuriste nommée Atlantique. Mais, n’ont pas été payés depuis trois mois. Le patron leur doit 32 millions FCFA. Ils se révoltent mais ce sera sans suite.
Sous le poids des dettes, il décide de tenter sa chance de l’autre côté de l’Atlantique. Suleiman part un soir alors qu’il avait rendez-vous avec Ada, son unique amour. Arrivée au bar habituel que tient son amie Dior en face de la mer, Ada ne trouve plus Souleiman. Dior lui annonce la mauvaise nouvelle : « les garçons sont partis ». Ada, promise pourtant à Omar, un riche émigré vivant en Italie, pleure son amour. Et, garde espoir dans un coin de son cœur, que Suleiman s’en sorte. Sous la pression de sa famille, elle finit par accepter de se marier à Omar. Tout bascule le jour de ses noces.
Les fantômes de Mati
Un incendie se déclare dans le creux de son lit. Il n’y a pas eu de feu de départ. Au même moment, une mystérieuse épidémie s’empare du quartier. On aurait aperçu Souleima, parti depuis quelques semaines, dans le coin.
L’hystérie gagne les filles du coin. « Les garçons sont revenus ». Envoutées, elles réclament les 32 millions FCFA que leur doit le patron de la grande tour. Même les marabouts ne peuvent soigner la fièvre. Les fantômes de la mer seraient-ils revenus ? L’inspecteur Issa prend l’enquête en main.
Avec un regard acéré, Mati Diop braque la caméra du côté de ceux qui sont restés. Entre mariages arrangés, misère, travail clandestin, politique et histoire fantastique, la jeune cinéaste nous plonge dans un récit à la fois fort, fluide, généreux et attendrissant.