ASSISES NATIONALES DE LA PRESSE, LE TEMPS À L’AUTOCRITIQUE
Le temps de le faire est donc arrivé. Ce jour, jeudi 13 janvier 2022, s’ouvre à la Maison de la presse Babacar Touré les assises sur les médias.

Ça y est, on y est ! Le secrétaire général du Syndicats des professionnels de l’information et de la communication (Synpics), Bamba Kassé, en avait fait l’annonce, en octobre 2021. Des assises seront tenues pour diagnostiquer les maux de la presse. Le lancement de ce grand moment d’introspection et d’autocritique des médias au sens large et de l’exercice de la profession de journaliste et mêmes de technicien des médias, le modèle économique et la viabilité de ces entreprises de presse, est prévu ce jeudi 13 janvier 2022, à la Maison de la Presse Babacar Touré.
Le temps de le faire est donc arrivé. Ce jour, jeudi 13 janvier 2022, s’ouvre à la Maison de la presse Babacar Touré les assises sur les médias. Elles seront donc une occasion de passer au crible un secteur fortement miné par des problèmes. L’objectif étant de renforcer la conscience des acteurs et professionnels des médias sur la nécessité d’assurer et d’assumer les ruptures qualitatives nécessaire à la relance du secteur, de s’engager résolument et collectivement à participer à la réforme du secteur, mais aussi de garantir le droit du public à une information et des contenus de qualité et plurielles. Seulement, la tache semble hardie, eu égard à la léthargie du secteur. En dépit de l’adoption du Code de la presse, les tentatives de régulation, avec le début de la délivrance des Cartes nationales de presse, l’assainissement de la presse restent une nécessité. Surtout que la note préparatoire des assises rappelle que la cartographie des Médias au Sénégal, renseigne sur la réalité des réseaux sociaux et leur interaction avec la presse, l’absence d’une régulation à jour, la connectivité sans règles et la prépondérance de la Propagande Politique sur «l’information citoyenne» dans les médias. Dès lors, il sera aussi question de revenir sur la prégnance d’un discours haineux savamment distillé sous la coupe d’appartenance communautaire. Il y a également la démultiplication incontrôlée des sites d’information, les menaces de la mal information sur la sécurité nationale et la cohésion sociale. Sur le plan économique également, les acteurs de la presse reviendront sur la fragilité des modèles économiques des organes de presse basés sur les Clicks et les Vus (recherche d’audience).
L’absence d’une politique de digitalisation structurée, le retard dans la transition numérique ; surtout de la presse écrite, la nébulosité qui entoure le marché de la publicité, l’absence d’encadrement de la publicité digitale sont entre autres questions qui seront débattues. Les termes de référence de l’activité expliquent aussi que les questions au menu tourneront autour du contrôle fiscal quasi inexistant du secteur des médias, les incohérences de l’application des droits d’auteur et des droits voisins, le pillage, le plagiat sans gêne des contenus médiatique par des acteurs concurrents. Les longs stages, le travail sans contrat et la faiblesse des rémunérations sont entre autres questions que les participants aux assises doivent aborder.
Le Synpics parle d’une violation flagrante des droits sociaux des travailleurs des média et la précarisation des travailleurs de la presse (conditions matérielles et morales). Il se pose aussi, d’un point de vue de la sauvegarde des droits et libertés attachés à l’exercice d’une presse libre et l’accès du public à une information plurielle, les questions relatives à l’accès à l’information (absence d’une loi) par les journalistes et l’accès à l’information en général.