AUX CÔTÉS DE DIAGNA, LA RÉPUBLIQUE COMPATISSANTE
Homme de réseaux, globe-trotter de luxe, ami des puissants qu’il tutoie, et aussi des humbles qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte. En témoigne l'élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère

Homme de réseaux — sans doute le Sénégalais le plus réseauté —homme du monde, globe-trotter de luxe, ami des puissants, qu’il tutoie, et aussi des humbles, qu’il soulage par sa prodigalité, Mamadou Diagna Ndiaye compte dans ce pays. Et à travers le monde. A preuve, s’il était encore besoin de le prouver, par l’extraordinaire élan de sympathie qui a déferlé vers lui depuis l’annonce du décès de son frère cadet, Souleymane.
Pour témoigner à l’homme Diagna Ndiaye leur compassion, tous les pans de notre pays — et aussi les représentations diplomatiques ! — se sont mis en branle. Œcuménique, rassembleur, mécène, philanthrope, médiateur, Diagna a des relations dans tous les milieux. Qui le lui ont bien rendu en la triste circonstance du décès de son jeune frère Jules, qui fut un cadre à la Lonase.
A tout seigneur tout honneur le Gouvernement, qui a dépêché à la levée du corps une très forte délégation dirigée par le ministre de l’Economie et du Plan, Amadou Hott, qui a prononcé un discours particulièrement émouvant au nom du président de la République.
A Saint-Louis où a eu lieu l’enterrement, c’est comme si toute la vieille ville tricentenaire, et ancienne capitale du Sénégal, avait décidé d’observer une journée « ville morte » pour mieux compatir à la douleur de son illustre fils, Diagna, et de sa famille. En tout cas, aussi bien la mosquée que le cimetière étaient noirs de monde, jamais, sans doute, de mémoire de « Ndar-Ndar », la capitale de la beauté et de l’élégance n’ayant accueilli autant de monde pour un enterrement. Fait rare, les khalifes généraux des Tidianes et des Mourides s’étaient fait représenter à un très haut niveau, les Sy côtoyant les Mbacké.
Bien que n’ayant pas fait le déplacement, le khalife Serigne Babacar Sy Mansour était accroché au téléphone avec ses émissaires pour veiller à ce que tout se déroulât sans accroc. Le défunt ayant fait allégeance à Touba, la capitale du Mouridisme avait dépêché des dignitaires de premier plan pour assister à ses obsèques.
En l’absence du maire Mansour Faye retenu à Dakar, ses collaborateurs ont prononcé des discours pour rendre hommage au défunt et magnifier tout ce que Diagna a fait pour sa ville natale. A cette occasion, Mamadou Racine Sy, le président du syndicat des hôteliers, patron du King Fahd Palace et président du mouvement politique Alsar, a damé le pion à tout le monde du fait des largesses dont il a fait montre à l’endroit des responsables de la mosquée qui abritait la cérémonie.
Cousin de Diagna, Mamadou Racine Sy a été constamment présent à ses côtés, dépensant sans compter et multipliant les gestes de réconfort. Une présence qui est allée droit au cœur de l’administrateur du Groupe Mimran. Les enfants de l’ancien maire, M. Guillabert, ex-ambassadeur du Sénégal en France était au nombre des présents.
Un Bottin mondain !
Mais c’est surtout le lendemain, aux Hlm à Dakar, que Diagna a prouvé qu’il est homme du monde. Plutôt, c’est toute la République, dans ses diverses composantes, qui a tenu à lui manifester sa sympathie. Bien entendu, il est impossible de citer toutes les personnalités qui ont défilé au domicile du défunt. Toutes les colonnes de ce journal n’y suffiraient sans doute pas. En tout cas, la liste des personnalités présentes ressemblerait à s’y méprendre à un Bottin mondain.
Citons parmi elles, le directeur de cabinet du président de la République, le ministre d’Etat Mahmoud Saleh venu avec une délégation, mais aussi le discret François Collin, secrétaire général adjoint de la Présidence, le toutpuissant gouverneur de la BCEAO venu avec le vice-gouverneur nigérien et son directeur de cabinet, Abou Sy, fils du défunt khalife général des Tidianes, l’ « avocat du peuple », Me El Hadj Diouf, qui a remis un « diakhal » consistant au grand émerveillement de l’assistance recueillie, le milliardaire Baba Diao de Itoc et propriétaire de la banque Outarde dont le directeur général, justement, était aussi président. Baba Diao qui, lui aussi, a semé à tout vent des billets de banque ! Naturellement, la CBAO, banque dont Diagna est un administrateur, avait envoyé tout son staff, les autres banques comme la SGBS, la BICIS etc. n’étant pas en reste. D’une manière générale, tout le patronat a fait corps avec Diagna durant cette terrible épreuve, Baïdy Agne, président du CNP et son frère jumeau ayant battu le rappel des troupes, la CNES, l’organisation patronale rivale n’ayant pas voulu être en reste.
Tout comme Racine Sy, Baïdy n’a pas lâché d’une semelle Diagna durant toute la période ayant suivi le décès de Souleymane. Les patrons français comme Frank Bavard, Dg des Grands Moulins, société rachetée par le groupe américain Seaborg dont le président est lui aussi venu aux obsèques, et Sebastien Punturello, Dg de Canal Plus Sénégal dont Diagna est un administrateur, figuraient aux premières loges. La classe politique n’était pas en reste.
On l’a dit, l’Etat-Apr a témoigné une présence constante au grand-frère et à la famille du défunt — au sein de laquelle on notait la famille de l’ancien ministre des Finances Babacar Ba, artisan de la promotion des hommes d’affaires nationaux et beau-frère de Diagna —. Mais aussi bien la Majorité que l’Opposition étaient là. Ainsi, Aminata Mbengue Ndiaye, secrétaire générale du Parti socialiste (Ps) et présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) est venue présenter ses condoléances comme l’a fait Malick Gako, leader du Grand Parti et ancien ministre, qui a passé toute la matinée sur place aux côtés d’Amadou Ba, l’ancien ministre des Finances. L’actuel chancelier de l’Echiquier, Abdoulaye Daouda Diallo, occupé à négocier avec succès l’Eurobonds de 538 milliards, ne cessait d’appeler Diagna.
Normal, du temps où il était ostracisé à la Lonase, l’un des seuls cadres à n’avoir jamais cessé de fréquenter son bureau, c’était justement le défunt, Souleymane Ndiaye. Cela, Abdoulaye Daouda Diallo ne l’a pas oublié.
Du côté de l’opposition, toujours, le Pr Abdoulaye Bathily a compati à la douleur qui frappe son parent Diagna puisque ce dernier a des racines dans le Boundou dont l’ancien leader de la LD est originaire. Bien entendu, les représentations diplomatiques ont aussi présenté leurs condoléances à l’image des ambassades de France, du Japon, des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union européenne. Diagna a aussi reçu les condoléances de son cousin Makhtar Diop, président de la SFI (Société financière internationale), filiale de la Banque mondiale. Mentionnons aussi la présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, qui a prononcé un très beau discours. Eh oui, circonstances obligent, les Ndiobène ont, pour une fois, rendu sincèrement hommage à un Ndiayène il est vrai particulièrement illustre. On aurait dû commencer par là : le mouvement sportif, dont Diagna est le patron en tant que président du CNOSS (Comité national olympique et sportif) s’est mobilisé au grand complet, les présidents de toutes les fédérations étant venus avec à leur tête le ministre des Sports, Matar Ba.
Bien évidemment, la presse dans toutes ses composantes a partagé le deuil de Diagna, à commencer par Madiambal Diagne qui a fait le déplacement à Saint-Louis, de Mamadou Oumar Ndiaye venu en compagnie d’Abou Abel Thiam, le président du Collège de l’ARTP, juste au moment où arrivait la fille du ministre des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, elle-même annoncée, des patrons des principales entreprises de médias du pays. Mais on vous l’avait dit : toutes les pages de ce journal ne suffiraient pas pour mentionner le monde fou qui défile pour présenter ses condoléances à notre Diagna Ndiaye national et international pour ne pas dire planétaire depuis qu’il a perdu son frère…