DE LA VIANDE D’ANE SUR LE MARCHE
ALERTE ROUGE

De plus en plus, il y a de la viande d’âne dans les marchés de la capitale ! La confirmation a été faite par une source du service départemental de l’élevage. Seulement, devant cette découverte scandaleuse en passe de prendre des proportions inquiétantes, le service de l’élevage est confronté à un déficit de moyens humains. En effet, sur 25 marchés et plus de 1100 bouchers identifiés , seuls quatre vétérinaires sont chargés de faire le travail de contrôle.
C’est un secret de polichinelle de dire que de la viande impropre à la consommation circule dans les marchés de la capitale. Cependant, beaucoup ignorent que cette viande est souvent constituée de la viande d’âne ou de cheval, confondue avec la viande de boeuf ou de mouton, avant de finir dans nos assiettes. Une viande prohibée dont la présence dans les marchés de Dakar a été confirmée par une source du service départemental de l’élevage.
Ainsi, une batterie de preuves a été brandie par notre interlocuteur pour attester de ce fait. Il y a quelques mois, un certain Mangoné s’activant dans cette activité délictuelle de vente de viande d’âne à Dalifort a été condamné à deux ans ferme avant de recouvrer la liberté après seulement six mois de prison. Il a été remis en liberté à la faveur d’une grâce présidentielle.
Toutefois, contre cet individu nuisible à la communauté, le directeur de la Société de gestion des abattoirs du Sénégal (Sogas) avait pris ses précautions pour lui interdire l’accès à ses locaux. Revenant sur cette affaire, notre interlocuteur révèle que Mangoné a été filé par les contrôleurs du service départemental de l’élevage. Ces derniers, dit-il, ont découvert que le mis en cause mettait la viande d’âne dans des sachets qu’il confiait à une dame à Dalifort, non loin de la Seras, pour congélation moyennant 50 francs le kg par jour. C’était auprès de cette dame que les clients se ravitaillaient, renchérit notre interlocuteur au bout du fil. Outre la capitale, il a également rappelé l’interpellation de sept individus à Mbour, en possession de cette viande d’âne. Idem à Kaolack, où un ressortissant chinois a été arrêté dans le cadre de cette activité prohibée par la loi.
QUATRE VETERINAIRES POUR 25 MARCHES
Toujours, dans sa logique de prouver que la viande d’âne est présente à Dakar, notre interlocuteur est revenu sur les caractéristiques de cette viande dont la couleur, révèle-t-il, est plus rouge que la viande de mouton ou de boeuf et cependant moins grasse. De plus, il ajoute que la viande d’âne présente une anatomie particulière, dans la mesure où l’âne présente moins de lobes que les bovins. La langue et le foie peuvent aussi constituer des éléments de différenciation. En plus de ce premier constat sur les marchés, cette viande sera soumise au technicien vétérinaire afin de procéder à la diagnose (un procédé qui consiste à reconnaître le type d’animal qui a été abattu).
Toutefois, au-delà de ce travail des contrôleurs vétérinaires pour lutter contre la prolifération de cette viande impropre à la consommation, le service départemental de l’élevage fait face à un déficit de moyens humains. Selon notre interlocuteur, seulement quatre contrôleurs vétérinaires couvrent les 25 marchés et les 1149 bouchers du département de Dakar. Compte non tenu des abattages clandestins.
Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur, notre source ne manque pas d’inviter la population à consommer de la viande qui provient de la Sogas. A l’en croire, toute viande commercialisée doit provenir de la Sogas, attestée par un tampon. Par ailleurs, il est d’avis que de la viande en provenance de Rufisque arrive à Dakar.
A cet effet, il fait remarquer que cette viande doit nécessairement faire l’objet d’une déclaration pour ne pas constituer une porte ouverte à l’anarchie et à la prolifération de cette viande impropre à la consommation. Toutefois, en dépit des maigres moyens du service de l’élevage, ses agents ont saisi en 2013 de la viande impropre à la consommation d’une valeur de 250 millions Fcfa. Aussi, ils font des descentes inopinées sur les marchés ; D’après lui, c’est seulement si les agents attestent de la bonne qualité de la viande saisie qu’ils la ventilent dans les prisons ou dans les hôpitaux.