LE PREFET ABDOURAHMANE NDIAYE INVITE LES GUIDES RELIGIEUX A TROUVER UN CONSENSUS POUR L’IMAMAT
Les dissensions relatives à l’imamat de la grande mosquée de Vélingara se sont invitées au gamou annuel du défunt guide religieux Thierno Ibrahima Diallo.

Les dissensions relatives à l’imamat de la grande mosquée de Vélingara se sont invitées au gamou annuel du défunt guide religieux Thierno Ibrahima Diallo. Venu prendre part à la cérémonie officielle de cet événement religieux, le préfet du département, M. Abdourahmane Ndiaye, a lancé un appel solennel aux guides religieux de cette commune afin qu’ils trouvent un consensus pour designer un imam ratib en vue de la réouverture du lieu de culte fermé depuis deux ans par arrêté préfectoral.
Dans le Fouladou, la question de l’imamat de la grande mosquée de la ville relève d’une sensibilité extrême. Si les plus téméraires se la chuchotent entre eux, d’autres interlocuteurs se bouchent les oreilles. A son évocation, les habitants de la localité mettent le doigt sur la bouche. Les personnalités politiques, elles, détalent. Pourquoi de telles réticences pour ne pas dire une telle peur ? C’est parce que, tout simplement, cette querelle, qui aurait dû être purement religieuse, a pris à Vélingara une tournure interethnique. Soubhanallah ! D’où la sensibilité du sujet et les risques de confrontations qu’elle sous-tend (la sensibilité). Guide religieux et médiateur social de renom dans la zone, la mémoire du défunt imam-ratib a en tout cas été honorée tout le weekend dernier à travers un gamou annuel initié par sa famille et ses disciples dont le plus en vue est Chérif Issa Aidara. En plus d’une foule nombreuse de disciples, autorités administratives et différents chefs religieux ont tous convergé vers la demeure du défunt imam pour assister à l’événement. Une cérémonie officielle qui s’est déroulée dans une sobriété empreinte de piété et d’adoration. En réalité, l’enjeu de cette commémoration était double. En raison notamment du contexte marqué par la mise sous scellés du plus grand lieu de culte de la ville où les prières étaient dirigées par le défunt imam. « De son vivant, l’imam Thierno Ibrahima avait réussi à fédérer toutes les communautés présentes dans cette localité. C’est pourquoi, cette cérémonie officielle doit constituer une occasion devant permettre à ce que tout le monde, et plus particulièrement les différents parties concernées, s’inspire de l’œuvre de ce saint homme pour arriver à un consensus autour de l’imamat de la grande mosquée de Vélingara », a plaidé Abdourahmane Ndiaye, le préfet du département de Vélingara.
La Charia, l’ultime recours trouvé pour un consensus
Depuis quasiment deux ans que la mosquée a été fermée par mesure de sécurité, des pourparlers sont menés dans l’ombre pour départager les prétendants à la succession du défunt imam ratib. Mais finalement, il a été retenu l’application des critères islamiques à savoir se baser sur la charia pour choisir un imam dans le consensus. « Depuis le mois de ramadan passé, il y a un groupe de musulmans de bonne volonté qui est en train d’œuvrer pour la réouverture de la grande mosquée. Actuellement, ils se sont même entendus avec les différents acteurs (Ndlr, prétendants à l’imamat) pour finalement sélectionner un imam ratib sur la base des règles établis par la Charia en ce sens. Et dès que ce consensus sera trouvé, l’autorité administrative que je représente remettra les clés de ce lieu de culte aux dignitaires religieux », a confié le préfet Abdourahmane Ndiaye après la clôture de la cérémonie officielle du gamou annuel de Thierno Ibrahima Diallo. Quant à Ousmane Aïdara, le coordonnateur de l’événement, bien que la tenue de la ziarra n’ait pas de rapport direct avec la problématique de la grande mosquée, il a informé que des prières ont été formulées pour la paix dans le département et partout ailleurs. « En tant que religieux, et natif de Velingara, notre priorité est aussi la réouverture de cette grande mosquée comme d’ailleurs le souhaitent toutes les populations de la localité. Cela dit, nous espérons que, par la grâce de Dieu, la charia tranchera cette question relative à l’imamat et qui préoccupe tous les musulmans d’ici », a confié Chérif Ousmane Aïdara avant de saluer la présence de toutes les autorités locales et des nombreux fidèles musulmans à la deuxième édition de ce gamou qui se veut annuel.