LES CLUBS EVF ET LE GEEP CAPACITES POUR INVERSER LES 30%
Prévalence des violences faites aux filles à Sédhiou et Kolda

Une récente étude menée par le Groupe d’étude et de l’enseignement de la population (GEEP) a montré que la région de Sédhiou occupe la première place des grossesses et mariages précoces en milieu scolaire, avec une prévalence de 30%. Sa voisine de Kolda se pointe au troisième rang avec 9%. Autant d’indicateurs qui forcent une synergie dans l’action pour inverser la tendance. C’est tout le sens de l’atelier de formation qui implique les acteurs des clubs EVF des régions de Sédhiou et de Kolda, avec une approche pédagogique axée sur l’enseignement des sciences et la santé de la reproduction.
«C’est un atelier de deux jours que nous organisons à Sédhiou dans le cadre du plan de travail annuel que nous déroulons avec un partenaire stratégique qui est l’UNFPA. Cet atelier regroupe 40 professeurs venant des trois départements de la région de Kolda et autant de la région de Sédhiou. L’objectif est de renforcer les capacités des partenaires techniques qui encadrent les clubs EVF pour leur permettre, à leur tour, d’encadrer et sensibiliser les jeunes enfants sur les questions de santé de la reproduction», a déclaré Mademba Ndoye, le coordonnateur du Réseau national des clubs Education à la vie familiale du GEEP.
Une fois les cibles outillés, la démultiplication à la base peut être déterminante comme impact, selon le médecin chef du District sanitaire de Sédhiou, le Dr Ababacar Mbaye. «En analysant, de par les statistiques (30%) pour Sédhiou sur les estimations nationales, on se rencontre qu’il y a un problème de santé de la reproduction ici. Et si les professeurs encadreurs sont capacités, ils vont davantage sensibiliser pour une inversion de la tendance».
LES ACTEURS S’ENGAGENT !
Les participants promettent de restituer et de s’y mettre pour modifier positivement les comportements. Mame Fatou Sidibé, professeur de Maths/SVT (Mathématique et Sciences de la vie et de la terre) au collège de Dioulakolong, dans la périphérie sud de Kolda, note que «le phénomène des grossesses et mariages précoces sont intrinsèquement liés. Car, avec les mariages précoces, naturellement les grossesses précoces vont suivre. Une fois dans ma zone, qui vit difficilement cette situation, nous allons nous y atteler pour un changement de comportements au profit de nos jeunes filles».
Bathie Gaye, inspecteur à l’Académie de Sédhiou y voit un intrant de qualité pour arriver à bout de ce phénomène. «Le phénomène est vraiment en hausse dans la région. Or, les filles ne sont pas envoyées à l’école pour cela, mais bien pour leur réussite et leur leadership, au même titre que les hommes, pour contribuer à l’émergence tous azimuts du pays».
Enfin Mademba Ndoye, le coordonnateur du Réseau national des clubs Education à la vie familiale du GEEP rassure des bonnes dispositions de suivi pour une meilleure appropriation de ces outils, en rapport avec M. Manghal du collège Amadou Mapathé Diagne, dans le cadre de la croisade contre toutes formes de violences contre les filles dans un contexte de leadership des femmes à l’échelle de la planète.