«LES DIFFERENTS CHEFS RELIGIEUX DU PAYS DOIVENT ATTAQUER CE PROBLEME DANS SES DETAILS»
Face à la propagation des «nouveaux messies», des mesures doivent être prises selon l’imam Ahmadou Makhtar KANTE

«Les textes nous apprennent que ce n’est pas la première fois qu’on assiste à des situations pareilles. Ces pratiques ont toujours existé et les gens qui le font sont sous l’emprise de Satan. Pire, le Prophète avait annoncé la venue de l’anti christ qui représente le paroxysme du mal. Il affirme que ce dernier ira au-delà de la prophétie en s’autoproclamant Dieu lui-même. C’est donc dire que plus on tendra vers la fin du monde, plus des cas similaires seront fréquents. Même du temps du Prophète, il y a une femme qui le faisait. Cette pratique existe dans beaucoup de pays également.».
«Si vous prenez par exemple des pays où l’Islam a une véritable assise, ou même dans des Etats islamiques tels que l’Arabie Saoudite, l’Iran ou l’Irak, des pratiques de ce genre sont tout de suite maîtrisées. Parce qu’ils ont de grands érudits mais en plus, l’Etat ne tolère pas que des gens parlent au nom de l’Islam. Alors que dans un pays comme le Sénégal qui est un pays laïc, où chacun a la liberté de dire ou penser ce qu’il veut, des pratiques de ce genre vont toujours exister. Par ailleurs, il faut souligner que les cas nous viennent souvent de certaines contrées éloignées de la capitale, comme l’histoire de Al Hassan Bâ qui a été tué par son fils». «Au Sénégal, il faut dénoncer aussi le silence des autorités religieuses face à la déliquescence des mœurs et autres dérapages touchant la religion. Les oulémas doivent prendre leurs responsabilités, surtout que ces pratiques sont de plus en plus fréquentes.
L’on se rappelle l’histoire de Zahmane et d’Omar Diop. Mais rendons grâce à Dieu que leur histoire ait été un court métrage. Les gens n’ont pas la même appréhension du texte et la même maîtrise du savoir. Certaines dérives, par contre, n’ont pas pour nom méconnaissance des textes, mais plutôt la recherche de profit. On ne peut pas exiger aux 95% des sénégalais de maîtriser les textes, mais c’est de la responsabilité des oulémas de dire ce qu’il y a dans les textes. L’Islam nous dit clairement que le Prophète Mouhamed (Psl) est le dernier Prophète et le Coran est le dernier livre révélé. Ce sont les différents chefs religieux du pays qui doivent attaquer ce problème dans ses détails pour que les musulmans sachent qu’il est de la responsabilité de chacun d’agir».